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Ségolène Royal, ancienne ministre, était l'invitée du 20h face à Thréard sur BFMTV.

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Transcription
00:00Et on accueille Madame Ségolène Royal. Bonsoir Ségolène Royal, installez-vous.
00:06Bonsoir Ségolène Royal.
00:09Vous avez déclaré hier, pas plus tard qu'hier soir, Ségolène Royal, que vous étiez disponible pour éventuellement aller à Matignon.
00:21Je rappelle que vous avez été candidate à la présidentielle de 2007, que vous avez été ministre de François Hollande pendant la période de François Mitterrand.
00:34Alors disponible pour Matignon. J'ai envie de vous poser cette question en premier lieu.
00:41Qu'est-ce que vous avez de plus que tous ceux qui pourraient aspirer à ce poste ?
00:47Comme vous le voyez, il y a une situation de blocage, de suspension, de tension.
00:54Et je crois que dans le contexte, les Français le disent très clairement, il faut des personnalités consensuelles,
01:01qui soient capables de parler à tout le monde et qui aient fait la preuve au cours de leur itinéraire politique qu'ils étaient capables de parler à tout le monde.
01:12Il faut des personnalités qui ne soient pas candidats à l'élection présidentielle.
01:16Vous, vous avez tiré un trait là-dessus.
01:18Oui, si je suis à Matignon, bien évidemment. Pourquoi ? Parce que la dynamique d'une élection présidentielle, c'est une identité politique forte.
01:26Et donc c'est très compliqué, c'est même impossible pour des futurs candidats à l'élection présidentielle d'accepter d'entrer dans ce que j'appelle un gouvernement d'union républicaine.
01:37Parce que dans un gouvernement d'union républicaine, il faut faire des compromis.
01:41Et pour faire des compromis, il faut accepter d'abandonner un certain nombre de sujets passionnels auxquels on attache beaucoup d'importance
01:49pour essayer de construire une vérité différente dans l'objectif de réaliser le bien public dans un contexte très difficile.
01:58Est-ce que vous avez prévenu le président de la République de cette offre de services ?
02:01Mais ça, ce n'est pas des questions, je pense...
02:03C'est une question que je vous pose.
02:05Oui, mais je n'ai pas envie de rentrer...
02:07Est-ce que vous avez été approché par les services de l'Elysée ou Emmanuel Macron lui-même ?
02:10Je n'ai pas envie de répondre à cette question-là précisément.
02:13Parce que je pense que quand on est en responsabilité ou quand on propose d'accéder à une responsabilité,
02:20le vrai sujet, c'est de savoir pourquoi faire et dans quel contexte.
02:25Le contexte est aussi extrêmement particulier puisque nous avons une marge de manœuvre, comme vous le savez, budgétaire et financière extrêmement étroite.
02:35Nous sommes sous le coup d'une procédure pour déficit excessif de la Commission européenne.
02:41Nous avons 3 000 milliards d'euros de dette.
02:44Nous avons 150 milliards de déficit public dont un tiers de ce poids du déficit public, c'est le simple service de la dette.
02:53Donc on voit bien que chaque jour qui passe en plus et qui n'est pas maîtrisé par des arbitrages ministériels entraîne ce déravage.
03:03Quelle serait la méthode de Ségolène Royal pour essayer justement de ne pas être un Premier ministre censurable ?
03:11D'abord, c'est de parler à tout le monde.
03:14Oui, mais ça, tout le monde peut le faire.
03:16Non, parce que quand vous entendez les oppositions, les insultes, les injures, les cris, etc., non, tout le monde ne se respecte pas.
03:24Moi, j'ai fait voter mes lois ministérielles, y compris en agrégant des mouvements politiques et des élus largement.
03:32J'ai fait voter même la loi biodiversité à la quasi-unanimité du Parlement, alors qu'il y avait les chasseurs et les anti-chasses.
03:38J'ai fait voter toutes les décisions de la région Poitou-Charentes que je présidais à 98% des votes de cette Assemblée.
03:47C'est-à-dire qu'il faut avoir déjà une conviction profonde qu'à plusieurs, on est plus intelligent que tout seul.
03:55C'est-à-dire qu'au pouvoir vertical, il faut aujourd'hui travailler de façon un peu par réseau, par respect, par horizontalité et co-construire les choses.
