GRAND DÉBAT POLITIQUE / Postes-clés à l'Assemblée : le coup de théâtre
La réélection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l'Assemblée nationale ne signe pas la fin des élections à l'Assemblée. Les députés doivent à nouveau voter pour choisir six vice-présidents, trois questeurs et douze secrétaires. Ces postes sont très stratégiques car ils déterminent qui pourra remplacer temporairement Yaël Braun-Pivet au Perchoir et qui pourra avoir accès à la gestion du budget. Ils formeront ensemble le bureau de l'Assemblée qui est habilité à prendre des décisions majeures, comme l'exclusion d'un député en cas de non respect du règlement par exemple. Le 19 juillet 2024, un fait très rare s'est produit : le scrutin du premier tour de l'élection des vice-présidents a été annulé pour cause d'irrégularité. En effet, les scrutateurs ont comptabilisé 10 enveloppes de plus que le total des votants. Comment peut-on expliquer cette suspicion de « bourrage d'urne » et quelles en seront les conséquences ?
Invités :
- Stéphanie Rist, députée « Ensemble pour la République » du Loiret,
- Philippe Ballard, député « Rassemblement national » de l'Oise,
- Fabien Di Filippo, député « La Droite républicaine » de Moselle,
- Gabrielle Cathala, députée « La France Insoumise » (NFP) du Val-d'Oise,
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP.
GRAND DÉBAT DE DÉCRYPTAGE / Fin de la session parlementaire : et maintenant ?
Dissolution inattendue, résultats du second tour contraires aux sondages, élection de la Présidente en trois tours avec un résultat extrêmement serré, annulation de scrutin pour irrégularité... L'année parlementaire a été historique et extrêmement riche en surprises. Que faut-il en conclure et qu'est-ce qui restera dans la mémoire des Français ?
Invités :
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP,
- Thibaud Mulier, constitutionnaliste, maître de conférences en droit public à l'université Paris Nanterre,
- Hadrien Mathoux, rédacteur en chef du service politique de « Marianne ».
Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.
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La réélection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l'Assemblée nationale ne signe pas la fin des élections à l'Assemblée. Les députés doivent à nouveau voter pour choisir six vice-présidents, trois questeurs et douze secrétaires. Ces postes sont très stratégiques car ils déterminent qui pourra remplacer temporairement Yaël Braun-Pivet au Perchoir et qui pourra avoir accès à la gestion du budget. Ils formeront ensemble le bureau de l'Assemblée qui est habilité à prendre des décisions majeures, comme l'exclusion d'un député en cas de non respect du règlement par exemple. Le 19 juillet 2024, un fait très rare s'est produit : le scrutin du premier tour de l'élection des vice-présidents a été annulé pour cause d'irrégularité. En effet, les scrutateurs ont comptabilisé 10 enveloppes de plus que le total des votants. Comment peut-on expliquer cette suspicion de « bourrage d'urne » et quelles en seront les conséquences ?
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- Philippe Ballard, député « Rassemblement national » de l'Oise,
- Fabien Di Filippo, député « La Droite républicaine » de Moselle,
- Gabrielle Cathala, députée « La France Insoumise » (NFP) du Val-d'Oise,
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP.
GRAND DÉBAT DE DÉCRYPTAGE / Fin de la session parlementaire : et maintenant ?
Dissolution inattendue, résultats du second tour contraires aux sondages, élection de la Présidente en trois tours avec un résultat extrêmement serré, annulation de scrutin pour irrégularité... L'année parlementaire a été historique et extrêmement riche en surprises. Que faut-il en conclure et qu'est-ce qui restera dans la mémoire des Français ?
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NewsTranscription
00:00:00Générique
00:00:02...
00:00:05Bonsoir. Bonsoir et bienvenue.
00:00:07Très heureuse de vous retrouver dans Savourgarde ce soir.
00:00:10La bataille pour les postes clés à l'Assemblée
00:00:13vire au Pugilat.
00:00:15Le premier tour de scrutin sur les 6 vice-présidents
00:00:19a été annulé.
00:00:2010 enveloppes en trop ont été déposées dans les urnes.
00:00:23Les députés sont choqués, scandalisés.
00:00:26Certains réclament même une enquête.
00:00:28Un deuxième premier tour vient d'avoir lieu.
00:00:31La stratégie du RN a pesé. On le verra.
00:00:34Le parti de Marine Le Pen a fait voter LFI.
00:00:37Grand débat politique dans un instant sur ce plateau
00:00:40avec quatre députés.
00:00:42Dans la deuxième partie, on va dresser le bilan
00:00:44de la déséluction d'Emmanuel Macron.
00:00:46Fallait-il que tout change pour que rien ne change ?
00:00:49Comment les Français peuvent le comprendre ?
00:00:51Combien de temps le pays peut attendre
00:00:53avant la nomination d'un nouveau gouvernement ?
00:00:55Et quelles sont ses chances de survie ?
00:00:57Ce sera notre grand décryptage tout à l'heure.
00:01:00Voilà donc pour le programme.
00:01:01Ça vous regarde. Dernière de la saison.
00:01:03Et quelle saison ! C'est parti.
00:01:06Musique rythmée
00:01:08...
00:01:17C'est un coup de théâtre que personne n'avait vu venir.
00:01:20Une élection à l'Assemblée annulée pour cause d'irrégularité.
00:01:2310 bulletins en trop décomptés.
00:01:25Et déjà des députés qui dénoncent des bourrages d'urnes
00:01:28au Palais-Bourbon. On va revenir sur cette élection
00:01:31des membres du bureau de l'Assemblée nationale
00:01:33qui s'hidère ce soir.
00:01:34Certains députés estiment même que le discrédit
00:01:37est jeté sur l'institution.
00:01:40Bonsoir, Philippe Ballard.
00:01:41Merci d'être avec nous,
00:01:43députée Rassemblement national de Loise.
00:01:45Bonsoir, Stéphanie Rist.
00:01:46Bienvenue, députée Ensemble pour la République,
00:01:49le camp présidentiel député du Loiret.
00:01:51Bonsoir, Gabrielle Catala.
00:01:53Ravie de vous accueillir, députée la France insoumise du Val-d'Oise.
00:01:57Bonsoir, Fabien Di Filippo.
00:01:58Merci d'être là, députée la droite républicaine,
00:02:02le nouveau nom des Républicains, députée de Moselle.
00:02:05Pour m'accompagner, Elsa Mondingava, ma consoeur de l'LCP,
00:02:08qui suit de près cette bataille pour les postes clés.
00:02:12Que s'est-il passé précisément cet après-midi ?
00:02:15Que devaient être annoncés les résultats du dépouillement
00:02:18de ce premier tour de vote pour les six postes
00:02:20de vice-président à l'Assemblée ?
00:02:2217h30, quand Yael Broun-Pivet prend la parole au perchoir.
00:02:26Écoutez.
00:02:27-"À l'issue du dépouillement, il est apparu que 10 enveloppes
00:02:30en trop avaient été déposées dans les urnes.
00:02:33Acclamations
00:02:34Conformément...
00:02:35Acclamations
00:02:37Conformément à la position unanime des scrutateurs
00:02:40que j'ai consultés, nous allons devoir refaire le scrutin
00:02:43dans la mesure où les résultats aboutissaient
00:02:46à de trop faibles écarts."
00:02:47Bonsoir, Stéphanie Despierre.
00:02:49Vous êtes en direct avec nous depuis la salle
00:02:52de l'Assemblée.
00:02:53C'est grâce à vous et aux équipes d'LCP qu'on a pu comprendre
00:02:56ce qui se passait autour de ce vote.
00:02:58Parlez de bourrage d'urnes, comme le font certains ce soir.
00:03:01Est-ce que c'est justifié ?
00:03:03...
00:03:05Pour l'instant, c'est difficile d'y voir clair.
00:03:07Yael Broun-Pivet l'a expliqué.
00:03:09Il y avait 10 enveloppes de trop.
00:03:11En fait, les résultats étaient très serrés
00:03:14entre les vice-présidents.
00:03:15Ca se jouait parfois à trois voix près.
00:03:17Ces dix bulletins supplémentaires pouvaient changer la donne.
00:03:21La décision d'annuler le vote
00:03:22et de recommencer le premier tour de cette élection.
00:03:25A ce moment-là, ça faisait à peu près 35 minutes
00:03:28qu'ici, aux quatre colonnes, les journalistes et députés
00:03:31se demandaient ce qui se passait.
00:03:33On attendait les résultats du vote et ils n'arrivaient pas.
00:03:36Que s'est-il passé ? Pour l'instant, on n'en sait rien.
00:03:39Il y a des feuilles d'émargement, des fonctionnaires
00:03:42et des députés scrutateurs chargés de surveiller le vote.
00:03:45Est-ce une fraude ? Des députés ont bourré les urnes ?
00:03:48Au lieu d'une ?
00:03:49Ou alors, est-ce une erreur ?
00:03:51Des députés ont cru qu'ils pouvaient voter pour les absents
00:03:54alors que sur ce type de scrutin, c'est interdit.
00:03:57Yael Brown-Pivelle a rappelé quand elle a annulé le scrutin
00:04:00et rouvert un nouveau vote pour ce premier tour.
00:04:03Mais on l'entend, vous l'avez entendu,
00:04:05beaucoup de députés ici pensent que c'est un bourrage dur.
00:04:08Néanmoins, il y a quelques minutes dans l'hémicycle,
00:04:11le coup de gueule du député socialiste Jérôme Gadge
00:04:14qui a crié honte à eux, honte à ceux qui ont opéré cette fraude.
00:04:17Il a demandé à la présidente de l'Assemblée nationale
00:04:20de faire toute la transparence et de mener une enquête approfondie.
00:04:24Merci, Stéphanie Despierre.
00:04:25Je me tourne vers vous, Elisabeth Mondingava.
00:04:28Vous nous en direz plus parce que vous, vous étiez,
00:04:31mesdames, messieurs les députés, dans ces salles attenantes,
00:04:34les salons de la Croix où ces urnes étaient installées.
00:04:37Qu'est-ce qu'on sait, ce soir ?
00:04:39Pas grand-chose.
00:04:40Ce qu'on sait, c'est qu'au niveau du vote en lui-même,
00:04:43tout se passe bien, les huissiers passent avec les urnes,
00:04:46et on procède au dépouillement.
00:04:48Il y a des huissiers, des scrutateurs,
00:04:50des députés tirés au sort pour surveiller que tout va bien.
00:04:53On dépouille les voix, on commence à mettre,
00:04:56à calculer, puis à la fin, on s'aperçoit qu'il y a trop,
00:04:59trop d'enveloppes par rapport au nombre de députés votants.
00:05:02C'est beaucoup, non ?
00:05:03C'est beaucoup, évidemment.
00:05:05Là, on commence à attendre celles des quatre colonnes.
00:05:08Je commence à avoir certains députés qui me disent...
00:05:11Il y a un problème avec le scrutin,
00:05:13il y a des irrégularités,
00:05:14tout le monde me parle de dix enveloppes en trop.
00:05:17La présidente de l'Assemblée, Yael Broun-Pivet,
00:05:19qui passe dans cette salle de quatre colonnes,
00:05:22va dans la salle pour vérifier, et à la fin,
00:05:24on apprend qu'il y a une insincérité qui pèse sur ce scrutin.
00:05:27Donc, dix enveloppes en trop,
00:05:29est-ce que ça peut être une erreur,
00:05:31deux enveloppes collées entre elles ?
00:05:33Est-ce que c'est une fraude manifeste ?
00:05:35Est-ce que c'est une fraude organisée ?
00:05:37Est-ce que certains n'avaient pas compris
00:05:39qu'ils ne pouvaient pas voter pour un collègue ?
00:05:42C'est difficile de dire. Tout le monde s'accuse un peu.
00:05:45Qui accuse qui ?
00:05:46On accuse l'autre camp, on réfléchit,
00:05:48qui avait intérêt à faire ci, à faire ça.
00:05:50Pour l'instant, on n'en sait rien.
00:05:52Ce qu'on sait, c'est qu'il y a eu un deuxième premier tour
00:05:56et que dans les résultats qu'on voit de ce deuxième premier tour,
00:05:59il n'y a rien qui, a priori, paraît complètement choquant
00:06:02à ce qu'on aurait pu imaginer sur le premier tour.
00:06:05Dès le premier tour, on s'était dit
00:06:07que les quatre vice-présidents vont être élus dès le premier tour.
00:06:10On n'a pas le sentiment qu'il y a eu une inversion de stratégie
00:06:13qui aurait fait basculer ce scrutin.
00:06:15Il faudra regarder encore, mais nous, on n'a pas été étonnés
00:06:19de voir les résultats de ce deuxième premier tour
00:06:21par rapport à ce qu'on attendait.
00:06:23On va faire un tour de table sur ces dix enveloppes de trop.
00:06:27J'ai pas la réponse.
00:06:29Vous êtes dans quel état d'esprit, ce soir ?
00:06:31On peut s'étonner que ce scrutin ait repris, après tout.
00:06:34Certains réclament une enquête.
00:06:36Est-ce qu'il ne fallait pas suspendre ce vote avant de savoir ?
00:06:39Je sais pas ce que prévoit le règlement intérieur
00:06:42de l'Assemblée nationale. C'est incompréhensible.
00:06:44Quand on vote, si vous voulez, on prend un bulletin,
00:06:47on prend une enveloppe et puis on avance.
00:06:50Il y a des huissiers qui annoncent votre nom.
00:06:52A la vue de tous, on met son enveloppe dans l'urne,
00:06:55qui est transparente, et l'huissier, Stabilos,
00:06:57pose votre nom.
00:06:59Si on en met deux, le scrutateur le voit tout de suite.
00:07:02Surtout dix, ça passe pas inaperçu.
00:07:04J'ai aucune explication, mais c'est vrai que,
00:07:06pour l'institution, c'est pas forcément glorieux.
00:07:10Vous êtes dans quel état d'esprit ?
00:07:12Est-ce que vous réclamez une enquête ?
00:07:14Une espèce de sidération.
00:07:15Ca fait sept ans que je suis députée
00:07:18et on a ces votes très régulièrement.
00:07:20C'est pas quelque chose d'exceptionnel.
00:07:22Il n'y a jamais un bulletin de plus que le nombre de députés.
00:07:25Après, je crois qu'il faut assez vite essayer
00:07:28que tout le monde reprenne raison,
00:07:30que si certains ont voté deux fois parce qu'ils pensaient le faire,
00:07:34qu'on avance et qu'on retire toute suspicion.
00:07:36Il n'y a pas de délégation de vote possible.
00:07:38Un député ne pouvait pas voter pour son collègue.
00:07:41Donc, c'est un député, une voix. Ca, c'est la règle.
00:07:44Donc, forcément, on se dit, comment expliquer ça ?
00:07:47Qui a pu faire ça, Gabrielle Catala ?
00:07:49Je n'ai pas la réponse non plus,
00:07:51mais je m'étonne que ça ait pu être possible,
00:07:54puisque l'urne est transparente,
00:07:56il y a un certain nombre de scrutateurs
00:07:58et de fonctionnaires qui font très bien leur travail,
00:08:01mais je crois que l'institution est piétinée par cet épisode
00:08:05et je m'étonne d'un tel dysfonctionnement
00:08:08le premier jour de la nouvelle présidence
00:08:10de Mme Braun-Pivet.
