ÉDITO - Un futur Premier ministre de gauche? Emmanuel Macron "n'a pas vraiment d'autres choix"

  • le mois dernier
Alors que le président de la République a écarté la possibilité de nommer Lucie Castets à Matignon, les hypothèses sont nombreuses quant au nom du futur Premier ministre. Malgré ce revers d'Emmanuel Macron infligé au NFP, le futur locataire de Matignon  pourrait toutefois être issu des rangs du Parti socialiste. 

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00:00L'humeur politique de Mathieu Croissant d'eau avec, pour le serpent de mer, la nomination d'un nouveau Premier Ministre.
00:08A ce propos d'ailleurs, François Hollande, à l'instant chez nos confrères du Point, estime que le Président de la République a commis une faute institutionnelle en ne nommant pas Lucie Castet à Matignon.
00:19Il poursuit donc ses consultations. C'est toujours la même question qu'on pose, mais est-ce que ça peut être une personnalité de gauche ?
00:26Ça peut vous paraître contre-intuitif après le revers infligé à Lucie Castet et au nouveau Front populaire, mais sur le papier, si on est logique, il n'y a pas vraiment d'autre choix à Emmanuel Macron.
00:36D'abord parce que c'est une logique politique. La gauche est arrivée en tête au second tour des législatives. On sait que ça ne l'a pas franchement convaincu.
00:43Mais ensuite parce qu'il y a une forme de logique arithmétique. Le Bloc central plus la droite républicaine, ça fait 220 députés. C'est ce qu'on a vu pour l'élection de Yael Boudron-Mpivé.
00:52Ça n'en fait pas un de plus. Or pour arriver à une majorité absolue ou pour éviter qu'il y ait une majorité absolue pour renverser un gouvernement, il faut une bonne soixantaine de députés de plus.
01:02Où est-ce qu'il peut aller les chercher Emmanuel Macron ? Pas à l'extrême droite, ça c'est non. Donc il n'y a qu'une seule possibilité, c'est d'aller les chercher à sa gauche et au Parti socialiste en particulier.
01:12Et quoi de mieux pour s'attirer la neutralité ou le soutien des socialistes que de nommer un Premier ministre issu de leur rang.
01:19Mais qui par exemple ?
01:20On entend beaucoup de noms depuis plusieurs semaines. Evidemment le nom d'un ex-Premier ministre, Bernard Cazeneuve, qui a quitté le PS pour marquer son désaccord avec l'ANU-PS.
01:30Mais qui a toujours fait preuve d'une forme de sens de l'État et qui serait compatible avec la droite.
01:36Il y a des anciennes figures aussi du Parti socialiste qui ont quitté un peu la vie politique.
01:39Je pense à Pierre Moscovici, le Premier président de la Cour des comptes, qui avait été ministre de François Hollande.
01:44Ou Didier Migaud, un ancien député socialiste de l'ISER qui lui aussi avait été Premier président de la Cour des comptes.
01:49Et qui occupe aujourd'hui le poste de Président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.
01:55Il y a un nouveau visage, celui de Karim Gouamran, on en a parlé sur ce plateau.
01:58Le maire de Saint-Ouen aussi, dont on parle beaucoup.
02:01Mais il faudrait d'abord les convaincre, ce qui n'est pas une mince affaire parce que l'idée que Matignon ça ne s'en refuse pas, on sait bien que maintenant ça n'est plus vrai.
02:08Il faut faire un gouvernement.
02:10C'est ce que j'allais dire.
02:12La question c'est pour mener quelle politique.
02:14Si c'est pour faire du macronisme ou une politique de droite soutenue par Laurent Wauquiez, ça risque évidemment de faire pschitt.
02:21Dans quoi ?
02:23Il faut faire preuve de doigté.
02:25Or le problème c'est que Emmanuel Macron s'y est plutôt pris comme un manche avec la gauche depuis qu'il a été élu en 2017.
02:30Il ne rêve que d'une chose, fracturer le PS.
02:32Alors ça a marché au début, vous savez, il avait fait venir un certain nombre de députés socialistes qui croyaient encore en même temps.
02:38Mais ça n'a pas beaucoup marché depuis.
02:40Regardez Elisabeth Borne qui elle venait de la gauche, Gabriel Attal qui lui aussi venait de la gauche, n'ont jamais réussi à fracasser la nuppesse ou à faire venir à eux les socialistes.
02:48Alors quand il a dit sous, Emmanuel Macron il pensait que ça se ferait tout seul.
02:51Il ne croyait pas une seule seconde que la gauche s'unirait et puis caramba, encore raté, c'est ce qui s'est passé.
02:56Mais son espoir, c'est que l'hypothèse de la nomination d'un premier ministre social-démocrate ou issu de la gauche divise aujourd'hui le parti socialiste et c'est peut-être ce qui va se passer.
03:05Hier, il y a eu un bureau national au PS très agité, la direction, celle d'Olivier Faure, elle est dans la ligne du nouveau front populaire.
03:11Mais il y a une partie des socialistes qui se disent, nous on est des social-démocrates, on est des réformistes.
03:15Si jamais ils nomment un premier ministre comme Bernard Cazeneuve par exemple, dont le nom revient souvent,
03:19est-ce qu'on va censurer un ancien camarade a priori au prétexte qu'il aurait été nommé par Emmanuel Macron ?
03:26Pas évident.
03:26François Hollande vous y faisait allusion, Bernard Cazeneuve c'était son premier ministre.
03:30Vous voyez François Hollande censurer Bernard Cazeneuve a priori ? Non.
03:33Donc là on voit bien qu'il y a un biais.
03:35Alors évidemment les socialistes attendent mais ils jugeront sur pièce.

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