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Le documentaire "Le rêve du chef d’orchestre Kent Nagano" diffusé sur Arte explore la vie et la carrière de ce chef d'orchestre renommé. Kent Nagano est un chef d'orchestre américain d'origine japonaise, né à Berkeley, Californie. Il a grandi à Morro Bay, où il a développé un intérêt pour la musique dès son plus jeune âge, influencé par sa mère, qui était pianiste et microbiologiste. Nagano a étudié la sociologie et la musique à l'Université de Californie à Santa Cruz et à la San Francisco State University. Sa carrière a véritablement débuté à l'Opéra de Boston en 1977. Il a ensuite occupé divers postes prestigieux, notamment directeur musical de l'Orchestre symphonique de Montréal et de l'Opéra d'État de Hambourg. Connu pour la clarté et l'intelligence de ses interprétations, Nagano a dirigé de nombreux orchestres de renommée mondiale et a été impliqué dans la création de nouvelles œuvres musicales. Le documentaire met en lumière son parcours exceptionnel et son impact sur la scène musicale internationale.

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Musique
Transcription
00:00Je rêve d'un monde où chacun aurait accès à la musique classique, à sa richesse et à sa force,
00:19et aux horizons qu'elle ouvre en montrant aux gens qu'ils ont le choix.
00:24Ce chef d'orchestre veut démocratiser la musique classique, c'est pour lui une mission, une obsession.
00:42Quand j'entends dire que la musique classique est un arélitiste, ça me fait bondir, ça m'offusque
00:52profondément parce que c'est très éloigné de la réalité.
01:22L'américain Kent Nagano est l'un des chefs d'orchestre les plus demandés au monde.
01:31Depuis 2015, il est directeur musical de l'Opéra de Hambourg.
01:35Il occupe en parallèle les mêmes fonctions à l'Orchestre symphonique de Montréal depuis une dizaine d'années.
01:53J'ai le sentiment que la musique classique est moins accessible de nos jours qu'autrefois.
02:02C'est surtout une question d'enseignement. De moins en moins de gens entretiennent un
02:08rapport direct et vivant avec la musique classique. Cette tradition se perd.
02:13C'est une crise des valeurs humanistes.
02:43Beethoven devient ici un symbole de l'amour, un symbole de l'égalité, un symbole de l'égalité et de l'égalité.
02:50Beethoven devient ici un symbole contre la crise et un message de paix adressé à un monde intransigeant.
03:17En 2017, Angela Merkel invite les chefs d'État du G20 réunis à Hambourg à un concert à la Philharmonie de l'Elbe.
03:25Pendant que les affrontements entre polices et manifestants se multiplient dans les rues de la ville,
03:30Kent Nagano dirige la 9e Symphonie à la demande de la chancelière allemande.
03:47La symphonie de la 9e Symphonie de la Philharmonie de l'Elbe
04:17La symphonie de la 9e Symphonie de la Philharmonie de l'Elbe
04:34Fondamentalement, la musique classique est le fruit des idéaux démocratiques qui voulaient généraliser l'accès à la beauté et à une certaine qualité de vie.
04:45C'est l'idée que l'expression musicale doit permettre de diffuser librement et largement des valeurs humanistes telles que l'indépendance, la liberté et l'égalité.
04:59A chaque fois que je me rends dans une nouvelle ville avec mon équipe, nous avons à cœur de faire venir un large public dans les salles de concert
05:06pour faire entendre combien la musique classique conserve sa puissance et sa force et reste d'actualité dans le monde d'aujourd'hui.
05:18Kent Nagano ne recule devant rien pour réaliser cette ambition.
05:22Il sait qu'il doit non seulement convaincre les chefs d'État, mais aussi occuper le terrain là où la musique classique est habituellement absente.
05:30Il travaille près de la moitié de l'année à Montréal.
05:33À son arrivée en 2006, le prestigieux orchestre symphonique se trouvait dans une situation délicate.
05:39Quand j'ai pris mes fonctions, c'était bien sûr un honneur pour moi d'avoir pour mission de perpétuer la tradition de l'orchestre.
05:46Mais ce n'était pas facile, car il se trouvait dans une situation instable.
05:53Il y avait des désaccords sur l'avenir de l'institut,
05:58et il y avait aussi des conflits d'intérêts.
06:03Je n'ai pas vu tout de suite de quoi il s'agissait, mais j'ai fini par comprendre qu'il était question de cheveux gris.
