• il y a 3 mois
Le 18 juin, Marie Claire et la FEBEA, ont lancé la première session de Beauty For Good.

Découvrez la Keynote : "Quelles sont les attentes actuelles en beauté ?" par Amélie Debaye, Head of Beauty, chez KANTAR.
Ainsi que la Conversation "Comment les marques innovent pour répondre à ces nouveaux enjeux ?" avec Chloé Arjona, Directrice du Pôle Beauté NellyRodi, Eldra Delannay, Responsable du développement des ingrédients propriétaires et du laboratoire de phytochimie, SISLEY et Armel Yver, Sustainability Director KENZO PARFUMS
Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie d'être avec vous ce matin, je suis Émilie
00:11Kovacs, je suis la coordinatrice éditoriale et la modératrice de cette matinée.
00:16Alors vous le savez, les consommatrices sont devenues intransigeantes sur la qualité des
00:20cosmétiques qu'elles achètent.
00:228 femmes sur 10 attendent des cosmétiques, qu'ils soient sûrs, sans aucun danger pour
00:28leur santé, selon une étude sociovision réalisée en 2023 par Marie-Claire.
00:33Elles exigent, ces consommatrices, une transparence totale sur la composition des produits, mais
00:40également sur la source des ingrédients et les processus de fabrication.
00:45Alors que signifie être une cosmétique de qualité en 2024 ? Les consommatrices savent-elles
00:53distinguer les différences, mais aussi les atouts de produits cosmétiques, qu'ils
00:58soient bio, naturels, conventionnels et ou locales ? Comment les marques prouvent-elles
01:05la qualité et l'efficacité de leurs produits ? Comment composent-elles leurs formulations
01:10pour qu'elles répondent aux normes de sécurité ? C'est ce que nous allons voir ce matin.
01:15Et j'appelle tout de suite pour commencer Amélie Debailly, qui est responsable de la
01:20beauté de l'Institut Kantar, qui va nous expliquer quelles sont plus précisément
01:25les attentes des consommatrices en matière de beauté.
01:28On peut l'accueillir, merci.
01:29Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie d'être là avec vous, merci au groupe Marie-Claire,
01:40merci à la FEBA pour l'invitation.
01:42Je suis Amélie Debailly, je dirige le secteur de la beauté chez Kantar Insight & Consulting
01:48France.
01:49Mon métier, c'est de saisir l'air du temps.
01:51J'écoute le consommateur à longueur de journée, je l'observe et grâce à ça, j'arrive à
01:58extraire des dynamiques de consommation que je partage avec les marques cosmétiques et
02:03aussi toutes les contradictions, les paradoxes du consommateur aussi, ses attentes versus
02:10ses comportements.
02:11Donc ça, c'est pour mon métier.
02:14Après, si je me situe, pour préciser un peu mon profil, je suis milléniale, on n'entend
02:19plus du tout parler de ce groupe-là, donc on a donné l'héritage au Gen Z et c'est
02:26important le groupe auquel j'appartiens parce que c'est finalement lui qui a fait monter
02:30en puissance la naturalité, qui a ensuite légué ça au Gen Z, qui ont ajouté d'autres
02:36choses et qui sont encore plus exigeants que nous.
02:39Mais en tous les cas, j'arrive moi d'une époque où ce n'était pas hyper important,
02:44les marques patrimoniales proposaient ce qu'elles proposaient et puis on l'utilisait.
02:48Et puis petit à petit, et notamment parce qu'il y a ça aussi qui entre en compte,
02:52la période de vie où on devient maman, c'est là où tout bascule, où on se rend compte
02:56que c'est hyper important finalement ce qu'on met sur sa peau, etc.
03:00Puis il y a eu énormément de discours, de micro-scandales ou de très grands scandales,
03:06qui ont poussé à avoir des cosmétiques qui soient plus safe, tout simplement.
03:11J'aime bien la phrase de Lavoisier qui est « rien ne se perd, rien ne se crée,
03:15tout se transforme ». En fait, l'industrie a connu une révolution il y a à peu près huit,
03:21dix ans, je dirais.
03:22Ça ne vous a pas échappé, on va parler du mouvement Clean Beauty, qu'on va traduire
03:27en cosmétique saine, mais c'est moins sympa en français.
03:29Et effectivement, c'était conjugué à la montée en puissance du bio aussi à cette époque-là.
03:34La Clean Beauty, ce mouvement, il est hyper intéressant parce que c'est quand même ce qui
03:39a donné des nouveaux standards aujourd'hui.
03:42Mais à l'époque, ce n'était pas du tout réglementé, la définition n'était pas hyper
03:47claire et les industriels n'aimaient même pas trop qu'on parle de ça.
03:50Quoi qu'il en soit, ça répondait à un besoin fondamental des femmes d'avoir plus de naturalité,
03:56plus de transparence et plus d'éco-responsabilité.
03:59Voilà, ça a vraiment répondu à ça.
04:01C'est des petites marques qui ont très bien su y répondre parce qu'elles étaient plus
04:05agiles, parce qu'elles se sont construites avec cet ADN au cœur de la naturalité.
04:10Et quand je dis que c'est intéressant ce mouvement, c'est que ça a permis de créer
04:15des nouveaux standards et aux grandes marques patrimoniales de venir s'aligner.
04:20Et finalement, le marché s'est réorganisé par le bas et c'est en ça que la transformation
04:25est toujours très intéressante.
04:26On a déjà cité pas mal de choses dans les attentes des consommateurs, mais en tous
04:30les cas, avec ce mouvement est apparu un certain nombre d'allégations.
04:34On a vu beaucoup de sans, sans parabènes, sans parfums, sans silicone et beaucoup de
04:39avec aussi, avec tant de pourcents d'ingrédients d'origine naturelle, 90, 95, 98.
04:45Voilà, donc c'était un peu la course et ça l'est toujours d'ailleurs.
04:48Et à cette période, effectivement, je vous ai parlé des petites marques plus alternatives,
04:54mais il y a aussi la pandémie ensuite qui est arrivée et qui a ajouté, je dirais,
04:58une couche de besoins de réassurance, d'innocuité, de santé, de bien-être.
05:05La beauté holistique, c'est aujourd'hui la démarche vraiment des femmes.
05:08Ça passe par la cosmétique, ça passe aussi, bon, là il n'y a pas les compléments alimentaires,
05:13mais ça passe aussi par tout ce qui est beauty supplements, par des appareils, des
05:18laine-masques, tout un tas de choses qu'on peut faire pour se faire du bien.
05:20Et c'est là aussi un besoin fondamental des consommateurs, on va en parler ensuite.
05:25Si je refais aussi un petit peu l'historique, parce que c'est toujours intéressant, donc
05:28à cette période-là, on commence à avoir peur, un peu peur de tout.
05:32Il y a les allergènes, il y a les nanomatériaux, il y a les perturbateurs endocriniens.
05:35Les consommateurs ont vraiment très peur et se dotent d'applications comme Yuka,
05:41comme Inkey Beauty, comme Clean Beauty, pour scanner et pour analyser la composition des produits.
05:46À cette époque-là, moi, quand je faisais des focus groupes, il y avait au moins une
05:49personne sur deux qui avait déjà scanné un produit, un déodorant, un shampoing,
05:54peu importe, que ce soit en pharmacie, en grande surface et dans les parfumeries.
06:00Donc le consommateur, à cette époque-là, il s'organise réellement, il s'informe,
06:03il s'éduque et il se tourne vers des nouvelles autorités aussi en beauté, des experts,
06:09des make-up artistes, peut-être aussi des dermatologues et les avis des clients qui
06:14vont vraiment prendre beaucoup, beaucoup d'importance pour savoir quel est le bon produit, quels
06:19sont les besoins de ma peau et quel est aussi le bon produit pour mon besoin spécifique.
