Jean-Baptiste Giraud, directeur pédagogique de l'institut libre du journalisme nous présente, en direct sur CNEWS, son édito éco : «Une taxe mondiale anti-riches ?»
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00:00Et vous serez sans doute ravis d'apprendre que ce projet de taxer les super-riches est
00:04une victoire française, les JO se jouent un petit peu partout, puisque la France faisait
00:09partie des cinq nations qui portaient ce dossier lors de la réunion des ministres des finances
00:14du G20 à Rio de Janeiro, mais rendons quand même à César ce qui est à César, ou plutôt
00:20à Lula ce qui est à Lula, puisque c'est le très à gauche président brésilien à
00:24Lula qui accueillait ce G20, qui a porté ce dossier de taxer les super-riches à bout
00:31de bras, évidemment, il flattait grâce à cela son électorat, il était allié pour
00:35la circonstance avec le ministre socialiste espagnol de l'économie et des finances,
00:39aux côtés des représentants de l'Afrique du Sud, dirigés par la aussi très à gauche
00:45ANC.
00:46Et donc, au milieu de cet attelage politique parfaitement cohérent de ministres et de
00:51présidents de gauche, on trouve notre Bruno Le Maire national, si devant, ministre des
00:56finances démissionnaire français, et qui voici, ces temps, était candidat à l'investiture
01:02des Républicains, parti de droite dont il était membre.
01:05Autant dire que Bruno Le Maire a fait comme s'il y avait déjà un premier ministre du
01:09nouveau front populaire à Matignon, en portant ce projet de taxer les super-riches au niveau
01:14mondial.
01:15Quand on nous dit qu'Emmanuel Macron regarde vers sa droite pour constituer un nouveau
01:18gouvernement, et bien ce n'est pas ce qui s'est passé à Rio de Janeiro en tout cas.
01:23Cela dit, tout ça reste un vague projet pour le moment, il n'y a rien de concret.
01:27Oui, et devinez à cause de qui ? Le G20 et Lula ont dû se contenter d'une simple déclaration
01:34d'intention de taxer les super-riches et non pas d'un projet concret de taxe mondial.
01:39Et bien c'est à cause des Américains.
01:42Et qui dirige les Etats-Unis actuellement ? Et bien c'est toujours Joe Biden.
01:45Et Joe Biden est classé où ?
01:47Et bien Joe Biden est classé à gauche de l'échiquier politique.
01:50Donc, ce sont les démocrates de gauche qui ont coupé court aux rêves d'impôt mondial
01:55portés par le président de gauche Lula, rêve de taxe mondial qui fait aussi rêver,
02:01je cite au hasard Jean-Luc Mélenchon bien sûr, mais aussi Jacques Attali qu'on a vu
02:05encore récemment s'exprimer sur les réseaux sociaux sur d'autres sujets.
02:09Donc, les équipes de Joe Biden disent que la fiscalité ce n'est pas un sujet international.
02:16Ce n'est pas un sujet qui se règle au niveau du G20.
02:19C'est une affaire interne, je cite très précisément.
02:23C'est assez drôle quand on sait que les Américains sont quand même les spécialistes
02:28mondiaux de la taxation, au sens que n'importe quel Américain où qu'il se trouve dans le monde
02:34doit continuer à payer ses impôts dans son pays.
02:38Vous savez, lorsque vous êtes à la banque, on vous demande de remplir des documents
02:42pour l'IRS, l'Internat Revenu Service, pour s'assurer que vous n'êtes pas Américain
02:48et que vous ne devez pas payer des impôts aux Américains.
02:50Donc, ce projet, comme vous l'avez compris, est morné à cause de Joe Biden.
02:54Mais si je comprends bien, rien n'empêche les membres du G20 individuellement
02:58de mettre en place cette taxe sur les super-riches.
03:01Évidemment, et avec les conséquences que l'on connaît à ce genre de taxes
03:05et qui ont déjà fait de gros dégâts en France.
03:07Souvenez-vous, en 2012, un certain François Hollande, ministre socialiste,
03:12enfin plutôt président socialiste, avait voulu taxer jusqu'à 85%
03:17les plus-values réalisées par les patrons de start-up et leurs associés,
03:20donc les patrons de ce qu'on appelle aujourd'hui les fameuses licornes.
03:23Eh bien, il s'est pris en pleine figure une bronca de ces entrepreneurs français
03:28avec le mouvement des pigeons, c'était en France il y a donc 14 ans.
03:32Et une partie des mesures fiscales envisagées avait été finalement abrogée
03:36car la machine à investir en France s'était brutalement grippée.
03:40Il n'en reste pas moins que dans une économie mondialisée
03:42où les capitaux circulent totalement librement,
03:45il est très facile pour les ultra-riches, les super-riches, appelons-les comme on veut,
03:50de placer leur argent dans les pays les plus avantageux pour fiscalement
03:54et devenez, pour les Européens où c'est avantageux, de s'installer.
03:58Eh bien, ce n'est pas très loin, il suffit de prendre un avion ou accessoirement un bateau.
04:03Il suffit d'aller par exemple en Irlande.
04:05Ce n'est pas un hasard si en Irlande il y a Ryanair, ce n'est pas un hasard.
04:09Si en Irlande, on trouve aussi Apple qui a placé toutes ses activités européennes dans ce pays
04:14avant de vouloir taxer les super-riches un peu partout dans le monde.
04:18Il faudrait d'abord peut-être envisager, uniformiser,
04:23il faudrait uniformiser la taxation des revenus et les impôts un peu partout en Europe.