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Vif échange entre Benjamin Haddad et Laurent Jacobelli sur l’avenir des institutions de la Vème République.

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Transcription
00:00Maintenant, moi, je voudrais réagir à ce que dit Ayioti.
00:03On a voté il y a à peine deux semaines.
00:04Bon, je ne pense pas que les Français aient envie de retourner aux urnes aujourd'hui.
00:06Moi, je trouve que c'est une position un petit peu navrante.
00:08Vous savez, quand on regarde tous les pays autour de nous,
00:11les pays européens, il y a une immense majorité où il n'y a pas de majorité absolue
00:15qui se dégage à l'Assemblée.
00:16Et on a des logiques de compromis, de négociations.
00:19On ne sait pas, historiquement, si la France n'a jamais été dans ces compromis.
00:23On a eu plusieurs républiques sur les dernières décennies.
00:27Ce n'est pas notre tradition, c'est une république, vous avez raison de le dire.
00:29Mais je suis un petit peu surpris parce que moi, j'ai souvent entendu quand même
00:31le Rassemblement national en hémicycle soutenir la proportionnelle.
00:35Mais fondamentalement, si on avait la proportionnelle,
00:37on aurait un résultat encore plus fragmenté que celui qu'on a aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
00:40Et on serait obligé de faire la même chose, c'est-à-dire aller faire des négociations,
00:44des compromis, c'est dégager des majorités de projets.
00:47C'est ce qui se passe en Italie, c'est ce qui se passe en Espagne,
00:49c'est ce qui se passe autour d'eux.
00:51Mais il faut choisir.
00:52Mais les Français ont choisi, Monsieur Jacobini.
00:54Mais je veux dire, ni vous ni moi ne sommes satisfaits de ce résultat.
00:56Je vais vous répondre.
00:57Attendez, attendez.
00:57Les Français ont choisi.
00:59Et les Français, fondamentalement, qu'est-ce qu'ils ont dit ?
01:00Ils ont dit qu'ils voulaient une démocratie parlementaire,
01:04qu'ils voulaient changer le mode de fonctionnement de cette Vème République,
01:07y compris des dernières années, qui avaient été trop verticales,
01:09et donc redonner du pouvoir à l'Assemblée nationale.
01:12Et après, charge à nous, et ça ne va pas être facile,
01:15mais charge à nous de bosser ensemble et de dégager des confrontations.
01:18Rapidement, rapidement Laurent Jacobelli.
01:22Charge à nous de gouverner ensemble.
01:23Non, parce que vous voulez gouverner seul, apparemment.
01:26Vous instituez des gens du champ républicain.
01:27Ensuite, ensuite...
01:29Non, par contre, je vous ai laissé parler, je vous demanderai la réciproque.
01:31En revanche, vous confondez certains sujets.
01:34La proportionnelle, on est évidemment pour,
01:36mais à ce moment-là, il faut jouer la proportionnelle
01:38avec les coalitions qui vont derrière, etc.
01:40Là, on a un scrutin majoritaire à deux tours,
01:42avec une espèce d'entourloupe au second tour
01:44d'un pseudo front républicain avec des désistements improbables.
01:47On a la France insoumise qui s'est désistée pour M. Darmanin.
01:50On a des gens de droite qui se sont désistés pour un Fichez violent.
01:53Donc, quand on a ce détournement des règles du jeu
01:55en cours du jeu, on peut s'étonner qu'avec 37 %,
01:5810 millions et demi, nous n'ayons que 143 députés.
02:01Et donc, si vous jouez avec les institutions,
02:03si vous triturez la Constitution, ne venez pas dire après.
02:05Les Français ont prononcé un message.
02:07Ce message, vous l'avez dévoué.

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