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Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur démissionnaire, était l'invité d'Apolline de Malherbe dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce mardi 27 août.

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Transcription
00:00BFM TV face à face, Apolline de Malherbe.
00:08Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Gérald Darmanin.
00:14Merci d'être mon invité ce matin. Vous êtes le ministre de l'Intérieur, ministre démissionnaire.
00:18On va bien sûr parler aussi de l'avenir politique. Une coalition est-elle possible et avec qui ?
00:22Mais d'abord on l'a appris hier soir, un gendarme est mort à Mougins dans les Alpes-Maritimes.
00:27Tu es dans un refus d'aube tempérée. Le chauffard a été interpellé cette nuit.
00:33Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?
00:35Hier, il y a eu un contrôle de police avec la police municipale à l'entrée de l'autoroute A8,
00:39effectivement sur la commune de Mougins dans les Alpes-Maritimes.
00:42Comme les gendarmes, les policiers en font énormément,
00:45quelqu'un ne s'est pas arrêté, a foncé sur eux manifestement.
00:49Il a été retrouvé alors qu'on avait très peu d'éléments.
00:52Donc je voudrais vraiment remercier les gendarmes, la police scientifique et judiciaire
00:55qui a pu retrouver très vite cette personne à 4h30 du matin.
00:58Elle a été interpellée. Il s'agit d'un Capverdien qui est étranger régulier sur le sol national,
01:06qui avait son permis de conduire, mais qui avait de nombreux faits de délit routier,
01:10notamment de refus d'aube tempérée. Ce n'est pas la première fois.
01:14Moi, je suis heureux qu'il ait été très rapidement interpellé.
01:18Mais j'ai évidemment une pensée pour tous les gendarmes, pour tous les policiers, pour Éric Comines.
01:22C'est un gendarme de 54 ans qui a deux enfants, qui est mort d'arrêt respiratoire sur une aire d'autoroute
01:28parce qu'il faisait son métier pour nous protéger, pour arrêter un chauffard.
01:31– Gérald Le Dermanin, vous dites qu'il était connu pour de nombreux faits, délits,
01:35dont refus d'aube tempérée. Ça veut dire que c'est une récidive de délits d'aube tempérée ?
01:39– Manifestement, moi, je n'ai pas les condamnations judiciaires,
01:42je n'ai que les inscriptions que la police et la gendarmerie faisaient sur ce qu'on appelle son casier,
01:47l'otage, effectivement, à plusieurs reprises depuis quelques années.
01:50Il était un délinquant de la route.
01:52– Les refus d'aube tempérée, ils tuent, ils ont tué hier soir,
01:55ils ont tué parfois ceux qui refusent d'aube tempérée, on pense évidemment à Nahel,
02:01ils tuent parfois aussi des passants qui se trouvent sur ces courses-poursuites.
02:07Comment c'est ce que certains policiers appellent un véritable fléau ?
02:11– Il y en a 25 000 par an, en moyenne, il y a eu des pics, jusqu'en 2021 c'était 27 000, 28 000,
02:17ça a un tout petit peu baissé, on est entre 20 000 et 23 000 les trois dernières années,
02:22mais c'est très, effectivement, très nombreux ces refus d'aube tempérée,
02:27ce qu'on appelle des rodéos urbains, en voiture, en quad, en moto,
02:30et je pense que le mieux pour les arrêter, c'est que les gens s'arrêtent,
02:33quand la police et la gendarmerie leur demandent de s'arrêter.
02:36C'est un discours qu'on doit tous tenir,
02:38quand un policier, un gendarme, un policier municipal vous dit de vous arrêter,
02:41vous devez vous arrêter.
02:43Et vous savez, sur ces 25 000 en moyenne refus d'aube tempérée par an,
02:46ce qui fait effectivement beaucoup de mise en danger des autres,
02:49il y en a 5 000 qui touchent directement les policiers, les gendarmes,
02:52les citoyens qui passent sur le passage piéton à côté,
02:55et il y a malheureusement beaucoup de morts.
