Le nouveau Premier ministre doit-il obligatoirement être issu du NFP ?
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NewsTranscript
00:00Marine Le Pen, on parlait de Marine Le Pen tout à l'heure, qui dénonçait la politique du chaos.
00:06Et ce chaos qui est ambiant, qui est là, ce gouvernement de démissionnaires,
00:13toujours dans l'attente d'une fumée blanche et d'un Premier ministre, mais d'un Premier ministre qui quoi ?
00:17Qui sera le Premier ministre d'un gouvernement de ministres démissionnaires ?
00:22Puisqu'il y a cette trêve paralympique qui arrive, donc est-ce qu'on va pouvoir nommer des ministres en deux temps trois mouvements ?
00:28Non, sûrement pas. Qu'est-ce qu'est ce que ce Premier ministre qui doit faire l'unanimité entre la droite de la droite et la gauche de la gauche ?
00:40Marine Le Pen, qui était effectivement à l'Elysée ce matin, s'est également exprimé au micro d'Alexis De La Fontaine
00:48sur l'éventualité d'un gouvernement du Nouveau Front Populaire.
00:52Il est sûr que concernant le Nouveau Front Populaire, il n'est pas question de laisser une politique qui viserait à aggraver considérablement l'immigration,
01:06régulariser les clandestins, supprimer la loi anti-squat et autres choses qui, je crois, majoritairement sont rejetées dans le pays.
01:17Et l'autre argument de Marine Le Pen, c'est que derrière le ENFP, pas très loin, il y a un certain Jean-Luc Mélenchon.
01:24Le Nouveau Front Populaire est dirigé par la France Insoumise.
01:27Le plus brutal, le plus violent, le plus excessif, le plus outrancier est celui qui impose sa loi.
01:33Et c'est ce qui s'est passé durant deux ans.
01:36Donc l'idée qu'il y ait un gouvernement du Nouveau Front Populaire où il n'y aurait pas de ministre insoumis ne change strictement rien.
01:45C'est la France Insoumise et donc c'est Jean-Luc Mélenchon qui dirigera en réalité ce gouvernement.
01:51Gilles Boutin, pourquoi est-ce qu'on parle autant d'un gouvernement du NFP ?
01:55Est-ce que c'est quasiment acté que ce sera quelqu'un de la gauche, que ce soit une gauche, j'allais dire, ancienne et modérée ?
02:02Et tout à l'heure, Mathieu Vallée a parlé de Bernard Cazeneuve, c'est quand même un nom qui revient assez souvent.
02:09Pourquoi, j'allais dire, on met vraiment l'accent sur le côté gauche de l'hémicycle ?
02:16Parce que le NFP a remporté la séquence médiatique.
02:19Mais ce moment m'inspire à une réplique de Jean-Claude Jus dans Les Bronzés, sur un malentendu ça peut marcher.
02:25J'ai les miennes.
02:26Mais sur un malentendu ça peut marcher, c'est-à-dire qu'on les voit au niveau du NFP déployer une énergie incroyable
02:32avec le dernier coup de pression sur Emmanuel Macron en disant que si ce n'est pas pour parler composition de gouvernement, alors ils ne reviendront pas.
02:41On ne peut qu'y voir un bluff, sur le NFP ce n'est qu'un bluff.
02:46Ensuite, l'élargissement, c'est du bluff parce que l'intégralité des autres parties ont dit qu'ils voteraient la censure.
02:51Ensuite, sur la question d'un élargissement, c'est parce que tout simplement, on est mal à l'aise, une partie de l'ex-majorité est mal à l'aise.
02:59On voit avec Sacha Houlié notamment qui veut aller dans ce sens, Attal peut-être également serait plus à l'aise, de toute façon c'est son ancienne famille.
03:07Donc ils se sentent mal à l'aise avec le fait qu'à la fin je pense qu'on puisse les accuser de ne pas avoir respecté le scrutin qui a placé la gauche.
03:17Stop ! Urgent de l'agence France Presse, Emmanuel Macron écarte l'option d'un gouvernement du NFP au nom de la stabilité institutionnelle.
03:28Voilà ce que déclare l'Elysée à l'instant.
03:31Est-ce que ça mérite un urgent FP ? La pièce était écrite d'avance.
03:35Bien sûr, Pierre. Mais pourquoi le nouveau Front Populaire a occupé la bande passante et les médias cet été ?
03:44D'abord, c'est la coalition arrivée en tête, 193 voix. Ce n'est pas une majorité relative, même faible, c'est très loin d'une majorité relative forte ou absolue, mais ce sont les premiers en termes de coalition.
03:56Deux, on le dit si peu, ce sont quand même les seuls, dans la douleur, à avoir accouché d'un nom pour Matignon.
04:05Et d'un programme qui avait été ficelé en quelques jours.
04:09Mais je reste sur le casting. Ce sont les seuls, aujourd'hui, dans le paysage politique français, à avoir avancé un nom.
04:15Le bloc présidentiel dit que ça ne peut pas venir de nos rangs, la proposition de Matignon, soyons sérieux, on n'a pas gagné ces élections,
04:22et il faut que la désignation donne un parfum de cohabitation.
04:27Laurent Wauquiez-Heller dit non, on n'y va pas. La coalition RN-ciotiste dit on n'y va pas.
