Hitler Connais Pas (1963)

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Transcript

00:00:30You

00:01:00You

00:01:30You

00:01:48Stop

00:02:00It's okay

00:02:03This is a libyan

00:02:11But for fatigue

00:02:15Will you move away

00:02:19Hello goodly hello goodly moment only what you need to meet a lot

00:02:30Oh

00:03:00You

00:03:30You

00:03:46But once you're sad

00:03:52Stem to fill up to do me love you, Tom. We had to sell the cinema and sell the ball

00:04:01If you could focus you had to fit for him

00:04:16The one you can't miss on

00:04:19Steady situation the borderless, you know

00:04:22When you get looking on a new show for the feet in Punta Garcon

00:04:27in Pomerania

00:04:29The lawyer to seduce or tear

00:04:35Or the poor on a new church a

00:04:38A peony on a don't you grow?

00:04:43A

00:04:43sweet on this you're an assistant to Seattle as a junkie

00:04:48a

00:04:49skim up a little bit sicker

00:04:51I have a son Peggy a cigarette you'll be wrong

00:04:54It comes as a do you or could you tell you or could you never for me or you do

00:05:01You're a man with a content for sir

00:05:03if we

00:05:05I'm opposed a calculation

00:05:07I'm a Monday

00:05:11Our

00:05:12Judy to

00:05:15absolutely to my view

00:05:17do you

00:05:20Took a service your money so I didn't my parents you don't want to

00:05:27You tell me she my parents was in so p.s. Yeah, it's a book with bless if we

00:05:37Found it a sunk podo niggas found a unique molecular city

00:05:44It's a portrait party

00:05:47The

00:05:48Anis I like I tell you personnel

00:05:51the sweat cut to the lily to the fair

00:05:55Person to put a market on a mission to see to them on minuscule

00:06:02He will find a leap are there for the speed of me

00:06:08In the tariff a defer visit a little piece for me y'all a decli en étranger marika's who won who can disagree on

00:06:17A

00:06:19Certain connoissance technique

00:06:23To the scene car de fait des études techniques

00:06:25Les ouvriers sont un peu étonné car ils ne connaissent pas mon rôle exact dans l'entreprise pour la bonne raison que j'en ai pas pour l'instant

00:06:33Mais cela passe cela se passe le milieu du monde

00:06:37Nous sommes dix enfants

00:06:40On a du mal à y arriver c'est très dur

00:06:43Oui maman les allocations familiales mais enfin c'est pas suffisant

00:06:48Maman c'est toujours privé pour

00:06:51Pressure à nous élever comme il faut pour qu'on ne manque de rien mais enfin c'était très dur

00:06:56Mon père s'occupait de nous une fois par an à peu près à noël

00:07:00Là il recevait notre bulletin et tout le temps un vrai scandale mais on partait le lendemain au sport d'hiver alors on savait aucune importance

00:07:06Le matin ma mère se levait en même temps que mon père

00:07:12C'était une petite routine nous y étions tous habitués

00:07:17Elle se levait elle faisait les lits

00:07:20Pour que de façon nous puissions

00:07:23Tourner dans la maison

00:07:26Autrement on n'aurait pu rien faire

00:07:29Je reprendrai peut-être une entreprise familiale

00:07:32Je reprendrai peut-être une entreprise familiale

00:07:36Je n'en suis pas encore certain

00:07:39De toute façon je compte rentrer dans

00:07:42Dans les affaires avec mon père

00:07:45Mon père travaille au chemin de fer

00:07:48Il travaille sur la voie

00:07:51Il fait une range la voie

00:07:54Il gagne en gros 40 à 42 000 francs par mois

00:07:58Mon père aime ma mère oui

00:08:01Oui ils sont heureux tous les deux

00:08:04Ils se disputent presque jamais enfin c'est très rare

00:08:08Ou si ça leur arrive c'est à cause de mes frères et sœurs

00:08:12La moindre petite chose qui n'allait pas

00:08:16C'était suffisant pour que mon père crie parce que

00:08:20Mon père il est déjà nerveux très nerveux

00:08:24Il crie tout le temps sans arrêt

00:08:26S'il voit un cendrier qui est à deux mètres de lui

00:08:30Puis qu'il veut qu'il soit à 50 centimètres

00:08:33Il fera la vie

00:08:36Il discutera jusqu'à temps que ce cendrier soit mis à sa place

00:08:40Mais ce n'est pas lui qui touchera pour ça

00:08:43Non il n'y a rien à faire

00:08:46A un moment donné il mangeait à la gamèbre

00:08:49Il arrivait de temps en temps que ma mère oubliait d'y mettre quelque chose

00:08:53Le soir il rentrait

00:08:56Mes parents ne s'entendaient pas bien

00:08:59Il y avait tout le temps des histoires de divorce des choses comme ça

00:09:02On ne s'amusait pas je ne restais jamais chez moi je partais

00:09:05A la maison mes parents étaient obligés de se disputer là

00:09:08Avec une seule pièce ils n'allaient pas sortir sous le couloir

00:09:11Ça n'aurait pas été très amusant

00:09:14Mais enfin je pense qu'il y ait des discussions de temps en temps

00:09:19Il y a un proverbe qui dit il n'y a pas de ménage sans nuage

00:09:22Ça je suis bien d'accord

00:09:24Mais c'était quand même trop souvent

00:09:27Non ça devenait une habitude

00:09:30On savait on arrivait au vendredi on savait tiens ce soir il y a une dispute

00:09:35Que s'il arrivait un malheur dans la semaine que le sel tombe sur la table

00:09:39Bon bah ma mère disait ce soir il y a une dispute

00:09:42Et ça ne manquait pas

00:09:44Moi ça m'énervait assez souvent je m'en allais

00:09:47N'importe où je sortais j'allais au cinéma

00:09:50J'avais 12 ans

00:09:52Quand il y avait des disputes à la maison

00:09:56C'était pratiquement à l'heure des repas

00:09:59Je me souviens même ça arrivait assez souvent

00:10:03Quand on voyait que ça commençait à tourner mal

00:10:07Moi et puis ma frangine

00:10:10Tous les deux on se dépêchait

00:10:13On rangeait toute la vaisselle parce qu'il arrivait une fois que

00:10:16Tout avait volé dans la maison

00:10:19Assiettes, couverts, enfin tout ce qui s'en suit

00:10:23On pourrait appeler ça un peu du cinéma mais enfin

00:10:28Alors on rangeait tout

00:10:30Ça commençait la bagarre

00:10:32Alors on prenait la mère d'un côté et le père de l'autre

00:10:36Bon alors ça se calmait

00:10:39On attendait environ demi-heure, une heure

00:10:42C'était fini alors on risquait de les remettre ensemble

00:10:45Ça allait cinq, dix minutes

00:10:47Et ça recommençait

00:10:49Alors à la fin on les laissait puis ils se débrouillaient

00:10:52Et puis nous on dormait

00:10:54Enfin si on pouvait dormir parce qu'avec le boucan qu'il faisait

00:10:57C'était pas toujours facile

00:11:01Ma mère quand elle s'est mariée elle avait 15 ans et demi

00:11:05Mon père il en avait 22 à peu près

00:11:10Et puis au bout de trois mois de mariage

00:11:13Ma première soeur est venue au monde quoi

00:11:15Et puis

00:11:21Ma mère un beau jour

00:11:23Elle en a eu assez puis

00:11:27Elle a trouvé quelqu'un d'autre, enfin elle a trouvé

00:11:31Elle le voyait, elle voyait un autre homme quoi

00:11:33Pour moi ça aurait été un autre père mais j'y tiens quoi

00:11:36Elle le voyait de temps en temps

00:11:39Presque tous les après-midi

00:11:41Et puis il y a eu un jour quoi qu'elle a voulu partir

00:11:46Alors elle a annoncé ça à mon père

00:11:49Qu'est-ce qu'elle a pour faire là

00:11:51Je revois encore mon père en train de pleurer

00:11:55Il pleurait exactement comme un gosse quoi

00:11:59Quand il se met à pleurer parce que

00:12:02Au bout de 20 ans de mariage mon père ça lui paraissait drôle

00:12:06De voir qu'ils pouvaient se séparer comme ça

00:12:08Et puis ma mère

00:12:10Elle, elle savait pas quoi faire au juste

00:12:14D'un côté elle était soi-disant heureuse

00:12:17Mais enfin c'est je ne sais quoi

00:12:23Mais enfin ils se sont remis ensemble

00:12:26Mon père a supplié ma mère pour qu'elle reste

00:12:30Puis finalement elle a accepté

00:12:32Puis ça a été 15 jours, 3 semaines

00:12:35Puis après ça a recommencé

00:12:38Ça a recommencé comme avant

00:12:41Je peux pas renier mes parents, je les aime bien quoi

00:12:44Aussi bien mon père que ma mère

00:12:46Mais enfin

00:12:48Ils m'ont peut-être pas apporté tout ce que j'aurais voulu

00:12:51Ça c'est compréhensible

00:12:54Enfin je les aime bien, c'est tout

00:12:57C'est mes parents, c'est tout

00:12:59Je suis comme ça

00:13:01Je suis tombé sur ces parents-là et j'y peux rien

00:13:03Je suis tombé sur ces parents-là et j'y peux rien

00:13:07Je n'ai pratiquement pas connu mes parents

00:13:13Ma mère a 44 ans

00:13:18Elle n'est pas en très bonne santé

00:13:20Elle a subi plusieurs opérations

00:13:23Elle a une très mauvaise jambe

00:13:25C'est une femme fatiguée

00:13:27Ma mère s'est réfugiée en 1946 en Tunisie

00:13:31Pour des raisons que je ne connais pas

00:13:33Mais qui seraient probablement des raisons politiques

00:13:36Datant de la dernière guerre

00:13:38Ma mère était toujours en blouse

00:13:40Quand elle sortait, elle avait toujours un vieux manteau

00:13:43Qui avait servi à ma soeur quand elle était au collège

00:13:46Je ne l'ai vu qu'une fois dans ma vie

00:13:49Et je n'ai qu'un très vague souvenir d'elle

00:13:52Maman sortait très peu

00:13:55Elle allait peut-être une fois tous les six mois au cinéma avec mon père

00:13:59C'était très rare, elle ne voulait pas nous laisser tout seul à la maison

00:14:03Je l'ai vu

00:14:07Que cinq à dix minutes à peine

00:14:09Ça devait être en 1947 ou 1948

00:14:14À Tunis, j'étais dans un internat de la France abandonnée tunisienne

00:14:18Le dimanche matin, il m'arrivait quelquefois

00:14:21De porter le déjeuner au lit à maman

00:14:23Elle restait couchée un peu

00:14:26Non, je ne me rappelle pas du tout de son visage

00:14:30Mon dernier petit frère a dû avoir une césarienne

00:14:34C'était très difficile

00:14:37Il a bien failli mourir

00:14:40Je sais que ma mère est morte en 1952 de tuberculose

00:14:44Quant au reste, je n'en sais absolument rien

00:14:48Elle a été rentrée par ambulance

00:14:54Mon père nous avait prévenu que maman devait rentrer

00:14:58On était heureux quand elle est rentrée, on pleurait

00:15:02Elle est restée à la maison, il fallait qu'elle se repose assez longtemps

00:15:08C'est une chose qu'elle ne pouvait pas faire

00:15:11Rentrée en hôpital, elle s'est remise à travailler

00:15:14Je ne sais pas exactement, parce que c'est mon père

00:15:18Je le vois comme un homme vieux jeu, ancien

00:15:25Nerveux, mais enfin, un bon cœur

00:15:30Mon père, je ne l'ai jamais connu

00:15:33Il est fier de lui, il a son honneur personnel

00:15:38Il est courageux, on pourrait dire que c'est un brave homme

00:15:44Je pense que oui, parce que je n'ai jamais connu d'autre père

00:15:49Le soir quand il rentre de son travail

00:15:51Il met toujours ses pantoufles, il s'assoit à table pour lire son journal

00:15:55Il lit le journal de tous les jours, et quelques fois il lit aussi des illustrés de mes frères

00:16:01J'allais à la pêche de temps en temps avec lui

00:16:04C'était l'endroit où on pouvait être ensemble, c'est tout

00:16:08C'était pas tout à fait le même, il était calme

00:16:13Il était reposé, si on peut dire

00:16:17J'aime bien mon père, oui

00:16:19J'aime bien mon père, oui, mais...

