Audition à propos de ce qu'il s'est passé au Stade de France.

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00:00:00On va commencer, si vous voulez bien.
00:00:05Les photographes ont terminé.
00:00:07Mes chers collègues, nous allons reprendre nos travaux et poursuivre nos auditions avec
00:00:16la Commission des lois présidée par le président de l'Assemblée nationale.
00:00:22Mes chers collègues, nous allons reprendre nos travaux et poursuivre nos auditions avec
00:00:28la Commission des lois présidée par François-Noël Buffet sur les incidents survenus au stade
00:00:33de France le 28 mai dernier.
00:00:35Je précise que ces auditions, mais vous le savez, sont retransmises en direct sur le
00:00:40site internet du Sénat ainsi que sur celui de Public Sénat.
00:00:43Nous recevons aujourd'hui le préfet Michel Cadot et je vous remercie d'avoir accepté
00:00:47notre invitation.
00:00:48Monsieur Cadot, nous avons l'habitude de vous recevoir en tant que président de l'Agence
00:00:53nationale du sport, notamment poste éminemment stratégique pour le développement de la
00:00:58pratique sportive dans notre pays.
00:01:00Mais c'est à d'autres titres que nous vous accueillons ce matin.
00:01:04Celui de délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques 2024, d'une
00:01:09part, et également de délégué interministériel aux grands événements sportifs, d'autre
00:01:14part, de responsabilités de casquette qui ont conduit le gouvernement à vous confier
00:01:18la préparation et la rédaction d'un rapport sur l'organisation de la finale de la Ligue
00:01:23des champions et le renforcement des pilotages des grands événements sportifs.
00:01:28C'est un document que, bien sûr, nous avons les uns et les autres lus avec beaucoup d'attention
00:01:34et dont vous aurez l'occasion de nous présenter dans quelques instants les grandes lignes.
00:01:40C'est un document précieux à plus d'un titre pour les travaux que nous menons, d'abord
00:01:45parce qu'il permet de rappeler les faits intervenus ce soir-là, leur ampleur, leur
00:01:51gravité, leur déroulement, et d'en tirer des enseignements dans la perspective de l'organisation
00:01:58des grands événements sportifs dont notre pays a pris la responsabilité, à savoir
00:02:05la Coupe du monde de rugby et, bien sûr, les Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
00:02:09Mais aussi, et surtout, parce qu'il s'agit avec l'audition conjointe des ministres de
00:02:14l'Intérieur et des Sports par nos commissions respectives le 1er juin dernier, du seul document
00:02:20officiel sur lequel nous pouvons, à ce stade, nous appuyer dans le cadre de la conduite
00:02:25de nos travaux pour comprendre la position de l'État sur ce sujet et l'analyse qu'il
00:02:31en fait sur les dysfonctionnements constatés ce jour-là.
00:02:35Comme vous, nous cherchons à comprendre ce qui n'a pas fonctionné ce soir-là, à
00:02:41identifier les raisons qui permettent d'expliquer qu'un événement aussi festif qu'une finale
00:02:47de la Ligue des champions puisse se transformer en cauchemar pour des milliers de spectateurs.
00:02:52A cet égard, votre rapport évoque une préparation soignée de l'événement tout en reconnaissant
00:02:59des failles, je cite, dans l'orientation et dans la gestion de la foule, dans l'insuffisante
00:03:05information entre la RATP et les PC, dans le manque d'anticipation des itinéraires
00:03:10de délestage, dans la coordination et le dialogue imparfait entre les parties représentées
00:03:15au PC avec une configuration cloisonnée et dans la non-lecture des signes avant-coureurs
00:03:20de la présence d'individus malveillants venus en grand nombre commettre des actes
00:03:26de délinquance.
00:03:27Je vous cite.
00:03:28Nous aurons donc besoin de comprendre comment la coordination entre les acteurs s'est déroulée
00:03:36soit en amont, en préparation de l'événement, soit pendant l'événement.
00:03:41On sait qu'il y a de nombreux acteurs, nous en avons auditionné.
00:03:46Les relations entre ces acteurs, les échanges d'informations, les prises de décisions
00:03:51nous paraissent encore confuses et bien sûr nous souhaiterions vous interroger sur ce
00:03:57point.
00:03:58Et puis bien sûr, et vous êtes au titre de vos responsabilités de ce point de vue
00:04:05directement interpellé, ces événements de ce jour-là interpellent la France, mais
00:04:10pas que la France, sur la capacité de notre pays à organiser les Jeux Olympiques en
00:04:152024 et la Coupe du monde de rugby en 2023.
00:04:18Nous avons donc besoin d'avoir un certain nombre de précisions sur votre lecture des
00:04:23événements et les enseignements et les responsabilités qui doivent être tirés.
00:04:29Je ne sais pas si François Noël veut rajouter quelque chose.
00:04:33Monsieur le Président, je n'ai rien à rajouter, préférant de ce fait laisser tout de suite
00:04:38la parole au Préfet Cadot.
00:04:39Monsieur le Préfet, donc on vous cède la parole pendant 10 minutes, un quart d'heure,
00:04:43pas plus, pour que nous puissions vous poser des questions.
00:04:46Je ne doute pas que nos collègues ont de nombreuses questions à vous poser.
00:04:49Merci, Messieurs les Présidents.
00:04:51J'essaierai effectivement d'être rapide.
00:04:53Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs, je suis devant vous ce matin avec l'équipe
00:04:59qui m'accompagne en ma qualité principale de délégué interministériel aux grands
00:05:04événements sportifs.
00:05:05Et évidemment, le plus important dans les années à venir pour notre pays étant celui
00:05:10des Jeux Olympiques et donc également en tant que DJOP effectivement délégué interministériel
00:05:14aux Jeux Olympiques et Paralympiques.
00:05:16Je le fais dans le respect des dispositions qui régissent la mission du DJES et que je
00:05:23me permets de rappeler et qui sont fixées par des décrets et qui prévoient que cette
00:05:28délégation interministérielle, le délégué interministériel, a obligation dans le respect
00:05:34des compétences des préfets de faciliter l'animation, la coordination entre les acteurs
00:05:40notamment les administrations d'État, les collectivités locales, les comités d'organisation
00:05:47de ces grands événements sportifs, notamment internationaux.
00:05:50Je le fais également, cette présentation, vous l'avez dit, en m'appuyant sur le rapport
00:05:58qui m'a été demandé par la ministre des Sports et ensuite par le ministre de l'Intérieur
00:06:03le 30 mai à l'issue de la première réunion de travail qui s'est tenue au ministère
00:06:08des Sports et des Jeux.
00:06:09J'ai remis ce rapport, on m'avait demandé de le rédiger dans les dix jours, ça a été
00:06:13fait, nous l'avons remis à la première ministre le vendredi suivant, de la semaine
00:06:18suivante, le vendredi 10 juin très précisément, il a été publié immédiatement sur le site
00:06:25du premier ministre et je précise que ce rapport m'avait été demandé avec le double
00:06:30objectif que vous avez résumé, celui d'analyser les explications possibles de ces dysfonctionnements
00:06:36qui ont conduit à une situation grave et très défavorable à notre réputation internationale
00:06:44sur le plan de l'organisation des événements sportifs et deuxièmement de faire des recommandations
00:06:48pour voir les points sur lesquels des améliorations d'une manière générale doivent être
00:06:52appliquées dans la suite.
00:06:53Je précise enfin que ce rapport, compte tenu des délais dans lesquels nous l'avons fait,
00:06:58s'appuie uniquement sur les éléments qui m'ont été transmis à ma demande par les
00:07:04différents services concernés, ceux de chargés en charge de la sécurité, de l'organisation,
00:07:09le consortium du stade de France, ceux que vous avez auditionné depuis sur la base de
00:07:13documents dont les derniers sont arrivés la veille ou l'avant veille de la finalisation
00:07:17du rapport et en tout état de cause vous l'avez noté avant que la question des enregistrements
00:07:24vidéos soit posée puisque ce sujet est arrivé finalement précisément le 9 ou le 10.
00:07:31Le rapport lui-même et les éléments d'analyse que j'en ai retiré et que j'ai soumis au
00:07:38gouvernement portent successivement sur la préparation de la réunion, de l'événement,
00:07:46sur le déroulement de la journée et sur les conditions dans lesquelles la crise a été gérée.
00:07:51Ensuite, j'ai préconisé un certain nombre d'améliorations pour des grands événements
00:07:57de grande ampleur, des événements internationaux ou des événements de grande ampleur ou avec
00:08:01des enjeux très particuliers.
00:08:03Et évidemment, le contexte de cet événement sur le seul stade de France n'est qu'une toute
00:08:09petite part de la mission de sécurisation et de réussite de l'organisation des Jeux que je suis
00:08:15chargé de coordonner en qualité d'IJOP.
00:08:18S'agissant de la préparation, je suis obligé de constater qu'elle a été faite de manière assez
00:08:26sérieuse, effectivement, comme vous le soulignez.
00:08:29Des réunions de coordination très nombreuses.
00:08:32Moi-même, j'en ai présidé trois.
00:08:35La dernière s'est tenue le 19 mai.
00:08:38Il y a eu encore une réunion sur le terrain avec les services de transport le 27 mai.
00:08:44Donc, un travail assez dense et satisfaisant de coordination entre les acteurs qui a conduit à ce
00:08:50que la plupart des renseignements soient parfaitement partagés entre toutes les parties prenantes.
00:08:56Renseignements internationaux, physionomie du public qui allait venir, qu'il était clair dans les
00:09:04notes que nous avons reçues, tant du milieu sportif que des autorités de police, qu'il n'y avait pas
00:09:10de véritable risque de hooliganisme, contrairement à ce qui a pu se passer pour d'autres matchs, mais
00:09:15beaucoup plus d'arrivées de supporters sans billets venant profiter de la fête et de l'événement.
00:09:21Du coup, je pense que nous avons essayé dans ces réunions préparatoires, évidemment, de dimensionner les
00:09:29moyens en réponse à ces informations correctement reçues.
00:09:34On a été créé en assez peu de temps des zones de visionnage dans Paris, dans le parc de la Légion d'honneur,
00:09:41de la grande chancerie de la Légion d'honneur à Saint-Denis.
00:09:45Ces organisations ont été faites en peu de temps.
00:09:48Elles ont rempli leur rôle complètement pour les effectifs qui étaient prévus et pendant la durée totale
00:09:54de l'événement, que ce soit pendant la journée même, l'après-midi, à partir de midi, ou que ce soit
00:10:00pendant la soirée et pendant le déroulé du match en devenant des zones de visionnage, à proprement parler,
00:10:05et pas simplement des zones d'accueil.
00:10:07Les moyens ont été également renforcés, dimensionnés, en renfort, dans le transport, dans la sécurité privée,
00:10:13pour les forces de sécurité intérieure.
00:10:15Le préfet de police a reçu ainsi 29 unités de force mobile pour l'ensemble de l'événement, dans toute son ampleur.
00:10:22Enfin, il y a eu un certain nombre d'éléments qui sont arrivés plus tardivement dans le processus de préparation
00:10:31de la gestion de l'événement.
00:10:33C'est d'une part le choix qui a été demandé par l'UEFA de distribuer des billets papiers plutôt que des billets électroniques,
00:10:41qui était le scénario de départ.
00:10:43Ça a été annoncé le 19 mai, en totalité, vous le savez, pour les billets de Liverpool, des supporters de Liverpool,
00:10:51et pour 40% pour les supporters de Madrid.
00:10:53C'était le schéma que pratiquait l'UEFA dans tous ses matchs précédents.
00:10:57C'était donc une continuation pour éviter une complexité ou une complication pour des supporters munis de billets
00:11:05qui n'auraient pas été familiers avec le passage aux billets électroniques.
00:11:09Un deuxième élément un peu récent, enfin, la grève du RER B, qui a été aussi notifiée dans des délais,
00:11:16qui était connue et dont les dispositions de prise en compte avaient été préparées, en tout cas au plan local, évidemment.
