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00:00Merci pour l'opportunité que vous nous offrez, sous l'instruction de M. le ministre Pierre
00:21le ministre en charge de la santé à l'effet de communiquer sur les décès par suicide
00:30qui constituent en matière de santé publique des décès évitables.
00:36On voudrait exprimer toute la compassion du ministère en charge de la santé et rassurer
00:43les familles en deuil et les proches du soutien constant du ministère en charge de la santé
00:49et de la direction de coordination du programme national santé mentale que nous avons l'honneur
00:54de diriger.
00:55Alors, est-ce qu'il faut s'inquiéter ? Il y a toujours un contexte de santé, lorsqu'il
01:03y a un décès, c'est un décès de trop, il ne faut pas s'alarmer parce que c'est vrai
01:08qu'il y a une situation de crise qui inquiète tout le monde, qui fait survenir des sentiments
01:16d'insécurité, de peur généralisée et nous sommes justement là pour communiquer,
01:23pour rassurer la population que des actions, des mesures urgentes sont menées et continuent
01:30d'être menées pour freiner ces malheureux événements, pour réduire au maximum toutes
01:36les situations de décès par suicide.
01:39Il s'agit déjà de communiquer, de donner de bonnes informations aux populations, de
01:47mettre des moyens de prévention, d'engager les communautés parce que la souffrance psychologique
01:55naît dans la communauté, la souffrance psychologique naît dans les familles et ce sont des personnes
02:02qui peuvent être des travailleurs ou en milieu rural ou en milieu urbain qui sont confrontées
02:08à des grands souffrances psychologiques.
02:10Le premier moyen de prévention, c'est de pouvoir informer que la souffrance psychologique
02:17n'est pas une affaire de blanc, c'est une affaire de santé, c'est une affaire de mal-être
02:23et qu'il ne faut pas banaliser et lorsque vous avez un proche qui a son comportement
02:30qui a changé dans sa manière de faire, vous savez qu'il y a quelque chose qui a changé
02:36et qui commence à avoir des idées noires qu'on appelle des idées suicidaires, il
02:42faut aller dans le centre de santé le plus proche, il ne faut pas banaliser, il ne faut
02:47pas négliger, il faut consulter, il faut alerter, il faut aller dans le centre de santé le
02:54plus proche ou appeler le numéro vert du ministère de la santé, c'est le 143 parce
03:00que des mesures ont été mises en place depuis longtemps pour pouvoir prendre en
03:06charge le problème de santé mentale, de détresse psychologique et tout ce qui est
03:11souffrance psychologique qui peut conduire au suicide.
03:14La question du suicide pose la question fondamentale de l'existence d'une souffrance psychologique.
03:27Les personnes sont en grande détresse psychologique et on peut énumérer au moins trois raisons,
03:33trois facteurs de risque qui peuvent expliquer cela.
03:36Il y a des facteurs qui sont liés à l'individu, la personne vit une situation de grande fragilité
03:43psychologique soit on vient d'annoncer à cette personne qu'elle a une maladie grave
03:48souvent incurable ou bien c'est l'accumulation de beaucoup d'événements de stress de la
03:55vie qui pèse sur les épaules et la tête de la personne.
04:00Lorsque la personne n'a pas le soutien qu'il faut, n'a pas l'assistance médicale qu'il
04:05faut, l'assistance psychologique qu'il faut, la situation va s'aggraver et peut conduire
04:10à des tentatives de suicide et voire à des décès par suicide.
04:14Pas forcément, c'est quelqu'un qui est en grande souffrance psychologique, ça peut
04:23être quelqu'un que depuis une semaine vous connaissez, qui a un bon fonctionnement social,
04:28qui va correctement au travail mais une situation difficile peut le déstabiliser, peut menacer
04:34sa santé psychologique et la personne va vivre une grande souffrance psychologique
04:39sans forcément présenter des signes de maladie mentale.
04:41Depuis plusieurs années, au niveau du ministère en charge de la santé, sous l'impulsion
04:55de monsieur le ministre Pierre Temba, il y a des actions vigoureuses qui ont été mises
05:00en place.
