Emmanuel Macron a écarté un gouvernement Nouveau Front Populaire. La France Insoumise appelle à manifester le 6 septembre prochain. La Présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, est l'invitée de Olivier Bost.
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00:00Et donc Olivier Bost vous recevez ce matin Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée Nationale.
00:07Mathilde Panot, nous avons beaucoup entendu la gauche réagir à la décision d'Emmanuel Macron d'écarter le nouveau front populaire du pouvoir.
00:14Comment qualifiez-vous ce matin le président de la République ? Autocrate, a dit Jean-Luc Mélenchon, minable maquiavel, dit François Ruffin dans Libération ce matin. Et vous ?
00:23Oui, autocrate, maquiavel, ce que vous voulez. Je crois que nous sommes face à un coup de force antidémocratique qui n'a jamais été vu dans la Vème République et même dans la IVème République.
00:34Le plus long gouvernement démissionnaire de la Vème République était de 9 jours maximum. Le plus long gouvernement démissionnaire de la IVème République était de 38 jours.
00:43Nous sommes aujourd'hui à 43 jours. Et non seulement nous avons un gouvernement démissionnaire, mais en plus de cela nous avons un gouvernement qui fait comme s'il était de plein exercice.
00:52Est-ce que vous n'êtes pas aussi responsable de ce blocage ? Est-ce que vous ne regrettez pas ce matin de ne pas avoir cherché des solutions pour élargir votre base, celle du nouveau front populaire, pour pouvoir exercer le pouvoir ?
01:03Il ne faut pas inverser les responsabilités. Celui qui est responsable du chaos aujourd'hui s'appelle Emmanuel Macron.
01:09Vous êtes arrivée à cette rentrée en disant qu'on veut le pouvoir sans pouvoir réellement l'exercer puisque vous n'avez pas suffisamment de députés pour pouvoir rester en place.
01:19Et ça c'est ce qu'ils essayent de faire croire. Mais moi je vais vous donner un exemple très concret.
01:24Le nouveau front populaire a dit qu'avec Lusqui, Castex et Amatignon, la première décision que nous prendrions ce serait l'abrogation de la réforme de la retraite à 64 ans.
01:33Les députés ne sont pas en apesanteur, vous le comprenez. Et donc lorsque nous faisons comme première décision cela, notamment par décret pour repousser d'ores et déjà l'application de cette réforme, avant de passer par l'Assemblée.
01:45Eh bien bon courage pour celles et ceux qui voudraient nous censurer. Parce que lorsque vous avez une immense majorité de la population qui est d'accord avec cela,
01:52si nous avions pris en tout début le décret, ce que nous ferons, le décret pour augmenter le SMIC, eh bien là aussi bon courage pour nous censurer.
01:59Donc je vais vous dire, ils font les gros bras avec la motion de censure, mais la réalité c'est qu'ils ne veulent pas nous laisser gouverner parce que la politique que nous voulons mener est ultra majoritaire dans ce pays.
02:10Est-ce que l'option Lucie Castex ce matin c'est fini ?
02:13Pas du tout, pas du tout. Et je le dis, nous avons un problème avec un président de la République qui refuse de reconnaître le résultat des urnes.
02:20Vous avez des gens dans le pays, alors qu'il y a eu une mobilisation exceptionnelle, qui vont commencer à dire que voter ne sert à rien.
02:27Et nous ne sommes pas d'accord avec le fait de laisser ce dégoût s'installer. Parce que celles et ceux qui ont sauvé la République de l'extrême droite, c'est la jeunesse de ce pays.
02:35Ce sont les quartiers populaires, ce sont toutes celles et ceux que le gouvernement ne cesse de criminaliser, de mépriser.
02:43Les militants associatifs, les militants politiques, les militants syndicaux, des centaines de milliers de citoyens qui partout dans le pays ont fait campagne pour empêcher l'extrême droite d'arriver au pouvoir.
02:51Emmanuel Macron a refusé que Lucie Castex accède à Matignon. La France Insoumise maintenant repasse en quelque sorte en mode agitation dans la rue et à l'Assemblée.
03:00Tout d'abord, pensez-vous que les manifestations le 7 septembre puissent pousser Emmanuel Macron à dire, vous aviez raison, sous la pression de la rue, je nomme Lucie Castex Première Ministre ?
