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JO de Paris 2024 : «Il y a eu un tri social qui a été effectué», interpelle Hadrien Clouet
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Transcription
00:00Bonjour Adrien Clouet, vous êtes député LFI de Haute-Garonne, alors on a
00:05l'impression, et dites-moi si je me trompe, que ces JO vous rendent un petit
00:09peu chagrin à la France Insoumise, que ce n'est pas vraiment votre tasse de thé.
00:13Pourquoi je dis ça ? Est-ce que vous avez vous le sentiment, comme votre collègue
00:17député Arnaud Saint-Martin, qu'il s'agit là d'une régression nationaliste ?
00:20Ce n'est pas ce qu'a dit M. Saint-Martin, il a déploré qu'il y avait un cadre où
00:22parfois on ne regardait pas les performances humaines de sportifs
00:25si on ne s'était pas français. C'est une critique qui me paraît légitime.
00:29Ça peut être le cas dans certaines disciplines et je remarque
00:33qu'aujourd'hui le cadre est un peu modifié et c'est tant mieux et j'en
00:36profite pour saluer les cinq Toulousains qui sont encore en lice pour avoir des médailles.
00:41Alors vous n'êtes pas si chagrin que ça, ça me rassure.
00:44Néanmoins une autre question, à la veille des JO vous aviez aussi, à la
00:47France Insoumise, annoncé le lancement d'une commission d'enquête populaire pour
00:51mesurer les implications sociales, économiques, écologiques de la compétition.
00:55Vous vouliez auditionner des syndicats, des associations, des chefs d'entreprise,
00:58une sorte de commission d'enquête parlementaire mais sans la légitimité qui va avec.
01:03Ça m'interroge, où ça en est aujourd'hui ?
01:05Eh bien, les députés franciliens sont sur le pont, sont en train de travailler là-dessus.
01:09Je vais juste prendre un exemple, peut-être pour que les auditeurs comprennent bien
01:12l'importance de cette commission d'enquête.
01:14Aujourd'hui, à Paris, on n'a plus le droit de faire des maraudes,
01:17c'est-à-dire venir le soir donner de l'alimentation ou des soins à des personnes
01:21sans domicile fixe. Aujourd'hui, à Paris, il n'y a plus de points pour se laver,
01:25pour être nourri, y compris pour les bébés qui sont à la rue.
01:28Ça, ça est partie des conséquences sociales concrètes de ces Jeux olympiques
01:31que je déplore et je ne suis pas le seul à le déplorer.
01:34Beaucoup de personnes, y compris dans les forces de la sûreté,
01:37chez les gardiens de la paix, déplorent de devoir aujourd'hui consacrer du temps
01:40à un nettoyage social de la capitale.
01:42Mais vous n'avez, hors dehors du cadre parlementaire, aucune autorité
01:46pour contraindre qui que ce soit à être auditionné ou à répondre à vos questions.
01:50Et ce qui peut laisser penser que ce que vous faites, c'est juste de la com ?
01:53Non, à chaque fois qu'on rencontre des gens pour discuter avec eux,
01:56pour discuter avec elles, c'est pour avoir de l'information et la rendre publique.
01:59Il y a beaucoup d'associations qui ont envie de discuter.
02:01Aujourd'hui, il y a beaucoup de syndicats, chez les pompiers, dans la police,
02:04des représentants dans la gendarmerie qui ont envie de discuter de leur expérience
02:07des JO et je pense que c'est d'utilité publique.
02:09Alors, vous parliez de la police.
02:11Peut-on se féliciter aujourd'hui de la sécurité autour de cette compétition ?
02:14Est-ce que vous pouvez aujourd'hui remercier les forces de l'ordre
02:16qui sont mobilisées en nombre jusqu'à 45 000 policiers et gendarmes ?
02:20Évidemment qu'on peut remercier toutes les personnes qui assurent la sûreté.
02:23Police, gendarmerie, vous l'avez dit, mais soignantes, soignants également,
02:25à l'hôpital, mais pas que, sapeurs-pompiers.
02:28Il y a beaucoup de métiers qui sont sur le pont.
02:29Mais enfin, moi, je commence à avoir un petit peu marre quand même
02:32qu'on demande uniquement d'applaudir aux fenêtres les gens.
02:34Si on est reconnaissant à des professionnels qui donnent des heures
02:37et du temps sans compter, qui s'engagent sur le terrain,
02:39il faut aussi les payer correctement parce que là, c'est le nerf de la guerre.
02:41Alors, on peut venir dire bravo, merci,
02:44mais moi, ce que je demande, c'est qu'on les paye correctement.
02:46Je prends juste quelques exemples.
02:47Je pense que les policiers, par exemple, ont négocié des primes.
02:50Alors, prenez l'exemple des primes des polices.
02:53Les primes de la police, elles ne sont pas financées sur le budget des JO.
02:56Elles sont financées sur le budget du ministère lui-même,
02:58ce qui veut dire que ce qu'on leur donne aujourd'hui en primes
03:00leur sera pris demain.
03:02Je ne trouve pas ça normal.
03:03Un autre exemple, les pompiers, les sapeurs-pompiers
03:05qui sont aujourd'hui au statut de volontaires,
03:07qui sont professionnels, mais qui sont engagés en volontaires
03:08aujourd'hui dans les JO, ne toucheront pas la prime dédiée.
03:11Quant aux soignants, c'est à peine 20 % d'entre eux
03:14qui auront le bénéfice de la prime des JO.
03:16Je ne trouve pas ça normal.
03:17Donc, applaudir, dire merci, c'est bien,
03:19mais il faut considérer les gens et les rémunérer à leur juste valeur.
03:21Est-ce que ce n'est pas la preuve aussi aujourd'hui
03:23qu'on a besoin de plus de policiers dans nos rues en France
03:25quand on voit Paris, qui a un visage totalement différent
03:28de celui du reste de l'année ?
03:29Je ne sais pas si c'est lié au nombre de policiers.
03:31Ce n'est pas le nombre qui fait l'affaire.
03:33Si on se balade dans Paris, on s'en rend très vite compte.
03:35Si on se balade dans Paris, on se rend compte que beaucoup de gens ne sont plus là.
03:37Et puis surtout, ce que je déplore et ce que déplore aussi
03:40une bonne partie des gardiens de la paix,
03:41c'est qu'il y a eu un tri social qui a été effectué.
03:43Nous, par exemple, à Toulouse, il y a des centaines de personnes
03:45de son domicile qui ont été expulsées de Paris
03:49pour être mises dans des centres d'hébergement de notre ville.
03:51Eh bien, je ne pense pas que la solution au problème parisien,
03:54ce soit de rejeter les plus pauvres, les plus miséreux en dehors de la ville.

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