Joan-Benjamin Gaba, l’un des héros de ces Jeux olympiques 2024 côté français, était l’invité de l’Intégrale Sport ce vendredi sur RMC. Le judoka est notamment revenu sur la finale par équipe mixte remportée par la France face au Japon après un scénario très imprévisible.
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00:00Déjà j'ai envie de savoir est-ce que tout va bien, est-ce qu'on est toujours sur un petit nuage, est-ce qu'on est redescendu, on est
00:05presque une semaine après la fin des JO, comment on se sent ?
00:07Non bah là ça ne peut qu'aller bien, là tout va bien et je suis avec ma famille et bientôt je pars en vacances et là je profite.
00:13En plus il continue à muscu, il a ses deux médailles d'or et la médaille d'argent autour du cou, donc forcément...
00:18Il est en studio effectivement avec la médaille d'or et la médaille d'argent juste en dessous, elles sont belles d'ailleurs ces médailles.
00:23J'imagine que là, vous allez partir en vacances, je ne sais pas où vous allez mais vous ne pouvez plus passer inaperçu en fait maintenant Johan.
00:29Là où je vais, là où je vais si.
00:31C'est vrai, ça part à l'étranger.
00:33Ça part à Limoges et là il sera tranquille.
00:37On va se faire un petit plaisir, où est-ce que vous partez du coup ?
00:39Miami.
00:40Ah oui, il y a des grandes stars à Miami, vous pouvez vous fondre un petit peu dans la masse, ça va aller.
00:45On va se faire un petit plaisir Johan, Benjamin, on va revivre votre belle médaille d'argent individuelle au thème d'un parcours phénoménal avec notamment la demi-finale puis la finale juste après.
00:59Et oui Johan, t'es chez toi, t'es chez toi, il montre le tapis, il est tombé sur le dos le Moldav, il est toujours au sol, parce que oui, il l'a mis KO.
01:08Johan Benjamin Gabin qui peut ramener la première médaille d'or au judo français, le 35ème mondial face au premier, mais notre 35ème mondial pour l'instant, il est clairement à la hauteur de cette finale face à...
01:17C'est maintenant Gévry, c'est maintenant.
01:18C'était le cas avec Nedarov encore une fois.
01:19Attention, il a encore failli sortir.
01:21En saudé, Tsurikomi, Deshikashi, franchement.
01:23C'est terriblement tordu.
01:25J'en perds mes mots.
01:26C'est interminable, c'est interminable.
01:29Cette finale olympique, incroyable.
01:31On est toujours dedans sur RMC.
01:33Allez, on y croit, on y croit au titre olympique.
01:35Deshikashi qui a les mains sur les genoux.
01:37C'est quoi cette cloche là ?
01:38Une tentative de corps à corps, le lancement au Tigari.
01:40Attention, il va tomber sur le dos !
01:42Deshikashi qui part, il pond !
01:44Il est contré, Johan Benjamin Gabin, il est tombé sur le dos après ce fauchage extérieur au corps à corps comme le disait Gévry.
01:51Il a mis la jambe derrière le français, il l'a poussé au sol, il pond et c'est terminé pour Johan Benjamin Gabin.
01:59Tu mérites une immense ovation, médaille d'argent pour le français, mais c'est déjà énorme.
02:03L'ovation, le public est debout.
02:05Pour Johan Benjamin Gabin, médaille d'argent.
02:07Bravo champion !
02:09Bravo champion, vous méritez une belle ovation.
02:13Est-ce que vous êtes encore dans l'émotion quand vous réécoutez tout ça ou c'est redescendu un petit peu ?
02:18Là, je n'ai pas les images avec donc...
02:20Mais vous connaissez par cœur ce combat, j'imagine.
02:23Je sais qui était.
02:25Je l'ai revu plusieurs fois déjà.
02:28Ça fait mal un petit peu quand même de revivre ces images parce qu'évidemment, il y a la médaille d'argent.
02:33Mais évidemment, quand on arrive au bout de ce combat en plus, mais interminable,
02:37avec le golden score qui dure, qui dure, qui dure, on est épuisé aussi.