02:58Vous savez, quand je suis devenu ministre de l'Intérieur, ça fait maintenant plus de 4 ans,
03:01l'un de mes premiers actes a été d'aller voir une famille,
03:04celle de Romain Boulange, un policier de Lille,
03:07qui est mort par un accident de la route mortelle,
03:10et qui est en fait, me semble-t-il, pour moi, un acte de crime,
03:13parce que ce qui s'est passé hier, ce n'est pas un refus d'aube tempérée classique,
03:16ce n'est pas simplement que je n'ai pas voulu arrêter ma voiture,
03:19c'est un crime.
03:21– Il a foncé délibérément sur le gendarme qui tentait de l'arrêter ?
03:24– Je n'étais pas là, la justice dira si c'est volontaire ou involontaire,
03:27en tout cas c'est un acte criminel, c'est incontestable.
03:30Un père de famille est mort, il avait l'uniforme de la République,
03:33on ne pouvait manifestement pas le louper,
03:35il n'était pas en course poursuite ce gendarme,
03:38il faisait ce que nous avons tous vu quand nous conduisons notre voiture,
03:41un contrôle routier dans une entrée d'autoroute avec la police municipale,
03:45et quelqu'un a commis un acte criminel qui est de tuer ce gendarme.
03:50– Gérald Ledermannin, il était sur le chemin de la gendarmerie,
03:53il envisageait de se rendre de lui-même ?
03:56– Manifestement, depuis 3h du matin, il y avait un encerclement du site,
04:00puisqu'il avait été géolocalisé grâce à la téléphonie notamment,
04:03il y avait des hélicoptères, d'ailleurs pour les habitants de ces communes,
04:07qui quadrillaient avec une centaine de gendarmes,
04:10le terrain, les communes aux alentours,
04:12et manifestement, de ce que je comprends,
04:14il allait se rendre à la brigade de gendarmerie ou au commissariat de police.
04:17– Ce que vous laissez entendre, c'est qu'il allait peut-être se rendre aussi
04:19parce qu'il se savait traqué et cerné ?
04:21– C'est à peu près certain.
04:22– Gérald Ledermannin, un mot encore de ces attaques qui sévissent,
04:27il y a eu des attaques à Grenoble,
04:30il y a eu des attaques en centre-ville de Besançon,
04:32une fusillade en plein jour en centre-ville,
04:34et puis il y a eu le retour du terrorisme,
04:38puisque c'est le parquet antiterroriste qui s'est chargé de l'affaire
04:41avec l'attaque de la synagogue de la Grande-Motte.
04:43Est-ce qu'aujourd'hui vous en savez un peu plus sur les motivations
04:48et peut-être les complicités du terroriste ?
04:51A-t-il agi seul ?
04:53– Ce qui s'est passé à la Grande-Motte, encore une fois,
04:55est évidemment ignoble, et je voudrais répéter,
04:57l'augmentation de 200% des actes antisémites depuis ce 1er janvier.
05:01C'est-à-dire que vous voyez bien que nos compatriotes juifs
05:04subissent des actes répétés contre les personnes,
05:07contre les lieux, contre les lieux de culte.
05:09Je veux dire que je suis ministre de l'Intérieur,
05:11sans doute encore pour quelques jours,
05:13mais je vais avoir un oeil tout particulier,
05:15comme je l'ai toujours fait vendredi et samedi pour le Shabbat,
05:18et lundi pour la rentrée scolaire, notamment autour des écoles juives.
05:21Ils peuvent être assurés de la protection totale de la République.
05:24– Ça veut dire, pardon Gérald Darmanin, que vous anticipez
05:28une montée, voire même un passage à l'acte dans les jours qui viennent.
05:32Quand vous dites le Shabbat, c'est cette fin de semaine,
05:35quand vous dites la rentrée des classes, c'est lundi.
05:37On sait que depuis l'attaque de la synagogue,
05:39il y a également un homme qui a été interpellé avec un couteau
05:42qui menaçait une femme juive, qui avait planté un couteau
05:45vraisemblablement devant un magasin cachère.
05:47– Et c'est manifestement quotidien.
05:49Je pense qu'il faut être aveugle pour ne pas le voir.
05:51– Cette arrestation, c'était hier dans le Val-de-Marne,
05:53avec cet homme avec son couteau.
05:54– Avec le président de CRIF ou du Consistoire,
05:56malheureusement, nous nous retrouvons souvent devant des synagogues brûlées.