00:08:11Fabien Diffilippo ?
00:08:12Je suis d'accord avec les collègues.
00:08:14Quand on vote, deux personnes nous regardent.
00:08:17Je vois mal comment ce serait possible, à ce moment-là,
00:08:20de tricher volontairement.
00:08:23J'ai appris qu'il y avait une faute d'orthographe
00:08:25sur le bulletin du RN.
00:08:27Même si certains avaient voulu revoter une deuxième fois,
00:08:30je ne vois pas comment ça aurait pu être le cas.
00:08:32On ne saura sans doute jamais le fin mot de l'histoire.
00:08:35Une chose m'étonne par rapport au sérieux
00:08:38avec lequel on organise les choses ici.
00:08:40Avant de dépouiller, vous comptez si le nombre d'enveloppes
00:08:43correspond à la liste d'émargement.
00:08:46Ca n'a pas été le cas.
00:08:47Ils sont allés au bout du dépouillement avant de le faire.
00:08:50Marine Le Pen est en train de s'exprimer à l'Assemblée.
00:08:53Il n'y a pas de déquesteur à l'élection des secrétaires
00:08:57de considérer comme le règlement intérieur de l'Assemblée
00:09:00l'exige, que le bureau soit représentatif
00:09:03de l'ensemble des forces politiques.
00:09:05Les élections ont eu lieu.
00:09:07On peut contester la manière dont elles ont eu lieu
00:09:10avec les désistements réciproques, mais elles ont eu lieu.
00:09:13Il y a aujourd'hui 577 députés.
00:09:16Il y a des poids politiques dans cette Assemblée
00:09:19qui doivent se retrouver au sein du bureau.
00:09:22Par conséquent, nous avons effectué
00:09:25les listes qui correspondent en réalité à la liste
00:09:29qui correspondent au poids politique de chacun.
00:09:33D'ici quelques heures,
00:09:38parce que chaque tour dure 4 heures,
00:09:40il y aura l'élection des questeurs.
00:09:43Il y aura donc sur notre liste un questeur Rassemblement national,
00:09:46un questeur socialiste et un questeur ensemble.
00:09:50Je pense que le bureau ne peut pas prendre de décision légitime
00:09:54si l'ensemble des forces politiques ne sont pas représentés
00:09:57en fonction d'un système de poids
00:09:59qui a lui-même été voté par l'Assemblée nationale.
00:10:03Ce second tour va tout de même être intéressant
00:10:06puisque nous allons pouvoir voir
00:10:10si les autres groupes politiques acceptent l'idée
00:10:13que le Rassemblement national,
00:10:15qui est le premier groupe de l'Assemblée nationale,
00:10:19qui représente le plus de voix,
00:10:21puisque nous représentons près de 11 millions d'électeurs,
00:10:25s'ils acceptent que nous soyons présents dans ce bureau
00:10:30ou s'ils vont au bout de leur sectarisme
00:10:33pour se réserver des postes
00:10:35ou pour réserver des postes à ceux avec lesquels
00:10:39ils ont passé un accord secret,
00:10:42qu'il le sera évidemment beaucoup moins, du coup.
00:10:45Madame le maire, certains parlent d'une fraude au premier tour.
00:10:50Jérôme Niel, le député socialiste,
00:10:52appelle à une enquête.
00:10:53Vous réclamez aussi cette enquête ?
00:10:55Je crois que de toute façon, il faut qu'il y ait une enquête,
00:10:58même si d'après ce que je sais,
00:11:00en réalité, ce sont des enveloppes surnuméraires
00:11:03qui ont été retrouvées dans l'urne.
00:11:05Je ne sais pas s'il y a eu une fraude,
00:11:07peut-être s'il y a eu des enveloppes qui se sont collées
00:11:09ou qui sont restées ensemble, quoi qu'il en soit.
00:11:11C'est vrai que ça a fait perdre deux heures à l'Assemblée,
00:11:15ce qui est franchement regrettable.
00:11:19Voilà, c'est tout.
00:11:20C'est merveilleux.
00:11:21Qu'est-ce qui s'est passé avec cette histoire de bulletin ?
00:11:24Vous venez d'entendre Marine Le Pen,
00:11:26qui, dans la première réponse aux journalistes,
00:11:29revenait sur, au fond, sa stratégie
00:11:31en tant que patronne de groupe
00:11:33dans ce partage des postes, les vice-présidents.
00:11:37Donc il y a un premier résultat à vous donner ce soir,
00:11:40puisque un deuxième premier tour a eu lieu.
00:11:43Comprendre cette stratégie,
00:11:44certains parlent même de baiser de la mort,
00:11:47pourquoi le RN a voté LFI.
00:11:48On a besoin du décryptage de Clément Béryc,
00:11:51qui nous rejoint tout de suite.
00:11:53C'est son récap.
00:12:03Bonsoir, mon cher Clément.
00:12:05Bonsoir, Myriam.
00:12:06On connaît, à l'issue de ce deuxième premier tour,
00:12:09les résultats sur les vice-présidents de l'Assemblée.
00:12:12Ils sont tombés il y a à peine une petite demi-heure.
00:12:15Il y a des résultats qui vont sans doute surprendre
00:12:18nos téléspectateurs avisés,
00:12:20qui suivent la vie mouvementée de notre Assemblée.
00:12:23Les deux candidats du nouveau Front populaire
00:12:25ont été élus dès le premier tour.
00:12:27Leur visage s'affichait ici.
00:12:29Il s'agit de Clémence Guettet et de Nadej Abomangoli,
00:12:32deux députés La France insoumise,
00:12:34qui ont donc obtenu plus que la majorité absolue
00:12:37des suffrages exprimés.
00:12:38Deux autres candidats ont été élus dès le premier tour.
00:12:41On va aller voir Naïma Moutchou pour le groupe Horizon
00:12:44et Xavier Breton pour la droite républicaine.
00:12:47Place au second tour, car il reste deux postes
00:12:50de vice-président à attribuer.
00:12:51Avant de comprendre comment on en arrive à de tels élus,
00:12:55ce soir, ça mérite une explication.
00:12:57Déjà, dites-nous sur quoi votaient les députés précisément.
00:13:01Les députés votent pour désigner le bureau de l'Assemblée nationale.
00:13:04C'est quoi ? C'est l'instance qui assure
00:13:07le bon fonctionnement de l'institution.
00:13:09Il est composé de 22 députés.
00:13:10Il y a d'abord la présidente de l'Assemblée,
00:13:13qui a été réélu hier, mais aussi les six vice-présidents,
00:13:16qui remplacent la présidente pour les débats
00:13:18quand elle n'est pas là.
00:13:20On y trouve aussi les trois casteurs
00:13:22qui détiennent les cordons de la Bourse.
00:13:24Enfin, les 12 secrétaires qui supervisent
00:13:26notamment les opérations de vote et dépouillent certains scrutins.
00:13:30Un point de détail qui n'en est pas un,
00:13:32c'est que le bureau doit s'efforcer
00:13:34de reproduire la composition politique de l'Assemblée.
00:13:37Ca veut dire que les députés auraient pu s'épargner ce vote ?
00:13:41Il y avait eu une possibilité ce matin.
00:13:43Il suffisait que les présidents des groupes de l'Assemblée
00:13:46se mettent d'accord sur la composition de ce bureau,
00:13:49sauf qu'il n'y en a pas eu. Pourquoi ?
00:13:51D'abord, en raison du cordon sanitaire.
00:13:53Certains députés ne veulent pas que le RN ait des représentants
00:13:56au sein de ce bureau. C'est le cas de la gauche,
00:13:59mais c'est aussi le cas du groupe Ensemble pour la République,
00:14:02le nouveau nom du groupe ex-Renaissance.
00:14:05Je pense que les électeurs du RN
00:14:07sont déjà représentés dans cette Assemblée
00:14:09à travers les députés qu'ils ont fait élire.
00:14:12En revanche, ce qui relève de l'organisation interne
00:14:15de l'Assemblée, j'estime que les députés du RN
00:14:17n'ont pas à exercer de responsabilité.
00:14:19C'est pourquoi, avec mon groupe, nous ne voterons pas
00:14:22pour leurs candidats.
00:14:23Quand on a le droit de vote, on s'en saisit
00:14:26pour transmettre un message. L'extrême droite
00:14:28n'est pas compatible avec les valeurs de la République
00:14:31et pas avec les valeurs de notre institution.
00:14:33On va revenir avec nos invités sur cette affaire
00:14:36de cordon sanitaire. Quel était l'autre point de blocage ?
00:14:39Miriam, hier, on a vu la droite républicaine
00:14:41retirer son candidat à la présidence de l'Assemblée
00:14:44après le premier tour et les voix de la droite
00:14:47se reporter sur la candidature de Yaël Brune-Pivet.
00:14:49La droite n'a pas fait cela gratuitement.
00:14:52Selon nos informations, elle aurait négocié
00:14:54deux postes de vice-président et un poste de casteur.
00:14:57Je vous épargne le détail sur le mode de calcul
00:15:00qui permet normalement de répartir ces différents postes,
00:15:04mais pour faire simple, cela correspond à deux fois plus
00:15:07que ce à quoi aurait pu prétendre la droite
00:15:09avec 47 députés, de quoi mettre en colère
00:15:12tous les autres groupes de l'Assemblée.
00:15:14Il a fallu procéder à un vote et même à deux votes,
00:15:17on l'a bien compris, pour ces vice-présidents.
00:15:19Rien ne s'est passé comme prévu.
00:15:22En effet, le Rassemblement national
00:15:24est venu torpiller cet accord entre le Bloc centriste
00:15:26et la droite. L'explication, on la trouve
00:15:29sur ce bulletin de vote publié sur les réseaux sociaux
00:15:32par le groupe Rassemblement national.
00:15:34Le RN ne se contente pas de voter pour ces deux candidats.
00:15:37C'est le cas pour chacun des blocs qui composent l'Assemblée,
00:15:40notamment les deux candidats LFI, Clémence Guettet et Nadej Abou-Mangoli.
00:15:44Deux vice-présidentes LFI élues grâce aux voix du RN,
00:15:48vous êtes bien sûr, M. Jacob Eli, expliquez-nous cela.
00:15:51-"Même si je ne suis d'accord à peu près en rien
00:15:54avec ce qu'ils disent, ils ont été élus
00:15:56et les électeurs des Insoumis ont le droit d'avoir des vice-présidents.
00:16:00On ne peut pas nous dire qu'il faut des vice-présidents
00:16:03et renier ce droit aux autres.
00:16:04Les autres groupes le font.
00:16:06Ils leur réclament et n'en veulent pas pour nous.
00:16:09Nous avons décidé de ne pas être comme les autres,
00:16:11d'être respectueux des électeurs, de tous les électeurs.
00:16:14C'est être un groupe politique responsable."
00:16:17La stratégie de la cravate pour le RN, encore et toujours,
00:16:20mais vous l'avez compris, tout cela est encore loin d'être fini.
00:16:24Les députés vont siéger jusque tard dans la nuit
00:16:26pour désigner l'ensemble du bureau de l'Assemblée.
00:16:29Merci beaucoup pour ces explications, Clément Méric.
00:16:32Philippe Ballard, vous êtes content de votre coup.
00:16:35A l'arrivée, vous votez pour la famille politique insoumise
00:16:38de Gabriel Catala, ce soir présent, sur le plateau,
00:16:41mais pour le moment, vous n'avez aucun vice-président.
00:16:44-"C'est pas qu'on est content de notre coup,
00:16:46c'est juste que", Laurent le rappelait,
00:16:49Jacobelli ou Marine Le Pen, qu'on a écouté il y a quelques instants,
00:16:52-"on est respectueux des institutions,
00:16:55on est respectueux de la démocratie, du pluralisme
00:16:57et, accessoirement, de l'article 10 du règlement intérieur
00:17:01et que chaque groupe doit être représenté dans ses postes
00:17:04en fonction du poids politique qu'ils ont dans l'hémicycle.
00:17:07On est un groupe de 123 députés RN,
00:17:10plus nos alliés de M. Ciotti, on monte en 143,
00:17:14il est quand même assez logique
00:17:15que l'on ait des postes à responsabilité.
00:17:18Vous leur donnez des postes, mais s'ils gouvernaient,
00:17:21vous les censurez. C'est cohérent ?
00:17:23Vous leur donnez des postes,
00:17:24mais vous avez dit aussi qu'au moindre ministre insoumis,
00:17:27on n'est pas dans cette hypothèse,
00:17:29vous censuriez un tel gouvernement.
00:17:31C'est différent.
00:17:32On parle du bureau de l'Assemblée nationale.
00:17:35Chaque groupe doit être représenté
00:17:37en fonction de son poids politique.
00:17:39C'est pas plus compliqué que ça.
00:17:41Là, on est confronté à, d'une part, des gens qui nous disent
00:17:44qu'on fait barrage, on vient d'en avoir l'illustration
00:17:47avec les quelques zinzins.
00:17:48Nous, on considère que les députés du RN,
00:17:50autrement dit, les 11 millions de Français
00:17:53qui ont fait confiance, qui ont voté pour des candidats RN,
00:17:56ne sont pas légitimes pour avoir des représentants
00:17:59dans ce bureau de l'Assemblée nationale.
00:18:01Et puis, il y a, et Clément Méric l'expliquait,
00:18:04ces petits arrangements qui vont sortir au grand jour
00:18:07entre la Macronie et M. Wauquiez,
00:18:09entre M. Wauquiez et M. Attal.
00:18:11Vous jouez les grands Saint-Maritains,
00:18:13vous respectez la composition politique des groupes.
00:18:16Gabrielle Catala, vous avez ce soir
00:18:18deux vice-présidents dans le rang des insoumis.
00:18:21C'est pas rien. Merci, le RN.
00:18:23Non, pas du tout.
00:18:24Nous, nous aurions gagné dans tous les cas.
00:18:26Le RN veut faire croire que son vote
00:18:29a changé le cours des choses ce soir à l'Assemblée nationale.
00:18:32En réalité, nous sommes 193 au Nouveau Front Populaire
00:18:35et le RN, ils sont que 142.
00:18:37Nous, nous aurions gagné dans tous les cas au troisième tour
00:18:40avec des candidats uniques pour notre force politique.
00:18:43Le Nouveau Front Populaire a le plus de députés,
00:18:45cette alliance électorale.
00:18:47Le Rassemblement national, lui, trahit ses électeurs
00:18:51puisqu'il a fait un bulletin de vote,
00:18:53vous l'avez montré tout à l'heure,
00:18:55avec également deux personnes de la majorité présidentielle
00:18:58actuelles, Mme Moutchou et M. Breton.
00:19:00Ce n'est pas ce que les électeurs ont voulu...
00:19:03Mme Moutchou pour le parti
00:19:04Horizon d'Edouard Philippe.
00:19:06...et M. Breton pour les LR.
00:19:08On a vu depuis hier l'alliance LR-Macroniste
00:19:10qui est ressortie au grand jour.
00:19:12Ensuite, nous, nous avions dit dès le début
00:19:15que le cordon sanitaire, le barrage républicain
00:19:17qui s'est exprimé dans les urnes le 7 juillet,
00:19:20devait avoir une continuité à l'Assemblée nationale.
00:19:23Il n'est pas possible pour nous que le RN soit comme ça
00:19:26dédiabolisé, s'habitue à être dans les institutions.
