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  • il y a 5 mois
Transcription
00:00Il y a une chose qui est sûre, c'est que les médias nous mentent, et ça, on l'a tous remarqué.
00:04Et la première propagande qu'ils partagent, c'est celle qui veut les faire passer pour des experts
00:09qui utilisent des outils performants pour décrire le réel.
00:12Et ça, c'est de la propagande, hein, parce qu'en fait, il suffit de pas grand-chose pour se rendre compte
00:16que ces outils sont pas des outils pour décrire le réel, mais plutôt des horoscopes de voyants bourrés.
00:21Alors aujourd'hui, dans cette vidéo écrite par Aymeric, on va prendre plusieurs de ces horoscopes
00:25et utiliser un réflexe tout simple face à cette propagande-là.
00:30Comment c'est fait ?
00:34On va commencer par les sondages, parce que vraiment, on en voit matin, midi et soir.
00:38Et on l'a vu récemment dans ces élections législatives, les sondages, et notamment les projections, c'est du bidon.
00:44Il y a des sondages qui ont été faits à deux jours de l'élection des législatives 2024, et ça donne ça.
00:48Donc là, on a Ipsos, voilà pour Opinion Way, et enfin Elab.
00:52Et ces instituts, c'est pas n'importe lesquels, c'est les principaux qui existent en France.
00:55Ils ont fait ces projections sur commande des médias qui les paient,
00:58et qui aujourd'hui font des articles pour essayer d'expliquer à quel point c'était éloigné de la réalité.
01:03Dites-vous que pour certains groupes de l'Assemblée Nationale, on a jusqu'à 100 sièges de différence
01:08entre ce qui était prévu par les sondages et ce qui s'est passé en réalité.
01:12Et le pire, c'est que les médias partagent ces projections en sachant pertinemment que c'est complètement bidon.
01:17Ils le savent parce que déjà en 2022, les nombres des sièges étaient complètement à côté de la plaque.
01:22Donc en gros, les sondeurs, ils ont pris les résultats du premier tour,
01:25et ils ont décidé qu'un certain nombre de votants allaient se reporter sur d'autres candidats
01:29en fonction de... ben on sait pas, voilà, en fonction de ce qu'ils avaient décidé les sondeurs.
01:33Peut-être qu'ils avaient pris un max d'épices, du coup ils voient dans l'avenir,
01:36mais je suis presque sûr que ça infime, ça.
01:38Ils avaient même repris des sondages au niveau national, sauf que ça, ça ne vaut rien,
01:41puisque on est dans des élections législatives, et donc en fait c'est 577 petites élections
01:46dans chaque circonscription, tu vois.
01:48Donc les résultats nationaux ne donnent pas du tout des résultats d'Assemblée Nationale.
01:51Et si tu veux vraiment avoir de bonnes estimations, tu dois faire des sondages dans chaque circonscription.
01:56Sauf que ça, évidemment, ce sont des entreprises de sondage, du coup elles doivent faire du profit,
02:00donc en fait ça leur coûterait beaucoup, beaucoup trop cher de faire 577 sondages différents.
02:04Donc ils ont fait des prédictions frelatées, moins chères, avec un produit facilement vendable pour les médias.
02:10Et puisque les télés sont des médias de commentateurs et pas du tout d'analystes ou d'investigations,
02:15et ben ça passe crème, ça fait des trucs à dire sur les plateaux télé.
02:21Le problème dans cette histoire, c'est que les sondages électoraux, ils sont vérifiables,
02:24parce qu'on a des résultats précis à la fin de l'élection, évidemment, puisqu'on a voté.
02:28Mais il se passe quoi quand ces sondages-là sont en réalité invérifiables ?
02:32Par exemple, lorsque tu as un média qui se pose une question,
02:35et qu'il donne soin à un institut de sondage de faire une enquête,
02:39et qu'à la fin on te dit que 60% des Français pensent que la France ne favorise pas l'innovation.
02:43Et est-ce que ce sont les mêmes 60% des Français qui disent d'ailleurs qu'on n'est pas en sécurité en France ?
02:48Ouais, ils balancent des chiffres comme ça, on sait pas si c'est vérifiable,
02:51on sait pas quoi en faire.
02:52Mais en tout cas, on va quand même se poser notre question du jour,
02:55comment ces sondages sont-ils faits ?
02:57D'abord, ce sont des médias qui vont commander ces sondages,
02:59avec des questions qui sont posées, mais pas du tout de façon neutre.
03:03Ce qui est un peu logique, parce que tu peux pas poser véritablement une question fermée,
03:06sans déjà influencer les gens.
03:08Par exemple, tu peux poser la question,
03:09est-ce que oui ou non il y a de l'innovation en France ?
