LCP le mag - Nouvelle Assemblée : les grandes manoeuvres

  • il y a 3 mois
Alors que la campagne express des élections législatives, promettait le grand soir au Rassemblement National, le front républicain a eu raison des ambitions de majorité absolue de l'extrême droite. Et à la surprise générale, c'est le Nouveau Front Populaire qui arrive triomphant à l'Assemblée nationale mais loin de la majorité absolue. En réalité, l'hémicycle compte maintenant 3 blocs principaux : le Nouveau Front Populaire, la majorité présidentielle et le Rassemblement National et ses alliés.

Dès lors qui gouvernera ? Qui sera la majorité et avec quelles alliances, qui sera l'opposition ? Qui présidera cette nouvelle législature ?

Pendant ces 15 jours clés, LCP a suivi les nouveaux députés, s'est glissé dans les coulisses du Palais Bourbon pour comprendre et décrypter les grandes manoeuvres qui ont dessiné cette nouvelle Assemblée.

Un magazine de Hélène Bonduelle, Stéphanie Depierre, Pierre Beretta, Marion Devauchelle, Yvanna Navion et Dominique Morteau

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Transcription
00:00La campagne expresse des élections législatives
00:03promettait le grand soir au Rassemblement national.
00:06A la surprise générale,
00:08c'est le nouveau Front populaire qui arrive triomphant.
00:13Mais loin de la majorité absolue,
00:16en réalité, trois blocs s'affronteront.
00:19Dès lors, qui gouvernera ?
00:21Qui sera la majorité et quelle alliance ?
00:24Qui présidera la nouvelle Assemblée ?
00:28Pendant ces 15 jours clés,
00:30nous nous sommes glissés dans les coulisses du Palais-Bourbon
00:34pour comprendre et décrypter les grandes manoeuvres
00:37qui ont dessiné cette nouvelle Assemblée.
00:47Bonsoir à tous et bienvenue sur LCP et France 24
00:51pour cette émission spéciale
00:53élections législatives anticipées 2024.
00:58C'est le RN et ses alliés qui arrivent en tête
01:01de nos estimations avec 34 % des suffrages suivis...
01:04Au soir du premier tour,
01:06dans la lignée des élections européennes,
01:08le RN et ses alliés arrivent en tête des élections législatives.
01:13La démocratie a parlé
01:16et les Français ont placé le RN et ses alliés en tête
01:21et ont pratiquement effacé le bloc macroniste.
01:25Acclamations
01:2638 députés RN sont même élus ou réélus dès le premier tour,
01:31faisant tomber des figures politiques
01:33jusque-là bien ancrées dans leur territoire.
01:37A Saint-Amand-les-Eaux, dans le Nord,
01:40le député sortant Fabien Roussel, leader du Parti communiste,
01:43est ainsi battu de plus de 9 000 voix.
01:46Comme dans beaucoup de circonscriptions
01:48de notre département, le candidat du RN,
01:51en réalisant 50,3 % des voix,
01:55l'emporte dès le premier tour.
01:57Merci à vous.
01:58Applaudissements
02:00...
02:02Guillaume Florquin n'en revient pas.
02:05A 31 ans, il décroche cette circonscription du Nord,
02:08détenue par les communistes depuis plus de 60 ans.
02:11...
02:13Tu bosses tellement dans la région que tu mérites.
02:16Merci.
02:17Bien, bravo, camarade.
02:19Merci pour ton aide et pour tout ce que j'ai appris
02:22depuis 8 ans à vos côtés. C'est un chenier, en tout cas.
02:25D'y avoir délogé, quand même,
02:27le numéro 1 de ce qui règle du Parti communiste,
02:30c'était quand même quelque chose d'assez important.
02:33Il a perdu beaucoup de points à cause de son alliance
02:36avec Jean-Luc Mélenchon.
02:38Beaucoup de gens ont eu peur.
02:39A peine le temps de réaliser, dès le lendemain,
02:43Guillaume Florquin fait sa rentrée officielle.
02:48Ajustement de costume
02:51et retrouvaille avec ses jeunes collègues du Nord
02:54fraîchement élus.
02:55Alors, ça y est ?
02:57Ca y est, c'est la rentrée, premier jour à Paris.
02:59On va remplir tous les documents, c'est l'après-midi.
03:04Des petits nouveaux, encore inconnus des journalistes.
03:08C'est lui, avec la barbe, le gars ?
