Brigitte Lahaie a participé à l'émission "On n'est pas couché" (ONPC) le 28 mai 2011. Voici les principaux points à retenir de cette apparition :
Date de diffusion : L'émission a été diffusée le 28 mai 2011
.
Émission : "On n'est pas couché" est une émission de talk-show française animée par Laurent Ruquier sur France 2
.
Invitée : Brigitte Lahaie, ancienne actrice de films pour adultes devenue animatrice radio et auteure
.
Sujet de l'interview : Brigitte Lahaie était présente pour promouvoir son livre "Réponses aux 100 questions les plus posées sur le sexe"
.
Format de l'émission : ONPC est connu pour ses interviews parfois controversées et ses débats animés entre les invités et les chroniqueurs
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Date de diffusion : L'émission a été diffusée le 28 mai 2011
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Émission : "On n'est pas couché" est une émission de talk-show française animée par Laurent Ruquier sur France 2
.
Invitée : Brigitte Lahaie, ancienne actrice de films pour adultes devenue animatrice radio et auteure
.
Sujet de l'interview : Brigitte Lahaie était présente pour promouvoir son livre "Réponses aux 100 questions les plus posées sur le sexe"
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Format de l'émission : ONPC est connu pour ses interviews parfois controversées et ses débats animés entre les invités et les chroniqueurs
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00:00Alors d'abord, bravo, j'en sais quelque chose, c'est pas facile de durer à la radio, des émissions qui ont 10 ans de longévité, c'est pas si commun, c'était plus vrai il y a 10 ou 20 ans, mais sur, on va dire, les grilles des radios ces dernières années, c'est moins fréquent, même si vous dites qu'à RMC, au fond, il y a une vraie fidélité de la part des auditeurs et des directeurs.
00:25Non, la grille ne change pas, et je pense attaquer ma 11ème année, voilà, ça va.
00:32Mais vous n'avez pas marre d'écouter les problèmes des autres ?
00:34Non, parce que c'est, comme je dis souvent, je suis tombée dedans quand j'étais petite, et puis à un moment donné, j'ai eu envie d'écouter les autres, et moi, ça continue à m'enrichir, vraiment.
00:48Ce qui est formidable, on peut le dire aujourd'hui avec le recul, parce qu'on vous a reçus, moi, je ne vous ai jamais reçus à l'époque où vous étiez actrice de film EX, mais on vous a reçus après.
00:56Mais vous n'étiez pas né.
00:57Ben non, je n'étais pas né, peut-être que si j'étais né, mais enfin, je ne regardais pas encore, ou je m'intéressais déjà à d'autres choses.
01:00Pas cela.
01:01Quoi ?
01:02Vous ne regardiez pas cela, peut-être.
01:03Pardon ?
01:04Vous ne regardiez pas cela, peut-être.
01:05Ah ben si, parce que l'avantage, contrairement à vous qui ne pouvez pas regarder des films gays, vous allez vous emmerder, dans les films hétéros, nous, on trouve toujours notre plaisir aussi.
01:11Ah oui, c'est vrai, oui.
01:13Réfléchissez un peu.
01:19Qu'est-ce qu'il y a des mots ?
01:22Non, non, j'en réfléchis.
01:23Sauf que dans les films EX, alors parlons-en deux minutes, dans les films EX de l'époque, je ne sais pas comment c'est aujourd'hui, ils n'étaient pas très beaux, les mecs, quand même.
01:32On les choisit, ce n'est pas pour cela, Laurent.
01:34Ah oui ? Pourquoi on les choisit ? Je ne sais pas moi, ça compte physique quand même.
01:37Les gros plans n'étaient pas forcément sur les visages.
01:39Ah oui, j'ai bien compris. Quand vous présentez un mec et que vous voyez arriver un type qui ressemble à Bernard Pivot, comment il s'appelait celui-là ?
01:46Alban.
01:47Alban, voilà.
01:48Mais oui, c'est vrai.
01:50Oui, c'est vrai. Vous avez été reçu par Bernard Pivot d'ailleurs.
01:54Absolument.
01:55Ça a dû vous faire drôle, parce que vous deviez penser à l'autre.
01:57Non, mais je vais vous dire, j'avais tellement le trac de faire apostrophe à l'époque, vous imaginez, que j'avais préparé ma réplique justement.