03:11Donc là, on va globalement dire oui.
03:13Et tu peux poser exactement la même question, mais un peu différente,
03:15qui va donner un résultat différent, genre,
03:17est-ce qu'il y a suffisamment d'innovation en France ?
03:19Là, les gens vont répondre non.
03:21Et du coup, deux questions différentes, qui donnent deux résultats totalement différents.
03:24Bref, il y a une question fermée comme ça.
03:26Et du coup, l'institut de sondage cherche à avoir 3 000 personnes à interroger,
03:31pour que le résultat soit dit représentatif.
03:33Sauf que ces personnes, pour les avoir,
03:35soit il faut les contacter par téléphone, soit sur Internet.
03:38Bon, le gros souci par téléphone, c'est qu'évidemment, les gens refusent de répondre,
03:41ils ont pas que ça à faire, quoi, globalement.
03:42Donc, on groupe les questions posées par médias,
03:45et les gens qui répondent se retrouvent avec 20 minutes d'appel,
03:48et des centaines de questions, quasiment sans rapport les unes aux autres.
03:52Donc, on demande aux gens leur opinion,
03:53et pas leur analyse, de répondre au tac au tac,
03:56sans avoir réfléchi au préalable.
03:57Je veux dire, imaginez seulement, c'est n'importe quoi les résultats que ça donne, évidemment.
04:00Mais moins que par Internet,
04:01où tu as des gens qui sont payés pour répondre à ces questions,
04:04et qui sont régulièrement les sondés des sondages.
04:06Ouais, les Français représentatifs, c'est souvent les mêmes,
04:09qui sont censés être représentatifs.
04:10Et si on a trop d'étudiants et pas assez de retraités, par exemple,
04:13parce que, bah, du coup, ceux qui cherchent à être payés,
04:15c'est avant tout les étudiants avant les retraités,
04:17et bah, du coup, ils essayent de redresser l'échantillon,
04:19en donnant du poids aux retraités, et moins aux étudiants.
04:22Vous voyez bien, déjà, là, le problème.
04:24Les questions sont contestables,
04:25les chiffres qu'on obtient sont contestables aussi,
04:27et après, sur ces chiffres-là, tu as des titres,
04:30en mode, oui, tel pourcentage de Français pense ça.
04:32Je veux dire, quand tu penses à tout le processus du sondage,
04:34et que tu obtiens, à la fin, le titre du Figaro ou de BFM,
04:37tu te rends bien compte que c'est n'importe quoi.
04:39Et en plus de ça, là, c'est invérifiable.
04:40Je veux dire, ils peuvent mettre les chiffres qu'ils veulent,
04:42de toute façon, personne peut dire c'est vrai ou c'est faux,
04:44ce qui fait qu'ils peuvent appliquer, notamment, les chiffres de sondage
04:47qu'ils veulent par rapport à leur ligne éditoriale.
04:49Voilà, je dis ça, je dis rien.
04:50Les seuls qui font le boulot de manière un peu approfondie,
04:52bah, c'est plutôt, genre, les sociologues,
04:54les anthropologues, les scientifiques, en fait.
04:56Et de l'autre, tu peux aussi avoir des journalistes
04:58qui vont faire des reportages, des enquêtes ou de l'investigation.
05:01Mais tout ça, c'est long, tu peux pas répondre aux polémiques avec ça,
05:03et en plus, ça demande de l'argent, du temps,
05:05et d'expliquer les choses en longueur.
05:07Et ça, évidemment, à la télé, ça ne passe pas.
05:10Après, t'as d'autres moyens et manipulations
05:12qui sont utilisées par les médias
05:13pour essayer de nous tordre un petit peu l'esprit, tu vois.
05:16Tu as notamment les dernières vidéos de Défécator qui en parlent.
05:18Et depuis, il se fait d'ailleurs un plaisir
05:20de montrer les perles médiatiques sur Twitter.
05:22Par exemple, là, vous voyez non plus les projections,
05:24mais la répartition en siège de notre Assemblée Nationale
05:27en fonction des groupes parlementaires chez France Info.
05:29Vous voyez pas qu'il y a des petits soucis de proportion dans ces graphiques ?
05:31Après, ce ne sont pas les seuls à ne pas savoir faire des hémicycles,
05:34t'as aussi le très bon exemple de TF1.
05:36Les graphiques, en général, c'est des graphiques,
05:38Les graphiques, en général, c'est un vrai problème au niveau des médias lodo-visuels.
05:42En fait, peu de gens comprennent ce que ça veut dire
05:44parce que personne n'explique vraiment ce document.
05:46Et en même temps, comment des journalistes
05:48qui ne comprennent pas eux-mêmes les graphiques
05:50pourraient l'expliquer ?
