Nathalie Benoit a décroché le bronze en skiff PR1 ce dimanche aux Jeux de Paris 2024. ?' 44 ans, la Française a décidé de mettre un terme à sa carrière sur cette troisième médaille paralympique.
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00:00Elle représente la fin de mon aventure sportive, puisque j'arrête ma carrière après Paris.
00:06Finir là-dessus, à la maison, avec les proches qui étaient là, alors que c'est vrai qu'à Tokyo, c'était à huit clos.
00:13C'est d'ailleurs pour ça que j'ai continué, c'est parce que c'était Paris et que ça ne serait plus à huit clos.
00:17Donc là, ça représente vraiment l'aboutissement de nombreuses années de travail, de persévérance, de travail surtout.
00:28Donc voilà, c'est vraiment beaucoup de bonheur de terminer là-dessus.
00:31Pouvez-vous nous raconter ce moment où vous traversez la lune ? Qu'est-ce que vous ressentez ?
00:35En fait, c'est un grand soulagement. J'étais vraiment très stressée. J'ai eu la chance quand même d'être médaillée sur toutes les grandes compétitions où j'ai participé.
00:43Et je me disais, alala, de finir à Paris devant, avec tous mes proches et tout le public français sans médaille, ça serait tellement dommage.
00:50Donc j'avais quand même une petite pression supplémentaire.
00:52Mais en fait, ce public dont j'avais presque peur, parce que je me suis dit, alala, je vais m'emballer, je vais sûrement exploser avant.
00:58En fait, ma portée sur la fin, c'est grâce à leur énergie. Vraiment, les 50 derniers coups, je ferme les yeux, je ne sais plus où je suis dans la course.
01:04Et vraiment, ils m'ont portée. Donc c'était génial.
01:08Il n'y a pas de regret de ne pas avoir obtenu de l'argent parce que vous n'étiez pas loin non plus de l'obtenir ?
01:13Alors là où il n'y a aucun regret, c'est que pour la première fois, je pense, de ma carrière, j'ai vraiment pu faire une course
01:18où chaque coup était au maximum de ce que je pouvais faire au moment de la course.
01:22Parce que bien sûr, on peut tirer toujours beaucoup plus fort, mais il y a une stratégie quand même pour ne pas exploser à la fin,
01:26comme l'a fait notamment l'Ukrainienne, c'est si on part trop fort, à la fin, on n'a plus de jus et on ne peut pas lutter.
01:32Et c'est ce qui lui est arrivé. Et moi, je ne voulais pas que ça m'arrive, justement.
01:35Et je me suis perdue un petit peu dans ma réponse parce que je ne me souviens plus du but de la question.
01:40Si vous avez des regrets ?
01:42Non, pas de regrets. Comme je vous dis, chaque coup a été au maximum, donc je n'aurais pas pu en faire un plus fort.
01:48Oui, le seul petit regret, ça peut être la petite fausse pelle quand j'ai tourné la tête justement pour voir où j'étais.
01:53Mais je ne suis pas sûre que malgré tout, ça aurait peut-être juste diminué encore le temps et augmenté une frustration qui n'est pas présente en fait.
02:00Parlez-nous de cette célébration aussi au Club France tout à l'heure, où vous avez dansé, échangé avec le public,
02:08refaire les gestes de la rameuse sur la scène. Parlez-nous un peu de cette émotion-là.
02:13Oui, c'était incroyable parce qu'on n'a pas l'habitude, nous, qui est tant de public.
02:16Et très sincèrement, quand Paris 2024 a annoncé qu'ils mettaient aussi en place le Club France, un peu à l'identique, un peu plus petit,
02:22mais pour les paras, je me suis dit, mais en fait, personne ne va venir nous voir.
02:25Qui va venir voir des paras olympiens ? Peu de monde en fait, dans un si grand espace surtout, dans une petite salle.
02:32Et moi, je n'y croyais pas. Puis là, quand je suis rentrée, on n'avait pas vu le monde qu'il y avait.
02:36Ça me donnait des frissons. Rien que d'en parler, ça m'en redonne.
02:42C'était magnifique de pouvoir partager ça, des sourires. Parce que c'est ça aussi le sport.
02:46Ce n'est pas dans son petit coin, on se fait une petite médaille. C'est le partage qui est beau.
02:50Et voilà, c'était plus que du partage. Je n'ai pas les mots. C'était merveilleux.
02:54Et vous avez pu nous voir un peu l'endroit qu'il y avait autour de ces Jeux paralympiques, partout, même dans les autres sports.
03:00Oui, c'est vrai que moi, j'ai essayé de me préserver de tout ça, de voir d'autres médailles arriver.
03:05Je demandais, mais je ne voulais pas voir les images parce que ça me remettait de la pression.
03:09Et maintenant, je vais pouvoir savourer la fin. Mais oui, on sentait qu'il y avait quand même beaucoup plus d'engouement que d'habitude.
03:15Et le public français est au rendez-vous et on le remercie parce qu'on se rend compte que sur chaque discipline, il porte vraiment les athlètes.
03:21Et donc, vraiment, merci d'être présent. Et juste pour finir, oui, la petite rame, c'est comme il disait mon nom, en rythme.
03:28En fait, au moment où je rameais, ça a vraiment... Moi, c'est mon petit toc. Je suis un peu musicienne, j'ai un petit métronome.
03:33Je compte les coups, j'ai des petites musiques. Et alors là, d'avoir la petite musique, son prénom avec des centaines de personnes qui sont là pour porter, c'est merveilleux.