02:41Est-ce qu'on arrive à garder le positif avec la médaille d'argent ou on a encore un petit regret ?
02:46Non, en tout cas, la demi-finale, j'aime bien la regarder.
02:49Ouais, c'est ça.
02:51La finale, elle m'énerve.
02:54En vrai, j'ai tout donné.
02:56Donc en vrai, je n'ai aucun regret sur la finale.
02:58Surtout qu'en face de moi, c'est un grand champion aussi.
03:03Donc voilà, je n'ai rien à dire sur la défaite.
03:07C'est décevant, j'ai raté de peu la médaille d'or.
03:10Mais la médaille d'argent est déjà belle au vu du fait que j'étais un outsider.
03:14Et voilà, en tout cas, on vise Los Angeles maintenant.
03:17Les objectifs, évidemment.
03:18Moi, j'ai une question un petit peu de novice comme ça.
03:21Quand je regardais le combat, je lisais sur cette finale, vous avez le golden score.
03:24Ça dure plus de cinq minutes.
03:26C'est interminable pour vous.
03:27Est-ce qu'à un moment donné, vous vous dites, je veux juste que ça se termine parce que j'en peux plus ?
03:32Peu importe.
03:33Ou on a toujours en tête cet objectif d'aller gagner malgré la fatigue et l'épuisement ?
03:37Non, si ça doit durer une heure.
03:40Je ne vais jamais lâcher parce que c'est trop long.
03:43Là, je suis tombé.
03:45Il a été bon, il m'a surpris.
03:47Mais on ne peut pas se dire, il faut que ça se termine.
03:49C'est une finale olympique.
03:50C'est jusqu'à tomber dans les pommes.
03:52En vrai, je me serais battu.
03:54Moi, je me pose la question.
03:56Comment on passe du statut de pas médaillé potentiel à médaillé d'argent ?
04:01Vous arrivez 35e mondial quand vous arrivez dans ces JO.
04:04Comment on se transcende à ce point là ?
04:07Vous démarrez contre le vice champion olympique déjà d'entrée.
04:10Donc là, on se dit, il va falloir quand même y aller.
04:13Mais effectivement, vous, dès le départ, vous vous dites, moi, pas de pression.
04:17Je suis là pour aller faire un truc à Paris.
04:18C'est ça.
04:19En fait, c'est un état d'esprit.
04:22Après, je connais, j'avais conscience quand même de mes capacités.
04:26Je pense que c'est le plus important, de croire en soi, de savoir qu'on est capable de le faire.
04:31Et ça aussi, cette confiance, je l'ai obtenue par tout le travail que j'ai fait.
04:36J'étais conscient de tout ce que j'avais fait pour en arriver là.
04:38Et voilà, ça m'a servi, ça m'a nourri.
04:41Et le public aussi m'a énormément nourri.
04:43Le public a joué un rôle.
04:44Évidemment, je pense que le public a vraiment pas mal joué.
04:47Parce qu'ils m'ont mis dans un état dans lequel c'était dur de me battre.
04:54Ouais, tu faisais des bons de...
04:55Ouais, t'étais en transe presque.
04:57Presque en transe.
04:58Alors, pour beaucoup, ça peut être innibant aussi d'avoir ce public, cette pression aussi.
05:04Pas pour les grands champions.
05:05Non, mais...
05:06Les grands champions, il en fait partie, les grands champions.
05:08On transcendait par ça.
05:09Pas annihilé.
05:10Mais moi, je me dis, c'est quand même tes premiers Jeux olympiques.
05:13T'es jeune encore.
05:15Tu découvres, évidemment, l'environnement olympique.
05:17Parce qu'il y a tout ce qu'il y a avec le public.
05:19Il y a les infrastructures, le village olympique, etc.
05:22Et puis là, t'es à Paris, en plus, devant ton public.
05:24Toi, le parisien homme d'Île-de-France.
05:26C'est ça.
05:27À aucun moment, ça t'a mis un petit peu de pression ?
05:30Pas du tout.
05:31Mais pas du tout.
05:32J'étais vraiment pas du tout dans une situation de pression.
05:34De toute façon, la pression, c'est quelque chose qui freine.
05:38Au final, c'est pas productif.