02:03Je m'étais dit, au moment où je me sentirais déstabilisée, que je ne saurais pas quoi répondre, parce que je suis quelqu'un de timide en fait.
02:08Je lui dirais qu'il a un sosie et ça n'a pas loupé. J'ai eu un moment où je me suis sentie déstabilisée, je lui ai sorti ça et ça a créé de l'ambiance.
02:16Il a été sympa avec vous ?
02:17Formidable, vraiment.
02:19Vous aviez dit à l'époque, je n'ai pas de talent d'écrivain, mais si je passe à apostrophe, je ne suis pas dupe.
02:24Même Pivot, il faisait quand même des choses pour l'audimat au fond à l'époque.
02:28Oui, en plus, j'étais assise sur un petit coussin rose en fin d'émission. J'ai de la chance, il est bleu. Enfin, c'est normal.
02:36Ce que je voulais dire, en tout cas, c'est qu'entre cette période que moi je n'ai pas très bien connue, où vous étiez actrice du X et le succès que vous avez aujourd'hui à la radio,
02:44c'est vrai qu'on vous a vu, pardon de l'expression, mais un peu tâtonner.
02:47On peut le dire avec le recul, à l'époque, on n'osait pas forcément vous le dire, mais on vous recevait pour un disque et on était là en disant, putain, elle chante.
02:54Une fois, une fois. Je suis d'accord.
02:56On vous recevait pour un spectacle au théâtre.
03:00C'était charitable.
03:01Un spectacle au théâtre, puis on voyait bien que ce n'était pas tout à fait votre truc non plus, vous êtes d'accord ?
03:05Complètement.
03:06Et donc, là, ça fait plaisir de se dire que ça y est, elle a enfin trouvé son truc et la preuve, ça dure...
03:12J'ai trouvé ma voie à la radio.
03:13Depuis dix ans, voilà, exactement. Ces années-là ont été difficiles entre les films et la radio ?
03:19Non, parce qu'en fait, j'ai quand même fait beaucoup de choses qui m'ont permis justement d'apprendre mon métier à la radio.
03:25Et puis, je ne sais pas, j'ai toujours eu foi dans l'avenir, donc je n'étais pas réellement inquiète.
03:33Mais je reconnais tout à fait que j'étais...
03:35En fait, ce qui m'étonnait, c'est qu'au fil des années, on me recevait, on me connaissait de plus en plus,
03:42alors que je ne faisais en effet pas grand-chose de passionnant.
03:46Vécu sur votre passé cinématographique, pourquoi vous vous marrez ?
03:51Qu'est-ce qui se passe ?
03:52J'ai un plan.
03:53Tu veux tout savoir ?
03:54Il parlait reconversion, c'est pour ça.
03:56Il lui a fallu le temps de se retourner, mais je ne suis pas très fier.
03:59Alors ça, vraiment...
04:01Je ne voulais pas le dire, c'était pour mes camarades.
04:03Mais je m'attendais à tout, sauf à ça, je n'en peux pas.
04:07C'est pitoyable, c'est bas.
04:09Et en plus, Nicolas Bezos n'est pas là.
04:11Alors que lui l'aurait aimé.
04:13Pour lui, c'est le top.
04:15Non mais c'est vrai que vous avez dû...
04:23C'est vrai que vous avez dû en voir de durs quand même.
04:25C'est mieux.
04:32Non mais sérieusement, à cette époque-là, vous vous êtes cherchée.
04:35Vous vous dites, qu'est-ce que je peux faire après ça ?
04:37Parce qu'au fond, vous êtes quand même assez lucide.
04:39Vous avez assez vite compris que c'était difficile de faire une carrière de vraie comédienne
04:43après avoir été actrice dans ce genre de film.
04:45J'y ai cru, j'avais ma part de naïveté moi aussi.
04:49Quelques réalisateurs vous ont fait confiance tout de même.
04:51Oui.
04:52Comme je dis souvent, j'ai eu des grands rôles dans des petits films
04:55et des tout petits rôles dans des grands films.
04:57Non mais je pense que j'ai toujours travaillé en fait.
05:01Contrairement à ce qu'on pourrait penser, même si j'ai pas fait forcément des choses formidables.
05:05J'ai toujours travaillé.
05:09J'ai toujours eu une vie passionnante.
05:11Moi, je ne veux surtout pas me poser en victime.