06:24Donc le besoin de transparence, il va vraiment évoluer vers une quête de l'hyper-vérité.
06:30En gros, si je devais résumer, c'est vraiment je ne crois que ce que je vois.
06:34Un truc qui est assez intéressant aussi, j'aime bien le dire parce qu'on l'oublie,
06:37mais il y a la dimension prix qui est hyper importante parce qu'aujourd'hui, on va
06:41parler de beaucoup de choses, mais si on demande aujourd'hui un Gen Z en fragrances par exemple
06:46pour le parfum, quels sont tes critères d'achat ?
06:49Numéro un, la composition olfactive, le parfum, il doit sentir bon tout simplement.
06:53Numéro deux, le prix, c'est bien avant les engagements RSE, des marques, etc.
06:59En termes de proportion, j'ai fait une étude l'année dernière là-dessus, donc c'était
07:0372% l'odeur, 70% le prix, 45% l'engagement RSE, ce qui est quand même important, et
07:118% l'égérie, donc je vous laisse méditer dessus.
07:14Ça, c'est une dimension qui est un peu rationnelle.
07:17Là, je vous parle d'éléments qui sont très rationnels depuis le début, mais la beauté,
07:23c'est quand même avant tout du plaisir.
07:25Alors effectivement, on a un besoin de racheter un produit, on fait du refill, mais la beauté
07:30avant tout, c'est du plaisir, et c'est du plaisir pour toutes les générations, et
07:35la Gen Z n'y échappe pas.
07:36L'année dernière, j'ai également fait une étude sur le skin care, sur cette génération-là,
07:42et je vais vous partager quelques chiffres parce que je suis cantare, donc je partage
07:45des chiffres.
07:46Le skin care pour les Gen Z, c'est un moment avant tout qui leur fait du bien, c'est pour
07:50se faire du bien, 78%.
07:52Un investissement pour le futur de ma peau, ça c'est hyper intéressant, investissement
07:56pour le futur de ma peau, moi j'aurais jamais dit ça à mon époque, 74%.
07:59La sensorialité des produits parce que ça, ça a toujours été, la cosmétique c'est
08:04aussi fun, c'est des textures, c'est des odeurs, donc ça, ça reste assez fort.
08:09Un sujet sur lequel je cherche à progresser, je cherche des informations sur les nouveautés,
08:13les ingrédients, à 68%.
08:15C'est important aussi.
08:16Et des produits qui sont bons pour ma peau, bons pour ma santé, à 64%.
08:20Donc voilà, tout est important, on l'a dit, mais voilà, il y a cette dimension plaisir
08:25et aussi cette recherche d'innocuité, de safety qui est extrêmement clé.
08:29Donc si je résume la beauté, c'est prendre soin de soi, c'est aimer faire sa routine
08:33skin care, être un peu dans sa bulle, c'est limite méditatif en tous les cas pour moi,
08:37ça l'est carrément.
08:38C'est une expérience sensorielle, c'est également par exemple si je parle maquillage,
08:43c'est un résultat maquillage qui va booster l'ego, la confiance en soi, et c'est rechercher
08:48des bénéfices qui sont à la fois fonctionnels et émotionnels.
08:51Donc derrière cet achat plaisir se cache quand même une exigence qui est profonde,
08:54on parlait même d'intransigeance quand on a parlé des Gen Z, donc des exigences en
08:59termes d'innocuité, de transparence, d'engagement RSE évidemment, et tout ça c'est intéressant
09:03parce que finalement c'est des dimensions à intégrer dans un marché qui est traditionnellement
09:07driver par la désirabilité.
09:09Voilà, donc aujourd'hui le consommateur il cherche le meilleur produit au meilleur prix
09:13pour répondre à un besoin précis et il devient, il fait un peu mon métier, il fait
09:16des études comparatives, il regarde encore une fois les avis clients, il va regarder
09:20Marie Claire pour voir un petit peu les nouveaux produits et comparer, il va aller chercher
09:24des conseils auprès de nouveaux advisors et il cherche encore une fois toujours de
09:30la réassurance avec en objectif, en focus principal la qualité parce qu'en fait un
09:36produit ça doit tenir ses promesses, c'est avant tout aussi très très important et
09:40à proposition égale, on va se dire voilà, imaginons c'est deux bons produits à des
09:45prix équivalents, il va se tourner vers une marque qui est porteuse de sens, qui est réellement
09:49engagée, qui est cohérente dans ses actions mais cohérente aussi dans ses contenus, une
09:54marque qui va être validée par ses pairs et une marque dans laquelle il aura confiance
09:57réellement.
09:58Donc les implications pour les marques, il y a deux choses, c'est il faut faire bien
10:02mais il faut aussi le faire savoir, ça je sais que Chloé de Nelly Rodi va en parler
10:06et le socle dans tout ça, on parle ici ce matin de naturalité, de décoresponsabilité,
10:12d'engagement, la naturalité pour le consommateur c'est 55% avant tout, c'est la première
10:17composante d'une démarche RSE donc c'est quand même très très important mais en
10:212024 on voit un grand retour de la chimie, en fait les deux univers ne s'opposent plus,
10:26la chimie et la naturalité ne sont plus en opposition, au contraire ils se parlent, les
10:30marques investissent beaucoup dans la chimie verte et en 2024 les consommateurs comprennent
10:34que peut-être qu'un ingrédient de synthèse sera plus vertueux qu'un ingrédient naturel
10:40qui va demander une production donc une occupation des sols, il y a une réelle prise de conscience
10:45et tout ça, ça évolue très très vite.
10:48Chez Kantar on a une étude qui s'appelle Sustainability Sector Index où on creuse
10:52vraiment tous les secteurs, donc que ce soit food, que ce soit beauty, que ce soit luxe,
10:57que ce soit la finance, etc. et on passe au crible un certain nombre de critères
11:00de l'ONU pour avoir la perception de consommateur et je vous partage avec vous deux choses pour
11:05la beauté, là où on a vraiment une marge de progression, c'est le suremballage, en
11:13anglais donc overpackaging, parce que dans certains pays c'est très important, dans
11:18la logique de gifting, c'est vrai que quand on ouvre parfois un parfum, une crème, il
11:22y a beaucoup beaucoup de choses autour.
11:23Le deuxième élément que moi je trouve intéressant mais les marques n'aiment pas trop que je
11:26parle de ça, c'est la surproduction et la surconsommation.
11:29Pourquoi je vous parle de ça ? Parce qu'on a eu Clean Beauty il y a 8-10 ans, aujourd'hui
11:34on est vraiment plus dans une logique de slow beauty, donc qu'est-ce que la slow beauty
11:38? C'est d'abord avant tout mettre au cœur la qualité des ingrédients, le temps, se
11:42donner le temps, se donner le temps de développer, de co-créer même avec les consommateurs,
11:47être aussi un peu dans une logique d'artisanat, je pense à une marque américaine qui pour
11:52remplir un flacon de sérum ça lui prend 3 semaines, c'est 66 fois plus lent que la
11:57moyenne du marché.
11:58C'est aussi proposer moins de produits, mais des produits plus concentrés, plus efficaces,
12:04avec la micro-encapsulation, la nano-encapsulation, il y a tout un tas de progrès technologiques,
12:09et donc se contenter un peu de l'essentiel, parce que quand on y pense, une innovation
12:13en chasse une autre.
