Le général Bertrand Cavallier : «Qui va répondre à ce besoin fondamental qu’a une société de vivre en sécurité ?»

  • le mois dernier
Le général Bertrand Cavallier s'est exprimé au sujet du décès de l'adjudant Éric Comyn : «Ce qui l’a tué, c’est le laisser-faire depuis des années. Qui va répondre à ce besoin fondamental qu’a une société de vivre en sécurité ?».

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Transcript
00:00Tout d'abord, j'adresse mes plus sincères condoléances à Mme Comines, et puis je pense à ses enfants,
00:05puis je pense également aux camarades de ce gradé tué dans l'exercice de ses missions.
00:12Je comprends d'autant mieux la révolte de sa veuve, que j'ai servi en gendarmerie,
00:18j'ai été confronté très nombreuses fois à de telles situations.
00:22Je crois que, certes, faire silence, mais aussi répondre à cette femme qui est dans la douleur,
00:31dans la douleur extrême, qui exprime une révolte.
00:34Elle pointe des manques.
00:35Mais je pense que ce n'est pas la France qui a tué son mari, parce que le peuple de France la soutient.
00:44Ceux qui l'ont tué sont tous ceux qui, depuis 40 ans, ont provoqué cet effondrement de l'État,
00:52cet affaissement de l'autorité, ce désordre général.
00:55Vous parlez du refus d'obtempérer.
00:57Moi, je me confrontais à certains magistrats dans les années 90 qui banalisaient complètement.
01:02On était obligé d'essayer de les convaincre, de dire qu'on avait été mis en danger.
01:07Alors, certes, il y a eu une réponse du législateur aujourd'hui.
01:12Sur les homicides routiers.
01:14Le délit d'obtempérer pouvant, parce que c'est une arme à destination.
01:19Mais si vous voulez, il y a, de la part d'une partie de l'administrature et encore aujourd'hui,
01:25mais c'était général dans les années 90, une forme de distance, de banalisation.
01:31Ils ne prenaient pas en compte la réalité du danger.
01:33Deuxièmement, tous ceux qui ont laissé faire au niveau des élites,
01:37parce que c'est la trahison des élites, moi j'ose le dire,
01:40on arrive à une situation où qu'est-ce que vaut la vie d'un gendarme ou d'un policier ?
01:45C'est le grand désordre.
01:46Alors, que doit-on faire ?
01:47Il y a le refus d'obtempérer, c'est encore plus large.
01:49On a évoqué la question d'immigrés en situation irrégulière ou régulière.
01:54Mais là, on est dans le maresme total.
01:57Là, on affiche quelques chiffres au niveau des expulsions.
02:02Mais c'est le laisser-faire complet depuis des années
02:05et qui est dénoncé par les gendarmes et les policiers de terrain.
02:08Donc, ceci vraiment nous démontre qu'on touche le fond aujourd'hui dans notre société.
02:14Et que va-t-on faire au-delà des gesticulations partisanes
02:18auxquelles on assiste actuellement sur des prétendues coalitions ?
02:22Qui va répondre à ce besoin fondamental
02:26qui est de faire qu'une société puisse vivre en sécurité,
02:29que le pacte social soit respecté, etc.
02:32Et puis qu'on rétablisse un minimum de cohérence.
02:36Moi j'ai deux filles en gendarmerie, j'en ai une,
02:37mais elles sont à l'idée de faire usage des armes.
02:42Ils ont peur de la réaction de la justice, d'une partie de la hiérarchie, des enquêtes.
02:46J'ai été confronté à cela moi-même, j'ai fait usage des armes.
02:50Mais il faut voir le parcours de gendarmes et de policiers quand ils sont confrontés à cela.
02:55Quand vous avez un véhicule qui vous fonce dessus,
02:59que faire ? Et c'est de plus en plus fréquent.
03:01Ça arrive toutes les nuits.

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