05:13Et aujourd'hui, en tout cas, c'est le succès depuis 10 ans maintenant sur cette radio.
05:17Il y a quand même une déclaration qui m'a amusé que vous avez faite aux Parisiens à propos de cette émission.
05:21Vous dites, évidemment, parfois j'ai envie de dire, écoute, prends un amant et arrête de nous faire chier.
05:27Vous pensez ça parfois ?
05:29Oui, mais vous savez, bien sûr qu'il y a parfois des choses que je dirais si je l'avais tout seul en face de moi.
05:35Mais on est obligé de penser qu'il y a...
05:37D'autres auditeurs.
05:38Beaucoup d'auditeurs qui écoutent.
05:39Il y en a plus qui écoutent que celui qu'on a au bout de...
05:41Et c'est là où l'exercice est difficile.
05:43C'est qu'il faut à la fois être très concentré avec la personne qu'on a en face de soi,
05:47enfin du moins à l'oreille,
05:49et puis tous ceux qui écoutent, on ne peut pas dire n'importe quoi.
05:52À cet heure-ci, on ne peut pas...
05:53On peut dire n'importe quoi.
05:54Oui, on peut parler un peu plus librement à cette heure-là de l'émission.
05:58Vous expliquez qu'une Française, ça me paraît étonnant,
06:00vous avez dû voir ces chiffres aussi, ça a dû vous mettre le moral à zéro,
06:04n'honorisez-moi,
06:05qu'une Française sur trois ne sait pas ou ne peut pas faire une fellation.
06:10Alors c'est un petit peu moins maintenant.
06:12Ah, ça progresse.
06:13Ça progresse.
06:14Soyez confiants, ça progresse.
06:18D'où on sort ces chiffres-là, les femmes ?
06:20Il y a des enquêtes sur la sexualité des Français qui se font tous les 10-20 ans,
06:26mais c'est vrai qu'il y a encore certains tabous, oui, bien sûr.
06:31Vos conseils sont bons pour les femmes, mais aussi pour les hommes,
06:34parce que vous dites aux dames,
06:35mesdames, n'oubliez pas les testicules.
06:38Les dames ont tendance à trop souvent oublier les testicules.
06:41Ben oui, ben oui, ben oui.
06:43C'est-à-dire que c'est quelque chose vraiment qu'il faut...
06:45C'est un service trois pièces, je le rappelle.
06:50Zemmour.
06:51J'ai rien dit.
06:53Vous avez appris des choses dans ce livre ?
06:55On apprend beaucoup de choses.
06:57D'abord, ce qu'il y a d'amusant, c'est le parcours.
07:00C'est-à-dire que des conseillers conjugaux, enfin sexuels, etc., ça a toujours existé.
07:04Pendant des siècles, c'était les prêtres.
07:06Après, ça a été les psys.
07:08Et puis maintenant, c'est vous.
07:10Je trouve ça marrant, l'évolution.
07:12Vous êtes le...
07:13Prêtresse.
07:14Oui, c'est un peu très rapide.
07:15La grande prêtresse.
07:16La grande prêtresse du sexe.
07:18Donc ça, vous avez réussi vraiment à imposer un personnage.
07:21Et le livre est très curieux.
07:23Parce que c'est à la fois...
07:24C'est très syncrétique.
07:26Alors, du message traditionnel chrétien, on garde l'amour.
07:30Parce que ça, ça ne mange pas de pain et ça fait toujours plaisir.
07:34Du langage psy, on garde les fausses évidences.
07:41L'espèce de lieu commun, genre un homme qui n'aime pas les homos, c'est un homo refoulé.
07:48Parfois, oui.
07:50C'est une connerie, ça.
07:51Parfois, oui.
07:52Non, c'est vraiment les conneries de base.
07:54Ou alors, un homme qui fait attention à sa sensibilité, règle mieux ses problèmes sexuels.
08:00Encore une grosse connerie, mais ce n'est pas grave.
08:03Ce n'est pas une connerie d'ailleurs, c'est lieu commun.
08:06Lieu commun de l'époque.
08:07Et à côté de ça, vous montrez une vraie sensibilité, un sens de l'humain
08:14qui vous fait aller au-delà des poncifs d'une époque et d'un genre.
08:21Et on a l'impression quand même...
08:24Comment vous dire ?
08:26On a l'impression d'une moralisation désenchantée.