03:10Oui, c'est lui, la barbe.
03:11Qui sert la main au mec ?
03:12C'est celui-là.
03:13Lui, c'est Florquin, avec la barbe.
03:15Et c'est Sébastien Chenu,
03:18un poids lourd du parti et ancien vice-président de l'Assemblée,
03:21qui fait les présentations
03:23et confronte ses nouveaux poulains à la presse.
03:25Ici, s'il vous plaît.
03:27Ici, juste en face de vous.
03:30Encore une ici, s'il vous plaît.
03:32Vous n'avez pas peur d'arriver
03:33dans une Assemblée ingouvernable, sans majorité ?
03:37On verra dimanche.
03:38Personne ne peut prédire les résultats.
03:40On aura une majorité.
03:42Il faut trouver la technique pour se distancier des journalistes.
03:46Vous êtes un peu le chaperon, là, des nouveaux députés ?
03:50Rires
03:51Non, je suis le collègue.
03:53Je suis pas le chaperon, je suis le collègue, désormais.
03:56J'espère toujours l'ami.
03:58Et en tous les cas, plus le patron,
04:01mais le collègue.
04:03On est sur un pied d'égalité.
04:05Pas un chaperon, mais presque.
04:08La bataille du second tour commence à peine
04:12et le RN veut éviter tout dérapage
04:14des nouveaux élus dans les médias.
04:16C'est bon ?
04:17C'est bon ?
04:18Non.
04:20Oui.
04:21On garde les micros, hein, ouais.
04:23Attention, vous voulez les enlever.
04:25Vous voulez les enlever.
04:26Guillaume, tu te délaisses ?
04:28Non.
04:29Mes nouveaux collègues.
04:30M. Dufosset, M. Florequin,
04:32qui sont tous les deux des députés du Nord.
04:34Bonjour, madame.
04:35Guillaume Florequin suit le parcours d'accueil
04:38de chaque nouvel élu.
04:40On va avec le règlement de l'Assemblée, notamment.
04:45Remise des documents officiels
04:48et de l'écharpe du député.
04:50Le jeune élu découvre aussi l'hémicycle et ses règles.
04:54Quand vous êtes dans l'hémicycle,
04:56vous n'avez pas le droit de manger, de prendre des photos
04:59ni de téléphoner.
05:00Vous pouvez en prendre une si vous voulez.
05:02Quand c'est en séance, c'est avant tout une salle de travail.
05:06Donc, vous nous verrez monter très souvent
05:09car malheureusement, on a des députés qui ne respectent pas.
05:12De quels côtés ?
05:13Des deux côtés.
05:14Des deux côtés. De tous les côtés.
05:16L'extrême droite imagine déjà la nouvelle Assemblée.
05:22C'est ce qu'on disait.
05:24On va regarder les projections, puis après, on va...
05:26Et donc, dans un an, il peut y avoir une dissolution.
05:29Elle n'est plus adaptée à notre temps.
05:31On espère pas.
05:33Non, je pense qu'on peut avoir la majorité.
05:35Il y a une réserve de voix, quoi.
05:38La majorité absolue, à ce moment-là,
05:41est encore dans toutes les têtes.
05:43On attend le 2e tour dimanche.
05:45On a vraiment nos chances d'avoir la majorité absolue
05:48car il y a des réserves de voix.
05:50Quand le peuple vote, le peuple gagne.
05:52Mais la campagne de l'entre-deux-tours
05:54va prendre un autre chemin.
05:56Un renversement inattendu.
05:59Et c'est une très grosse surprise qui s'affiche sur vos écrans.
06:03Vous le voyez, le nouveau Front populaire
06:05de 72 à 192 siège dans la future Assemblée.
06:09Le Front républicain a fonctionné
06:11et la gauche arrive en tête du scrutin.
06:14A la surprise générale, c'est le nouveau Front populaire
06:18qui entre triomphant à l'Assemblée nationale.
06:20Je l'ai fait.
06:21C'est fou, c'est juste dingue.
06:24C'est juste dingue.
06:26J'ai du mal à écrire.
06:27En fait, les montagnes russes.
06:29Musique douce
06:31Le Parti socialiste a même doublé
06:34le nombre de ses députés par rapport à 2022.
06:37Les nouveaux sont mis en avant
06:39et les sortants respirent, soulagés.
06:42Musique douce
06:44...
06:48Il est où, Léopold ?
