L’ex-secrétaire d’Etat Marlène Schiappa révèle avoir été agressée dans son bureau à l’époque par une personnalité des médias : "Il a essayé de m'embrasser de force. Je l'ai repoussé. J'ai été sidérée" - Regardez

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L’ex-secrétaire d’Etat Marlène Schiappa révèle avoir été agressée dans son bureau à l’époque par une personnalité des médias : "Il a essayé de m'embrasser de force. Je l'ai repoussé. J'ai été sidérée" - Regardez

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00:00Je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça, je ne l'ai jamais raconté à personne publiquement et je n'avais pas l'intention de le raconter aujourd'hui.
00:06Quelqu'un qui est connu, qui vient dans mon bureau, qui exige qu'on soit en tête à tête et qui essaye de m'embrasser de force.
00:12Ça, ça vous est arrivé ?
00:14Oui, bien sûr, ça m'est arrivé.
00:15Un membre du gouvernement ?
00:16Non, non, ce n'était pas un membre du gouvernement, c'était...
00:18Une personnalité ?
00:19Quelqu'un dans le monde médiatique, artistique, voilà.
00:22Et il voulait vous embrasser ?
00:23Qui m'a tenue comme ça pour essayer de m'embrasser et donc je lui ai demandé de quitter le bureau.
00:27Il est parti de mon bureau et donc j'ai repris mes esprits et j'étais dos à la porte et il a re-rouvert la porte pour re-rentrer dans mon bureau et m'attraper.
00:35C'est un type de fou ! En plus, il fait ça dans votre bureau ?
00:37Au secrétariat d'État chargé de l'égalité femmes-hommes, donc en plus dans l'endroit où on lutte contre ces sujets-là.
00:43Et en fait, j'ai appelé mon directeur de cabinet adjoint et mon conseiller spécial à l'époque et en leur disant, il vient de se passer quelque chose et je ne sais pas comment mettre les mots là-dessus.
00:52Et je leur ai expliqué ce qui venait de se passer et j'ai commencé à leur dire, j'aurais pas dû faire le rendez-vous toute seule.
00:57Normalement, un ministre ne fait pas un rendez-vous tout seul, il le fait avec d'autres personnes, etc.
01:00C'est sûrement moi qui ai pas mon comportement, etc.
01:04Et ils m'ont dit, mais arrête, en fait, t'es en train de faire exactement tout ce que tu dis tout le temps qu'il ne faut pas faire.
01:08En fait, vous en êtes voulu, c'est ça qui est incroyable quand même.
01:10C'est que vous en êtes voulu alors que c'est lui qui est venu, quoi.
01:13Mais en fait, même quand on théorise ces sujets, même quand on travaille dessus, quand on y est confronté soi-même,
01:18il y a toujours un moment où on a ces réflexes-là et c'est très dur de s'en sortir.
01:22Mais Marlène, ce que je ne comprends pas, c'est que la personne, d'un coup, se lève et vous prend la tête, quoi.
01:26Oui, tout à fait, elle me prend les épaules.
01:28Vous réagissez. Qu'est-ce que vous faites, là, à ce moment-là ?
01:30En fait, non, mais j'ai un mouvement de recul, je le repousse, etc.
01:33Et en fait, ça me paraît absurde et je suis vraiment sidérée, je suis en état de sidération.
01:39Mais la personne n'a pas peur, quoi. C'est fou, quoi, le culot.
01:42Et d'ailleurs, souvent, je demande aux journalistes, quand on m'invite, qui sera en plateau.
01:47Pour pas que cette personne soit là ?
01:48Ouais, exactement, et je ne veux pas dire le nom de la personne parce que je suis contre aussi l'injonction à parler, en fait.
01:54Mais vous l'avez revue, Marlène ? C'est un présentateur télé, un truc comme ça ?
01:58C'est pas un présentateur, mais ouais, c'est quelqu'un qui passe à la télé, on va dire.
02:01Et je l'ai croisée et il m'a dit bonjour comme si de rien n'était.
02:05Ah ouais, c'est ça qui est incroyable, c'est qu'ils oublient, quoi.
02:07Non, mais en fait, je pense que pour lui, ce n'est pas grave ce qui s'est passé.
02:09Je pense, oui, peut-être qu'il l'a oublié, mais peut-être que pour lui, ce n'est pas un truc délictuel.
02:13Est-ce que vous allez dire le nom de Marlène un jour ?
02:15Oui, peut-être. Oui, oui, j'ai plein de trucs à raconter.
02:18J'ai quelqu'un dans l'hémicycle, donc un député qui m'envoyait des mots contre mon consentement
02:24alors que je lui disais de ne pas le faire pour commenter mes tenues et me dire
02:27« je suis très émoustillée par ta tenue aujourd'hui », etc.
02:30Des mots dans l'Assemblée nationale.
02:32C'est un truc de fou.
02:33Alors que vous êtes en poste, quoi. J'hallucine de ce que vous me racontez, là.
02:36Je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça, je ne l'ai jamais raconté à personne publiquement.
02:40Et je n'avais pas l'intention de le raconter aujourd'hui.
02:43Merci de nous raconter ça.
02:45C'est important aussi.
02:46Parce que dans ma tête et dans la tête de tous les téléspectateurs qui nous regardent,
02:50c'est avec le caractère que vous avez, c'est impossible que quelqu'un puisse venir faire ça.
02:54Mais clairement.
02:55On se trompe parce que, par exemple, sur les violences conjugales,
02:57les hommes s'en prennent beaucoup aux femmes qui ont beaucoup de caractère
02:59justement parce que ça les insécurise de les voir de cette manière.
03:02Donc là, le député en question, je lui ai mis clairement les points sur les i
03:06en disant d'arrêter, de ne plus le refaire.
03:08Et j'ai été extrêmement ferme.
03:10Mais moi, je ne veux pas blâmer non plus les femmes qui sont victimes de harcèlement.
03:13Parce que parfois, on ne peut pas être ferme.
03:15Une femme qui est secrétaire et son patron ne cesse de la harceler.
03:19En fait, il faut qu'elle arrive à trouver le courage de parler, de porter plainte,
03:22d'aller voir un syndicat, de saisir.
03:24Mais parfois, c'est difficile.
03:25Et parfois, on n'arrive pas à trouver tout de suite la force de le faire.

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