" J'ai le cœur en miettes."
Max, un auditeur et supporteur bordelais, s'exprime avec émotion sur la situation catastrophique des Girondins de Bordeaux.
Max, un auditeur et supporteur bordelais, s'exprime avec émotion sur la situation catastrophique des Girondins de Bordeaux.
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00:00Max, vas-y Max, t'en penses quoi de la situation là, des trois scénaris exposés par Gérard Lopez ?
00:05Ouais, salut les gars, salut.
00:06Bon, mais déjà, je préfère vous appeler dans d'autres circonstances, je vous avoue que là, ce soir, j'ai un peu le
00:13le cœur en miettes, je vous avoue.
00:16Moi, quand j'ai vu la sortie de Lopez,
00:18j'ai même plus les mots quand j'entends qu'il y a un scénario qui
00:21qui dit qu'éventuellement, même si on descend, il pourrait peut-être faire 2-3 ans de pause et rester au sein du club.
00:28Je vous jure, ça me rend malade. Excusez-moi, j'ai la voix qui tremble un peu.
00:32C'est dur, je suis abonné au stade.
00:35Depuis 20 ans, c'est mon père qui m'a
00:38depuis qu'il m'a amené à l'excur en 2001, voir mon premier match au DJI, ben moi, j'ai ce club dans le cœur et aujourd'hui, je suis
00:45je suis déchiré, on est en train d'enlever une partie de
00:48une partie de moi, une partie de nous, j'ai une pensée pour tous les supporters et je sais qu'il y en a, franchement,
00:53il y en a des milliers.
00:55Et aujourd'hui, ce qu'on vit, c'est
00:57c'est un drame, en fait, c'est un drame. Je pense qu'effectivement, on peut parler de Lopez, évidemment, qu'il a ses responsabilités et bien entendre qu'il les a,
01:06mais le mal est tellement plus profond. Ça date d'il y a des années, ça fait depuis que
01:10même si ça lâchait à King Street, que de toute façon, ça a commencé à dégringoler, quoi.
01:17Aujourd'hui, c'est un trou sans fond qu'on vit, c'est un trou sans fond. Je suis malheureux, je suis
01:23J'ai du mal à me dire que l'an prochain, si tout se passe comme prévu, malheureusement, on n'ira plus au stade, quoi.
01:29On n'ira plus supporter les
01:31supporters, les joueurs.
01:32Franchement, je pense que vous l'avez vu, cette année, on a fait notre pire saison sportive, mais j'ai jamais vu un virage sud aussi plein.
01:38J'ai jamais vu un virage sud aussi uni.
01:42Et de me dire que tout ça, c'est quasiment terminé, ça me
01:46C'est terminé, c'est terminé, s'il y a l'équidation et disparition du club, mais
01:50il y a toujours la possibilité de repartir dans la division inférieure, c'est ce qu'explique Gérard Lopez.
01:55Ça, je veux bien, mais je pense que vous le savez, vous comme moi, si on repart de National 3, peut-être même plus bas, on ne sait pas,
02:01le temps de retrouver l'élite, mais vous ne vous rendez pas compte, là, on est parti pour une décennie minimum.
02:06On est reparti pour une décennie minimum. Le stade, on va en faire quoi ? Le stade va être à l'abondance. On parle des Girondins, putain, c'est
02:13C'est un cauchemar, c'est un cauchemar qu'on vit.
02:17Aujourd'hui, je ne peux pas me résigner parce que je suis un peu naïf. Je me dis que tant que c'est pas fait, il y a encore un
02:21pourcentage d'espoir, mais
02:23mais au fond, nous, on sait que c'est fini, quoi.
02:26C'est vrai que c'est quand même fou de se dire qu'une ville aussi dynamique, aussi,
02:30disons-le, avec autant de moyens que Bordeaux, aussi forte, aussi puissante en termes de rayonnement, d'images, d'activités économiques,
02:37sociales, un club comme Bordeaux, historique, qui puisse se retrouver, enfin, peut-être disparaître dans quelques jours, c'est fou de se dire ça, quand même.
02:44On était au mois de mai pour les 100 ans du
02:49Parc des Scœurs, mais les billets sont vendus en trois minutes, quoi. Je veux dire, ce club, c'est...