00:11:22Deuxième point, dans la journée elle-même, je vais aller plus vite, évidemment,
00:11:26puisque c'est longuement décrit dans le rapport,
00:11:29mais les difficultés sont apparues au moment de l'exécution, finalement, des mesures,
00:11:35principalement pour la cause initiale, par la gestion des flux,
00:11:40qui a été un peu mise en défaut, non pas dans le transport des supporters.
00:11:45Il y a eu un nombre très important de personnes qui se sont déplacées jusqu'à proximité du stade.
00:11:52On a parlé d'un chiffre de l'ordre de 30 000, j'y reviendrai si vous souhaitez qu'on le détaille.
00:11:57Ils sont arrivés en transport en commun.
00:12:00Le système de transport a été efficace, il a assuré ce transport effectif des personnes,
00:12:07alors qu'il y avait des capacités beaucoup plus nombreuses que dans un match ordinaire au Stade de France,
00:12:12à jauge pleine de 80 000 places.
00:12:15En revanche, l'orientation de ces passagers a été faite au sein du système de transport
00:12:20de manière trop massive sur le RER D, en raison en particulier de la grève du RER Sud
00:12:26et des contraintes sur le transport par le RER B pour la partie nord,
00:12:31et ensuite par le fait qu'ils n'ont pas été pris en compte dans un suivi fluide des arrivées
00:12:37pour les orienter en fonction des contraintes, des contrôles de pré-filtrage,
00:12:42puis de contrôles aux portes du stade.
00:12:45Donc ça, c'est la première et principale raison.
00:12:48Un nombre plus élevé de supporters qu'en temps normal, et sensiblement plus,
00:12:54plusieurs dizaines de milliers de supporters par rapport aux personnes titulaires de billets.
00:13:00Et deuxièmement, des difficultés dans l'adaptation du système de pré-filtrage
00:13:06et d'orientation sur ces pré-filtrages sur le terrain,
00:13:11avec par ailleurs une lenteur également dans la prise en compte de phénomènes de délinquance
00:13:18ou de petites agressions pour essayer d'obtenir des billets ou de rentrer,
00:13:23qui dès 14h ont été constatés et qui évidemment se sont développés au fur et à mesure que la foule s'accumulait
00:13:29et enfin se sont amplifiées à partir du moment où le pré-filtrage dans le cheminement du RER D
00:13:38a conduit à un envahissement du parvis, du stade, en amont des portes,
00:13:45de manière, par plusieurs centaines de personnes,
00:13:49dans lesquelles étaient évidemment des voleurs à la malattie ou de jeunes délinquants.
00:14:02Dernier point, on peut aussi faire état du fait que la gestion de la crise a été globalement pertinente
00:14:14pour la première mesure qui était celle de laisser s'écouler le surplus au niveau du pré-filtrage
00:14:22au débouché du tunnel sous la 1 et à l'arrivée sous la 86,
00:14:29mais que, évidemment, cet embouteillage n'aurait pas dû se produire par une meilleure orientation des flux en amont.
00:14:37Une fois cela fait, le rétablissement de ce pré-filtrage a été nécessaire
00:14:42et s'est effectué dans des délais raisonnables, une quinzaine de minutes.
00:14:45C'était difficile de faire beaucoup plus vite vu le positionnement des forces.
00:14:49Enfin, la gestion de la crise en matière de gestion de la délinquance au niveau du parvis
00:14:57ou de rétablissement de l'ordre public au niveau du parvis avec le gazage
00:15:01a évidemment été rendue nécessaire par la situation dans laquelle se trouvait l'occupation de l'espace,
00:15:08mais dans des conditions qui ne sont pas complètement satisfaisantes
00:15:12et qui appellent incontestablement une approche différente
00:15:17et sans doute des positionnements de moyens autour des portes entre forces de sécurité et sécurité privée,
00:15:23les placiers, qui soient plus satisfaisantes.
00:15:26Voilà le déroulé des faits.
00:15:28Très brièvement, ensuite, j'en arrive aux recommandations que nous pouvons en tirer de cette analyse.
00:15:38Premièrement, je crois qu'il est souhaitable que dans des événements de cette ampleur
00:15:44où la responsabilité de l'organisation de proximité entre le consortium pour le Stade de France,
00:15:52l'UEFA, la Fédération française de football, les autorités de transport et les services de police,
00:15:59la préfecture de police à titre de compétence, puisque le préfet de Seine-Saint-Denis n'a pas de compétence en ce domaine,
00:16:06mérite d'être validée sur des matchs qui sont des matchs considérés comme essentiels, importants,
00:16:15et donc mérite d'être validée à un niveau national au moment de la mise en place du dispositif
00:16:22et quelques jours avant la fin du dispositif.
00:16:25Je pense que ce regard extérieur à un niveau d'autorité vis-à-vis des acteurs, notamment de la sécurité,
00:16:36permettant que les grandes directions du ministère de l'Intérieur, des douanes, des aéroports,
00:16:44puissent donner leur avis serait nécessaire et donc j'ai proposé de tenir une coordination nationale
00:16:52pour certains grands événements en petit nombre permettant de garantir cette validation.
00:16:57Ce système existe déjà pour les Jeux, nous l'avons mis en place, bien sûr, avec des commissions et des comités
00:17:03qui parfois remontent au niveau du Premier ministre dans des comités interministériels des Jeux,
00:17:08comme un des points de l'ordre du jour, et j'ai proposé aux deux ministres de l'instituer dès le mois de juillet peut-être
00:17:16ou tout début septembre pour la Coupe du monde de rugby, puisqu'elle se décline sur un assez grand nombre de sites,
00:17:22sur neuf sites également en province, et ça peut permettre de partager avec les préfets
00:17:26qui ont tous installé leur comité local, d'avoir des éléments d'appui, de compléments et de bien avoir une vision d'ensemble.
00:17:34Les autres recommandations, la recommandation suivante porte sur la gestion des flux.
00:17:39Dans ce domaine, beaucoup de points sont abordés parce que c'est vraiment le point sur lequel je pense
00:17:47que des progrès autour du Stade de France peuvent être envisagés.
00:17:51Il s'agit d'abord évidemment d'avoir une organisation des flux qui tiennent compte à tout moment,
00:18:00y compris pendant le déroulement d'événements imprévus ou déjà prévisibles, comme c'était le cas pour la grève sur le RERB Sud.
00:18:08Et une planification finalement de scénarios possibles de façon à pouvoir rapidement basculer sur des schémas de gestion des flux à réaménager.
00:18:21C'est une chose qui aurait pu être faite si elle avait été préparée et ça implique évidemment un travail étroit au plan international,
00:18:31d'abord avec des informations en amont le plus loin possible.
00:18:34Le renseignement était au rendez-vous, mais ensuite la surveillance dans les trains, dans les gares, les catégories, les caractéristisations du public.
00:18:46Tout cela méritait d'être pris en compte du niveau national jusqu'à la gestion de proximité et faire en sorte que ce qui a été fait à l'intérieur du système de transport,
00:18:58dans une vision principalement transport, soit enrichi par les premières approches sur la gestion des points de contrôle et de pré-filtrage.
00:19:08Je pense que ce point est très important et mérite d'être retenu pour les très grands événements.
00:19:16Et le deuxième volet de cette gestion de flux, c'est aussi d'y impliquer beaucoup plus systématiquement les usagers finalement,
00:19:24considérer quand on est sur des matchs où il n'y a pas de risque de violence avérée ou prévisible,
00:19:29ne pas hésiter à renforcer l'accompagnement des spectateurs, avoir ce qu'on appelle une expérience spectateur dans le monde du sport,
00:19:37une approche de signalétique, de prise en charge dès la gare par des bénévoles, des personnes qui sont identifiables facilement.
00:19:48En attendant d'avoir des systèmes plus digitaux, un dispositif d'accompagnement finalement qui permet très rapidement de réorienter des flux.
00:19:56Et là, très clairement, il y avait des voies d'entrée qui ont été sous-utilisées alors que d'autres étaient surchargées, et notamment celle du RERD.
00:20:04Ce point est l'essentiel de la gestion des flux.
00:20:09La troisième recommandation porte sur le renforcement d'un concept de service d'ordre qui soit beaucoup plus flexible et réactif et partagé avec les acteurs,
00:20:23que ça n'a été réellement possible sans doute aussi en raison d'un délai plus court dans la préparation de ce match.
00:20:31Ça suppose une préparation anticipée avec des protocoles de sécurité.
00:20:38C'est ce que nous avons fait déjà depuis un an et demi, depuis janvier 2021 pour les Jeux olympiques et novembre 2021 pour la Coupe du monde de rugby,
00:20:51qui répartit les responsabilités de chacun, qui définit de manière un peu structurée pour des événements inédits, ce qui sera le cas pour les Jeux
00:20:58et ce qui est un peu le cas pour la Coupe du monde de rugby par sa dimension, les règles et les responsabilités de chacun.
00:21:04Il faut aussi intégrer systématiquement la prise en compte de la délinquance dans la gestion des foules nombreuses.
00:21:11Ça veut dire positionner beaucoup plus systématiquement des brigades anti-criminalité et des personnels en civil qui permettent d'intervenir rapidement.
00:21:21Il faut que les PC de site se parlent plus.
00:21:24Actuellement, au stade de France, le système est un peu cloisonné.
00:21:27On peut sans doute l'améliorer et en tout cas, d'une manière générale, c'est une recommandation faisable.
00:21:32Il faut essayer là encore en matière de quand on est dans la situation.
00:21:37Ce qui a été le cas de devoir réagir par des moyens d'ordre public, essayer de privilégier en amont quand c'est encore possible la prévention,
00:21:47passer des messages par des haut-parleurs, par des écrans de façon à sensibiliser et expliquer à une foule qui a priori n'était pas du tout en situation de conflit.
00:22:00Lui expliquer les choses, peut-être assurer de ce point de vue une meilleure prévention de l'escalade des tensions, voire même peut-être de réfléchir.
00:22:12C'est une des propositions sur lesquelles il faut aller un peu plus loin, sur un parvis assez vaste comme celui du stade de France, sur la présence de brigades montées qui, dans d'autres cas,
00:22:21peut marcher et qui, notamment, est utilisé par certains pays étrangers.
00:22:24Enfin, tout cela, je pense, pourrait faire l'objet.
00:22:27Ce n'est pas neuf.
00:22:28La plupart de ces recommandations existent, sont souvent un peu dans le système.
00:22:35On les applique et on les décline plus ou moins systématiquement.
00:22:39En revanche, je crois que du fait du confinement de ces dernières années, de matchs qui ont été réouverts à jauge limitée, avec des passes sanitaires, où il y avait donc ce double contrôle qu'on avait mis en place pour la Coupe de France,
00:22:53comme pour la Ligue des champions, je pense qu'il y a nécessité aujourd'hui de rappeler à l'ensemble des préfets en charge de ces grands événements, dans une circulaire simplement, un peu cette méthode,
00:23:05en les accompagnant et en les aidant peut-être à la mettre en place.
00:23:10Et peut-être que d'un plan législatif, et ça peut concerner évidemment très vite le Sénat ou l'Assemblée, si c'était le choix gouvernemental.
00:23:20Il est prévu, vous le savez, une LOPMI, une loi d'orientation du ministère de l'Intérieur.
00:23:25Et dans ce cadre-là avait été évoqué il y a quelques mois, dans la préparation des jeux, l'hypothèse d'avoir l'utilisation de l'intelligence artificielle pour permettre d'identifier dans des foules, sans aucun visionnage de personne et sans aucune technique de reconnaissance faciale,
00:23:43mais simplement en termes de mouvements de foules, pouvoir avoir des apparitions rapides sur les écrans des PC permettant d'identifier un peu plus vite et en amont des situations d'engorgement progressif permettant de réagir très vite.