00:16:25Enfin, de ne pas le voir, de tromper de lui, ça m'est égal

00:16:35Oui, j'ai bien des choses à lui reprocher

00:16:44Non, je ne veux pas en parler

00:16:50Après mon certificat d'études, j'ai préféré travailler

00:16:56Je ne voulais plus rester à la maison

00:16:59Je ne me plaisais plus à la maison parce que j'arrivais à ne plus pouvoir supporter mon père

00:17:06J'ai trouvé une place à Paris, comme vendeuse en boulangerie

00:17:11Puis j'ai fait mes valises et je suis partie

00:17:14J'avais 14 ans

00:17:16J'en ai eu assez de cette vie

00:17:19Un beau jour, je suis partie

00:17:23Je ne savais pas où j'allais, mais enfin, je suis partie quand même

00:17:27Puis, entre temps, j'avais été voir une voisine

00:17:31Pour lui souhaiter la bonne année, comme ça

00:17:33Puis alors, j'avais récupéré quelques sous

00:17:39Alors, il faisait froid

00:17:42Puis je suis rentré, j'ai été boire un coup dans un café

00:17:46Puis j'ai joué au billard électrique

00:17:48J'ai dépensé ce que j'avais sur moi

00:17:52Puis une fois mes sous dépensés, je ne pouvais pas rester là

00:17:56Je ne savais pas quoi faire

00:18:01Il fallait bien que j'aille quelque part, mais pas retourner à la maison

00:18:04Ce n'était plus possible maintenant

00:18:05Puis de toute façon, j'avais toujours la même idée

00:18:08J'en avais assez de cette vie

00:18:12Mais pour un sou en poche, rien du tout

00:18:15Alors, j'ai décidé de voir quelqu'un dans la rue

00:18:20J'ai demandé un ticket de métro

00:18:22J'ai dit que j'avais perdu mes sous

00:18:24Enfin, il a marché, il m'a donné un ticket de métro

00:18:28Et puis, je suis monté dans le métro

00:18:31Je suis bien resté trois ou quatre heures

00:18:35D'un côté, je me sentais un peu perdu

00:18:38Parce que je ne voyais pas où je pourrais dormir

00:18:41Je ne m'en occupais pas

00:18:44Je ne pensais pas

00:18:46Je pensais plutôt que j'étais libre

00:18:52J'envisageais pour l'avenir

00:18:55Je me sentais protégé

00:18:57J'étais au chaud, et c'était déjà une bonne chose

00:19:01J'étais bien

00:19:06C'est là que j'ai rencontré cette fameuse femme

00:19:09J'étais assis à une place, je dormais à moitié

00:19:13Et puis, d'un seul coup, je vois une femme qui s'assoit en face de moi

00:19:17Elle avait environ une soixantaine d'années

00:19:20Mais ce qui m'a frappé le plus, c'est que

00:19:23À soixante ans, elle était en blond

00:19:26Elle avait un manteau en mouton, je m'en souviens

00:19:30Et des drôles d'outils aux doigts

00:19:33Alors, je me suis dit

00:19:35Elle doit avoir quelque chose dans son sac

00:19:38Et puis, l'idée m'est venue que, si j'avais des sous

00:19:43J'irais dans ma famille

00:19:45Je travaillerais là-bas

00:19:48Je voyais une autre vie que celle que je menais maintenant

00:19:53Alors, j'ai décidé de la suivre

00:19:57Je l'ai suivie

00:20:01Et puis, je me suis dit

00:20:04Et puis, à l'époque aussi, surtout, on parlait beaucoup

00:20:09De jeunes qui rafflaient des sacs à main aux femmes comme ça

00:20:15On en parlait souvent dans les journaux

00:20:19Alors, je me suis demandé pourquoi j'en ferais pas autant

00:20:23Et puis, j'ai décidé que

00:20:26J'ai tenté ma chance

00:20:29Et j'ai suivi cette dame comme un apprenti voleur

00:20:33Puisque je n'ai aucune documentation de tout ça avant

00:20:39Et puis, d'un seul coup

00:20:42Je revois encore la scène

00:20:45Elle passe dans une rue sombre

00:20:47Je la suis

00:20:52Je vois qu'il n'y a aucune lumière autour, presque rien

00:20:58Je décide de me rapprocher d'elle

00:21:00Je me rapproche d'elle

00:21:03Je suis à sa droite, elle tenait son sac à la main

00:21:07Je le tire

00:21:10Le sac vient pas

00:21:13À partir de ce moment-là, je vois plus ce qu'il s'est passé exactement

00:21:18Ce que je me rappelle, c'est que cette femme est tombée à terre

00:21:23Soi-disant que je me serais acharné dessus pour réussir à avoir le sac

00:21:28C'est peut-être vrai, parce que le sac, je le voulais

00:21:30J'avais tiré le vin, il fallait que je le boive, quoi dire

00:21:34Et non seulement ça, c'est que je voyais un monsieur qui courait

00:21:39Surtout que la femme hurlait

00:21:42Enfin, il me fallait le sac et c'était tout

00:21:44Il me le fallait, je ne m'occupais pas du reste

00:21:47Et je ne sais si c'est un miracle ou quoi

00:21:51Le monsieur est très très près de moi

00:21:54Le sac me vient aussitôt

00:21:57Je prends les jambes à mon cou et me voulais partir, à courir, courir, courir

00:22:02Bon, au bout d'un certain temps que j'avais bien couru

00:22:06Je me repose un peu

00:22:09Je regarde ce qu'il y avait dans le sac

00:22:12Il y avait environ 40 000 francs, environ

00:22:17Le sac, les papiers, tout ça, j'ai foutu ça dans la seine

00:22:22Et j'ai gardé les sous

00:22:26Et puis j'avais les sous dans ma poche

00:22:29Et dire qu'une heure plus tôt où je n'avais rien, j'aurais bien voulu avoir des sous

00:22:35Si j'en avais eu, j'aurais fait n'importe quoi

00:22:38Et maintenant que je les avais dans ma poche, ces sous, je ne savais plus quoi faire

00:22:43J'ai traîné dans les rues

00:22:45Je me demandais qu'est-ce que j'allais en faire de ces sous

00:22:48J'ai traîné à droite, à gauche, partout

00:22:51Et puis je suis tombé sur une rafle

00:22:53Alors, on m'a emmené au commissariat

00:22:57Au commissariat, on m'a demandé mon nom

00:23:00Je l'ai dit

00:23:03Et puis, on a vu que j'étais porté disparu, car mes parents avaient porté plainte au commissariat

00:23:09Et de là, on m'a traîné dans un autre commissariat

00:23:13Et je me souviens même, c'était le jour du référendum

00:23:17Je le vois encore, tous ces flics, autour du poste, en train d'écouter les résultats

00:23:22Puis moi, assis sur une chaise, fatigué, lassé de tout ça

00:23:30Je me demande comment j'ai pu avoir des idées comme ça

00:23:35J'avais tenté ma chance, je n'avais pas réussi

00:23:38Et puis, à force de m'embêter comme ils l'ont fait, si on peut dire ça

00:23:45Je leur ai dit ce qui s'était passé

00:23:48Alors, on m'a enfermé, on m'a mis dans ces espèces de cages à poules avec des voleurs

00:23:57Des bandits de toutes les races

00:24:00Je n'avais plus conscience de moi-même, je ne voyais plus rien, je ne savais pas

00:24:07Et puis, on m'a emmené au dépôt, en prison

00:24:12La prison, je n'y avais jamais été, je ne savais pas ce que c'était

00:24:16Je savais ce que c'était, parce qu'on m'a dit ce que c'était

00:24:20C'était marqué dans les journaux, il y avait pas mal de choses

00:24:23Vraiment, je me suis rendu compte que faire des blagues, ça ne paye jamais

00:24:29Quand je suis passé devant le juge, il voulait me mettre dans un centre d'observation

00:24:36Et puis, il m'a dit que j'avais une bonne tête

00:24:39Il m'a dit que j'avais une bonne tête

00:24:42Et il m'a proposé le foyer semi-liberté

00:24:47Et pour ça, il a mis de côté mon rapport qui était agressif avec violence

00:24:55Et il a fait passer ça, pour une simple petite fugue, pas grand-chose

00:25:02Enfin, il m'avait quand même demandé si je voulais retourner chez moi

00:25:06Et j'ai dit non, ça fait que j'étais dans un foyer semi-liberté

00:25:15Je remercie de tout cœur l'assistance publique pour tout ce qu'elle a fait pour moi

00:25:20Même si elle a fait des choses à moitié, ou des choses qui ne m'ont pas plu

00:25:24Quand j'avais six ans, mes parents ont divorcé

00:25:27Alors là, on m'a envoyé en pension à la montagne

00:25:30Jusqu'à présent, j'ai toujours vécu seul, c'est-à-dire en internat, lycée et collège

00:25:36Et j'ai été envoyé chez une tante, enfin à la campagne

00:25:41Et alors là, je suis resté six mois

00:25:46Et après, mon père est venu me rechercher et il m'a emmené dans un cirque

00:25:53Donc mon père et ma mère sont venus me rechercher

00:25:56Alors là, on a voulu le punir, je sais pas pourquoi, on m'a mis dans une pension assez serrée

00:26:01C'était à la montagne

00:26:03Alors là, j'ai pas apprécié parce qu'il fallait se lever tous les matins à 6 heures

00:26:09Et après, il fallait faire de l'exercice, de la gymnastique, faire du footing

00:26:16Pas le droit de fumer, pas le droit d'aller au village, rien faire

00:26:19Alors ça me plaisait pas

00:26:22Le divorce, je trouve que ça pose un problème pour les enfants

00:26:28C'est très ennuyeux pour eux, c'est tout

00:26:31Parce qu'ils ne vivent pas avec leurs parents

00:26:36J'aurais voulu vivre dans une famille normale

00:26:39Quant à dire que j'ai haï mes parents, je n'ai pas à les haïr

00:26:43Je n'ai pas à juger la conséquence de leurs gestes, ni la portée de ce qu'ils ont fait pour moi

00:26:48Il n'est ni dans mon domaine, ni de mon devoir de les juger et de les haïr

00:26:54A l'école primaire, j'étais toujours premier, c'était automatique

00:26:59Enfin, je chahutais, oui, ça m'arrivait de chahuter

00:27:02Quand le professeur m'énervait, moi je chahutais

00:27:05Enfin, l'instituteur disait à mes parents qu'au pays des aveugles, les bornes y sont rois

00:27:15J'ai trouvé une combine extraordinaire

00:27:18En septième, on a simplement un professeur qui s'occupe de tout, qui fait tout

00:27:23Alors j'avais expliqué qu'il était malade

00:27:26Pendant qu'il était malade, on m'envoyait en permanence, on me faisait dessiner

00:27:31Puis qu'on me maltraitait, quoi que ce soit, pas du tout

00:27:34Alors mes parents m'ont dit de plus y aller, ils me faisaient y aller tous les lundis

00:27:38Tous les lundis, je me rendais au lycée, puis je disais que mon professeur n'était pas là

00:27:43Alors ça allait, mais ils avaient pas tellement confiance en moi

00:27:46Ils envoyaient mon frère une fois par mois, qu'il les voit

00:27:49Et je m'étais arrangé avec lui, alors ça se passait très bien

00:27:52Ça durait un trimestre et demi

00:27:54Non, j'ai jamais aimé les professeurs

00:27:58D'ailleurs, j'ai jamais pu rester en place dans une classe

00:28:03Ça m'a toujours...