06:02Je pense à celle de Rouen, il n'y a pas si longtemps que ça.
06:04Devant des attaques contre des rabbins, c'était par exemple à Levallois-Péret,
06:08il n'y a pas si longtemps que ça.
06:10Et devant des écoles juives qui ont besoin de sécuriser.
06:13Il y a des enfants qui, vous le savez bien, sortent du système scolaire classique
06:16pour aller dans des écoles plus sécurisées.
06:18Les écoles juives elles-mêmes ont besoin d'être sécurisées.
06:20Les policiers et les gendarmes sont tous les jours
06:22devant les écoles confessionnelles, devant les synagogues,
06:25dans les rues qu'on pourrait qualifier de communautaires,
06:28où il y a des quartiers communautaires, des commerces communautaires,
06:30pour protéger nos compatriotes juifs.
06:32Mais c'est évident.
06:33Et ne pas le voir, ne pas avoir cet antisémitisme
06:35qui est à la fois nourri par la haine d'Israël
06:37et la haine du juif tout simplement,
06:39qui touche toute l'Europe bien évidemment,
06:41mais qui nous touche évidemment nous,
06:42qui avons la première communauté juive d'Europe,
06:45c'est évidemment être aveugle.
06:46Donc cet acte terroriste…
06:48Le profil de cet homme qui s'était drapé
06:51dans un drapeau palestinien,
06:53qui s'était couvert à la tête d'un keffier…
06:57Aujourd'hui il est en garde à vue à la DGSI.
06:59Effectivement les magistrats antiterroristes
07:01l'interrogent et voient avec les services spécialisés
07:05quelles ont été ses complicités éventuelles,
07:07mais il est certain que c'est incontestablement
07:10sa haine d'Israël qui l'a poussé à cela.
07:12Il avait une activité assez soutenue sur les réseaux sociaux
07:16et je crois qu'il a été encouragé
07:18par ce que d'autres appellent le djihadisme d'atmosphère
07:21pour ce qui concerne l'islamisme radical,
07:23mais il y a une haine d'Israël d'atmosphère incontestable
07:25qui est portée par certains discours politiques notamment.
07:27On verra le lien qui sera fait par les magistrats eux-mêmes,
07:31mais ce contexte…
07:32Vous estimez aujourd'hui qu'il y a un terrorisme
07:36ou un antisémitisme d'atmosphère,
07:38pour reprendre les mots de M. Keppel
07:39qui parlait du djihadisme d'atmosphère,
07:41Gérald Darmanin, vous considérez aujourd'hui
07:43par certaines forces politiques ?
07:45Evidemment.
07:46Lorsque le président du CRIF, hier,
07:48parle de Jean-Luc Mélenchon comme d'un pompier pyromane,
07:50vous reprendriez cette expression ?
07:51Je ne suis pas là pour dénoncer les argusties des uns ou des autres.
07:54En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il y a un discours politique
07:56qui peut rendre légitime, sans doute,
07:59des passages à l'acte pour des personnes comme ce monsieur.
08:02Je ne sais pas si c'est le cas précis pour ce monsieur,
08:03mais c'est le cas en tant que ministre d'Intérieur,
08:05je le vois tous les jours.
08:06Les propos de Mme Hassan,
08:08les propos d'un certain dirigeant politique,
08:11malheureusement,
08:12poussent, sans doute, des personnes
08:14à faire ce genre d'acte ignoble.
08:15Mais vous savez ce qui a été terrible dans la Grande-Motte ?
08:18Bien sûr, le lieu est un lieu sacré,
08:20celui de la synagogue, comme celui d'une mosquée ou d'une église,
08:22mais c'est que le rabbin était attendu avec une hache.
08:25Ça aurait pu être un drame absolument ignoble,
08:27ce qui se passait à la Grande-Motte,
08:29si les gendarmes n'étaient pas arrivés très vite.
08:30Donc il faut faire attention tous les jours,
08:32et je sais la peur de nos compatriotes juifs,
08:34et je veux leur dire que la République,
08:35par le ministère de l'Intérieur,
08:37les protège et les protégeront.
