7 MINUTES POUR COMPRENDRE - JO 2024: à J-1 de la cérémonie d'ouverture, un déploiement sécuritaire inédit

  • il y a 3 mois
Un dispositif de sécurité hors normes a été mis en places pour ces JO Paris 2024. 45.000 policiers et gendarmes couvriront le périmètre autour de la Seine, accompagnés par des agents de sécurité privée, l'armée ainsi que des forces étrangères. Un périmètre aérien de 150 km sera également fermé. Les transports seront également impactés et une partie du périphérique devrait être fermée ce vendredi.

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Transcription
00:00Avec nous pour en parler Maxime Brandstetter, journaliste police-justice à BFMTV, Bernard Sananès, président de l'institut du sondage ELAB.
00:12On évoquera notamment ce que pensent les Français d'une éventuelle menace terroriste et puis également à distance Antoine Boitel qui est auteur du livre Le calvaire sécuritaire.
00:20Maxime, je me tourne vers vous. On évoquait tout à l'heure ces chiffres qui sont plutôt bons apparemment pour Paris en termes de sécurité.
00:27Comme quoi on imagine que le fait qu'il y ait beaucoup de policiers sur le terrain, quelques militaires aussi, ça sert à quelque chose.
00:33Effectivement, les chiffres sont plutôt bons. Les chiffres que l'on a pour l'instant, il faut expliquer, c'est les chiffres qui reprennent la délinquance depuis janvier.
00:41Et c'est vrai que quand on regarde la délinquance de janvier à juillet, il y a plusieurs indicateurs qui baissent, que ce soit dans les transports en commun, on a moins 11,2% de faits.
00:51Il y a les cambriolages qui baissent, il y a les violences physiques qui baissent. Tout ça baisse depuis janvier.
00:55Après, effectivement, on attend encore les chiffres qui devraient paraître bientôt, probablement dans la journée, l'effet JO.
01:02C'est-à-dire, depuis le 1er juillet, on n'a pas encore ces chiffres-là, mais on a plusieurs sources.
01:07On a notamment la préfecture de police de Paris, par la voix de sa porte-parole, qui nous a dit qu'il y a effectivement un effet JO qui est sans doute lié au fait qu'on voit beaucoup aujourd'hui de policiers et de gendarmes dans Paris.
01:18On leur appelle les chiffres, il y aura 35 000 policiers et gendarmes mobilisés sur les JO en moyenne par jour, 45 000 au plus fort.
01:24Ils sont dans la rue, forcément, ça a un effet, sûrement un effet de baisse.
01:28Après, il va peut-être falloir regarder un petit peu dans le détail qu'est-ce qui baisse, qu'est-ce qui se passe exactement, et ça, on en saura un peu plus bientôt.
01:34On parle de défis sécuritaires, mais concrètement, c'est quoi les menaces qui pèsent sur les JO ?
01:39Il n'y a pas que la menace terroriste, il y a d'autres choses. Le spectre, il est assez large, en fait, Maxime.
01:43C'est vrai qu'on parle beaucoup de la menace terroriste, mais vous avez raison de le dire, il n'y a pas que ça.
01:47Il y a l'ingérence. On le voit aussi récemment, on a interpellé une personne d'origine russe qui menaçait de faire une attaque d'ingérence.
01:55Des ingérences qui peuvent passer aussi par des cyberattaques. On craint aussi des cyberattaques.
01:59On a vu les expériences des précédentes JO, il y a eu énormément de cyberattaques.
02:03Ça peut attaquer un chronomètre, faire planter un serveur, etc. Tout ça, c'est possible.
02:09Et puis, il y a aussi, bien sûr, toute la petite délinquance.
02:11Par exemple, je vous donne un exemple, les aéroports. Ils doivent connaître, normalement, une affluence record cet été
02:17parce qu'il y a tous les supporters qui vont arriver pour les JO.
02:20On sait que les aéroports, c'est aussi le lieu où il y a des vols à la tire, où il y a des choses comme ça.
02:24C'est aussi cette petite délinquance que les autorités veulent absolument éviter pour éviter d'entacher l'image de Paris, de la France et des JO.
02:32Antoine Boitel, qu'est-ce qui a été le plus dur pour les autorités ?
02:34On imagine qu'on parle de défis sécuritaires, mais c'est aussi un défi de ressources humaines, d'organisation,
02:39de mettre tous ces hommes et femmes sur le terrain.
02:43Oui, bonjour. Ça a été une longue négociation pour, tout simplement, déjà faire admettre aux syndicats de police
02:50que les policiers n'auraient pas de congés pendant tout l'été.