12:14Certaines marques de cosmétiques proposent 5-6 mascaras, et nous en tant que consommateurs
12:21on a aussi 5-6 mascaras, et ça c'est réellement en train de changer, on voit dans toutes les
12:26publications des créatrices de contenu qui font des hauls en disant voilà je rationalise
12:30un petit peu mon make-up, de quoi j'ai besoin, j'ai pas besoin de tout ça, j'ai besoin
12:34d'un très bon produit à chaque fois, donc il y a une vraie rationalisation.
12:37Et donc je conclurai en disant qu'effectivement le consommateur il attend tout ce qui a déjà
12:42été dit, de la naturalité, de l'iniquité, de la transparence, et il attend avant tout
12:47de la qualité et de la confiance, c'est vraiment les nouveaux socles.
12:51Donc j'ai hâte de voir la suite de la matinée, je vous remercie pour votre attention, et
12:55puis très très bonne matinée, merci.
12:57Face à ces attentes, quelles sont les réponses des marques ? On va tout de suite le savoir
13:04avec Eldra Delaney que j'invite, elle est responsable du développement des ingrédients
13:08propriétaires et du laboratoire de phytochimie au sein du groupe Ciclé, je vous demande
13:12de l'accueillir.
13:13Armelle Hiver, directeur développement durable de Kenzo Parfums, et Chloé Arjona, directrice
13:18du pôle beauté du cabinet de conseil en stratégie Nelly Rodi.
13:22Bonjour à tous les trois, on commence avec vous Eldra, comment Ciclé, entreprise française
13:28familiale et innovante fondée en 1976, rappelons-le, a-t-elle basé sa renommée au fil des ans
13:34sur l'efficacité de ses ingrédients, expert en phytocosmétologie ?
13:39Alors merci pour cette question, je dirais que l'histoire a commencé effectivement
13:43avant 1976 lorsque les fondateurs Hubert et Isabelle Dornano ont créé cette marque
13:49puisqu'ils avaient déjà une certaine expérience dans le secteur cosmétique, notamment avec
13:53les soins d'Orlan ou les parfums Jeanne d'Albray.
13:55Ils ont eu avec cette aventure si suée l'intuition forte que les actifs issus du monde végétal
14:03seraient très prometteurs dans la recherche cosmétique, et en effet en 1999 par exemple
14:08est née la Cicléa Globale Anti-Âge qui est le fruit de dix ans de recherches par
14:15les équipes de recherche Ciclé.
14:16Cette formule complexe de plus de 50 actifs issus du monde végétal est introduite à
14:22la juste dose pour une efficacité exceptionnelle.
14:24Ce qui fait que cet exemple est très important puisque justement cela montre que le temps
14:30et la liberté nécessaires sont donnés aux équipes de recherche Ciclé pour permettre
14:34justement le développement de ces formules haut de gamme, le plus efficace possible.
14:39Ces équipes de recherche sont pluridisciplinaires, elles sont composées de docteurs, d'ingénieurs,
14:44de pharmaciens en botanique, en chimie et en biologie, et on leur laisse le temps d'étudier
14:50les différents mécanismes de la peau, de la nature sous-tendu pour pouvoir imiter et
14:57identifier le meilleur de ces actifs végétaux.
14:59Et j'ai envie de dire qu'il y a encore beaucoup à faire puisque seulement 2 millions d'espèces
15:05ont été décrites à la surface de la Terre, donc 400 000 végétaux, et ces chiffres ne
15:11représentent finalement que 20% de ce qui est étudié scientifiquement.
15:14Armel Kenzo Parfums l'affiche en toute transparence sur son site, la marque s'engage à la fois
15:20pour préserver les fleurs qu'elle utilise mais aussi pour préserver les chaînes d'approvisionnement
15:26responsables et des formules plus naturelles.
15:29Alors pouvez-vous nous en dire davantage sur l'impact de votre engagement responsable
15:35sur la qualité de vos parfums ?
15:37Pour faire écho à ce qui vient d'être dit, je pense que c'est vraiment important de rappeler
15:41qu'on peut avoir un naturel de très bonne qualité, on peut avoir un ingrédient de synthèse
15:45de très bonne qualité, on peut avoir des ingrédients naturels de très mauvaise qualité
15:49et on peut avoir des ingrédients de synthèse de très mauvaise qualité.
15:51Donc il faut tout pour faire un monde, et dans le monde de la beauté et dans le monde
15:54du parfum notamment, on est dans cette balance et dans cet équilibre constant entre naturalité
16:00et ingrédients de synthèse.
16:02La question effectivement elle porte sur la qualité d'un parfum et en fait la qualité
16:08d'un parfum ça repose sur la qualité de ses ingrédients et donc finalement sur la
16:10qualité des filières d'approvisionnement auprès desquelles on va venir s'approvisionner
16:15puisque finalement une fleur ou une plante à parfum elle est issue d'un terroir, elle
16:19est issue d'une filière, elle est issue aussi de la main de l'homme qui va venir la transformer
16:22tout au long du process.
16:24J'étais quelques temps dans un champ de roses et la personne qui cueillait m'expliquait
16:28qu'en fait il fallait cueillir la rose à un moment très particulier d'état d'ouverture
16:32finalement de la rose, le caractère coloriel aussi de l'intérieur donc c'est quand le
16:36coeur est un peu jaune, c'est là que les molécules sont les plus fortes.
16:39Donc c'est vraiment ça qui est important et qui fait la qualité finalement d'un produit,
16:43c'est d'abord finalement l'ingrédient et ça c'est super important de le rappeler
16:46parce qu'avant de faire de la sustainability on fait des parfums comme ça a été bien
16:50dit, il faut que ça sente bon.
16:51Donc ça c'est le premier point important, la qualité aussi d'un parfum c'est la capacité
16:56qu'on va avoir à transformer le parfum donc comment on va finalement respecter l'ingrédient
16:59qui a été cultivé pour le transformer.
17:02Si je prends un autre exemple par exemple sur la fleur d'oranger, le temps entre le
17:06moment où ça a été piqué et le moment où ça a été ramassé et le moment où
17:10on va transformer, on va avoir 10 heures en moyenne et la fleur va être respectée tout
17:14au long du process donc on va ramasser la fleur, on va la laisser sur des grands filets
17:18pour qu'elle soit à l'air, on va la mettre dans des sacs et avant d'arriver à la distillation,
17:22on prend des sacs en toile de jute parce que le plastique a tendance à faire chauffer
17:25la matière et donc dès que ça chauffe ça abîme et ça altère l'olfaction et donc
17:30on va venir rouvrir les sacs avant la distillation pour vous expliquer qu'en fait il y a ce
17:34sujet de la transformation et la qualité avant tout c'est ça, c'est la capacité
17:38qu'ont les maisons à respecter leur matière première.
17:40Et puis ce qu'on voit arriver effectivement c'est la qualité environnementale sur laquelle
17:45de plus en plus les maisons travaillent pour se dire finalement comment au-delà de
17:49dans ce process de transformation tout au long de la chaîne de valeur, comment on va
17:52s'assurer finalement de la qualité de la pratique environnementale aux différentes
17:56étapes.
17:57Donc c'est ça qui est aujourd'hui comment on travaille, chez nous du coup on a effectivement
18:00un engagement sur des hauts niveaux de naturalité puisque toutes nos nouvelles créations sont
18:03à plus de 90% et en fait ce que j'ai envie de dire c'est que c'est un choix qui est
18:07très exigeant parce que je vous ai décrit finalement un peu la chaîne de valeur, vous
18:11voyez que finalement derrière chaque ingrédient naturel qu'on va utiliser ou chaque ingrédient
18:15naturel qui va composer une formule, il y a des champs, il y a des vies, il y a des
18:18gens et donc finalement notre responsabilité elle est super forte quand on veut aller vers
18:22de la naturalité parce qu'il faut savoir d'où ça vient et s'assurer qu'effectivement
18:26à chaque étape de développement on essaie de maximiser l'impact environnemental.