04:34C'est donc, aujourd'hui, le seul nom qu'on a eu à commenter au cours des dernières semaines.
04:38Aujourd'hui, Emmanuel Macron dit ça ne peut pas être eux, car toutes les organisations politiques que j'ai réunies hors nouveau Front Populaire n'en veulent pas.
04:48Mais ça ne résout en rien le problème politique et le blocage.
04:52Quelle autre proposition va pouvoir ne pas tomber sur la censure ?
04:59Il n'y en a pas. Je vous lis le reste du communiqué, parce que nos camarades de l'AFP, évidemment, nous envoient les urgents phrase par phrase.
05:10Macron lancera mardi, donc demain, de nouvelles consultations avec les responsables des partis et des personnalités.
05:16Stop, j'allais dire, c'est du télégraphe.
05:18Et derrière, face au blocage, Macron appelle les responsables politiques à faire preuve d'esprit de responsabilité.
05:27Il reprend la main. Il donne les bons et les mauvais points. Le NFP est désormais le mauvais élève.
05:32Mais ce n'est pas très surprenant, parce que dès lors que le NFP a posé cet ultimatum qui n'est pas très révérencieux vis-à-vis du président,
05:39je pense qu'Emmanuel Macron, en plus d'une analyse politique, a dû très mal le prendre.
05:44Il a dit, mais de quel droit se permet-il de me poser une telle exigence ?
05:48Maintenant, l'extrême difficulté, c'est effectivement que, vu que le NFP est disqualifié, impossible pour lui de gouverner,
05:56vu que le RN non plus n'est pas appelé à participer à un quelconque gouvernement, puisque tout le monde s'y opposerait également,
06:02vu que LR ne veut pas non plus participer à un gouvernement, sauf à voter les choses qui seraient dans le pacte législatif qu'ils ont proposé.
06:10Macron se retrouve malgré tout pris à un piège qu'il s'est tendu à lui-même, c'est-à-dire que, naturellement,
06:16on a l'impression qu'il ne reste plus pour possibilité que de gouverner avec son ancienne majorité, qui n'est plus une majorité,
06:22donc il va devoir gouverner avec une minorité soutenue par la droite.
06:28Macron exhorte PS, écologistes et PCF à coopérer avec les autres forces politiques.
06:36Ils ne le feront pas, parce qu'il y a un suffrage universel, il y a eu l'exercice démocratique, ils ont été élus dans le cadre de cette coalition,
06:48quoi qu'on puisse en penser, ils ne le feront pas, et ils sont sous le coup, très certainement, d'une dissolution dans dix mois maintenant.
06:54Donc ils ne vont pas, il y a un instinct de survie politique aussi un peu partout, je ne suis pas certain de ça.
06:58De survie politique parce que, dans leurs circonscriptions, ils sont quand même très dépendants de LFI aussi.
07:02Moi je pense qu'il y en avait, et on a interrogé des personnes comme Jean-Christophe Cambadélis, qui n'attendait que ça, qui attendait de se dessaisir de la LFI.
07:12Ce que je ne comprends pas, pourquoi Emmanuel Macron ne dit pas dès le 8 juillet, le lendemain du premier tour,
07:20bon, je prends acte du résultat, il y a une coalition en tête, je nomme une proposition,
07:24il aurait mis d'ailleurs le NPF sous tension parce qu'il n'y avait pas de proposition au Nouveau Front Populaire sur ce moment là,
07:30cette personne allait devant l'Assemblée et se prenait la censure.
07:35Ce qui permettait de décrocher peut-être plus efficacement le PS.
07:40Mais là il atterrit sur une stratégie du chaos, et après un chaos intersidéral...
07:46Mais c'est lui le chaos d'abord !
07:48Oui, mais en attendant, le chaos il est en bien et le pays n'avance pas.
07:52Et devant un chaos intersidéral, on aura besoin, comme le veut la constitution de la Ve République,
07:58d'un président fort qui dira voilà ce que je vous propose, et tout le monde dira oui.
08:01Oui, mais je pense que ça c'est fini.
08:03Ah oui, mais peut-être que lui il ne le pense pas.
08:05Après les législatives, avec une majorité relative, il fait le Conseil National de Refondation, ça fait pchit.
08:11Après la réforme des retraites qu'il impose au Forcing, il fait les rencontres de Saint-Denis, vous en souvenez ?
08:17Ça fait pchit. Et on se reprend au jeu.
08:20Ceci dit, Emmanuel Macron saurait bien l'attraper.
08:22C'est le jeu, et c'est lui qui le mène, et en attendant...
08:26Ça l'est vide.
08:27On verra. On va reprendre le débat dans un instant, cher Gilles.
08:30Je veux juste vous dire qu'Europe 1 rend hommage à Alain Delon, avec le podcast inédit Destins Extraordinaires.
08:37De son enfance, au dernier mois de sa vie, vous retrouvez tout le parcours hors du commun de cette légende du cinéma,
08:43racontée par Pascal Praud, illustrée par les formidables archives d'Europe 1.
08:47Destins Extraordinaires Alain Delon, raconté par Pascal Praud.
08:51Un podcast à écouter dès maintenant sur Europe 1 et sur l'application Europe 1.
08:55On se retrouve dans un instant avec Gilles Boutin et Olivier Dardigolles, juste après la rappelle de l'actualité.
08:59A tout de suite.