• il y a 2 mois
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Transcription
00:00Il est beau d'ailleurs ce titre, la désinvolution est une bien belle chose, vous l'avez emprunté, c'est ça ?
00:04Il est beau et puis il est vrai, c'est vrai, la désinvolution.
00:07Oui, dans le livre je parle de Guy Debord, situationniste, qui rodait dans ce bistrot
00:13et qui a assez fourbement observé tous ces jeunes gens pour élaborer ses théories.
00:18Et dans son tout premier manifeste, il a écrit des phrases, il avait une vingtaine d'années,
00:22c'est un manifeste, une succession de phrases un peu potache, un peu les trucs qu'on écrit sur son sac au lycée presque.
00:29Et donc une de ses phrases est « la désinvolture est une bien belle chose ».
00:32J'ai aimé cette phrase, même si je n'ai pas un grand amour pour Guy Debord.
00:36Oui, on le comprend dans le livre, vous lui taillez quelques costards.
00:39J'aime bien son côté beau, afro, mélancolique, mais sinon...
00:41C'est tout.
00:41Et alors il y a une suite à cette phrase, que j'ai évidemment pas prise, c'est dans le manifeste,
00:46il y a écrit « la désinvolture est une bien belle chose, mais nos désirs étaient périssables et décevants ».
00:51J'ai préféré garder la première partie, c'est un peu plus pimpant.
00:55C'est un peu plus court également.
00:57Vous êtes allé chercher d'ailleurs la définition de la désinvolture dans le littré, vous le dites dans le livre.
01:01« Est désinvolte celui qui n'est pas enveloppé, qui est dégagé ».
01:06Donc c'est plutôt une qualité en fait d'être désinvolte.
01:09Moi pour moi ça a toujours été une qualité, mais je me rends compte avec le livre,
01:12il y a un sens un peu sombre, un peu péjoratif.
01:14Les gens me disent « dis donc, je ne suis pas désinvolte ».
01:16J'ai envie de leur dire « ben essaye ! ».
01:18Tu devrais.
01:19En fait ça vient de l'italien « desinvolto ».
01:22« Involto » ça veut dire « les petits trucs italiens avec du jambon ».
01:27Ça veut dire « enveloppé, enroulé », donc « involto, involtini ».
01:30Et « désinvolto », c'est « on n'est pas ficelé ».
01:32Ouais, c'est ça.
01:33Je trouve ça assez bien de ne pas être ligoté.
01:35Nicolas Caron, vous l'avez lu déjà le livre de Philippe JN ?
01:39J'ai adoré.
01:39Le nouveau, vous l'avez adoré.
01:40Il viendra dans l'émission d'ailleurs.
01:41Ah, dans La Voix et Livre.
01:43La Voix et Livre, tous les dimanches, 18h-19h.
01:45Changement d'horaire, attention.
01:46Est-ce que vous avez déjà partagé des salons des livres ensemble ?
01:50Alors, moi, je suis un immense fan de Philippe JN.
01:52Pour moi, c'est Modiano avec de l'humour.
01:54Et quand je le croise, je vais toujours le coller un peu au moins 10 minutes, un quart d'heure.
01:59Attention à ce que tu vas raconter.
02:01On ne sait pas ce que tu vas dire, mais attention, ma mère l'écoute.
02:04Et je crois que c'était à Brive, je ne sais plus si c'était la Serre pour un temps de démonstres.
02:07Bref, je le vois, j'y vais.
02:08Je vais à son stand, et puis on discute un peu.
02:11Et puis, tout à coup, il s'arrête, il regarde un peu au loin, il dit « ah, ça, ça va te plaire ».
02:16Et je vois un type qui arrive avec un sac, avec un gros sweatshirt, emberlificoté.
02:21Il désemberlificote, il désinvoltone son sweat.
02:26Et dedans, il y avait caché une bouteille de whisky Oban, qui est la marque de whisky de Philippe.
02:30Il me voit, donc il sort deux gobelets, puis un troisième pour moi.
02:33Il nous sert un verre.
02:34Et Philippe m'explique « bah voilà, je te présente, j'ai oublié son prénom,
02:37tous les salons viennent me voir avec une bouteille de whisky, parce qu'ils savent que j'aime ça.
02:43On vigne nos verres, en 3-4 minutes, et il s'en va.
02:46Merci, au revoir, à bientôt Philippe, je reviens.
02:48Il franchit la sécurité, parce qu'on n'a pas le droit de rentrer avec des bouteilles d'alcool dans les salons.
02:53Et alors, je le vois, à Brive, à Saint-Etienne, pas dans tous les salons.
02:58Donc là, cette année, j'ai oublié son prénom moi aussi, désolé Tartampion.
03:05Je fais donc Nancy, Saint-Etienne, Besançon.