05:40Je me suis dit, les Jeux à Paris, c'est une fois.
05:44Autant que je donne tout ce que j'ai à donner.
05:46Si je perds, au moins, j'aurai donné tout.
05:48Tout ce que j'avais à donner.
05:49Mais pas de pression, pas de stress.
05:51Parce que ça, c'est un coup à sortir de la compète.
05:53Et dire, j'aurais pu faire ça, j'aurais pu faire ça.
05:55Et je voulais vraiment pas, en tout cas, que ça se finisse comme ça.
05:57Mais ta position n'est pas justement plus facile, du fait que personne ne t'attendait.
06:00Ce ne sera pas le cas à notre jeunesse.
06:04Tu veux un préparateur mental ?
06:06Bien sûr, c'était plus facile au niveau de la pression.
06:08Je pense que mes adversaires avaient plus de pression que moi.
06:12Effectivement, ça, c'est un...
06:14Après, j'avais quand même...
06:16Même si j'étais outsider, je voulais quand même pas décevoir.
06:20Et montrer que j'étais légitime d'être là.
06:24Pour rassurer, c'est fait.
06:26Non, mais c'était ta propre pression au final.
06:28Voilà, c'était ma propre pression, exactement.
06:30On est avec Johann Benjamin Gabin, notre médaillé d'argent et d'or en judo aux Jeux de Paris.
06:34On a parlé de ta première partie Jeux Olympiques, j'ai envie de dire.
06:38La deuxième, elle est venue ensuite avec cette masterclass lors de l'épreuve par équipe.
06:43C'est presque là que tu te révèles encore plus,
06:45parce que la France est menée 3-1 en finale par le Japon.
06:48Il n'y a plus le droit à l'erreur.
06:49Et c'est toi qui montes sur le tatami face au double champion olympique,
06:52Ifumi Abe.
06:55Johann Benjamin qui a trouvé sa place.
06:56Il l'a fait !
06:57Kataroban ! Il l'a fait !
06:59Il l'a battu, Abe !
07:01Il l'a battu, Abe !
07:03Il l'a battu, Abe !
07:05C'est ça qu'il a fait !
07:08C'est ça, JB !
07:10C'est ça !
07:12Jean-Louis, c'est à pleurer.
07:14C'est incroyable.
07:15Kobayashi, il l'a battu, Abe.
07:17Magnifique, JB, magnifique !
07:19Il l'a battu, la légende, Abe.
07:21Il y avait 3-1 pour le Japon.
07:23Là, il y a 3-2.
07:24Mais c'est presque en inégalité, je pense.
07:26Alors là, ça l'a fait mal.
07:29Morgane Maury qui était en pleurs.
07:31Morgane, et pourtant, je peux te dire qu'il en a vu des combats.
07:34Il en a commenté aussi des finales olympiques.
07:36Mais tu as fait pleurer Morgane Maury.
07:38Et Gévry Zeeman qui répète
07:40« Oh la vache, oh la vache ».
07:42Est-ce que tu te rends compte quand même de ce que tu réalises,
07:44toi, à ce moment-là, ou pas du tout ?
07:46Tu es encore dans ta compétition.
07:48Les commentateurs, ils sont forts.
07:50J'ai des frissons, là.
07:52Je voyais ton grand sourire à écouter, Morgane Maury.
07:54Mais je pense que tu as donné des frissons à tout le monde.
07:56Est-ce que toi, sur le...
07:58Parce que là, la salle, elle était en trance aussi, à ce moment-là.
08:00Est-ce que tu as ressenti, toi, ces frissons-là, sur le tatami ?
08:02J'ai ressenti.
08:03Franchement, il était incroyable le moment où je le mets sur le toit.
08:05J'ai tellement savouré le moment.
08:07C'était une célébration.
08:09Là, c'est pas une célébration.
08:11Il fallait toujours être 3 minutes sur le bord du tatami.
08:13C'était le meilleur moment, quoi.
08:15Franchement, c'était incroyable.
08:17Parce que c'est vrai, c'était...
08:19On était dos au mur et tout.
08:21En plus, c'est AB.
08:23Il fallait que j'aie du courage.