00:28:05Quand j'étais assis sur un banc, je pouvais pas rester voir l'espèce de fou de mon moi

00:28:09Qui m'énervait, qui nous foutait la porte

00:28:13Alors moi, je déconnais bien sûr en classe, mais...

00:28:18Quand j'avais un professeur, ça dépend, il y en a qui sont gentils bien sûr

00:28:21Mais il y en a qui font tout pour vous énerver

00:28:24Alors là, je peux pas les sentir, ceux-là

00:28:27Mes études secondaires se sont déroulées moyennement

00:28:33J'ai chuté parfois, il m'est arrivé de redoubler une classe

00:28:38Mais...

00:28:40Je suis quand même passé en sixième, oui, j'étais un peu pistonné

00:28:43J'étais au lycée Jeanson

00:28:45J'y allais pas souvent, quoi, je séchais tout le temps, presque toutes les heures

00:28:48J'en profitais pour aller à la patinoire, au cinéma, quoi, je traînais tout le temps

00:28:53Dès l'âge de dix-sept ans, je me suis inquiété quant à mon avenir

00:28:57Je ne savais pas exactement le...

00:29:00La profession qui me convenait

00:29:05J'ai beaucoup réfléchi

00:29:07Et pour me trouver une école ou bien une voie

00:29:13J'ai passé des tests, de nombreux tests psychotechniques

00:29:16Je me suis même allé à Paris

00:29:19Où j'ai fait des tests assez sérieux, assez coûteux aussi

00:29:25Ma première paille, ça a été un des moments les plus, comment dirais-je, joyeux de mon apprentissage

00:29:32C'est que...

00:29:34C'était la première fois que j'avais de l'argent à moi

00:29:37Enfin, quand on m'avait donné, je me rappelle, huit ou dix mille francs

00:29:41Et c'était à moi, alors je les avais gagnés et...

00:29:43Ces tests n'ont pas été très déterminants

00:29:46Je crois qu'ils ont découvert des...

00:29:50Principalement la complexité de mon caractère

00:29:54C'est l'opinion que j'avais depuis déjà un certain temps

00:29:57On était environ quarantaine d'apprentis, là

00:30:00On s'est tous massés devant la porte pour toucher la première pièce, etc.

00:30:04Qui passerait le premier, tout ça

00:30:06C'était formidable, d'ailleurs

00:30:08Quand on est sortis le soir, on a été, comment dirais-je, boire un pot, si je puis dire, au café

00:30:13Pour arroser ça

00:30:15Avec une dizaine de coffres

00:30:18Je suis peut-être hypocrite

00:30:21Mais je n'ai pas l'impression que ce soit vraiment un défaut

00:30:25Car j'ai l'impression que...

00:30:27L'hypocrisie simplifie des fois beaucoup les choses

00:30:31Il m'est arrivé parfois, lors d'une nouvelle tout à fait...

00:30:35Enfin, très désagréable

00:30:37De me forcer à prendre une attitude

00:30:40Généralement, j'arrive à dominer parfaitement mon visage

00:30:45Et ne pas exprimer...

00:30:49Le sentiment normal

00:30:52Alors, quand je suis rentré à la maison, j'avais naturellement mes 10 000 francs dans ma poche

00:30:57Et je les ai posés sur la table

00:30:59J'étais vraiment joyeux de faire montrer à mes parents que j'avais gagné 10 000 francs

00:31:04C'était formidable

00:31:06J'habite un petit studio, rue de la Convention

00:31:09Il y a une petite entrée

00:31:11Une grande pièce

00:31:12Une petite cuisine et une salle de bain

00:31:15C'est assez agréable, je m'y fais très bien

00:31:19Actuellement, j'habite dans un foyer de jeunes travailleurs à carrière sous poissis

00:31:23J'ai une 2 chevaux

00:31:25Une MG

00:31:27Mais si je demandais à mon père une voiture de sport, j'ai l'impression que...

00:31:30Je l'obtiendrais

00:31:32Je crois qu'avec un peu de diplomatie

00:31:34Avec de la stratégie, même

00:31:36Il me donnerait satisfaction

00:31:39Bon, je l'ai acheté une MG cet été sur la côte

00:31:43Et je l'ai cassé en rentrant, j'ai collé une bine à l'eau

00:31:46Je l'ai trop poussé sur un autoroute

00:31:49J'ai été obligé de l'abandonner là-bas

00:31:53Maintenant, je suis dans un foyer

00:31:57On est 15 filles

00:31:59On a tout un enfant

00:32:08On a tout un enfant

00:32:38On a tout un enfant

00:32:48Ma mère a fouillé dans mon sac

00:32:52C'est un peu ennuyeux, mais enfin...

00:32:55C'est surtout ennuyeux pour elle

00:32:58Elle a découvert surtout mon carnet de rendez-vous

00:33:01C'est assez révélateur

00:33:03Et puis ensuite, elle a découvert une liste de noms

00:33:06Enfin, assez longue

00:33:11C'est la liste de...

00:33:15De mes conquêtes

00:33:19Il y en a pas mal, oui

00:33:21Ça laisse raveur

00:33:23En un an, ça fait beaucoup de monde

00:33:26Oui, c'est assez impressionnant comme ça

00:33:28Enfin, ça dépend pour qui

00:33:30C'est assez drôle

00:33:31C'est assez drôle

00:33:35Pour moi, c'est pas tellement impressionnant

00:33:37Parce que je me rends pas tellement compte

00:33:39Un nombre, c'est abstrait

00:33:41Ça...

00:33:43On se rend pas tellement compte, en réalité

00:33:45Quand on dit un nombre, quand on dit un chiffre

00:33:47Ça ne veut rien dire, dans le fond

00:33:50Alors, c'est nombreux, oui

00:33:52Quand on compte sur les doigts de la main, ça fait beaucoup

00:33:55Mais...

00:33:57Pour moi, je sais pas, je me rends pas compte

00:33:59Et il y a pratiquement que des filles comme ça, maintenant

00:34:03Mes parents ont eu un gros ton, l'année dernière

00:34:06C'est de me laisser à Paris, seule

00:34:10Pour la première fois

00:34:12Avec l'appartement

00:34:14Beaucoup d'argent

00:34:17Puis, évidemment, toutes les libertés

00:34:20Possible

00:34:22Alors, bien sûr, il est arrivé ce qui devait arriver

00:34:24C'est-à-dire que j'ai pris un petit ami

00:34:26Qui venait à la maison

00:34:28Seulement, quand il est rentré, après les vacances

00:34:31Il a eu de très grosses difficultés de réadaptation

00:34:34Ce sont eux qui ont cédé, bien sûr

00:34:37Mes parents...

00:34:41Mes parents me sont utiles

00:34:49Je sais pas

00:34:53Oh, oui, je sais vraiment pas quoi dire

00:34:59Je les aime bien, oui

00:35:02Enfin, tout ce que j'éprouve pour eux

00:35:04Se place sur le plan matériel

00:35:07Tellement, sur le point de vue, ni affectif, ni...

00:35:11Ni correspondance d'idées, ni quoi que ce soit de ce genre-là

00:35:14C'est avant tout matériel

00:35:16Mes parents me sont utiles, parce que...

00:35:19Je me suis fait à eux, et...

00:35:21Je vis chez eux, donc...

00:35:23Évidemment...

00:35:25C'est comme ça, quoi

00:35:27L'autre jour, ma mère est venue un matin

00:35:30M'apporter, je sais plus quel objet

00:35:32Chose que j'avais demandé

00:35:34C'était assez embêtant, parce que j'étais là avec une fille

00:35:36Et je pouvais pas la faire rentrer

00:35:38Alors, je l'ai reçue sur le palier, tout en lui expliquant

00:35:41Elle a très bien pris la chose

00:35:43Elle est partie

00:35:45C'est ma mère qui s'occupe de ma garde-robe

00:35:48C'est elle qui me prépare à manger quand je rentre le soir

00:35:51C'est elle, enfin...

00:35:53C'est elle qui fait ma chambre, des choses comme ça

00:35:56Enfin, c'est tout

00:35:58Je vois assez rarement mes parents

00:36:00Quand je me lève, il est toujours trop tard pour les appeler

00:36:05Le soir, en moyenne, j'oublie, quoi

00:36:08On s'ignore un peu

00:36:11On se voit aux heures des repas

00:36:13Après, mon père regarde la télévision

00:36:16Alors, on se parle pas

00:36:18Comment ça vaut mieux

00:36:20Le matin, je vois un peu ma mère

00:36:22Quand je prends mon café

00:36:23Ils viennent de temps en temps le matin

00:36:26Mais je réponds pas

00:36:28Ça me dit rien, je sais pas pourquoi

00:36:30Si je n'avais plus mes parents, je serais ennuyée

00:36:33Évidemment

00:36:35Parce que ça changerait beaucoup de choses

00:36:38D'abord, pour mes sorties

00:36:40Et bien évident que

00:36:42Si mes parents n'étaient plus là

00:36:44Il faudrait bien qu'il y ait quelqu'un qui s'occupe de mon frère

00:36:48Sinon...

00:36:51Je sais pas

00:36:53Je vais le ressentir

00:36:55Si un jour, je le perdais

00:36:57Je pense à ma mère

00:36:59Ma mère, c'est une femme sensationnelle pour moi

00:37:03Ma sœur, valablement, l'ordinaire

00:37:05Je peux lui parler en toute confiance

00:37:08A un par en toute confiance aussi

00:37:10Je peux lui raconter du travail

00:37:13Des histoires de travail

00:37:15Des ennuis de travail

00:37:17Des histoires avec les filles, n'importe quoi

00:37:19Je peux amener n'importe qui à la maison

00:37:21Je peux toujours venir accueillir

00:37:23Je peux sortir avec elle

00:37:25C'est formidable

00:37:27C'est assez difficile à expliquer

00:37:32A moins que si...

00:37:34Ça m'arrive beaucoup de penser à elle

00:37:36Quand je suis dans un moral assez bas

00:37:39Quand ça va

00:37:41Quand je me sens bien, ça va

00:37:43Mais quand j'ai le moral assez bas

00:37:45Je voudrais bien parler avec elle

00:37:47Retrouver avec elle

00:37:48Ce qui me plairait, ça serait

00:37:50Sortir avec elle

00:37:52Une journée ou deux à Paris, ou n'importe où

00:37:54Mais être vraiment seul

00:37:57Aller au cinéma, faire n'importe quoi

00:37:59Mais être avec elle

00:38:01Ça me plairait assez

00:38:05J'avais décidé à 18 ans de...

00:38:08Prendre un petit ami, surtout pour des régions...

00:38:10Qui viennent

00:38:13Bon, ça devait arriver à 18 ans parce que...

00:38:16Je me dis, mec, ça devait se durer comme ça, quoi

00:38:19Tu as été Philippe

00:38:21Tu aurais pu être n'importe qui

00:38:23Ça n'avait pas beaucoup d'importance

00:38:26À ce moment-là, je n'avais pas encore la même mentalité

00:38:29Je considérais quand même que...