18:29Donc c'est un peu ça pour moi qui est important pour travailler sur ces sujets-là quand nous
18:35n'est pas natif de la sustainability donc on est un peu en transition, on est en transformation
18:38donc on se fait accompagner par des experts, on est devenu membre par exemple d'une structure
18:43à but non lucratif qui s'appelle l'UEBT qui nous accompagne dans notre politique d'approvisionnement
18:46responsable qui vient vraiment nous challenger sur nos manières de faire, qui va également
18:51faire des vérifications dans les champs donc on a des plans d'audit annuels pour aller
18:54vérifier la qualité de nos champs et puis on travaille également sur les plus grosses
18:57commodités, notre première commodité c'est l'alcool puisqu'on en reparlera mais l'ingrédient
19:02phare d'un parfum c'est l'alcool et donc sur l'alcool du coup on se pose des questions
19:06sur la taille des exploitations puisque l'alcool provient de chez nous de la betterave et on
19:11est du coup sur des modes, des productions agricoles d'une toute autre dimension par
19:15rapport à des plantes à parfum, on va être vraiment sur des petites parcelles.
19:17Merci beaucoup, alors Chloé, Nelly, Rodi observent les tendances et au plus près des consommatrices
19:23notamment en beauté, est-ce que vous avez observé des changements concernant leur perception
19:28des produits à haute responsabilité environnementale notamment ?
19:32Oui en effet ça a beaucoup évolué ces dernières années et d'ailleurs c'est un peu ce qu'a
19:36introduit Amélie en faisant un peu l'historique, moi je vais synthétiser pour arriver un peu
19:41plus à aujourd'hui mais en effet il y a quelques années pour vulgariser un peu le propos on
19:45s'en fichait un petit peu, on s'intéressait tellement à ce qu'il y avait dans nos crèmes
19:49parce qu'il y avait une grande confiance, on ne s'était jamais trop posé la question
19:52donc il y avait une grande confiance dans les marques et puis aussi peut-être dans
19:55les instances gouvernementales au sens large aussi, on va dire que si c'est sur le marché,
20:00si c'est disponible dans les magasins, les distributeurs de beauté, c'est que c'est
20:04forcément bon pour moi. Et puis effectivement il y a eu une période avec plusieurs crises
20:10de perturbateurs endocriniens, de la crise sanitaire aussi et puis là tout à coup on
20:16s'est mis à scanner frénétiquement tout ce qu'il y avait dans notre salle de bain,
20:20tout ce qu'il y avait dans notre frigo et envoyer du rouge un peu partout, alors là
20:23panique à bord et en fait il y a eu un espèce de virage un peu à 180 degrés où on s'est
20:28dit il faut se tourner vers la nature, c'est forcément la nature, la naturalité qui sera
20:33bonne parce que si ça vient de la nature c'est forcément bon et on va jeter tout ce
20:36qui est synthétique, ce qui est un raccourci énorme qui a permis quand même à toute
20:41l'industrie, on en a un peu parlé aussi, de s'interroger sur ses pratiques et de s'améliorer
20:47aussi et effectivement il y a de plus en plus de marques qui proposent des produits à haut
20:51taux de naturalité et en fait là on est en train de passer un peu dans une nouvelle
20:55ère où le consommateur qui est de plus en plus expert, de plus en plus informé et qui
21:00est allé je pense aussi au-delà du simple ScanUka qui là aussi était faire une confiance
21:06aveugle, plus dans les instances gouvernementales ou les marques mais à une application qui
21:11elle-même fait des choix arbitraires parfois sur ce qui doit être, ce qui est bon, ce
21:14qui est mauvais etc. par souci de simplification et parfois pas tout à fait juste et je pense
21:20que globalement les consommateurs, les consommatrices de beauté se sont beaucoup plus informés
21:24en regardant les avis consommateurs, on en a parlé aussi en s'informant sur les plateformes
21:30et les réseaux sociaux, pour les plus jeunes TikTok par exemple est une mine infinie d'informations
21:35et d'informations très sérieuses sur le sujet et donc en étant plus informé ça
21:41permet aussi de se réinterroger, de reprendre un peu le pouvoir aussi sur sa consommation
21:46et on se rend compte finalement qu'on ne peut pas opposer presque bêtement je vais
21:51dire schématiquement naturel et synthétique, ça n'a pas vraiment de sens et on commence
21:56à comprendre que si tout était naturel dans notre salle de bain il faudrait des dizaines
22:01peut-être des centaines de planètes terre pour cultiver tous les actifs dont on aurait
22:06besoin pour mettre dans nos crèmes, dans nos parfums etc. et donc on arrive effectivement
22:10dans une nouvelle ère mais on n'est qu'au début finalement où on commence à comprendre
22:14que c'est pas le naturel, c'est pas forcément toujours la meilleure solution, Armel l'a
22:20dit aussi, parfois c'est plus respectueux, c'est plus vertueux, c'est plus propre d'aller
22:26avec de la chimie ou la nature augmentée par la chimie, par la synthèse si elle est
22:31faite de façon propre évidemment et ça c'est vraiment le changement majeur où on
22:36comprend que c'est plus teinté, c'est pas noir ou blanc et qu'on peut faire de la synthèse
22:41propre et ça vraiment je pense que les consommatrices commencent à l'entendre, à le comprendre
22:46et on voit de plus en plus de marques et encore une fois ça vient aussi des petites marques,
22:50on l'a dit c'est souvent les petits acteurs et souvent c'est le cas aussi dans ces sujets
22:55de sustainability, de responsabilité, on voit que finalement ça vient d'en bas entre
23:00guillemets, ça vient des consommateurs, ça vient des gens qui sont eux qui vont faire
23:04bouger aussi les lignes et parfois les lois et parfois les instances gouvernementales
23:09et de la même manière c'est les petits acteurs qui aujourd'hui sont peut-être les
23:12premiers ou les plus nombreux à communiquer de façon très transparente sur oui nous
23:18utilisons de la synthèse mais de la synthèse propre.
23:21Merci beaucoup Chloé, Eldra peut-être une réaction sur ce qu'on vient d'entendre sur ces nouvelles attentes ?
23:29Je rejoins complètement Armel et Chloé sur le sujet, opposer simplement les ingrédients
23:34synthétiques aux ingrédients dérivés du naturel c'est un raccourci que plus personne
23:39ne fait et que les consommatrices et consommateurs ont bien commencé à comprendre et de fait
23:44les deux typologies d'ingrédients présentent des avantages certains sur le plan de l'efficacité
23:48cosmétique mais également sur le plan de la biodiversité et donc de la durabilité.
23:52Un exemple des ingrédients dérivés du naturel sont souvent issus de filières avec des pratiques
23:59agricoles vertueuses qui permettent finalement de restaurer ou de contribuer à la préservation
24:04de la biodiversité des écosystèmes existants.
24:06On va plus loin, la connaissance des populations locales récoltantes issues de ces filières
24:11nous permet également d'agir sur l'aspect social qui est pour moi indissociable d'un
24:16programme RSO de qualité et si on prend à contrario les ingrédients synthétiques,
24:20s'ils sont issus d'une chimie verte, c'est-à-dire respectant, il y en a 12 de principe, je vais
24:24parler en particulier du recyclage des déchets, de la limitation ou de la réduction de la
24:29consommation d'eau et d'énergie, ça nous permet de réduire la pression écologique
24:33comme l'a déclaré il y a deux minutes, d'éviter la destruction de tout l'écosystème.