08:25Il fallait que je sois là.
08:27Il fallait qu'en gros, je sois au rendez-vous pour l'équipe.
08:29C'est ça qui est fou.
08:31On parlait de la pression tout à l'heure.
08:33Pourquoi en individuel ?
08:35Là, on est par équipe.
08:37C'est presque plus transcendant pour tout le monde.
08:39On nous le dit à chaque fois.
08:41Quand on est par équipe, c'est encore plus fou.
08:43Tu montes sur le tatami face à un double champion olympique
08:45qui, certes, n'est pas de ta catégorie,
08:47mais quand même, et tu te dis,
08:49si je perds, c'est terminé pour l'équipe.
08:51Qu'est-ce qu'on ressent à ce moment-là,
08:53quand on monte sur le tatami ?
08:55En fait, moi, j'avais pas trop calculé le score.
08:57Moi, dès le début, depuis la chambre d'appel,
08:59j'ai pas trop suivi.
09:03Après, j'ai vu qu'on avait perdu des combats,
09:05donc je me doutais que...
09:07Mais j'avais pas pris conscience
09:09que si je perdais,
09:11c'était fini.
09:13Moi, je le regardais au loin, il était là-bas,
09:15et c'était ma cible, en gros.
09:17Mais justement, qu'est-ce qu'on se dit
09:19quand on joue contre
09:21quelqu'un de ce niveau-là,
09:23une légende comme AB, qui est, effectivement,
09:25comme l'a dit Flora, de pas de ta catégorie.
09:27Toi, t'es un mois de 73, lui, c'est un mois de 66.
09:29Est-ce qu'on se dit, je suis plus costaud,
09:31faut jouer sur ça, ou on se dit, wow, la légende,
09:33c'est chaud ?
09:35En fait, au judo, il n'y a pas une telle différence
09:37entre deux personnes d'une même catégorie.
09:39Surtout, ça arrive très souvent aux équipes
09:41que des personnes
09:43des catégories d'en dessous gagnent
09:45contre des catégories de dessus, parce que c'est même
09:47peut-être plus difficile des fois.
09:49En plus, lui, il monte assez
09:51haut au poids, donc il devait pas être loin de moi.
09:53Il a combattu
09:55une semaine avant, donc il a eu le temps de reprendre.
09:57Ils sont
09:59plus repesés, en fait ?
10:01Ils sont repesés, mais il a repesé, il a 77.
10:03D'accord.
10:05Et raconte-nous
10:07un petit peu, parce que toi, tu t'es
10:09révélé aussi, aux yeux du grand
10:11public, un peu, au dernier mondiaux, avec déjà
10:13cette épreuve par équipe, où tu as rapporté beaucoup
10:15de points au bleu.
10:17Ça te donne une motivation en plus,
10:19quand t'es comme ça avec tes coéquipiers de l'équipe de France ?
10:21Je pense, à la base,
10:23c'est quelque chose qui, justement, m'enlève
10:25de la pression, parce que je sais que
10:27si je perds, mes coéquipiers peuvent
10:29rattraper le coup. Donc je combattais
10:31avec plus de liberté, on va dire.
10:33C'est pour ça qu'à la base,
10:35sur les équipes,
10:37j'ai été plus performant que sur les individuels.
10:39Ouais, mais là, sur ce coup-là, c'est toi
10:41qui rattrape, qui sauve la mise de l'équipe.
10:43Donc t'es dans une autre posture, dans la posture du jeu.
10:45Perds, c'est fini. Effectivement, mais là, je venais de faire
10:47vice-champion olympique individuel, donc...
10:49Il faut nous parler
10:51quand même aussi de cette technique
10:53avec laquelle tu bats le japonais.
10:55Je vais m'appliquer. Un kataguruma,
10:57c'est ça ? C'est ça, un kataguruma.
10:59Il faut que tu nous expliques d'où tu la sens.
11:01Est-ce que c'était travaillé ? Est-ce que tu l'avais en tête ?
11:03J'ai jamais mis de ma vie cette technique.