08:32Moralisatrice aujourd'hui.
08:34Pas moralisatrice, mais vous voyez, une espèce de morale moderne.
08:38Vous leur dites, ne croyez pas au miroir des alouettes du plaisir à tout vent, à tout craint.
08:46C'est ça que je veux dire, une espèce de moralisatrice désenchantée.
08:50Je crois que j'explique bien dans l'avant-propos.
08:53J'allais dire l'introduction, mais je fais attention aux mots que j'utilise.
08:56Justement, la difficulté de parler de sexualité à des gens qui ne sont pas forcément très à l'aise avec leur sexualité,
09:05c'est justement de toujours prévenir.
09:08On parlait tout à l'heure du libertinage.
09:10De toujours prévenir des conséquences éventuelles.
09:14Moi, personnellement, je suis totalement libre.
09:16J'ai fait encore plus que vous pouvez imaginer sexuellement.
09:19Et tout va bien.
09:21J'ai vu vos films, moi, quand j'étais jeune.
09:23C'est vrai, vous ?
09:24Qu'est-ce que vous avez préféré, vous ?
09:25C'est la fête à mon cul ?
09:29Vous avez fait vos films sur les années 30.
09:32Absolument, la décence des années 30.
09:35Il connaît ses classiques.
09:38Je pense que c'est ça qui est difficile.
09:40Je suis obligée, surtout que j'ai quand même n'importe qui qui peut écouter.
09:44Je suis obligée d'être tout le temps avec une parole un tout petit peu protectrice.
09:51Vous n'avez pas ça à côté de vous dans l'émission ?
09:53Pas toujours.
09:54Pas toujours un spécialiste ?
09:56Non, pas toujours.
09:57Pour certains, ça peut paraître moralisateur.
10:00C'est une critique, un moralisateur, vous comprenez.
10:02Je ne crois pas.
10:03Vous êtes entre le...
10:04Pour un homme, c'est une femme, je n'ai pas ça pour une critique.
10:07Non, mais je vous assure que c'est...
10:08On n'est plus dans les tabous du 19e siècle.
10:11Et on n'est plus non plus dans le jouissé sans entrave.
10:15Vous avez trouvé un équilibre.
10:17C'est ce que j'appelle moralisateur.
10:18Je crois qu'on nous trompe quand on nous dit jouissé sans entrave.
10:21Je déteste quand j'entends cette phrase.
10:23Moi, je n'ai aucun tabou.
10:24Moi, j'ai des tabous et pourtant...
10:26Mais on a tous des tabous.
10:27Je crois qu'on ne peut pas parler de sexualité humaine
10:30et de dire qu'on n'a aucun tabou et qu'on peut jouir sans entrave.
10:34Ou alors, on s'appelle...
10:37Qui ?
10:38On s'appelle comment ?
10:39Vous avez tous compris.
10:50Quel est son film préféré ?
10:51Je le sais, lui, c'est Je suis à prendre.
10:53Est-ce que vous pouvez me rappeler l'histoire ?
10:55Ça va me revenir avec l'histoire.
10:57Un classique avec une scène de cheval, c'est ça ?
10:59Oui, c'est ça.
11:00Mais le cheval n'est pas à prendre.
11:02Non, c'est une autre catégorie de film.
11:04Tout à l'heure, il a été question de cette femme admirable
11:06qui est Menny Grégoire.
11:07Ça fait ricaner sur le plateau.
11:09Quand on ne sait pas, on ricane.
11:10Quand on ne sait rien, on ricane tout le temps par conséquent.
11:13Ce qui est très frappant, c'est qu'il y a eu quand même
11:16la vulgarisation de la psychologie, de la psychanalyse,
11:18la libération sexuelle.
11:20Et à quelque chose près, les gens...
11:22Moi, j'écoute votre émission.
11:23Vous êtes vraiment une remarquable animatrice.
11:25Il faut le dire.
11:26Mais j'ai l'impression qu'à peu de choses près,
11:28les gens sont aussi paumés à l'époque de Menny Grégoire
11:31que maintenant.
11:32Parce que beaucoup de questions auxquelles vous répondez
11:34dans le livre ou à l'antenne,
11:35c'est parfois des simples questions de bon sens
11:37ou des choses pas très compliquées.