00:19:29D'ailleurs, le cordon sanitaire existe au Parlement européen.
00:19:32Au Parlement européen, les groupes du centre
00:19:35et les groupes de gauche ont exprimé clairement
00:19:38leur volonté de faire barrage au RN.
00:19:40D'ailleurs...
00:19:41On va y revenir.
00:19:42...nous avons réussi à élire un vice-président insoumis,
00:19:45M. Younus El-Rafi.
00:19:46On va y revenir dans un instant.
00:19:48Est-ce que le piège du RN s'est refermé sur la droite ?
00:19:51C'est une des questions qu'on va se poser ce soir.
00:19:54Votre collègue, El-Rafi, qui est maintenant vice-présidente
00:19:57de l'Assemblée, Clémence Guettet,
00:19:59est au micro de Stéphanie Despierre, de Marco Pommier.
00:20:02Pardonnez-moi.
00:20:09On ne vous entend pas, Marco.
00:20:11On revient et, dès qu'on a du son,
00:20:13on ira écouter Clémence Guettet et Fabien Di Filippo.
00:20:16C'est vrai que l'accord, pardonnez-moi,
00:20:19mais il y avait un accord entre la Macronie
00:20:22et Laurent Wauquiez pour la droite républicaine,
00:20:25vol en éclats.
00:20:26Vous êtes un peu les perdants ou les dindons de la farce,
00:20:29pardonnez-moi l'expression,
00:20:31mais c'est le sentiment que ça donne.
00:20:33Je crois qu'à présent, c'est nécessaire
00:20:36pour remettre un peu de factuel
00:20:38dans tout ce qui est évoqué ce soir.
00:20:40Nous, on a toujours dit que chacun doit être représenté.
00:20:43Il n'y a pas d'ostracisme.
00:20:44Le débat sera dans l'hémicycle, sur le fond,
00:20:47avec des affrontements durs,
00:20:49mais pour ressortir les meilleures lois possibles.
00:20:51Dans les instances dirigeantes de l'Assemblée,
00:20:54nous l'avons toujours dit et nous aurions fait le nécessaire
00:20:57pour que ça soit le cas.
00:20:58Il n'y a pas d'accord entre nous et la Macronie,
00:21:01pas d'accord partisan.
00:21:02Le choix qui s'offrait à nous hier soir, c'était quoi ?
00:21:05Nous avons toujours dit que nous empêcherions
00:21:08M. Mélenchon d'avoir les clés du prochain gouvernement.
00:21:11Qu'a dit M. Macron ?
00:21:12S'il y a une tendance majoritaire lors de l'élection au perchoir,
00:21:16je nommerai un Premier ministre issu de cette tendance.
00:21:19Que ce soit avec le cheval de Troyes ou un insoumis,
00:21:22prenez le perchoir.
00:21:23On se retrouvait avec un gouvernement insoumis.
00:21:25Je dénonce la mauvaise foi de Marine Le Pen.
00:21:28Il n'y a pas de contrepartie à ce vote.
00:21:30Le choix qu'on avait, c'était quoi ?
00:21:32Avoir une victoire pour le nouveau Front populaire
00:21:35et un gouvernement tenu par les insoumis
00:21:37ou reconduire l'insortante.
00:21:39Il n'y avait pas d'autre possibilité.
00:21:41Elzham Mdengava a aussi les coulisses.
00:21:43Quand vous avez beaucoup de sources,
00:21:45beaucoup de députés qui vous parlent d'un accord,
00:21:48nous l'aurions fait quoi qu'il arrive.
00:21:50Le RN ne doit pas jouer la stratégie du chaos.
00:21:53Hier, il a maintenu son candidat au risque de faire élire...
00:21:56On a retrouvé Clémence Guettet.
00:21:58...les insoumis à la tête de l'Assemblée nationale
00:22:01et du gouvernement.
00:22:02Marco Pommier, avec la nouvelle vice-présidente insoumise.
00:22:05Oui, on a retrouvé le son, Myriam.
00:22:07Clémence Guettet, vous avez été élue
00:22:09avec les voix du RN.
00:22:11On entendait Marc Fesneau, le président du Modem, dire
00:22:14que vous refusez de serrer les mains du RN,
00:22:16mais vous prenez les votes.
00:22:18Qu'est-ce que vous lui répondez ?
00:22:20Je réponds qu'à la différence de M. Fesneau et de la Macronie,
00:22:23nous n'avons jamais demandé une voix au RN.
00:22:25Nous avons été très clairs sur le fait
00:22:28que nous combattrons toujours le RN.
00:22:30Ceux qui ont pratiqué le ni-ni pendant l'élection,
00:22:33c'est la Macronie, mais avec un flou total.
00:22:35Dans certains cas, il y a des députés élus macronistes ici
00:22:38qui l'ont été parce que des candidats du RN
00:22:41se sont désistés.
00:22:43Deuxième chose, sur le fond,
00:22:45la plupart de leurs projets de loi,
00:22:47Liberticide, l'odieuse réforme Asile-Immigration,
00:22:51tout ça, ils ont pris les voix du RN allègrement.
00:22:55Je vais vous dire pourquoi.
00:22:56Parce que c'était une extrême droitisation lente
00:22:59mais continue de la Macronie à laquelle nous avons assisté.
00:23:02Là, nous avons un projet qui est extrêmement clair ici.
00:23:05Nous avons des candidats uniques du RN.
00:23:07Et je vais vous dire, nous aurions gagné au 3e tour
00:23:10puisque nous sommes la force principale
00:23:12sans aucune voix supplémentaire que celle du Nouveau Front populaire.
00:23:16Jamais, nous n'irons m'agouiller dans les couloirs,
00:23:18nous adresser à l'extrême droite pour obtenir quoi que ce soit.
00:23:22Je ne peux pas être plus clair que ça.
00:23:24Ils règlent leur compte d'élection en élection,
00:23:26la Macronie, l'extrême droite, la droite.
00:23:29Ils m'agouillent, ils complotent.
00:23:31Et ce à quoi nous assistons aujourd'hui,
00:23:33ce à quoi nous avons assisté hier avec l'élection de la présidente,
00:23:37me semble être pas du tout de nature
00:23:40à renforcer la confiance des gens,
00:23:42qui s'est déjà tellement érodée
00:23:44que M. Macron n'appelle pas le Nouveau Front populaire à gouverner.
00:23:48Merci, Clémence Guettet, vice-présidente de l'Assemblée nationale.
00:23:51Merci à vous, Marco Pommier.
00:23:53Je voudrais qu'on reprenne le débat là où on l'a laissé.
00:23:56Vous avez dit deux choses, Fabien Di Filippo.
00:23:58Vous avez dit stratégie du chaos, on va y venir, avec le RN.
00:24:02Mais rien n'a été dealé, Elisabeth Mondingava.
00:24:05C'est vrai ou pas ?
00:24:07On ne peut pas parler d'accord partisan.
00:24:09Ce n'est pas un accord politique de coalition,
00:24:11mais les voix de Philippe Juvin du premier tour
00:24:14que vous avez accordé à Yael Brune-Pivet
00:24:16n'étaient pas gratuites,
00:24:17puisque, en contrepartie, dans les élections du bureau,
00:24:21le groupe du camp présidentiel
00:24:23a voté pour des vice-présidents de votre camp,
00:24:25Xavier Breton, ils vont voter pour Annie Gennevard.
00:24:28Le RN a voté pour notre vice-président.
00:24:31Qu'est-ce que vous vouliez qu'on fasse ?
00:24:33Qu'on laisse gagner une candidate du Nouveau Front populaire ?
00:24:36On avait dit qu'on ne laisserait pas passer
00:24:39un gouvernement, des insoumis...
00:24:41Faire des accords n'a rien de honteux,
00:24:43c'est quelque chose de très traditionnel dans ce palais.
00:24:46Vous parlez de contrepartie,
00:24:48c'est pas comme ça que ça se passe.
00:24:50On aurait fait en sorte que tout le monde soit représenté.
00:24:53Quand je dis stratégie du chaos,
00:24:55c'est que ce que fait le RN,
00:24:56ça aurait pu nous amener hier soir à avoir une présidence
00:25:00et un gouvernement insoumis, ça nous amène aujourd'hui
00:25:03à avoir une surreprésentation des insoumis
00:25:05dans les instances dirigeantes de l'Assemblée.
00:25:08Que vous ayez des intérêts communs partagés
00:25:10avec le camp présidentiel, il n'y a pas de...
00:25:12Vous ne pouvez pas dire qu'on a échangé des postes.
00:25:15Appelez ça comme vous voulez, en tous les cas.
00:25:18Le seul choix hier soir, c'était d'empêcher
00:25:20une présidence insoumise et un gouvernement dans la foule.
00:25:23Les règles du jeu éditées par le président...
00:25:26Pourquoi Philippe Juvent s'est retiré ?
00:25:28Parce qu'il ne pouvait pas l'emporter.
00:25:30Notre but, à partir du moment où on ne peut pas gagner,
00:25:33c'est de dire, dans l'intérêt du pays,
00:25:35la solution, la moins pire.
00:25:37On a pris nos responsabilités.
00:25:39On va revenir au match du jour.
00:25:40On l'a bien couvert sur notre antenne
00:25:42pour le perchoir hier. Stéphane Iriste,
00:25:45vous le reconnaissez, il a fallu faire un accord politique
00:25:48pour empêcher, comme le dit Fabien Diffilippo,
00:25:51Jean-Luc Mélenchon et son avatar communiste,
00:25:54pour reprendre la métaphore...
00:25:56Son cheval de Troie.
00:25:57...son cheval de Troie, pardonnez-moi,
00:25:59de prendre le perchoir.
00:26:00Pour revenir sur l'élection de Yael Broun-Pivet,
00:26:04quand il y a le Front républicain et qu'on se désiste,
00:26:07M. Juvent a fait un peu la même chose.
00:26:09Il s'est retiré parce que je les imaginais mal
00:26:11voter pour un candidat communiste.
00:26:14C'est juste ça. On est très concrets.
00:26:17Aujourd'hui aussi, on est concrets.
00:26:19Je suis une députée, je regarde pour qui je vote.
00:26:21J'ai décrit le candidat...
00:26:23Vous allez voter pour Annie Genovar ?
00:26:25Oui, c'est possible que je vote pour Annie Genovar,
00:26:28mais qu'ont demandé les Français ?
00:26:30Je rappelle, députée, la droite républicaine.
00:26:32Les Français nous ont demandé d'essayer de travailler ensemble
00:26:36pour que le pays soit le plus stable.
00:26:38C'est ce que j'ai entendu sur le terrain.
00:26:40Moi, je ferai, avec les forces républicaines
00:26:43de cette Assemblée, les LR,
00:26:45j'espère la gauche modérée aussi un jour,
00:26:50de pouvoir...
00:26:51Ni le RR ni les Insoumis.
00:26:52...de pouvoir travailler à un équilibre.
00:26:55Nous ne sommes pas dans la même situation que 2022.
00:26:58Nous avons perdu des élections.
00:27:00Il n'y a pas de majorité pour aucun des partis représentés.
00:27:05Mon travail de députée, c'est d'essayer d'aller vers
00:27:08la droite modérée et la gauche modérée.
00:27:11Philippe Ballard, il y a les principes
00:27:13et il y a l'habileté aussi dans ces élections,
00:27:16parce qu'on voit, comme il y a plusieurs tours,
00:27:19qu'il y a des combinaisons possibles.
00:27:21Quand Fabien Di Filippo vous dit
00:27:23qu'à l'arrivée, le RR n'aura contribué à sur-représenter
00:27:26la gauche, vous lui répondez quoi ?
00:27:28Parlez de chaos, c'est pas un chaos, c'est un bourbier.
00:27:32C'est le terme qu'avait employé Marine Le Pen
00:27:35au soir du deuxième tour, et c'est un bourbier.
00:27:38Personne n'a la majorité.
00:27:39La NUPES, saison 2, peut nous dire qu'on a gagné.
00:27:42Non, ils n'ont pas gagné, ils ont fini deuxième
00:27:45le soir du deuxième tour, en nombre de voix.
00:27:47Le RN totalise 10,3 millions de voix au soir du deuxième tour.
00:27:51C'est les chiffres du ministère de l'Intérieur.
00:27:54La Macronie, 6.
00:27:55Je parle même pas des Républicains,
00:27:57vous êtes à 5 %. C'est bien payé,
00:27:59votre activité dans le bureau de l'assemblée.
00:28:02Il faut rapporter ça au nombre de candidats.
00:28:04Avec autant de postes, s'il n'y a pas eu accord,
00:28:07là, franchement, on y comprend plus rien.
00:28:09On va peser sur le fond, sur un nombre encore plus important.
00:28:13A l'arrivée, Philippe Ballard,
00:28:14vous avez fait élire la France insoumise.
00:28:17Si vous n'avez aucun poste clé...
00:28:19Il y a un site qui s'appelle Datan,
00:28:20vous le connaissez ici.
00:28:22Regardez les votes des députés du RN.
00:28:24On a voté des textes...
00:28:25Nous, on n'est pas sur le théâtre.
00:28:27On a une seule boussole, c'est est-ce qu'un texte
00:28:30va dans l'intérêt de la France ?
00:28:32On a voté des textes.
00:28:33La majorité s'était rappelée il y a quelques instants
00:28:36par la loi immigration, puisqu'on reprenait
00:28:39la notion de priorité nationale.
00:28:41On a voté des motions de censure qui venaient de LFI,
00:28:44parce qu'elles tombaient au bon moment.
00:28:46Vous voulez montrer que vous allez servir
00:28:48l'intérêt général des Français.
00:28:50On vous entend là-dessus,
00:28:51mais à l'arrivée, en votant LFI,
00:28:53et si vous êtes la victime de ce cordon sanitaire,
00:28:57on y vient, que Stéphane Iriste et Gabriel Katala
00:29:00défendent fermement le barrage républicain
00:29:03à l'Assemblée nationale.
00:29:05Vous risquez de ne rien avoir parmi les postes clés.
00:29:08Est-ce que vos principes ne sont pas cher payés ?
00:29:11Oui, mais on a des principes.
00:29:13Il faut bien le souligner, effectivement.
00:29:15Des fois, en politique, on peut avoir...
00:29:17On peut avoir un peu de morale et de déontologie.
00:29:20Je vais pas revenir sur ce bulletin
00:29:22qui comportait les noms qui auraient dû être actés, ce matin,
00:29:27lors de la réunion des chefs de groupe
00:29:30à l'Assemblée nationale.
00:29:32C'est pas plus compliqué que ça.
00:29:33Juste faire respecter la démocratie.
00:29:36Il reste deux tours pour les vice-présidents.
00:29:38Vous ne souhaitez aucun vice-président RN.
00:29:41Nous, on a des candidats pour qui voter.
00:29:44Donc, on vote pour nos candidats.
00:29:47Des candidats qui sont républicains.
00:29:49Et on continuera, on a cette ligne-là,
00:29:51et on la poursuivra, dans l'objectif de créer,
00:29:54aussi, pour la suite, pour les textes
00:29:57et pour faire avancer le pays,
00:29:59une coalition avec les députés de droite et de gauche
00:30:02qui le souhaiteront modérer républicain.
00:30:04Gabrielle Ketala, pareil, cordon sanitaire,
00:30:07vous ne voterez pour aucun RN,
00:30:09ni pour la question, ni pour la vice-présidence,
00:30:12encore moins pour la Commission des finances,
00:30:15quand la présidence est décidée demain ?