11:05Je l'ai testé
11:07quelques fois à l'entraînement,
11:09parce que je l'ai vu sur
11:11le mec qui bat en finale
11:13des individuels. Il l'a mis en finale
11:15des championnats du monde.
11:17Ça m'intéressait, ça m'avait l'air pas mal.
11:19Efficace.
11:21J'adore cette phrase.
11:23Ça m'avait l'air pas mal.
11:25Parce que le mec, il est mené à 20 secondes
11:27de la fin, à 12 secondes de la fin, il le met.
11:29Vraiment, c'est efficace.
11:31J'ai essayé quelques fois à l'entraînement.
11:33Je l'ai mis 2-3 fois. Et là, je me suis dit
11:35c'était le moment. J'ai testé
11:37et c'est passé. J'ai lu que ça faisait
11:393 semaines que tu l'avais appris.
11:41Oui, 2 semaines.
11:43Ça s'appelle l'efficacité.
11:45En tout cas, ça t'a rendu célèbre auprès des supporters français
11:47qui t'ont dédié une petite chanson.
12:03Alors normalement, c'est pour les fans
12:05de foot. C'est pour Benjamin Pavard
12:07évidemment, la chanson initiale.
12:09Même Léon Marchand, il n'a pas sa chanson dans ses Jeux
12:11olympiques. J'espère que tu te rends compte un petit peu
12:13des retombées et comment tu as fait
12:15parler toi dans ces Jeux.
12:17Il mérite sa chanson.
12:19C'est vrai que c'est
12:21le plus difficile pour Léon Marchand
12:23de trouver.
12:25Ils sont inventifs.
12:27Je précise aussi que
12:29je m'appelle Johan Benjamin.
12:31Oui, mais c'était plus simple pour les supporters.
12:33Johan Benjamin.
12:35Il y a eu cette fête au Club France
12:37où ils t'ont chanté cette chanson.
12:39Raconte-nous un petit peu cette communion avec le public.
12:41Je ne m'y attendais pas à la base.
12:43C'est de base Maxime Ndiaye qui commençait à chanter
12:45parce qu'il sait que je suis assez gêné
12:47avec des trucs comme ça. Il voulait me mettre mal à l'aise.
12:49Et au final,
12:51le public, ils ont suivi et tout.
12:53Je me suis prêté au jeu.
12:55C'était super cool.
12:57Cette victoire qui permet à la France
12:59de revenir à 3-2, ça a transcendé tout le groupe.
13:01Derrière, ça a été même le point de départ de la
13:03folle remontée des Bleus dans cette finale.
13:05Jusqu'à donc le moment tant attendu
13:07quand vous remontez à 3-2.
13:09Tout ce tirage au sort
13:11qui désigne Teddy Rayner comme dernier combattant pour la victoire.
13:39Quelle légende !
13:41Quel match légendaire ! Champion olympique !
13:434-3 aux japonais !
13:45Magnifique !
13:47Mais quel final !
13:49Qu'est-ce que tu ressens quand tu vois que c'est la catégorie
13:51Teddy Rayner qui est tirée ?
13:53Tu te dis c'est bon, c'est le boss de fin, c'est fini pour eux ?
13:55Exactement. C'est exactement ce que je me dis.
13:57Moi, je vois Teddy, je n'ai pas douté une seule seconde.
13:59Je me suis dit, je regardais MJ,
14:01je me suis dit putain on est champion là.
14:03Quand on est sortis de Jacques,
14:05j'ai dit à Maxime, c'est Teddy le mec,
14:07au final des Jeux à Paris,
14:09c'est impossible qu'il perde dans ma tête.
14:11Impossible, jamais, je ne le vois pas perdre, jamais.
14:13Ce tirage au sort, c'est quand même
14:15quelque chose de complètement fou, qu'on a redécouvert
14:17avec les Jeux olympiques.
14:19Qu'est-ce qu'on se dit ? Toi, à ce moment-là, qu'est-ce que tu dis ?
14:21Pourvu que ce ne soit pas moi, je ne peux pas, je suis mort déjà,
14:23je n'ai pas envie de retourner ou au contraire, je peux y aller ?
14:25Lui, il est chaud comme la brèze.
14:27Pourvu que ce soit moi...