03:10Écoutez, à un moment ou à un autre, j'aimerais qu'Emmanuel Macron nous explique la solution qu'il a proposée, qu'il y ait une majorité alternative.
03:18Il n'y en a pas. Il n'y en a pas. Donc, il y a des organisations de jeunesse.
03:22Vous êtes sûre même avec le Parti Socialiste par exemple ?
03:24Il n'y aura pas d'alliance avec le Parti Socialiste. Lorsqu'il y a eu la rencontre à l'Elysée, Olivier Faure a dit très clairement qu'il n'y aurait pas de soutien du Parti Socialiste autre que pour celle de Lucie Castex.
03:37Sauf qu'Olivier Faure hier, dans son bureau national de parti, a vu une opposition qui lui demande de continuer de discuter avec Emmanuel Macron.
03:45Oui, et aussi, lors de cet acte, il a été décidé à une écrasante majorité que le Parti Socialiste censurait les gouvernements qui continuent une politique macroniste.
03:54Donc, censurer tout autre gouvernement que celle de Lucie Castex.
03:57Attendez, juste sur le 7 septembre, parce que c'est important.
04:00Ce sont d'abord les organisations de jeunesse. La France Insoumise y a répondu, aux côtés du planning familial, des jeunes écologistes, de beaucoup d'autres.
04:07Et j'espère que toutes celles et ceux qui défendent la démocratie se retrouveront dans la rue.
04:11Pourquoi est-ce important ?
04:12Pour l'instant, ni le PS, ni les écologistes du bout des lèvres.
04:16Marine Tendelier hier disait sur des médias que les écologistes en seront comme de l'ensemble des manifestations, ce que nous aussi nous ferons.
04:23Il est important de ne pas laisser impuni le coup de force et de rappeler au Président de la République qu'en France, ce n'est pas le monarque présidentiel qui décide de tout,
04:32mais que c'est bien la souveraineté populaire qui est souveraine dans ce pays.
04:36Alors, pas impuni, l'autre mode d'action contre Emmanuel Macron, vous voulez lancer une procédure de destitution contre le Président de la République.
04:42Nous sommes d'accord que cette initiative n'a aucune chance d'aboutir.
04:46Pas du tout. D'abord parce que vous avez seulement 4 jours après l'alerte que nous avions lancée à Emmanuel Macron et l'avertissement que nous avions lancé,
04:5444% des Français qui se disent favorables à une procédure de destitution, puisque tout le monde comprend que c'est bien Emmanuel Macron qui est responsable du blocage dans le pays.
05:03Ce ne sont pas les Français, ce sont les parlementaires.
05:04C'est pour ça que ça se passe, pour que tout le monde comprenne. Il faut un nombre de parlementaires que nous avons, nous, dans notre groupe.
05:10Pour déclencher la procédure.
05:11Pour déclencher la procédure.
05:12Mais ensuite, il faut les deux tiers des députés et les deux tiers des sénateurs, à la fin quand même.
05:15Oui, et bien au bureau, nous avons le Nouveau Front Populaire, la majorité, donc nous discuterons avec les partenaires.
05:20J'ai entendu hier que Sandrine Rousseau y était favorable maintenant.
05:23Et je pense qu'au fur et à mesure que la situation avance, chacun comprend l'avantage de cette procédure.
05:29Ensuite, ça passe en commission des lois et nous verrons s'il y a vraiment d'autres oppositions que le Nouveau Front Populaire.
05:35Puis ensuite, ça passe dans l'hémicycle et enfin au Sénat.
05:38Et bien, je crois que c'est sain dans une démocratie de pouvoir parler, de pouvoir discuter en hémicycle notamment et dans les assemblées, du comportement autoritaire, dangereux du président de la République.
05:49Mais cette procédure n'arrivera jamais jusqu'au bout.
05:52Et bien, nous verrons.
05:54Je le rappelle parce que quand même, vous donnez le début de la procédure mais pas la fin.
05:57La fin, il faut deux tiers des députés et deux tiers des sénateurs.
06:00Est-ce que vous imaginez deux tiers des députés et deux tiers des sénateurs ?
06:04Deux tiers du Parlement réunis en haut de cour. C'est comme ça que ça fonctionne.
06:08Écoutez, chaque parlementaire se retrouvera face à ses responsabilités.
06:13Et je le dis, nous, nous n'acceptons pas qu'un président de la République confisque le pouvoir de cette façon.
