• il y a 4 mois
Transcription
00:00De très nombreux collèges sont mobilisés actuellement contre la réforme du choc des
00:12savoirs.
00:13Derrière un bel emballage, une jolie communication, se cache, une fois de plus, une grande case
00:18de l'école publique française.
00:19Et il ne s'agit pas de dire que le collège va bien ou qu'il ne faudrait pas refaire
00:22de réforme, il faudrait en faire.
00:24Mais là, le gouvernement propose uniquement de détruire ce qui fonctionne et de supprimer
00:29des moyens en se cachant derrière de jolis prétextes.
00:31Commençons déjà par constater ce qui ne va pas.
00:34Le collège unique existe depuis les années 70 avec la volonté de mélanger toutes les
00:39catégories sociales de façon à favoriser l'ascension sociale.
00:43L'idée est évidemment de contrer le déterminisme social qui fait que quand on est chez les
00:47pauvres, on reste pauvre et quand on est chez les riches, on reste riche.
00:50Seulement lorsque l'on réalise des bilans aujourd'hui, on trouve en France que ça
00:54ne fonctionne pas.
00:55Quand on est pauvre, on reste pauvre et encore plus qu'ailleurs et la France détient
00:58le record de la plus grande part de riches qui restent riches.
01:01Dans le livre « Enfance de classe » dirigé par Bernard Lahir, une grande étude sociologique
01:05est réalisée auprès de familles couvrant un spectre d'inégalités extrêmement fort.
01:10Depuis des migrants ne parlant pas français vivant dans leur voiture jusqu'à des personnes
01:13extrêmement aisées.
01:14Ce que Bernard Lahir nous fait comprendre, c'est que les déterminants au sein des
01:18familles sont beaucoup plus importants que tout ce que l'école pourra jamais apporter.
01:22Et l'évidence saute aux yeux, il est parfaitement ridicule de se dire qu'on va régler les
01:26problèmes tout simplement en mélangeant juste des enfants au collège.
01:30Se limiter à un simple mixage ne résout absolument rien.
01:33Et même bien au contraire aujourd'hui.
01:35Il suffit d'être parent d'enfant qui se trouve au collège pour se rendre compte
01:38du canyon qui peut séparer les différents élèves.
01:41Entre certains qui s'en sortent extrêmement facilement et donc à qui on ne permet pas
01:45du tout d'exprimer pleinement leur potentiel à l'école, et d'autres qui sont complètement
01:49décrochés et absolument passifs et pour le coup dont on ne peut pas du tout utiliser
01:54le moindre potentiel à l'école non plus.
01:55Le constat est celui d'un simple gâchis, avec au milieu de tout ça des professeurs
01:59qui doivent se démener pour essayer de maintenir un semblant de cohésion au sein d'un groupe
02:03qui n'en a pas du tout.
02:04Dès lors, il aurait pourquoi pas pu être intelligent de gérer correctement des groupes
02:09de niveau, non pas pour faire de la stigmatisation des élèves, mais pour permettre à chaque
02:13élève d'exprimer pleinement son potentiel.
02:15Et c'est en se cachant derrière cette idée que le gouvernement veut finalement finir
02:19de détruire le collège public.
02:24Parmi l'ensemble des changements de la réforme du choc des savoirs, on trouve l'utilisation
02:29obligatoire d'un manuel unique qui sera labellisé par le gouvernement et qui ne laissera
02:35plus le choix aux professeurs de s'étouder de travail.
02:37Il s'agit une fois de plus d'une grave attaque sur la liberté pédagogique.
02:41L'idée derrière tout ça, comme d'habitude, c'est de transformer le professeur en un
02:45espèce de robot qui ne va faire que répéter ce qui est dit dans un manuel et ce sera pour
02:50tout le monde le même.
02:51C'est complètement contradictoire avec la réforme, qui fait des groupes de niveau dont
02:55on s'attend à ce que ce soit pour s'adapter à l'élève.
02:57En imposant un seul type de manuel labellisé par le gouvernement, on prétend que l'éducation
03:02c'est quelque chose d'uniquement descendant, ou des sortes de perroquets répétant tous
03:06la même chose vont finir par faire gober des trucs aux enfants.