03:09C'est important de donner ses dates, effectivement.
03:12Je vous ai demandé de chercher un livre un peu dans la filiation de ceux de Philippe Jaénada, et vous en avez trouvé un.
03:18Et oui, et en fait, c'est drôle, parce que c'est le livre de Justin Morin,
03:23qui était un ancien reporter d'Europe 1, et qui s'est consacré à l'écriture.
03:27Il a même fait un master de creative writing à Paris 8, à l'université,
03:33tout pour écrire bien comme il faut.
03:35Et il a sorti un livre chez un magnifique éditeur, qui est la Manufacture de Livres,
03:39et le titre c'est « On n'est plus des gens normaux ».
03:42Et je vous raconte, parce que c'est une histoire vraie, c'est pour ça que je l'ai choisi.
03:45C'est un écrivain qui s'intéresse au réel.
03:48Et on est le lundi 14 août 2017, raconte-t-il, à 20h10, c'est dans le Val-de-Marne,
03:53sur la D603, du côté de la ZAC du Hainaut.
03:57Il y a, vous savez, le monsieur bricolage, le restaurant asiatique, des trucs comme ça.
04:01Puis il y a une pizzeria, avec une dizaine de tables en terrasse.
04:05C'est pas la tour d'argent, c'est une petite cantine comme ça.
04:08Vraiment, on y va parce que ce soir, Jolphine en a marre, elle veut pas faire la bouffe,
04:12ou alors c'est pour récompenser Paul, le gamin qui a tendu la pelouse, etc.
04:17Et voilà, au moins les pizzas sont correctes, c'est tout.
04:21Mais c'est le dimanche, c'est le soir, on est bien en famille.
04:24Et voilà qu'arrive une BMW qui fait des tours sur les parkings,
04:28un peu genre voyous.
04:30D'ailleurs, il y a une des clientes qui fait « Oh la la, mais qu'est-ce qu'il fait, celui-là encore ? »
04:34Et puis il se met dans l'axe de la pizzeria, de la terrasse.
04:39Il y a une famille qui est là, il y a Betty et son mari Sacha,
04:43et leurs trois enfants Nicolas, Angéla et Dimitri,
04:46respectivement 17, 13 et 4 ans.
04:48Et il voit tout à coup la BMW foncer sur eux.
04:52Je sais pas si vous vous souvenez de cette histoire, parce qu'on en a beaucoup parlé quand même.
04:55Il y a eu des blessés graves, le type a été arrêté immédiatement,
04:58parce qu'il s'est encastré dans la pizzeria, en passant par la terrasse.
05:02Il est blessé très très grave, et Angéla est morte.
05:05Et Justin, à l'époque, pour Europe 1, va couvrir le procès.
05:08Un peu par hasard.
05:10Et il rencontre cette famille, et il les regarde,
05:13et il se rend compte à quel point c'est incroyable ce qu'il aurait arrivé,
05:17alors qu'à priori c'est un fait divers.
05:20C'est pas un fait divers à rebondissement,
05:22c'est pas un truc criminel avec des trucs d'enquête à tiroirs.
05:25Non, c'est comment cette famille peut encore vivre,
05:27parce que la mère notamment dit « On n'est plus des gens normaux, évidemment. »
05:31Et tout le monde est bouleversé autour d'eux.
05:33Et qu'est-ce qu'on fait du procès ? C'est un type, c'est un taré, qu'est-ce que vous voulez faire ?
05:36Alors, qu'est-ce que c'est qu'être une victime ?
05:38Et Justin a repris le fil, les a retrouvés,
05:44pour vivre avec eux, leur faire raconter, etc.
05:47Et on apprend des choses incroyables.
05:49Donc c'est un peu linéaire au début,
05:51et puis elle raconte qu'il y a une psychologue de la justice
05:55qui appelle et qui dit « À combien estimez-vous votre perte ? »
05:59Des choses comme ça, on découvre des trucs hallucinants.
06:01Et alors, il en fait de la littérature, parce qu'il va plus loin que le réel, d'une certaine manière.
06:05Et même à un moment, il est obligé de romancer,
06:07parce qu'une des personnes de cette histoire lui dit
06:09« Moi, je ne veux absolument pas apparaître dans votre livre. »
06:11Donc il est obligé de romancer, qui est une grande différence
06:13avec Philippe Jaénada, mais quand même.
06:15« On n'est plus des gens normaux », c'est aux éditions de la Manufacture des Livres,
06:18écrit par Justin Morin, merci Nicolas Caron.
06:20Ça fait très longtemps que je n'avais pas posé un livre sur la table
06:22pendant que je le lisais, quand il décrit la première partie.
06:25J'ai été obligé de m'arrêter trois minutes pour reprendre le livre.

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