Venezula / Manifestations : 3 morts, 44 blessés

  • il y a 3 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Thierry Cabanes et ses invités débattent de la réélection de Nicolas Maduro au Venezuela et des nombreuses manifestations en contestation.
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Transcription
00:00Les amis, je voudrais qu'on termine ce punchline été en faisant un petit pas de côté, en évoquant l'international et notamment la situation au Vénézuéla, la situation ce temps, il y a eu des élections avec un troisième mandat du président Nicolas Maduro.
00:16Mais le moins qu'on puisse dire c'est que ce troisième mandat a mis le feu au pays.
00:22On voit tout ça avec un sujet de fixe pérolase et on en parle évidemment parce que c'est important de regarder ce qui se passe à côté de chez nous et à l'étranger.
00:32Des affrontements contre les forces de l'ordre et un bilan d'un mort.
00:38Au Vénézuéla, la réélection très controversée de Nicolas Maduro entraîne la protestation de milliers d'habitants qui contestent les résultats.
00:49Toute la population est en colère, nous ne sommes pas d'accord avec les résultats parce qu'ils ne sont pas ce qu'ils devraient être.
00:55C'est une fraude, je pense que c'est une fraude.
00:59Protestation aussi au sein de la communauté internationale qui réclame une vérification du dépouillement.
01:06Il existe un énorme consensus international qui va du Chili à l'Allemagne, du Brésil aux États-Unis exigeant la transparence, le fair play.
01:17Les forces armées vénézuéliennes ont affirmé leur loyauté absolue au président Nicolas Maduro qui compte bien assurer ses fonctions jusqu'en 2031.
01:27C'est terrible ce qui se passe au Vénézuéla. J'avais comme invité dans Domininews Nelson Castellano qui est l'ancien consul du Vénézuéla à Paris.
01:37Écoutez-le parce que pour lui il n'y a pas l'ombre d'une ambiguïté. La fraude est avérée, on l'écoute.
01:45Nicolas Maduro n'a pas été rélu. Simplement ils ont commis une énorme fraude qui a été annoncée.
01:51La fraude avait commencé avant. On ne fraude pas au dernier jour.
01:55On fraude quand on inhabilite un candidat, on fraude quand on empêche les gens de s'inscrire,
02:01on fraude quand on lance les électeurs d'un centre ou de l'autre, même des pays.
02:07C'est une fraude continue mais qui s'est concrétisée hier avec l'annonce simplement d'un résultat qui n'est pas réel.
02:15Erwann Barilho, que vous inspire la situation au Vénézuéla ? C'était attendu.
02:20C'est une situation qui est explosive évidemment puisqu'on a deux camps qui sont prêts à aller jusqu'au bout et les enjeux sont extrêmement importants.
02:28Il y a d'un côté le candidat héritier du chavisme qui n'a pas envie ni l'intention de lâcher le pouvoir.
02:38On se souvient de Juan Guaido, son ancien opposant qui avait failli susciter des élections anticipées si ça n'avait pas eu lieu.
02:47Donc il ira jusqu'au bout et de l'autre on a un candidat soutenu par les États-Unis et par le camp d'en face.
02:55On pourrait dire qu'il y a une nouvelle guerre froide qui est en train de se reformer.
02:59Et on voit que les seuls pays aujourd'hui qui ont reconnu l'élection de Maduro, c'est la Chine, la Russie, une partie de leurs alliés.
03:09Finalement, le cas du Vénézuéla cristallise ce nouveau rideau de fer qui s'est réabattu à nouveau sur le monde.
03:19On a d'un côté l'Ouest et le Sud global avec une partie des anciens pays de l'Est.
03:25Je vous donne la parole après Georges Fenechka.
03:27Deux points. Le premier point, qu'est-ce qui est en cause dans cette affaire-là ?
03:32Les États-Unis, séculairement, en tout cas depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, ont une seule politique.
03:38Au extérieur, c'est la politique de l'énergie. Les plus importantes réserves de pétrole au monde sont au Vénézuéla.
03:45Et puis un deuxième point sur M. Maduro et l'aide où il vient, le chavisme.
03:50Vous savez ce que la gauche, la France, les filles, etc. nous disent à propos de la lutte contre le crime ?
03:57Ils disent qu'il faut faire du social.
03:59Qui a fait le plus de social au monde pour essayer de résorber le crime ?
04:04Le Vénézuéla de M. Chavez.
04:06Ils ont dépensé des sommes que nous n'aurons jamais parce qu'ils ont cette énorme quantité de pétrole.
04:11Le seul résultat qu'il a obtenu, à faire ce que prône M. Mélenchon aujourd'hui pour la France de demain,
04:17c'est d'avoir un des taux d'homicide les plus élevés au monde.
04:20À un moment donné, en sachant que pour la France c'est 1,15 homicides pour 100 000 habitants,
04:25il y a encore quelques années, le Vénézuéla sous M. Chavez avait 105 homicides pour 100 000 habitants.
04:31C'est le pire échec au monde de traitement social en matière de lutte contre le crime.
04:37En tous les cas, Georges Fenech, le peuple est dans la rue.
04:41Oui, on peut craindre pour la suite des événements de ce qui peut se passer à Caracas, au Vénézuéla.
04:48C'est une fraude massive.
04:51Les sondeurs qui avaient recueilli les votes à la sortie des bureaux,
04:56ils estimaient à 70% la victoire de González.