03:09L'enseignement ce n'est pas descendant, mais c'est un échange, et le professeur
03:13doit justement pouvoir s'adapter au public qu'il a en face de lui.
03:17Après la période Covid parfaitement stupide où on a placé les professeurs et les élèves
03:20derrière des écrans, on continue d'avancer vers l'uniformisation en passant par la suppression
03:26de la liberté pédagogique.
03:27Deuxième changement, le redoublement, qui peut devenir obligatoire une fois en primaire
03:32et une fois au collège, c'est-à-dire que l'équipe pédagogique va pouvoir imposer
03:36à un élève de faire un redoublement même si les parents ne sont pas d'accord.
03:40Ça n'est pas forcément une mauvaise chose, mais il faut comprendre que les redoublements
03:43ont un coût.
03:44Chaque redoublement fait que l'élève va rester une année de plus dans le système
03:48scolaire.
03:49Le collège dure 4 ans, redoubler une fois ça veut dire rester 5 ans au collège, et
03:54donc ça se voit dans les effectifs.
03:56À un moment où le gouvernement tente de faire des économies énormes au sein des
04:00collèges, rien ne donne les moyens qui seront donnés de façon à faire redoubler les élèves
04:05qui en ont besoin.
04:06On va le voir par la suite, quand on se rend compte que cette réforme-là vise à détruire
04:09les moyens du collège public, on se demande bien comment ça pourrait être possible.
04:12Deuxième chose, une évaluation nationale serait faite à chaque niveau scolaire au
04:17collège.
04:18Ça peut paraître anodin, mais en fait c'est central, ça va permettre d'automatiser
04:21toute la suite.
04:22Troisième point, chaque élève aura un tiers de son emploi du temps où il ne sera pas
04:26avec sa classe, mais sera dans un groupe.
04:29Il y aura des groupes pour les cours de mathématiques et les cours de français, cela pourra d'ailleurs
04:33être des groupes différents, et tous les autres cours auront lieu par classe.
04:38Et la taille du groupe dépendra du niveau, ce sera des groupes de 15 pour les élèves
04:42en difficulté importante, des groupes de 20 pour ceux en difficulté dite moyenne,
04:47et des groupes de 30 pour ceux qui ont un bon niveau.
04:49Cette façon de faire a déjà été mise en place pour les premières et les terminales,
04:53dont les élèves ne semblent pas satisfaits, même s'il ne s'agit pas cette fois-ci
04:56de groupe de niveau, mais de groupe de spécialité.
04:59Et on note de la part des élèves une difficulté à trouver une place dans un groupe du fait
05:04de la perte de l'identité de la classe, du groupe classe qui se met en place au début
05:08d'année et qui se suit tout au long de l'année.
05:10Ainsi, le fait de changer de groupe durant la semaine et même au cours de l'année
05:14provoque de l'isolement et pas du tout une cohésion au sein des élèves.
05:17Nouveau point, ces groupes classes, ces groupes de niveau, seront évolutifs pendant l'année.
05:23A priori, il est envisagé que les élèves changent de groupe classe à chaque trimestre.
05:27Autant on peut envisager qu'il puisse être positif pour un élève du plus bas niveau
05:31de remonter dans le niveau intermédiaire en lui disant que son travail lui a permis
05:35de s'élever à un niveau, mais puisque la taille des groupes est fixe, ça signifie
05:39qu'il faut aussi faire descendre des élèves d'un groupe à l'autre.
05:42Tu es le maillon faible ! Au revoir.
05:44La réforme propose ni plus ni moins qu'une montante descendante au sein des groupes classes,
05:49c'est-à-dire un espèce de concours permanent pour monter ou descendre de niveau.
05:52Ça signifie qu'on n'est pas du tout en train de s'adapter aux besoins des élèves,
05:56mais d'organiser, dès la sixième, un espèce de concours de niveau entre les élèves.
06:01Autre point, puisque les élèves doivent pouvoir changer de groupe, cela signifie
06:06que tous les groupes doivent avancer au même rythme sur les mêmes programmes.
06:10Comment peut-on prétendre s'adapter aux besoins des élèves et faire des groupes
06:15de niveau si, de toute façon, tout le monde avance au même rythme ?