24:38L'essentiel des ingrédients de soins et de maquillage ainsi que les parfums, si ce
24:43sont conçus, développés et fabriqués en France, alors comment garantissez-vous
24:49la traçabilité de vos ingrédients pour plus justement de durabilité surtout ?
24:52Je vous remercie pour cette question qui fait sens sur le lien qu'il y a entre durabilité
24:57et traçabilité et finalement aussi entre efficacité et inocuité.
25:01Ce sont deux piliers majeurs dans Sisley, de fait pour proposer des ingrédients hautement
25:07efficaces et qualitatifs, Sisley peut avoir des ingrédients qui peuvent venir du monde
25:12entier pour des saisonnalités, des climats, des terroirs géographiques particuliers qui
25:17nous permettent d'identifier une composition biochimique bien originale au service de la
25:22peau.
25:23Donc c'est important pour nous, la traçabilité reste un élément clé qui finalement nous
25:28permet de travailler au travers de cahiers des charges très rigoureux que nous avons,
25:33au travers d'un référentiel de durabilité propre dont on s'est doté et qui nous permet
25:37d'intégrer les enjeux de durabilité liés aux impératifs des contrats environnementaux,
25:44de ne travailler finalement qu'avec des partenaires et des fournisseurs qui s'engagent
25:49dans la plus grande transparence possible et qui répondent à nos critères de durabilité.
25:55D'une manière plus globale, Sisley s'est également avec d'autres acteurs cosmétiques
26:01engagés dans le consortium TRACE qui vise finalement à l'amélioration continue de
26:05la traçabilité et à guider nos partenaires et nos fournisseurs dans cette transparence
26:10et traçabilité.
26:11Merci Armel.
26:12On a entendu parler de chimie verte, est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que vous
26:18faites vous en termes de chimie verte chez Kenzo Parfums ?
26:21Avec plaisir.
26:22Désolé, je vais faire un peu le prof de rappeler ce qu'est la chimie verte aussi,
26:26mais ce qui est important, même dans les propos qui ont été dit, c'est que tout
26:29est chimie en fait.
26:30Donc on n'a pas la chimie qui renvoie à la synthèse et le naturel qui sera en face,
26:33c'est que tout est chimie.
26:34Donc si je vous donne une note, j'ai pris une petite molécule CH3CH2OH, c'est la molécule
26:42de l'alcool.
26:43Ce que je veux dire, c'est qu'il faut vraiment faire attention, de bien penser à ça, c'est
26:46que quand on parle de chimie verte, on parle de chimie, on parle de naturel et de synthèse.
26:51Et le concept effectivement dans la tête des gens est très, enfin dans notre tête
26:55à tous, est très renvoi vers la notion de synthèse parce que ça a été créé dans
26:59les années 90 aux Etats-Unis à un moment où effectivement les douze principes de
27:04la chimie verte visaient plus spécifiquement à tacler le sujet des ingrédients de synthèse.
27:09Et encore une fois, ça s'applique à tout.
27:10Et donc finalement, c'est pour moi le sujet de la chimie verte, clairement c'est le sujet
27:14qui est en train de monter énormément.
27:16Toutes les maisons globalement qui se ditent engagées en tout cas, travaillent sur les
27:20principes du sourcing responsable, ce dont on a parlé.
27:23Et le vrai sujet, c'est finalement l'enjeu de la transformation puisque la chimie verte,
27:26ça porte vraiment sur comment on transforme et comment on limite l'impact de la transformation.
27:30Dans la chimie verte, il y a deux sujets, il y a le sujet santé et il y a le sujet
27:33environnement.
27:34Et sur le sujet de la transformation, c'est un sujet qui est émergent, sur lequel on
27:38bosse beaucoup et qui est hyper intéressant en tout cas dans le milieu du parfum parce
27:42qu'il ouvre en fait des nouvelles odeurs, un nouveau monde olfactif grâce à ça.
27:47Donc en fait, le principe, ça va être de créer des molécules avec un faible impact
27:51environnemental et ça, ce n'est pas directement nous qui allons le faire, c'est plutôt nos
27:54fournisseurs directs.
27:55Donc on travaille avec des grandes maisons de parfum, des grands parfumeurs.
27:58Il y a des gens comme Firmenich, IFF, tous ces gens-là.
28:01En fait, nous, en tant que donneurs d'ordre, finalement, on va venir les accompagner, on
28:05va venir les solliciter pour avoir finalement des process de transformation qui ont un meilleur
28:09impact environnemental.
28:10Donc c'est un peu le prolongement de ce qu'on a fait chez nous en interne dans la sélection
28:13qui va maintenant dans le process de transformation.
28:15Donc ce sur quoi on voit des choses émerger, ça va être sur les enjeux de la biodégradabilité
28:19des molécules.
28:20Ça, c'est vraiment un sujet qui est en train de monter avec un sujet de fond qui est finalement
28:25la longévité d'une molécule par rapport à sa durée d'utilisation, parce qu'au bout
28:29de combien de temps on a besoin que finalement la biodégradabilité agisse.
28:32Ça, c'est un sujet qui est hyper intéressant sur la biodégradabilité.
28:36On voit également se généraliser les nouveaux procédés d'extraction à partir, qui va
28:40recycler des déchets, donc les fameux upcycling qu'on lit pas mal.
28:44Donc ça, c'est pareil, c'est cette idée de se dire comment on peut fabriquer une note
28:48à partir de quelque chose qui existe déjà et qui est un déchet.
28:51Donc chez nous, par exemple, on va avoir des notes de cèdre de Virginie, des US, qui proviennent
28:56par exemple de copeaux de bois.
28:58Donc on va réutiliser des copeaux de bois qui ont à la base, le bois est utilisé pour
29:01de l'industrie de menuiserie et puis nous on va récupérer les copeaux.
29:04On voit également apparaître, il y a beaucoup ça, les eaux de rose, puisque les pétales
29:08fraîches vont servir dans le process de distillation pour fabriquer des huiles essentielles.
29:12Quand on va mettre les pétales dans le réacteur, ça va générer une pâte in fine, une fois
29:17que ça aura été transformée, une pâte de rose qui est hyper olfactive, en parlant,
29:22qui est très puissante.
29:23Et donc ces gens-là se sont dit qu'on pourrait réutiliser ça, retraiter ça pour refabriquer
29:27des odeurs.
29:28Nous, on est à la chasse aux odeurs et donc tout ce qui peut générer une odeur, on essaie
29:31d'aller le capter.
29:32Et donc ça, la réutilisation des déchets, c'est un autre sujet qui se développe.
29:35Et puis également des process qui utilisent moins d'énergie, donc les distillations,
29:41comment on peut chauffer un alambic, est-ce qu'on utilise de l'électricité, du gaz,
29:46donc ça, c'est des sujets également qui renvoient à cette notion de chimie verte.
29:50Et puis, on voit réapparaître, ce n'est pas des nouvelles technologies, mais des technologies
29:55qui ont été développées par exemple dans les années, il y a à peu près une vingtaine
29:57d'années, qu'on appelle le NaturePrint, c'est une technologie qu'on a utilisé dernièrement
30:01chez nous, où on va venir capter une odeur sans couper la plante.
30:05Donc c'est-à-dire qu'on va mettre une cloche finalement sur une plante, on va venir avec
30:10un capteur scanner la carte d'identité de cette odeur et on va reconstituer finalement
30:15en laboratoire l'odeur à partir de différentes molécules qui constituées entre elles vont
30:20pouvoir redonner naissance à la plante qu'on a sentie dans le jardin.