06:09Le public était trop âgé, il n'y avait pas assez de jeunes.
06:14Une bonne partie de la population à Montréal, et en Amérique du Sud,
06:19est de la couleur bleue.
06:23C'est la couleur de l'eau.
06:28Une bonne partie de la population à Montréal, et en Amérique du Nord plus généralement,
06:34n'accorde aucune valeur à la musique classique.
06:39Aucune.
06:42On peut leur parler de Mozart, ça ne leur évoque rien.
06:46Beethoven non plus.
06:58Je trouve ça très inquiétant, parce que la musique classique n'est pas seulement un art,
07:04c'est aussi une façon de penser, une manière d'utiliser son esprit et de percevoir le monde alentour.
07:17Si l'on veut toucher un plus vaste public, il ne faut pas avoir peur de quitter les grandes salles de concert.
07:24On a fait l'expérience dans une brasserie.
07:28La brasserie Molson, une institution à Montréal.
07:34On a mis en place comme ça un certain nombre de projets hors les murs, pour sensibiliser le public.
07:40On a par exemple joué au stade olympique, et rencontré le grand public.
07:48Kent Nagano s'engage beaucoup pour la collectivité.
07:52En 2016, il a mis en place le projet La musique aux enfants, dans le quartier difficile de Montréal Nord.
07:58Avec ses musiciens, il veut offrir une formation musicale à de très jeunes enfants qui n'y auraient pas accès autrement,
08:04en raison de leur origine sociale.
08:07Bonjour, merci pour l'invitation de venir vous visiter aujourd'hui.
08:12Très content.
08:14On va aller chanter quelques chansons pour vous.
08:20Avec mon équipe, nous avons travaillé plusieurs années sur ce projet d'initiation à la musique.
08:28Il y a eu dans certains quartiers de Montréal, de graves tensions qui ont débouché sur une crise.
08:39Montréal Nord est un arrondissement très particulier.
08:49Mon orchestre et moi avons donné des concerts dans ce quartier au moment des émeutes.
08:58Plutôt que de rester passifs, nous avons eu envie d'oeuvrer à réconcilier les habitants.
09:10La, la, la, la, la.
09:14La, la, la, la, la.
09:18La, la, la, la, la.
09:22La, la, la, la, la.
09:39La, la, la, la, la, la.
09:44La, la, la, la, la, la.
09:48Si l'on fait de la musique, paradoxalement, ce n'est pas pour devenir musicien professionnel.
09:54L'étude d'un instrument donne accès à toutes sortes de bénéfices secondaires.
09:59On apprend, par exemple, à se concentrer et à réfléchir de façon abstraite.
10:04Ce n'est pas simplement comme une opération de maths 1 plus 1 plus 1 égale 3.
10:08C'est bien plus complexe.
10:11Et notre mission en tant que musicien est d'être les meilleurs ambassadeurs possibles de la musique classique.
10:19En tout cas, merci et je vais revenir encore une fois.
10:24Jusqu'à la prochaine fois à la maison symphonique.
10:29Dans cette école maternelle, c'est une partie du rêve du maestro qui prend vie.
10:34Son amour de la musique classique et la puissance qu'il lui prête sont indissociables de son parcours personnel.
10:46Kent Nagano a grandi dans une famille de quatre enfants à Morro Bay, petite ville de la côte ouest américaine,
10:52à mi-chemin entre Los Angeles et San Francisco.
11:04Nous vivions près de la mer dans une ferme, à l'écart des grandes villes.
11:10Mais la musique était omniprésente.
11:13Nous avions des professeurs fantastiques et la paroisse était très active.
11:17Il y avait beaucoup de musique à la maison, grâce à mes parents, et notamment ma mère.
11:23Ses parents, microbiologistes et ingénieurs architectes, ont été amenés à changer de carrière pour reprendre la ferme familiale.
11:34À la maison, presque tous les loisirs tournaient autour de la musique.
11:38On jouait du piano ou d'autres instruments, on montait des spectacles, on lisait les uns pour les autres.
11:45Mais au-delà de mes parents, je dois beaucoup à mon premier professeur de musique, qui est décédé il y a quelques mois,
11:52et m'a donc, pour ainsi dire, accompagné toute ma vie, Vartan Khoresheli.
11:57Né en Géorgie soviétique, Vartan Khoresheli s'installe sur la côte ouest après la Seconde Guerre mondiale.
12:03Un personnage fascinant pour les enfants d'agriculteurs, d'artisans et de pêcheurs de la région, auxquels il enseigne la musique.