00:38:31Rester avec un garçon

00:38:33Plus de deux jours, c'était...

00:38:35Normal

00:38:37Je suis restée avec lui trois mois

00:38:39Je sais pas exactement comment ça s'est passé

00:38:42Je crois qu'on a mis un peu de bonne volonté tous les deux

00:38:45Parce que moi, il me plaisait pas particulièrement

00:38:48Au départ, c'était surtout par...

00:38:50Pour le remercier

00:38:52Parce qu'on était toujours chez lui, il fallait bien

00:38:54C'était normal, dans le fond, ça devait arriver

00:38:59J'entendais bien, oui

00:39:01Physiquement, surtout

00:39:03Moralement, pas trop, mais...

00:39:05C'était pas mal, quand même

00:39:08Il est nécessaire, enfin...

00:39:10J'estime qu'il est nécessaire pour une fille d'avoir au moins...

00:39:13Au moins une ou deux expériences avant son mariage

00:39:15C'est ce que je pensais à cette époque-là

00:39:17Maintenant, mais...

00:39:19Maintenant, j'en ai plus de deux, quoi

00:39:21Je ne sais pas combien j'ai d'expériences

00:39:23C'est difficile à dire

00:39:25Ça paraît très...

00:39:27Grotesque

00:39:29Il y en a beaucoup trop

00:39:31Les gens auraient l'air de dire que je me vante

00:39:33Alors qu'en réalité...

00:39:36Il exagérait dans le sens où...

00:39:38C'est plus ou moins qu'il l'entretenait

00:39:42Et qu'il sortait avec d'autres

00:39:43Pour sortir avec d'autres, ça m'est égal

00:39:45Mais avec mon argent, ça m'ennuie

00:39:47Ça m'ennuie vraiment

00:39:51Alors, ça...

00:39:53J'admettrais bien qu'on me trompe

00:39:55Ça m'est complètement indifférent

00:39:57Mais pas dans ces conditions-là

00:39:59Quand Philippe m'a quitté...

00:40:03J'ai eu trois jours

00:40:05C'est un... Enfin...

00:40:08J'étais vraiment un peu dans le serrage

00:40:10C'était un peu normal, parce que...

00:40:11Je vivais presque avec lui

00:40:13On était toujours ensemble

00:40:15Et puis c'est ça, surtout

00:40:17Ça m'obligeait à avoir beaucoup plus de contacts avec mes parents

00:40:19Et ça, ça m'ennuyait beaucoup

00:40:21Et puis, mon Dieu...

00:40:23On s'y est fait

00:40:25Comment on se fait à tout ?

00:40:27Moi, le chagrin d'amour...

00:40:29Vous savez...

00:40:31Je ne pense pas du tout à lui

00:40:33Je ne pense plus du tout à lui, plus exactement

00:40:35Il m'a bien rendu service

00:40:38C'est tout

00:40:39Il n'a plus aucune importance pour moi, maintenant

00:40:41D'ailleurs, il n'en a jamais eu beaucoup

00:40:50Liliane...

00:40:52Je l'ai connue dans un foyer de jeunes filles

00:40:55Et puis...

00:40:59Je pensais, quoi que...

00:41:02Si je pouvais l'emballer, quoi que

00:41:04Ça serait une fille...

00:41:06D'un jour, quoi

00:41:08Et puis, j'ai lancé avec elle

00:41:11Mais alors, là, je me suis aperçu

00:41:13Que c'était toute autre chose, quoi

00:41:15J'ai été bouleversé

00:41:17J'ai été retourné, quoi, si on peut dire

00:41:20Et puis, le soir, quand je l'ai quitté

00:41:22Je suis rentré me coucher

00:41:25Et...

00:41:27Je n'ai rien pu faire d'autre que lui écrire, quoi

00:41:29Je pensais à elle

00:41:31De même que le lendemain

00:41:33J'ai travaillé

00:41:35Et...

00:41:38Avec plus de coeur

00:41:43Et...

00:41:46Mais ce que je faisais, quoi

00:41:48Les travaux que je faisais

00:41:50Je m'imaginais que

00:41:52C'était pour elle, quoi

00:41:56Je me sentais pas fatigué

00:41:58En travaillant, j'étais bien

00:42:00Pourquoi, je ne sais pas

00:42:02Je pensais à elle

00:42:04J'étais content, j'étais heureux

00:42:05Et puis...

00:42:07Il me semble avoir trouvé

00:42:09Et j'avais une nouvelle vie, quoi

00:42:12Elle m'a écrit aussi

00:42:15Elle est venue

00:42:17Chez moi, à Noël

00:42:20Et on a fait plus ample connaissance, quoi

00:42:25Un instant, elle est venue

00:42:31On s'est embrassés, comme ça

00:42:35Au hasard, quoi

00:42:37Sans préméditation, si on peut dire

00:42:40Et puis, à la même occasion

00:42:43Je sais pas comment je me suis embrouillé

00:42:47J'ai fait son affaire, si on peut dire

00:42:53Et je l'aimais quand même encore

00:42:57Elle est repartie

00:42:59On a continué à s'écrire

00:43:02Et puis...

00:43:04De là, toutes les histoires sont arrivées

00:43:07Alors, j'ai plus jamais eu de nouvelles d'elle

00:43:11J'ai connu d'autres filles

00:43:13Alors, cela...

00:43:15C'était fini, oui

00:43:17J'aime bien les gens très marqués

00:43:19Avec des pommettes très creuses

00:43:21Des bouches épaises

00:43:23Un style très, très particulier

00:43:25Je sors jamais d'un genre de garçon

00:43:27Toujours tomber dans le même style

00:43:30Il y a quelque temps, je suis restée

00:43:31Une semaine avec...

00:43:33Un garçon

00:43:36Il était bien gentil

00:43:38Il était très beau

00:43:42Il était pas trop intelligent, le malheureux

00:43:44Évidemment

00:43:46On peut pas se contenter du physique d'un garçon

00:43:48Parce que souvent, les garçons très beaux

00:43:50En plus, sont idiots

00:43:52Les malheureux, c'est pas de leur faute

00:43:54Ils savent trop qu'ils sont très beaux

00:43:56Ils sont très prétentieux

00:43:58Et puis, l'intelligence, c'est tellement rare

00:44:00Enfin...

00:44:03Je l'aimais bien

00:44:05Mais il était vraiment trop bête

00:44:07Ça pouvait pas durer

00:44:09Alors, je me suis arrangée pour...

00:44:13Qu'il s'en aille doucement

00:44:16En essayant de pas trop lui faire de peine

00:44:18Parce que je présume que...

00:44:20Enfin, je sais pas

00:44:22C'est un peu présomptueux de ma part de le dire

00:44:24Mais enfin, j'ai la vague impression

00:44:26Qu'il était un peu amoureux de moi

00:44:27Et qu'il était un peu ennuyé de...

00:44:29De lui faire du mal

00:44:31Alors...

00:44:33Je suis partie

00:44:35En week-end, sans lui

00:44:37Et puis, quand je suis revenue, bah...

00:44:39C'est lui qui est pas revenu

00:44:42À l'heure actuelle...

00:44:46Beaucoup de filles...

00:44:48Moi, je les trouve cons

00:44:50Ils sont vraiment merveilleux

00:44:52Ils ont des têtes d'enfants

00:44:54Avec des corps d'hommes athlétiques

00:44:55Tout étriqué dans des costumes blancs

00:44:57Avec des pantalons immenses dans le bas

00:44:59Très larges, des gros chaussures noires

00:45:01J'adore les marins américains

00:45:03Elle vous snob, moi, à ce moment

00:45:06Et...

00:45:08J'ai toujours trouvé qu'elle...

00:45:10Elle s'en croyait beaucoup trop

00:45:15Enfin, y en a qui sont gentils, bien sûr

00:45:18Mais...

00:45:23Y en a qui...

00:45:25Qui sont...

00:45:27Qui sont plus faciles que d'autres

00:45:29Parce que...

00:45:32Elles sont moins...

00:45:34Moins élevées dans un milieu...

00:45:36Dans un milieu...

00:45:39Enfin, un milieu...

00:45:41J'ai une opinion assez défavorable des filles

00:45:46J'ai d'ailleurs une vie sentimentale

00:45:48Assez peu agitée

00:45:50Assez peu agitée

00:45:51Assez peu agitée

00:45:53J'ai l'impression souvent d'être amoureux

00:45:55Toujours de la même fille, mais...

00:45:59Je n'en sais rien

00:46:01Vraiment

00:46:03C'est une fille de Besançon

00:46:05Je ne sais pas si elle est amoureuse de moi

00:46:07Faut attaquer

00:46:09Sans ça, on est perdu

00:46:11Sans ça, on est perdu et...

00:46:13Elle croit qu'elles ont quelque chose sur vous

00:46:15Et elles vous font marcher après

00:46:19Quand j'emballe une fille...

00:46:22Je...

00:46:25Je ne suis pas certain de l'emballer

00:46:27Quand je la vois

00:46:29Si on veut les attaquer, il faut y aller carrément

00:46:31Il faut...

00:46:33Il faut pas se dégonfler

00:46:35Si j'y plais, ça se joue tout de suite

00:46:37Je cause avec et puis...

00:46:39J'y propose rendez-vous pour le dimanche d'après

00:46:43Le dimanche d'après, j'y vais

00:46:45Je l'emmène au cinéma ou au bal

00:46:48Enfin, plus souvent au bal, puisque...

00:46:51Je danse avec elle

00:46:54Bon, ça va très bien

00:46:57J'hésite, je suis comme tout le monde

00:47:00Mais enfin, quand même...

00:47:03Je vois si je peux plaire à la fille

00:47:08Je fais de l'oeil, si on peut dire

00:47:10Et puis...

00:47:12Des danses calmes, telles que le slow

00:47:15Arrangent l'affaire

00:47:17On se sert un peu plus

00:47:19On se frotte

00:47:22Et puis...

00:47:24Les petits baisers commencent

00:47:27Et la suite, elle est comme tout le monde

00:47:30J'aime les petites filles

00:47:32Sages, pudiques

00:47:34Jeunes

00:47:3616 ans ?

00:47:38Mignonnes, quoi, les petites filles

00:47:41Je suis en seconde

00:47:44Le samedi, je rentre chez moi

00:47:48Le dimanche, je sors avec mes parents

00:47:52On va voir des amis, ou alors au cinéma

00:48:00Je l'ai connue au cinéma

00:48:05C'était Samson, il allait là

00:48:15Je le trouvais très sympathique

00:48:18Il avait l'air d'un garçon sérieux

00:48:22Oui, c'était un beau garçon

00:48:24Il est grand

00:48:33Il n'était pas comme les autres

00:48:35Il paraissait plus sérieux

00:48:37Les autres blaguaient tout le temps

00:48:39Mais il ne lui disait jamais rien

00:48:45Il était très gentil avec moi

00:48:47Il était très gentil avec moi

00:48:51Son attitude me plaisait

00:48:54J'avais très confiance en lui

00:49:00Pendant le film, on a parlé

00:49:03Il m'a parlé de sa profession, de sa famille

00:49:08Il m'a accompagnée jusque chez moi

00:49:14J'habitais à Malakoff

00:49:17J'habitais dans un immeuble

00:49:19J'avais une chambre seule

00:49:22Il travaillait en usine

00:49:28Dans une usine à Issy-les-Moulineaux

00:49:31Je suis allée une fois le chercher

00:49:33La sortie de son travail

00:49:35Mais une seule fois parce que

00:49:37Je ne pouvais pas y aller tous les jours

00:49:39Parce que je travaillais

00:49:41Et je finissais de travailler tard

00:49:47On se voyait tous les soirs

00:49:49Après mon travail

00:49:51Puis on sortait ensemble

00:49:53Ou avec les copains

00:50:01Quelquefois on allait danser

00:50:03Mais le plus souvent on allait au cinéma

00:50:16On s'en fout

00:50:23Arrêtez

00:50:41Ça m'arrive de penser que

00:50:44Avec une fille je pourrais avoir un enfant

00:50:47Quand on est avec la fille

00:50:50On n'y pense plus

00:50:53On ne regarde que le plaisir qu'on peut avoir

00:50:56C'est tout, on ne va pas plus loin

00:51:01Quand j'ai cru que j'attendais un bébé

00:51:03Je l'ai dit à...