14:29Moi, je monte sur le tapis
14:31au moment du tirage au sort en me disant que c'est moi dans ma tête.
14:33Non, je me dis que c'est moi.
14:35Parce que comme ça, au cas où,
14:37si c'est moi, je suis prêt. Je dis comme si c'était moi, je pars.
14:39Je me dis, la roulette, elle va tomber sur moi.
14:41Comme ça, je suis prêt.
14:43Au final, ce n'est pas tombé sur moi, c'est tombé sur Teddy.
14:45Ce n'est pas mal non plus.
14:47On a envie de dire,
14:49nous, on regardait ça,
14:51on s'est même dit,
14:53est-ce qu'il y a vraiment un tirage au sort ?
14:55Parce qu'on se dit,
14:57c'est tellement beau.
14:59En fait, tu ferais un film de ça, tu mettais la fin,
15:01le boss de fin, encore une fois, Teddy Rayner, obligatoirement.
15:03Oui, c'est ça.
15:05C'est comme dans un film.
15:07Tu nous rassures, c'est un vrai tirage au sort ?
15:09C'est vraiment de la chance, ça aurait pu tomber sur n'importe qui.
15:11Il y avait d'autres points assez sûrs.
15:13Ça serait tombé sur Roman aussi.
15:15Roman, il aurait eu un cœur.
15:17Mais puisqu'on parle de Teddy Rayner,
15:19parce que je vais rappeler qu'on est avec
15:21Johann Benjamin Gabin, médaille d'argent, médaille d'or
15:23en judo pendant ses Jeux Olympiques.
15:25Teddy Rayner, il a dit de toi,
15:27s'il continue comme ça, il aura sa médaille d'or
15:29olympique. C'est l'objectif évidemment
15:31que tu as en tête maintenant. Alors tu l'as
15:33autour du cou, cette médaille d'or, mais j'imagine que tu vas
15:35la chercher aussi en individuel maintenant.
15:37Exactement, tout à fait. Et c'est déjà dans un coin
15:39de ma tête, enfin dans un coin, au milieu même.
15:41Et
15:43je vais reprendre
15:45l'entraînement
15:47fin septembre et directement
15:49objectif, d'abord étape
15:51par étape, championne du monde 2025.
15:53Et après, parce qu'il ne faut pas
15:55oublier quand même qu'il y a
15:574 ans, c'est long.
15:59Qu'est-ce qui se passe justement dans ces 4 ans ? Parce que moi, c'est vrai que
16:01j'ai l'impression que je ne joue à le judo que pour les championnats du monde,
16:03les championnats d'Europe et
16:05les Jeux Olympiques. Il y a des compétitions souvent quand même.
16:07Il y a énormément de grands slams.
16:09C'est ça les grands slams.
16:11C'est comme les grands slams au tennis.
16:13Donc on fait un peu le tour du monde, on combat
16:15et après les
16:17compétitions importantes, c'est vraiment
16:19les championnats d'Europe, les championnats du monde.
16:21Et du coup, sur 4 ans,
16:23mon but c'est vraiment
16:25de performer le plus possible. Tu sais que tu vas être attendu
16:27tous les championnats maintenant.
16:29Tu as une cible dans le dos.
16:31Oui, mais j'ai aussi une cible dans les yeux aussi.
16:35On sent ce mental.
16:37Nous, quand on écoutait Gévrize,
16:39on a beaucoup parlé avec elle. Gévrize Emma, notre consultante
16:41pendant ces Jeux Olympiques, elle nous disait qu'il a un mental
16:43d'acier.
16:45Elle n'était pas surprise en fait de te voir
16:47aller aussi loin dans la compétition.
16:49Elle disait non, mais il n'y a rien de surprenant.
16:51Comme avec mon pote Maxime, c'était pareil.
16:53Elle savait que vous alliez faire un truc
16:55pendant ces JO.
16:57Très peu de gens étaient au courant.
16:59Les gens qui me connaissaient vraiment,
17:01ils savaient que c'était possible.
17:05Les gens qui me connaissent, ils ne doivent pas être
17:07si choqués que ça.
17:09Effectivement, j'ai toujours dit que je pouvais le faire.