06:19Et finalement, la seule chose qui change au sein des classes, c'est le nombre d'élèves
06:24Cela signifie qu'il n'y a pas du tout une adaptation du programme de l'enseignement
06:28prévu pour les différents niveaux, mais juste une question de nombre,
06:32probablement en se disant que les plus en difficulté sont aussi les plus difficiles à tenir.
06:36Finalement, ce qui se cache serait donc une facilité de garderie.
06:39Il ne sera pas possible de prendre plus de temps avec le groupe en difficulté pour assimiler une notion.
06:44Nouveau point, le groupe classe est quand même censé exister entre 1 à 10 semaines dans l'année.
06:50Encore une fois, ça signifie qu'au sein des emplois du temps,
06:52il y aura des groupes de niveau pour les mathématiques et le français sur la majorité de l'année,
06:57mais que de temps en temps, il faudra mettre toute la classe ensemble.
07:00Une fois plus, ça veut dire avancer exactement au même rythme.
07:03Cette séparation-fusion-mélange des groupes pose d'énormes problèmes, par exemple rien que logistique.
07:09Prenons l'exemple de l'étude d'un livre de français pour lequel le collège s'est organisé
07:14pour que les parents n'aient pas acheté le livre et ont acheté une trentaine de livres.
07:18Le professeur de français s'est arrangé pour qu'au fur et à mesure de l'année,
07:22chaque groupe classe étudie le livre les uns après les autres.
07:25Les élèves peuvent donc se passer le livre d'une période à une autre de façon à n'en avoir qu'une trentaine.
07:31Le fait de dire que tout le monde doit avancer de la même manière sur exactement les mêmes sujets et en même temps
07:36rend absolument impossible cette manière de fonctionner.
07:39Il n'y a juste pas 150 livres de disponibles au même moment.
07:42Autre exemple, les professeurs se sont arrangés pour mener des projets intermatières.
07:46Il y a eu un cas de l'étude des arbres à la fois en cours de français et en cours de SVT.
07:51Tous ces genres d'initiatives qui permettent de décloisonner les matières sont absolument impossibles.
07:56Tout simplement parce que les groupes ne sont pas les classes.
07:58Il n'y a donc pas les mêmes élèves en français et en SVT.
08:02En fait, derrière cette réforme se cachent 600 millions d'euros supplémentaires que le gouvernement veut récupérer.
08:08Les collèges ont reçu chacun des nombres d'heures supplémentaires de professeurs pour mettre en place la réforme du choc des savoirs.
08:16Mais pour cela, il a fallu déjà supprimer l'ennemi groupe en sciences physiques
08:20et repasser cette matière entièrement en classes entières.
08:23Ça signifie que la partie pratique, avec certaines expériences, ne pourront plus être mise en place puisque la sécurité est compromise.
08:30De même, les mesures de coenseignement ont été supprimées.
08:33Le coenseignement consiste à, en français ou en mathématiques, d'avoir un deuxième professeur dans la classe
08:38de façon à s'occuper plus précisément des élèves en difficulté.
08:42Enfin, depuis la rentrée de septembre 2023, une heure de soutien ou d'approfondissement en français ou en mathématiques
08:47avait été organisée pour tous les élèves de sixième.
08:50Il ne s'agissait pas d'une heure en plus puisque les cours de technologie avaient sauté.
08:54Il faut quand même noter que l'expérimentation a plutôt été trouvée positive par les professeurs.
08:58Mais pour faire des économies, il a été décidé pour la rentrée 2024 de la supprimer,
09:03évidemment sans rajouter la technologie qui avait été enlevée,
09:06ce qui fait au final une heure de moins dans l'emploi du temps de tous les élèves.
09:09Pour finir, on rappelle qu'actuellement, une grande partie des professeurs principaux sont des professeurs de français ou de mathématiques.
09:17Or, avec la réforme proposée en sixième, les professeurs de français ou de mathématiques
09:22ne verront que des groupes de niveau et pas du tout des groupes classe.
09:25Ils connaîtront donc les groupes de niveau mais pas du tout les élèves d'une classe.