00:24:00Je pense que ce dispositif, notamment pour les jeux, où on aura beaucoup de monde dans le centre de Paris, entre la Concorde, le Trocadéro et la Tour Eiffel et les Invalides,
00:24:08justifierait, en dehors des sites eux-mêmes contrôlés pour les titulaires de billets qui accéderont aux épreuves, ce type de mesures.
00:24:16Les dernières recommandations, je vais terminer très vite.
00:24:20C'est évidemment tout le sujet de la billetterie.
00:24:22C'est un enjeu majeur.
00:24:24Aujourd'hui, on doit être dans une pratique du sport beaucoup plus digitale et beaucoup plus itérative entre l'usager et l'autorité, qu'elle soit sportive ou sécuritaire.
00:24:36De ce point de vue, pour ces gézis de grande ampleur, il me semble qu'on est en situation désormais, pour ces gézis-là, d'imposer une forme de billetterie électronique,
00:24:47qui permet quand même de réduire les risques de fraude.
00:24:50C'est une proposition, c'est une mesure qui est mise en place pour la Coupe du monde de rugby.
00:24:55Elle est également prévue pour les Jeux, bien entendu, les Jeux olympiques.
00:25:00Ça permet d'assurer, évidemment, une forte réduction des risques de fraude.
00:25:05Et je pense qu'il faut peut-être que l'expertise existante au sein de l'État sur ces systèmes de billetterie électronique qui sont en train de se mettre en place, soit renforcée.
00:25:14Et que la Digest puisse peut-être s'appuyer sur cette expertise.
00:25:17C'est aussi une des propositions que j'ai faites à la ministre des Sports et au cabinet du ministre de l'Intérieur.
00:25:24Et je crois que c'est une idée qui intéresse.
00:25:27Il y a un prochain rapport de l'IGA, vous le savez, pour la préparation des Jeux qui a été demandée sur la sécurité.
00:25:32C'est une mesure, une vérification, un approfondissement sur lequel il pourrait sans doute procéder aux recommandations en s'inspirant ou des cahiers des charges existants
00:25:41ou des projets de cahiers des charges pour cette billetterie, pour les deux grands événements que je viens de citer.
00:25:46Enfin, l'enjeu, c'est aussi de faire un peu systématiquement, quand c'est possible, une billetterie interactive,
00:25:52beaucoup plus personnalisée, qui permet de donner les renseignements sur les accès,
00:25:58d'intégrer les évolutions en cours d'après-midi ou de soirée du réseau de transport,
00:26:03de faire un peu comme c'est le cas à Roland-Garros, des informations qui remontent,
00:26:09même des questionnements de l'usager pour adapter son comportement dans des situations où il a besoin d'être guidé ou conseillé.
00:26:17Le dernier point, et j'en ai conclu avec cela, est évidemment celui du Stade de France,
00:26:24qui évidemment présente des contraintes assez sérieuses, dans lesquelles on a une expérience qui globalement est une expérience quand même réussie,
00:26:32de grands événements jusqu'ici.
00:26:35Je pense que pour ce Stade de France, il est souhaitable de recréer,
00:26:42par une réflexion sur un schéma de circulation, et qui n'est pas seulement celui de transport,
00:26:47mais qui va être complété, mais aussi celui de la circulation routière, qui était confuse,
00:26:53et pour lequel toute la pratique ancienne, abandonnée depuis plusieurs années,
00:27:01d'effectifs de circulation pour faciliter les accès n'était pas suffisamment renforcée.
00:27:08Je pense qu'il est souhaitable de mettre en place ce schéma de circulation,
00:27:11d'y associer le préfet du département, qui a la compétence de terrain, qui connaît ces questions de plus près,
00:27:17qui connaît les lieux, avec les élus, les maires, le maire de Saint-Denis évidemment en premier lieu,
00:27:24et les organisateurs d'événements et le consortium.
00:27:27Je pense qu'il y a là des marges de progrès et de scénarios pour des flux très importants.
00:27:32On peut décider peut-être de faire des barrages un peu plus loin,
00:27:35ou avoir des systèmes d'ouverture et de sas pour laisser passer les flux beaucoup plus fluides et plus organisés.
00:27:41Je pense que je peux sur ce point conclure s'agissant des Jeux.
00:27:45Beaucoup de ces recommandations sont mises en œuvre depuis des années dans la préparation des Jeux,
00:27:50puisque ça fait plusieurs années que nous sommes dans ce travail avec la CNSJ,
00:27:54la Coordination de la sécurité des Jeux, avec le ministre de l'Intérieur et les ministres des Sports et des Jeux.
00:28:01Je pense que tout de même, on voit bien que sur un site comme celui du Stade de France,
00:28:08il y aura des possibilités nouvelles pour les transports.
00:28:11Il y aura la ligne 14 qui arrivera jusqu'à Saint-Denis-Pleyel.
00:28:14Il y a la possibilité d'utiliser la ligne H, la ligne 12.
00:28:17Il y a des solutions complémentaires sur des flux de transports collectifs
00:28:21qui seront encore plus importants que ceux qu'on a connus,
00:28:23puisqu'il y aura le centre aquatique olympique et il y a un peu plus loin, sur le RERB par exemple, le Bourget.
00:28:29Les épreuves d'escalade.
00:28:30Donc, on aura en même temps et dans la même journée parfois des épreuves en plus grand nombre
00:28:34qui risquent de conduire à ce qu'il y ait plus de 80 000 personnes au total,
00:28:38comme c'était le cas aujourd'hui pour les grands matchs au Stade de France.
00:28:41Il faut donc coordonner, planifier en avance toutes les solutions
00:28:46et ensuite être capable de les gérer de manière réactive pendant l'événement.
00:28:50Voilà ce que je voulais vous dire, Messieurs les Présidents, Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
00:28:56sur le rapport et sur le bilan que j'en tire, avec évidemment, en deux mots, beaucoup de regrets,
00:29:03parce qu'il y a eu un vrai engagement de beaucoup d'acteurs de la préparation.
00:29:07Je pense à la Fédération française de football, localement aussi, les forces de police.
00:29:13Donc, cet échec, personne ne peut dire le contraire, c'est un échec important, nous blesse.
00:29:22Je peux vous indiquer que le travail mis en place pour les Jeux, qui sera infiniment plus compliqué,
00:29:29s'inscrit dans les recommandations que je vous ai présentées
00:29:35et qui me semblent réellement être de nature à répondre à l'ensemble des risques,
00:29:40que ce soit ceux de terrorisme, de cyber, mais aussi, bien entendu, tous ces risques d'accès,
00:29:45de gestion des plus et de satisfaction des spectateurs, dans ce qui doit rester un élément festif sécurisé.
00:29:51Première question du Président Buffet.
00:29:53Merci, Monsieur le Président. J'aurais plusieurs questions, Monsieur le Président.
00:29:58La première consiste d'abord sur le thème de l'organisation.
00:30:02Vous avez indiqué que le contrôle des billets qui avait été mis en place par préfiltrage n'avait pas de cadre légal.
00:30:12Donc, est-ce que vous pouvez préciser les choses sur ce qui est autorisé, sur ce qui ne l'est pas ?
00:30:19Et ça paraît un point important dans la mesure où, dans l'organisation future des différents événements,
00:30:25est-ce que cette pratique serait, dans ces cas-là, abandonnée ?
00:30:29Ou alors, il y aurait une autre démarche qui serait faite pour la rendre légale ?
00:30:34La deuxième chose, sur la coordination, on se pose la question tout de même des relations et des échanges
00:30:46qui auront pu avoir lieu entre les autorités de transport et la Fédération française de football pendant l'événement.
00:30:53La Fédération française de football nous ayant dit qu'elle n'avait pas eu beaucoup d'informations pendant les événements.
00:31:01Or, toujours en termes d'organisation, on se rend compte dans votre rapport, en particulier à la page 11 pour être très précis,
00:31:11que la Fédération française de football avait demandé ou avait mis en place un système de jalonnement assez important
00:31:19pour que les flux qui arrivaient sur la ligne D, une partie d'entre eux, soient orientés sur le cheminement de la ligne B.
00:31:27Ça a de l'importance parce que ceux qui arrivaient sur la ligne D et qui suivaient le cheminement habituel de la ligne D
00:31:35se sont retrouvés sur trois ou une dizaine de portes d'entrée avec un système de préfiltrage,
00:31:41alors même que sur la ligne B, il y avait une vingtaine de portes d'entrée,
00:31:46donc une capacité à pouvoir diffuser les flux, donc pouvoir évidemment mieux gérer la population.
00:31:52Donc, on se pose la question véritablement. Or, le système, pardon, je précise, qui a été mis en place par la Fédération
00:31:58a dû être levé à la demande du préfet de police, qui a dit non, je ne veux pas ce système-là.
00:32:04Résultat, on a un échec quand même, qui est assez cuisant sur ce point.
00:32:08Donc, on a besoin d'éclaircissement là-dessus.
00:32:12Le deuxième volet, il est plus sécuritaire.
00:32:17Ce qui nous surprend, outre l'usage du gaz lacrymogène dans les conditions que l'on a pu voir à la télévision,
00:32:25qui nous étonne franchement face à, en tous les cas, un certain nombre de supporters
00:32:30qui ne semblaient pas représenter de dangers physiques particuliers.
00:32:34Le préfet nous dit que c'est une doctrine d'emploi qu'il ne pouvait pas faire autrement, qu'il n'y avait pas d'autre situation.
00:32:39Est-ce que vous êtes convaincu par cet argument compte tenu de la situation ?
00:32:43Mais au-delà, nous avons un autre problème, qui est probablement celui, il y en a au moins deux, qui me paraissent importants.
00:32:49Un, les images du stade de France n'ont pas été conservées.
00:32:54Il y a plus de 200 caméras, je crois, au stade, et on n'a pas conservé aucune de ces images.
00:33:01Les seules qui semblent être conservées sont celles de la préfecture de police,
00:33:05celles de la SNCF et encore partiellement sur des problèmes qu'ils ont rencontrés.
00:33:11Et la RTP n'a pas conservé.
00:33:14Mais véritablement, le stade de France, ils ont un délai de conservation de 7 jours,
00:33:19enfin, ils se sont impliqués un délai de conservation de 7 jours, ce qui est parfaitement possible pour eux.
00:33:24Personne, à aucun moment, n'a jugé utile de conserver ces images.
00:33:29On a besoin de votre point de vue là-dessus, parce que dans les prochains événements qui vont arriver,
00:33:33on peut imaginer, sportif j'entends, on peut imaginer qu'il y ait besoin,
00:33:38pour des raisons de sécurité, quand même, par principe, de conserver un certain nombre d'images
00:33:42dans le délai légal qui est prévu.
00:33:44Mais là, en la circonstance, c'est quand même un des éléments qui nous auraient permis d'apprécier
00:33:48véritablement la situation.
00:33:50Et puis enfin, le dernier point, les actes de délinquance.
00:33:55Il nous est dit qu'entre 400 et 500 personnes ont commis des actes de délinquance
00:34:01sur les supporters britanniques, probablement également sur les supporters aussi madrilènes,
00:34:07et que ça a été quelque chose d'important et de massif.
00:34:10Et on apprend, en réalité, par votre rapport, mais par certains témoignages,
00:34:15qu'en réalité, cette délinquance a démarré dès 14 heures.
00:34:18Dès 14 heures, sur différents sites, différents points autour du stade de France,
00:34:22les actes de délinquance ont démarré.
00:34:24Et le préfet de police nous dit, le choix stratégique n'était une question de gestion des déplacements
00:34:32et pas une question de sécurité publique.
00:34:36On a quand même beaucoup de mal à entendre cela, alors que dès le début de l'après-midi,
00:34:40on sait et il y a des actes de délinquance.
00:34:44Là, on a un vrai besoin d'éclaircissement dans votre appréhension des choses
00:34:50et dans la préparation de la suite, naturellement.
00:34:52Merci, M. le Président.