00:51:17Quand j'ai cru que j'attendais un enfant

00:51:19Je l'ai dit

00:51:21Il m'a dit avant va chez le docteur

00:51:23Pour t'en assurer

00:51:25Alors j'y suis allée

00:51:27Et le docteur m'a dit c'est ça

00:51:29Vous attendez un enfant

00:51:32Je serais très embêté

00:51:37Je serais obligé de l'épouser

00:51:43Je ne pourrais pas laisser

00:51:45Je ne pourrais pas laisser le garçon

00:51:47Enfin le bébé tout seul

00:51:49Sa naître

00:51:51Ce serait très embêtant

00:51:54Je serais obligé d'épouser la fille

00:51:57Enfin si ça m'arrivait

00:52:01Je ferais comme les autres

00:52:03Je serais obligé de l'accepter

00:52:08Alors je lui ai dit

00:52:10Il m'a dit ne t'inquiète pas

00:52:12On se mariera

00:52:15Après je ne l'ai jamais revu

00:52:17Il n'est jamais revenu me voir

00:52:20Je n'ai pas cherché à le revoir non plus

00:52:23Ce n'est pas tellement terrible

00:52:31Quand j'ai su que j'attendais un enfant

00:52:33J'étais désespérée

00:52:36Parce que je savais très bien

00:52:38Que ma famille n'aurait pas accepté

00:52:40Une chose comme ça

00:52:45Je ne savais pas exactement

00:52:47Ce que mes parents allaient faire

00:52:49Mais je me doutais très bien

00:52:51Qu'ils m'auraient laissé

00:52:56C'est ce qu'ils ont fait

00:52:58Ils m'ont laissé

00:53:00Quand ils ont su que j'attendais un enfant

00:53:02Je n'ai jamais eu une nouvelle d'eux

00:53:04Ils ne m'ont jamais écrit

00:53:06Ils m'ont juste envoyé

00:53:08Un gros colis de linge

00:53:10Alors maman me renvoyait tout le linge

00:53:12Qui me restait chez elle

00:53:15Je garde un souvenir merveilleux

00:53:17De mon accouchement

00:53:26C'est la chose la plus belle

00:53:28Qui puisse exister

00:53:32Ce qui m'a fait le plus plaisir

00:53:34Quand Bruno est né

00:53:36C'est quand j'ai pu le prendre dans mes bras

00:53:38L'embrasser

00:53:45L'amour physique

00:53:47C'est difficile

00:53:50J'aime ça

00:53:54Ça prend beaucoup de temps

00:53:56Dans ma vie

00:53:58Maintenant ça dépend

00:54:00De tas de choses

00:54:02Ça dépend avec qui ça se passe

00:54:04Comment ça se passe

00:54:06Ça se passe quelques fois bien

00:54:08Ça dépend

00:54:11Pas uniquement de mes partenaires

00:54:12Ça dépend en grande partie d'eux

00:54:14Que mon partenaire me plaise

00:54:16Mais c'est pas toujours le cas

00:54:18Que je sois un bon copain

00:54:20Que je sois quelqu'un auquel je suis habituée

00:54:24Les conditions idéales c'est d'être deux

00:54:27Parce que trois ça fait beaucoup de monde

00:54:29Je fais très peu de sport actuellement

00:54:33Bien que j'aimerais bien en faire

00:54:35Les départs c'est assez dur

00:54:37Parce que je suis énerveux

00:54:39On arrive sans la ligne de départ

00:54:41On vous donne vos starting blocks

00:54:43Puis on les règle

00:54:45C'est à dire qu'on les règle à la distance

00:54:47Voulue de la ligne des 100 mètres

00:54:49On profite pour discuter avec le type

00:54:51Qui est à côté de vous

00:54:53À gauche ou derrière

00:54:55On demande des explications

00:54:57Pour comment il règle ses startings

00:55:01Quand le starter commande à vos marques

00:55:04C'est là que je suis un peu

00:55:07Comment dirais-je ?

00:55:08On est un nerveux un peu intense

00:55:10Je tremble

00:55:12Mais un coup que c'est parti

00:55:14Ça va

00:55:16On ne pense plus à rien

00:55:18On regarde la ligne d'arrivée

00:55:20Je suis généralement assez bon

00:55:22Dans le domaine sportif

00:55:25J'ai fait des compétitions inter-scolaires

00:55:28C'est passé un soir

00:55:30J'étais tranquillement à Saint-Germain

00:55:32J'étais assis avec deux amis

00:55:34On prenait un verre tranquillement

00:55:36Lorsque deux personnes bizarres sont rentrées

00:55:39J'étais assis

00:55:41Ils m'ont demandé de descendre

00:55:43Et de les suivre

00:55:45Je trouvais ça très très bizarre

00:55:47Ils m'ont montré une plaque

00:55:49Je ne voulais pas les suivre

00:55:51J'y suis tout de même allé

00:55:53Au lieu de m'emmener vers Saint-Germain

00:55:55Ils m'ont emmené dans une vieille aronde grise

00:55:57Ils m'ont fait monter

00:55:59Nous sommes allés le long des quais

00:56:02Je n'ai pas du tout où m'en aller

00:56:04J'étais assez affolé

00:56:06Au bout d'un quart d'heure de route

00:56:09Ils se sont retrouvés vers le commissariat de Charenton

00:56:12Ils m'ont fait rentrer dans une salle

00:56:14C'était rempli de policiers

00:56:16Il y avait un jeune commissaire

00:56:18Pas très agréable

00:56:20Il a commencé à me poser des questions

00:56:22Sur les gens que je voyais

00:56:24Ce qu'ils faisaient

00:56:26Qui je connaissais

00:56:28Il m'a demandé si je connaissais une certaine Béatrice

00:56:31Je lui ai dit non

00:56:33Il me dit

00:56:35Vous êtes sûr et certain ?

00:56:37Vous ne connaissez pas de Béatrice ?

00:56:39Je lui ai dit non, je ne la vois absolument pas

00:56:41Il me dit pourtant il me semble

00:56:43Qu'il s'est passé quelque chose chez vous

00:56:45Je lui ai dit non

00:56:47Il me dit pourtant ce n'est pas ce qu'elle nous a dit Béatrice

00:56:50Je lui ai dit

00:56:52Très bien vous arrêtez ce qu'elle veut

00:56:54Moi ça ne me gêne pas

00:56:56Il me dit bon très bien

00:56:58Faites rentrer Béatrice

00:57:00J'étais assez taré

00:57:01Le matin à peu près

00:57:03J'ai dit j'ai soif d'aller m'avoir

00:57:05Ils m'ont apporté à boire

00:57:07L'appartement de mes parents était complètement envahi

00:57:09Il y avait du monde partout dans toutes les pièces

00:57:11Des garçons, des filles

00:57:13Ils étaient partout sur tous les divans

00:57:15Des versales partout dans le bureau de mon père

00:57:18Tous les cendriers étaient pleins

00:57:20C'était vraiment la bagaille

00:57:22C'était pas mal, j'ai flirté avec elles

00:57:24C'est une fille que je ne connaissais pas

00:57:26Je l'avais vue là c'est tout

00:57:28Il y a une fille qui m'a dit

00:57:31Tu sais celle là tu peux y aller carrément

00:57:35Je lui ai dit merci beaucoup du renseignement

00:57:38Après avoir vu tout ce monde là

00:57:40Je suis allé dans la salle de bain où j'ai mes affaires

00:57:43J'ai tout vérifié quand j'ai ouvert les penderies

00:57:45Pour regarder si mes pulls étaient là

00:57:47J'ai tout regardé quand j'ai tout vérifié

00:57:49Je n'avais absolument pas confiance

00:57:51J'ai demandé à celui qui faisait la sobrise partie

00:57:54Tu pourrais m'emmener dans une chambre

00:57:56Il m'a dit si je veux bien

00:57:58Il m'a dit si je veux bien

00:58:00Ne mettez pas votre désordre là bas

00:58:03J'ai emmené la fille

00:58:05Elle est venue et m'a suivi

00:58:07Nous avons resté dans la chambre un petit moment

00:58:10Je suis allé directement à ma chambre

00:58:12Je l'ai poussé

00:58:14J'ai voulu ouvrir, c'était fermé à clé

00:58:16Ça ne me plaisait pas

00:58:18Je n'étais pas très content

00:58:20À ce moment là, il y a un type

00:58:22Qui est arrivé

00:58:24Il m'a dit attends un instant

00:58:26Ton frère est là avec une fille

00:58:28Je suis allé vers la cuisine

00:58:30J'ai dîné, j'ai attendu un peu

00:58:32Je suis revenu

00:58:34Je suis allé dans le salon

00:58:36J'ai vu un peu les gens

00:58:38Fais leur connaissance

00:58:40Tout à coup, il y a deux garçons

00:58:42Qui sont venus nous déranger

00:58:44Alors

00:58:46Je leur ai dit qu'est-ce que vous voulez

00:58:48Ils m'ont dit

00:58:50Qu'est-ce qu'il y a

00:58:52On ne peut pas vous regarder un petit peu

00:58:54Je leur ai dit

00:58:56Vous allez sortir tout de suite

00:58:58Je vous sors tout de suite

00:59:00Bon alors

00:59:02Il y a encore deux qui sont arrivés

00:59:04Moi, le fil, je n'y crois pas

00:59:06Alors là, ils ont commencé à aller sur la fille

00:59:08Moi, ça ne m'a pas plu

00:59:10Je venais de me l'envoyer

00:59:12Ils ont dit

00:59:14J'ai pris les types

00:59:16J'en ai pris un

00:59:18Je l'ai envoyé par tête

00:59:20Je lui ai dit écoute

00:59:22Sortez ou ça ne va pas l'image

00:59:24J'avais une petite chaleur

00:59:26Ils se sont dégonflés

00:59:28Je ne sais pas ce qu'il s'est passé

00:59:30Ils étaient tous là

00:59:32Il était à peu près 5h30

00:59:34Nous étions tous de nouveau dans la chambre avec la fille

00:59:36Et c'est là que tout a commencé

00:59:38Alors il y avait une fille qui hurlait

00:59:40Dans le couloir

00:59:42Il y avait d'autres filles qui étaient venues

00:59:44Qui se demandaient ce qu'il se passait

00:59:46Moi, je ne pleurais pas, je ne riais pas, je m'ennuyais

00:59:48À ce moment-là, la police est arrivée

00:59:50Ils les ont surpris

00:59:52Il s'est fait embarquer lui

00:59:54J'ai appris un peu plus tard

00:59:56Que la fille s'appelait Beatrice

00:59:58C'est ce qu'ils ont fait pour essayer d'arranger cette histoire

01:00:00Ils ont vu beaucoup de monde

01:00:02En fin de compte, ça n'a rien arrangé

01:00:04Et c'était bien fait pour lui ?