06:19Donc je crois que c'est une campagne d'intérêt général que nous sommes en train de lancer.
06:23Mais vous dites, Emmanuel Macron n'a pas de solution.
06:26Il cherche à élargir aujourd'hui un bloc central avec les socialistes, nous l'avons évoqué, peut-être aussi des écologistes, éventuellement la droite qu'il revoit aujourd'hui.
06:36Pourquoi Emmanuel Macron, lui, ne pourrait pas arriver à finalement trouver une solution politique ?
06:41Parce que ni les écologistes ni les socialistes n'iront avec lui.
06:45Nous ne continuerons pas une politique qui a été battue.
06:48À la fois aux élections législatives et à la fois aux élections européennes.
06:51Pourquoi j'en suis autant convaincue ? Parce que nous avons une mobilisation exceptionnelle.
06:55Et que je rappelle, lorsque les 27 sondages dans les élections législatives donnaient l'extrême droite gagnante, tout le monde, partout, expliquait que le résultat serait incontestable.
07:05Eh bien, nous avons gagné, certes avec une majorité relative, mais nous avons gagné, nous sommes la première coalition.
07:12Et je vais vous dire, dans n'importe quelle démocratie parlementaire, on parle souvent de l'Allemagne,
07:16eh bien, que fait le président ? En l'occurrence, il doit donner le pouvoir à la personnalité de la coalition qui est arrivée en tête.
07:23Et c'est ensuite à nous de nous débrouiller.
07:25Donc, ce n'est pas une excuse, un prétexte que de dire que, pour une question d'instabilité ou de motion de censure, il refuserait de nommer Lucie Casté à Matignon.
07:35Donc, nous le disons, Lucie Casté à Matignon, ou alors Macron, destitution.
07:39Marine Le Pen demande une session extraordinaire de l'Assemblée Nationale pour pouvoir censurer un Premier Ministre si besoin,
07:45qu'il ne puisse pas légiférer par décret, par exemple.
07:48Vous demandez aussi cette session extraordinaire, c'est-à-dire une rentrée anticipée du Parlement avant le 1er octobre ?
07:54Nous, nous avons toujours été disponibles pour travailler à l'Assemblée Nationale, il n'y a aucun souci là-dessus.
07:59Vous le savez, le bureau de l'Assemblée Nationale va se réunir le 11 septembre.
08:02Mais est-ce que vous demandez une session extraordinaire ? C'est ma question.
08:05Pour l'instant, nous demandons un pouvoir gouverner, ce qui aurait dû avoir lieu il y a déjà, les élections ont eu lieu il y a 52 jours.
08:11Nous avons un gouvernement démissionnaire depuis 43 jours.
08:14Donc nous, ce que nous demandons prioritairement, c'est de pouvoir gouverner ce pays et appliquer le programme pour lequel nous avons été élus.
08:21Quelle que soit la configuration politique, le Rassemblement National proposera le 31 octobre, dans sa niche parlementaire,
08:27le moment où il peut proposer ses lois, une loi pour abroger la réforme des retraites.
08:32Vous voterez sans hésitation cette loi du Rassemblement National ?
08:35Eh bien, je le dis, soit nous avons le gouvernement et donc nous le ferons directement,
08:40soit nous utiliserons la majorité que nous avons au bureau de l'Assemblée Nationale pour faire cette loi avant.
08:45Je le rappelle, nous étions nous, du Nouveau Front Populaire à l'époque, la NUPES,
08:49celles et ceux qui étions dans la rue avec les Français et les Françaises pour nous opposer à cette réforme.
08:54Vous prendrez dans tous les cas de vitesse le Rassemblement National, c'est votre idée ?
08:57Qui, excusez-moi, n'a pas fait grand-chose dans la bataille, si ce n'est être une arnaque sociale
09:00et qui vient de s'allier avec des gens qui veulent la retraite à 66 ou à 67 ans.
09:05Merci Mathilde Panot.
09:06Merci.
09:07Merci Olivier Bost.
09:08Comportement dangereux et autoritaire du Président de la République, vous êtes venu nous le dire ce matin sur RTL, Mathilde Panot.
09:13Il est important de ne pas laisser impuni le coup de force.
09:16Merci d'avoir été avec nous sur RTL.
09:18A bientôt et bonne journée à vous.