00:34:54On va vous laisser répondre à cette première série de questions du Président Buffet,
00:34:58puis après, on enchaînera d'autres questions.
00:35:02Alors, sur le premier point, je ne suis pas sûr que j'ai été suffisamment clair
00:35:08sur le sujet du cadre légal dans lequel s'exercent les filtrages ou les préfiltrages.
00:35:14J'ai mentionné qu'il n'y avait pas eu de protocole de sécurité mis en place
00:35:18pour répartir les responsabilités dans ce cas particulier,
00:35:21dans la mesure où, au stade de France, on a tout de même une très grande expérience
00:35:25des accès au site et des positionnements des filtrages ou préfiltrages.
00:35:30Mais on a un cadre légal qui est en place et il n'était sans doute pas nécessaire
00:35:36de refaire un protocole de sécurité dans ce cas particulier.
00:35:39Ça ne l'était certainement pas.
00:35:41Ça aurait été, dans le temps limité qui était le nôtre, sans doute très inutile.
00:35:45Il y avait un seul site qui était parfaitement connu
00:35:47et sur lequel les opérateurs, traditionnellement, ont travaillé dans de bonnes conditions
00:35:52pour la plupart des grands événements.
00:35:55Donc voilà, le cadre légal existe.
00:35:57C'est un cadre législatif, précisé par des décrets qui datent de 226.1 du Code de sécurité intérieure,
00:36:05qui précise qu'il ne peut pas y avoir de contrôle dans ce type d'événements,
00:36:10à la différence de ce qui se passe dans les aéroports, par exemple,
00:36:13qui ne soient pas accompagnés, pour ce qui est de la sécurité privée,
00:36:17par des OPJ et des fonctionnaires de police.
00:36:22Il est donc indispensable qu'il y ait, au point de pré-filtrage,
00:36:25comme au point de contrôle et de filtrage définitif,
00:36:28des personnes habilitées, donc des policiers,
00:36:32qui puissent, au titre aussi bien du contrôle Vigipirate, si je peux dire,
00:36:37des personnes, des sacs, etc.,
00:36:39qu'au titre des contrôles éventuels sanitaires,
00:36:43comme il y en avait eu les fois précédentes, depuis un an ou deux,
00:36:47ou que ce soit au titre, bien entendu, du contrôle d'avoir un billet ou pas,
00:36:52ce qui était l'objectif, notamment, des pré-filtrages,
00:36:55pour essayer d'éviter cette accumulation au niveau des contrôles, proprement dit.
00:36:59Et donc, je redis, le cadre légal existe, il est clair, il est connu.
00:37:04C'est une question, ensuite, de déclinaison, d'exécution.
00:37:07Où met-on la sécurité privée ? Quelle est la proportion des uns et des autres ?
00:37:11Mais le cadre existe.
00:37:13Deuxièmement, les échanges entre les opérateurs de transport et les forces de police,
00:37:20il est assuré, dans de très bonnes conditions aujourd'hui, au plan général,
00:37:25par le centre de coordination des transports, le SECOS,
00:37:29qui est un centre qui a été créé, qui a été renforcé au niveau de la préfecture de police,
00:37:34dans lequel siègent des représentants de la RATP et de la SNCF,
00:37:38et qui diffuse toutes les informations.
00:37:40Donc, les informations ont été très régulièrement transmises par la RATP ou la SNCF,
00:37:45sur les flux, avec les départs, par exemple, de la zone de visionnage du cours de Vincennes,
00:37:51les gares dans lesquelles ils rentraient, plutôt le RER A que la ligne 1,
00:37:58les stations auxquelles ils devaient descendre,
00:38:01puisqu'il y avait cette grève sur le RER Nord,
00:38:04et cette absence d'interconnexion entre le B Sud et le B Nord,
00:38:08et donc, comme vous le savez, le RER A, c'est des doubles étages,
00:38:13donc ils faisaient un train sur deux, ils invitaient les passagers à sortir,
00:38:17toute cette information était communiquée au SECOS.
00:38:19Le vrai sujet n'est pas tellement résulté, n'est pas résulté du tout d'ailleurs,
00:38:24d'une mauvaise circulation et partage de l'information,
00:38:28mais du point, d'abord peut-être, d'avoir identifié que la montée en charge d'effectifs,
00:38:36beaucoup plus important que ce qui était traditionnellement le cas sur le RER D,
00:38:41et la connaissance du cheminement depuis le RER D pour arriver aux portes XYZ,
00:38:47celles qui ont été sous la pression de la foule,
00:38:51était très difficile avec cet escalier pour descendre sous le tunnel, sous la 1,
00:38:58et arriver ensuite dans un débouché au niveau de la 86,
00:39:01à l'endroit où arrive, par ailleurs, où il y a déjà du monde le plus souvent,
00:39:05et où sont stockés beaucoup de personnes.
00:39:07Donc, c'est cette montée progressive d'une masse de personnes,
00:39:13beaucoup plus importante qu'en temps normal, que même pour un grand match,
00:39:17qui aurait dû susciter très vite une réaction des transports,
00:39:24pour ne plus renvoyer sur le RER D,
00:39:26mais dire aux personnes qui étaient à la gare du Nord,
00:39:28où il n'y avait pas d'intercorrection, de ne pas prendre le RER D de l'autre côté du quai,
00:39:33pour les RER B Sud qui arrivaient,
00:39:35mais d'aller prendre le RER B qui était en surface,
00:39:39puisqu'il y avait eu 6 trains de 6 rames supplémentaires qui avaient été mises.
00:39:43Il y avait eu des solutions transports,
00:39:46et puis évidemment, il devait y avoir aussi, il aurait pu y avoir,
00:39:49dans un système adapté, une réorientation rapide,
00:39:55anticipée, dès que commençait à se faire constater une arrivée trop massive de personnes
00:40:01par rapport à la capacité de filtrage, de pré-filtrage, puis de filtrage.
00:40:07Enfin, le pré-filtrage a été sans doute ralenti
00:40:09par le fait qu'il y avait beaucoup de personnes sans billets
00:40:12qui ont souhaité rester et qu'il n'était pas facile d'exfiltrer aussi rapidement.
00:40:16Donc, on est bien dans des questions qui sont...
00:40:18Le système était possible, le système d'information.
00:40:22Il n'y a pas de coupure dans les réseaux de passage des informations.
00:40:28C'est l'utilisation d'informations qui n'étaient finalement connues que dans le PC local,
00:40:34pour ce qui est de cet engorgement,
00:40:36par, en amont, les dernières personnes qui arrivaient après 18h30, disons de 19h.
00:40:44Il y en a eu quand même beaucoup.
00:40:45Quand on regarde les arrivées successives, les transports successifs dans le RER, dans les RER,
00:40:52et du coup, cette réorientation qui aurait été possible pour une partie,
00:40:56qui aurait allégé en tout cas la pression ultérieure,
00:40:58et si en même temps avait pu être mis en place, préparé, un schéma de cheminement
00:41:03qui traversait, qui prenait l'avenue Mitterrand directement,
00:41:07puis Francis de Pressensé rejoignait ces arrivées directes du RER B,
00:41:12de la gare du RER B Saint-Denis-Stade-de-France,
00:41:17il y aurait eu, sans doute, un allègement très fort de la pression,
00:41:22et avec quelques messages passés, en dépit du nombre beaucoup plus important de personnes
00:41:27en approche du stade, un message de leur dire
00:41:30« le match commencera avec un peu de retard, rassurez-vous,
00:41:34tous ceux qui ont des billets pourront rentrer ».
00:41:36C'est ce type de réaction en continu qui suppose une très bonne connaissance du terrain et du dispositif,
00:41:43qu'il faut donc avoir préparé et anticipé dans ses principales hypothèses,
00:41:47il y a toujours des imprévus, et qu'il faut avoir si possible testé dans des matchs à venir,
00:41:52notamment pour un événement, je redis, comme le Stade de France,
00:41:55où il y aura des éléments nouveaux, puisqu'il y aura une passerelle
00:41:58entre le stade et le centre aquatique olympique, du monde qui arrivera de l'autre côté,
00:42:02le village olympique qui n'est pas si loin avec les sujets d'arrivée d'athlètes, etc.
00:42:06Donc voilà pour le deuxième point.
00:42:08Sur le volet sécuritaire, vous me mettez évidemment un peu en difficulté,
00:42:13c'est la responsabilité de sécurité et de réaction,
00:42:18puisque là on parle plus d'ordre public sur le troisième point,
00:42:21et quelque chose de difficile à adapter par rapport à ce qui a été positionné.
00:42:29Il y avait un positionnement de moyens qui était important,
00:42:32qui était insuffisant sans doute en termes de police de lutte contre la délinquance,
00:42:37mais qui était important pour faire face à des situations d'urgence
00:42:41et de mouvements de foule à contrôler.
00:42:43Le sujet est celui ensuite de savoir comment traiter cela.
00:42:48Est-ce qu'on peut le traiter en amont des grilles de contrôle,
00:42:54ce qui évidemment est préférable, c'est-à-dire à ce moment-là,
00:42:57éviter ce risque d'enfoncement des grilles,
00:43:00qui était le risque qu'a dû gérer le préfet de police,
00:43:02et qui du coup l'a conduit à utiliser ces gazages, etc.
00:43:05Si on peut le faire un peu en amont,
00:43:08en positionnant, quand on voit qu'il va y avoir une foule importante,
00:43:11un barrage de forces mobiles et des placiers,
00:43:16qui essayent de trier ceux qui n'ont pas de billets,
00:43:19pour les reconduire ou les mettre dans des zones à l'écart,
00:43:22et ne faire rentrer que les personnes à billets en créant un flux,
00:43:25sous la protection de forces mobiles,
00:43:28on peut sans doute réduire ce type de risque.
00:43:30Mais là encore, à partir d'un certain moment,
00:43:33l'enchaînement des faits n'a plégué à d'autres décisions
00:43:36que celles qui ont été prises par le préfet de police,
00:43:39et que je crois être les seules qui étaient réellement adaptées
00:43:42pour éviter des situations beaucoup plus graves à ces deux moments.
00:43:46Enfin, sur la délinquance,
00:43:49je tiens à dire que j'ai exercé, vous le savez,
00:43:52quelque temps à la préfecture de police,
00:43:55je suis assuré de leur capacité,
00:43:58si le dispositif qui est posé au départ en partenariat
00:44:02le fait de traiter ces questions de délinquance
00:44:05par des moyens classiques de surveillance de foules.
00:44:08On aura aussi, vous le savez bien, un sujet sur la cérémonie d'ouverture,
00:44:12si elle devait se dérouler dans des conditions
00:44:15comme ce qui est actuellement programmé et en train d'être construit.
00:44:18Et je pense qu'il y a vraiment là une capacité d'expérience
00:44:26et de savoir-faire qui ne m'inquiète pas.
00:44:29L'enjeu est surtout de bien préparer les dispositifs en proximité,
00:44:34y compris et d'abord en proximité.
00:44:36C'est à ce niveau-là que se prennent les décisions de fait.
00:44:39Elles ne remontent pas au niveau national.
00:44:41En revanche, il faut qu'il y ait une préparation
00:44:44beaucoup plus approfondie sur ces points.
00:44:47Dernière question, les caméras,
00:44:50j'ai indiqué que je ne les avais pas vues
00:44:53parce qu'on n'était pas du tout dans ce moment.
00:44:56Vous le savez, il y a une possibilité de les conserver 30 jours,
00:44:59donc légal.
00:45:01C'est aussi un coût important
00:45:04parce que c'est des stocks d'informations considérables,
00:45:07y compris dans le transport,
00:45:09et il y a une espèce d'automaticité de décharger les fichiers
00:45:12de façon à pouvoir stocker d'autres données.
00:45:15Mais je dois dire que d'un point de vue extérieur à cette question,
00:45:21je peux comprendre que le citoyen ait un petit peu de peine
00:45:24à comprendre et finalement à considérer
00:45:27que c'est simplement une forme d'automaticité
00:45:30qui est intervenue dans cette affaire-là.
