Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences Po spécialiste des médias et des réseaux sociaux, était en direct sur BFMTV.
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00:00Quel rôle peuvent jouer les réseaux sociaux dans les émeutes urbaines ?
00:04Ils peuvent très clairement jouer le rôle de déclencheurs d'émeutes.
00:09Ça s'est vu visiblement dans ce qui est en train de se passer en Angleterre,
00:13mais souvenons-nous que c'est aussi les réseaux sociaux qui ont déclenché le printemps arabe.
00:18Donc ça a des bons côtés, des mauvais côtés.
00:20C'est en train de s'imposer comme une voie alternative pour acquérir de l'information, qu'elle soit véridique ou fausse.
00:26En ce qui concerne ce qui se passe actuellement au Royaume-Uni, qui est derrière ces comptes ?
00:31Ce n'est pas encore très clair.
00:34A priori, il s'agit d'entités qui sont certes liées à la Russie, mais relativement indépendantes.
00:40Il semblerait qu'on en ait identifié qui proviennent du Pakistan,
00:43qui agissent à partir de YouTube, de Twitter, ainsi que de sites qui tentent de se faire passer pour des médias légitimes.
00:50Mais très clairement, c'est visiblement lié à la Russie d'une façon ou d'une autre.
00:55On ne peut pas les interdire, ces comptes ?
00:58C'est très compliqué d'interdire ces comptes.
01:01D'abord, le temps réel n'existe pas vraiment.
01:04Il faudrait une force de modération absolument délirante.
01:07Ou alors, il faudrait se comporter comme de nombreuses dictatures ou des régimes autoritaires,
01:11tels que typiquement la Turquie, qui vient d'interdire Instagram pour calmer les choses dans son régime politique.
01:18Donc on est sur un choix cornélien pour toute démocratie qui se respecte.