01:00:07C'est bien fait pour sa gueule

01:00:10Quand on m'a libéré

01:00:12Mes parents sont venus me chercher

01:00:14On a pris un verre, on s'est allé dehors

01:00:16Ensuite, nous sommes allés dîner à la coupole

01:00:18Un dîner très embêtant

01:00:20On parlait de l'avenir, ce qu'il fallait que je fasse

01:00:22Ensuite, ils m'ont ramené rapidement à la maison

01:00:24On m'a renseigné enfermé

01:00:26Il n'était absolument pas question que je sorte

01:00:28Une demi-heure après, je suis sorti

01:00:30J'ai fait un tour à Saint-Germain

01:00:32Vous savez, c'était le 31 août

01:00:34Les gens rentraient tous de vacances

01:00:36Tous les gens étaient bronzés

01:00:38Moi, j'étais tout blanc, normal

01:00:40Je rencontrais pas mal d'amis

01:00:42Qui avaient l'air assez étonnés

01:00:44Ils étaient étonnés et tristes

01:00:46Ils faisaient des têtes très très bizarres

01:00:49J'ai fait de nombreuses années de scoutisme

01:00:52Onze années en tout

01:00:54J'ai commencé dès l'âge de sept ans

01:00:56à être louveteau

01:00:58Je suis passé ensuite aux éclaireurs

01:01:00Et dès 18 ans, j'ai été chef éclaireur

01:01:03pendant trois ans

01:01:05Maintenant, je préfère aller au Saint-Hilaire

01:01:07ou chez Agine

01:01:09Quand je vais chez Agine,

01:01:11c'est comme si j'allais au bureau

01:01:13Je y vais systématiquement, presque tous les jours

01:01:15parce que j'habitue, chez Agine,

01:01:17de voir tous mes amis

01:01:19Je n'ai rien d'autre à faire le soir

01:01:21J'aime mieux aller là

01:01:23Il y a de bons disques

01:01:25J'apprécie assez

01:01:27J'aime bien avoir chaud

01:01:29Il y a de la fumée

01:01:31C'est ennuyeux, ça fait pleurer

01:01:33C'est tranquille

01:01:35A partir d'un certain âge,

01:01:37on commence à se désintéresser

01:01:40un peu du mouvement scout

01:01:47Le soir, au foyer,

01:01:49on regarde la télévision

01:01:51si c'est quelque chose d'intéressant

01:01:53Ou, le samedi et le dimanche,

01:01:55on écoute les disques

01:01:57On peut danser, si on le veut

01:01:59J'adore danser

01:02:01J'aime que ça

01:02:03Je passe des nuits entières à danser

01:02:05J'aime assez danser

01:02:07Bien que je ne danse pas

01:02:09toutes les danses

01:02:11Maintenant, c'est plus drôle

01:02:13de danser le twist

01:02:15Tout le monde le danse

01:02:17Les gens le dansent mal

01:02:19Les gens dansent ça comme ça

01:02:20Ce que c'est le twist

01:02:22Ma danse préférée est le slow

01:02:24J'aime aussi beaucoup danser

01:02:26le charleston et le cha-cha-cha

01:02:28Mais je me rends compte

01:02:30que ces deux dernières danses

01:02:32ne sont pas tellement esthétiques

01:02:34J'éprouve simplement du plaisir

01:02:36à aller danser

01:02:38parce que j'y arrive bien

01:02:40Cet été, avec les filles du foyer,

01:02:42je suis allée en vacances

01:02:44On est allées à la montagne

01:02:46à côté de Grenoble

01:02:48C'était la première fois

01:02:50que je voyais la montagne

01:02:52pour la première fois

01:02:54J'ai trouvé ça formidable

01:02:56J'ai vu de la neige au mois d'août

01:02:58J'ai trouvé ça formidable

01:03:00J'adore la neige

01:03:02C'est formidable

01:03:04Tous les ans, je vais faire du ski

01:03:06Tous les ans

01:03:08D'ailleurs, j'ai fait des tas de compétitions

01:03:10J'ai mon chamois de bronze

01:03:12C'est pas mal quand même

01:03:14On me disait

01:03:16Tu feras de la neige au mois d'août

01:03:18Je ne le croyais pas

01:03:21On a fait de belles excursions

01:03:24Mais le seul ennui

01:03:26c'est que je n'avais pas Bruno près de moi

01:03:28Quinze jours sans Bruno

01:03:30ça m'a paru terrible

01:03:32Je ne l'avais jamais quitté

01:03:34Je me suis trouvé il y a deux ans à peu près

01:03:36dans un cocktail parisien

01:03:38Je n'avais encore jamais bu de whisky

01:03:40et il n'y avait que des whisky ce soir-là

01:03:42J'en suis arrivé à mon septième

01:03:44et je ne me suis plus souvenu de rien

01:03:46Je me suis réveillé le lendemain matin

01:03:48avec cinquante lits blancs autour de moi

01:03:50J'étais à l'hôpital

01:03:52Ce qu'il s'est passé, on me l'a raconté après

01:03:57Je n'ai pas été plus malade que les autres

01:04:00Il paraît que c'était assez général

01:04:03Un camarade m'a proposé de me remonter chez moi

01:04:07Je n'ai pas été capable de lui donner mon adresse

01:04:10Je me suis trouvé malade dans sa voiture

01:04:13À ce moment-là, il m'a laissé tomber dans le caniveau

01:04:16Il a appelé la police secours

01:04:18La police secours est arrivée

01:04:20et ils m'ont emmené directement à l'hôpital

01:04:26Bien entendu, la police secours a voulu me faire payer

01:04:30les frais de déplacement, les frais de la voiture

01:04:32Dès que j'ai reçu la note, j'étais à la sécurité sociale

01:04:35qui m'a entièrement remboursé ces frais-là

01:04:40Lorsque j'ai un dimanche de libre

01:04:42j'en profite pour me réfugier au théâtre

01:04:46Car j'aime assez le théâtre

01:04:47Pour moi, c'est une méthode d'apaiser les tourments

01:04:51de connaître, de se cultiver

01:04:55puis d'admirer en même temps

01:04:58certaines tragédies

01:05:00puis la façon d'être interprété

01:05:02Brigitte Bardot, c'est une artiste que je n'aime pas

01:05:06Je pense que c'est une fille

01:05:09On ne peut pas appeler ça pas sérieuse

01:05:12parce que c'est un métier qu'elle fait

01:05:15C'est pas un métier très convenable

01:05:17quand même

01:05:21Je ne pense pas que ce soit formidable

01:05:26de faire voir ses appâts à tout le monde

01:05:30Quoi qu'on en est content

01:05:32quand on va au cinéma pour le voir

01:05:35Le samedi dimanche, je reste au foyer

01:05:37dans ma chambre

01:05:39en prenant des livres de la bibliothèque

01:05:41le pick-up du foyer, des disques

01:05:43Ça dépend de ma fatigue

01:05:45Par exemple, au début d'un trimestre

01:05:47je lis des bouquins classiques

01:05:49Je m'efforce d'ailleurs

01:05:51de lire des bouquins classiques

01:05:53des bouquins qui font réfléchir

01:05:55Je me cultive selon les moyens

01:05:57qui me sont donnés

01:05:59littérature, musique, théâtre

01:06:01sorties artistiques

01:06:03c'est-à-dire

01:06:05fréquenter quelques poètes

01:06:07quelques peintres

01:06:09A la fin du trimestre

01:06:11je suis un peu fatigué

01:06:13alors je lis des romans

01:06:15Vous savez, je lis très rarement

01:06:19J'en ai lu un en pension l'année dernière

01:06:22Ça s'appelait Fatima, mon amour

01:06:26J'aime bien les romans d'action

01:06:28les romans

01:06:31d'aventure en quelque sorte

01:06:33mais je lis aussi des

01:06:35des romans psychologiques

01:06:37tels que les romans de

01:06:39François Mauriac

01:06:41ou d'André Mauroy

01:06:42Je suis plutôt basé sur Karl Marx

01:06:45de Tchaïkovski

01:06:47tous les écrivains russes en général

01:06:49Alors c'est une histoire de

01:06:53d'un amour avec

01:06:55une noire et un blanc

01:06:57ça se passe

01:06:59dans le pays des Peux

01:07:01des Pleux, je sais pas comment ça s'appelle

01:07:03et ça c'est

01:07:05c'est le blanc qui veut conquérir la noire

01:07:07il en a marre des blanches

01:07:09il essaye de trouver une noire

01:07:10et

01:07:12il essaye d'en acheter une

01:07:14il en trouve une finalement

01:07:16elle lui convient

01:07:18alors pour la conquérir c'est très difficile

01:07:20parce que les blancs sont mal vus là-bas

01:07:23Il m'arrive de relire deux-trois fois

01:07:25ou même quatre fois le même livre

01:07:28en général quand il s'agit d'une anthologie

01:07:31marquée socialiste

01:07:33ou alors un livre de Dostoyevsky

01:07:35où je n'arrive

01:07:37pas à déceler

01:07:38déceler dès la première fois

01:07:40le sens véritable de la phrase

01:07:42Il y a plusieurs

01:07:44il y a une histoire, c'est très long

01:07:47et ça finit très mal

01:07:49ça finit quoi

01:07:51il pouvait pas avoir d'enfant avec cette femme noire

01:07:53parce qu'elle était stérile

01:07:55alors

01:07:57finalement

01:07:59elle, elle se dit

01:08:01bon, il s'en va

01:08:03alors elle se jette dans le fleuve à la fin

01:08:05c'est tragique

01:08:06elle se jette dans le fleuve

01:08:08et il lui revient jamais

01:08:10et

01:08:12c'est vraiment tragique

01:08:16Ma mère vient m'ouvrir les volets vers sept heures

01:08:19elle me demande ce que je veux manger

01:08:22elle va me préparer mon déjeuner

01:08:24pendant ce temps j'allume ma radio

01:08:27elle m'apporte à peu près cinq minutes après

01:08:29mon petit déjeuner au lit

01:08:32et pendant

01:08:34je le mange pendant à peu près cinq à dix minutes

01:08:36mon petit déjeuner se compose

01:08:38généralement de café au lait

01:08:41et je prends quelques tartines de confiture

01:08:43généralement de

01:08:45uniquement des confitures car je n'aime pas le beurre

01:08:47je me lève ensuite

01:08:49je vais me laver

01:08:52je reviens m'habiller

01:08:54et à sept heures et demie je suis prêt

01:08:56pour partir à mon travail

01:08:58j'allume la radio

01:09:00je vais me laver naturellement

01:09:02et

01:09:04après je me prépare

01:09:06je descends manger avec les copains au réfectoire

01:09:08et vers sept heures moins cinq

01:09:10le quart de la raviation vient nous chercher

01:09:12pour partir à l'usine

01:09:14le matin je me réveille à peu près vers midi

01:09:16moi ça dépend des matins

01:09:18j'ai une haussée tous les matins

01:09:20j'ai une heure assez pénible

01:09:22alors je fais ma toilette

01:09:24alors je commence à réfléchir

01:09:26essayer de trouver quelqu'un

01:09:28qui sortirait avec moi, qui déjeunerait avec moi

01:09:30et je pars déjeuner

01:09:32alors on m'a apporté mon petit déjeuner

01:09:34dans ma chambre

01:09:36c'était neuf heures

01:09:38quand je n'aime pas me lever à neuf heures

01:09:40je me suis endormi jusqu'à midi