00:30:17Bien sûr, nous ne voterons jamais
00:30:19pour un seul candidat du RN,
00:30:21à la différence de la majorité présidentielle
00:30:24qui avait voté, en 2022, pour des vice-présidents.
00:30:27Mme Yael Broun-Pivé a fait longtemps l'éloge,
00:30:29et elle l'a fait toujours, de M. Chenu.
00:30:32Et elle avait également nommé,
00:30:33à la délégation parlementaire aux renseignements,
00:30:36une députée RN, ce qui n'arrivera jamais chez nous.
00:30:39Nous n'avons jamais accepté une seule voix du RN.
00:30:42Avec les alliés siotistes, plus de 10 millions de voix,
00:30:45vous pensez que les Français le comprendront ?
00:30:47Les Français le comprendront, puisque le 7 juillet,
00:30:50à la différence de ce qu'a exprimé Mme Rist,
00:30:53ils ne nous ont pas encouragés à travailler ensemble.
00:30:56Ils ont exprimé une volonté de tourner la page de la Macronie,
00:31:00de donner un maximum de voix à la gauche
00:31:02et au programme du Nouveau Front populaire,
00:31:04et de faire barrage à l'extrême-droite.
00:31:07C'est uniquement un vote de barrage.
00:31:09Vous auriez une majorité absolue ?
00:31:11Vous n'en avez pas.
00:31:12C'est extraordinaire de tourner au bout.
00:31:14Vous n'avez pas gagné, vous êtes deuxième.
00:31:17Deuxième, ce n'est pas premier.
00:31:19Vous regardez les chiffres.
00:31:20On va vous acheter une calculette à Noël.
00:31:23Il y a des blocs, il y a des alliances par bloc.
00:31:27Le NFP, on ne sait pas si vous ferez un intergroupe,
00:31:30mais vous en ferez un, d'ailleurs, à l'Assemblée nationale ?
00:31:33Nous avons une coalition qui discute
00:31:35et qui a des réunions régulières.
00:31:37On va regarder, d'ailleurs, l'hémicycle
00:31:39avec les dernières forces,
00:31:41puisqu'on sait depuis hier comment il est structuré.
00:31:44Vous dites que vous êtes le premier groupe.
00:31:47En nombre de députés par groupe, c'est l'ERN.
00:31:49Effectivement, c'est un fait politique.
00:31:51Mais vous êtes la première force politique.
00:31:54C'est vrai qu'avec 47 députés seulement,
00:31:56la droite républicaine n'est qu'une force d'appoint.
00:32:00Quel rôle vous voulez jouer dans cet hémicycle ?
00:32:02Fabien dit Philippot.
00:32:04Est-ce qu'une coalition, le moment où il y a
00:32:07une coalition, le mot peut sembler un peu exagéré
00:32:09à vos oreilles, mais il est possible avec la droite ?
00:32:12La leçon de cette journée, c'est qu'il n'y a pas de majorité
00:32:16dans cet hémicycle, c'est quand les extrêmes se coalisent.
00:32:19Quand l'ERN et l'FI votent ensemble,
00:32:21ça devient très puissant, ça fait une majorité absolue.
00:32:24Dans la dernière mandature, sur les aspects économiques,
00:32:28à 70 %, l'ERN et l'FI votaient pareil.
00:32:30Donc, nous, quel rôle on souhaite jouer ?
00:32:33Statistiquement, c'est vrai.
00:32:35Et factuellement aussi.
00:32:37Quel rôle on souhaite jouer ? On a mis des propositions
00:32:40sur la table, sur la revalorisation du travail,
00:32:42sur la sécurité au quotidien, sur la rationalisation
00:32:45et l'accès au service public, sur un certain nombre de sujets.
00:32:49On dit, et on l'a montré hier, il faut, dans cet hémicycle-là,
00:32:52des pôles de stabilité, parce que les Français veulent
00:32:55que le pays avance, on ne peut pas être dans les petites combines.
00:32:59On doit se montrer plus responsable qu'Emmanuel Macron,
00:33:02sortir le pays de la crise, le rôle est parfois ingrat,
00:33:05quand on doit voter pour des candidats
00:33:07qui ne sont pas les nôtres, pour éviter le pire.
00:33:10On a mis des propositions concrètes sur le fond.
00:33:12On verra, par rapport au discours et à la communication,
00:33:15qui est prêt à ce qu'on mette un frein à l'assistanat
00:33:18pour que le travail paie mieux, qui est prêt à ce qu'on ait
00:33:22plus de fermeté, après tout ce qu'on a dit depuis 2017, 2018,
00:33:25pour qu'il y ait moins de risques dans la rue
00:33:28pour nos concitoyens et sur les sujets que j'ai détaillés.
00:33:31Notre ambition est sur le fond, on ne veut pas être
00:33:34soumis à qui que ce soit.
00:33:35Fabien Diffilippo a des conditions,
00:33:37mais il est dans l'opposition jusqu'à présent.
00:33:40On attend le gouvernement. Vous, vous êtes inscrit
00:33:42dans la majorité, même si tout ça est un peu lunaire,
00:33:45on n'a pas de gouvernement.
00:33:47Celui qu'on a, il est démissionnaire.
00:33:49Vous êtes sensibles à ces conditions posées ?
00:33:52Est-ce que vous pourriez travailler à construire
00:33:55des projets communs pour essayer d'aller tenter,
00:33:57texte par texte, de trouver des votes ?
00:33:59On a commencé un travail à l'intérieur de notre groupe
00:34:04pour proposer ce qu'on peut appeler un plan d'action,
00:34:07mais qui, en fait, encore une fois, nous avons perdu.
00:34:10Notre motivation est de trouver des points
00:34:14sur lesquels on pourrait travailler avec la droite
00:34:17ou la gauche modérée et permettre les discussions.
00:34:20C'est ce travail des jours...
00:34:22Des points de contact avec la droite modérée ?
00:34:24Si je prends un sujet comme la santé, que je connais bien,
00:34:28évidemment, dans les sujets, on pourrait se mettre d'accord
00:34:32sur l'augmentation du nombre d'étudiants formés en médecine.
00:34:35Ca paraît être un...
00:34:36Vous voyez, je pense que sur chaque sujet,
00:34:39on peut trouver des points d'accord,
00:34:41et c'est vers ça qu'il faut essayer d'aller.
00:34:44En fait, les Français nous demandent de travailler
00:34:46et pas que de...
00:34:48Oui, alors, avant de voir s'il y a une majorité possible,
00:34:51il faudra qu'on ait un gouvernement.
00:34:53Parmi les infoculisses qui nous parviennent en direct ce soir,
00:34:56Elsa Mondingava, on apprend que Gabriel Attal
00:34:59et votre groupe stéphanieriste d'Ensemble pour la République
00:35:02ont privatisé le Café Le Concorde,
00:35:04juste à côté du Palais Bourbon, au premier étage,
00:35:07pour établir une stratégie sur le match de la soirée,
00:35:10la distribution des postes clés, les vice-présidents.
00:35:13Comment vous voyez ça ?
00:35:14Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on va y passer
00:35:17énormément de temps, puisque le premier tour
00:35:19a duré plus de deux heures et demie avant d'être annulé,
00:35:22il a fallu le refaire.
00:35:24Sur la question des vice-présidents,
00:35:26il reste le deuxième tour, peut-être qu'il y aura une élection
00:35:29au deuxième tour des deux vice-présidents qu'il reste,
00:35:32mais ensuite, on recommence sur la question des casters
00:35:35et on va recommencer sur la question des secrétaires.
00:35:38C'est quelque chose qui peut...
00:35:39Un peu de pédagogie. Vice-président, on voit ce que c'est,
00:35:42il faut savoir tenir un hémicycle, l'apaiser,
00:35:45trouver les mots...
00:35:46Ce qui est intéressant, c'est que, normalement,
00:35:49le vice-président, si vous voulez, il dépasse son camp.
00:35:52On met un peu son habit politique de côté
00:35:54et on enfile l'habit de l'Assemblée.
00:35:56On va voir qu'Aurélienne Schiatt, l'insoumise,
00:35:59vice-présidente sous l'ancienne législature,
00:36:01avait convaincu ses collègues que, dans ce cas,
00:36:04elle transcendait son parti politique.
00:36:06Elle était la vice-présidente des députés,
00:36:08elle ne faisait pas de favoritisme.
00:36:10On le sait que les insoumis ont parfois des stratégies
00:36:13de faire des coups d'éclat dans l'hémicycle.
00:36:16On va voir comment ça va se passer
00:36:18quand c'est une des leurs qui tient l'hémicycle.
00:36:20Clémence Guété, vous pouvez lui faire confiance
00:36:23pour essayer d'apaiser un hémicycle,
00:36:25souvent un peu chaudron, bouillant, à cause des insoumis ?
00:36:28J'ai évidemment totalement confiance en Clémence Guété,
00:36:31mais le chaudron n'est pas du tout à cause des insoumis.
00:36:34Revenons sur ce qu'a fait madame Braune-Pivet depuis deux ans.
00:36:37Elle a sanctionné plus de députés en deux ans,
00:36:40trois fois plus que sous l'ensemble de la Ve République.
00:36:43Vous n'avez pas contribué à la tension dans l'hémicycle.
00:36:46J'étais rapporteure de la réforme de la retraite,
00:36:48je peux vous donner un certain nombre d'exemples
00:36:51qui ne se passaient pas du tout dans les mandats avant.
00:36:54Vous pouvez pas calculer comme ça.
00:36:56Je peux vous donner un nombre d'exemples impressionnants.
00:36:59On peut parler des sanctions qui ont eu lieu,
00:37:01mais si vous voulez reparler du drapeau de monsieur Deleugue,
00:37:05il n'y a rien dans le règlement qui interdit de brandir
00:37:08le drapeau d'un peuple colonisé qui subit un génocide.
00:37:11Madame Braune-Pivet avait porté elle-même un pin's
00:37:14en octobre dernier avec un drapeau israélien.
00:37:16Je ne suis pas sûre que les Français considèrent...
00:37:19On ne peut pas brandir un drapeau, un journal, un livre.
00:37:22Non, c'est faux, ce que vous dites.
00:37:24Il n'y a pas beaucoup de Français qui disent
00:37:26que la France insoumise arthèse l'hémicycle.
00:37:29On est d'accord.
00:37:30Elle a utilisé le règlement pour baillonner les oppositions.
00:37:33Les Français jugeront si les insoumis
00:37:36sont facteurs de tension dans cet hémicycle ou pas.
00:37:39Il y a un certain nombre de coups d'éclat, de passes d'armes.
00:37:42Les archives sont sur le site d'LCP.
00:37:44Quester, tiens, tiens, c'est quoi, précisément ?
00:37:47C'est ceux qui tiennent tous les cordons
00:37:49de la Bourse à l'Assemblée,
00:37:50qui vont prendre des décisions liées aux finances de l'Assemblée.
00:37:54Ce sont des postes stratégiques.
00:37:56Un poste de Quester est réservé normalement à l'opposition.
00:37:59Là, il pourrait y en avoir peut-être deux
00:38:01qui iront aux oppositions.
00:38:03Michèle Tabarro, de la droite républicaine,
00:38:05est candidate. Christine Pires-Bonne,
00:38:08candidate pour le Parti socialiste au nom du nouveau Front populaire.
00:38:11Et Brigitte Klinkert,
00:38:13candidate du camp présidentiel.
00:38:14Il y a aussi Bruno Bildt,
00:38:16candidat à RN, qui, lui, a moins de chances d'être élue.
00:38:19Donc, on pourrait avoir ces trois postes-là.
00:38:21Là, ça pourrait être un peu différent,
00:38:23puisque la socialiste a un profil plus consensuel
00:38:26que les députés insoumises.
00:38:28Peut-être que le camp présidentiel pourrait voter pour elle.
00:38:31Pourquoi on va voir énormément de députés, justement,
00:38:34rester un peu dans les cafés alentours, etc. ?
00:38:36Vraiment, ça prend du temps.
00:38:38La stratégie sur les vice-présidents,
00:38:40bon, il a fallu, justement,
00:38:42s'adapter au coup de théâtre du Rassemblement national,
00:38:45qui, au dernier moment, a décidé de voter pour les insoumis.
00:38:48Maintenant, j'ai l'impression que, pour les casters,
00:38:51ce sera peut-être un peu plus fléché.
00:38:53Pour la question des secrétaires,
00:38:55c'est des postes un peu moins centraux,
00:38:57mais c'est surtout qu'on va y passer la nuit.
00:38:59Nous, on nous annonce 4h, 5h du matin.
00:39:01Théoriquement, on est censés s'intéresser aux commissions demain.
00:39:05Je sais pas si ça pourrait être à cette heure-là.
00:39:07Vraiment, là, il y a eu...
00:39:09C'est des votes importants. Le bureau, vous le parlez,
00:39:12c'est ceux qui attribuent les sanctions, ceux qui négocient.
00:39:15C'est l'instance exécutive, la plus haute instance du Palais-Bourbon.
00:39:19C'est des postes importants, c'est pour ça que ça fait débat.
00:39:22La condition dans laquelle les uns et les autres sont élus,
00:39:25on a vu, après un hémicycle, survolé.
00:39:27C'est le bureau qui se réunit immédiatement
00:39:30s'il y a un incident en hémicycle pour savoir
00:39:32s'il y a ou non des sanctions à prendre.
00:39:34On va parler de la Commission des finances,
00:39:37prestigieuse et puissante. Vous êtes prêts à y passer la nuit ?
00:39:40On est là pour ça, si je puis dire.
00:39:42On recommence demain matin.
00:39:44Très bien. Allez, on y va.
00:39:45On va regarder qui sont les candidats déclarés
00:39:48pour la Commission des finances, pour la présider.
00:39:51Il y a donc votre collègue de droite, Véronique Louvagie,
00:39:54pour la droite républicaine.
00:39:56Il y a également Jean-Philippe Tanguy
00:39:58pour le Rassemblement national.
00:40:00Et puis, Éric Coquerel pour la France insoumise.
00:40:03Voilà, vous les découvrez.
00:40:05Jean-Philippe Tanguy est à gauche,
00:40:07Éric Coquerel au milieu et Véronique Louvagie à droite.
00:40:10Alors, qui a le plus de chances de l'emporter
00:40:12et pourquoi ? On va tout de suite voir cela
00:40:14dans le sujet que nous a préparé Dario Borgogno.
00:40:17C'est la commission la plus convoitée de l'Assemblée.
00:40:20Depuis la réforme de son règlement par Nicolas Sarkozy en 2009,
00:40:24sa présidence revient à un député
00:40:27appartenant à un groupe d'opposition,
00:40:29traditionnellement le plus important.
00:40:31Lorsque la droite était au pouvoir, c'était la gauche,
00:40:34avec Didier Migaud, puis Jérôme Cahuzac.
00:40:36Sous François Hollande, le républicain Gilles Carez.
00:40:39Enfin, pendant le premier quinquennat Macron,
00:40:42Éric Boert.
00:40:43Mais en 2022, avec la majorité relative,
00:40:46la question se pose.
00:40:47Qui est le premier groupe d'opposition ?
00:40:50Avis finalement tranché pour la NUPES,
00:40:52avec l'élection de l'insoumis Éric Coquerel.