09:30Pour éviter que ces professeurs ne se positionnent plus en tant que professeurs principaux,
09:35le texte prévoit qu'un professeur de français ou de mathématiques
09:39peut très bien devenir professeur principal d'une classe au sein duquel il n'a absolument aucun élève.
09:45Voilà qui illustre parfaitement les nombreux problèmes logistiques qui n'ont absolument pas été pensés
09:50et que cette réforme pose, et la réponse proposée dépasse de très loin les frontières de ridicule.
09:58A l'addition de la réforme du choc des savoirs pour les sixièmes s'ajoute une réforme du brevet des collèges.
10:04A partir de maintenant, il va devenir obligatoire d'obtenir son diplôme national du brevet
10:09pour pouvoir passer en lycée général, professionnel ou technique.
10:12Autant on peut comprendre l'obligation d'avoir son diplôme national du brevet pour aller en lycée général
10:18vu le niveau demandé au niveau du brevet des collèges
10:21et ce qu'il est nécessaire d'avoir comme acquis lorsque l'on arrive au lycée général.
10:25En revanche, il faut savoir que de très nombreux élèves qui n'ont pas leur brevet des collèges
10:30s'orientent vers les lycées professionnels.
10:32La question est que vont devenir aujourd'hui tous ces élèves ?
10:35Évidemment, le problème pour le gouvernement, c'est que le lycée coûte cher.
10:39Pour avoir un ordre d'idée, un élève en lycée professionnel coûte aussi cher qu'un élève ingénieur par exemple.
10:44Et donc, l'État va chercher à développer l'apprentissage.
10:48L'apprentissage est organisé par les centres de formation des apprentis, les CFA.
10:53Il y en a quatre types différents.
10:54Un CFA peut être une structure publique qui dépend du ministère de l'éducation nationale ou du ministère de l'agriculture.
11:01Il peut dépendre d'une chambre consulaire comme les chambres de commerce et d'industrie ou les chambres des métiers de l'artisanat.
11:06Ou être directement une structure associative.
11:10Ou bien être une structure entièrement privée.
11:12Le rapport de France Compétences sur l'usage des fonds de la formation professionnelle
11:17nous informe que les CFA sont en majorité bénéficiaires et qu'ils dégagent des marges.
11:21En 2020, le coût total des CFA était de 4 milliards d'euros pour 400 millions d'euros de bénéfices.
11:28En 2021, 6 milliards et demi d'euros de coûts pour 700 000 euros de bénéfices.
11:33Et en 2022, 8 milliards d'euros pour 852 millions d'euros de bénéfices.
11:39Cela signifie que le CFA est une activité rentable.
11:42Ainsi, l'État dit chercher 700 millions d'euros à économiser,
11:46sachant que du côté des CFA, il y a plus de 800 millions d'euros de bénéfices nets en 2022.
11:52Ce serait donc assez facile de combler les déficits.
11:55On comprend bien ici l'attaque très forte qui est faite sur l'école publique pour finalement faire arriver des fonds ailleurs.
12:01Dans le détail, on peut voir que tous les types de structures sont bénéficiaires.
12:05Toutefois, les structures publiques ou les associations ne présentent qu'un taux de marge d'environ 10%.
12:10Et ce taux de marge a tendance à baisser.
12:12Alors que de l'autre côté, le taux de marge des structures privées dépasse allègrement les 20% et continue d'augmenter chaque année.
12:19La CFA, gérée par des organismes privés, est donc une activité extrêmement lucrative avec un taux de marge qui est colossal.
12:27C'est souvent le défaut quand l'État abonde énormément dans une politique.
12:31Il laisse toujours des structures qui flairent la bonne affaire et qui se mettent sous le robinet à pognon.
12:35Ce sujet n'est pas neuf, il avait déjà été dénoncé par Yves Inquinte, président de l'association Walt,
12:40qui regroupe une centaine d'acteurs privés publics en disant
12:43« Il y a un débat autour du sujet de la marge que dégagent les organismes de formation en apprentissage.
12:48C'est une activité très lucrative et certains organismes se lancent pour cette raison. »
12:53Autant du côté des organismes publics, on comprend que se lancer dans les CFA
12:56peut permettre de combler les déficits des autres types d'enseignement qui sont pour le coup attaqués par l'État.