08:39Gérald Darmanin, je vois que vous avez remis une cravate
08:42en tant que ministre de l'Intérieur,
08:44dans ces circonstances évidemment dramatiques.
08:46Un gendarme est mort, oui.
08:47Vous l'aviez enlevée ces derniers temps,
08:49parce que c'était déjà un autre temps politique.
08:52Je voudrais qu'on en vienne à cette politique,
08:54Emmanuel Macron qui a annoncé hier écarter
08:56le nouveau Front populaire,
08:57pourtant arrivé en tête.
08:58Est-ce que vous comprenez ?
09:00Le Président de la République a fait des consultations,
09:03et ce que je ne comprends pas,
09:05c'est pourquoi des partis politiques de gouvernement,
09:07je pense au Parti socialiste,
09:08ne répondent pas de nouveau à ces consultations aujourd'hui.
09:11Ils ont annoncé leur refus d'y aller.
09:14Olivier Faure, le patron du Parti socialiste,
09:16refuse d'être complice d'une parodie de démocratie.
09:19Lucie Castex appelle les gens à se mobiliser
09:22face à ce déni de démocratie.
09:24Madame Castex, avec tout le respect qu'on lui doit,
09:27elle ne s'est pas présentée aux élections législatives.
09:29Elle n'a pas été élue députée,
09:30elle ne s'est même pas présentée au suffrage des électeurs.
09:32Le Front populaire n'a pas présenté,
09:35Madame Castex, avant de se présenter dans les électeurs,
09:37comme étant la future première ministre.
09:38D'ailleurs, la Constitution de la Vème République,
09:40depuis 1958, prévoit que c'est le Président de la République
09:43qui nomme le premier ministre.
09:44Ce ne sont pas les partis politiques
09:46qui décident comme ça de dire qui est le premier ministre.
09:48Personne n'a gagné ces élections législatives.
09:50Il y en a un qui est arrivé en tête quand même.
09:52Personne n'a gagné, mais il y a un numéro.
09:54Non, attendez.
09:55Arrivé en tête au premier tour, c'était le Front national.
09:57Il ne faut pas l'oublier.
09:58Oui, mais ça se joue au deuxième tour quand même, les élections.
10:00Il y a eu 11 millions de voix qui ont voté pour le Front national.
10:02Moi, je ne veux pas les mépriser, les électeurs du Front national.
10:04Ils disent tous quelque chose de notre incapacité,
10:07de notre difficulté et de notre défaite.
10:09Il y a eu des décistements entre les deux tours.
10:11J'ai moi-même dit, d'ailleurs,
10:12que je n'étais pas très favorable à cette politique de décistement,
10:14mais tant que ça a été fait, des gens se sont décistés
10:17et n'ont pas voté forcément pour avoir Mme Lucie Castex
10:19comme premier ministre.
10:20Il faut que chacun reste raisonnable, peu prétentieux
10:23et sans doute un peu modeste devant les électeurs.
10:25Nous avons des consultations.
10:27Qu'a dit le Président de la République cet été ?
10:28Il faut que les partis politiques, les groupes politiques se parlent.
10:30Manifestement, ils ne se sont pas beaucoup parlé.
10:33Ils n'ont pas beaucoup trouvé ensemble une solution.
10:35Qu'a dit le nouveau Front populaire au Président de la République
10:37qui les a reçus ?
10:38C'est tout notre programme, rien que notre programme.
10:40Il n'y a pas de majorité pour ça.
10:41Il n'y en a pas, indépendamment de ce qu'on pense
10:43du programme du Front populaire, et j'en pense le plus grand mal.
10:45Mais est-ce qu'il ne fallait pas les laisser au moins le tenter ?
10:47Ils disent mais laissez-nous notre chance, nous sommes arrivés en tête.
10:50On verra bien si ensuite il faut discuter,
10:53trouver d'autres majorités une fois qu'on est dans la place.
10:56Les institutions de la République, ce n'est pas un jeu.
10:59Tous les partis politiques qui n'appartenaient pas au nouveau Front populaire,
11:02qui représentent à peu près 350 députés,
11:04plus largement, plus de la moitié de l'hémicycle,
11:07ont dit qu'ils censuraient le jour même de la nomination du gouvernement.