00:45:37Avant de passer la parole à mes collègues,
00:45:40j'ai une question pour qu'on comprenne bien, M. le Préfet,
00:45:43qui est responsable de quoi et qui prend les décisions.
00:45:46Je pense notamment à la phase de préparation.
00:45:49Vous avez signalé dans votre propos introductif,
00:45:52et d'autres nous l'avaient indiqué également,
00:45:55qu'il y a eu plusieurs réunions de préparation,
00:45:58trois sous votre autorité, les autres sous l'autorité du Préfet de police.
00:46:01Est-ce que vous-même, vous êtes présent aux réunions
00:46:04organisées par le Préfet de police ?
00:46:07Et dans l'autre sens, est-ce que le Préfet de police
00:46:10ou son représentant est présent dans les réunions que vous organisez ?
00:46:13Et in fine, quelle est l'autorité hiérarchique
00:46:16entre vous et le Préfet de police qui décide
00:46:19quand il y a sujet, débat ou discussion ?
00:46:22On voit bien qu'il y a la question de la sécurité publique
00:46:25sous la responsabilité du Préfet de police,
00:46:28et puis votre connaissance des événements sportifs.
00:46:31Depuis deux ans, vous travaillez plus spécifiquement.
00:46:34Quand on prend l'exemple qui saute aux yeux de tout le monde
00:46:37et qui interroge beaucoup sur la gestion des flux
00:46:40à la sortie du RER,
00:46:43quand le Préfet de police prend la décision
00:46:46d'enlever la signalétique proposée,
00:46:49enfin de ne pas mettre la signalétique proposée
00:46:52par la Fédération française de football,
00:46:55est-ce que vous-même, vous avez votre mot à dire,
00:46:58vous avez eu votre mot à dire sur cette décision ?
00:47:01Est-ce qu'il y a eu une coordination entre les deux principaux
00:47:04responsables de l'État sur la gestion de cet événement ?
00:47:07À l'évidence, si cette décision avait été évoquée,
00:47:10je l'assumerais aujourd'hui pleinement,
00:47:13bien sûr, même si elle était erronée.
00:47:16Mais ça n'a pas été le cas.
00:47:19Je pense qu'il y avait d'abord une raison.
00:47:22Elle n'a sans doute pas été prise au niveau du Préfet de police lui-même,
00:47:25mais bien sûr de ses équipes sur le terrain.
00:47:28Je pense qu'elle a été prise au vu des perspectives
00:47:31de difficultés de trafic sur le RER B.
00:47:34Mais néanmoins, on pouvait cheminer jusqu'à la sortie.
00:47:37À la limite, il y aurait pu en avoir davantage,
00:47:40puisqu'il y avait précédemment moins de voyageurs
00:47:43qui étaient supposés arriver par la gare en transport collectif.
00:47:46Donc j'avoue que cette décision, je ne l'ignorais totalement,
00:47:49elle n'est jamais évoquée, évidemment,
00:47:52au niveau des comités de coordination nationale
00:47:55que j'ai tenus, m'appuyant sur mon rôle
00:47:58de grand événement sportif et d'organisateur des Jeux,
00:48:01et d'une certaine connaissance aussi
00:48:04du terrain par mes postes précédents
00:48:07pour faciliter à certains moments
00:48:10des choix qui avaient de la peine à se mettre en place.
00:48:13La création de la zone de visionnage,
00:48:16personne ne le souhaitait au départ
00:48:19pour des raisons simplement de complexité,
00:48:22d'aller déporter.
00:48:25Donc c'est à ce niveau-là que la DGS intervient.
00:48:28Sur un plan de...
00:48:31La responsabilité ne peut pas se partager
00:48:34en matière de gestion de proximité,
00:48:37elle peut se préparer, elle doit s'anticiper,
00:48:40ça doit être fait dans un esprit collaboratif
00:48:43où on entend et où on écoute ce que chacun a à dire
00:48:46et où ensuite la décision est prise.
00:48:49Ces réunions étaient à mon initiative, je les présidais,
00:48:52il y avait le directeur de cabinet du préfet de police,
00:48:55c'est un collègue, un ami, il entendait ce que je disais,
00:48:58il était validé par sa hiérarchie et j'ai eu gain de cause
00:49:01dans les points sur lesquels j'ai...
00:49:04Je me rendais compte moi-même et on a eu gain de cause.
00:49:07Mais le schéma est celui dans le respect
00:49:10des compétences des préfets, c'est pour ça que je citais
00:49:13ce texte institutif, sauf s'il y a
00:49:16une formalisation d'une commission nationale
00:49:19qui, sur quelques événements particuliers,
00:49:22permettrait finalement, avec un regard extérieur,
00:49:25de poser les questions qu'aujourd'hui
00:49:28on est amené à se poser compte tenu des difficultés.
00:49:31Mais je n'aurais pas été dans mon rôle
00:49:34et dans mon domaine, sauf si la Fédération française
00:49:37de football l'avait évoquée.
00:49:40La dernière réunion a eu lieu le 19 mai.
00:49:43Alors celles qui ont eu lieu après, je ne sais pas
00:49:46si ça a été évoqué parce que les autres réunions
00:49:49de la préfecture de police, la digesse en principe y était
00:49:53La relation avec les aéroports, je n'ai pas évoqué
00:49:56tout ce qui a marché, il y en a eu beaucoup, mais tout ce qui était
00:49:59les vols de nuit, les départs, les retours,
00:50:02les cars, les stationnements, il y a des centaines
00:50:05de questions de proximité pour lesquelles il y avait besoin
00:50:08d'arbitrage à la DGAC, auprès d'Aéroports de Paris
00:50:11et donc c'est dans ce cadre-là que ces réunions
00:50:14coordonnaient et préparaient.
00:50:17Pour ce qui est de la gestion proprement dite,
00:50:20c'est la responsabilité du préfet de police
00:50:23aujourd'hui, je pense pour dire
00:50:26les choses clairement que sur ce territoire,
00:50:29le préfet du département de Seine-Saint-Denis devrait être
00:50:32davantage impliqué parce qu'il connaît les lieux,
00:50:35il connaît les acteurs, il est au quotidien à leur côté
00:50:38et ce n'est pas le cas, vous le savez
00:50:41et donc je ne pense pas
00:50:44qu'il soit pertinent, sauf s'il y a un désaccord entre
00:50:47les parties, de le remonter à un niveau qui
00:50:50déresponsabilise ceux qui au final en supportent
00:50:53la responsabilité et sont légitimes
00:50:56dans les instructions qu'eux seuls peuvent donner
00:50:59évidemment à leurs troupes.
00:51:02Je ne sais pas si je suis suffisamment clair mais
00:51:05évidemment je considère en tant que DGES que
00:51:08j'ai ma part de responsabilité pour cet échec,
00:51:11c'est tout à fait certain
00:51:14mais je ne pense pas que l'organisation actuelle
00:51:17le permette, je pense en revanche qu'avoir une réunion
00:51:20notamment s'il y a plusieurs sites, avec chacun des préfets
00:51:23sous l'autorité du ministre de l'Intérieur, de la ministre
00:51:26des Sports, avec tous les acteurs et les directions
00:51:29centrales, permet quand même
00:51:32que la vision plus cloisonnée d'un préfet
00:51:35dans son territoire peut permettre
00:51:38d'ouvrir, de questionner
00:51:41et de préparer, c'est le rôle de la CNSJ pour la partie
00:51:44proprement ministère de l'Intérieur et de la DGES pour l'ensemble
00:51:47de l'interministériel, ce serait son rôle d'assurer cette préparation
00:51:50sur les événements les plus complexes.
00:51:53Je le redis bien. Or les Jeux puisque c'est déjà fait
00:51:56dans le cadre propre aux Jeux Olympiques et Paralympiques.
00:51:59Je crois que vous avez été assez clair mais si je résume
00:52:02avec un langage peut-être moins rigoureux
00:52:05que le vôtre, l'autorité ce jour-là
00:52:08et en amont, c'était le préfet de police, il y a une liaison
00:52:11avec vous mais dans un flou administratif qui ne permet pas
00:52:14forcément d'intervenir
00:52:17sur un certain nombre de points pour lesquels vous aviez
00:52:20pour autant une expertise.
00:52:23Oui, il s'agit simplement d'animer et de coordonner en ce qui concerne la DGES
00:52:26et pas de se substituer aux autorités légitimement
00:52:29compétentes. Merci. Alors on va prendre une série de questions
00:52:32en commençant, on va
00:52:35prendre plusieurs questions si vous en êtes d'accord, mes chers collègues.
00:52:38Jean-Jacques Lozac, Alain Richard, Olivier Pacot.
00:52:41Merci Monsieur le Président.
00:52:44Monsieur le Préfet,
00:52:47je débuterai par la fin de votre propos liminaire.
00:52:50Vous avez vu dans un sondage ODOXA
00:52:53relatif au regard des Français sur les débordements
00:52:56du Stade de France, 89% sont au courant
00:52:59des événements survenus ce soir-là
00:53:02et donc s'intéressent aussi aux grands événements à venir
00:53:05d'où la question vraiment directe que je vous pose
00:53:08à la lumière de cette soirée, ne pensez-vous pas
00:53:11que la cérémonie d'ouverture des JO
00:53:14et je pense uniquement à la cérémonie d'ouverture
00:53:17est en quelque sorte plombée
00:53:20et sinon que faut-il engager très rapidement
00:53:23comme anticipation pour être prêt le jour J ?
00:53:26Par exemple, on n'évoque pas du tout
00:53:29l'association des supporters aux grands événements sportifs internationaux
00:53:32le moment n'est-il pas venu sous une forme qui reste à déterminer
00:53:35d'associer donc les organisations de supporters
00:53:38y compris à l'organisation de ces événements-là.
00:53:41Deuxièmement, vous avez installé Monsieur le Préfet
00:53:44le 4 mars à votre initiative le groupe des liaisons
00:53:47qui a joué donc un rôle décisif dans la préparation
00:53:50et vous évoquez les parties prenantes en page 4
00:53:53et je suis étonné que ne figure pas le consortium du Stade de France
00:53:57Est-ce que c'est un oubli ? Est-ce que c'est une réalité ?
00:54:00C'est un oubli dans la rédaction, il était systématiquement présent
00:54:03au niveau de la directrice générale du consortium.
00:54:06Et dans ce groupe de liaison, confirmez-vous
00:54:09que personne, absolument personne
00:54:12n'avait mis en garde contre les risques de fraude
00:54:15liés à la totalité de la billetterie papier
00:54:18demandée par les supporters de Liverpool.
00:54:21Enfin, sur le qui est responsable de quoi
00:54:24vous avez répondu tout à l'heure sur le dispositif d'information
00:54:27pour la répartition des flux entre les deux RER
00:54:30mais, et cela revient à plusieurs reprises dans votre rapport
00:54:33qui est responsable de l'absence
00:54:36d'alternatives de délestage
00:54:39et même d'espace de traitement des litiges
00:54:42parce que cela a quand même contribué à l'engorgement
00:54:45et à la saturation des points de passage.
00:54:48Et enfin, Monsieur le Préfet, avez-vous été destinataire
00:54:51de la DNLH du 25 mai dernier
00:54:54et si oui, avez-vous alerté
00:54:57d'autres opérateurs, d'autres acteurs de son contenu ?
00:55:00Alain Richard.
00:55:03Oui, Monsieur le Préfet, vous avez dit
00:55:06que, à votre avis, le système
00:55:09de traitement en sécurité publique
00:55:12des mouvements de délinquance dans les
00:55:15grandes rassemblements de foules
00:55:18était éprouvé et il y a eu des facteurs
00:55:21circonstanciels liés à la saturation des accès
00:55:24qui ont empêché que cela fonctionne cette fois-ci
00:55:27mais que, ordinairement, vous considérez qu'on sait traiter ce sujet-là.