13:02Autant tout le monde comprend que ça ouvre tout un tas d'appétits.
13:04Et on imagine sans mal les organismes de formation privés poussés à développer l'apprentissage,
13:09ainsi que certains syndicats patronaux, qui voient arriver une main d'œuvre accessible et pas chère.
13:14On doit quand même poser une interrogation.
13:16Actuellement, les réponses données aux élèves suite à leur choix d'orientation post-troisième sont données fin mai.
13:21Mais, s'il faut attendre fin juin pour les résultats du diplôme national du brevet,
13:26pour savoir finalement si l'élève est retenu,
13:29qu'est-ce que cela donne pour le calendrier pour les élèves ?
13:31Cela signifie qu'un élève qui était orienté en lycée technique et qui n'a pas son diplôme national du brevet
13:37doit réussir à retomber sur ses pattes entre fin juin et début septembre.
13:41Il pourra peut-être obtenir un redoublement s'il n'en a pas déjà fait un.
13:44Mais au vu des économies et des problèmes d'effectifs,
13:47on imagine bien que la totalité de ceux qui n'ont pas eu leur diplôme du brevet ne pourront pas redoubler.
13:52Et fin juin, ça risque de commencer à être un peu tard pour réussir à trouver un contrat d'apprentissage.
13:56A cette interrogation, le gouvernement répond que seront mis en place des prépas lycées,
14:00de façon à réussir à avoir son diplôme du brevet avant d'aller au lycée.
14:04Mais encore une fois, en termes d'effectifs, ça ne colle pas.
14:07Le gouvernement ne prévoit qu'une seule classe par filière et par département,
14:11ce qui est absolument insuffisant pour recevoir des élèves.
14:14Si on prend un exemple concret d'un collège qui a donné ses chiffres
14:17et qui se trouve dans un quartier plutôt défavorisé,
14:19ils ont actuellement 75% d'élèves de 3e qui partent en lycée professionnel.
14:24Si on impose aux élèves d'avoir leur diplôme national du brevet,
14:28cette part va s'effondrer à 50%.
14:30Cela signifie que chaque année, 25% des effectifs de 3e vont se retrouver dans la nature.
14:36Et là, on se dit que balancer 25% de tout un effectif de 3e dans la nature,
14:41dans un quartier défavorisé, sans place dans un établissement scolaire,
14:45ni contrat d'apprentissage, ça va bien se passer.
14:47Il est évident que les problèmes remontés un peu partout en France
14:50concernant notamment le chômage et l'inactivité des jeunes ne vont faire qu'exploser.
14:55Vous l'aurez compris, cette réforme vise tout simplement à faire 600 à 700 millions d'euros
15:02d'économies sur le dos des élèves et des professeurs du collège public.
15:06Il s'agit de sabrer dans les moyens et les effectifs, mais de faire passer tout ça avec
15:11un bon coup de communication pour faire croire qu'il s'agit de quelque chose de positif.
15:14Si vous êtes contre les groupes de niveau, évidemment que vous êtes contre cette réforme,
15:18mais si vous êtes pour les groupes de niveau, il faut évidemment être contre cette réforme qui va
15:23juste pourrir le système, au détriment des élèves, alors qu'il pourrait exister des moyens
15:28de faire les choses intelligemment. La stratégie générale semble de faire
15:31du collège public une sorte de garderie, au sein duquel des espèces de robots sans liberté
15:36pédagogique paieront tous la même chose, ce qui permettrait de dégoûter les familles aisées
15:42de mettre leurs enfants dans le collège public pour les rabattre vers l'enseignement privé.
15:46Alors qu'il pourrait y avoir moyen de rehausser le niveau, de rattraper les élèves en difficulté,
15:51et de proposer un collège public pour tous, même si au sein du collège des enseignements
15:56adaptés sont proposés. Et on observe la même stratégie avec l'obligation du Diplôme National
16:01du Brevet en sortie de collège avant de pouvoir aller au lycée. Il s'agit de finir de détruire
16:06l'enseignement professionnel et de balancer tous les élèves en difficulté, soit dans la nature,
16:11soit en contrat d'apprentissage dans des centres de formation privés,
16:15et fournissant une main d'œuvre à pas cher.
16:20Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org