12:10Il transforme la vie culturelle de Morro Bay, créant de multiples orchestres.
12:17Il était par ailleurs peintre et sculpteur.
12:19Il nous parlait de musique en termes visuels.
12:22En outre, c'était un minéralogiste doublé d'un géologue.
12:25La majorité de nos cours de musique consistait à arpenter la campagne en 4x4, à la recherche de roches pour ses sculptures.
12:36Kent Nagano montre à sa fille Karine et à son épouse Marie, la maison de Vartan Khoresheli, dans laquelle il a pratiquement grandi.
12:44On donnait des concerts privés dans cette cour.
12:46Les gens s'asseyaient là, et l'orchestre jouait à l'intérieur.
12:50Et ça, c'est le piano sur lequel ton papa prenait ses cours.
12:53On entre ?
12:54Oui.
13:03C'est le piano sur lequel ton père jouait à l'intérieur.
13:05Et ça, c'est le piano sur lequel ton père prenait ses cours.
13:07Et ça, c'est le piano sur lequel ton père prenait ses cours.
13:09On entre ?
13:10Oui.
13:14Et ici, c'est la grande salle de musique.
13:18Je jouais sur ce piano, et M. Khoresheli sur celui-là.
13:23Et avant de commencer, regardez tout ça.
13:28Il y avait des violons dans le coin, des violoncelles là-bas.
13:31D'ailleurs, il en restait un.
13:33Quand on était petits, les cours commençaient sur cet escalier.
13:40Il fallait bien sûr apprendre le solfège.
13:42Do, ré, mi, fa, sol, la, si, do.
13:45Et M. Khoresheli utilisait les marches.
13:48Tu veux essayer ?
13:49D'accord.
13:52Le do est tout en bas.
13:55C'est comme ça qu'on a tous appris le solfège.
13:58M. Khoresheli ne parlait pas beaucoup.
14:01Un jour, par exemple, il a essayé de m'expliquer la notion de tenuto.
14:06C'est un mot qui vient du latin, bien sûr,
14:09et qui signifie « à l'aise ».
14:11C'est-à-dire, à l'aise.
14:12C'est-à-dire, à l'aise.
14:13C'est-à-dire, à l'aise.
14:14C'est-à-dire, à l'aise.
14:15C'est-à-dire, à l'aise.
14:16C'est-à-dire, à l'aise.
14:17C'est-à-dire, à l'aise.
14:18C'est-à-dire, à l'aise.
14:19C'est-à-dire, à l'aise.
14:20C'est-à-dire, à l'aise.
14:21C'est-à-dire, à l'aise.
14:22C'est-à-dire, à l'aise.
14:23C'est-à-dire, à l'aise.
14:24C'est-à-dire, à l'aise.
14:25C'est-à-dire, à l'aise.
14:26C'est-à-dire, à l'aise.
14:27C'est-à-dire, à l'aise.
14:28C'est-à-dire, à l'aise.
14:29C'est-à-dire, à l'aise.
14:30C'est-à-dire, à l'aise.
14:31C'est-à-dire, à l'aise.
14:32C'est-à-dire, à l'aise.
14:33C'est-à-dire, à l'aise.
14:34C'est-à-dire, à l'aise.
14:35C'est-à-dire, à l'aise.
14:36C'est-à-dire, à l'aise.
14:37C'est-à-dire, à l'aise.
14:38C'est-à-dire, à l'aise.
14:39C'est-à-dire, à l'aise.
14:40C'est-à-dire, à l'aise.
14:41C'est-à-dire, à l'aise.
14:42C'est-à-dire, à l'aise.
14:43C'est-à-dire, à l'aise.
14:44C'est-à-dire, à l'aise.
14:46C'est-à-dire, à l'aise.
14:47C'est-à-dire, à l'aise.
14:48C'est-à-dire, à l'aise.
14:49C'est-à-dire, à l'aise.
14:50C'est-à-dire, à l'aise.
14:51C'est-à-dire, à l'aise.
14:52C'est-à-dire, à l'aise.
14:53C'est-à-dire, à l'aise.
14:54C'est-à-dire, à l'aise.
14:55C'est-à-dire, à l'aise.
14:56C'est-à-dire, à l'aise.
14:57C'est-à-dire, à l'aise.
14:58C'est-à-dire, à l'aise.
14:59C'est-à-dire, à l'aise.
15:11Les cours se donnaient sur ce piano.