00:55:30Est-ce que vous pouvez nous donner un ordre de grandeur
00:55:33du nombre
00:55:36de cas dans lesquels il y a une intervention directe
00:55:39c'est-à-dire une interpellation
00:55:42de délinquants
00:55:45sur place par ces équipes de bac ou de sécurité publique
00:55:48au regard du nombre de plaintes qui sont reçues après
00:55:51c'est-à-dire quel est le taux, entre guillemets,
00:55:54d'efficacité en interpellation directe
00:55:57lorsqu'il y a ce genre d'événement ?
00:56:00Deuxièmement, moi je reste quand même
00:56:03insatisfait de la description
00:56:06qui a été faite, aussi bien par le ministre que par vous-même
00:56:09de la réponse à la saturation
00:56:12des flux de transports sur la ligne D
00:56:15parce que je comprends bien
00:56:18sauf erreur
00:56:21la grève sur la ligne B
00:56:24qui faisait obstacle à l'écoulement normal du public
00:56:27était connue depuis plusieurs jours
00:56:30et l'arrivée d'un nombre
00:56:33bien plus élevé que d'habitude
00:56:36d'utilisateurs des transports
00:56:39était également connue depuis plusieurs jours
00:56:42donc le nombre d'événements
00:56:45sportifs qui se produisent à Saint-Denis
00:56:48et pour lesquels ce sujet
00:56:51de déboucher des deux lignes RER
00:56:54a déjà été éprouvé
00:56:57je trouve qu'il y a quand même une défaillance
00:57:00dans le fait que la gestion des flux
00:57:03de piétons à la sortie des rames
00:57:07donc le fait qu'on n'ait pas su
00:57:10orienter directement le public
00:57:13vers d'autres chemins piétons
00:57:16est quand même quelque chose qui interroge
00:57:19et comme vous l'avez dit justement
00:57:22il va y avoir un sacré éventail d'événements
00:57:25différents sites de Seine-Saint-Denis
00:57:28proches de Paris pendant les Jeux
00:57:31dans lesquels ce sujet va se représenter
00:57:35vous avez dit, ça m'interroge beaucoup
00:57:38que vous suggéreriez une modification législative
00:57:41pour l'utilisation d'un mécanisme
00:57:44d'intelligence artificielle
00:57:47permettant de repérer des mouvements
00:57:50inhabituels dans une foule
00:57:53mais je suis à peu près sûr de m'être fait expliquer
00:57:56par des gens de la RATP qui ont ce système
00:57:59depuis longtemps pour des raisons de prévention
00:58:02comme le phénomène de panique dans le métro
00:58:05donc est-ce que vous êtes sûr qu'il y a besoin
00:58:08d'une disposition législative supplémentaire pour ça ?
00:58:11Et enfin dernier point, parce que ça aussi
00:58:14c'est probablement pas la première occurrence
00:58:17l'histoire de la suppression des images
00:58:20il y a une procédure, mais professionnellement
00:58:23les enquêteurs et les autorités politiques
00:58:26en l'occurrence de police
00:58:29ont laissé, j'allais dire un post-it
00:58:32un rappel pratique aux détenteurs d'images
00:58:35en leur disant, vous avez un système d'effacement d'images
00:58:38au bout du jour, il n'est pas certain
00:58:41que le substitut compétent vous ait adressé
00:58:44la demande de préservation des images dans ce délai-là
00:58:47donc préservez-les un peu
00:58:50je pense qu'habituellement ça doit se produire quand même
00:58:53Olivier Pacot
00:58:56Merci Monsieur le Président, Monsieur le Préfet
00:58:59à l'instar d'Alain Richard, j'ai bien noté votre sérénité
00:59:02sur la capacité
00:59:05des forces de l'ordre à faire face
00:59:08à des problématiques de délinquance
00:59:11lors de ce type d'événement
00:59:14c'est ce que vous nous avez dit, néanmoins
00:59:17ça n'a pas été le cas, donc si ça n'a pas été le cas
00:59:20c'est qu'il y a eu un problème dans la préparation
00:59:23j'ai posé deux fois la même question à Monsieur l'Allemand
00:59:26mais aussi aux ministres
00:59:29concernant la notion de match à risque
00:59:32vous-même tout à l'heure, dans votre introduction
00:59:35vous avez dit que ce n'était pas un match à risque
00:59:38vous n'avez pas utilisé exactement ce terme-là, mais au niveau
00:59:41du hooliganisme, vous avez parlé d'hooliganisme
00:59:44vous avez dit qu'il n'y avait pas de crainte à avoir
00:59:47et qu'il n'y avait pas de risque de violence avérée prévisible
00:59:51ce sont vos mots
00:59:54néanmoins, je suis quand même très surpris
00:59:57qu'à l'inverse, le match Nice-Nantes
01:00:00alors je voudrais savoir si en tant que délégué
01:00:03aux grands événements sportifs, la finale de la coupe de France
01:00:06était entre guillemets de votre ressort
01:00:09celui-là était classé à risque
01:00:12étant classé à risque, il n'y a eu aucun problème de délinquance
01:00:15donc, est-ce qu'il n'y a pas eu
01:00:18une sous-estimation du risque ?
01:00:21et il y a deux types de risques, il y a le risque en matière de délinquance
01:00:24venant des hooligans, entre guillemets
01:00:27et il y a le risque venant de ce que vous avez appelé
01:00:30les jeunes délinquants
01:00:33en ce que vous avez appelé les jeunes délinquants
01:00:36dans votre rapport, je vous cite, vous avez déploré, regretté
01:00:39ouvrez les guillemets, la non-lecture
01:00:42de signes avant-coureurs, de la présence
01:00:45d'un individu malveillant, venu en grand nombre
01:00:48près du stade, pour commettre des actes
01:00:51de malveillance
01:00:54qu'est-ce que c'est que cette non-lecture ?
01:00:57par qui ? quels étaient ces signes avant-coureurs ?
01:01:00et dernière chose, c'est pas une question
01:01:03mais je rebondis sur ce qu'a dit Laurent Laffont
01:01:06vous avez insisté sur le fait qu'il y avait eu des actes
01:01:09mis en évidence dès 14h
01:01:12dès 14h, c'est-à-dire
01:01:156h avant que le gros du problème
01:01:18ait lieu, il n'y a pas eu du tout d'adaptation
01:01:21il n'y a pas eu du tout de réaction, entre guillemets
01:01:24cela ne vous pose-t-il pas problème ?
01:01:27en tant qu'ancien préfet de police, si vous aviez été en charge
01:01:30qu'auriez-vous fait ?
01:01:33Monsieur le préfet, on va vous laisser répondre à ces 3 premières séries de questions
01:01:36et puis il y en aura 4 autres par la suite
01:01:39Pour répondre au sénateur Lozac sur la cérémonie
01:01:42d'ouverture des Jeux tel qu'elle est prévue aujourd'hui
01:01:45c'est un travail qui est engagé depuis
01:01:48plus d'un an, de manière extrêmement méthodique
01:01:51sur quelque chose qui est inédit, qui est nouveau
01:01:54qui incontestablement doit être une fête populaire
01:01:57comme il s'en est déjà déroulé
01:02:00avec des centaines de milliers de personnes
01:02:03autour des Champs-Elysées, dans d'autres circonstances
01:02:07ou dans d'autres pays, nous l'avons vu encore tout récemment
01:02:10de l'autre côté de la Manche. On est capable de faire cela
01:02:13mais il faut un dispositif précisément planifié
01:02:16que ce soit d'ailleurs sur les risques proprement nautiques
01:02:19que sur les risques évidemment d'accès, de contrôle
01:02:22de fluidité, de circulation
01:02:25de nombre de points d'entrée
01:02:28pour éviter des engorgements
01:02:31par des flux qui convergeraient sur les mêmes lieux
01:02:34et comme vous le savez, il est prévu également un traitement
01:02:37différencié entre les quais bas qui sont plutôt réservés
01:02:40aux tribunes payantes et les quais hauts
01:02:43qui seraient pour la première fois dans l'histoire des Jeux
01:02:46ouverts gratuitement au grand public, aux familles
01:02:49et aux visiteurs de l'Île-de-France et des Jeux
01:02:52donc c'est pour nous un sujet
01:02:55sur lequel il y a objectivement
01:02:58un défi considérable de logistique et d'organisation
01:03:01c'est un sujet pour lequel il nous reste encore
01:03:04deux ans pour le préparer et actuellement
01:03:07la définition, elle tiendra compte de ce que nous sommes
01:03:10en train d'évoquer sur un cas très particulier
01:03:13qui est l'accès au Stade de France et ses abords
01:03:16il y a tout le sujet incontestablement
01:03:19de la façon de filtrer
01:03:22du public nombreux
01:03:25a priori
01:03:28hors tout risque terroriste évidemment qui est un autre sujet
01:03:31mais a priori venu pour partager une fête
01:03:34et un très beau moment, de le filtrer
01:03:37entre ceux qui auront un billet pour leur place
01:03:40achetée dans les tribunes
01:03:43et ceux qui souhaiteront simplement déambuler
01:03:46aller voir aux endroits, pouvoir circuler dans une partie
01:03:49des zones, en tout cas des quais correspondantes en fonction de leur topographie
01:03:52certains sont beaucoup plus étroits, d'autres plus larges, etc
01:03:55sur les quais hauts qui seront fermés
01:03:58donc oui, nous sommes capables, je vous réponds
01:04:01c'est une cérémonie qui est compliquée, j'ai lu comme vous tous
01:04:04certaines remarques, je connais ceux qui les ont exprimées
01:04:07avec force mais qui m'ont indiqué
01:04:10que dans l'état actuel des informations dont ils disposaient
01:04:13ils considéraient que ça s'était compliqué
01:04:16c'est un autre terme débutant par la même consonne
01:04:19qui avait été utilisé
01:04:22voilà, je pense pour être très clair
01:04:25qu'il faut maintenant que nous stabilisions d'ici
01:04:28les prochaines semaines, en principe il y a 3 groupes de travail
01:04:31qui sont réunis, avec la ville de Paris
01:04:34avec la préfecture de police et la préfecture de région
01:04:37Île-de-France, et qui travaillent
01:04:40et tous les acteurs, le COJO en premier lieu naturellement
01:04:43et qui travaillent sur chacun des points et qui doivent me restituer
01:04:46dans quelques jours, on a une réunion à la fin du mois
01:04:49les points d'étape des 3 groupes
01:04:52et l'enjeu est de le valider à la fin du mois d'août
01:04:55ou au début septembre, le concept, et de le faire approuver
01:04:58une fois cette étape d'accord
01:05:01entre les parties
01:05:04d'ici la fin de l'année 2022 ou plus tard
01:05:07sans doute un peu avant, puisqu'il y aura des conseils décisionnaires
01:05:10en décembre, donc voilà
01:05:13je pense que nous sommes capables de faire cela
01:05:16parce que certes, nous ne sommes pas
01:05:19chacun à sa nature
01:05:22de nation, mais voyez ce qui s'est passé
01:05:25en Angleterre récemment, sur le bord de la Tamise
01:05:28pour des jubilés ou pour des cérémonies
01:05:31où il y avait une foule extrêmement nombreuse
01:05:34dans un contexte qui est différent
01:05:37parce que les caisses ne sont pas de la même configuration
01:05:40mais on est en situation de faire cela
01:05:43en prenant toutes les précautions de sécurité
01:05:46et en même temps en respectant les attentes du public
01:05:49ensuite, vous évoquez
01:05:52le problème de la DNLH
01:05:55et de la réception du rapport
01:05:58de la DNLH
01:06:01donc effectivement, ce rapport, je ne l'ai pas eu
01:06:04à mon niveau, puisque