30:23Donc ça, c'est assez fou et donc voilà, c'est ce genre de choses qui restent des sujets
30:28encore émergents, on va se le dire, il y a plein d'initiatives partout, mais c'est clairement
30:32le sujet qui monte énormément en ce moment et que c'est une bonne nouvelle et encore
30:34une fois pour nous, c'est une source extraordinaire de créativité puisqu'il y a plein de nouvelles
30:38notes qui apparaissent et ça vient remplir finalement la palette olfactive du parfumeur.
30:43Si je peux rebondir sur ce que tu dis Armel, j'aime beaucoup l'idée d'augmenter la créativité
30:49parce que souvent on a l'impression que quand on veut s'engager, être plus éco-responsable,
30:54c'est très limitant, qu'il y a surtout ce qu'on ne doit pas faire, ce qu'on ne doit
30:58pas utiliser et en fait tout l'enjeu c'est justement de regarder un peu, de faire un
31:02pas de côté et de regarder un peu différemment, de prendre le sujet un peu différemment.
31:05Effectivement, il y a le sujet des déchets que je trouve fascinant et notamment en parfum
31:11parce que ce n'est pas évident, ce n'est pas super intuitif mais pour autant il y a
31:16des ingrédients qui vont venir enrichir la palette olfactive.
31:19Il y a les déchets mais il y a aussi utiliser ce qui est présent, proche de nous en abondance.
31:24J'ai vu par exemple récemment, il y a une des maisons de parfum qui a un sujet de recherche
31:29autour de l'oignon, qui regarde comment est-ce que l'oignon, alors ça paraît un peu étrange
31:33comme ça de mettre de l'oignon dans le parfum mais en fait il y a des notes soufrées en
31:36très petite quantité qui vont venir apporter quelque chose de super intéressant au parfum,
31:41qui vont apporter un petit twist, on ne reconnaîtra pas l'oignon, mais qui vont lui
31:45donner un petit supplément d'âme, un petit quelque chose qui sera intéressant.
31:49Ou alors c'est aussi, on voit pas mal émerger aussi récemment en parfumerie,
31:53l'utilisation des légumes du potager et ça je trouve ça génial aussi parce qu'au lieu
31:57d'aller chercher une fleur exotique au bout du monde ou d'utiliser les grandes fleurs de la
32:02parfumerie, la rose, le jasmin etc, comment est-ce qu'on peut redécouvrir des éléments
32:06qui sont très proches de nous ? Il y a certains parfums récemment qui ont utilisé la carotte
32:10par exemple ou la tomate et ça, ça apporte des choses assez inédites et donc en fait même si
32:15ça fait des centaines d'années qu'on fait du parfum, en fait on se rend compte qu'on redécouvre,
32:19on découvre des choses et on n'a pas fini de créer en fait, même avec les ingrédients qui
32:24sont déjà là à portée de main. On a entendu Amélie, Amélie c'est moi, qui a dit que l'impact
32:34sur l'environnement venait après l'efficacité pour les attentes consommatrices, est-ce que vous
32:40pouvez nous creuser un petit peu sur ce sujet ? C'est vrai que quand on leur demande et je
32:45rejoins l'étude Cantha en effet, qu'est-ce qui est le plus important dans un produit cosmétique
32:51en général, je parlerai pas forcément du parfum, le premier sujet c'est que ce soit bon pour moi,
32:56donc on a parlé de la cosmétique clean c'est-à-dire non toxique, donc l'innocuité des
33:01produits, ça c'est vraiment la première attente consommateur, qui est assez légitime quand même
33:05aussi de pouvoir s'appliquer des produits qui sont bons pour la santé, c'est la première chose.
33:09Vient ensuite bon et respectueux pour l'environnement, mais ça vient vraiment ensuite,
33:15ce qui veut pas dire pour autant que c'est pas un sujet important, nécessaire et c'est aussi le
33:20devoir des marques de mener aussi ce changement-là, d'être moteur dans ce changement-là. La base
33:26évidemment c'est de proposer une beauté clean donc non toxique pour soi, mais c'est aussi la
33:33responsabilité des marques et notamment les marques de luxe pour lesquelles ça devient un prérequis,
33:38d'ailleurs c'est ce que disent les consommateurs qui s'attendent à ce que les marques de luxe
33:42fassent un pas et une démarche supplémentaire supérieure sur ces questions de RSE, et je dis
33:48RSE volontairement parce que c'est toutes les lettres du mot RSE, responsabilité sociétale
33:54et environnementale, on parle beaucoup de l'environnement parce qu'on parle de naturalité,
34:00on est au coeur de l'ingrédient etc, mais il y a aussi le volet social et qui est lié aussi,
34:03Armel tu l'évoquais, la façon dont on récolte, dont on traite les populations, les fournisseurs
34:10etc, donc c'est vraiment prendre en considération toutes les lettres du mot RSE, même si c'est pas
34:16le premier, la première attente des consommateurs, c'est notre responsabilité à tous de mener ce
34:22combat et de faire avancer en tout cas les choses dans le bon sens. Eldra, justement, est-ce que vous
34:27pouvez nous en dire plus sur la politique développement durable du groupe Sisley ?
34:32Alors Sisley s'attache, comme on l'a précédemment évoqué, à effectivement garantir la sécurité et
34:38la qualité de ses ingrédients en ne sélectionnant évidemment que les plus efficaces et les plus
34:43sûres. Vu sous l'angle de la durabilité, il n'y a pas selon nous une réponse unique idéale puisque
34:49justement le monde cosmétique et la communauté scientifique d'une manière plus large ne s'est pas
34:55accordé, ne s'est pas harmonisé sur une définition générale de la durabilité. Donc chaque société,
35:01chaque compagnie peut faire le choix de développer tel ou tel axe plutôt que tel autre. Sisley,
35:07quant à lui, a choisi de suivre une voie qu'on estime la plus équilibrée possible puisqu'elle
35:14va chercher à avoir une démarche 360, plurielle, qui tient évidemment compte des deux ou trois
35:20critères majeurs pour Sisley, efficacité, inocuité et sensorialité. On a parlé du plaisir des
35:26cosmétiques en introduction. Mais il va également intégrer ces fameux défis liés aux enjeux
35:33climatiques. On va donc, par exemple, grâce notamment au référentiel de durabilité dont
35:39j'ai parlé un peu plus tôt et grâce à une charte de biodiversité qu'on a créée, s'attaquer
35:45à identifier les paramètres écotoxicité, biodégradabilité, l'impact carbone, la consommation
35:50énergétique et d'eau. Tous ces éléments sont pris en compte pour pouvoir choisir et sensibiliser
35:57nos partenaires, nos fournisseurs à cet environnement de plus en plus concurrentiel au niveau de la
36:03durabilité. Par exemple, nous avons notre extrait de Rose Noire qui est issu d'une filière locale
36:11française. Cela signifie un impact carbone faible si on compare à une matière première plus
36:18exotique de territoire lointain. Vous pouvez aussi retrouver notre extrait d'huile de prune qui est
36:24très intéressant puisqu'il est issu par pression à froid des amandons de pruneaux. Double effet sur
36:30le développement durable, pression à froid, économie d'énergie, huile d'amandons de pruneaux,
36:35valorisation de coproduit. Donc on est en plein dans l'économie circulaire puisqu'on fait du
36:38recyclage d'industrie de l'agroalimentaire. Et enfin pour terminer, je dirais qu'on travaille
36:43aussi à favoriser et privilégier des filières avec des labellisations, des certifications. Par
36:49exemple, on a notre extrait de Sarazin breton qui est issu d'une IGP, Indication géographique
36:54protégée et qui a également certifié agriculture biologique. Merci Eldra. Alors Armel, vous en avez
37:00parlé et on peut peut-être rappeler que 80% des parfums sont composés d'alcool. Alors qu'est-ce
37:06qu'un alcool de qualité ? Alors effectivement c'est une bonne question. Vous êtes le prof ce matin.