11:10Vous dites que ce n'est pas un jeu, mais on est bien d'accord.
11:13L'argument d'Emmanuel Macron aujourd'hui, c'est la question de la stabilité,
11:16je cite, stabilité institutionnelle.
11:19Mais si vous voulez la stabilité institutionnelle, il ne fallait pas dissoudre.
11:22Le gouvernement du nouveau Front populaire n'a aucune chance,
11:24aucune chance de prospérer plus d'une journée.
11:27Tout le monde l'a dit à la sortie de l'Elysée.
11:30Il faut donc raison garder.
11:32Le président de la République n'a pas écarté les socialistes
11:35ou les communistes des responsabilités politiques.
11:37Il a écarté, et fort heureusement, la France insoumise,
11:40qui est à partie dangereuse, chacun le voit,
11:42à la fois pour des questions d'antisémitisme ou de respect des forces de l'ordre.
11:45Je pense que c'est le minimum minimum qu'on doit attendre, me semble-t-il,
11:48d'un parti de gouvernement, c'est de ne pas s'allier avec la France insoumise.
11:51Une fois que nous avons une discussion avec des socialistes,
11:54on parle aujourd'hui de M. Cazeneuve, par exemple,
11:56et pourquoi pas, M. Cazeneuve est un homme respectable,
11:58il ne fait pas partie de ma famille politique,
12:00je l'ai déjà dit ce qu'on m'a dit, mais je constate que c'est un grand républicain,
12:03laïc, on pourrait très bien discuter d'une coalition
12:06avec un socialiste comme M. Cazeneuve.
12:08Le fait-t-il ? Est-ce que vous savez que les éloignements vont commencer avec Bernard Cazeneuve ?
12:11Je n'ai pas eu de contact récemment avec Bernard Cazeneuve,
12:13en tout cas pas depuis la dissolution,
12:15mais c'est un travail qui se fait sans doute entre le président de la République et lui.
12:18Tirons ce fil, puisqu'à un moment il faut quand même essayer d'imaginer un scénario de la suite.
12:22Donc le président de la République n'écarte pas les socialistes, vous avez bien compris,
12:25il écarte le nouveau Front Populaire qui n'a pas de majorité.
12:28Vous pourriez rester quelque temps dans ce gouvernement,
12:30d'ailleurs c'était votre prédécesseur à un Beauvau.
12:32D'abord, moi j'ai beaucoup de respect pour Bernard Cazeneuve,
12:34qui est un grand républicain une nouvelle fois et qui est un grand ministre de l'Intérieur,
12:36qui respecte les forces de l'ordre, mais ce n'est pas moi qui décide,
12:38les membres du gouvernement, c'est le Premier ministre qui le propose au Président,
12:41on n'en est pas du tout là.
12:43Moi je fais mon travail pour aujourd'hui,
12:45et je crois que vous avez vu que l'actualité est au rendez-vous,
12:47pour être au rendez-vous de la sécurité des Français.
12:49Mais l'exemple que je vous donne,
12:51c'est que le Président de la République, il n'écarte pas
12:53le fait que quelqu'un d'autre que sa famille politique
12:55préside au destiné du gouvernement,
12:57même si c'est un socialiste,
12:59ou si c'est Xavier Bertrand pour le côté de la droite,
13:02ou si c'est Gérald.
13:04Xavier Bertrand, vous diriez la même chose que vous disiez à l'instant sur Bernard Cazeneuve ?
13:08Mais que fait le Président de la République ?
13:09Il essaye, dans un contexte où personne n'a gagné ses élections,
13:11où personne n'a de majorité, alors que la 5ème République,
13:13c'est le fait majoritaire.
13:15C'est la première fois qu'il n'y a pas de fait majoritaire à ce point.
13:17De trouver, non pas une majorité pour,
13:19mais qu'il n'y ait pas de majorité contre.
13:21Pour que nous ayons un budget,
13:23pour que les fonctionnaires soient payés,
13:25pour que la voix de la République soit portée à l'extérieur.
13:27Il y a des grands sujets comme la rentrée scolaire,
13:29le soutien que nous devons à nos forces de l'ordre,
13:31l'hôpital public, l'aide évidemment
13:33à tous nos concitoyens qui sont en difficulté.