04:06Donc ça veut dire respecter les propositions qui seront faites par des groupes politiques différents et à commencer par le budget, par le budget de la France.
04:17Bien sûr. Comment vous faites justement ? Alors est-ce que la réduction de la dette dont vous avez dit très justement qu'elle était de 3 000 milliards d'euros,
04:27comment vous faites pour réduire cette dette ? Vous coupez dans la fonction publique ?
04:31Je regarde avec les parlementaires concernés de tous bords qui sont dans la Commission des finances.
04:38Je regarde ligne par ligne. Après, il y a des arbitrages.
04:42On regarde ensemble ligne par ligne ce que l'on peut faire à la fois du côté des dépenses et du côté des recettes.
04:49Ça serait votre priorité, ça ?
04:50Ce que j'appelle de l'ordre juste. Il faut de l'ordre juste.
04:53Ça serait votre premier...
04:54C'est d'urgence.
04:55D'accord. Alors l'ordre juste, ça veut dire quoi, l'ordre juste ?
04:58L'ordre juste, ça veut dire regarder...
05:00C'est un mot qui vous est familier.
05:02C'est pas seulement un mot.
05:03Une formule.
05:04C'est une conception, c'est une organisation.
05:05C'est quoi, l'ordre juste ?
05:06C'est de dire que ce qui est injuste ou ce qui est insupportable ou ce qui soulève des mouvements sociaux doit être regardé et doit être aménagé.
05:15La France ne peut plus tolérer, ne peut plus accepter, ne peut plus encaisser l'économie française des mouvements sociaux comme nous avons connu.
05:23Donc ça veut dire que vous revenez sur la réforme des retraites ?
05:25Ça veut dire, par exemple, c'est quoi l'ordre juste ?
05:27Ça veut dire que quand il y a eu, par exemple, la taxe carbone qui a déclenché les gilets jaunes, c'était du désordre injuste.
05:33C'est-à-dire taxer l'écologie alors même que les gens n'avaient pas le choix d'avoir ou non une voiture propre.
05:39C'était de l'injustice.
05:40Donc c'était du désordre injuste.
05:42On aurait retiré ça, comme j'avais retiré d'ailleurs l'écotaxe.
05:45Donc je connaissais les choses, j'avais dit.
05:47Mais les retraites, Ségolène Royal, c'est un marqueur, justement, du deuxième sénat du président de la République, qui est une des premières réformes qu'il a engagées.
05:57C'est une, d'ailleurs, des seules réformes qu'il avait promises dans la campagne électorale de 2022.
06:02Qu'est-ce que vous faites avec cette réforme des retraites ? Est-ce que vous revenez dessus ?
06:05Alors vous avez raison.
06:07Il y a le marqueur de ceux qui ont fait cette réforme qui disent « on veut maintenir cette réforme et ne rien bouger ».
06:13Et il y a le marqueur du Nouveau Front Populaire qui dit « on veut abroger la totalité de cette réforme ».
06:19Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, dans un travail de consensus, il faut être au milieu de cela et dire « on va regarder dans cette réforme, ligne à ligne, ce qui est légitime de conserver.
06:31Et on va regarder ce qui n'est pas acceptable, ce qui a été brutal, ce qui a créé des injustices supplémentaires.
06:38Je pense en particulier aux retraites des femmes.
06:40Je pense en particulier aux jeunes qui ont subi le maintien des seniors dans certaines entreprises qui ont été aussi grandement fragilisées
06:47parce qu'elles avaient programmé le départ de salariés seniors et l'embauche des jeunes.
06:51Elles ont été contraintes de garder les salariés seniors et les jeunes sont restés au chômage.
06:57Je pense aussi aux salariés seniors qui n'ont pas d'emploi et qui ont eu la privation d'accès à la retraite
07:06et qui se trouvent entre les deux, ni emploi, ni retraite, ni indemnisation du chômage.
07:10Donc là, il y a des choses qui ne vont pas, qui sont extrêmement brutales, qui sont dans le désordre injuste.
07:15Donc si on remet de la justice, on aura à ce moment-là de l'ordre juste.
07:21Si, imaginons, demain vous accédez à Matignon, vous collaborerez donc de façon très étroite avec un Emmanuel Macron
07:28au sujet duquel nombre de Français, ils sont de plus en plus nombreux,
07:31une nouvelle étude très sérieuse de l'IPSOS a été publiée aujourd'hui,
07:35à propos duquel beaucoup de Français considèrent que ça ne va plus aujourd'hui.