06:50Léopold.
06:51Arthur Delaporte a très peu dormi cette nuit-là.
06:54Tout juste réélu dans le Calvados,
06:57il retrouve son ancien bureau de l'Assemblée.
07:01C'est ici.
07:04Voilà.
07:05Il y a encore tous les cartons ?
07:07Oui, parce qu'on avait préparé soit la non-élection,
07:10soit le déménagement, et il va falloir déménager.
07:14Dix nouveaux groupes, dix nouvelles répartitions,
07:17une nouvelle configuration des bureaux.
07:19Le PS passe de 31 à 65 élus.
07:23Une soirée électorale bien différente
07:26de ce que le député réélu et ses militants avaient imaginé.
07:30Plus on se rapprochait de 20h, plus le RN baissait,
07:33et plus on était haut.
07:35On a commencé à se dire, mais le premier institut qui dit
07:39que le nouveau Front populaire peut être en tête,
07:42on se dit que c'est une erreur, il s'est trompé, celui-là.
07:45Si c'est nous qui sommes le bloc majoritaire
07:48dans le cadre du camp républicain,
07:50c'est à nous qu'il revient à la responsabilité
07:52de proposer un gouvernement.
07:54Quand je vois cette cour avec ces tentes,
07:57je revois tout ce rituel d'installation
07:59et le fait de devenir député, d'endosser le costume.
08:02On est accueillis par l'ensemble des huissiers
08:05qui sont là, qui attendent.
08:06On a un premier contact avec les journalistes
08:09et on plonge dans le bain.
08:10Là, il y a un bain un peu glaçant,
08:12on sait qu'on est passé pas loin du précipice.
08:15J'étais loin de m'imaginer que j'aurais de nouveau
08:18à faire ce rituel d'installation dans un contexte
08:20où on a failli avoir une extrême-droite majoritaire.
08:23Musique de suspens
08:25L'extrême-droite n'est pas majoritaire.
08:27Musique de suspens
08:29Mais en réalité, dans cette nouvelle assemblée,
08:32aucun groupe ne l'est.
08:33Musique de suspens
08:36...
08:39On se retrouve avec une assemblée avec trois blocs
08:42assez différents, mais de poids presque équivalents.
08:45Un bloc de gauche, le nouveau Front populaire,
08:47un bloc central avec le camp présidentiel
08:49et un bloc du RN et de ses alliés.
08:51C'est vrai que de savoir où va cette assemblée,
08:54qui va être élue, comment elle va gouverner,
08:57comment vont se passer les textes,
08:58les commissions, quelle ambiance il va y avoir,
09:01pour l'instant, c'est très difficile de prévoir.
09:04Bruits de vrombissement
09:06...
09:08Oh, le maroc !
09:10Elle est contente de vous voir.
09:12On est que des femmes, hein.
09:14Vous aurez remarqué que les femmes sont bien à l'heure.
09:18Rires
09:19Avec 72 députés,
09:21les Insoumis constituent le groupe le plus important
09:24du nouveau Front populaire.
09:26Et ils le font savoir.
09:28Salut !
09:30Cette nouvelle rentrée a un goût de victoire.
09:32J'en ai ras-le-bol des médias qui disent
09:35que c'est pas vraiment une victoire.
09:36Quand vous arrivez premier, vous l'appelez comment ?
09:39Oui, c'est une victoire politique.
09:41Est-ce qu'elle est suffisante pour pouvoir
09:44prendre tous les postes, gouverner le pays
09:46en claquant des doigts, etc. ?
09:48Non, ça va pas être une planète de santé,
09:50mais il faut quand même affirmer ça et assumer ça.
09:53Assumer la victoire, pour les quatre groupes du NFP,
09:56c'est surtout réussir à se mettre d'accord pour gouverner.
10:00Et ça ne va pas être simple.
10:02Nous sommes arrivés la première force de l'Assemblée nationale.
10:05Non seulement il y a la discussion sur les groupes,
10:08les responsabilités à l'Assemblée nationale,
10:10mais en parallèle, il y a aussi cette discussion
10:13au sein du nouveau Front populaire pour former un gouvernement,
10:17puisque la transition républicaine voudrait
10:19que le président Macron accepte notre proposition d'un gouvernement.
10:25Signe déjà que l'Union est fragile.
10:28Cette année, pas de photos de groupes communes
10:31comme en 2022 avec la NUPES.