01:09:42alors à midi j'ai pris mon petit déjeuner

01:09:45et

01:09:47comme c'était froid

01:09:49j'ai pris des trucs froids

01:09:51j'ai mis un peu d'eau chaude du robinet

01:09:54alors

01:09:56j'ai déjeuné à une heure

01:09:59avec mon père

01:10:02de toute façon je pose très rarement

01:10:04je fais des photos de juniors

01:10:06c'est des photos très naturelles

01:10:08c'est très agréable

01:10:11ce que j'aime dans les photos

01:10:13c'est voir la photo après dans le journal

01:10:15je trouve ça très satisfaisant

01:10:17quand on rentre dans l'atelier

01:10:19la première chose qui frappe

01:10:21c'est les murs peints en bleu

01:10:23je ne sais pas si c'est pour calmer

01:10:25l'ardeur combative des ouvriers

01:10:27mais on se sent bien

01:10:29un peu mieux tout du moins

01:10:31que si les murs étaient grasseux

01:10:33je crois que ça agit beaucoup

01:10:35je considère les ouvriers

01:10:37comme je considère n'importe quel homme

01:10:40ce sont des gens très valables

01:10:43ils sont généralement

01:10:45très simples de caractère

01:10:47et très directs

01:10:49les machines sont peintes en verte

01:10:51j'aime les couleurs

01:10:53ensuite je sors

01:10:55je cherche un restaurant dans le coin

01:10:57souvent pas de chez moi

01:10:59autrement je vais faire les chandeliers

01:11:01dans une cantine

01:11:02peut-être pour la nourriture

01:11:04je suis assez difficile

01:11:06une cantine réservée au personnel

01:11:08par exemple je n'aime aucune salade

01:11:10aucune crudité

01:11:12je n'aime pas le beurre

01:11:14vous savez à la cantine

01:11:16on ne peut pas dire qu'on mange mal

01:11:18mais on ne peut pas dire non plus qu'on mange bien

01:11:20c'est de la cantine

01:11:22tout ce qui est normal

01:11:24il devait être deux heures

01:11:26j'ai été à l'étoile

01:11:28j'ai vu le bruit de métro

01:11:30j'ai été voir au drugstore

01:11:32il draguait

01:11:34je lui ai dit ça va ?

01:11:36ça marche ?

01:11:38il m'a dit c'est pas marrant

01:11:40il n'y a rien à cette heure-ci

01:11:42je commence vers trois heures

01:11:44en allant au cinéma

01:11:46je sors vers cinq heures

01:11:48c'est la sortie des classes

01:11:50je rencontre beaucoup de monde

01:11:52c'est pour ça que je préfère cette séance

01:11:54après

01:11:56je vais prendre un verre

01:11:58le thé ça dépend de l'heure

01:12:00et avec qui

01:12:02ça dure jusqu'à sept heures

01:12:05à sept heures je vais vers la muette

01:12:07là j'ai rencontré un ami

01:12:09il m'a dit qu'est-ce que tu fais ce soir ?

01:12:11je sais pas

01:12:13il m'a dit je t'invite à dîner

01:12:15d'accord

01:12:17on s'est donné rendez-vous vers sept heures et demie

01:12:19on s'est dit

01:12:21on va aller dîner si tu veux

01:12:23au restaurant chinois

01:12:25bon je suis d'accord

01:12:27je dîne

01:12:29et je retourne au cinéma

01:12:31je retourne au cinéma

01:12:33et en sortant du cinéma

01:12:35je vais dans une boîte tous les soirs

01:12:37alors là le bruit c'est pas pareil

01:12:39faut tenir le coup

01:12:41moi je suis habituée

01:12:43le bruit dans l'atelier

01:12:45au début c'est assourdissant

01:12:47pour les gens qui viennent jamais

01:12:49mais pour un type qui n'a jamais mis les pieds

01:12:51dans une usine ou dans un atelier

01:12:53le type est foudroyé si je puis dire

01:12:55au premier coup

01:12:57quand une presse tombe

01:12:59pendant des heures comme ça

01:13:01le type est là

01:13:03c'est formidable

01:13:05d'ailleurs les gens qui viennent pas très souvent

01:13:07ils partent au bout d'une heure

01:13:09ils sont assourdis, ils ont des têtes comme ça

01:13:11ils peuvent plus quoi

01:13:13mais il faut résister

01:13:15rester dix heures dans un atelier comme ça

01:13:17vous devenez dingue

01:13:19j'ai des petites manièqueries

01:13:22j'aime bien avoir mes affaires rangées

01:13:24chaque chose à sa place

01:13:26chaque chose que j'entreprend

01:13:28par exemple

01:13:30quand j'ai quelques papiers

01:13:32je constitue un dossier

01:13:34c'est un moyen très pratique

01:13:36de retrouver tout ce dont on a besoin

01:13:38j'ai une cinquantaine de dossiers

01:13:40classés, répertoriés dans mon armoire

01:13:42par exemple j'ai un dossier

01:13:44pour chaque vacances

01:13:46chaque voyage que j'entreprend

01:13:48mon boulot

01:13:50c'est de faire l'électricité

01:13:53la lumière

01:13:55le soleil artificiel

01:13:57c'est un métier

01:13:59qui n'est pas spécialement salissant

01:14:01pas très fatiguant non plus

01:14:03et puis

01:14:05c'est agréable quoi

01:14:07parce qu'on est avec

01:14:09pas mal de corporations de métiers aussi

01:14:11alors on discute

01:14:13de temps en temps

01:14:15on chante

01:14:17et puis on peut s'arrêter

01:14:19de temps en temps

01:14:21cinq ou dix minutes

01:14:23pour fumer une cigarette

01:14:25c'est pas comme à l'usine

01:14:27à l'usine

01:14:29il faut bientôt demander une permission

01:14:31pour faire ses besoins

01:14:33vous rentrez le matin à 7h12

01:14:35on vous donne un boulot à faire

01:14:37de la série ou de n'importe quelle connerie

01:14:39et puis le soir vous repartez

01:14:41c'est pareil

01:14:43le lendemain matin vous revenez

01:14:45c'est toujours pareil

01:14:47il faut changer quand même

01:14:49parce qu'au bout de 50 ans

01:14:51je me vois pas à la retraite

01:14:52et puis

01:14:54placer des fils

01:14:56les trier

01:14:58les manipuler

01:15:00et puis à savoir dans sa tête

01:15:02que tel fil va à tel endroit

01:15:04et que tel autre va ailleurs

01:15:06c'est simple

01:15:08faut pas sortir de Saint-Cyr pour savoir ça

01:15:10mais enfin il faut le savoir

01:15:12je pense toutefois que

01:15:15s'ils avaient de l'ambition

01:15:18ils désiraient

01:15:20arriver à un poste plus élevé

01:15:22de l'électronique

01:15:24ou quelque chose comme ça

01:15:26mais j'ai pas les moyens

01:15:30et j'ai pas été à l'école assez longtemps

01:15:34alors cette idée

01:15:36je l'abandonne

01:15:38mais l'ambition n'est pas toujours nécessaire

01:15:40je suis passé P2

01:15:42il y a 15 jours à peu près

01:15:44j'ai passé un essai

01:15:46trois semaines avant

01:15:48je comptais pas l'avoir d'ailleurs

01:15:50oui je connais quelques ouvriers

01:15:52j'ai avec eux des discussions

01:15:55l'ouvrier est une personne aussi pure

01:15:57et aussi sincère

01:15:59qu'une personne riche

01:16:01ce qu'il faudrait pour voir

01:16:03si le riche adopterait exactement

01:16:05les mêmes façons de vivre

01:16:07les mêmes façons de lutter que l'ouvrier

01:16:09c'est de les faire démarrer à zéro

01:16:11les mettre sur un plan égal

01:16:13c'est à ce moment qu'on verrait vraiment

01:16:15la franchise et le caractère d'un homme riche

01:16:17il faut des ouvriers comme il faut des patrons

01:16:19ça m'a fait

01:16:20avec mon essai le P2

01:16:22m'a fait passer de 235 francs

01:16:24c'est à dire mini P1

01:16:26à 255

01:16:28qu'ils ont pas forcé d'ailleurs

01:16:30strict minimum P2

01:16:32l'heure de mannequin est payée

01:16:34entre 8000 et 10000 francs de l'heure

01:16:36s'ils avaient vraiment de l'ambition

01:16:38je suppose qu'ils essaieraient

01:16:40d'avoir un emploi supérieur

01:16:42et pour cela ils travailleraient

01:16:44prendraient des cours du soir

01:16:46on va essayer de prendre des cours du soir

01:16:48pour essayer de se tirer un peu

01:16:50et dans 8 ou 15 jours

01:16:52on va essayer de commencer

01:16:54les cours comme préparateur

01:16:56chronomètreur

01:16:58enfin beaucoup plus intéressant

01:17:00que d'être à un établi

01:17:02et d'y mettre un bout de ferraille

01:17:04ou de percer

01:17:06là véritablement j'en ai marre

01:17:08que le copain aussi d'ailleurs

01:17:10il faut beaucoup de volonté

01:17:12enfin il y en a quand même pas mal

01:17:14qui le font

01:17:16rien

01:17:18non je travaille absolument pas

01:17:21je n'ai rien trouvé d'intéressant

01:17:23d'ailleurs je cherche pas

01:17:25de temps en temps je vends des voitures

01:17:27si on m'en demande

01:17:29un peu de tout

01:17:32je pense qu'il me tombe sur la main

01:17:34de l'immobilier, de tout, n'importe quoi

01:17:36tout ce qu'on me demande, n'importe

01:17:40les gens aiment par exemple

01:17:42aller voir un défilé

01:17:44j'ai horreur des défilés

01:17:46j'y vais quelques fois

01:17:48avant chaque défilé

01:17:50je peux pas, je peux pas, c'est pas possible

01:17:52je peux pas avancer

01:17:54j'apprécie l'ordre

01:17:56la cadence, l'alignement

01:18:00le brio peut-être

01:18:04l'armée est une chose que j'ai envisagée

01:18:06en ce qui concerne mon avenir

01:18:08car l'armée apportait un certain prestige

01:18:12j'ai connu des types aussi

01:18:14qui sont revenus assez esquintés

01:18:17comme solution de facilité en quelque sorte

01:18:21on ne s'y pose

01:18:23pierre de problème

01:18:25tout au moins c'est comme ça que je l'envisageais

01:18:27je hais les gens en uniforme

01:18:29sauf les marins américains

01:18:34mon travail, c'est pas très absorbant

01:18:37un moyen d'existence

01:18:39parce que j'ai besoin d'argent

01:18:41je travaille un peu, le matin

01:18:44en général quand je travaille l'après-midi

01:18:46on va prendre le thé

01:18:48ça passe le temps

01:18:51ma collègue, c'est une fille adorable

01:18:55c'est exactement mon antithèse

01:18:58c'est-à-dire qu'elle est bien gentille

01:19:00mais gentille dans le sens méchant

01:19:03elle est simple

01:19:06elle est fiancée

01:19:08elle va se marier

01:19:10elle est bien brave

01:19:12je l'aime bien, je peux pas dire

01:19:14j'ai beaucoup d'amitié pour elle

01:19:16tellement gentille

01:19:18elle aura exactement le genre de vie

01:19:21il me suffit de la regarder pour me dire

01:19:23pour vous que jamais je ne devienne comme ça

01:19:25comment elle va devenir ?