00:40:54L'histoire se répète cette année, après cette dissolution surprise.
00:40:58Quel groupe peut prétendre à la présidence ?
00:41:00Arithmétiquement, il n'y a aucun...
00:41:03Nous sommes, à tous les coups, la principale opposition.
00:41:06C'est pour ça que je réclame de pouvoir poursuivre
00:41:09le mandat que j'ai exercé pendant deux ans.
00:41:11Raisonnement pour le RN.
00:41:12La Commission des finances est-elle pour vous
00:41:15ou pour le Nouveau Front Populaire ?
00:41:17Elle devrait être pour nous.
00:41:18Nous sommes le premier groupe de l'Assemblée nationale.
00:41:21Vous ne considérez pas le Nouveau Front Populaire comme un groupe ?
00:41:25Avec ses 47 députés, la droite républicaine y croit aussi.
00:41:28Est-ce qu'ensuite, ça doit ou ça peut revenir aux Républicains ?
00:41:32Enfin, à la droite républicaine ?
00:41:33Moi, il me semble que oui,
00:41:35parce que la droite républicaine est à la fois
00:41:38un parti, un groupe qui est l'opposition
00:41:41et qui, en même temps, a une vision saine de l'économie.
00:41:46La grande inconnue de cette élection,
00:41:48c'est le vote du camp présidentiel.
00:41:50Selon plusieurs sources, ils auraient acté
00:41:52la présidence de la Commission des finances
00:41:54pour les Républicains de Laurent Wauquiez
00:41:57pour la réélection de Yael Broun-Pivet au perchoir.
00:41:59La coutume veut que les députés inscrits dans la majorité
00:42:02s'abstiennent de voter, mais le feront-ils cette année ?
00:42:06Je me tourne vers vous, Elsa Mondingava,
00:42:08avant de vous interroger sur vos candidats respectifs.
00:42:11On a bien compris qu'il faut que la présidence
00:42:14revienne à un candidat de l'opposition.
00:42:16Ca, c'est constitutionnel.
00:42:18Exactement. Il y a des règles et il y a des usages.
00:42:21La règle, c'est que c'est un groupe d'opposition.
00:42:23C'est pour ça qu'on a vu qu'il n'y a pas de présidence
00:42:26et qu'il n'y a pas de candidat du camp présidentiel.
00:42:29Pour cette commission, on aurait l'impression
00:42:31d'avoir ouvert la porte en 2022, on a les mêmes candidats.
00:42:35Ca, c'est la règle.
00:42:36L'usage veut que ce n'est pas la majorité
00:42:38de déterminer qui est l'opposition,
00:42:40qui doit être le candidat de l'opposition.
00:42:43Donc, normalement, les députés du camp de la majorité
00:42:46ne prennent pas part au vote, laissent les oppositions
00:42:49décider entre elles qui est candidat, qui est élu.
00:42:53C'est pour ça qu'il y a deux ans,
00:42:54Éric Coquerel, finalement,
00:42:56on était dans la même configuration,
00:42:58c'était la NUPES, le NFP,
00:42:59Jean-Philippe Tanguy était candidat,
00:43:02il y avait aussi Charles de Courson,
00:43:04qui s'était désisté après.
00:43:05Donc, normalement, arithmétiquement,
00:43:07Éric Coquerel a raison,
00:43:09si tout le monde vote pour son candidat,
00:43:11le NFP, qui est le plus grand groupe coalition-camp
00:43:15à l'Assemblée, peut faire élire un candidat.
00:43:18Oui, mais voilà, dans l'accord qui n'en est pas un,
00:43:20d'après M. Di Filippo,
00:43:22on aurait dit, nous, on est d'accord
00:43:24pour que ce soit Véronique Louvaji,
00:43:26la candidate de la droite républicaine,
00:43:28la tête de la commission des finances,
00:43:30mais pour ça, il faut que les députés de la majorité,
00:43:33pas seulement ceux d'Ensemble, mais aussi le Modem,
00:43:36prennent part au vote.
00:43:37C'est très clair, merci infiniment, Elsa,
00:43:40parce que c'est limpide et j'espère
00:43:42que nos téléspectateurs arrivent à vous suivre.
00:43:45Stéphanie Rist, vous êtes inscrite dans la majorité,
00:43:48vous ne prendrez pas part au vote.
00:43:49Vous avez dit vous-même
00:43:51qu'après chacun des votes qu'on fait aujourd'hui,
00:43:54on se réunit pour discuter...
00:43:56Allez-vous prendre part au vote d'un macroniste
00:43:58pour la commission des finances ?
00:44:00La situation n'est pas la même qu'en 2022.
00:44:04En 2022, on avait une majorité relative.
00:44:06La situation, là, les Français nous ont dit,
00:44:09et on l'a compris, on a perdu.
00:44:10On a perdu et qu'est-ce qu'on a comme choix ?
00:44:13On a comme choix de laisser un gouvernement
00:44:16avec des insoumis au gouvernement,
00:44:17on a dit qu'on était contre et on reste contre,
00:44:20ou on a le choix d'essayer de trouver
00:44:22des points sur lesquels on peut se mettre en salle de travail.
00:44:26L'enjeu est de taille dans une assemblée aussi fragmentée.
00:44:29Vous ne répondez pas.
00:44:30Est-ce que demain, le camp macroniste,
00:44:33qui est présent dans cette commission,
00:44:35participera ou non au vote ?
00:44:37Ecoutez, je vous dis encore une fois...
00:44:39C'est difficile à ce point de répondre.
00:44:42Ce n'est pas difficile de dire que je ne serai pas
00:44:44dans cette commission.
00:44:45On a expliqué très clairement les règles.
00:44:48Je n'aurai aucun problème de vous promoter
00:44:50pour Mme Louvaji plutôt que les deux autres votants.
00:44:53Vos collègues participeront, oui ou non, au vote ?
00:44:56Il est possible, oui, que les collègues votent.
00:44:59Vous savez pourquoi ?
00:45:00Je viens encore de vous le dire.
00:45:02Oui, mais je viens de vous le dire parce que notre objectif
00:45:05est de trouver, de s'ouvrir à pouvoir travailler
00:45:09avec des gens de gauche modérée, des gens de droite modérée.
00:45:13Cette règle, on n'est que là que ça revienne à l'opposition.
00:45:17Attendez, il faut qu'on fasse agir tout le monde.
00:45:20C'est compliqué, car à partir du moment
00:45:22où vous êtes dans la majorité, que vous participez au vote,
00:45:25vous allez voter pour les Républicains,
00:45:27qui sont dans l'opposition, mais qui ont fait un accord,
00:45:30selon toute vraisemblance, pour Yael Brown-Pivet.
00:45:33Philippe Ballard, les chances que Jean-Philippe Tanguy,
00:45:36votre candidat, soit élu sont maigres, voire impossibles.
00:45:39C'est intéressant d'écouter les débats.
00:45:41On fout le pied de tout ce qui fait l'institution parlementaire.
00:45:45Normalement, c'est pas la majorité,
00:45:47car quand on a 99 députés, on ne peut plus s'appeler majorité.
00:45:50Le camp macroniste...
00:45:51Je n'ai pas arrêté de dire que, justement,
00:45:54c'est moi qui l'ai dit, papa, selon l'inscription des groupes,
00:45:57alors qu'on se parle, le camp macroniste
00:46:00ensemble pour la République est dans la majorité.
00:46:02C'est le camp macroniste qui va prendre part au vote,
00:46:05alors que depuis Nicolas Sarkozy,
00:46:07ça remonte à une vingtaine d'années,
00:46:09les députés ne prennent pas part au vote.
00:46:12Pour soutenir, on l'a compris,
00:46:13et tout ça, ça va éclater au grand jour,
00:46:16le candidat...
00:46:17Ils ont changé de nom, du coup, on s'y perd.
00:46:19DR, je sais plus comment il s'appelle.
00:46:21Voilà, la droite républicaine.
00:46:23Il y a un accord.
00:46:24Bon, tout ça, ça va sortir au grand jour.
00:46:28Ca nous revient, pourquoi ?
00:46:29Parce que, c'était rappelé, nous sommes...
00:46:32La Nupes, saison 2, là, c'est une coalition.
00:46:34Nous, nous sommes le groupe majoritaire.
00:46:36On regardait tout à l'heure ce que vous présentiez,
00:46:39le petit camembert, on a 123 députés.
00:46:41On est le premier groupe parlementaire.
00:46:43Ca devrait nous revenir, mais quand on voit ce tir de barrage,
00:46:47où le seul programme, ça rappelle la campagne des législatives,
00:46:50il y a qu'un, faire barrage au RN.
00:46:52Autrement dit, les problèmes des Français,
00:46:55c'est pouvoir d'achat, sécurité, immigration,
00:46:57dette, impôts, taxes, tout ça, on oublie.
00:47:00Ce que vous essayez de faire, ça n'a pas marché pendant deux ans.
00:47:03Vous étiez plus nombreux, mais ça ne va pas marcher.
00:47:07Vous faites confiance à un gouvernement
00:47:09qui, en matière de sécurité, c'est un échec total,
00:47:12en matière d'immigration, c'est un échec total,
00:47:15en matière de dette et de déficit, c'est un échec total,
00:47:18et vous voulez vous appuyer sur les députés macronistes ?
00:47:21Ca ne tient pas la route.
00:47:23Fabien Diffilippo, vous attendez, très clairement,
00:47:26que demain, les macronistes votent pour Véronique Louvagie,
00:47:29votre candidate à droite ?
00:47:31Je vais vous dire plusieurs choses qui sont importantes,
00:47:34et encore une fois, il faut remettre des faits.
00:47:36La première des choses,
00:47:38elle semble être importante pour tout le monde,
00:47:40nous avons dit que nous ne serions jamais
00:47:43dans une coalition gouvernementale et que nous défendrions
00:47:46l'opposition sur le fond, et je vous ai même dit,
00:47:49à peu près, d'une manière assez large,
00:47:51ce qu'il en était.
00:47:53La deuxième chose, c'est quand même grotesque.
00:47:55Vous avez un groupe, le NFP,
00:47:57qui réclame Matignon parce qu'ils sont les plus nombreux,
00:48:00donc ils seraient la majorité, mais ils présentent
00:48:03un candidat qui est dédié à l'opposition.
00:48:05M. Ballard nous dit que c'est le groupe le plus nombreux,
00:48:08et il présente un candidat aussi.
00:48:10Nous, qui sommes un groupe d'opposition incontestable...
00:48:14Les Français, je ne suis pas sûre qu'ils vous voient comme tel,
00:48:17alors que vous avez voté pour Yelbrun-Pivet.
00:48:20Vous ne pouvez pas faire semblant de ne pas l'entendre.
00:48:23Je l'ai entendu, et ceux qui nous regardent,
00:48:25c'est pour eux que vous vous exprimez.
00:48:27On est un groupe minoritaire, d'opposition,
00:48:30qui a vocation à faire valoir notre candidature.
00:48:32Qu'est-ce qui va se passer demain ?
00:48:34Contrairement à ce que chacun dit, personne n'a de majorité,
00:48:38tout le monde est minoritaire.
00:48:39Petit à petit, les étiquettes s'effacent,
00:48:42et ce qui compte, c'est la compétence, l'expérience.
00:48:45Je dis une deuxième chose.
00:48:46On est dans une situation où le record de dette a été battu.
00:48:50Le déficit, cette année, va être plus important que prévu.
00:48:53Si on ne prend pas des décisions graves,
00:48:56et c'est ça, gouverner, c'est dire la vérité aux Français,
00:48:59le pays va être dans une situation très critique
00:49:02et les Français vont perdre du niveau de vie très rapidement.
00:49:05Il faut choisir la personne qui est capable d'influer au mieux
00:49:09sur la manière dont seront tenus les cordons de la Bourse.
00:49:12C'est l'avantage de la candidature de Véronique Louvaji
00:49:15face à des partis qui représentent des dizaines,
00:49:18des centaines de milliards d'euros de dépenses supplémentaires.
00:49:22Demain, tous les députés qui jugent qu'on a la bonne candidate
00:49:25pour remplir cette mission et qu'on restera un groupe d'opposition,
00:49:29je vous donne la parole dans un instant,
00:49:31vous restez avec nous car dans quelques minutes,
00:49:34les résultats du 2e tour pour les vice-présidences
00:49:37de l'Assemblée nationale seront annoncés dans l'hémicycle.
00:49:40On va vivre ça en direct, il peut y avoir des surprises
00:49:43et on attend vos réactions.
00:49:45Elisabeth Mondingava, à quoi peut-on s'attendre demain ?
00:49:48La droite a plus de chance pour la présidence
00:49:50avec 45 députés seulement ou Eric Coquerel, lui,
00:49:53qui défend son bilan, peut être reconduit ?
00:49:57Déjà, Fabien Diffilippo disait qu'il faut une période sérieuse.
00:50:01A la tête de la Commission des finances,
00:50:03c'est pas à la tête de Bercy non plus.
00:50:05Elle décide du travail de la Commission des finances,
00:50:08mais Eric Coquerel, l'insoumis, était quand même,
00:50:11et même des collègues de chacun des camps,
00:50:13reconnu pour son travail au sein de la Commission des finances.
00:50:16Il y a une question qu'on peut se poser
00:50:19et que je vous pose à tous.
00:50:20Si, au lendemain de samedi de l'installation de l'Assemblée,
00:50:24on a une présidente de l'Assemblée nationale
00:50:26qui n'a pas changé,
00:50:27on a deux vice-présidents de la droite républicaine
00:50:30à la tête de la Commission des finances,
00:50:33une présidente de la droite républicaine.
00:50:35Vous le dites, mais vous avez un groupe de 47 députés.
00:50:38Est-ce que, sur ce paysage-là,
00:50:40quand on aura la photographie demain de l'Assemblée nationale,
00:50:43de son bureau, des présidences de l'Assemblée nationale,
00:50:46les Français se diront que c'est passé quelque chose,
00:50:49moi, j'ai été entendue, moi qui ai été...
00:50:52C'est juste la question qu'on peut se poser.
00:50:54Quand on commence à observer les résultats qu'il pourrait y avoir,
00:50:58on peut se dire qu'il va y avoir du travail
00:51:00pour convaincre que les choses vont se passer différemment.
00:51:03Vous suivez ce raisonnement, j'imagine ?
00:51:06Le vote des Français avec l'élection de madame Braun-Pivet
00:51:09hier a déjà été piétiné.
00:51:1117 ministres qui n'auraient jamais dû voter
00:51:13ont participé au scrutin.
00:51:15Là, de ce que nous dit madame...
00:51:17Il y a eu des précédents dans notre histoire institutionnelle.
00:51:20Il y a eu un précédent qui n'avait pas changé l'issue du scrutin
00:51:24et sur lequel le Conseil constitutionnel
00:51:26s'était déclaré incompétent.
00:51:28Ca ne veut pas dire que c'est illégal.
00:51:30Vous allez faire un recours contre leur présence hier ?
00:51:33Effectivement.
00:51:34Cela viole la séparation des pouvoirs.
00:51:36Vous allez saisir le Conseil constitutionnel ?
00:51:39Exactement, nous allons saisir le Conseil constitutionnel
00:51:42sur cette élection, puisque cela bafoue la séparation des pouvoirs
00:51:46de l'article 16 de la DDHC.