11:39Comment vous expliquer ce paradoxe
11:41entre le déferlement d'informations
11:42et le fait de vous adresser soit par écrit,
11:45soit oralement, je ne sais pas le dire,
11:47à des gens qui ont l'air...
11:48Surtout à l'ordinette, où on peut trouver...
11:50Qui ont l'air complètement démunis.
11:51Comment vous expliquer qu'en 50 ans...
11:53Parce que je pense que le bon sens n'est pas appris.
11:58Les parents éduquent leurs enfants
12:00pas avec du bon sens,
12:01mais avec soit ce qu'ils ont eux-mêmes vécu et appris,
12:04soit en contre-réaction de ce qu'ils ont eu.
12:08Donc à partir du moment où...
12:10Moi, j'ai toujours dit qu'il faudrait donner des cours
12:13pour être parent.
12:15Parce que c'est là que ça se passe.
12:17C'est quand on a 2 ans, 3 ans, 5 ans,
12:19qu'on apprend ce que c'est que son corps,
12:21qu'on apprend ce que c'est la différence
12:22entre un petit garçon et une petite fille.
12:24Et si on a eu des parents qui n'avaient pas de bon sens,
12:27on n'a pas de bon sens quand on est adulte
12:29et on se conduit avec sa femme ou son mari
12:32avec de l'affect, avec des réactions,
12:35des contre-réactions, des souffrances,
12:38des blessures d'enfance.
12:40Et à un moment donné,
12:42on essaye de trouver une réponse qui a un peu de sens.
12:46Ça fait des névrosés, ça fait des artistes...
12:49C'est marrant, j'allais exactement dire ça.
12:51Après tout, elle est névrose, on vit tout ça avec,
12:53et ça nous fait notre différence.
12:55Rassurez-vous, ça ne changera pas.
12:56C'est comme ça depuis la nuit des temps.
12:58Il y a une phrase qui m'a fait un peu bondir.
13:01Bon dire.
13:03Le temps du coït devrait se négocier
13:05entre les 2 partenaires.
13:06Donc est-ce qu'on ne va pas entrer
13:07dans l'ère de la contractualisation
13:09où tout va être réglementé ?
13:11Il va y avoir des PV pour excès de vitesse
13:13ou excès de lenteur ?
13:15Avec des panneaux ?
13:17Je n'ai pas dit que c'était...
13:21Je n'ai pas dit que c'était à Eric Verve
13:22de discuter du temps de notre coït.
13:24Mais je pense que je dois en parler
13:27au sujet du plaisir rapide,
13:29de l'éjaculation précoce.
13:30Moi, de temps en temps, j'ai des hommes qui appellent
13:32et qui me disent...
13:33Trop tard !
13:35Et qui me disent que je ne dure pas assez longtemps.
13:38Et quand je leur demande
13:39s'ils ont demandé à leur partenaire
13:41si c'était le cas,
13:42ils ne savent pas,
13:43ils n'ont même pas demandé à leur partenaire.
13:44Si ça se trouve, la fille,
13:45elle est uniquement clitoridienne,
13:46ça dure trois secondes,
13:47elle est ravie, elle dit ouf, ça y est !
13:49Donc voyez, je veux dire, c'est en ce sens
13:51que je dis qu'il faut quand même
13:52discuter un tout petit peu
13:53de choses qui sont importantes.
13:55Mais ce n'est pas parce que ça devient un peu socialisé,
13:56ça doit être un peu un domaine de...
13:57Je ne vais pas le dire inattendu,
13:58un peu du lâcher-pris,
14:00tandis que là, si on doit discuter...
14:02Le lâcher-pris, c'est indispensable
14:04pour avoir du plaisir,
14:05le plus de plaisir possible,
14:06je suis complètement d'accord avec vous.
14:07Mais pour des gens qui ne savent pas trop déjà
14:09ce qu'est leur propre plaisir,
14:11ce qu'ils ont vraiment envie,
14:13il faut quand même un tout petit peu discuter.
14:15Est-ce que vous ne croyez pas aussi
14:16que les gens sont pris entre deux discours
14:18qui sont très contradictoires ?
14:19Moi, ça me frappe depuis quelques années.
14:21Vous aimez être frappé, vous.
14:23Comment ?
14:24Il vous demande si monsieur aime être frappé.
14:26C'est avec un petit supplément,
14:27mais c'est possible.
14:29Avec le livre.
