L’acteur-réalisateur revient avec la deuxième saison de sa série “En place” sur Netflix. Il sera aussi à l'affiche du "Procès du chien" de Laetitia Dosch le 11 septembre.
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00:00Moi, quand j'ai commencé à faire tout simplement là, ce que je voulais, c'était un travail
00:04pour m'occuper de ma famille.
00:06Et après, ça a dérapé.
00:07Et après, il y a eu César, Cannes et tout, mais moi, je...
00:11Donc les Césars, quand j'ai eu le César, j'étais super content,
00:14mais c'était franchement pas un objectif.
00:17Et monter les marches de Cannes, c'était franchement pas non plus un objectif.
00:20Président de la République, nous vous reconnaissons comme le grand maître de l'ordre de la Légion d'honneur.
00:30Votre bande de cinéma ?
00:32Ouais, il paraît, ouais.
00:33On m'a dit que j'avais une bande de cinéma, mais c'est pas une bande de cinéma.
00:39C'est les gens avec qui j'aime être et qui sont talentueux.
00:43Tu vois, je prends pas des gens pour les prendre comme ça.
00:46Mais c'est vrai quand même que Farid, Fadili Camara, Éric Judor...
00:52Farid, je l'ai rencontré pour tout simplement Noir.
00:54Fadili aussi.
00:55Éric Judor aussi.
00:56Marina Foix aussi, que j'adore.
00:58Elle, je l'ai rencontrée pour l'année du requin et après, je l'ai mise dans un place.
01:02Ouais, non, en fait, le cinéma, c'est des rencontres.
01:06Et donc, à chaque fois que je rencontre quelqu'un qui occupe de la place dans mon esprit ou
01:12dans mon cœur et que j'aime bien, j'ai trop envie d'être avec elle tout le temps, en
01:15fait, avec cette personne.
01:16Et on me l'a déjà dit.
01:17On m'a déjà dit.
01:18Mais ça va, toi ?
01:19C'est marrant.
01:20Ça va, toi, Fadili, Farid, Éric Judor ?
01:22C'est toujours la même chose ?
01:23Tu fais la même chose qu'ils font dans le cinéma français ?
01:26J'ai dit non, mais c'est juste que j'aime bien être avec eux et je les trouve super doués.
01:30Mais ça ne m'empêche pas de traîner avec Raphaël, de traîner avec Jolentan, Cohen
01:36ou François Civil, avec qui j'ai tourné, ou Gilles Lelouch, ou Anaïs Desmoustiers
01:39ou Vincent Lacoste.
01:40C'est que des gens avec qui j'ai tourné.
01:42Ça m'empêche pas de...
01:43Ah oui, Raphaël, de traîner avec Raphaël, de traîner avec Jolentan, Cohen ou François
01:47Civil, Anaïs Desmoustiers ou Vincent Lacoste.
01:49C'est que des gens avec qui j'ai tourné, tu vois, et on a gardé Oulaya, Mamara.
01:54C'est des gens avec qui j'ai travaillé et le contact, il reste.
01:59Et j'aime bien garder le contact avec les gens.
02:02J'aime pas trop le truc de tourner un film, après tu passes à autre chose, tu calcules personne.
02:06Ok, ok.
02:07Vous venez de tout en bas et vous avez l'opportunité de changer les choses là-haut.
02:12Putain, merde, l'Elysée, quoi !
02:14Merde, écoute-moi, je te jure.
02:16Là-bas, ton gars, il change les choses.
02:19Et toi, que dalle, à poser des tresses à n'importe qui, ça lui ira jamais.
02:23Regarde-là.
02:24Regarde-là.
02:25Regarde.
02:29Là, des tresses.
02:30On est sérieux ?
02:31Jouer l'amour au cinéma.
02:33Aïe.
02:34C'était quelque chose de très particulier pour moi parce que je suis quand même assez
02:38pudique.
02:39La première fois que j'ai joué genre l'amoureux dans un film, avec des bisous et tout, c'est
02:44« Pourquoi tu souris ? » avec Camille Rutherford.
02:46Et j'ai eu beaucoup de chance de tomber sur cette actrice parce qu'elle était très
02:49douce et elle aussi, elle était hyper mal à l'aise avec ça.
02:52Mais c'est hyper tabou parce que voilà, moi, j'ai des parents ivoiriens, des parents
02:57africains.