07:39Qu'est-ce qui ne va pas chez Emmanuel Macron, d'après vous ?
07:43Aujourd'hui, c'est la vacance du bon fonctionnement des institutions.
07:47Donc il faut revenir au bon fonctionnement des institutions.
07:50C'est très important le fonctionnement des institutions.
07:53Si vous n'avez pas des institutions qui fonctionnent, vous avez soit l'anarchie, soit l'autoritarisme, soit les deux.
08:00Dans tous les pays, dans tous les systèmes.
08:02Mais sur Emmanuel Macron lui-même, comment est-on arrivé là, si je puis dire,
08:05lui qui est l'artisan de la dissolution et que les Français estiment comme étant le responsable numéro un
08:11du problème de la situation du moment ?
08:14C'est pour ça que ça peut dégénérer vite.
08:16On ne peut pas se permettre une nouvelle séquence de violence.
08:19Et c'est pour ça qu'il faut maintenant agir vite.
08:22Et c'est pour ça que je me suis déclarée disponible.
08:24Il est corne de la Constitution actuellement ?
08:26Pardon ?
08:27Il est corne de la Constitution ? Il va trop loin ?
08:30De toute façon, si je suis amenée à être à Matignon, je vais travailler avec le président de la République.
08:36Donc vous ne pouvez pas vous permettre ce soir de dire autre chose ?
08:38Exactement. Je suis obligée de respecter la fonction.
08:41Ma seule préoccupation, c'est de savoir comment ça peut aller mieux.
08:45Comment est-ce qu'on redresse l'économie française ?
08:47Comment est-ce qu'on redresse les comptes publics ?
08:49Comment est-ce qu'on continue à donner une espérance aux jeunes
08:52en continuant à investir dans l'éducation et dans la recherche pour préparer le futur ?
08:56C'est ça la vérité.
08:58Ségolène Royal, j'ai le souvenir aux élections européennes
09:01qu'à un moment, il était question que vous pouviez, peut-être éventuellement,
09:05vous puissiez conduire une liste de gauche.
09:08Même Jean-Luc Mélenchon y était favorable.
09:10Tout à fait. C'était l'été dernier.
09:12L'été dernier. Et maintenant, vous pourriez travailler pour Emmanuel Macron ?
09:16Vous avez un effet girouette comme ça ?
09:19Non, c'est une bonne question.
09:21Si, je vais vous dire pourquoi.
09:23C'est parce que je suis indépendante des appareils politiques.
09:27Vous n'êtes plus au PS aujourd'hui ?
09:29Non, mais personne ne peut...
09:31Ma vie politique a été engagée pour le PS.
09:33Ce n'est pas une question d'adhésion.
09:35Vous n'êtes plus membre du Parti Socialiste ?
09:37Non, tant que telle.
09:39Mais je suis de cette famille politique.
09:41J'ai beaucoup donné à cette famille politique.
09:43Mais je suis indépendante des appareils politiques.
09:47Et c'est pour ça que parfois, par la gauche,
09:49je suis considérée comme trop à droite
09:51quand je parle de l'ordre juste,
09:53quand je dis qu'il faut une politique familiale,
09:55quand je parle de nation,
09:57quand je fais que la gauche se réapproprie le drapeau tricolore.
10:00Et pour une partie de la droite, je suis trop à gauche.
10:02Vous ne trouvez pas ?
10:03Parce que je suis profondément écologiste.
10:05Je pense que l'écologie est un facteur de progrès économique et social.
10:08Est-ce que vous pourriez aujourd'hui...
10:10Et c'est pour ça que je suis respectée
10:12par l'ensemble des tournants de la gauche,
10:14et même à droite.
10:15Il y a eu beaucoup d'ironie quand même en réaction
10:17à votre offre de service aujourd'hui,
10:19à droite comme à gauche, Ségolène Royal.
10:21Peut-être avez-vous vu ces réactions ?
10:23Oui, mais je n'ai pas vu des réactions de critiques.
10:25Mais le Parti Socialiste tel qu'il existe aujourd'hui...
10:27Écoutons ce que disait Maude Réjean, députée Renaissance.
10:29Comme mes enfants sont élevés.
10:31Ségolène Royal a fait une offre de proposition.
10:34Elle dit, je suis prêt à former un gouvernement.