15:13Bien sûr.
15:14Je peux essayer ?
15:15Bien sûr.
15:16Ah bon ?
15:46...
16:05Comment expliquer le pouvoir qu'exerce sur nous la musique ?
16:09Kent Nagano a rendez-vous à la Maison symphonique de Montréal
16:12avec Daniel Levitin, chercheur en neurosciences cognitives.
16:16...
16:23Le public et l'interprète ont tous les deux conscience du pouvoir de la musique.
16:28Il n'y a pas besoin d'y réfléchir, c'est une évidence reconnue par tous.
16:34Comment ça se fait ?
16:37Je ne suis qu'un humble neuroscientifique.
16:41Je ne suis pas sûr de pouvoir répondre de façon convaincante à cette question.
16:46Ce que je sais, c'est qu'il y a une structure dans l'univers,
16:50une structure mathématique qui détermine et qui sous-tend certains phénomènes
16:55comme le mouvement des planètes.
16:58Il y en a une aussi à la base du langage humain.
17:02Les nourrissons, même s'ils n'en ont pas conscience,
17:05perçoivent ces principes mathématiques.
17:09Car dans le discours des adultes,
17:11certains sons ou tonalités répondent à d'autres.
17:15C'est également vrai en musique.
17:18Le plaisir de l'écoute naît du fait qu'un compositeur,
17:21consciemment ou non, transpose cette structure en son.
17:27Si l'on considère la réaction émotionnelle, physique et spirituelle
17:33à cette représentation de la structure de l'univers,
17:38qu'est-ce qui se passe ?
17:41La réaction physique, la réaction physique,
17:45la réaction physique, la réaction physique,
17:49à cette représentation de la structure de l'univers,
17:55qu'est-ce qui se passe dans le cerveau ?
17:59Il y a une zone à l'avant du cerveau
18:02qui essaie de prédire ce qui va suivre dans une mélodie.
18:06Elle envoie un signal de récompense et de plaisir
18:09quand le compositeur répond à nos attentes
18:12ou, au contraire, quand il en prend le contre-pied d'une façon intéressante.
18:20Ça vaut aussi pour un musicien qui interprète un morceau que l'on connaît bien.
18:25Il y a 30 ans, on pensait que la partie droite du cerveau
18:28était sensible à la musique et la partie gauche aux mathématiques.
18:33On sait aujourd'hui que c'est faux.
18:35La musique touche les deux hémisphères.
18:38Parfois, ça ne passe pas par la tête, mais par le corps.
18:41On se sent exalté.
18:43La musique provoque une accélération du rythme cardiaque
18:46par l'intermédiaire du cerveau.
18:48La respiration s'accélère et des substances neurochimiques
18:51ou des hormones se répandent dans le cerveau,
18:53par exemple de la dopamine, de la sérotonine ou des opioïdes.
18:58Tout ceci a un effet sur le corps et sur les sensations.
19:01Je dirais même que si on ne constate aucun effet sur vous
19:04entre le début et la fin d'un morceau, c'est qu'il a échoué.
19:09S'il ne vous transforme pas, il n'est pas efficace.
19:18L'essentiel du répertoire de base de la musique
19:21est le fait qu'il s'agit d'un répertoire d'images.
19:24C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'images.
19:26C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'images.
19:28C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'images.
19:30C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'images.
19:32C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'images.
19:34C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'images.
19:36C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'images.
19:38C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'images.
19:41L'essentiel du répertoire de base de la musique classique
19:44est européen.
19:46Voilà pourquoi je rêvais d'aller en Europe
19:48quand j'étais petit.
19:54Pendant que je travaillais encore et encore
19:56la sonate en C major de Mozart
19:58chez M. Coriceli,
20:02je pouvais voir par la fenêtre mes amis
20:04en train de jouer sur une plage de sable marron.
20:06Je ne savais pas pourquoi.
20:08Je pouvais voir par la fenêtre mes amis
20:10en train de jouer sur une plage de sable blanc
20:12à côté des vagues.
20:16Quelque chose ne faisait pas sens.
20:24Lorsqu'en 2015,
20:26Kent Nagano a été nommé directeur musical
20:28de l'Opéra de Hambourg,
20:30il arrive dans une cité
20:32où, au XVIIe siècle,
20:34marchands, avocats et artistes
20:36ont fait le tour de l'un des premiers opéras du pays.
20:38Georg Philippe Telemann,
20:40Georg Friedrich Händel,
20:42Johannes Brahms.