10:35Les Insoumis posent seuls au pied du Palais Bourbon.
10:40Et il y en a un qui n'est pas sur la photo, cette fois,
10:43mais qui compte bien faire entendre sa voix.
10:45Jean-Luc Mélenchon, il n'est plus député,
10:48mais en ce mardi de rentrée, il s'invite à l'Assemblée
10:52et à la première réunion du groupe des Insoumis.
10:54Viens là, toi !
10:56Rires
10:57On a dit dans un meeting qu'on était fiers d'avoir un fichier SDO.
11:01Rires
11:03Ca fait gagner l'élection, du coup.
11:05Ah oui ? Ca t'a pas envie. Bravo.
11:07Monsieur Mélenchon, arrêtez de bordéliser la réunion,
11:10s'il vous plaît.
11:11...
11:14Merci à vous. On attend juste la presse sorte.
11:18Au même moment, un autre poids lourd de la gauche
11:21traverse la Cour d'honneur.
11:23L'ancien président de la République, François Hollande,
11:26retrouve son siège de député socialiste,
11:29la première fois.
11:30C'était en 1988.
11:33...
11:34Tout a changé. François est là. Il ne pleut pas.
11:37Rires
11:39Applaudissements
11:41...
11:46A peine le temps de rentrer,
11:49averses, orages s'abattent sur le Palais-Bourbon.
11:53Le ciel s'assombrit au-dessus de la tête des députés.
11:57Peut-être un mauvais présage.
11:59Dans l'ancienne majorité,
12:01les élus, ensemble pour la République,
12:04ne sont plus qu'une centaine à l'issue des législatives
12:07et arrivent en ordre dispersé.
12:09Je suis très heureuse d'être là.
12:11J'étais dans une circonscription.
12:13Ca ne paraissait pas gagné d'avance.
12:15J'ai écouté avec intérêt les pronostics.
12:18Je suis d'autant plus fière d'être là.
12:21Personne n'a gagné.
12:22Nous avons perdu, nous devons le dire,
12:24nous avons perdu 100 députés.
12:26Le RN en a gagné, il faut le reconnaître,
12:28mais beaucoup moins que ce qu'ils espéraient.
12:31Pour l'extrême droite, le grand soir n'a pas eu lieu.
12:35Le second tour laisse un goût amer.
12:38Les sourires sont retombés.
12:40De retour à l'Assemblée,
12:41Guillaume Florequin et ses collègues accusent le coup.
12:44Pour l'instant, il n'y a pas de majorité absolue pour personne.
12:49On attend, comme tous les Français, ce qui va se passer.
12:52Qui sera Premier ministre, quelles politiques, etc.
12:55Le groupe a fortement augmenté.
12:57Il y a eu des nouvelles alliances.
12:59La prochaine fois, on va gagner. C'est une question de temps.
13:03Je suis tellement content qu'il ait battu l'autre faux-cul.
13:06Ce faux-cul de Roussel qu'on a battu, c'est bien fait.
13:09Il a raconté que des conneries à tout le monde.
13:12Nous sommes majoritaires en voix.
13:14Les magouilles et les tripatouillages
13:16ont utilisé, malheureusement,
13:18la Ve République et le scrutin majoritaire
13:21pour détourner les Français de ce qu'ils voulaient.
13:24Maintenant, on se retrouve avec une chambre introuvable
13:27et un pays qui, pour la première fois,
13:29ne sait pas par qui être gouverné.
13:31Vous êtes plus nombreux qu'avant,
13:33mais moins nombreux qu'espéré.
13:35C'est une victoire ou une déception ?
13:37C'est une victoire différée.
13:39Applaudissements
13:40Les députés RN passent certes de 88 à 126 élus,
13:44143 avec leurs alliés siotistes,
13:47mais sans majorité absolue,
13:49comment occuper cette 3e place ?
13:52Ils vont quand même peser dans cette Assemblée.
13:55Ce sera le 3e bloc, ici, au Palais-Bourbon.
13:58Il y a fort à parier qu'ils vont faire figure d'arbitre.
14:01Et puis, ils veulent cultiver leur stature
14:04de parti responsable.
14:06Les ténors du RN ont dit aux députés
14:09qu'il faut asseoir notre crédibilité pour l'avenir.
14:12C'est à ça que ça va servir,
14:14même si on a moins de députés que prévu.