17:11Je ne disais pas ça dans le vent.
17:13J'étais très sérieux. Je pense que les journalistes
17:15quand ils me posaient la question, qu'est-ce que je voulais faire
17:17au jeu et que je disais que j'allais gagner, que je voulais gagner
17:19en tout cas, que j'allais pour gagner, je pense qu'ils ne me prenaient pas au sérieux
17:21à la base. Maintenant, ils comprennent
17:23que je ne rigolais pas.
17:25J'adore cette mentalité.
17:27Moi, ça me parle évidemment.
17:29C'est-à-dire qu'en gros, il dit à tout le monde
17:31je vais gagner, je vais être le meilleur, je vais faire le truc.
17:33Tout le monde dit ouais, continue à causer.
17:35Et à la fin, il a raison.
17:37C'est ça qui est fort.
17:39Nous, depuis la fin des JO, avec Fred,
17:41on est un petit peu nostalgique quand même, on ne va pas se mentir,
17:43de la fin des JO. Est-ce que tu as ressenti ça toi aussi
17:45à la fin des JO ?
17:47Au contraire, tu as tellement l'objectif en tête des prochains.
17:49Moi, je n'ai pas eu de cette nostalgie.
17:51J'ai parlé avec pas mal de personnes
17:53qui l'ont ressenti.
17:55Moi, je ne suis pas du tout dans ce mood-là.
17:57Déjà, je profite à fond avec ma famille.
17:59Dans ton salon, il y a des gens qui viennent pour chanter
18:01la chanson en honneur ou non ?
18:03Non.
18:05Je profite à fond.
18:07C'est qu'une étape dans mon parcours.
18:09Je ne peux pas être nostalgique. Je serai nostalgique à la fin de ma carrière.
18:11Là, c'est que le début. Il me reste encore plein de trucs
18:13à vivre. Je ne vois pas pourquoi je serai nostalgique.
18:15J'ai les jeux à Los Angeles qui sont
18:17dans le viseur. J'ai les championnats du monde.
18:19J'ai encore plein de moments incroyables
18:21à vivre. Je ne vais pas être nostalgique pour l'instant.
18:23On sent que t'as faim
18:25et surtout que t'aimes ce que tu fais.
18:27C'est-à-dire que d'aller t'entraîner tous les jours, au quotidien,
18:29ça te va.
18:31Tout à fait. C'est ça.
18:33C'est le chemin. Il n'y a pas d'autre chemin
18:35que le travail.
18:37Sans travail, il n'y a pas de succès.
18:39C'est beau. C'est la belle mentalité.
18:41Effectivement.
18:43Tu devrais en prendre un exemple.
18:45Je savais que ça allait me retomber dessus à un moment. Merci,
18:47Yann. Est-ce que t'as pu avoir
18:49d'autres épreuves aussi pendant ces jeux ?
18:51T'as pu te balader un petit peu ou pas du tout ? Vous êtes resté ensemble ?
18:53Non.
18:55J'ai regardé... Je suis parti voir la finale
18:57du 100 mètres d'athlétisme.
18:59Ah, quand même !
19:01Et en vrai, c'est tout ce que j'ai regardé. Après, j'étais avec ma famille.
19:03Vraiment, moi, c'était important
19:05de partager ça avec eux parce que
19:07des fois,
19:09avec les sollicitations, etc., en fait, les premières personnes
19:11avec qui t'as envie de le partager, elles sont loin.
19:13Elles ont envie aussi de te voir alors que
19:15tu viens de faire quelque chose d'incroyable.
19:17Elles ont envie de te voir et de profiter avec toi.
19:19Moi, c'était ma priorité.
19:21Tu sais que par rapport à ça, c'était une parenthèse enchantée.
19:23Parce que c'était Paris. Parce que quand tu seras à l'Océan de l'Est,
19:25c'est un peu difficile de venir.
19:27Oui, c'est justement ça.
19:29Là, c'est vraiment une chance absolue.
19:31T'as eu raison d'en profiter parce que malheureusement,
19:33les prochains, ce ne sera pas pareil.
19:35C'est pour ça que ces JO étaient si particuliers pour nous.