10:36Elle coche les cases, selon vous.
10:38C'est le Gorafi.
10:40Elle l'a dit hier.
10:42Oui, vous le commentez d'ailleurs avec un sourire en coin.
10:46Je me passerais de commenter les candidatures
10:51des uns et des autres.
10:52Et d'ailleurs, l'idée qu'on puisse se porter candidat
10:56à Matignon était un petit peu curieuse.
10:58On est encore sous la Ve République.
11:00C'est le président qui fait ce choix,
11:02qui nomme fonction du contexte politique.
11:04Maude Réjean, députée Renaissance,
11:06qui réagissait à votre offre des services.
11:08Est-ce que le Parti Socialiste aujourd'hui...
11:12Avec mépris.
11:14C'est justement ça.
11:16Les jeunes députés devraient avoir un comportement différent.
11:18Parce que c'est ça que les gens ne supportent plus.
11:20C'est ce mépris.
11:22Cette insulte, ce mépris.
11:24Je n'ai même pas compris ce qu'elle a raconté.
11:26Donc s'ils avaient la force d'avancer des idées neuves
11:29et d'être au clair sur leur bilan,
11:31peut-être qu'ils auraient gagné les élections.
11:33Alors ils ont perdu les élections,
11:35et ils viennent en plus insulter les autres.
11:37Maude Réjean, c'est membre du parti de Emmanuel Macron.
11:39Il vient de perdre les élections, vous êtes d'accord.
11:41Et les législatives.
11:43Et les européennes.
11:45Ils viennent insulter les autres.
11:47Quel regard vous portez sur le Parti Socialiste
11:49qui est dirigé par Olivier Faure,
11:51qui épouse exactement les idées
11:53et qui marche derrière Jean-Luc Mélenchon ?
11:55Il y a une dynamique d'union
11:57qui est plutôt positive.
11:59J'avais proposé même
12:01au moment des élections européennes
12:03qu'il y ait une dynamique d'union.
12:05Donc il y a une dynamique d'union.
12:07Que veulent les électeurs de gauche ?
12:09Est-ce que ce sont vos idées ?
12:11Mais ça dépend, justement.
12:13Si on recherche un consensus,
12:15pas toutes.
12:17Je ne prends pas toutes les idées.
12:19Par exemple, il y a une idée d'un impôt
12:21pour financer l'écologie.
12:23Je suis archi contre
12:25l'idée qu'on accole la dynamique de l'impôt
12:27et la valeur de l'écologie.
12:29Sinon, c'est refaire une taxe carbone,
12:31par exemple.
12:33Mais je ne vais pas revenir.
12:35Je ne suis pas là pour commenter
12:37les plateformes politiques des uns et des autres
12:39puisque je ne suis pas dans les appareils politiques.
12:41Je ne suis candidate à aucune élection.
12:43Admettons que le président de la République...
12:45Mon seul souci, c'est de savoir
12:47comment on construit, comment on redresse aujourd'hui la France.
12:49Dès lors que la gauche est arrivée en tête,
12:51il est normal qu'à Matignon
12:53ce soit quelqu'un de gauche
12:55parce que sinon ça va déclencher
12:57des réactions.
12:59Nicolas Sarkozy ne dit pas ça.
13:01Nicolas Sarkozy dit justement
13:03qu'il faudrait quelqu'un de droite.
13:05Et il le cite,
13:07Xavier Bertrand.
13:09Oui, mais je pense que ça serait une...
13:11Je souhaite que ma famille politique
13:13oeuvre affaire vers un Premier ministre de droite.
13:15De toute façon,
13:17ce qui est très important,
13:19c'est de comprendre qu'il faut un gouvernement
13:21d'union républicaine.
13:23Moi, je ne suis pas marquée par un appareil politique.
13:25Quel serait ce gouvernement ?
13:29Vous dites que c'est un gouvernement
13:31plutôt de gauche, qu'il faudrait mettre d'accord.
13:33Mais est-ce que vous intégreriez dans ce gouvernement
13:35des personnalités du centre,
13:37voire des personnalités LR,
13:39du parti à LR,
13:41des personnalités de droite ?
13:43Bien sûr.
13:45C'est un gouvernement
13:47d'union républicaine,
13:49c'est comme ça que vous l'appelez ?
13:51A quel titre écarteriez-vous dans ces cas-là
13:53des personnalités de la France insoumise
13:55et du Rassemblement national ?