05:00Ce n'est pas à la marge d'une œuvre à un ou deux points.
05:02C'était une élection sans le moindre doute.
05:07Le Cambadour a prétexté une attaque informatique qui aurait empêché de donner les résultats bureau par bureau.
05:15Ils n'ont pas donné les résultats bureau par bureau.
05:18Ils ont annoncé 51 et quelques élus.
05:21La contestation vient aussi de certains pays de Brique, notamment le Brésil.
05:27Le Brésil est très dubitatif.
05:30Surtout l'Argentine.
05:31Le Chili qui conteste aussi, sans parler des Américains.
05:36On redoute le pire de ce qui peut se passer au Vénézuéla.
05:41J'ai une amie vénézuélienne qui est allée voter à Paris.
05:45Elle m'a dit que c'était important d'y aller.
05:49C'était même une nécessité.
05:51Elle est catastrophée par la situation de son pays.
05:55Elle était sûre que l'opposition allait l'emporter face à Maduro.
06:00Et là, ce n'est pas ce qui s'est produit.
06:02Tout à fait.
06:03Maduro, il faut rappeler qui c'est, sur son profil et sur la politique qu'il a menée.
06:09Il a au moins trois échecs majeurs.
06:11Le premier point, ça a été rappelé, c'est sur la lutte contre les narcotrafiquants,
06:14avec la politique du tout social.
06:16Et surtout, il avait demandé, avec ses amis boliviens, aux États-Unis,
06:21d'arrêter ce qu'ils appellent la criminalisation de la politique de lutte contre la drogue
06:25contre le trafic de drogue.
06:27Les États-Unis ont arrêté d'envoyer l'armée sous Barack Obama.
06:31Et donc, de fait, le trafic de cocaïne a explosé dans le monde.
06:33Et c'est aussi pour ça que nous, en France,
06:35on a une augmentation de la consommation de cocaïne aujourd'hui chez nous.
06:39Le deuxième échec, c'est un échec qui est politique majeur,
06:41puisque vous l'avez rappelé, il a complètement fraudé les élections.
06:44Et c'est un modèle que Jean-Luc Mélenchon valide d'une certaine façon.
06:50Et puis, le troisième point aussi, c'est une personne qui déstabilise la région.
06:53Parce qu'il faut quand même rappeler qu'il a embarqué le Venezuela
06:59dans un conflit avec la Colombie, avec aussi le Guyana,
07:02qui est un petit pays aussi où il y a des réserves de pétrole importantes,
07:04pour pouvoir justement faire en sorte qu'il y ait un grand Venezuela, etc.
07:08Donc ça interroge quand même sur le modèle que prennent
07:10certaines des élites politiques françaises aujourd'hui, comme Jean-Luc Mélenchon.
07:13Je voulais vous faire écouter à nouveau Nelson Castellano,
07:17ancien consul du Venezuela à Paris.
07:20Je lui ai dit, mais quel constat fait-il ?
07:21Ben écoute, c'est son constat.
07:23La réalité, c'est qu'il est en réaction populaire,
07:26et ça produit au Venezuela un divorce total.
07:29Et c'est impossible de venir en arrière.
07:32Il y a un divorce entre le peuple et ce régime,
07:35qui est d'orientation Castro-chavisme,
07:38et qui a gouverné pendant 24 ans,
07:41et qui ont commis des fraudes au fur et à mesure,
07:43mais qui gardait encore une espèce d'attraction,
07:48une illusion qui existait, qui a été créée par Chavez,
07:52mais qui est détruite complètement.
07:53Il a le divorce total.
07:55C'est important ce que dit Nelson Castellano, Jacques Morel.
07:58Il y a un divorce total au Venezuela,
08:01entre le peuple et l'équipe de Maduro.
08:05J'ai une pensée pour la délégation vénézuélienne
08:08qui doit être ici à Paris aux Jeux Olympiques.
08:11Dans quel état d'esprit peuvent se trouver
08:14les sportifs qui viennent mener leur combat,
08:17et les interrogations qu'ils doivent avoir
08:19en regardant ce que vous venez de nous montrer comme sujet,
08:23à savoir, est-ce qu'ils doivent rentrer dans leur pays,
08:25ou est-ce qu'ils doivent rester en Europe ?
08:28On est dans la nouvelle bipolarisation.
08:31Vous aviez offert.
08:32Le soutien russe et le soutien iranien
08:35au régime de Maduro est très fort,
08:38et si ça va mal, comme on peut penser que ça irait mal,
08:41une des hypothèses, c'est l'hypothèse à la syrienne.
08:45C'est avec un soutien massif, à un moment donné,
08:48des pays illibéraux pour soutenir le régime.
08:51Il y a beaucoup d'Iraniens et beaucoup de Russes.
08:53Erwin Maillot, un mot, juste un mot.
08:55Il ne faut pas confondre l'espoir qui avait été suscité
08:58par le tchavisme à l'époque,
09:00qui quand même a réduit fortement les inégalités,
09:02qui a nationalisé le pétrole,
09:04qui a augmenté le taux d'alphabétisation,
09:06et ce qui est devenu le régime depuis 2013,
09:09depuis la mort de Chavez.
09:11C'est deux choses complètement différentes.
09:13Et donc tout régime, si la leçon,
09:15c'est qu'au bout d'un moment, le pouvoir corrompt,
09:17et qu'il faut savoir peut-être partir à temps.

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