20:44De nombreux compositeurs ont vécu
20:46et travaillé ici.
20:48Kent Nagano a été appelé pour hisser Hambourg
20:50à nouveau parmi les plus belles villes d'opéra.
20:54Hambourg possède un passé artistique
20:56et musical extrêmement important.
21:00Son orchestre et son opéra
21:02existent depuis très longtemps.
21:04C'est une ancienne tradition.
21:06De mon point de vue extérieur
21:08de visiteur et de touriste,
21:10j'avais l'impression très nette
21:12qu'il se passait quelque chose d'important ici.
21:14C'était comme une évidence.
21:20Avec Georges Delnon,
21:22intendant de l'Opéra de Hambourg,
21:24Kent Nagano veut tenter une expérience.
21:26Monter la flûte enchantée de Mozart
21:28avec des chanteurs professionnels
21:30et de jeunes musiciens amateurs
21:32qui sont destinés aux jeunes publics
21:34peu habitués à écouter de la musique classique.
21:36Les répétitions ont lieu à l'opéra,
21:38mais les représentations
21:40essaimeront dans toute la ville.
21:44L'argument de la flûte enchantée
21:46trouve un écho particulier au XXIe siècle.
21:48Il comporte des aspects spirituels.
21:50Ce qui semble mauvais
21:52ne l'est pas nécessairement,
21:54ce qui semble bien
21:56ne l'est pas tant que ça.
21:58Le monde complexe qui nous entoure
22:00est plein de faux semblants.
22:04Georges Delnon et moi-même,
22:06nous voulons que les jeunes spectateurs,
22:08tout comme les amateurs chevronnés,
22:10aient le sentiment d'être chez eux à l'opéra.
22:30...
22:46Le projet consiste à attirer des jeunes
22:48qui ne s'intéresseraient pas forcément
22:50d'eux-mêmes à l'opéra.
22:52Ils sont à un âge où ils se demandent
22:54vraiment si c'est possible
22:56de faire un concert
22:58et à un âge où ils se demandent
23:00vraiment si cette forme d'art
23:02est faite pour eux.
23:04Si cet univers va leur rester
23:06totalement étrangers
23:08ou s'ils peuvent se trouver
23:10des affinités avec lui.
23:12...
23:26La difficulté, c'est de savoir
23:28quelle version on monte.
23:30Qu'est-ce qu'on garde
23:32et qu'est-ce qu'on laisse de côté.
23:34Parce que c'est une oeuvre très riche.
23:36Il y a des moments drôles,
23:38dramatiques, romantiques, violents.
23:40Il y a de tout.
23:42C'est le grand théâtre du monde.
23:44Le pari est audacieux,
23:46y compris pour le chef d'orchestre
23:48qui doit diriger les amateurs.
23:50...
23:56Beaucoup de mes confrères
23:58préfèreraient travailler
24:00avec de jeunes musiciens talentueux
24:02qui ont achevé leur formation
24:04et qui ont déjà un niveau professionnel.
24:06Mais nous avons délibérément
24:08choisi un groupe de jeunes
24:10qui n'appartient pas à l'élite.
24:16L'opéra leur ouvre ses portes.
24:18Ils viennent y travailler et y répéter.
24:20C'est une façon pour eux
24:22de s'approprier les lieux.
24:24Et nos séances leur montrent
24:26tout ce que comporte
24:28la vie quotidienne d'un opéra.
24:48...
25:14...
25:28Aujourd'hui,
25:30je n'ai pas particulièrement
25:32dirigé cette répétition.
25:34J'ai essayé d'expliquer
25:36à mes jeunes confrères
25:38que ce sont nos oreilles
25:40qui détiennent la vérité.
25:42...
25:44...
25:46...
25:48...
25:50...
25:52...
25:54...
25:56...
25:58...
26:00...
26:02...
26:04...
26:06...
26:08...
26:10...
26:12...
26:14...
26:16...
26:18...
26:20...
26:22...
26:24...
26:26...
26:28...
26:34Généralement,
26:36ou en tout cas,
26:38d'être confronté à une pièce pour la première fois. Ça a quelque chose de merveilleux,
26:45de spectaculaire. C'est passionnant d'aborder quelque chose de nouveau.
26:50Avec Kent Nagano, on fait un travail tout en finesse. Il est très exigeant.