14:18Stoppés aux portes du pouvoir,
14:20une nouvelle fois Marine Le Pen
14:22et ses troupes se heurtent au plafond de verre.
14:25Les troupes d'Emmanuel Macron ont expliqué
14:28qu'il fallait absolument, pour contrer le RN,
14:31voter pour la coalition,
14:33qu'il n'y avait aucune chance
14:35pour que l'extrême-gauche arrive en tête.
14:38Pour l'instant, tout le monde veut être Premier ministre.
14:42Donc le moindre type qui voit de la lumière
14:45demande à être Premier ministre.
14:47Ah, enfin !
14:49C'est lui qui mérite d'être Premier ministre.
14:59Jordan Bardella ne sera pas Premier ministre.
15:02C'est à peu près la seule chose de sûre,
15:04car pour le reste, les tractations
15:06pour proposer un nom pour Matignon
15:08s'enlisent de jour en jour à gauche.
15:14On a quelques jours.
15:15La preuve, c'est qu'on n'est pas très prêts.
15:18On va s'y mettre.
15:19Le Nouveau Front pour Populaire
15:21prendra ses responsabilités
15:23et fera une proposition de gouvernement
15:25et de Premier ministre très rapidement.
15:27Dans les couloirs, il se dit qu'Olivier Faure se tient prêt.
15:31En fin de semaine,
15:32Huguette Mélo, présidente de la région de La Réunion,
15:35est pressentie avant d'être rejetée
15:37par les socialistes.
15:39Puis Laurence Toubiana, diplomate et économiste,
15:43rejetée, elle, par les Insoumis.
15:45Des noms qui défilent, une garde des nerfs,
15:48mais aucune fumée blanche.
15:50Il n'y a pas le feu au lac.
15:52Les décisions précipitées comme la dissolution,
15:55on a vu les conséquences.
15:57On ne va pas inventer quelque chose
15:59qui va se fracasser au bout de 3 semaines.
16:01En coulisses, cette course contre la montre
16:04fissure déjà l'union de la gauche.
16:06Personne ne veut être accusé d'être celui
16:08qui a stoppé cette union, qui a quitté la table.
16:11Personne ne veut ça, ce nouveau front populaire.
16:14Il existe à un instant T des législatives.
16:16Au lendemain des législatives,
16:18on se retrouve plus dans une logique de chacun pour soi,
16:21de quel est mon intérêt, etc.
16:23Le brouillard politique s'intensifie.
16:25Le président de la République enjoint les partis
16:28à trouver une majorité et le match politique
16:31se recentre à l'Assemblée.
16:33Quelles seront les alliances ?
16:36Pendant que la gauche patine,
16:38en coulisses, la majorité présidentielle
16:40s'engouffre dans la brèche
16:42pour nouer les ententes sur sa droite.
16:44On a besoin de stabilité.
16:46Cette stabilité, c'est d'arriver à créer une alliance
16:49qui aille au-delà des blocs qui sont aujourd'hui un peu figés.
16:53Vous discutez avec les Républicains ?
16:56On discute avec des parlementaires,
16:58qui soient députés LR, parfois aussi députés socialistes,
17:01divers gauches, divers droits qui ont été élus,
17:04qui ne sont rattachés à aucun parti politique.
17:07Mais l'alliance a ses limites et ses lignes rouges.
17:11Nous allons travailler à la construction d'une alliance
17:14dans les semaines qui viennent.
17:16Mais ni avec la France insoumise
17:18ni avec le RN.
17:20D'ailleurs, à droite,
17:22l'accord d'Éric Ciotti avec le RN
17:25a eu raison du groupe parlementaire Les Républicains.
17:29Sur les marches de l'Assemblée, ce jour-là,
17:32les députés de droite opposés à cette alliance
17:35se rassemblent désormais derrière un nouveau président,
17:38Laurent Wauquiez.
17:39Nous devons tout rebâtir et tout reconstruire.
17:42Et c'est ce à quoi nous allons nous employer
17:45avec la création d'un nouveau groupe politique
17:48qui s'appellera la droite républicaine.
17:50Avec un travail que nous allons mener dans les jours prochains
17:53pour élaborer un pacte législatif
17:55autour de propositions de loi
17:57qui seront mises sur la table à l'Assemblée nationale
18:00pour répondre aux problèmes du pays sans attendre.
18:03Ce pacte législatif, qu'est-ce qu'il comprend ?
