Regardez L'édito d'Etienne Gernelle avec Etienne Gernelle du 26 août 2024.
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00:00Et l'édito RTL avec vous pour cette nouvelle saison, Etienne Gernel, directeur du Point.
00:09Et ce matin, Etienne, vous décernez donc à Emmanuel Macron le prix de la bêtise politique de l'année.
00:14Oui, et sans même attendre la fin de l'année, car cette boulette-là est trop belle, on voit mal comment quiconque pourrait l'égaler d'ici à la fin décembre,
00:23je veux bien sûr parler de la dissolution. Alors, rétrospectivement, avec le recul de l'été, elle est encore plus stupide qu'on ne le pensait à l'époque.
00:32Ah oui ? Pourquoi ?
00:33D'abord parce que le but affiché, selon le mot du chef de l'État, c'était la clarification.
00:39Et oui, elle est belle cette clarification. Avant la dissolution, pour se forger une vraie majorité, Macron devait trouver un accord avec un seul parti LR
00:47et gérer quelques défections éventuelles sur son aile gauche. C'était plutôt simple.
00:52Aujourd'hui, c'est 4 ou 5 partis, peut-être même 6, dont il doit obtenir sinon le soutien, du moins la promesse de ne pas voter tout de suite une motion de censure.
01:02Pour faire des simulations de coalition, il faut soit être très bon en maths, soit demander ce que j'ai fait à Tchatchépté.
01:08Merci pour ce moment de clarification. Mais de toute façon, le calcul politique de Macron était faux, il était tout faux, et ce, dès le début.
01:16Ah oui ? Expliquez-nous.
01:17Il fallait le faire quand même. Donner la parole au peuple souverain, disait Macron, une heure seulement après une élection.
01:25En clair, avec la dissolution, Macron a dit aux électeurs RN, vous n'êtes pas chiches de recommencer pour les législatifs.
01:33Et évidemment est arrivé ce qui devait arriver. Le RN a fait un score considérable au premier tour des législatives et n'a été tenu à l'écart du pouvoir finalement que par l'effet du fonds républicain.
01:45Le résultat de tout cela a été un nombre de députés de gauche dont celle-ci n'aurait pu rêver un mois seulement avant cette élection.
01:53Macron aura donc renforcé ses deux adversaires bien au-delà de leurs espérances quant à ses députés.
01:59À lui, ils sont beaucoup moins nombreux et en plus, ils lui en veulent. Bref, c'est la pire opération politique qu'on pouvait imaginer.
02:06Et le comble, c'est que Macron, qui n'avait que les JO à la bouche depuis des mois, n'aura donc pas profité de l'effet olympique.
02:14Et quel effet, JO ?
02:16C'est ce moment de grâce où vous vous souvenez, une organisation formidablement efficace et puis ce souffle d'optimisme, d'esprit constructif, d'unité nationale.
02:25S'il n'avait pas commis cette ânerie olympique de la dissolution, Macron aurait pu s'appuyer sur tout cela pour négocier avec LR au nom de l'intérêt supérieur du pays.
02:36Eh bien, c'est raté. Il mérite donc bien sa médaille d'or de la bêtise en politique.
02:42Avec un peu d'avance avant même la fin de l'année. Merci beaucoup.