27:07Pour des jeunes comme nous, c'est important de ne pas avoir l'impression d'être perçus
27:12comme des enfants. Ils nous traitent d'égal à égal et ça nous inspire encore plus de respect
27:18pour ce projet. Au sein du monde musical, on parle beaucoup de nivellement par le bas,
27:30de niveau en baisse, avec l'idée qu'il y a quelque chose qui fondamentalement ne tourne
27:36pas rond dans la musique elle-même. Je suis complètement en désaccord avec ça.
27:40Kent Nagano n'est pas exigeant uniquement avec ses jeunes protégés. Au public de Hambourg,
27:46il propose un marathon musical de plus de trois heures, Loulou d'Albanberg. Le concerto pour
27:53violon et orchestre à la mémoire d'un ange, du même compositeur, vient clore cet opéra
27:58à rester inachevé. Il ne faut jamais sous-estimer la capacité du jeune public à comprendre une
28:06oeuvre, aussi complexe et profonde soit-elle. Plutôt que de niveler par le bas, notre démarche
28:12consiste à mettre la barre de plus en plus haut, en proposant des oeuvres difficiles.
28:26Loulou est le second opéra composé par Albanberg, mais son troisième acte est resté à l'état
28:31d'ébauche. L'oeuvre n'est créée qu'en 1937, deux ans après la mort du compositeur. Elle raconte
28:38l'histoire d'une femme qui se lance dans une quête désespérée d'amour et de bonheur et passe d'un
28:42amant à un autre. Ruinée, Loulou se prostitue et finit par être tué.
29:01Loulou a été composé il y a près d'un siècle. Nous avons connu toute une époque où l'art du
29:2020e siècle était synonyme d'avant-garde. Mais cette avant-garde, et ce qu'on appelle la musique
29:27contemporaine, souvent dérange, parce qu'elle paraisse trop éloignée des sons qui nous sont
29:33familiers. La soprano canadienne Barbara Hannigan interprète le rôle-titre. C'est une oeuvre
29:54intemporelle qui associe trois styles différents. Le romantisme tardif, le jazz et la musique
30:01de décaphonique. Tout est mêlé, on ne sait jamais très bien où on en est. Ça fait partie,
30:11selon moi, de l'univers de Loulou. On se demande si on va reprendre pied.
30:24En quoi cette oeuvre nous parle encore aujourd'hui et comment remet-elle en cause nos conventions ? Il
30:41existe toujours de nos jours des contraintes et des limites qui s'appliquent surtout aux femmes.
30:45Ce que nous dit le personnage de Loulou, c'est qu'on ne peut pas la catégoriser, lui coller une
30:52étiquette. Elle n'accepte même pas celle de femme fatale. La violoniste allemande Veronica Eberle,
31:03qui interprète le concerto à la mémoire d'un ange, se voit même offrir un rôle sur scène.
31:07Le troisième acte est inachevé. Alban Berg n'a pas eu le temps d'écrire les arrangements. Il
31:17avait arrêté de travailler à cette opéra pour se consacrer justement au concerto pour violon. A
31:23mes yeux, c'est donc une idée merveilleuse de mettre en correspondance ces deux oeuvres qui
31:27sont liées chronologiquement. Quand on sort de répétition, on déborde d'adrénaline.
31:46Contrairement à ce qu'on pourrait croire, on est plein d'énergie. On ne tient pas en place.
32:05Pourquoi le public se déplace-t-il dans les salles de concert ? Beaucoup d'entre elles
32:12offrent une acoustique moins bonne que le salon d'un particulier. Alors pourquoi payer si cher
32:16pour aller au concert ? La dimension visuelle joue un rôle important dans la réception de la
32:22musique. C'est évident quand on est musicien et qu'on lit la partition tout en suivant les
32:26mouvements du chef d'orchestre. Mais un spectateur qui assisterait à une représentation sans le son
32:31en apprendrait beaucoup sur la structure de l'oeuvre, son phrasé et sa dynamique émotionnelle même
32:37sans connaître le morceau interprété, simplement en observant les gestes des musiciens. L'expérience
32:43visuelle participe au ressenti global et à l'attention liée à la qualité de l'interprétation.
32:56Si un jour je ne ressens plus cette adrénaline et cette émotion provoquée par le trac,
33:02si ça m'arrive un jour, je saurais qu'il est temps que je prenne ma retraite.
33:13C'est ce que j'ai pensé quand j'ai entendu l'oeuvre d'Anne-Marie Dauvray dans la chambre d'interprétation de l'Ode à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hym
33:43à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hymne à l'Hym
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