37:11Absolument. Donc si vous, pendant vos dîners, si vous voulez avoir l'air d'expert, il faut parler
37:15d'éthanol parce que dans notre secteur on parle pas d'alcool mais on parle plutôt d'éthanol. Et
37:19on parle ou sinon d'alcool éthylique mais dans tous les cas on parle de cette fameuse molécule,
37:23le CH3, CH2, OH. Donc voilà, tout est chimie. Donc je le répète. Et quand on parle d'alcool,
37:30finalement on a trois grandes qualités d'alcool disponibles sur le marché. On va avoir de
37:33l'alcool synthétique issu du pétrole qu'on utilise assez peu globalement, enfin pas chez nous mais
37:38globalement assez peu dans le secteur. On en a de l'alcool synthétisé par recyclage CO2. Très
37:42technique, ça fait un peu peur mais c'est probablement un peu l'avenir aussi. Donc ça c'est
37:45des technos qui sont émergentes. Donc on est plutôt encore à l'étape de R&D on va dire. Et
37:51puis on a surtout la betterave d'origine végétale qui est celle qu'on utilise massivement dans le
37:57secteur. Souvent c'est ou du blé ou de la betterave et chez nous du coup on utilise de la betterave.
38:02Pour répondre à la question sur la qualité d'un alcool, dans l'univers du parfum on utilise un
38:06type d'alcool très particulier puisque notre métier c'est de créer des odeurs et de faire
38:11en sorte qu'effectivement les hommes et les femmes qui portent les parfums soient finalement
38:14contents de sentir bon et se sentent forts grâce à leur parfum. Et donc la priorité c'est de
38:20préserver finalement le concentré tel qu'il a été pensé par le parfumeur. Et donc le but du jeu
38:24évidemment c'est d'avoir un solvant, ça sert à ça, l'alcool, à dissoudre entre guillemets les
38:28molécules, faire en sorte qu'elles partent dans l'air. Et donc il faut un alcool qui soit
38:32complètement pur et neutre pour que l'alcool ne vienne pas finalement altérer la création du
38:38parfumeur. Et c'est en cela où on est un alcool de qualité en parfum, c'est avant tout un alcool
38:43qui est neutre, qui est pur et qui aura donc eu un traitement très particulier pour justement
38:48assurer cette pureté et cette qualité. Donc c'est un alcool extrêmement premium et de la même
38:52manière qu'on a de la qualité on va dire historique au sens qualité, on a de plus en plus de la
38:57qualité environnementale sur un alcool. Et chez nous on a fait le choix en tout cas de soutenir
39:02un mouvement qui nous porte à coeur qui est le mouvement de l'agriculture régénérative. Je ne
39:07sais pas si vous... L'alcool globalement, la Beltrave s'est fabriquée en France, on a un grand
39:10pays producteur de Beltrave dans la région Grand Est. Et si vous vous prenez dans ce coin là vous
39:15verrez que finalement c'est des énormes étendues où il y a assez peu de biodiversité, il y a
39:20quasiment plus d'arbres. Et donc on est vraiment dans de l'industrie un peu lourde, même si on est
39:24dans l'agriculture c'est de l'industrie un peu lourde. Et du coup on s'est posé la question de
39:28se dire au regard de ce qu'on avait envie de faire, en tout cas les messages qu'on portait,
39:31comment on pouvait travailler sur notre première commodité qu'est l'alcool avant de tout ce qu'on
39:35fait sur l'arrose, mais qu'est-ce qu'on peut faire sur l'alcool ? Et donc on s'est rapproché de nos
39:41agriculteurs partenaires et on a constaté qu'il y avait ce mouvement qui naissait, qui était en
39:47train de s'affirmer un peu dans l'industrie agricole, l'agriculture régénérative qui est
39:51finalement une agriculture qui se pose la question de la qualité du sol et du sol vivant,
39:55comment le sol est vivant. Et du coup il y a un pôle d'agriculteurs, pas que des jeunes,
40:00je tiens à le dire aussi, c'est générationnel, des agriculteurs qui ont envie de pratiquer une
40:04agriculture différente, une agriculture qui va être plus responsable et soucieuse de la
40:09qualité des sols. Et donc il va se poser la question finalement du nombre de fois il faut
40:12que je retourne ma terre, puisqu'à chaque fois qu'on retourne la terre finalement on abîme le
40:16sol, le nombre de fois où finalement comment j'exploite cette terre, est-ce que je plante
40:21également des choses même si je ne les récolte pas juste pour apporter un couvert végétal sur
40:26le sol et donc finalement lorsqu'il fait chaud préserver les micro-organismes qui sont à l'échelle
40:31de la terre, sur les 15 premiers centimètres de profondeur de la terre, sur un couvert végétaux
40:35qui va venir aussi protéger les sols l'été quand il fait chaud puisqu'on va avoir une petite
40:39pellicule finalement, une sorte d'ombrière qui va venir protéger les sols. Donc voilà c'est toute
40:43une nouvelle pratique agricole, comment on va utiliser du coup des plantes avec des systèmes
40:47racinaires qui va faire que quand il pleut l'eau va rentrer dans la terre parce qu'on a une racine
40:50qui va guider l'eau vers le sol plutôt que glisser sur le sol et comment les plantes qu'on va
40:56pouvoir utiliser vont pouvoir avoir aussi une capacité par exemple à libérer naturellement de
40:59l'azote qui va être naturellement présent dans la terre alors qu'en agriculture on va avoir tendance
41:04à avoir d'énormes apports azotés qui est extrêmement, d'un point de vue CO2, carbone, c'est un vrai
41:09sujet. Voilà comment on va travailler différemment la terre au service finalement d'un sol qui va se
41:14régénérer petit à petit et donc chez nous on a pris le choix vraiment de ne travailler qu'avec donc
41:19on soutient des agriculteurs qui sont en transition. C'est un mouvement qui est compliqué à mettre en
41:22place parce qu'il vient à l'encontre finalement de l'agriculture traditionnelle conventionnelle
41:27qui est largement établie et donc finalement vient financer cette transition en achetant
41:31et en soutenant, en travaillant qu'avec des agriculteurs qui pratiquent l'agriculture
41:36régénérative sur leur sol. Pour moi c'est aussi ça un alcool de qualité c'est à la fois
41:40effectivement garder la pureté et la neutralité et effectivement se poser la question de d'où ça
41:44vient et comment c'est cultivé. Merci beaucoup. Chloé, Amélie l'a dit ce matin, vous dites aux
41:50marques il faut faire mais aussi faire savoir. Est-ce que vous pouvez peut-être préciser ce
41:56point ? Faire évidemment c'est essentiel. On l'a vu avec avec Armel et avec Eldra, il y a
42:02énormément de choses qui sont faites. C'est très complexe, c'est toujours l'écoresponsabilité,
42:06c'est très complexe parce qu'il faut avoir une vision systémique. On l'a dit c'est pas
42:11noir ou blanc, c'est toujours compliqué en fait. C'est jamais l'un ou l'autre. Il y a des tonnes
42:17de paramètres à prendre en compte et il y a des réflexions qui sont faites par les marques qui
42:21sont très poussées. Moi j'ai appris plein de choses ce matin d'ailleurs, merci, plein de choses
42:26que je savais pas du tout. Et l'enjeu ça va être justement pour les marques de communiquer tout ça
42:31parce qu'on l'a dit il y a eu une grosse crise de la confiance et je pense qu'on n'en est pas tout
42:35à fait sorti où les consommateurs savent peu de choses en fait. Ils ont toujours besoin d'être
42:43beaucoup rassurés et quand je dis ils savent peu de choses dans le sens, ils savent pas forcément
42:48tout ce qui est mis derrière. Les produits s'imaginent pas, les coulisses exactement et la
42:53difficulté que peuvent avoir les marques aussi mais il y a beaucoup d'acteurs qui font beaucoup
42:58de choses, qui travaillent jour et nuit pour trouver des solutions toujours meilleures et la
43:02difficulté, c'est pour les marques mais c'est essentiel, c'est le faire savoir. Il y a de plus
43:06en plus de choses qui sont mises en place par certaines marques et notamment qui sont permises
43:11grâce aux nouvelles technologies. Je pense par exemple aux technologies de la blockchain, il y a
43:16des marques qui sont en train de mettre en place des QR codes sur tous leurs produits qui vont
43:20permettre aux consommateurs de scanner en un clic tous les produits qui sont dans leur salle de
43:26bain et pouvoir remonter en trou de transparence du moment où on a planté la graine pour
43:31schématiser jusqu'à leur pot de crème, qu'est-ce qui s'est passé, peut-être qui a récolté aussi,
43:38qui a récolté, comment, quand, etc. Et ça je parle de la blockchain parce que la blockchain
43:44sécurise ces informations et ce qui est important dans le faire savoir la transparence, c'est de
43:49pouvoir être sûr évidemment que ce qu'on nous raconte est vrai et vérifiable et c'est ce que
43:53permettent notamment les nouvelles technologies. Vous êtes très très claire, oui particulièrement.