01:06:07ce rapport a été communiqué au service
01:06:10à la préfecture de police, puisque c'était une information
01:06:13qui est arrivée assez tardivement, je crois en tout cas
01:06:16après la réunion du 19 mai, donc je ne l'ai pas reçu
01:06:19mais les éléments qu'il donnait
01:06:22confirmaient ce que nous savions depuis plusieurs semaines déjà
01:06:25c'est-à-dire qu'il y avait toujours un nombre important de visiteurs
01:06:28sans billet, qui accompagnaient les supporters
01:06:31et qui souhaitaient d'une façon ou d'une autre profiter de la fête
01:06:34à Madrid, il y en avait de 45 000 à 50 000
01:06:37on a choisi une zone de visionnage, on n'a pas pu en trouver à côté du Stade de France
01:06:40parce que l'espace est trop contraint
01:06:43permettant de les fixer
01:06:46ils sont restés, je le redis
01:06:49il y a certes eu des entrées et des sorties, mais il y a toujours eu 45 000 personnes
01:06:52dans cette zone, y compris pendant le match
01:06:55et on peut penser, parce qu'il y a eu un mouvement
01:06:58vers 17 heures, je crois, de départ
01:07:01d'une douzaine de milliers, 10-12 000 personnes
01:07:04on pouvait penser qu'une partie importante d'entre eux
01:07:07avait leur billet
01:07:10mais en tout cas, ce n'est pas la totalité des 30 000 dont on parle
01:07:13qui était en surplus
01:07:16si je réponds en même temps de ce point de vue à M. le sénateur Richard
01:07:19pour donner les chiffres quand même
01:07:22qui expliquent cette accélération
01:07:25du problème autour du RERD
01:07:28dans les événements classiques à jauge pleine
01:07:31le Stade de France
01:07:34remplit ses 75 000-80 000 places
01:07:37pour 48 000 environ
01:07:40par les transports collectifs, c'est la règle
01:07:43c'est le schéma dans lequel s'organisent généralement les dispositifs
01:07:46traditionnellement, il en vient
01:07:49plus de 20 000 du RERB, 21 600 en moyenne
01:07:52il en vient très peu du RERD
01:07:559 600, moins de 10 000
01:07:58et puis le RERD n'est pas commode
01:08:01et il y en a environ 16 000 de la ligne 13
01:08:04à chaque fois, il s'agit d'évaluation
01:08:07puisque quand on est dans ces grands matchs
01:08:10où le Stade de France fait plus ou moins le plein
01:08:13il y a des évaluations seulement
01:08:16qui sont faites, on lève les contrôles évidemment
01:08:19de billets aux sorties et on fait simplement une évaluation
01:08:22qui par exemple pour la ligne 13 est faite à la station Lafourche
01:08:25soit 6 stations de métro avant la gare
01:08:28du stade et du coup avec quand même
01:08:31beaucoup de gens qui rentrent chez eux tout simplement, surtout un samedi soir
01:08:34qui ont été faire des courses à Paris, voir de la famille et qui rentrent
01:08:37que ce soit pour aller à Saint-Denis ou à Saint-Ouen ou dans les stations
01:08:40intermédiaires, donc l'évaluation est une évaluation globale
01:08:431500 personnes vous avez dit, certains sont plus gros
01:08:46d'autres sont à 1500, il y en a
01:08:49je crois 2400 sur le RERD
01:08:52B me semble-t-il, D pardon, donc on fait
01:08:55des comptes, nombre de grammes, nombre de personnes
01:08:58et c'est ces chiffres qui aboutissent aux 30000 au total
01:09:0121600 sur le RERB, 9600
01:09:04sur le RERD, la Coupe de France
01:09:07à laquelle M. Pacot faisait référence, la Coupe de France
01:09:10RERB 9000, RERD
01:09:139000 et 30000 sur
01:09:16la ligne 13, donc pour la Coupe de France il n'y a pas eu de personnes
01:09:19qui sont venues sans billet, ceux qui sont venus faisaient partie
01:09:22des 48000 et les 30000 autres c'était des cars
01:09:25des taxis, des voitures au parking
01:09:28les 30000 que nous avons
01:09:31revérifiées naturellement et qui eux sont des chiffres objectifs, il y a eu
01:09:3420000 personnes dans le nombre de cars, on a fait le calcul de cars et
01:09:37leur remplissage, les taxis on a interrogé
01:09:40G7 et autres organisateurs et
01:09:43les parkings, tout ce qui est rentré dans les parkings, ça fait 20000
01:09:46ça fait 30000 au total, 20000 plus 6000 plus 4000
01:09:4930000 sur les 78000, il en reste bien 48000
01:09:52ou 50000, là il y en avait beaucoup plus puisque quand on additionne
01:09:55pour la Coupe de France le total on était
01:09:58à 48000 mais quand on fait le total pour la Ligue des Champions
01:10:01entre 17h et 21h
01:10:04les comptages entre 17h et 21h on était à 80000
01:10:07en transport collectif, arrivés en transport collectif
01:10:10donc 30000 de plus que les 78000
01:10:13C'est identifié depuis plusieurs jours ?
01:10:16Non parce qu'ils ont été, oui ils étaient identifiés depuis plusieurs jours
01:10:19On n'est pas dans le micro, sinon à l'écran on n'entend pas
01:10:22Ils étaient effectivement, monsieur le sénateur, identifiés depuis plusieurs jours
01:10:25on savait qu'il y aurait ce volume, c'est pour ça qu'il y avait cette zone
01:10:28de visionnage, cette zone ne s'est pas vidée de 30000 personnes
01:10:31non plus dans l'après-midi
01:10:34donc il y en avait d'autres qui sont arrivées sans doute par des moyens individuels
01:10:37en voiture ou d'autres façons et c'est là où le travail
01:10:40en profondeur, aux frontières, dans les trains
01:10:43depuis plusieurs jours, il n'y avait plus une place disponible
01:10:46dans l'Eurostar, c'est ce travail d'amont
01:10:49que j'évoque en parlant de la coordination internationale
01:10:52et qui me semble nécessaire. Voilà pour ce qui est
01:10:55des comptages et remarquez tout de même
01:10:58qu'on est passé, il n'y en a eu que 6200
01:11:01dans le RER B qui avait une capacité nettement supérieure
01:11:04et qui avait été renforcée par ailleurs avec 6 rames en interconnexion
01:11:07je le disais tout à l'heure, sur le RER D on est passé
01:11:10finalement de 9000 pour la Coupe de France ou de 9600
01:11:13pour les événements ordinaires à 37000
01:11:16il est évident que cette montée du flux
01:11:19était l'élément clé que la RATP
01:11:22connaissait parfaitement qui me semble-t-il
01:11:25devait être connu, si on avait fait le calcul
01:11:28en tout cas entre le nombre de rames où ça se passait bien sur lesquelles
01:11:31la RATP et la SNCF ont surtout
01:11:35le souci de ne pas accumuler des personnes sur les quais
01:11:38avec les risques de chute mais ça s'est passé
01:11:41il n'y a eu aucun incident de transport
01:11:44ce qui est une chance parce que ce n'est pas toujours le cas
01:11:47et inversement sur la ligne 13, elle a aussi démontré sa capacité
01:11:50à transporter beaucoup plus de monde puisqu'au final elle en a transporté 36000
01:11:53au lieu des 30000 de la Coupe de France
01:11:56et des 16000 des matchs ordinaires
01:11:59donc je m'excuse d'entrer dans ces chiffres très précis
01:12:02mais ça me paraît rassurant pour l'avenir
01:12:05c'est-à-dire qu'en capacité de transport on est tendu
01:12:08mais il a été possible et c'est pour ça que j'ai compris
01:12:11que les responsables de la RATP ou de la SNCF avaient estimé
01:12:14faire assez bien leur mission, finalement la remplir assez bien
01:12:17le problème c'est que cette mission n'est pas isolée
01:12:20elle arrive sur un terrain avec des contraintes
01:12:23et éventuellement elle part de terrain si c'était dans Paris
01:12:26que les gens avaient été dispersés qu'il aurait fallu prendre en compte dans leur diversité
01:12:29donc je préconise véritablement pour les événements les plus compliqués
01:12:32en revanche je ne suis pas capable
01:12:35sur les interpellations
01:12:38de vous donner de manière précise
01:12:41le taux d'efficacité
01:12:44ce qui est certain c'est qu'on a les chiffres des personnes
01:12:47qui ont été interpellées, il y a eu un assez bon remplissage
01:12:50du poste de suivi judiciaire
01:12:53enfin je ne sais pas comment il s'appelle
01:12:56le poste de police du stade de France où sont stockés les personnes
01:12:59qui ont été prises et contrôlées
01:13:02mais je n'ai pas de taux, je ne peux pas vous dire
01:13:05je pense quand même que c'est précisément
01:13:08il y avait 300 à 400 personnes qui ont pénétré sans contrôle sur le parvis
01:13:11il y avait un nombre tout de même visiblement
01:13:14de plusieurs dizaines donc je pense qu'il y avait un taux
01:13:17qui était quand même très correct mais je ne peux pas être plus précis
01:13:20quant à l'intelligence artificielle j'y reviens un instant
01:13:23le choix gouvernemental politique bien entendu sous des garanties
01:13:26de transparence et de démocratie évidente
01:13:29mais c'est utile réellement
01:13:32pour le comptage des flux
01:13:35précisément pour le transport, ça aurait permis de faire ce comptage
01:13:38en automatique avec un petit signal d'alerte en disant
01:13:41attention on en est déjà à 20 000 sur le RERD
01:13:44à 19h ça aurait permis de réagir
01:13:47très vite pour le transport et puis même chose
01:13:50ensuite en mouvement de foule
01:13:53en cheminement, c'est un autre système de vidéo
01:13:56il est connecté aux écosses mais on ne compte pas
01:13:59on observe que la foule est beaucoup plus nombreuse
01:14:02et s'il n'y a pas de caméra, je ne sais pas s'il y en a dans le tunnel
01:14:05ou au débouché, jusqu'où est-ce que ça remonte
01:14:08c'est ce travail de suivi de masse
01:14:11qui serait sans aucun doute utile
01:14:14en tout cas surparissante, sur la cérémonie
01:14:17je pense que ce dispositif ne serait pas inutile
01:14:20parce qu'il permettrait d'anticiper
01:14:23enfin sur les faux billets pour répondre à ce qui a été dit
01:14:26peut-être rappeler que là on est quand même
01:14:29à un pourcentage donc ce qui a compliqué le préfiltrage
01:14:32c'est sans aucun doute la masse de personnes
01:14:35sans billet indéniablement
01:14:38mais en principe s'ils avaient été un peu mieux répartis
01:14:41le dispositif aurait pu les assumer mieux
01:14:44je pense, en revanche
01:14:47les billets falsifiés
01:14:50représentent, on le voit bien au travers des chiffres qui ont été donnés
01:14:53sur l'échantillon des trois portes
01:14:56ou même quand on fait le même calcul sur la totalité des faux
01:14:59des billets falsifiés qui ont été comptabilisés aux portes
01:15:02et pas en préfiltrage mais aux portes
01:15:05on est déjà autour de 10 à 12%
01:15:08du nombre total des billets qui avaient été
01:15:11attribués sur Liverpool
01:15:14des 20 000 qui avaient été répartis
01:15:17à Liverpool pour les billets papiers, je ne parle que des billets papiers
01:15:20donc on est quand même sur un taux qui est de l'ordre de 4 fois plus
01:15:23de ce qui avait été pratiqué en billets falsifiés
01:15:26ce qui avait été constaté
01:15:29pour la Ligue des Nations au PSG
01:15:32qui s'est tenue au Parc des Princes
01:15:35en 2018, c'est ça ?