13:57A quel titre écarteriez-vous des gens
13:59d'LFI ou du RN ?
14:01LFI s'est mis en retrait
14:03d'eux-mêmes parce qu'ils ne veulent pas
14:05entrer dans leur logique
14:07présidentielle, qui est tout à fait respectable.
14:09Ils ne veulent pas rentrer dans un gouvernement
14:11d'union où il y aurait des membres de droite
14:13et des membres du centre.
14:15Ils ont dit non.
14:17Vous pourriez considérer, si vous accédez à Matignon,
14:19un certain nombre de députés non négligeables,
14:21tout comme le RN, ils doivent être présents
14:23pour représenter une part des Français.
14:25Chaque parti politique
14:27arrête sa stratégie.
14:29LFI considère qu'ils n'ont pas
14:31à rentrer dans un gouvernement.
14:33Au moment de l'élection présidentielle,
14:35comment vont-ils défendre
14:37des positions plus radicales
14:39s'ils se sont associés à des compromis ?
14:41C'est pour ça que je suis
14:43libre par rapport aux appareils politiques
14:45et n'étant pas candidate à la présidentielle,
14:47j'ai la liberté de dire non.
14:49Dans le moment actuel, pour le bien public,
14:51par rapport à ce que nous avons à faire
14:53et par rapport aux marges de manœuvre étroites,
14:55voilà dans quelle direction nous pouvons aller,
14:57y compris, bien évidemment,
14:59et puis surtout,
15:01y compris avec l'ensemble des partenaires.
15:03Admettons que vous y parveniez,
15:05à constituer ce gouvernement,
15:07que vous arriviez devant l'Assemblée.
15:09Il y a le budget, qui sera probablement
15:11une des premières discussions
15:13à l'Assemblée nationale.
15:15Pour pouvoir persuader une majorité,
15:17est-ce que vous utilisez l'article 49.3 ?
15:19Non.
15:21Donc vous êtes prête, éventuellement,
15:23à être retoquée ?
15:25Et si vous êtes retoquée ?
15:27Eh bien, on l'essayera quelqu'un d'autre.
15:29C'est ça.
15:31Et à ce moment-là,
15:33vous quittez Matignon ?
15:35Oui, dans le contexte, mais j'y arriverai.
15:37Et comment vous y arriverez ?
15:39J'y arriverai par la conviction que j'ai,
15:41par l'expérience que j'ai
15:43de la construction
15:45de convergence,
15:47de respect des uns et des autres,
15:49d'écoute de l'ensemble
15:51des milieux socio-économiques
15:53diversifiés,
15:55de l'écoute des élus
15:57des territoires.
15:59Parce que si je suis à Matignon,
16:01j'accorderai autant d'importance
16:03au Conseil des ministres qu'au Conseil des territoires.
16:05C'est-à-dire, toutes les semaines,
16:07y compris par vidéo, je réunirai
16:09les présidents de régions, de départements,
16:11des maires, parce que ce sont eux,
16:13je le sais, j'ai présidé 10 emplois touche à rente,
16:15c'est nous qui voyons tout de suite
16:17sur le terrain les entreprises qui ferment.
16:19Vous savez que là, il y a une programmation
16:21de 60 000 faillites, après les 60 000 faillites
16:23de l'année dernière. C'est nous
16:25qui sommes à la tête des territoires
16:27qui voyons les entreprises
16:29fragiliser, et beaucoup d'entreprises
16:31ont fermé la clé sous la porte
16:33à cause du prix de l'énergie.
16:35Et donc la question du prix de l'énergie,
16:37ça sera une des priorités.
16:39C'est la question du prix de l'énergie,
16:41et ça, je le réglerai.
16:43Sauf que les prix sont en train de tomber,
16:45de baisser un peu, ce qui fait baisser l'inflation.
16:47Deux questions qui me paraissent importantes.
16:49Il faut une personne d'expérience
16:51aujourd'hui à Matignon,
16:53donc ça ne peut pas être Lucie Casté,
16:55mais plutôt Ségolène Royal.
16:57Je ne me propose pas du tout
16:59à elle que je ne connais pas,
17:01mais je pense que le Nouveau Front Populaire
17:03a eu raison d'essayer de prendre...
17:05Mais le fait qu'elle soit inconnue, justement,
17:07non, ce n'est pas le sujet.
