• il y a 15 ans
   Un homme qui se retourne dans son lit retourne en même temps les images du problème qui l’occupe : il change de position, déplie un bras, replie ou allonge les jambes pour remettre ses idées en place — toute la gymnastique des images de Tape Bibi! Chorégraphie des images, qui se meuvent comme des corps, et mise en corps des pensées. Les corps virtuels et les images mentales virtuelles font peut-être un monde, ce monde n'est pas un monde virtuel.



    Tape Bibi! est une fiction philosophique autant qu'une « expérience » de pensée. Si les technologies du virtuel étaient capables de scanner, c'est-à-dire de « voir » les images mentales à l'intérieur de mon cerveau et de les afficher sur un écran — pour autant pourriez-vous voir mes pensées, pourriez-vous (sa)voir ce que je pense ?


 
    Tape Bibi! s’amuse de l'illusion naïve du virtuel, de ces représentations d’un cerveau capable de penser à la place du sujet (du corps) et prêt virtuellement à nous faire son cinéma. Et imagine ce problème qui fournit la matière de son épreuve: à quelle condition pourrait-on suivre une pensée en mouvement à partir du « fil(m) » de ces images comme si le cerveau pensait c’est-à-dire comme s’il était capable de se retourner dans un lit ?



    On reconnaîtra (ou pas) les images du Jardin des délices (Xè siècle) et ses chaudrons où mijotent les juifs, les images des femmes brandissant pendant l’Intifada les portraits des emprisonnés, les images des soldats américains déménageant les tableaux du trésor de guerre de Goering, etc.
   Cette expérience de pensée prend la forme d'un dialogue virtuel entre les trois religions dites révélées.

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