02:58Et donc, à l'époque, quand on regardait des films et tout et qu'il y avait des gens
03:01qui s'embrassaient, déjà, c'était catastrophe internationale.
03:04Mes parents, mon père et ma mère, j'ai su très tard qu'ils étaient en couple.
03:08Pour moi, c'était genre des potes qui vivaient ensemble et tout.
03:11Ils n'ont jamais fait de bisous devant moi, jamais de trucs comme ça.
03:14Et donc, je pense que ces plusieurs-là, ils me l'ont transmise.
03:17Mes parents n'étaient pas des gens à me cacher les yeux quand il y avait une scène
03:20d'amour puisqu'on changeait de chaîne.
03:22Je vais t'expliquer.
03:24Il n'y avait même pas le truc de...
03:26On changeait immédiatement de chaîne.
03:29Bon, peut-être que je vais passer un cap un jour et j'y arriverai.
03:32Mais pour l'instant, là, c'est hyper compliqué.
03:34J'avais aussi la même problématique avec Laetitia Dosh dans son film « Le Procès
03:38du Chien » où on est en couple ensemble et tout.
03:40Et j'étais hyper mal à l'aise.
03:42Mais je ne sais pas pourquoi.
03:44Parce qu'en même temps, je suis acteur et donc, il faut raconter des histoires avec
03:47le corps, tout ça.
03:49Mais j'étais hyper mal à l'aise, méga mal à l'aise, archi mal à l'aise.
03:55Le stress.
03:56J'essaye de ne pas trop en avoir parce que je me dis que la vie, c'est tellement extraordinaire.
04:02Et puis moi, ma vie à moi, en tout cas, j'arrive de tellement loin que là, j'essaye
04:08de vivre ça comme un cadeau, comme quelque chose de beau, quelque chose de lumineux.
04:14Et parfois, j'essaye d'être stressé sur des tournages.
04:20J'essaye.
04:21Mais je ne peux pas, je n'y arrive pas.
04:23Quand je suis sur le plateau d'en place ou sur un film que je réalise ou un film dans
04:27lequel je joue, déjà que je joue dans des films, je trouve ça fou, frère.
04:30Au début, à chaque fois que je recevais des scénar et tout, je disais à mon agent
04:35c'est incroyable, t'as vu, lui, il m'a appelé et tout.
04:38Mon agent, il en avait marre et il m'a dit mais attends, on t'appelle parce que t'es
04:41acteur.
04:42J'ai dit arrête d'être étonné.
04:43À chaque fois qu'on t'appelle, moi, quand j'ai commencé à faire tout simplement
04:46un, ce que je voulais, c'était un travail pour m'occuper de ma famille.
04:50Et après, ça a dérapé.
04:52Et après, il y a eu César, Cannes et tout.
04:55Quand j'ai eu le César, j'étais super content mais c'était franchement pas un objectif.
05:01Et monter les marches de Cannes, c'était franchement pas non plus un objectif.
05:05Mon objectif, c'était d'être heureux, épanoui, avoir un travail et faire rentrer
05:09de l'argent pour ma famille.
05:10Le stress, j'en ai mais c'est plus pour mes enfants, c'est plus pour la vraie vie.
05:14Tout ce qui est travail, cinéma, machin, tout ça, j'arrive pas à être stressé.
05:18C'est impossible d'être stressé.
05:20J'ai tellement été en galère que je peux pas arriver là et faire le mec stressé.
05:24Genre, attends, c'est chaud, on tourne à 8h.
05:26Vas-y, c'est un film.
05:28C'est même quand on me parle de, ouais, c'est risqué comme film et tout.
05:31J'arrive pas à avoir trop la notion de risque et de film.
05:34Film, c'est pas, je sais pas, on va pas te mettre, tu vois.
05:38Il n'y a pas de violence, il n'y a pas de...
05:41Oui, la violence des chiffres, peut-être.
05:43Oui, mais bon, je sais pas, j'arrive pas à être stressé professionnellement.
05:48J'essaye toujours de me dire, est-ce que ça va servir à quelque chose, tu vois ?
05:53Est-ce que ce film-là, il sert à quelque chose ?
05:55Est-ce que le fait que je sois dedans, ça apporte quelque chose à la société, un peu ?