17:09C'est un sujet plus politique.
17:11Elle n'est pas assez politique.
17:13Je ne parle pas de sa personnalité.
17:15C'est sa façon d'être.
17:17Pour moi, la politique, ce n'est pas
17:19telle ou telle personnalité,
17:21parce que c'est toujours un travail collectif.
17:23La réponse à votre question
17:25est la suivante,
17:27c'est que le Nouveau Front Populaire
17:29n'a pas la majorité absolue.
17:31Mais il a fait le travail d'union,
17:33il a fait le travail de présenter une candidate,
17:35il est allé au premier niveau.
17:37Mais il n'a pas la majorité absolue.
17:39Le président de la République
17:41est légitime à dire que vous n'avez pas la majorité absolue.
17:43Vous ne pouvez pas imposer
17:45le nouveau programme.
17:47Il y a une autre personnalité dont on cite souvent le nom
17:49qui s'appelle Bernard Cazeneuve,
17:51qui était Premier ministre de François Hollande.
17:53Il pourrait être Premier ministre aussi ?
17:55Non.
17:57Parce qu'il est en conflit
17:59avec beaucoup de sensibilité de la gauche.
18:01Très fortement en conflit.
18:03Il les a insultés.
18:05Vis-à-vis des écologistes, c'est un vrai problème.
18:07Vous êtes une promesse d'ouverture supérieure à la sienne ?
18:09Je pense, oui.
18:11Les écologistes ne peuvent rien me reprocher.
18:13Et les filles, je ne les ai jamais insultées.
18:15Les socialistes, j'en fais partie.
18:17Le Centre, j'ai toujours travaillé avec eux.
18:19Les LR également.
18:21Vous pourriez embrasser tout le monde ?
18:23Ce n'est pas embrasser tout le monde.
18:25C'est essayer de les fédérer
18:27dans un moment
18:29historiquement difficile
18:31que la France n'a jamais connu.
18:33On n'a jamais connu cette situation.
18:35Donc pour vous, Cazeneuve,
18:37même pas en rêve ?
18:39Dans la recherche
18:41de quelqu'un de consensuel
18:43qui peut s'effacer pour faire monter
18:45des convergences et des solutions,
18:47ce n'est pas possible.
18:49Dans la mesure où il est en conflit
18:51avec plusieurs courants de la gauche
18:53qui se sont exprimés
18:55et que les écologistes,
18:57suite à la mort de Rémi Fraisse,
18:59ne leur donneront jamais.
19:01Il n'est pas personnellement responsable.
19:03Mais France Nature Environnement,
19:05j'ai vécu ce drame terrible.
19:07Il y a des choses
19:09qui ont marqué
19:11et je pense qu'il n'est pas consensuel.
19:13Donc on ne peut pas prendre
19:15un risque de conflit.
19:17A défaut d'être Premier ministre,
19:19vous pourriez être ministre d'un gouvernement
19:21d'Union républicaine ?
19:23Vous, c'est Premier ministre d'abord.
19:25Bien sûr, c'est là où je peux être le plus utile.
19:27Merci. Restez avec nous quelques petites minutes
19:29pour terminer. Ségolène Royal,
19:31vous rappeliez votre credo, celui qui posait si cher,
19:33celui de l'ordre juste, il y a quelques instants,
19:35ce qui a trait bien sûr
19:37à la thématique et au problème de l'insécurité
19:39au sens large. Cette semaine, on a encore été
19:41montrer malheureusement
19:43quelques exemples. Des drames se sont produits
19:45lundi à Mougins et puis
19:47hier soir aussi à Vallauris.
19:49Une fillette de 7 ans a été renversée
19:51par un motard qui roulait
19:53très rapidement en roue arrière
19:55cette enfant
19:57qui est ce soir toujours entre la vie et la mort
19:59sur un passage piéton. Rejoignons d'abord
20:01Frédéric Fernandez à Vallauris. Bonsoir Frédéric.
20:03Rappelez-nous exactement ce qui s'est passé.
20:07Écoutez, les faits se sont déroulés
20:09hier soir aux alentours de 19h sur le passage piéton
20:11qui se trouve juste derrière moi. Une fillette
20:13âgée de 7 ans et son frère, lui, âgé de 11 ans
20:15commencent à traverser. À ce moment-là,
20:173 à 4 véhicules s'arrêtent pour les laisser passer
20:19mais une moto qui roule
20:21à vive allure sur la roue arrière
20:23dépasse les véhicules, foche la petite fille
20:25qui est extrêmement
20:27blessée. À ce moment-là, les secours
20:29arrivent très rapidement sur place
20:31et prennent en charge l'enfant
20:33qui a un traumatisme crânien et de multiples blessures.