13:35Personne n'accepterait que nous ne puissions pas
13:37payer les fonctionnaires, que l'hôpital public ne fonctionne pas,
13:39et que la voix de la France ne soit pas entendue.
13:41Vous êtes aujourd'hui ministre de l'Intérieur.
13:43Est-ce que s'il n'y a pas de budget,
13:45est-ce que si cette situation d'incertitude perdure,
13:47les fonctionnaires, les policiers, seront payés ?
13:49Il faut que nous ayons un gouvernement
13:51d'ici la fin du mois, très certainement,
13:53puisque le 1er octobre, le Parlement se réunit
13:55et commence à étudier le budget.
13:57Le Parlement modifiera le budget proposé par le gouvernement,
13:59bien évidemment, c'est la loi démocratique.
14:01Il faut qu'avant le 31 décembre, nous ayons un budget.
14:03Si nous n'avons pas de budget,
14:05si le gouvernement tombe,
14:07comme ça aurait été le cas,
14:09si Mme Castex avait été nommée première ministre,
14:11puisque dès le lendemain,
14:13ce gouvernement aurait été nul et non avenu,
14:15et nous serons rentrés dans une crise institutionnelle,
14:17c'est ce qu'a dit le Président de la République.
14:19Effectivement, le danger est grave
14:21que la France se fasse attaquer sur les marchés financiers.
14:23Mais on n'est pas déjà dans une crise institutionnelle,
14:25c'est quand même étrange.
14:27Crise institutionnelle, pour l'instant,
14:29les Jeux Olympiques se sont déroulés,
14:31on a pu écrire le monde sans aucun problème.
14:33Nous avons tous passé, pour ceux qui ont pu en prendre,
14:35quelques vacances en toute sécurité.
14:37La réunion a été soignée, la rentrée scolaire se passera,
14:39nous accueillons les Jeux Paralympiques désormais.
14:41Pour faire mieux durer.
14:43Aujourd'hui, il n'y a pas d'instabilité institutionnelle.
14:45L'instabilité institutionnelle,
14:47si les gouvernements ne peuvent pas passer plus d'une journée en responsabilité,
14:49Mme Castex n'avait aucune chance.
14:51Ce n'est pas le Président de la République
14:53qui l'a décidé ainsi,
14:55ce sont les autres forces politiques qui représentent une majorité
14:57contre eux, qui lui ont dit à l'Élysée
14:59il les a reçus,
15:01il a pris son temps, il les reçoit à nouveau.
15:03Mais maintenant, on sait que le Parti Socialiste dit non,
15:05on sait que le Parti Communiste dit non,
15:07on sait qu'Europe Écologie dit non.
15:09Vous êtes bien d'accord que tout le monde n'est pas totalement d'accord au Parti Socialiste ?
15:11Il y a la position de M. Ford,
15:13il y a celle de M. Glucksmann,
15:15je la trouve assez irrespectueuse des institutions,
15:17puisque je pense que quand le Président de la République
15:19propose des consultations, la moindre des choses c'est d'y aller,
15:21quitte à dire qu'on n'est pas d'accord.
15:23Évidemment, je ne comprends pas la position
15:25d'un grand parti de gouvernement comme le Parti Socialiste,
15:27il y a plein d'élus, encore ce matin,
15:29en lisant rapidement le journal,
15:31de grands élus socialistes qui disent
15:33que c'est tout à fait normal cette position.
15:35Vous espérez donc qu'une partie du Parti Socialiste
15:37éventuellement rejoigne
15:39cette proposition de coalition ?
15:41Je pense que ce serait une bonne chose.
15:43Nous sommes mis d'accord pour lutter contre le rassemblement national.
15:45On a été d'accord sur l'essentiel.
15:47Pourquoi aujourd'hui
15:49on ne serait pas d'accord alors qu'il faudrait sans doute
15:51affirmer la laïcité, soutenir nos forces de l'or,
15:53soutenir notre économie, redonner du pouvoir d'achat
15:55à nos concitoyens ? On est contre le fait
15:57que la Russie gagne la guerre en Ukraine,
15:59et on est pour la paix au Proche-Orient.