18:06Est-ce qu'il y a une non-agression vis-à-vis de Macron ?
18:09C'est ce genre d'alliance qui pourrait peut-être fonctionner
18:12et faire en sorte qu'il y ait une majorité relative
18:15et que la majorité relative ne soit pas à gauche
18:18mais soit grâce à cette alliance
18:20entre le camp présidentiel et la droite républicaine
18:23de Laurent Wauquiez.
18:25Une folle semaine se termine au Palais-Bourbon.
18:31Celle qui s'ouvre sera décisive.
18:33Les députés vont voter pour les postes clés de l'Assemblée nationale,
18:37la présidence et les vice-présidences,
18:39la question mais aussi la puissante commission des finances.
18:43Et la digue entière N continue.
18:46Nous devons construire une digue étanche
18:49et empêcher le Rassemblement national
18:51d'accéder à des positions de pouvoir
18:53au sein de notre institution.
18:56Demander à faire barrage à des élus, à des députés,
18:59donc faire barrage à des Français,
19:01car derrière nous, il y a 10 millions d'électeurs.
19:04Nous sommes la 1re force politique au sein de l'Assemblée.
19:07Là, c'est anti-démocratique, là, c'est anti-républicain.
19:10La prochaine étape cruciale se joue deux jours après
19:13avec la présidence de l'Assemblée nationale.
19:16La gauche, après avoir fait chou blanc sur le Premier ministre,
19:20va tenter une candidature commune au perchoir,
19:23un nom qui pourrait rassembler.
19:26Les députés du nouveau Front populaire
19:28ont décidé de me désigner comme candidat
19:30à la présidence de l'Assemblée nationale.
19:32Quel que soit le gouvernement qui sera nommé,
19:34je serai le garant de la séparation des pouvoirs
19:36et d'une Assemblée renforcée et respectée
19:38dans ses prérogatives.
19:39Une Assemblée au service du renouveau démocratique
19:42dont notre pays a besoin.
19:44A tant besoin ! C'est pas mal ?
19:46C'est bon, on envoie la sauce ?
19:48On avançait dans un tunnel
19:50sans trop savoir ce qu'il y avait à la sortie.
19:53Puis, à un certain moment, on peut voir une petite lumière.
19:56Et cette lumière, c'est peut-être demain
19:58l'élection du président de l'Assemblée.
20:01André Chassaigne, communiste député depuis 22 ans,
20:05voilà le joker de la gauche.
20:07Au Palais Bourbon, c'est le jour J.
20:15Les 577 députés se réunissent pour la première fois en séance.
20:206 candidats se présentent au perchoir.
20:25André Chassaigne fera face à Yael Brounpivet,
20:28la présidente sortante,
20:30Naïma Moutchou, du Parti horizon,
20:33Charles de Courson, pour le groupe Liott,
20:36Philippe Juvin, de la droite républicaine
20:39et Sébastien Chenu, du Rassemblement national.
20:51Pour être élu dès le premier tour,
20:53les candidats doivent recueillir la majorité des votes exprimés,
20:57soit 285 voix.
21:06Voici le résultat du scrutin pour l'élection du président
21:10ou de la présidente de l'Assemblée nationale.
21:13M. André Chassaigne, 200 voix.
21:17André Chassaigne arrive largement en tête,
21:21insuffisant encore pour prétendre au perchoir.
21:25Pour le deuxième tour,
21:27Naïma Moutchou et Philippe Juvin se retirent.
21:30A qui profiteront ces 86 voix ?
21:33En coulisses, les négociations s'intensifient.
21:36Des postes-clés pour la droite
21:38en échange de voix pour Yael Brounpivet.
21:41A l'issue du deuxième tour,
21:43la présidente sortante rattrape son retard,
21:46mais toujours pas d'élu.
21:48Charles de Courson décide de se retirer.
21:51C'est là que va se jouer le scrutin.
21:55Un troisième tour sous haute tension,
21:58mais que feront les 12 députés
22:00qui ont voté pour Charles de Courson,
22:03lui qui a décidé de se désister ?
22:05Un scénario complètement fou,
22:07et au bout de 6 heures et 3 tours,
22:10Yael Brounpivet est réélu sur le fil.
22:15Ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages,
22:18je la proclame présidente de l'Assemblée nationale
22:21et je l'invite à prendre place au fauteuil présidentiel.
22:2517 voix d'écart seulement
22:27entre Yael Brounpivet et André Chassaigne.