20:35Elle est ensuite transportée
20:37à l'hôpital de Nice.
20:39C'est encore là que la petite fille
20:41se trouve à l'heure où l'on se parle.
20:43Il faut aussi parler de la consternation
20:45qu'il y a dans le quartier et même l'émotion
20:47qui est très forte ici. Ce qu'il faut ajouter
20:49c'est qu'il y a déjà eu de nombreux accidents
20:51sur cette rue à cause peut-être
20:53d'un manque de signalisation. Une rue
20:55qui est notamment très dangereuse, c'est ce que nous disent
20:57les habitants. Je vous propose d'écouter la réaction
20:59de l'un d'entre eux au micro de l'Aura Champion.
21:01J'ai ma fenêtre qui donne sur la rue
21:03et je vois vachement qu'il y a beaucoup d'accidents.
21:05En face du McDo,
21:07que ce soit même ici devant le sortant de Lidl,
21:09il y a souvent beaucoup d'accidents
21:11dans cette rue-là. Que ce soit
21:13des scooters ou des voitures qui arrivent trop vite,
21:15des gens qui sont
21:17renversés par des voitures parce qu'ils arrivent trop vite,
21:19c'est souvent. Apparemment,
21:21ils ont déjà pris une position pour avoir
21:23des deux-dames, des ralentisseurs
21:25ou au moins la limiter
21:27à 30.
21:29Ce qu'on peut également vous dire, c'est que les nombreux habitants
21:31avec qui nous avons pu échanger nous ont dit
21:33qu'ils attendent de la mairie notamment des mesures
21:35qui seront prises dans les prochaines semaines
21:37pour notamment encadrer les passages pétons,
21:39pour les signaler afin qu'un nouveau drame
21:41ne survienne pas ici.
21:43Merci beaucoup. Merci Frédéric Fernandès à Valoris
21:45pour BFMTV dans les Alpes-Maritimes.
21:47La semaine royale lundi, ce lundi qui vient,
21:49il y aura aussi l'hommage national
21:51au gendarme Éric Comines qui a été
21:53mortellement fauché par un chauffeur
21:55multirécidiviste en début de
21:57semaine à Mougins.
21:59Sa veuve, lors d'une cérémonie,
22:01lors de ses obsèques,
22:03mercredi, a eu cette phrase
22:05très forte qui a suscité beaucoup de réactions.
22:07La France a tué
22:09mon mari. Comment avez-vous
22:11accueilli ces mots-là ?
22:13J'ai trouvé poignante
22:15la femme d'Éric Comines,
22:17courageuse, poignante.
22:19On a partagé son
22:21drame à ce moment-là,
22:23son effroi.
22:25Son analyse aussi, la France a tué
22:27mon mari, pas cet homme.
22:29Moi je respecte sa façon de
22:31s'exprimer parce qu'elle a
22:33dit toute sa rage,
22:35toute sa colère, toute sa tristesse,
22:37tout son désespoir finalement.
22:39Et c'était fort.
22:41Est-ce que d'après vous,
22:43l'auteur
22:45de ce meurtre
22:47a un casier
22:49judiciaire extrêmement important ?
22:51Est-ce que, d'après vous,
22:53il faut modifier la loi ou est-ce que
22:55c'est la justice qui fonctionne mal dans notre pays
22:57sur ce front ?
22:59Ce n'est pas la justice qui fonctionne mal.
23:01La justice, elle applique des règles qui lui sont données.
23:03Elle a fonctionné dans toutes les affaires précédentes.
23:05J'entends notamment au Rassemblement national
23:07la mise en cause de la justice.
23:09C'est absolument insupportable.
23:11La justice, en plus, est surchargée aujourd'hui.
23:13Elle applique la loi, elle applique les règles.
23:15Ce qui est vrai
23:17dans ce qu'a dit Mme Comines,
23:19c'est qu'un multirécidiviste,
23:21étranger,
23:23que fait-il sur le territoire français ?
23:25Merci Ségolène Royal.
23:27Merci d'avoir accepté l'invitation.

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