14:31Le premier discours,
14:32ça se rattache à l'affaire DSK,
14:34c'est la psychiatrisation.
14:35C'est-à-dire, on est là à dire
14:36c'est une addiction, c'est une maladie.
14:38Aujourd'hui, Casanova,
14:40il serait en hôpital psychiatrique.
14:41C'est vraiment le truc.
14:42Et le deuxième discours
14:43qui est contradictoire avec ça,
14:44c'est le discours de la ringardise.
14:46C'est-à-dire, si tu ne fais pas ceci, cela,
14:48et que tu ne montes pas au rideau,
14:49tu es ringard.
14:50Et entre les deux,
14:51je me demande comment les gens font
14:53pour se retrouver entre ces deux discours.
14:55Casanova n'est pas dans la violence sexuelle.
14:57Il n'est pas dans le viol, Casanova.
14:58Casanova, il se tapait des gamines de 12 ans,
15:00je te rappelle, dans les mémoires de Casanova.
15:01Aujourd'hui, il serait...
15:03Mais la norme sexuelle
15:06varie au fil des siècles.
15:09Qu'est-ce que vous dites ?
15:10C'est ce que je voulais dire.
15:12Au fil des cultures.
15:13Absolument.
15:14Et on est obligé, surtout quand on fait
15:16une émission populaire à la radio,
15:18on est obligé de tenir compte
15:19de la norme culturelle.
15:20Vous n'évoquez pas la pédophilie, jamais.
15:22Vous l'expliquez dans le livre.
15:23Sûrement pas.
15:24Mais à l'époque, pour eux,
15:25ce n'est pas des pédophiles.
15:26Mais bien sûr.
15:27À l'époque, c'est les mères
15:28qui les donnent et qui les vendent
15:29parce qu'elles peuvent sortir de la misère.
15:31Il explique ça très bien, Casanova.
15:32En revanche, il y a un passage étonnant...
15:35Ça, c'est l'homosexualité, le petit défaut.
15:37Je pensais que c'était la pédophilie.
15:39Et un passage intéressant, c'est
15:41fabriquer vos objets sexuels vous-même.
15:43Alors ça, je n'en revenais pas.
15:45Moi, je pensais que si on avait envie
15:46d'avoir un objet, un jouet intime,
15:49comme vous dites,
15:50on allait dans un sex-shop
15:51où on commandait à la redoute,
15:52ou je ne sais pas où,
15:53parce que maintenant, on peut commander
15:54dans ce genre de cas.
15:55A la redoute aussi.
15:56Mais...
15:57Quoi ?
15:58A la redoute, non.
15:59Mais oui, je vous jure.
16:00Mais si.
16:01Depuis toujours.
16:02Mais si.
16:03Depuis toujours.
16:04Si vous avez des préférences.
16:05Aux trois cuisses, si vous préférez.
16:07Je vous jure.
16:14Mais alors vous, vous m'épatez.
16:15Ça, je ne savais pas.
16:16On peut le fabriquer soi-même.
16:18Mais il y a une...
16:19Vous dites, il faut être bricolant.
16:20J'imagine le type dans son atelier,
16:23le samedi, avec son rabot, son maître,
16:26en train de fabriquer son jouet intime.
16:28C'est quand même bizarre.
16:30Non, mais en fait,
16:31c'est une des choses qui manquent le plus
16:33dans la sexualité des gens.
16:34C'est l'imagination.
16:35C'est l'imagination.
16:36Et c'est la fantasmatique.
16:37Donc, s'amuser à fabriquer un petit jouet,
16:41c'est quand même déjà des heures
16:43de fantasmatique qu'on met en route.
16:45En chaque homme sommeille un bricoleur
16:47et cet homme-là peut tout à fait créer
16:49un jouet intime.
16:51Je vais aller plus souvent chez Castorama.
16:53On va avoir des surprises.
16:55Le point H...
16:56Pardon, il n'y a que des hommes
16:57pour vous poser des questions.
16:58Mais le point H, existe-t-il
16:59comme le point G pour la femme, alors,
17:01à cette question ?
17:02Bien sûr, oui.
17:03Mais c'est vrai que pour beaucoup d'hommes,
17:05ils confondent orientation sexuelle
17:07et pratiques sexuelles.
17:09Donc, il y a beaucoup d'hommes
17:10qui ont très peur d'aller vérifier
17:12s'ils ont un point H.