00:51:47Les macronistes comptent continuer à piétiner la Constitution
00:51:51et le règlement de l'Assemblée nationale,
00:51:53puisque nous sommes le premier groupe d'opposition,
00:51:56contrairement à ce que raconte ce monsieur,
00:51:58puisque...
00:52:00Vous réclamez Matignon.
00:52:01Vous réclamez Matignon.
00:52:03Pour l'instant, nous n'avons...
00:52:04Il faut trouver un candidat.
00:52:06Le gouvernement n'est pas de notre bord.
00:52:08Nous sommes dans l'opposition,
00:52:10tant que M. Macron n'a pas appelé le nouveau Front populaire.
00:52:13Mais il est évident que les LR se sont alliés à la majorité.
00:52:17Cette alliance est sortie au grand jour hier
00:52:19avec l'élection de madame Brune-Pivet
00:52:21et va continuer demain,
00:52:22car pour la première fois de la Ve République,
00:52:25les macronistes comptent violer les usages
00:52:27et voter pour les LR,
00:52:28qui ne représentent que 47 personnes
00:52:30dans l'Assemblée nationale, pour leur refaire un cadeau
00:52:33contre l'élection de madame Brune-Pivet,
00:52:36au mépris du vote des Français.
00:52:37C'est vrai qu'il y a le Brune-Pivet au perchoir, c'est fait.
00:52:41Xavier Breton, vice-président pour la droite, c'est fait.
00:52:44Annie Gennevard peut être élue dans quelques heures.
00:52:47C'est quasiment fait. On attend les résultats officiels.
00:52:50Et si demain, en plus,
00:52:51Véronique Louvagie a la présidence de la Commission des finances,
00:52:54qu'est-ce que vous dites aux Français qui vous disent
00:52:57que rien n'a changé ?
00:52:58Rien n'a changé. Nous étions dans l'opposition.
00:53:01Dans les rapports de force.
00:53:02Vous nous excuserez d'essayer de gagner toutes ces élections.
00:53:06Pourquoi avoir deux vice-présidentes ?
00:53:08Le RN, plutôt que de voter juste pour ses candidats,
00:53:11a voté pour ceux de la FI et les a surreprésentés.
00:53:13Ca a laissé la place pour que, derrière...
00:53:16Nous, nous avons le droit à deux vice-présidents
00:53:18dans l'Assemblée nationale.
00:53:20Vous, vous n'avez le droit à rien.
00:53:22Ne soyez pas méprisants. Vous allez vous rendre compte
00:53:25que les groupes charnières, dans une telle Assemblée,
00:53:28c'est qu'ils pèsent beaucoup plus que ce que l'on veut bien dire.
00:53:31Hier, c'est le groupe charnière...
00:53:33Hier, je vous le dis, hier...
00:53:35Je vous ai pas interrompu.
00:53:37Hier, c'est le groupe charnière
00:53:38qui vous a empêché de prendre la présidence de l'Assemblée.
00:53:42On ne voulait pas que M. Mélenchon ait la main sur le gouvernement.
00:53:45Demain, on va peser sur plus de textes.
00:53:47Je vais dire aux Français
00:53:49ce que vous voulez pour avoir un oeil
00:53:51et des pouvoirs d'investigation sur les comptes publics.
00:53:54Quelqu'un qui est capable de préserver votre épargne,
00:53:57de revaloriser le travail, d'avoir un oeil sain là-dessus...
00:54:00Quand on est groupe charnière, Stéphanie Riste,
00:54:03et que vous, vous allez tenter de construire cette coalition,
00:54:06on sent que vous voulez le faire, on verra ce qu'il en est par la suite.
00:54:10Est-ce qu'il faut, au fond, comment dire,
00:54:12garantir une certaine assise à son partenaire,
00:54:15même s'il n'a que 45 députés ?
00:54:17Merci, parce que ça fait le lien avec ce que vous disiez
00:54:20sur ce que vont penser les Français d'une élection de bureau.
00:54:23Evidemment que les Français sont représentés par les députés
00:54:27qui sont en place dans cet hémicycle.
00:54:29Et ce qu'attendent, au-delà de savoir qui est casteur,
00:54:32honnêtement, je n'ai pas un Français qui m'a demandé
00:54:35sur les marchés qui va être casteur.
00:54:37Les Français veulent qu'on fasse avancer le pays.
00:54:40Différemment de ce qu'on a fait.
00:54:42Souvent, il ne faut pas les sous-estimer.
00:54:44Ils lisent les journaux,
00:54:45ils ont la tête de Yannick Brune-Pivet,
00:54:48et quand ils regardent à l'intérieur,
00:54:50ils se rendent compte que les postes clés
00:54:52n'ont pas pu bouger.
00:54:53Je ne sous-estime pas, mais au-delà de ce qui va être casteur,
00:54:57la question qui est importante, c'est comment on avance.
00:55:00S'il faut passer par le fait qu'il y ait des personnes
00:55:03qui deviennent avec des postes à responsabilité...
00:55:05Je vous interromps un instant.
00:55:07On va écouter la présidente de l'Assemblée,
00:55:10nous annoncer les résultats de ce deuxième tour.
00:55:12Monsieur Sébastien Chenu, 162 voix.
00:55:14Madame Annie Gennevard, 257 voix.
00:55:17Applaudissements
00:55:20...
00:55:24Madame Hélène Laporte, 148 voix.
00:55:27Et monsieur Roland Lescure, 273 voix.
00:55:29Autre suffrage, deux.
00:55:31Applaudissements
00:55:32Monsieur Roland Lescure et madame Annie Gennevard
00:55:35ayant obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés,
00:55:38je les proclame vice-président de l'Assemblée nationale.
00:55:41Toutes mes félicitations.
00:55:43Applaudissements
00:55:45Donc, à la suite des scrutins qui viennent d'avoir lieu,
00:55:50ont été nommés vice-président de l'Assemblée nationale,
00:55:53madame Clémence Guettet, madame Naïma Moutchou,
00:55:55madame Nadej Abomangoli, monsieur Xavier Breton,
00:55:58monsieur Roland Lescure et madame Annie Gennevard.
00:56:01Je vous propose de reprendre la séance à 21h30
00:56:04pour les opérations de vote relative à l'élection
00:56:07de nos trois casteurs.
00:56:09La séance est levée.
00:56:12Et voilà, donc, pour ces nouveaux élus,
00:56:15ces nouveaux vice-présidents de l'Assemblée.
00:56:18Comme vous nous l'annonciez, à demi-mot, déjà,
00:56:20Elsa Mondingava, donc, Annie Gennevard
00:56:22pour la droite républicaine et Roland Lescure
00:56:25pour l'ex-majorité sortante, le camp présidentiel,
00:56:30sont élus ce soir.
00:56:31Exactement, ça fait deux vice-présidences
00:56:33pour les Insoumis, le nouveau Front populaire,
00:56:36puisqu'il s'agit de cette candidature commune,
00:56:38deux pour le camp présidentiel,
00:56:40une pour Horizon, Roland Lescure, Naïma Moutchou,
00:56:43et deux vice-présidentes pour la droite républicaine,
00:56:45Xavier Breton et Annie Gennevard.
00:56:47Pas de vice-présidence pour le RN.
00:56:49On avait le sentiment que c'était ce que vous aviez envisagé
00:56:53et cette stratégie, justement, de vote vers les Insoumis,
00:56:57c'était une façon de dire, on a le sentiment chez vous,
00:57:00après deux ans à avoir justement joué cette carte
00:57:03de la respectabilité, peut-être maintenant,
00:57:06de dire, voilà, on est contre ce système,
00:57:08ce système ne veut pas de nous,
00:57:10on nous le dit à demi-mot, celle des quatre colonnes,
00:57:13que c'est ce que vous allez dire, maintenant,
00:57:15puisque vous n'avez pas d'élus
00:57:17au sein de ces vice-présidences.
00:57:19Concrètement, il y avait quand même un bulletin de vote
00:57:22avec deux noms, Sébastien Chenu et Hélène Laporte,
00:57:25et si les autres groupes, les neuf autres groupes
00:57:28avaient voulu rééquilibrer un peu les choses
00:57:30lors de ce deuxième tour,
00:57:32ils pouvaient voter pour Sébastien Chenu et Hélène Laporte.
00:57:36Bah, écoutez, non, mais c'est la suite des législatives,
00:57:39donc on va tenir comme ça un an,
00:57:41il faut qu'il y ait une dissolution,
00:57:43on ne va pas aller beaucoup plus loin.
00:57:45Comme ça, c'est un seul programme,
00:57:47rien sur le pouvoir d'achat, etc.,
00:57:49tous contre le Rassemblement national,
00:57:51et que fait-on des 11 millions de Français
00:57:54qui ont voté pour des candidats du RN ?
00:57:56Quand vous regardez les électeurs, en nombre de voix,
00:57:59voilà, il n'y a pas photo, vous êtes battus à plat de coup de cul.
00:58:02Il n'y a pas de...
00:58:04Je suis sûr qu'il y ait des vice-présidents
00:58:06de notre camp, on ne s'y attendait pas.
00:58:08Vous appelez vos collègues de droite à voter
00:58:11pour Sébastien Chenu.
00:58:12On aurait fait le nécessaire pour que tout le monde soit représenté,
00:58:16mais le RN s'est tiré une balle dans le pied,
00:58:18ils se sont sabordés au premier tour.
00:58:20Ils ont mis leur voix sur les candidats de la France insoumise.
00:58:24S'ils avaient voté pour leur candidat,
00:58:26vous les aviez de toute façon...
00:58:28Au troisième tour, à la majorité relative.
00:58:30Est-ce que vous pouvez expliquer ça ?
00:58:32Franchement, c'est pas toujours facile à suivre.
00:58:35En quoi se sont-ils abordés ?
00:58:37Ils ont mis toute leur voix sur les candidatures
00:58:39de la France insoumise, pour faire élire des vice-présidents.
00:58:43La seule majorité dans cet hémicycle absolu,
00:58:45c'est la coalition des extrêmes.
00:58:47Extrême gauche, extrême droite, ça fait plus de 330 ans.
00:58:50S'ils ne l'avaient pas fait,
00:58:52a-t-il eu une chance d'avoir un RN de plus ?
00:58:54Au deuxième ou troisième tour, ils avaient leur vice-présidence.
00:58:58On avait le King-on-de-pain qui tombait de la table.
00:59:01Mais non, on ne va pas...
00:59:02Il y a un moment où il faut arrêter de...
00:59:04On n'est pas des sous-députés,
00:59:06et nos électeurs ne sont pas des sous-français.
00:59:09C'est ça, la réalité.
00:59:10Pourquoi vous n'avez pas, au deuxième tour,
00:59:13un bulletin de vote avec les noms de Sébastien Chenier ?
00:59:16Si vous vouliez rééquilibrer, vous preniez ce bulletin.
00:59:19Pourquoi vous ne l'avez pas fait ?
00:59:20Comme vous avez voté tous pour faire élire dès le premier tour
00:59:24des candidatures insoumises, on devait encore voter.
00:59:27Vous aviez un représentant, déjà, avec 43 députés.
00:59:30C'est un vote où on peut voter pour plusieurs candidats.
00:59:33Le RN n'était pas du tout assuré
00:59:34d'avoir des vice-présidences au troisième tour.
00:59:37Mais à partir du moment...
00:59:39Comme la France insoumise, à partir du moment...
00:59:41Non, pas du tout.
00:59:43Le nouveau Front populaire, au troisième tour,
00:59:45était assuré d'avoir des vice-présidences.
00:59:48La question du RN, c'est que, seul, au troisième tour,
00:59:51si seulement les voix du RN allaient vers leur candidat,
00:59:54il ne passait pas.
00:59:55Il fallait compter sur d'autres voix.
00:59:57Il fallait en compter chez vous, chez Horizon, au Modem.
01:00:00On leur aurait fait passer, de toute façon,
01:00:03au moins un vice-président.
01:00:04Vous pouvez le faire encore.
01:00:06Au troisième tour, c'est comme ça.
01:00:08Oui, parce que tout le monde était...
01:00:10C'est pour ça qu'au deuxième tour,
01:00:12il y avait la possibilité de rééquilibrer les choses.
01:00:15Ca n'a pas été fait.
01:00:16Là, excusez-moi, mais c'est vrai qu'on peut questionner
01:00:19votre stratégie.
01:00:20La stratégie du RN est incompréhensible.
01:00:23Le bulletin de vote du premier tour reflétait que ça aurait dû être
01:00:26un bulletin. En Réunion, ça n'a pas été fait.
01:00:29On présente un bulletin...
01:00:30Où il y a... Non, absolument pas.
01:00:32On est respectueux de la démocratie,
01:00:34du pluralisme et de l'application de l'article 10...
01:00:37Sébastien Chenu avait montré un certain talent
01:00:40et est reconnu de tous, même par ses adversaires politiques,
01:00:43pour présider cet hémicycle.
01:00:45Aucun regret ? Vous restez sur vos opinions ?
01:00:47Quand on défend des principes et qu'on est respectueux
01:00:50de la démocratie, on n'a pas à avoir de regrets.
01:00:53On va s'arrêter là. Merci.
01:00:54On a décortiqué tous les scénarios.
01:00:56On a pu vivre en direct grâce aux équipes d'LCP
01:00:59ce deuxième et dernier tour.
01:01:01Merci à vous. Vous restez avec moi,
01:01:03Elsa Mondingava. On va se projeter un tout petit peu.
01:01:06Que peut-il se passer demain ?
01:01:08Les Français vont-ils passer l'été
01:01:11sans gouvernement, nouveau gouvernement ?
01:01:13Et puis, qu'en pensent les députés ?
01:01:15Existe-t-il une alternative politique
01:01:17pour sortir de l'impasse ?
01:01:19On accueille d'autres invités, juste après.
01:01:22Nous sommes le 1er bloc politique.
01:01:24Nous exigeons d'Emmanuel Macron
01:01:26qu'il arrête le déni démocratique dans lequel il se trouve
01:01:29et qu'il nomme un 1er ministre ou une 1re ministre
01:01:31du Nouveau Front Populaire.
01:01:33Nous continuons à aspirer à gouverner ce pays.
01:01:35Aujourd'hui, il est de la responsabilité
01:01:38du président de la République de ne pas poursuivre
01:01:40dans le déni de réalité et dans le déni de démocratie.
01:01:44Il lui appartient d'appeler à Matillon
01:01:47un 1er ministre du Nouveau Front Populaire.
01:01:50Et nous serons, nous, les garants du résultat de ces élections.
01:01:54Si les groupes politiques arrivent à s'entendre
01:01:56à l'Assemblée nationale et à bâtir une coalition
01:01:59qui tienne la route et soit suffisamment robuste,
01:02:02il y aura peut-être un nouveau gouvernement,
01:02:04mais c'est la prérogative du président de la République.
01:02:07Il doit ensuite constituer un gouvernement.
01:02:09Le gouvernement, c'est la responsabilité
01:02:11du président de la République.
01:02:13Peut-être que demain, ce sera un gouvernement technique,
01:02:16un gouvernement politique de centre droit.
01:02:18Nous, on a posé des lignes au clair.
01:02:20Si c'est un gouvernement dans lequel il y a des LFI,
01:02:23censure automatique.
01:02:24On va se projeter un tout petit peu plus
01:02:26et revenir à la question plus nationale
01:02:30pour sortir de l'impasse de cet imbroglio politique.