16:01On est d'accord sur un minimum.
16:03C'est ça une coalition. Ce n'est pas parfait,
16:05ce n'est pas tout à fait ce que nous pensons chacun d'entre nous,
16:07mais ça permet à la France de fonctionner.
16:09C'est ce qu'ont voulu les Français,
16:11en finalement ne donnant le pouvoir ni à M. Mélenchon ni à Mme Le Pen.
16:13Pourquoi aujourd'hui
16:15M. Ford préfère l'alliance avec M. Mélenchon
16:17que l'alliance avec
16:19les partis de gouvernement de l'ex-majorité ?
16:21Il y a quelque chose qui ne va pas.
16:23Aujourd'hui, le président de la République
16:25est dans sa responsabilité de pouvoir trouver
16:27une première ministre
16:29qui pourra ne pas avoir immédiatement
16:31une majorité contre elle,
16:33contre lui.
16:35Ils ont non seulement répondu non, mais ils passent même
16:37à l'attaque, en quelque sorte, avec une menace de destitution
16:39qui est lancée par la France insoumise
16:41et un appel à la grande mobilisation.
16:43C'est ce que Fabien Roussel a immédiatement
16:45lancé hier soir.
16:47Mais ils ne sont pas d'accord entre eux.
16:49J'ai entendu ce matin M. Ford lui-même dire
16:51qu'il n'était toujours pas d'accord avec la proposition de destitution
16:53de M. Mélenchon.
16:55Cette alliance de briquet de broc,
16:57finalement...
16:59Elle ne tient rien du tout.
17:01Ils ne se sont pas mis d'accord pour pouvoir ouvrir
17:03un minimum leur projet, leur gouvernement,
17:05pour tenir une coalition qui aurait
17:07une majorité à l'Assemblée nationale.
17:09Ça n'a pas de sens. Et j'ai beaucoup de respect pour M. Roussel.
17:11Mais M. Roussel lui-même sait bien
17:13qu'il ne peut pas, puisque lui-même
17:15ne parle plus à M. Mélenchon, gouverner avec M. Mélenchon.
17:17D'ailleurs, ce qui se pose
17:19aujourd'hui comme question, c'est est-ce qu'on est d'accord
17:21pour se retrouver sur l'essentiel, pour éviter que notre pays
17:23aille justement dans une instabilité
17:25qui lui coûterait extrêmement cher.
17:27Il n'est pas raisonnable, me semble-t-il,
17:29de vouloir absolument exiger le pouvoir
17:31quand on n'a pas les moyens
17:33d'appliquer le programme pour lequel
17:35on n'a pas de majorité.
17:37Quel sera votre rôle à vous, Gérald Darmanin ?
17:39Qu'est-ce que vous demandez, y compris à la famille dont vous venez,
17:41la famille de la droite ?
17:43Moi, je pense qu'il faut que chacun soit raisonnable.
17:45On peut se mettre d'accord sur un certain nombre de sujets pour faire avancer
17:47notre pays. On sait qu'ils sont urgents.
17:49On n'est pas d'accord sur tout. Je pense qu'un grand acte
17:51de décentralisation est nécessaire.
17:53C'est évident qu'il nous faut un budget qui nous permette de continuer
17:55à soutenir ce qu'on appelle l'État régalien,
17:57la justice, la police.
17:59Et puis, me semble-t-il, l'éducation nationale
18:01qui a besoin de moyens très importants
18:03pour nos enfants. Je pense qu'il y a des réformes
18:05qu'il faut que nous portions incontestablement.
18:07Et quelle serait votre priorité ?
18:09Moi, je vois à Tourcoing, il y a 6 000 demandes
18:11de logements en attente. Voilà une difficulté
18:13pour laquelle nous n'avons pas su être forcément au rendez-vous.
18:15Il y a plein de gens qui attendent pour être logés,
18:17qui attendent de pouvoir fonder une famille dans un logement.
18:19C'est tout ce que le logement, c'est 40-50 % parfois
18:21de votre salaire qui y passe.
18:23Au lieu d'augmenter le pouvoir d'achat
18:25immédiatement par du numéraire,
18:27il faut peut-être penser aux dépenses contraintes
18:29comme le logement, par exemple.