02:54Donc ça, ça a été une petite bataille en amont qui a duré au moins un an et demi, à ma connaissance.
02:59Par ailleurs, évidemment, il fallait que tous ces fonctionnaires et ces gendarmes soient à 100 % prêts
03:06pour tenir des points fixes toute la journée, notamment aux abords du dispositif sécuritaire qui est quand même XXL.
03:14Et puis, ils doivent composer en continuum aussi avec 20 000 effectifs de sécurité privée, la police municipale de Paris
03:22et puis au moins une dizaine de milliers de militaires, notamment sur l'opération Vigipirate.
03:27Évidemment, vous l'avez montré sur votre antenne, mais les entraînements aussi ont été très poussés
03:33pour la brigade fluviale, pour les tireurs embarqués dans des hélicoptères, les snipers.
03:39Et puis, on le sait, le ministère a travaillé aussi en amont sur les sous-sols parisiens
03:44qui ont été cadenassés très en amont de la cérémonie sur la scène.
03:50Cédric Paulin, qui est le secrétaire général du groupement des entreprises de sécurité, nous a rejoint également.
03:55C'est vrai qu'évidemment, vos hommes et femmes qui travaillent à l'entrée parfois des stades, etc.,
04:00ils ne comptent pas pour des pommes. Vous êtes extrêmement nombreux.
04:03Vous aussi, vous avez dû recruter 50 000 personnes en un temps record. Comment vous avez fait ?
04:07Bonjour. Alors, ce n'est pas 50 000 personnes qui ont été recrutées.
04:1250 000 personnes, c'est les effectifs sur la plate-forme française.
04:16Donc, pour les effectifs nécessaires pour les Jeux olympiques, comme l'a dit mon interlocuteur précédent,
04:24c'est 20 000 à 22 000 personnes qui vont être mobilisées sur les 15 jours.
04:30Donc, le défi en la matière, puisqu'on ne peut pas déplacer les effectifs d'un client sur un autre,
04:37a effectivement été d'élargir le bivier, de faire de la formation et du recrutement depuis maintenant un an et demi
04:45pour réussir à atteindre ce chiffre.
04:47Et vous êtes sûr que tout le monde sera là ? Parce qu'il y avait une crainte, comme on l'appelle dans votre milieu, de no-show.
04:51C'est-à-dire que les gens, au final, ne viennent pas travailler.
04:54Alors, c'est une crainte qui existe, qui est connue de la part des entreprises qui sont dans l'événementiel.
05:00Et cette difficulté, elle est palliée par le fait d'avoir des personnes supplémentaires,
05:06d'avoir des dispositifs de réserve, d'avoir des lots, ce qu'on appelle des lots multi-attributaires avec Paris 2024,
05:13c'est-à-dire de pouvoir remplacer au pied levé des agents qui ne viendraient pas.
05:18Mais il faut savoir que d'ores et déjà, maintenant, depuis plusieurs semaines, le dispositif monte en puissance.
05:24Et donc, on a pu observer qu'il n'y avait pas de no-show qui soit problématique jusqu'à maintenant.
05:30Bernard, on se dit que c'est difficile d'en faire plus quand même, quand on voit ce déploiement des forces.
05:35Mais les Français restent inquiets. 6 Français sur 10 s'inquiètent quand même de la menace terroriste.
05:39Oui, alors ça fait plusieurs années en France qu'on en vit et qu'on a malheureusement appris à vivre avec cette menace terroriste.
05:44Donc, 6 Français sur 10 qui sont inquiets, 17% très inquiets. C'est un chiffre important. Je note quand même qu'il est moins élevé.
05:51C'est une mesure que l'on suit régulièrement, que des chiffres qui ont pu atteindre 75-80% de Français inquiets.
05:58Deux raisons, à mon avis, à cela. La première a été évoquée. C'est le déploiement visible, notamment en Île-de-France, des forces de l'ordre.
06:04Déploiement massif qui est un élément à la fois de dissuasion et de réassurance pour les Français.
06:10Et le second, c'est qu'il y a eu dans les dernières semaines beaucoup de récits d'attentats ou de tentatives de mise en danger qui ont été déjoués.
06:18Les forces de police l'ont expliqué. Donc, je pense que ça a conforté un tout petit peu ce sentiment.
06:23Bien sûr que le risque zéro n'existe pas. Les Français le savent. Mais que toutes les mesures, en tout cas, semblent avoir été prises. En tout cas, on l'espère.
06:30Merci Bernard pour toutes ces précisions. Merci aussi à nos autres invités d'avoir été avec nous ce matin.

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