05:59J'ai du mal encore, pour l'instant, à faire des choses, genre, pour moi,
06:03parce que ça me fait plaisir, tu vois.
06:05J'ai pas encore atteint ce niveau-là.
06:07Mais peut-être que je vais arrêter ça, hein.
06:09Et après, tu vas me voir dans des trucs où, allez, wouh, j'y paie au camping.
06:12Un peu de conscience, un peu de fond, mais un peu de maturité.
06:15C'est tout.
06:16Ah, ça va !
06:18Je suis pas le rappeur préféré des collégiens qui va me donner des leçons de rap.
06:24T'as peur ou t'es pas peur ?
06:25Enlève ta main ! Enlève ta main !
06:26T'es sérieux ?
06:27Enlève ta main !
06:31J'ai dit une connerie ?
06:32Être torse nu à l'écran. Ouais.
06:36Être torse nu à l'écran, en fait, je t'explique.
06:38Moi, je suis un méga fan de Tupac.
06:41Tupac Chekour.
06:42Et tu vois, Tupac Chekour, dans ses clips, il était torse nu, machin, tout ça et tout.
06:46Et en tant que rappeur raté, j'ai toujours envie de faire comme Tupac,
06:50ou comme les rappeurs un peu américains des années 90.
06:53C'est tellement Soazbin.
06:54Je me rends compte en même temps que je parle.
06:56Parce qu'aujourd'hui, les rappeurs se mettent plus torse nu.
06:58Il n'y a plus trop de rappeurs torse nu.
07:00Si, j'ai vu qu'on baladait torse nu à un concert, là.
07:02J'ai vu Lacrim aussi, qui faisait un peu ça.
07:04Je me trouve pas spécialement bien gaulé ou quoi que ce soit, franchement.
07:07En plus, je devrais faire du sport, quand même.
07:09Je vois déjà sur les trucs et tout.
07:11Quand je me mets torse nu, des fois, je vois, je fais ouh là !
07:14J'y fais...
07:16C'est bien beau de se mettre torse nu dans les films,
07:18mais il faut faire gaffe, quand même.
07:20Parce que là, t'es plutôt jeune.
07:23J'adore être torse nu à l'écran.
07:25J'adore ce que ça dit.
07:26J'adore la liberté du corps.
07:28Le corps qu'on met comme ça.
07:30Tout simplement.
07:31Là, j'étais torse nu dans un plat.
07:32Je me mets torse nu.
07:33J'adore, oui, la posture du gars torse nu
07:35et qu'il n'y a pas honte de son corps, qu'il s'affirme.
07:37Et puis, j'adore l'idée de ne pas être bien gaulé.
07:39De ne pas être bien gaulé et de s'assumer.
07:41Et de, oui, c'est pas parce que t'as pas de muscles
07:43que tu peux pas te mettre torse nu.
08:00En fait, le rap, pour moi, c'est comme de l'eau.
08:02Ça fait vraiment partie intégrante de ma culture.
08:05Ça fait partie de l'être que je suis.
08:08Ça m'a construit.
08:09Le fait même de rapper, le fait d'en écouter,
08:12ça a construit mon identité.
08:14Faut savoir aussi que je suis un espèce de rappeur frustré, raté.
08:19Et donc, mon vrai but dans la vie, ma quête,
08:22vraiment idéale, mon idéal à moi,
08:24ce serait de sortir un album.
08:25Mais un vrai album, genre.
08:26J'aimerais bien qu'un producteur tombe sur un de mes freestyles
08:29et qu'il dise « Waouh ! Il est marrant ! »
08:31« Mais j'avoue, il rappe de fou ! »
08:33« Eh, viens, on lui signe un album ! »
08:35Mais je pense que je le ferai.
08:36Alors, au-delà de tout, faire un album,
08:39ce serait faire un concert.
08:40Alors là, waouh !
08:41Mon nom de rappeur, c'est Mac Z.
08:43Parce que je viens des années 90, donc je suis un peu ringard.
08:46À mon époque, c'était la West Coast.
08:48Donc je m'inspirais d'un rappeur qui s'appelait Mac Ten.
08:50Sauf qu'avec le temps, c'est un peu dépassé Mac Z.
08:53Mais Mac Z, Z.
08:54Pour Mac Zaddy, t'as capté ?
08:55Le Z, il est comme ça, tu vois.
08:57Mac Z.
09:06Yes !