18:31Il y a évidemment un sujet de soutien à l'Ukraine.
18:33Et vous y croyez ? Vous pensez que cette coalition peut,
18:35dans les jours qui viennent,
18:37ça peut durer combien de temps ?
18:39Je pense que ça dépend du pragmatisme
18:41des femmes et des hommes politiques et de leur responsabilité.
18:43Vous savez, par exemple,
18:45cette question du logement. Moi, j'étais un maire
18:47de droite à Tourcoing, mais je pense
18:49qu'il y a plein de maires de gauche qui sont absolument d'accord avec moi.
18:51Je pense que le maire de Rouen, la maire de Nantes,
18:53le maire de Marseille, peut-être même
18:55la maire de Paris. On a eu des problèmes de maires.
18:57On est capable de se mettre d'accord pour dire qu'il faut construire
18:59davantage. Est-ce que vous arrivez parfois à faire, d'ailleurs,
19:01dans les municipalités, des alliances de circonstances ?
19:03Vous pourriez le faire.
19:05J'ai porté personnellement
19:07plusieurs lois à l'Assemblée nationale et au Sénat.
19:09Je mets la loi immigration de côté
19:11qui était plus clivante, mais toutes les lois
19:13que j'ai portées pour le ministère de l'Intérieur ont été votées par la gauche.
19:15J'ai réussi à donner
19:17des moyens supplémentaires à la police, à la gendarmerie,
19:19à la demande du président de la République, avec les voix
19:21du Parti socialiste.
19:23Nous avons fait voter
19:25des lois qui nous ont aidé, me semble-t-il,
19:27à organiser ces Jeux olympiques avec les voix du Parti socialiste.
19:29J'ai organisé à Paris
19:31les Jeux olympiques avec la maire de Paris,
19:33sous l'autorité du président de la République.
19:35Avec la maire de Paris socialiste. On y arrive.
19:37On n'est pas d'accord, surtout avec Anne Hidalgo. Moi, je ne suis pas devenu socialiste.
19:39Mais quand l'essentiel
19:41est en jeu, comme De Gaulle en 1958,
19:43on peut se mettre d'accord, me semble-t-il.
19:45Les Jeux paralympiques commencent demain.
19:47Est-ce qu'il y a encore un pilote dans l'avion ?
19:49Est-ce que vous êtes confiant sur la sécurité de cet événement ?
19:51Oui, je suis confiant, comme on l'a été pendant
19:53les Jeux olympiques, même si la menace terroriste
19:55est importante. Regardez ce qui s'est passé en
19:57Allemagne. Regardez ce qui nous est arrivé
19:59à la Grande Motte. Il y a 25 000 policiers et gendarmes
20:01mobilisés, tous les jours.
20:0310 000 agents de sécurité privés, 8 000 militaires de
20:05sentinelles. De nouveau, la sécurité
20:07sera extrêmement présente, sans être oppressante.
20:09Je pense que ça a été la grande réussite
20:11des Jeux olympiques de Paris.
20:13Il faut être très attentif, et pendant une grosse
20:15dizaine de jours, nous serons
20:17extrêmement attentifs à Paris, en Ile-de-France
20:19et ailleurs. Et donc, ce n'est pas le moment de l'instabilité ?
20:21Aujourd'hui, il y a des grands préfets,
20:23il y a des grands directeurs généraux. Celui
20:25qui aura le bonheur d'être mis à l'intérieur
20:27dans les prochains jours,
20:29si jamais le président de la République le choisira,
20:31il a à la fois des moyens budgétaires, des femmes et des hommes très
20:33courageux, et je pense que c'est un dispositif qui a fait ses preuves.
20:35Merci Gérald Darmanin d'être venu
20:37ce matin, vous le disiez en début
20:39de cet entretien.
20:41Le chauffard qui a tué le criminel,
20:43même, dites-vous, qui a tué ce gendarme
20:45dans ce refus d'obtempérer, a été
20:47arrêté cette nuit. Il était,
20:49dites-nous, déjà
20:51connu pour des délits routiers
20:53et notamment des délits d'obtempérer.
20:55Merci à vous. Il est 8h52
20:57sur NMC BFM TV.

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