01:19:27elle va se marier d'abord

01:19:29parce que c'est nécessaire

01:19:31pour diverses raisons

01:19:33elle va avoir des enfants

01:19:35elle va avoir un mari

01:19:37pas du tout

01:19:39qui est très bien pour elle

01:19:42il y a quand même une situation relativement bonne

01:19:44mais je sais pas, il est borné

01:19:46il est très bien avec elle

01:19:48ils sont bien tous les deux

01:19:50ils se marieront

01:19:52ils auront des petits-enfants

01:19:54un petit appartement

01:19:56une petite voiture

01:19:58une petite vie

01:20:00il fera un bon petit ménage

01:20:02non, j'ai pas du tout envie d'être comme ça

01:20:05quand elle sera mariée

01:20:07il sera plus du tout question d'elle sorte

01:20:09ils iront au cinéma une fois le dimanche ou le samedi soir

01:20:11ils seront au dîner une fois chez ses parents

01:20:13et regarderont la télévision

01:20:15une fois chez les beaux-parents

01:20:17et regarderont la télévision

01:20:18non, ça c'est pas possible

01:20:20travailler pour simplement avoir un intérieur

01:20:23il y a des gens qui aiment ça

01:20:25mais moi je trouve ça

01:20:27je sais pas, c'est pas une vie

01:20:29c'est pas ça qu'on appelle vivre

01:20:31c'est pas possible

01:20:33à ce moment-là ça vaut pas la peine d'être vécu

01:20:35oui, il y a des gens qui sont très heureux

01:20:37si on arrive à se contenter de ça, ça va

01:20:39mais seulement tout le problème est là

01:20:41tout le monde ne vit pas comme ça

01:20:43c'est pas possible

01:20:45il y a quand même des gens qui sortent

01:20:46tout le monde n'est pas comme ça

01:20:48tout le monde a une vie intérieure

01:20:50une vie familiale

01:20:52et pas une vie familiale fermée comme elle, elle l'aura

01:20:54je pense me marier aux environs de la trentaine

01:20:56guerre avant

01:20:58quoi qu'on ne peut pas dire dès maintenant

01:21:02je désire avoir des enfants

01:21:09mais aussi voyager

01:21:12les voyages sont ma passion

01:21:15je pense que le mariage

01:21:17c'est un truc qui est formidable

01:21:23j'ai envie de me marier avec une fille sérieuse

01:21:28je voudrais une fille

01:21:31qui soit, si on peut dire, pas tout à fait comme les autres

01:21:35c'est une fille simple, sympathique

01:21:38normale

01:21:41une fille qu'on arrive à trouver difficilement

01:21:43on arrive à trouver difficilement

01:21:45je pense à la rituelle

01:21:47d'abord, une blonde

01:21:49c'était une idée que j'avais dans le temps

01:21:51elle est institutrice

01:21:53en pleine Beauce

01:21:55je voudrais que ce soit une fille

01:21:57qui me donne

01:21:59de l'affection

01:22:01si j'ose dire

01:22:03parce que j'en ai pas toujours eu

01:22:05je voudrais avoir un boulot stable

01:22:08un boulot dans un bureau d'études

01:22:10enfin, un boulot intéressant

01:22:13je voudrais aussi avoir

01:22:15peut-être une maison

01:22:17enfin, un bon

01:22:19un bon, comment dirais-je

01:22:21un bon chez-soi

01:22:23et puis

01:22:25des membres normaux

01:22:27deux fils

01:22:29des gosses que j'élèverais

01:22:31le mieux que je pourrais

01:22:34j'essaierai de leur

01:22:37de leur offrir

01:22:39une belle jeunesse

01:22:41une belle jeunesse

01:22:43que moi je n'ai peut-être pas eu

01:22:45tout à fait

01:22:47et puis que

01:22:49que dehors on dise

01:22:51que la famille intelle

01:22:53fait pas de bruit

01:22:55c'est une bonne famille

01:22:58partir le matin travailler

01:23:00rentrer le soir

01:23:02trouver sa femme en rentrant

01:23:05être content d'être là

01:23:07même être content de travailler

01:23:09c'est le travail

01:23:13ça permet de faire vivre

01:23:15tout le monde

01:23:18une vie calme

01:23:20une vie d'ouvrier

01:23:23une petite bourgeoisie si vous voulez

01:23:25enfin un petit chez-soi

01:23:27tranquille sans avoir naturellement le chien

01:23:29avec les chaussons et le journal

01:23:31on peut véritablement

01:23:33être en toute tranquillité

01:23:35sans avoir de

01:23:37de gros problèmes

01:23:39naturellement

01:23:41si j'en ai un

01:23:43ma voiture préférée

01:23:45c'est la Rolls

01:23:47incontestablement

01:23:49le jour où j'aurai une Rolls

01:23:51je serai complètement satisfaite

01:23:54ah oui

01:23:56je voudrais si c'est possible

01:23:58avoir

01:24:00avoir de l'honneur

01:24:02je suis peut-être un peu prétentieux

01:24:04je sais pas moi mais

01:24:06je pense que

01:24:07c'est quand même beaucoup

01:24:09l'honneur pour moi

01:24:12c'est d'avoir un nom

01:24:14et ce nom

01:24:17de savoir le tenir

01:24:22d'éviter de le faire salir par les autres

01:24:26en étant un bon ouvrier

01:24:28consensueux et tout

01:24:30je pense que c'est déjà une bonne partie de l'honneur

01:24:34j'aimerais bien me marier

01:24:35avec un garçon qui

01:24:37ait des moyens qui correspondent

01:24:39à mes besoins

01:24:41mais pas avec un garçon qui revient du service

01:24:43donc qui n'a pas de situation

01:24:45je ne cherche pas à tout prix le mariage

01:24:48je cherche de façon à me débarrasser

01:24:50de ma situation matérielle

01:24:53le mariage serait bien entendu bourgeois

01:24:55robe longue, blanche

01:24:57peut-être même j'aurai droit à l'église

01:24:59aux grandes orgues

01:25:02puisqu'il le faut

01:25:04fleur d'oranger aussi, oui, bien sûr

01:25:06le grand mariage

01:25:08grand mariage en blanc

01:25:10comme toute pure jeune fille rêve

01:25:12et espère durant toute sa jeunesse

01:25:18maintenant je ne sais pas ce qu'il fait

01:25:22il m'arrive, oui, de penser à lui

01:25:27j'ai eu des nouvelles, oui

01:25:29par une dame qui tenait un café

01:25:31où on en laissait souvent

01:25:34et un jour cette dame lui a parlé de moi

01:25:36lui a dit, tu sais, tu as un beau petit garçon

01:25:38il te ressemble

01:25:40et puis

01:25:42elle lui a donné mes nouvelles

01:25:44et depuis ce jour il n'est jamais retourné chez elle

01:25:47je ne sais pas si j'aurais envie de le revoir

01:25:52si je le rencontrais un jour

01:25:54je crois que je me cacherais

01:25:56mais je ne voudrais pas le revoir

01:25:59je ne crois pas au grand amour, non

01:26:01l'amour

01:26:03c'est assez difficile à expliquer

01:26:05mais enfin je pense personnellement que

01:26:09c'est

01:26:11je crois que c'est un sentiment difficile à analyser

01:26:14c'est unir deux êtres ensemble

01:26:18c'est vivre l'un pour l'autre

01:26:20un homme et une femme

01:26:22on est amoureux ou on ne l'est pas

01:26:24le tout est de savoir si on y est

01:26:26je serai fidèle dans la mesure du possible

01:26:27je ne le fais pas sous délusion

01:26:29mais enfin je l'espère

01:26:31d'ailleurs quand on se marie

01:26:33je pense que

01:26:35le mariage

01:26:37personnellement je pense que

01:26:39c'est une chose qui

01:26:42qui est faite pour vivre ensemble

01:26:44deux personnes ensemble

01:26:46qu'il y ait des petites disputes

01:26:48on est d'accord mais

01:26:50comme disait Voltaire

01:26:52un domestique ne peut pas éprouver

01:26:54d'admiration pour son maître

01:26:55avec un mari c'est pareil

01:26:57si on court de vie

01:26:59on cherche quelqu'un d'autre

01:27:01non je ne trouve pas ça normal

01:27:04l'amour

01:27:06l'amour-amour

01:27:08l'amour-passion

01:27:10c'est quelque chose qu'on peut envisager

01:27:12avec un amant

01:27:14mais pas avec un mari

01:27:16c'est pas possible

01:27:18c'est plus l'amitié que l'amour

01:27:20pour moi qui compte

01:27:22l'amour ne m'intéresse pas tellement

01:27:23il est différent

01:27:25ça va pas avec moi

01:27:30Nicole c'est ma petite amie

01:27:32je l'ai rencontrée en Angleterre

01:27:38en allant en Angleterre dans un collège

01:27:40pour apprendre l'anglais

01:27:42je l'ai connue il y a

01:27:44il y a un an et demi

01:27:46il venait apprendre l'anglais

01:27:48elle suit des cours aussi

01:27:50mais elle est au lycée

01:27:51second

01:27:53on se voit généralement

01:27:55à la sortie des cours

01:27:57je dis à mes parents

01:27:59que je sors un peu plus tard

01:28:01et puis on se donne rendez-vous

01:28:03quelque part

01:28:05quelques fois dans un café

01:28:07mes parents ne veulent pas

01:28:09que j'y aille mais enfin

01:28:11ils ne le savent pas

01:28:13ils l'apprendront qu'il faut bien

01:28:15quand ses parents ne sont pas là

01:28:17nous allons chez elles

01:28:19ça dépend

01:28:21nous goûtons

01:28:30nous jouons ensemble

01:28:32nous amusons

01:28:38je l'aime bien

01:28:40elle est vraiment très gentille avec moi

01:28:42elle est plus vieille que moi

01:28:44puisqu'elle a 16 ans et demi

01:28:47elle est assez jolie

01:28:49il est très doux

01:28:51oui elle est vraiment très gentille

01:28:53je crois aussi qu'elle m'aime bien

01:28:55oui

01:28:57elle me dit tout ce qu'elle fait à Paris

01:29:00je ne crois pas qu'elle me ment

01:29:02elle me dit vraiment la vérité

01:29:05elle ne cherche pas

01:29:07à me dire des méchancetés

01:29:09elle est toujours gentille vraiment

01:29:21je l'aime bien

01:29:27ce soir je rendez-vous à 8h30 avec un ami

01:29:29je l'ai dîné

01:29:31ensuite je vais au cinéma

01:29:33voir la poupée de Cher au Mac Maron

01:29:35en sortant je pense que nous allons aller au St-Hilaire

01:29:38je couvrirai Bruno pour la nuit

01:29:40je l'embrasserai

01:29:42je réparerai toutes ses affaires pour demain

01:29:47je me coucherai

01:29:49je tricoterai pour lui

01:29:51ça dépendra

01:29:53je passerai certainement au snack en rentrant

01:29:56j'irai peut-être en surprise partie si un copain en a une

01:30:00avec un peu de chance j'irai peut-être dîner avec un...

01:30:03n'importe qui je ne sais pas

01:30:05sinon

01:30:07je rentrerai à la maison

01:30:09pas très drôle mais enfin

01:30:51le soir

01:31:00Produit par André Michelin

01:31:02Hitler connaît pas

01:31:04a été réalisé par Bertrand Blier

01:31:07Guy Blanc était conseiller technique

01:31:09la photo était de Jean-Louis Picavey

01:31:11assisté de Jean-Paul Schwartz et de Georges Landy

01:31:15le son était de Robert Billard

01:31:17les maquillages de Haida Carange

01:31:19et le montage de Michel David

01:31:22Georges Delruy a fait la musique

01:31:25Hitler connaît pas

01:31:27Produit par Chaumian Productions

01:31:29Sur une idée de Gérard Hédin

01:31:31a été tourné au studio Eclair

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