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00:00En Europe, les eurodéputés votent ce jeudi sur la reconduction de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,
00:06qui tente aujourd'hui de s'assurer de majorité allant potentiellement des Verts au parti de Giorgia Meloni.
00:12L'issue de ce scrutin, qui a lieu à bulletin secret, s'annonce serrée après la poussée de l'extrême droite aux élections de juin.
00:20On va écouter tout de suite Ursula von der Leyen et retrouver dans un instant Caroline de Camaraquay sur place.
00:27Nous traversons une période de profonde anxiété et d'incertitude pour les Européens.
00:36Les familles souffrent du coût de la vie et du logement.
00:40Les jeunes sont préoccupés par la planète, l'avenir et la perspective de la guerre.
00:47Les entreprises et les agriculteurs se sentent oppressés.
00:52Tout cela est le symptôme d'un monde où tout est militarisé et contesté.
00:58Voilà, vous entendez un extrait de cette intervention d'Ursula von der Leyen qui a présenté ce matin sa feuille de route.
01:04On va retrouver tout de suite Caroline de Camaraquay. Bonjour Caroline.
01:07Session, vous allez nous le dire, assez mouvementée cette année.
01:13Oui, à partir de 9h et pendant 2h ici à Strasbourg, Ursula von der Leyen déroule en effet son programme.
01:22Un exercice d'équilibrisme pour assembler le plus grand monde.
01:26Une majorité en l'occurrence des 720 députés.
01:30Alors elle a demandé pour première priorité prospérité et compétitivité.
01:35Compétitivité c'est un mot-clé pour le PPE, la droite européenne, son parti d'origine.
01:41Mais en même temps elle réussit à faire le grand écart avec les verts puisqu'elle n'hésite pas à parler du pacte vert et à parler d'une industrie propre.
01:50Elle fait donc un grand écart quand je parlais d'un discours très équilibré.
01:56Elle a aussi évoqué l'état de droit et les voyages malencontreux de Viktor Orban à Moscou en réaffirmant son soutien indéfectible à l'Ukraine
02:06qui a été aussi confirmé ici hier par un vote d'une motion de soutien auquel la très grande majorité ont participé sauf l'extrême droite de Jordane Bardella.
02:18Et puis Ursula von der Leyen veut un nouveau commissaire à la Méditerranée qui renforcerait les contrôles.
02:25Et ça c'est pour donner satisfaction à la droite.
02:27Et un nouveau commissaire au logement, ça c'est pour donner satisfaction à la gauche.
02:31Une session effectivement avec l'intervention des chefs de groupe dont celle de Réunion Valérie Ayé qui a demandé l'inscription de l'IVG dans la charte des droits fondamentaux de l'Union Européenne.
02:42Immédiatement interrompue par une eurodéputée roumaine ultra-nationaliste et anti-IVG, on l'a compris, qui elle a été obligée d'être sortie manue militare.
02:55Donc une session en effet très musclée où la gauche dit de son côté qu'Ursula von der Leyen a des problèmes avec ses SMS à Pfizer
03:03et que la Cour Européenne de Justice a dit qu'il fallait être plus transparente sur cette question.
03:09Voilà donc pour cette prise de parole face aux eurodéputés qui vont donc voter, quelles sont ces chances concrètement Caroline ?
03:18Sur le papier elle est censée avoir facilement la majorité des 361 eurodéputés puisque son propre parti le PPE a 188 sièges,
03:28les socialistes et démocrates 136, le groupe centriste Réunion 77, on a un abouti à 401.
03:34Mais il y a toujours des déperditions dans ses propres troupes.
03:37Les républicains de François-Xavier Bellamy ne voteront pas pour elle, il la trouve trop verte.
03:42Et puis il y a beaucoup d'inquiétudes, donc elle voudrait aussi pouvoir faire le plein des 53 verts,
03:48et c'est pour ça qu'elle a donné des gages un peu sur la couleur verte de son futur mandat.
03:54Et puis aussi du côté de Giorgia Meloni et de ses troupes de Fratelli d'Italia,
03:59qui sont dans un groupe radical à droite qui s'appelle les conservateurs et réformistes,
04:04mais qui ont des positions compatibles sur l'Ukraine notamment,
04:08elle voudrait aussi rafler leurs 22 élus.
04:11Donc elle doit effectivement ratisser très large, parce qu'en cas d'échec,
04:16elle perd tout droit de se représenter, ce serait une véritable crise institutionnelle.
04:21Et c'est peut-être d'ailleurs le meilleur argument en sa faveur,
04:24à savoir la stabilité institutionnelle nécessaire maintenant dans une Europe
04:29qui est un peu attaquée de toutes parts, sous pression à la fois de l'extrême droite
04:33et puis à l'extérieur de Poutine et même d'une future élection américaine qui inquiète.