43:58D'ailleurs Eldra, justement vous avez expliqué un petit peu les axes de la politique de
44:05développement durable de Sisley, est-ce que vous pouvez peut-être nous en dire un peu plus sur
44:09les axes de travail en matière de responsabilité sociétale de votre entreprise ? En matière de
44:15responsabilité sociétale et plus largement sur les questions de société, Sisley est très
44:20engagée notamment par le biais de sa fondation. Je vous invite d'ailleurs à aller voir sur le site
44:25la fondation Sisley les différentes actions qu'on a, mais c'est essentiellement au niveau de
44:31l'éducation, de l'engagement des femmes, mais également au niveau de la santé mentale. Mais mon
44:36propos du jour est plus de mettre l'accent sur les actions qu'on a mises en place pour contribuer à
44:43la réduction de notre impact environnemental par rapport à nos activités. Et en fait Sisley
44:47s'est structurée depuis un certain temps et par exemple depuis 2019, on a la volonté d'être le
44:52plus pragmatique possible et de chercher à identifier là où nous avons des impacts et de
44:59mettre en oeuvre des indicateurs et des suivis. Et par exemple on a identifié trois chantiers
45:05prioritaires, réduire, réduire l'impact environnemental de notre activité, innover, c'est-à-dire développer
45:12des ingrédients efficaces et sûrs en intégrant les enjeux de durabilité. Et trois, préserver, préserver
45:18les ressources naturelles, régénérer. On parlait d'agriculture régénératrice il y a deux minutes,
45:22on partait de méthodes alternatives qui nous permet d'avoir des procédés peu coûtant en énergie,
45:28etc. Quatre exemples que je vais vous donner pour conclure sur cette question de responsabilité
45:34sociétale et de société en lien avec la durabilité, que vous pouvez d'ailleurs aussi retrouver sur
45:40notre site. Le premier dont j'ai envie de vous parler c'est Sicily depuis 2019 a pu réduire d'un
45:47quart sa consommation d'énergie sur ses différents sites de fabrication et ce alors qu'en parallèle
45:51notre production augmentait de 30%. C'est assez intéressant. Le deuxième exemple, nous avons
45:56également parlé de chimie verte d'une manière globale où l'un des principes de la chimie verte
46:01consiste à réduire les déchets ou à les réutiliser. 80% de nos déchets ont pu être
46:07récyclés et 14% ont été réduits. Le troisième exemple, et non pas des moindres, concerne la
46:13gestion de l'eau, la ressource en eau. Vous savez que c'est un chantier très important dans le monde
46:18d'une manière générale et un chantier gigantesque a débuté au sein de Sicily et depuis 2019 nous
46:24sommes fiers de pouvoir comptabiliser moins 28% de consommation d'eau par tonne de produits
46:30fabriqués. Moi je trouve que c'est plutôt pas mal. Et enfin dernier exemple, je voulais vous parler
46:34de la le recyclage des déchets. J'ai fait c'est la coopération entre nos filiales qui a permis de
46:40diminuer de 28% les émissions carbone liées au transport aval du site de fabrication aux
46:49différentes zones de distribution. On parlait du fer et du fer savoir, on a des actions un tout
46:55petit peu plus larges et plus récentes et Sicily par exemple a soutenu la reforestation en Australie
47:01avec près de 70 000 arbres plantés notamment grâce à une ONG avec un partenariat avec une
47:07ONG le One Tree Planted et plus récemment on a également participé à la restauration des
47:13écosystèmes de mangroves où près de 60 000 mètres carrés ont été restaurés. Et ce projet
47:18environnemental est également accompagné d'un projet social très fort puisque c'est un groupement
47:23de femmes qui le portent de la ville de Chelem au Mexique. Merci beaucoup, je vois que nous avons
47:30fini mais Armel peut-être juste pour terminer peut-être rappeler à tout le monde que les marques
47:35sont solidaires entre elles quand il s'agit des sujets des préoccupations environnementales même
47:41si elles sont concurrentes. Est-ce que vous pouvez juste nous dire un petit mot là dessus ? On est
47:44dans un secteur où on a la chance de finalement à la fois des compétiteurs et en même temps on
47:48travaille beaucoup ensemble. En fait pour prendre la parole d'un point de vue conso effectivement la
47:51notion clé c'est la confiance, le trust et en fait on a besoin de se caler sur les méthodologies
47:55communes parce qu'en fait les consommateurs ils n'ont pas le temps de comparer les produits
47:59quand on est en boutique en 30 secondes ça doit être calé donc on a besoin de comparer et finalement
48:03on a besoin d'avoir confiance dans la donnée qui est transmise par le donneur d'ordre ou par la
48:07marque et donc on a besoin de se caler sur la méthodologie. On est dans un secteur où on a
48:10la chance de se mettre d'accord, on a monté un gros consortium par exemple sur comment on calcule
48:14l'impact environnemental d'un emballage avec pour objectif infini des ABCD ou un système similaire
48:19un peu comme sur les frigos et les voitures, désolé c'est pas très joli mais c'est le sens de
48:22l'histoire pour pouvoir aider justement le consommateur à se retrouver et on se regroupe
48:27vraiment ensemble pour essayer de travailler là dessus sur des méthodologies communes parce que
48:31pour le consommateur il ne peut pas rentrer dans ce niveau de détail mais il a besoin d'être certain
48:35que le travail a été fait derrière et que chaque marque ne met pas en avant moi j'ai fait ci moi
48:39j'ai fait ça moi j'ai fait ça mais finalement in fine on s'en fiche un peu ce que chaque marque
48:43a fait on a juste besoin d'être certain que l'information qui est donnée est juste et
48:46construite sur la base d'un référentiel solide et effectivement on est un des rares secteurs je
48:51pense je parle sous le couvert de la FBA mais à vraiment avoir cette dynamique là de construction
48:55de méthodologie commune avec l'appui d'organismes extérieurs type l'ADEME des gens qui ont enfin
49:02voilà ça c'est vraiment hyper important d'être là dedans et effectivement la collaboration sera
49:07clé et nous dépasse, de toute façon le problème dépasse chacune des maisons donc on a besoin de
49:11travailler collectivement. Merci beaucoup à tous les trois on peut les applaudir.

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