01:02:35Bonsoir, Thibaut Mellier.
01:02:36Merci d'être là.
01:02:38Vous êtes constitutionniste
01:02:40et maître de conférences à l'Université de Nanterre.
01:02:43Bonsoir, Adrien Matou.
01:02:45Bienvenue sur ce plateau,
01:02:46rédacteur en chef du service politique
01:02:48de Marianne Elsa Mondingava.
01:02:50Merci, malgré la fatigue, d'être restée à mes côtés en direct.
01:02:54Alors, premier éclairage, déjà,
01:02:58sur ce qui s'est passé depuis hier à l'Assemblée.
01:03:00On nous avait dit, très clairement,
01:03:02que ce serait un indicateur pour la suite, pour Matignon.
01:03:06Du choix des députés dépendra le choix
01:03:08du président de la République pour nommer un gouvernement.
01:03:11Est-ce qu'on n'est pas plus embrouillés,
01:03:13encore ce soir, avec ces différents postes
01:03:16et ces différentes élections ?
01:03:17Adrien Matou.
01:03:19Je sais pas si on est plus embrouillés.
01:03:21On voit quelque chose qui semble poindre à l'horizon.
01:03:24Il y a peut-être un accord, mais visiblement,
01:03:26la droite républicaine nie l'existence de cet accord.
01:03:29Force est de constater qu'il y a un chemin possible,
01:03:32qui est les différents groupes centristes,
01:03:35je sais pas si on peut dire la majorité,
01:03:37et la droite, qui peuvent s'associer
01:03:39pour faire un gouvernement.
01:03:41Le problème est que c'est un gouvernement...
01:03:43Enfin, c'est une option politique.
01:03:45Minoritaire à quoi ? 220 députés, dans l'hémicycle, à peu près ?
01:03:49Minoritaire, et qui donnerait l'impression
01:03:51d'une redite de ce qui s'est passé ces deux dernières années,
01:03:54qui serait probablement censurable
01:03:56assez vite par le reste de l'Assemblée.
01:03:59Donc, effectivement, je sais pas si c'est...
01:04:01On comprend pas ce qui se passe,
01:04:03mais ce qu'on comprend, c'est qu'il y a un blocage
01:04:06et qu'il n'y a pas de solution évidente
01:04:08qui s'est dessinée après ce second tour.
01:04:10On va revenir sur la structuration de ce nouvel hémicycle,
01:04:14on sait exactement qui pèse combien,
01:04:16avec combien d'effectifs dans chaque groupe parlementaire.
01:04:19Il y a 11 groupes, et clairement,
01:04:21puisque, à ce stade, la gauche est dans l'opposition,
01:04:24tout comme le Rassemblement national,
01:04:26on voit poindre une voie de passage
01:04:29entre le centre et la droite, autour de 220 députés.
01:04:32Est-ce que c'est l'option, selon toute vraisemblance,
01:04:35que va choisir le président ?
01:04:37Et quelle chance de survie d'un tel gouvernement ?
01:04:40Alors, est-ce que c'est l'option,
01:04:42dans un régime parlementaire,
01:04:44c'est soit le premier arrivé, et s'il n'y arrive pas,
01:04:47c'est celui qui arrive à faire une coalition,
01:04:49qui peut prétendre à gouverner ?
01:04:51Après, on est dans une situation un peu paradoxale,
01:04:54parce que la Ve République,
01:04:56à la différence de beaucoup de régimes parlementaires
01:04:59moins dysfonctionnels, est pensée pour bien autonomiser,
01:05:02voire rendre très indépendant le gouvernement et le Parlement.
01:05:06L'article 23 sur les fameuses incompatibilités
01:05:09est une des formalisations,
01:05:11illustrations de cette autonomisation.
01:05:13Et M. Macron, finalement, dans sa lettre du 18 juillet,
01:05:17a dit qu'en fonction de ce qu'on verra dans l'Assemblée,
01:05:20j'en tirerai, il n'a pas été très précis,
01:05:23mais j'en tirerai un certain nombre de conséquences.
01:05:26Donc là, on a eu deux ans de législature
01:05:28avec un accord tacite avec la droite.
01:05:30Là, c'est un accord, le débat qui vient d'avoir lieu,
01:05:33c'est un accord qui est un peu moins tacite
01:05:36ou un peu plus explicite, je ne sais pas,
01:05:38d'autant plus que le Sénat sera un appui précieux
01:05:40sous la Ve République.
01:05:42Il est prévu pour contrebalancer les divisions
01:05:44à l'intérieur de l'Assemblée nationale,
01:05:47selon la volonté de l'Etat.
01:05:48Est-ce qu'on peut parler de clarification ?
01:05:51On voit bien que ce qui se dessine n'est pas suffisant
01:05:54pour gouverner de façon stable.
01:05:55On ne peut pas parler de clarification
01:05:58dans un régime où les acteurs sont habitués
01:06:00à la majorité absolue, ou en tout cas,
01:06:02à des formules très claires et quasi binaires
01:06:05de une majorité et des oppositions,
01:06:07ou une opposition, et d'ailleurs,
01:06:09quand on parle de majorité, on est hésitant,
01:06:11alors que le règlement et la Constitution
01:06:14ne parlent jamais de majorité.
01:06:15C'est soit des groupes d'opposition,
01:06:18soit des groupes minoritaires qui ont des droits particuliers,
01:06:21et par négation, alors, on n'est ni l'un ni l'autre,
01:06:24mais on n'est pas pour autant qualifiés de majorité
01:06:27si on n'est ni l'un ni l'autre.
01:06:28C'est totalement inédit, ce qu'on vit.
01:06:30D'avoir une nouvelle Assemblée,
01:06:32une nouvelle présidente au Pershore,
01:06:34qui est réélue, à une sortante réélue,
01:06:36et toujours pas de gouvernement.
01:06:38On va essayer...
01:06:39-...sans risque de dissolution.
01:06:41La parlementarisation peut être importante.
01:06:44-...et un président qui ne peut pas se représenter.
01:06:47On va rejoindre Stéphanie Despierre,
01:06:49qui nous attend, salle Décatre-Colombes.
01:06:51Stéphanie, vous suivez la droite républicaine,
01:06:54le nouveau nom des Républicains à l'Assemblée nationale.
01:06:57Est-ce que vous pouvez nous éclaircir
01:06:59sur la stratégie de Laurent Wauquiez ?
01:07:01Il ne veut ni coalition, ni participation au gouvernement.
01:07:07C'est sa ligne pour le moment.
01:07:09Il veut bien soutenir, éventuellement,
01:07:12des textes de loi, un gouvernement,
01:07:14mais ne pas participer.
01:07:16Et il a posé ses conditions.
01:07:18La droite républicaine rédige un pacte législatif
01:07:21qui sera présenté officiellement lundi à la presse.
01:07:25L'idée, c'est de mettre sur la table
01:07:27les propositions que la droite républicaine
01:07:30aurait reprises par le camp présidentiel
01:07:32et qu'il pourrait ensuite soutenir ici, à l'Assemblée nationale.
01:07:36Initialement, ce n'était pas du tout la ligne de Laurent Wauquiez.
01:07:39Laurent Wauquiez, au soir du second tour,
01:07:41disait qu'il n'était ni dans une ligne avec le RN
01:07:44ni avec le camp présidentiel.
01:07:46Mais en 48 heures, il a dû infléchir un peu sa ligne.
01:07:49Il n'a pas eu le choix.
01:07:50S'il voulait prendre la tête du groupe de droite ici,
01:07:53et s'il voulait que ce groupe ne soit pas réduit
01:07:56à la portion congrue, il a dû adoucir sa ligne
01:07:59parce qu'à deux jours du second tour,
01:08:01une quinzaine, voire une vingtaine de députés LR sortant réélus
01:08:06menaçaient de quitter le groupe, de faire un autre groupe
01:08:09ou d'aller vers Horizon pour travailler plus main dans la main
01:08:12avec le camp présidentiel.
01:08:14Laurent Wauquiez n'a pas eu d'autre choix.
01:08:16Il a dû infléchir sa ligne, qui est désormais un soutien
01:08:19sans participation, à condition, évidemment,
01:08:23que le camp présidentiel reprenne une partie des propositions
01:08:27que la nouvelle droite républicaine,
01:08:28le nouveau nom du groupe à l'Assemblée nationale,
01:08:31va proposer lundi.
01:08:32Merci beaucoup, Stéphanie Dépierre.
01:08:34Elsa Mondingava, essayons de voir ce que peut faire
01:08:37le président de la République.
01:08:39Sans doute laisser passer les JO,
01:08:41laisser un peu reposer la pression.
01:08:43Il peut appeler, quoi, un Xavier Bertrand, par exemple,
01:08:46qui lui-même a été élu grâce à un barrage républicain,
01:08:50qui serait un peu au barycentre
01:08:53de cette famille de centre-droits ?
01:08:55Pourquoi pas ? On a le sentiment, pour l'instant,
01:08:58que tout le monde a besoin que ça s'arrête,
01:09:00qu'on se calme, qu'on parte en vacances.
01:09:02C'est pas un gros mot de le dire, tout le monde est épuisé.
01:09:05Tous les députés de tous les camps nous le disent.
01:09:08La tension est très forte, ça peut partir à tout moment.
01:09:11Tout le monde a bien acté qu'il ne se passera pas grand-chose
01:09:15dans les trois prochaines semaines, voire un peu plus.
01:09:18Ensuite, oui, il peut se tourner un peu plus vers la droite.
01:09:21On le voit bien, Laurent Wauquiez, ce qu'il essaie d'avoir
01:09:24avec ses députés, c'est de trouver le plus petit
01:09:27chemin chez eux. On arrive avec cette espèce d'équilibre,
01:09:30soutien, mais on ne participe pas.
01:09:32Il a vu aussi et il a prouvé qu'avec 47 députés,
01:09:35il était capable de négocier très, très haut.
01:09:37C'est un peu la tyrannie des minorités,
01:09:40qui peuvent imposer au gouvernement l'accord,
01:09:43qui n'est pas un accord, selon certains,
01:09:45mais qui en est un. On a bien vu, il a été qualifié
01:09:48de hold-up, car la droite républicaine,
01:09:50les 47 voix, comptent énormément pour le camp présidentiel.
01:09:53Il y a la première question, qui est de la question
01:09:56de ce qu'on peut mettre à Matignon,
01:09:58qui ne sera pas renversé dans les 24 heures.
01:10:01C'est pas forcément avoir une plus grande majorité pour soi,
01:10:04mais au moins de ne pas en avoir 289 contre soi.
01:10:07Il faut que ça tienne le temps.
01:10:09Après, qu'est-ce qu'on fait ?
01:10:10Quel texte de loi on peut imaginer ?
01:10:12Je le disais, comme Marco Pommier,
01:10:15qui nous attend, celle des quatre colonnes,
01:10:17est avec le Rassemblement national.
01:10:19Thomas Ménager, ce député,
01:10:21est-ce qu'il serait prêt à laisser gouverner
01:10:24une coalition de centre-droits,
01:10:26avec, pourquoi pas, Xavier Bertrand
01:10:28comme Premier ministre, où la censure serait immédiate ?
01:10:33On va lui poser la question.
01:10:35Comme Thomas Ménager, on est dans la politique fiction.
01:10:38Imaginons qu'il y ait une coalition
01:10:40entre le camp présidentiel et la droite de Laurent Wauquiez
01:10:43au niveau du gouvernement.
01:10:45Voteriez-vous les mesures proposées par ce gouvernement ?
01:10:48Les magouilles que nous avons eues,
01:10:50qui ont mené qu'un parti et les Républicains,
01:10:53qui, avec 2 millions de voix, obtiennent 2 vice-présidents,
01:10:56quand un parti, le Rassemblement,
01:10:58n'obtient aucune vice-présidence,
01:11:00et qui a une volonté de travailler main dans la main,
01:11:03de construire cette pseudo-coalition,
01:11:05nous, nous aurons, quel que soit le gouvernement,
01:11:08une position constructive d'opposition,
01:11:10d'opposition ferme, mais dans l'intérêt général des Français.
01:11:14En votant tout ce qui va dans le bon sens,
01:11:16on ne changera pas de stratégie.
01:11:18Tout ce qui est positif pour les Français,
01:11:20nous y opposerons de la manière la plus forte que nous le pourrons
01:11:24pour défendre ces 11 millions de Français
01:11:26qui sont ce soir méprisés en ayant été exclus
01:11:28de ces vice-présidences, en excluant les 2 députés
01:11:31du RN, les 2 anciens vice-présidents,
01:11:33Hélène Laporte et Sébastien Chenu, qui avaient fait un travail.
01:11:36Pour être clair, vous ne voteriez pas de motion de censure
01:11:40si une coalition se faisait entre la droite de Laurent Wauquiez
01:11:44et le camp présidentiel ?
01:11:45Nous avons toujours dit qu'il n'y avait pas de censure a priori,
01:11:49que nous n'étions pas pour la politique du pire.
01:11:51Nous avions fixé une ligne rouge.
01:11:53C'était le cas d'un gouvernement de la France insoumise
01:11:56et des écologistes pour lequel nous pourrions accepter
01:11:59et nous serions dans une censure a priori directe
01:12:02parce que leur projet est bien trop dangereux pour les Français.
01:12:05Dans le cadre d'autres coalitions, nous serions prêts,
01:12:08si il y avait certaines lignes rouges
01:12:10ou certains éléments budgétaires qui allaient dans le mauvais sens,
01:12:13voter des motions de censure, mais il n'y aurait pas de censure a priori.
01:12:17Nous en discuterions dans le cadre de nos réunions de groupe
01:12:21et nous informerions les Français de notre position.
01:12:23Merci pour cette réaction.
01:12:25Merci à vous, Marco Pommier.
01:12:27Une petite fenêtre, une petite lueur ou un trou de souris,
01:12:30ça peut tenir combien de temps si, à la rentrée de septembre,
01:12:33après avoir consulté les familles de droite,
01:12:35on arrive à former un gouvernement
01:12:37plutôt de centre droit avec une partie des amis de Laurent Wauquiez ?
01:12:42Ça ne peut pas durer pour deux raisons un peu différentes.
01:12:45La première, c'est que les institutions
01:12:47ne sont pas du tout adaptées à la situation.
01:12:49Ça a été dit, mais il y a beaucoup de démocratie parlementaire
01:12:53où on a l'habitude de ces coalitions, de ces accords,
01:12:55de cette polarisation autour de l'Assemblée.
01:12:58C'est une question de culture ou d'institution ?
01:13:00C'est un peu les deux.
01:13:02C'est une question de culture et d'institution.
01:13:04On voit très bien que ce n'est pas la culture.
01:13:07Je prends un exemple.
01:13:08La gauche me surprend par son latitude.
01:13:11La gauche qui prône une 6e République
01:13:14parlementarisée avec des coalitions, des accords, etc.,
01:13:17est la force politique qui se comporte le plus
01:13:19comme une force de 5e République.
01:13:21Le lendemain, le soir même des élections,
01:13:24ils ont dit qu'on est arrivés premiers,
01:13:26on a un programme, il faut l'appliquer.
01:13:28Rien que le programme.
01:13:29Ils ont, hier, crié au scandale
01:13:31sur l'élection de la présidence de l'Assemblée,
01:13:34alors que c'est un processus assez banal.