05:01Parmi ces actions, il y a le renforcement de l'accès au service de santé mentale qui
05:07n'est plus centralisé au niveau des hôpitaux psychiatriques.
05:11De plus en plus, on renforce les capacités des différentes régions sanitaires dans
05:18les villages, dans les villes, pour que partout en Côte d'Ivoire, on ait accès au service
05:25de santé mentale de base.
05:26Deuxième action majeure, c'est le recrutement en cours de spécialistes en santé mentale
05:33et surtout de psychologues, parce que pendant longtemps, on n'avait pas ce type de métier
05:39à la fonction publique et l'accès aux psychologues était honoreux, était difficilement accessible
05:46géographiquement pour les populations.
05:48Troisième élément, c'est la sensibilisation et nous profitons également de cette opportunité
05:54pour sensibiliser, pour éduquer les populations, pour leur dire que les problèmes de santé
05:59mentale sont aussi des problèmes de santé.
06:02Ce n'est pas des problèmes de sorcellerie, ce n'est pas des problèmes mystiques, ce
06:07sont des problèmes de santé, comme quelqu'un qui fait un diabète, comme quelqu'un qui
06:11fait un paludisme.
06:12Aller dans le centre de santé le plus proche, les solutions existent, les proches doivent
06:17encourager, les proches doivent orienter, les proches ne doivent pas banaliser, ne doivent
06:23pas culpabiliser quelqu'un qui est en détresse psychologique.
06:27Alors, en termes d'état des lieux de la santé mentale, il faut savoir qu'il y a
06:37tout ce qui relève de la promotion de la santé mentale, il y a des actions qui sont
06:41menées pour éduquer la population sur ce que c'est que la santé mentale, parce que
06:47très souvent, lorsqu'on ne sait pas ce que c'est que la santé mentale, on a du mal
06:51nous-mêmes à prendre soin de notre santé mentale.
06:55La deuxième action majeure, ce sont des actions de prévention, prévenir justement
07:01les situations de suicide, les violences basées sur les gens peuvent conduire à des situations
07:06de grande souffrance psychologique et faire que la personne peut passer à l'acte.
07:10Quatrième élément, c'est l'état des lieux en matière de prise en charge des problèmes
07:14de santé mentale.
07:15Pendant longtemps, la prise en charge était concentrée dans les hôpitaux psychiatriques
07:20et on pensait que c'est dans les hôpitaux psychiatriques seulement que lorsque vous
07:25avez un problème de santé mentale, il faut avoir recours.
07:28Avec l'orientation de M. le ministre Pierre Temba, des actions sont faites pour que dans
07:36les 33 régions sanitaires de Côte d'Ivoire, organisées autour des 10 pôles régionaux
07:42d'excellence sanitaire, il y ait une décentralisation de l'offre de services de santé mentale.
07:47Aujourd'hui, on a un accroissement de l'utilisation des services de santé mentale d'autour de
07:5220% pour les populations.
07:55Les efforts sont en train d'être faits en matière d'amélioration de la prise en charge.
08:00Beaucoup reste à faire, mais c'est ensemble avec les agents de communication, avec les
08:05acteurs de la société civile, avec les familles que nous pouvons relever tous les défis liés
08:10à la prise en charge des problèmes de santé mentale en Côte d'Ivoire.
08:18On était tous habitués à prendre soin de notre santé physique.
08:22Lorsqu'on a mal à la tête, on sait que notre corps ne se porte pas bien.
08:26Donc, on a un réflexe naturel d'aller dans le centre de santé le plus proche.
08:31De la même manière qu'il existe des signes de mal-être liés à des problèmes de santé
08:38physique, il existe également des signes de mal-être en lien avec des problèmes de
08:42santé mentale.
08:43Quatre éléments clés, il y a des signes en rapport avec la pensée.
08:47Souvent, ce sont des personnes qui sont découragées, qui ont des idées, qui ne sont pas bien
08:52concentrées ou bien ils ont des idées qui sont perturbées et ils peuvent penser à
08:56la mort.
08:57Deuxième, c'est en lien avec nos émotions, la manière dont on vit les choses, on ressent
09:01les choses.