17:13Bon, il y a des choses beaucoup plus...
17:15Je vois ça.
17:16Moi aussi, j'ai mis du temps.
17:17Ah oui, oui.
17:18Je vous montrerai.
17:27Quelles sont les précautions ?
17:28Ça fait 10 ans que j'ai l'habitude
17:29de parler de 14h à 16h.
17:30Alors, j'ai pris l'habitude
17:32de parler de manière imaginaire.
17:34Oui, oui, oui.
17:35Allusive.
17:36Non, mais ce qui est bien,
17:37c'est qu'il y a des choses...
17:38Evidemment, là, on rigole,
17:39mais il y a des choses plus concrètes
17:40pour des jeunes qui se poseraient
17:41des questions sur les contraceptions,
17:42sur la première fois.
17:43Evidemment, la première fois,
17:44c'est très important.
17:45Ce n'est pas forcément très important.
17:47Il ne faut pas non plus
17:48sacraliser la première fois.
17:49Même l'adolescent qui a ça
17:50sur sa table de nuit,
17:51il a l'air d'un con.
17:52Il a un bouquin et tout.
17:55Mais bien sûr que ça peut...
17:56Enfin, c'est mieux que ça se passe bien.
17:58Bien sûr.
17:59Mais ça se passe assez vite,
18:01la première fois.
18:02Qu'est-ce que vous pensez
18:03des films pornos qui se font aujourd'hui ?
18:05On est vraiment...
18:06C'est très différent
18:07de ce qui se faisait à votre époque.
18:08On est...
18:09Oui, bien sûr,
18:10ça n'a strictement plus rien à voir.
18:11Mais moi, en même temps,
18:12je ne suis pas censeur.
18:13Je pense qu'on a la pornographie
18:15qu'on mérite.
18:16C'est que la société, aujourd'hui,
18:17est une société de consommation
18:19et que la pornographie est une...
18:21Et peut-être...
18:22Moi, je dis souvent, d'ailleurs,
18:23que la pornographie, pour moi, aujourd'hui,
18:24c'est le dernier rempart des machos.
18:26C'est-à-dire ?
18:27C'est-à-dire que les femmes, aujourd'hui,
18:29sont tellement...
18:31Enfin, dans l'ensemble, si vous voulez.
18:33Elles ont acquis le droit au plaisir.
18:36Elles revendiquent leur pouvoir.
18:41Et les hommes, quelque part,
18:43qui sont mal à l'aise dans leur sexualité,
18:46grâce à la pornographie actuelle,
18:48ils peuvent encore leur en mettre
18:50plein la vue.
18:52C'est pas forcément beau par rapport à notre société,
18:55mais c'est une réalité sociologique.
18:57Dans Psychanalyse Magazine,
18:59on vous a interrogé il y a quelques années,
19:00on vous parle du fait que vous n'ayez pas eu d'enfant.
19:02C'est un choix que vous avez eu ?
19:03Absolument, oui.
19:04Vous pensez que, après la carrière que vous aviez faite...
19:06J'ai suffisamment essayé.
19:07Si j'avais voulu, vous pensez bien
19:08que je serais arrivée, quand même.
19:09Mais c'était pas possible, psychologiquement,
19:10à cause des tournages que vous aviez effectués ?
19:12Non, c'est pas...
19:13Ça n'a rien à voir avec ça ?
19:14Ça n'a rien à voir avec ça.
19:15Je pense que j'étais une très, très grande amoureuse,
19:19très passionnée,
19:20et je restais pas longtemps avec un homme.
19:22Et faire un enfant, c'était pour moi
19:24mettre un peu des menottes au poignet.
19:29Donc je préférais vivre ma vie de femme amoureuse.
19:32Je crois qu'on trompe un peu les femmes
19:34en leur disant qu'elles peuvent à la fois
19:35avoir un vrai boulot,
19:36avoir une vie érotique, passionnée et amoureuse,
19:39être une très bonne mère.
19:41Donc moi, j'ai coché les cas,
19:43ce qui m'intéressait le plus.
19:45Brigitte Lehert, réponse aux 100 questions
19:47les plus posées sur l'amour,
19:48c'est chez France Empire, en librairie,
19:50mais aussi, évidemment, l'après-midi, on l'a dit,
19:52à la radio sur la radio.
19:53Merci Brigitte.