22:33Que certains, et je parle des Républicains,
22:36après avoir participé
22:38à cette combinaison qui a permis de ne rien changer,
22:42alors que le peuple attendait que ça change,
22:45que certains se déclarent aujourd'hui
22:48dans l'opposition de l'Assemblée nationale,
22:51non seulement c'est malsain,
22:53mais je dirais que c'est nauséabond.
22:56Yael Brounpivet a sauvé sa place au perchoir,
22:59mais elle va devoir gérer
23:01une assemblée plus éclatée que jamais.
23:04Il y a désormais 11 groupes politiques au Palais Bourbon,
23:08un record depuis 1958.
23:16Le lendemain, les députés doivent attribuer
23:19les 21 postes clés au bureau,
23:21l'instance qui régit l'avis et les débats à l'Assemblée.
23:26C'est l'affluence.
23:28Les 577 élus sont presque tous là.
23:33Ce qui n'est souvent qu'une formalité
23:35va tourner aux casse-têtes
23:37dans cet hémicycle très morcelé et sans majorité claire.
23:41L'ordre du jour appelle la nomination des 6 vice-présidents,
23:45des 3 casters et des 12 secrétaires de l'Assemblée nationale.
23:50Pour chaque élection, les candidats doivent obtenir
23:53la majorité absolue au 1er ou au 2e tour,
23:56sinon être en tête au 3e tour.
24:00Le jour le plus long commence par un faux départ.
24:05A l'issue du dépouillement,
24:07il est apparu que 10 enveloppes en trop
24:10avaient été déposées dans les urnes.
24:13Votes annulées, il faut recommencer.
24:16Est-ce une fraude ? Une erreur ? Rien n'est clair.
24:20Députés et journalistes sont consternés.
24:23Au fil des heures et des scrutins,
24:26la fatigue aidant, la température monte.
24:29Deux députés, Modem et Eren, en viennent presque aux mains.
24:33Vas-y, essaye de dire ce que tu viens de dire.
24:36Essaie de dire ce que tu viens de dire.
24:39Essaie de dire ce que tu viens de dire.
24:42L'ambiance est bien meilleure
24:44entre le camp présidentiel et Laurent Wauquiez.
24:47Pour avoir soutenu Yael Brounpivet au perchoir,
24:50la droite obtient l'élection de 2 vice-présidentes
24:54et une place à la question.
24:56Mais peu avant minuit, l'ERN décide de se retirer du jeu.
25:00Il existe un accord qui a été passé
25:03entre Ensemble et LR pour accorder aux LR,
25:07évidemment, contre quelques contreparties,
25:10vous l'imaginez bien,
25:12les postes qui étaient dévolus au Rassemblement national.
25:16Tout ceci est un scandale.
25:18Le règlement de l'Assemblée nationale dit
25:21que le bureau doit représenter
25:23l'ensemble des forces politiques de l'hémicycle.
25:26La 1re force politique de l'hémicycle,
25:30inutile de vous dire qu'on ne va peut-être pas rester
25:33jusqu'à 4h du matin.
25:35A 4h du matin, nouveau coup de théâtre.
25:38Le camp présidentiel se démobilise,
25:40ce qui permet aux NFP d'obtenir 12 postes sur 22 au bureau.
25:47Nous obtenons la majorité des postes
25:49au bureau de l'Assemblée nationale,
25:51qui est la démonstration que le nouveau Front populaire
25:54est le pôle le plus grand de l'Assemblée nationale
25:57et le pôle majoritaire dans l'hémicycle,
25:59et que donc, si Emmanuel Macron revient à la région
26:02et retrouve le goût de la démocratie,
26:05il doit donner et nommer un 1er ou une 1re ministre
26:08du nouveau Front populaire.
26:10Par ailleurs, Eric Coquerel sauve de peu son poste.
26:13Les Insoumis parviennent donc à conserver la présidence
26:16de la prestigieuse Commission des finances.
26:19En revanche, 6 des 8 commissions permanentes
26:22restent aux mains du camp présidentiel.
26:25Malgré ses 126 députés,
26:27l'ERN est le grand absent des postes-clés,
26:30contrairement à 2022.
26:32Cette période postélectorale,
26:34avec ses soutiens de circonstances,
26:37ses victoires inédites et ses défaites imprévues,
26:40présage d'une Assemblée
26:42qui aura des difficultés à fonctionner sereinement.

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