09:02Ça peut être quelqu'un qui, depuis plusieurs semaines, est triste sans avoir le contrôle,
09:07la capacité de pouvoir contrôler ses émotions.
09:10Troisième élément des signes, c'est un rapport avec le corps.
09:13Soit c'est quelqu'un qui ne dort pas bien ou encore c'est un peu quelqu'un qui peut
09:16manger beaucoup.
09:17Quatrième élément qu'on voit, c'est le comportement.
09:19C'est quelqu'un qui est agressif ou qui consomme des substances.
09:23Il y a plusieurs types de problèmes de santé mentale.
09:26Il y a des problèmes de santé mentale qui sont moins graves, qui sont de coût de durée
09:30et on met la personne sous traitement, il bénéficie d'une prise en charge, il reprend
09:34sa vie normalement comme par exemple dans le paludisme ou bien on a nos deux séries
09:40de problèmes de santé mentale où les problèmes de santé mentale sont plus graves, vont durer
09:44dans le temps et ce sont des maladies chroniques.
09:47Un peu comme le diabète, un peu comme l'hypertension.
09:49Et donc dans ces cas de figure, ce n'est pas la guérison qui est recherchée, c'est essentiellement
09:57améliorer la qualité de vie, éviter des rechutes, éviter des complications et faire
10:02de telle sorte que la personne reprenne une vie sociale satisfaisante.
10:06Et lorsque l'on est face à ces situations, le premier recours, c'est le centre de santé.
10:12Aller dans le centre de santé le plus proche pour éliminer déjà les problèmes de santé
10:16physique et orienter les personnes en donnant des premiers soins avant l'orientation vers
10:22les spécialistes.
10:23Souvent, on met en place du traitement, des médicaments, on fait la prise en charge psychologique
10:29avec le soutien de la famille.
10:31On a des raisons de croire et beaucoup de malades bien traités, bien soignés reprennent
10:38la vie, sont autonomes, reprennent les activités, peuvent construire et participer au développement
10:44du pays.
10:45Justement, pour répondre à toutes les préoccupations de santé des populations, spécifiquement
11:00à tous les besoins de santé mentale des populations en Côte d'Ivoire.
11:05Et on reconnaît qu'effectivement, il y a une saturation du numéro vert, c'est un indicateur
11:11qui montre que de plus en plus, les populations sont sensibilisées, on recourt spontanément
11:19au service de santé mentale et donc des efforts sont en train d'être faits pour que cette
11:24ligne soit désengorgée, de telle sorte que rapidement les populations aient accès au
11:30service de santé mentale partout en Côte d'Ivoire et que les réponses soient adaptées,
11:35accessibles et efficaces.
11:37Les besoins sont nombreux, un élément majeur c'est les besoins de communication, d'éducation
11:48des populations, de sensibilisation des populations sur ce que c'est que la santé mentale, pourquoi
11:54prendre soin de sa santé mentale, comment prendre soin de sa santé mentale.
11:57Lorsqu'on a un problème de santé mentale, que faire ? J'ai tendance à dire que nous
12:01les spécialistes, on parle bien, mais les hommes de médias parlent fort.
12:06Vous êtes la troisième voie de la santé mentale, vous pouvez agir, vous pouvez transformer,
12:12vous pouvez faire avancer les causes pour que la stigmatisation autour des questions
12:17de santé mentale tombe, les préjugés autour de la santé mentale diminuent pour que les
12:22situations de maltraitance se réduisent parce que la santé mentale c'est une affaire de
12:28santé.
12:29Quelqu'un qui a un problème de santé mentale, on doit protéger ses droits parce que c'est
12:34un être humain comme nous.
12:35En dehors de la communication, il faut des moyens logistiques, il faut des moyens financiers,
12:40il faut beaucoup de personnes, beaucoup d'ONG qui soient engagées de la même manière
12:45qu'on a beaucoup d'ONG qui ont été engagées pour la cause du cancer, pour la cause du
12:50VIH, il faut beaucoup d'ONG engagées pour la santé mentale parce qu'il y a un lien
12:56entre la santé mentale et le développement humain.

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