02:55Quand tu vois la belle fête que vous avez faite la dernière fois, c'était magnifique.
03:02Moi, je pense à mon père qui a connu Tigana, je dirais.
03:06L'époque Gourcuff, l'époque Chamax, l'époque Paul Etat, on voit que...
03:11J'ai plus les mots. On parle... Je suis fan des Girondins, mais je pense qu'on est tous unanimes pour dire que
03:16ce club, c'est top 5 du championnat français, c'est le top 5 des plus grands clubs français, et aujourd'hui,
03:23on est sur le point de disparaître.
03:25Mais t'as raison d'insister sur le football français, parce qu'au-delà des supporters bordelais, c'est un crève-cœur pour le football français,
03:33de revoir un club comme Bordeaux...
03:36Bon, après, on va voir si ça se concrétise, parce que c'est quand ? C'est le 23 juillet ?
03:38Oui, c'est le 23 juillet, ça arrive vite. En six jours, il ne pourra pas trouver un mec.
03:44D'ailleurs, il le dit lui-même, il le dit, il va faire un miracle.
03:46A partir du moment où il avait quand même un projet de reprise assez sérieux avec des mecs qui sont sérieux dans le sport,
03:54qui ont vu tout de suite les cadavres dans le placard et qui se sont dit, ouh là là, d'accord, ok, très très bien,
03:58on va retrousser, on va rebrousser le chemin.
04:02Je ne vois pas comment en quatre jours, il peut faire une remontada.
04:05Peut-être que c'est Gérard Majac, peut-être que c'est un magicien, peut-être qu'il va encore nous faire un tour de passe-passe,
04:11mais je n'ai quand même pas cette impression, et ce serait vraiment un crève-cœur,
04:15pas que pour les supporters bordelais, mais vraiment pour le football français.
04:18Je peux vous dire un truc, c'est que moi, je ne sais pas, moi, mon entraînement enleve une partie de moi.
04:25Je ne peux pas me dire que je n'irai plus au stade, je ne peux pas me dire que je n'irai plus mettre mon maillot,
04:30je ne peux pas, si je ne peux pas, c'est une petite dédicace aux copains qui m'entendent.
04:34Vas-y, vas-y, vas-y Max.
04:36Je pense à Mimi, je pense à Axel, je pense à Manu, je pense à Antoine, je pense à Kévin, le bon vieux K, qui va se reconnaître aussi.
04:42Tous ces moments qu'on vit pour ça.
04:44Nous, notre semaine, je pense que tous les supporters de foot, ils savent,
04:48la semaine, quand la semaine ne va pas bien, quand sentimentalement ça ne va pas bien,
04:52quand financièrement ça ne va pas bien, notre échappatoire, c'est le stade.
04:57Moi, c'est le stade, le seul endroit où je me sens bien, c'est dans ce stade.
05:02Même si ce n'est pas à l'escure, quand je rentre dans ce stade, on oublie tout.
05:06Vous savez quoi, j'ai l'impression d'être il y a un an en arrière avec la situation de Sochaux.
05:10On avait eu cet appel d'un supporter, comme toi, pris par l'émotion, pris au trip.
05:16Je ne sais pas ce que je vais faire du week-end les gars, c'est une galère.
05:22Même à nos rivaux, j'ai vu pas mal de supporters toulousains sur les réseaux
05:26qui ont eu pas mal de messages de soutien qui font chaud au cœur.
05:29Ils ont connu la galère aussi.
05:31Même à nos pires rivaux, je ne souhaite pas ça, parce qu'on peut rigoler sur le terrain,
05:36mais quand on te laisse ton club de cœur, je pense qu'il n'y a pas pire sentiment.
05:40Je ne sais pas ce que je vais faire l'an prochain, mais s'il y a un bien de truc,
05:44je peux vous le dire les gars, c'est que moi, les Girondins, on est débiés.
05:47Dans ce cas, c'est l'escapulaire, c'est notre ville, c'est notre club.
05:51Et même s'il faut aller en N3, aller les soutenir contre la réserve de Toulouse,
05:55contre le bassin d'Arcachon et capturer, on ira, parce que Bordeaux, c'est nous.