05:51Regardez, par exemple, cet extrait qui date de la période du Covid.
05:54Tu as David Pujadas qui ne comprend pas comment est fait ce graphique.
05:58Et là, vous allez être surprise aussi.
05:59Oui, parce que là aussi, c'est parfois étonnant,
06:01mais ça n'augmente pas non plus,
06:03et la tendance est même à la baisse.
06:04Alors, on va reprendre nos nouveaux cas par jour,
06:06on en déplaise à Catherine Hill.
06:07Regardez au Brésil, le pic a été atteint le 7 janvier.
06:10Et depuis, là aussi, il ne faut pas regarder forcément les points bas.
06:13Vous regardez la tendance de cette courbe.
06:15La tendance de cette courbe est à la baisse,
06:17à un plateau descendant.
06:19Depuis le 7 janvier, on ne peut pas dire que ça augmente.
06:21On peut dire que ça baisse depuis le 7 janvier.
06:23On peut dire que c'est monté un peu plus haut le lundi de cette semaine-là.
06:28Et c'est absolument constant, cette affaire-là.
06:31C'est ridicule. C'est totalement ridicule.
06:33Ça, c'est une courbe qui est à la hausse.
06:35Mais c'est une courbe qui est stable.
06:37Si vous faites de la moyenne sur les 7 jours, vous verrez que c'est stable.
06:40Ça n'a pas de sens, votre truc.
06:41Là, on parle du nombre de cas par jour au Brésil.
06:44Et Pujadas, lui, parle de baisse avec des chiffres en fin de semaine.
06:47Et la scientifique en face de lui est en train de lui expliquer
06:50que ses pics et ses creux au sein d'une même semaine
06:53sont dus à des problèmes de comptage des cas.
06:55Donc, elle, elle s'est posé la question que Pujadas ne s'est pas posée,
06:58comment le document est fait.
07:00Et comment c'est fait, c'est précisément ce qu'on vous invite à vous demander dans cette vidéo.
07:03D'ailleurs, on reviendra dans cette période du Covid
07:05où comment les chiffres utilisés de manière trompeuse
07:08ont permis de justifier n'importe quelle mesure du gouvernement.
07:10Et d'ailleurs, pour faire ce travail-là, nous, aux Canards,
07:12on a besoin de temps, on a besoin de personnel.
07:14Et ça, vous pouvez nous le donner grâce à notre Tipeee.
07:16En nous donnant un ou deux euros par mois,
07:18vous pouvez soutenir notre travail et garantir notre indépendance
07:22sur Canard Refractaire, mais aussi sur Actu Refractaire.
07:24D'ailleurs, là, c'est notre deuxième épisode d'une série propagande écrite par Aymeric.
07:28Dans le premier épisode, on parlait de la croissance,
07:30une notion très utilisée par les médias, sans vraiment l'expliquer.
07:34En réalité, dans cette industrie médiatique,
07:36les chiffres, les instituts, les sondages, tout ça, là,
07:38c'est utilisé comme un vernis scientifique.
07:41Juste en montrant plein de chiffres, des graphiques, des pourcentages,
07:43les médias de l'audiovisuel se donnent une image de sérieux,
07:47sauf qu'on l'a vu aujourd'hui, c'est de l'esbrouf.
07:50Se demander comment c'est fait ou comment c'est calculé
07:52quand on voit un chiffre ou une étude, ça, c'est la base.
07:55Et juste ces questions permettent de garder à distance
07:58toute la propagande qui veut se faire passer pour sérieuse.
08:00Le pire dans l'histoire, c'est que tous les médias
08:02le savent très bien.
08:03Mais ils continuent à partager du n'importe quoi
08:05parce que c'est moins cher que du reportage
08:07et qu'ils pensent que ça fera plus d'audience.
08:09Dans un monde normal, ça devrait aboutir à des sanctions,
08:12à des rappels sur la déontologie,
08:14et pour l'instant, on en est très loin.
08:15Alors, on va devoir se méfier.
08:17C'est là-dessus qu'on termine cette vidéo écrite par Emmerich,
08:19montée par Pixel.
08:20J'espère que ça vous a plu.
08:21Pour ne rien louper des prochains épisodes de cette série
08:23sur la propagande et toutes nos autres productions,
08:26pensez à vous abonner sur la chaîne Le Canard Refractaire.
08:28Et Emmerich, aujourd'hui, c'est à vous de vous abonner
08:31Et Emmerich, aussi, écrit toutes les semaines
08:33une chronique média sur Actu Refractaire.
08:35Donc, si ça te plaît, pense aussi à t'abonner sur cette chaîne.
08:38Merci à tous ceux qui nous soutiennent.
08:40Sur ce, des bisous et à la prochaine.