01:13:36Les autres forces ont cherché des alliés, ont discuté,
01:13:39ils se sont retrouvés isolés, ils ont perdu.
01:13:41C'est le côté institutionnel, culturel.
01:13:44L'autre problème, il est politique.
01:13:46Le problème ne vient pas des institutions.
01:13:48Le problème, c'est que, sous la 5e,
01:13:50il faut chercher une majorité de Français.
01:13:53Il faut que les familles politiques,
01:13:55que les camps politiques amendent leur projet,
01:13:57leur discours pour que celui-ci soit majoritaire
01:14:00et qu'il entraîne 51 % de Français derrière eux.
01:14:03Or, là, on a une tripartition.
01:14:05C'est encore plus compliqué
01:14:06que les 11 groupes politiques à l'Assemblée.
01:14:09Si les blocs politiques,
01:14:10l'ERN, le Bloc central ou la gauche
01:14:13n'arrivent pas à entraîner une majorité derrière eux,
01:14:16on va se retrouver dans ce blocage-là,
01:14:18qui n'est pas dû aux institutions de la 5e,
01:14:20mais à leur incapacité à entraîner une majorité.
01:14:23Trois blocs politiques que tout oppose,
01:14:26dont deux sont un peu répulsifs pour beaucoup de familles,
01:14:29que ce soit Jean-Luc Mélenchon sur la gauche
01:14:32ou Marine Le Pen à la droite de la droite
01:14:34ou à la droite extrême,
01:14:35c'est forcément l'impasse,
01:14:37c'est forcément la paralysie.
01:14:39Qu'est-ce qu'il faut faire ?
01:14:40C'est forcément la paralysie, je suis pas certain.
01:14:44Faites-nous espérer, alors, une sorte d'écrivain.
01:14:47Non, je suis pas certain,
01:14:48mais en fait, pour deux raisons
01:14:52qui vont rejoindre en partie,
01:14:54mais aussi diverger,
01:14:56c'est la première raison, c'est que...
01:15:00le texte de la Constitution a montré
01:15:03qu'il était suffisamment malléable, je crois,
01:15:06dans l'histoire et notamment à partir des cohabitations,
01:15:10on l'a vu, pour s'adapter à une autre formalisation,
01:15:13enfin, à un autre rapport, sans doute plus parlementarisé.
01:15:16Mais la deuxième...
01:15:19Donc, le deuxième point, ce serait,
01:15:21tout dépend des acteurs, c'est un peu rapide,
01:15:23un peu facile, et tout dépend aussi de la place
01:15:26que veut occuper le président de la République
01:15:29dans cette reconfiguration.
01:15:30Et là, je sais pas, il y a vraiment
01:15:32une lecture présidentialiste.
01:15:34On nous dit qu'en fait, la Ve République,
01:15:37dans son origine, est un régime parlementaire.
01:15:41Elle l'est toujours.
01:15:42Dominique Rousseau, à votre place ?
01:15:45Dans ce cadre-là, puisqu'il faut tout réapprendre,
01:15:47quel est le rôle du président de la République ?
01:15:50Il doit être en retrait, même élu au suffrage universel,
01:15:53il doit tout laisser au Premier ministre avec le Parlement ?
01:15:57Il faut pas confondre légitimité et légitimation.
01:15:59Sous la Ve, on fait un peu ça.
01:16:01C'est pas parce qu'on est élu au suffrage universel
01:16:04qu'on a pas la capacité de gouverner.
01:16:06La Constitution attribue un certain nombre de compétences
01:16:09pour exercer un pouvoir, celui de gouverner,
01:16:12de déterminer et conduire les affaires de la nation,
01:16:15la politique de la nation,
01:16:16et le président de la République n'est pas habilité à cela.
01:16:19Il a plutôt un rôle de garant et d'arbitre,
01:16:22c'est-à-dire quelqu'un qui a vocation, eh bien,
01:16:25à maintenir l'Etat à flot,
01:16:26donc il aura un certain nombre de compétences,
01:16:29on pense souvent au plein pouvoir,
01:16:31c'est les traumatismes de la Troisième République
01:16:34et il a aussi les moyens de, eh bien,
01:16:37surmonter des blocages institutionnels
01:16:39en sollicitant le peuple,
01:16:41ça peut être le référendum, la dissolution.
01:16:43Là, le président Macron, qui, en fait,
01:16:45est quelqu'un qui a peu innové dans sa pratique,
01:16:48si ce n'est d'encore plus polariser
01:16:50sur une pratique en reine courte, si je puis dire,
01:16:53mais c'est quelqu'un qui a voulu gouverner
01:16:55parce que, eh bien, c'est des présidents,
01:16:58comme lui, mais les précédents aussi,
01:17:00peu importe leur couleur politique,
01:17:02c'est le fait que le président de la République
01:17:04doit gouverner, le fait majoritaire aidant à cela.
01:17:07Là, il faut tout reprendre, mais le problème,
01:17:10c'est que le point de départ de cette possible reconfiguration...
01:17:13C'est même un choix du président de la République
01:17:16de dissoudre un soir où le peuple s'est déjà prononcé
01:17:19et où il n'y a pas de blocage institutionnel.
01:17:21Donc, il utilise la dissolution
01:17:23pour quelque chose qui n'est pas prévu.
01:17:25Après, on peut interpréter comme on veut le texte,
01:17:28mais la dissolution n'est pas envisagée comme ça.
01:17:31La problématique, c'est que l'histoire de la Ve,
01:17:33surtout au début, c'est une lutte importante
01:17:36entre l'Elysée et Matignon pour qui va dominer l'autre.
01:17:40A la fin, c'est l'Elysée qui va gagner,
01:17:42mais c'est une lutte permanente.
01:17:44Là, monsieur Macron voit quand même qu'il peut perdre la main
01:17:47si Matignon, enfin, le Premier ministre,
01:17:50a beaucoup de pouvoir du point de vue de la Constitution
01:17:53et peut en avoir beaucoup du point de vue des institutions,
01:17:56notamment avec l'appui administratif.
01:17:58Il pourrait perdre beaucoup de pouvoir
01:18:00et beaucoup d'autorité avec ce choix.
01:18:02Tout ça, est-ce que ça n'aurait pas lieu
01:18:04si on était très, très loin de la présidentielle ?
01:18:07Est-ce que c'est pas la présidentielle
01:18:09qui empêche les forces politiques de tenter de travailler ensemble ?
01:18:13On le voit bien dans la stratégie de Laurent Wauquiez.
01:18:16Oui, il y a peut-être, effectivement,
01:18:18comme Emmanuel Macron ne se représente plus,
01:18:20chacun des camps commence à penser à 2027, à s'organiser.
01:18:24La droite ne veut pas faire de coalition
01:18:26car elle veut montrer qu'elle est indépendante.
01:18:28Les socialistes et les écologistes
01:18:30veulent rester dans le front populaire,
01:18:32ne veulent pas discuter avec le gouvernement
01:18:35car ils sont tenus par cet accord, par cette union de la gauche.
01:18:38Et c'est vrai qu'Emmanuel Macron a dit sous
01:18:41en disant que l'Assemblée était complètement bloquée
01:18:44et qu'il était impossible de travailler.
01:18:46On a le sentiment que demain,
01:18:48elle n'est pas du tout débloquée, l'Assemblée.
01:18:51Nous, on le voit bien, il y avait beaucoup de clashs à l'Assemblée,
01:18:54des difficultés, des 49.3,
01:18:56mais il y avait aussi énormément de textes qui arrivaient.
01:18:59Quand on nous dit qu'on va faire des textes
01:19:01en essayant de bâtir des coalitions texte par texte,
01:19:04mais ça fait deux ans que c'est ce qui se passe à l'Assemblée,
01:19:07sur le chômage avec la droite,
01:19:09les énergies renouvelables avec la gauche,
01:19:11donc, en fait, on a le sentiment qu'on va essayer
01:19:14de refaire ce qu'on a essayé de faire il y a deux ans,
01:19:17mais avec un camp présidentiel.
01:19:19Et surtout, je trouve une tension,
01:19:23une incompréhension entre les députés,
01:19:25entre les différents camps politiques.
01:19:28Là, quand on a vu, au retour de ce qui s'est passé
01:19:30pour les vice-présidentes, la droite accuser
01:19:33le Rassemblement national d'avoir fait élire les Insoumis,
01:19:37le gouvernement accuser les Insoumis
01:19:40d'avoir été élus par les voix du RN,
01:19:42c'est à qui va pactiser, avec qui ?
01:19:44On est à un niveau de tension maximale.
01:19:46Un niveau de tension maximale,
01:19:48mais les mêmes arguments s'échangent dans chacun des camps.
01:19:51C'est vrai qu'on a du mal à voir comment chacun peut se dépasser,
01:19:55changer de pratique politique.
01:19:56On a l'impression qu'on n'en est pas prêts.
01:19:59Un mot sur la gauche, puis on reparlera des Français,
01:20:02qui ont besoin de respiration.
01:20:03Pour le NFP, pour le Nouveau Front Populaire,
01:20:06ce qui s'est passé hier, l'élection d'Halbonne-Puvet,
01:20:09ça recule, pour un bon moment,
01:20:11toute perspective de gouverner, pour Matignon ?
01:20:13Oui, et beaucoup à gauche ne comprennent pas trop
01:20:16ce qui s'est passé, crient au scandale.
01:20:18Je l'ai déjà dit, mais je le répète,
01:20:21ce qui s'est passé, c'est assez classique.
01:20:23La droite est allée discuter avec les macronistes
01:20:26pour trouver une majorité,
01:20:27et le NFP peut bien proclamer qu'il est majoritaire.
01:20:30On voit bien qu'il est en dessous.
01:20:32Vous pensez que cette alliance de gauche
01:20:35peut encore proposer un nom ?
01:20:36Est-ce qu'Emmanuel Macron peut le regarder,
01:20:39même si c'est à la rentrée ?
01:20:41Ou est-ce que c'est déjà plié ?
01:20:42Ils le feront, mais là, ils sont en situation de faiblesse.
01:20:46Emmanuel Macron a dit que du nom de la présidence de l'Assemblée
01:20:49découlerait le climat, la géographie de l'Assemblée.
01:20:52La gauche, en réalité, peut bien proposer un nom,
01:20:55mais est-ce qu'elle va pouvoir le faire ?
01:20:57Est-ce qu'elle a envie, collectivement ?
01:21:00Elle étale le spectacle de ses divisions.
01:21:02On sait qu'il y a deux noms,
01:21:04mais aucun de ces noms ne fait l'unanimité.
01:21:06C'est ce qu'on présentait dès le soir du second tour.
01:21:09On a bien vu que cet attelage Nouveau Front populaire
01:21:12extrêmement efficace pour sécuriser un maximum de sièges de députés
01:21:16l'est beaucoup moins dès qu'il s'agit d'envisager de gouverner.
01:21:20Pour l'instant, c'est une alliance, si j'ose dire,
01:21:22de préservation de position à l'Assemblée,
01:21:25mais pas du tout viable pour la France.
01:21:27Il nous reste deux minutes avant la fin de l'émission.
01:21:30Cette pause estivale peut-elle être bénéfique ?
01:21:32C'est sûr, pour les Français qui ont peut-être déjà la tête ailleurs.
01:21:36Il y a eu beaucoup de stress.
01:21:38C'est un pays entier qui a été mis sous tension.
01:21:40Donnez-le temps au temps, disait François Mitterrand.
01:21:43Est-ce que ça peut être utile, y compris à nos élus,
01:21:46qui vont décanter tout ça ?
01:21:48Bah... Oui, c'est possible,
01:21:50parce que là, on finit une session
01:21:53et après, on a deux mois sans possibilité
01:21:55pour l'Assemblée nationale, enfin, pour le Parlement.
01:21:58Et sans nouveau gouvernement ?
01:21:59C'est pas si grave ?
01:22:01On pourrait l'envisager, la gestion des affaires courantes,
01:22:04sous la 5e, c'est une dizaine de jours,
01:22:06sauf, de ma part, on n'a pas l'habitude
01:22:08de quelque chose d'aussi long.
01:22:10La fin des JO paralympiques, c'est...
01:22:12C'est important.
01:22:13C'est mi-septembre, donc ça nous ramène à deux mois plus tard.
01:22:16Les gouvernements qui gèrent les affaires courantes,
01:22:19ils ne font plus que seulement gérer les affaires courantes,
01:22:22ils reprennent, enfin, ils élargissent leur champ d'action
01:22:26parce que gérer les affaires courantes,
01:22:28faire fonctionner les services publics,
01:22:30c'est important, surtout dans ce pays,
01:22:32mais il y a une possible reprise en main.
01:22:35Pendant deux mois, on aurait un gouvernement
01:22:37qui pourrait agir uniquement sous le contrôle
01:22:40du juge administratif, qui serait celui qui vérifierait
01:22:43qu'hors urgence, on ne dépasse pas le cadre des affaires courantes.
01:22:46Mais il y a un autre problème,
01:22:48c'est que les urnes, on a sollicité trois fois,
01:22:51avec les européennes et deux fois, avec les tours des législatives,
01:22:54la population, enfin, le corps électoral,
01:22:58et s'il n'y a pas de changement,
01:23:00je pense que, d'un point de vue parlementaire,
01:23:02de jeu parlementaire, c'est cohérent,
01:23:05ce qui s'est passé hier, il y a eu des alliances.
01:23:07Mais aller expliquer à un pays qui est autant habitué
01:23:10au rapport majorité-opposition qu'il n'y a pas de changement,
01:23:14ça peut être périlleux électoralement.
01:23:16D'accord avec ça ?
01:23:17Il y a une dissociation entre la culture politique française
01:23:20et ce qui se passe à l'Assemblée.
01:23:22Je pense que même les Français ne sont pas du tout habitués
01:23:25à ce qui se passe.
01:23:26Si les acteurs politiques continuent de dénoncer
01:23:29chaque accord comme une magouille ou une combine,
01:23:32ça va être très compliqué de faire durer cette situation.
01:23:35On va prendre le temps, nous-mêmes, de respirer.
01:23:38Je sais que vous travaillez encore demain,
01:23:40pour la présidence de la Commission des finances.
01:23:43Il y aura toute la chaîne sur le pont.
01:23:44En ce qui concerne Savourgarde, c'était la dernière de la saison.
01:23:48Merci à tous les deux.
01:23:50Folle saison parlementaire.
01:23:51L'émission revient à la rentrée,
01:23:53vous le verrez avec des surprises et des nouveautés.
01:23:56Merci à toutes les équipes d'LCP.
01:23:59On a vécu des semaines très intenses.
01:24:01Le défi, je le crois, a été relevé
01:24:03grâce à la mobilisation de toute la chaîne,
01:24:06la rédaction, la production, la régie.
01:24:08Un merci plus particulier, bien évidemment,
01:24:11à l'équipe CVR, Fanny Salyou,
01:24:14indispensable chef d'édition,
01:24:16Charlotte Barbazat, formidable à la programmation,
01:24:19Aude Morachini, Thibaut Hénocq,
01:24:21Jean-Pierre Montanay à la rédaction en chef.
01:24:24Je n'oublie pas David et Titouan, nos deux stagiaires
01:24:27qui m'ont bien aidée.
01:24:28Très bel été à tous. Profitez bien.
01:24:30Savourgarde revient à la rentrée, le 9 septembre prochain.
01:24:34Très belle soirée.
01:24:44Sous-titrage ST' 501