01:15:38PSG-Liverpool
01:16:08en 2018 où il y avait 2,5% à peu près de billets falsifiés
01:16:11pour les supporters de Liverpool
01:16:14donc il y a objectivement eu un nombre de falsifications
01:16:17beaucoup plus important et sans doute avec des personnes qui le savaient
01:16:20puisqu'il y a eu des photocopies quasiment
01:16:23vous avez vu un nombre considérable de certains billets
01:16:26qui étaient vendus à des prix très faibles
01:16:29qui ne pouvaient être vendus
01:16:32à des prix très faibles
01:16:35et leurs utilisateurs ou acheteurs ne pouvaient pas ignorer
01:16:38que c'était sans doute des billets
01:16:41d'un peu de complaisance
01:16:44voilà, donc pour le reste
01:16:47est-ce que si j'étais en charge
01:16:50je n'étais pas en charge
01:16:53je ne souhaite pas du tout me mettre à la place
01:16:56de ceux qui ne sont pas
01:16:59quand j'étais en charge je faisais ce que je pouvais faire au mieux
01:17:02je pense que le préfet de police a parfaitement dit ce qu'il en était
01:17:05et s'est exprimé devant vous
01:17:08excusez-moi monsieur le sénateur de ne pas vous revenir sur ce point-là
01:17:11par correction et amitié vis-à-vis de lui
01:17:14voilà
01:17:17merci monsieur le préfet
01:17:20concernant les signes avant-coureurs
01:17:23la non-lecture des signes avant-coureurs
01:17:26j'aimerais vraiment une réponse là-dessus
01:17:29les signes avant-coureurs
01:17:32n'ont pas été traduits
01:17:35en action
01:17:38en temps suffisamment anticipé
01:17:41pour éviter ensuite l'enchaînement
01:17:44que j'ai décrit tout à l'heure
01:17:47donc voilà
01:17:50il y a eu de ce point de vue-là indéniablement
01:17:53un manque de dialogue
01:17:56entre les acteurs
01:17:59cette anticipation ne pouvait pas se faire des semaines à l'avance
01:18:02elle ne pouvait se faire que dans le PC
01:18:05au fur et à mesure du constat de l'évolution de la situation
01:18:08je pense que le point de pré-filtrage
01:18:11qui était le premier point d'arrivée sur cette foule
01:18:14ou la surveillance sur caméra
01:18:17des conditions de remontée progressive
01:18:20de la foule qui n'avançait quasiment plus
01:18:23en approche du pré-filtrage
01:18:26de la sortie du RERD
01:18:29de l'arrivée au point de pré-filtrage
01:18:32je pense que ce suivi n'a pas été fait
01:18:35de manière suffisamment réactive
01:18:38pour permettre de réorienter en temps utile
01:18:41c'est-à-dire sans qu'il s'accumule
01:18:44les personnes qui auraient sans doute pu à ce moment-là
01:18:47s'il y avait aussi du personnel de police
01:18:50pour assurer l'accompagnement
01:18:53la traversée des axes de circulation
01:18:56qui auraient pu rejoindre le débouché du RERB
01:18:59j'ai eu des personnes qui m'ont fait des témoignages personnels
01:19:02ce n'est pas sur cette base que j'ai établi le rapport
01:19:05mais qui m'ont dit qu'eux-mêmes avaient pris l'initiative
01:19:08comme ils connaissaient les lieux
01:19:11mais ce n'est pas le cas des supporters anglais naturellement
01:19:14ils avaient pris l'initiative de rejoindre l'itinéraire
01:19:18et ils savaient qu'on arrive sur un espace
01:19:21qui permet d'avoir de nombreux points de filtrage
01:19:24et qui du coup dépotent ou en tout cas
01:19:27fait circuler beaucoup plus vite
01:19:30et permet de traiter l'absence de billets
01:19:33ou les billets éventuellement falsifiés
01:19:36alors la parole est à monsieur Hugonnet, madame Brulin
01:19:39monsieur Assouline, madame Delagontry
01:19:42merci président, monsieur le préfet
01:19:45pour les propos à la fois dans votre introduction
01:19:48et dans les réponses aux questions précédentes
01:19:51pour la clarté de vos réponses
01:19:54et j'allais dire l'honnêteté de vos réponses
01:19:57on apprend de ses erreurs dit l'adage
01:20:00et votre rapport indique clairement
01:20:03justement les pistes d'amélioration
01:20:06moi je veux en revenir sur une question plus technique
01:20:09le ministre de l'intérieur est venu ici devant nous
01:20:12en audition et a pris comme première excuse
01:20:15le fait que la France
01:20:18a proposé et obtenu
01:20:21l'organisation de cette finale
01:20:24qui devait être initialement en Russie
01:20:27et donc il a prétexté le fait que
01:20:30quatre mois avaient été possibles
01:20:33pour préparer cet événement alors que d'habitude
01:20:36c'est généralement de l'ordre de 18 mois
01:20:39alors la France je le note quand même
01:20:42qui n'est pas un tout petit pays
01:20:45a déjà organisé il y a bien longtemps en 2006
01:20:48ce type de finale dans exactement le même stade
01:20:51avec déjà une équipe anglaise
01:20:54et une équipe espagnole
01:20:57Barcelone Arsenal
01:21:00donc j'ose espérer que notre pays est capable
01:21:03de répondre à ce genre d'organisation
01:21:06et ne présenterait pas Paris comme étant possible
01:21:09on sait que le stade de France n'est pas forcément
01:21:12le stade le mieux implanté qu'il soit
01:21:15pour être un grand amateur de ballon rond
01:21:18pour s'y rendre c'est quand même un parcours du combattant
01:21:21mais aujourd'hui moi la question
01:21:24que je me pose c'est que tout indique
01:21:27que quand même dans l'organisation
01:21:30de grandes défaillances ont eu lieu
01:21:34et vous l'avez rappelé l'ancien préfet de police
01:21:37que vous avez été reconnu et apprécié
01:21:40vous avez insisté sur le partenariat
01:21:43ma question est simple elle est plus technique
01:21:46mais quel était le niveau de relation
01:21:49et d'articulation entre le préfet l'allemand
01:21:52et monsieur Jérôme Foucault
01:21:55le patron de la DOPC qui est quand même
01:21:58une des directions actives en charge
01:22:01de ces mouvements et de ces grands événements
01:22:04est-ce qu'il y a eu là une articulation
01:22:07qui vous paraissait idéale ou est-elle perfectible
01:22:10parce que ce que l'on voit en résumé
01:22:13c'est qu'il y a eu un manque d'agilité
01:22:16notre collègue Paco l'a dit et vous l'avez dit
01:22:19des signes avant-coureurs en début d'après-midi
01:22:22montraient qu'il y avait un problème
01:22:25il n'y a pas eu la réaction et donc devant l'urgence
01:22:29il n'y avait plus que les gaz lacrymogènes
01:22:32et vous avouerez que pour notre pays
01:22:35ça n'a pas été un plus
01:22:38merci madame Brulat
01:22:41un peu dans le même ordre d'idée de ce qui vient d'être dit
01:22:44vous avez évoqué des améliorations
01:22:47à apporter sur le suivi des masses
01:22:50et la fluidification des personnes
01:22:53des foules qui se déplacent
01:22:57parce qu'on voit bien que les principaux problèmes
01:23:00ils sont aux frontières des missions des uns et des autres
01:23:03et moi je ne suis pas complètement convaincue
01:23:06par ce que vous avez dit
01:23:09sur la nouvelle approche
01:23:12qui coordonne mieux ces différents acteurs
01:23:15notamment entre les opérateurs de transport
01:23:18et les services de sécurité
01:23:21vous avez évoqué la nécessité peut-être d'en faire appel
01:23:24à l'intelligence artificielle
01:23:27ou à des suivis plutôt vidéo
01:23:30excusez la naïveté de ma question
01:23:33mais on voit que par exemple pour le transport automobile
01:23:36il y a des modélisations qui sont faites par Bison Futé
01:23:39qui sont en capacité de dire
01:23:42qu'à partir de tel flux ça va provoquer telle et telle
01:23:45conséquence
01:23:48est-ce qu'on n'est pas en situation de le faire
01:23:51il s'agit de foules qui se déplacent par transport en commun
01:23:54voire des piétons comme c'est le cas dans ce genre de circonstances
01:23:57j'ai été aussi interpellée lorsque vous avez évoqué
01:24:00le fait que
01:24:03je vais le dire avec mes mots vous avez été plus précis que cela
01:24:06mais sur le fait que les confinements
01:24:09les diminutions de jauge etc. dans les grands événements
01:24:12qu'on a connus ces derniers temps
01:24:15avaient presque conduit peut-être à une forme de perte de savoir-faire
01:24:18de l'organisation de ces grands événements
01:24:21vous avez même évoqué la nécessité de circulaire en direction des préfets
01:24:24est-ce qu'il n'y a pas là plus encore à faire
01:24:27pour une espèce de remise à niveau
01:24:30s'il est avéré effectivement qu'il y a une perte de savoir-faire
01:24:33dans l'organisation de ces grands événements
01:24:36et puis enfin, et j'ai bien compris que vous ne vous placiez pas
01:24:39bien que vous l'avez été vous-même auparavant
01:24:42en situation de la responsabilité du préfet de police de Paris
01:24:46mais je crois que vous avez clairement dit
01:24:49qu'il y avait d'autres méthodes
01:24:52que celles qui consistent à
01:24:55ou gazer ou charger puisque le préfet l'allemand
01:24:58nous a clairement expliqué que dans certaines situations
01:25:01de risque d'écrasement des foules sur les grillages
01:25:04il n'y avait qu'une seule alternative entre
01:25:07gazer, je reprends ces mots, ou charger
01:25:10vous vous évoquez d'autres pistes
01:25:13est-ce à dire qu'il faudrait que très rapidement
01:25:16le ministère de l'Intérieur demande
01:25:19que ces pistes soient explorées pour les événements à venir ?
01:25:22Merci.
01:25:23Merci mes chers collègues. Monsieur Assouline.
01:25:27Merci monsieur le Président
01:25:30Monsieur le Préfet
01:25:33votre rigueur, votre sens du travail
01:25:36en équipe
01:25:39fait que votre témoignage devant nous est précieux
01:25:43et vos fonctions pour l'avenir
01:25:46c'est à dire notamment les JO
01:25:49et c'est ce qui est important pour nous d'ailleurs
01:25:52il y a le passé
01:25:55et puis il y a surtout les enseignements
01:25:58qu'on peut en tirer
01:26:01j'ai posé à plusieurs fois une réflexion
01:26:04mais j'aimerais de vous avoir
01:26:07des éléments
01:26:11quand il y a un événement de ce type
01:26:14surmédiatisé
01:26:17qui donne envie et on fait donner envie
01:26:20où il y a 20 000 places données
01:26:23à chaque équipe
01:26:26c'est à dire à chaque pays
01:26:29et qu'il y a 27 000 places de VIP
01:26:32c'est à dire données aux sponsors
01:26:35qui par ailleurs, parce qu'ils sont sponsors
01:26:38l'UEFA
01:26:41et qu'il n'y a que 7 000 places qui sont en vente libre
01:26:44est-ce que la conception
01:26:47de ces grands événements
01:26:50c'est à dire la façon dont on peut associer le grand public
01:26:53n'est pas à la base même
01:26:56du risque majeur ensuite qu'il produit
01:26:59je le dis pour les JO
01:27:02parce que je sais que vous travaillez
01:27:05sur le fait par exemple la cérémonie d'ouverture
01:27:08d'avoir des places à 15 euros etc.
01:27:11et de faire qu'il puisse y avoir quand même la population intéressée
01:27:14à l'événement
01:27:17je le dis aussi pour la délinquance
01:27:20parce que tout le monde sait depuis longtemps
01:27:23que sur cette esplanade il y a des milliers d'euros en liquide
01:27:26dans les poches de Kidam
01:27:29pour pouvoir acheter une place
01:27:32la délinquance est forcément orientée sur cet endroit
01:27:35parce que le pickpocket
01:27:38il se fait son mois
01:27:41si ce n'est pas son année
01:27:44je repose cette question
01:27:47parce que j'aimerais avoir votre appréhension des choses
01:27:50qui est très politique
01:27:53parce qu'ensuite la gestion de l'ordre gère ce qu'on a généré aussi
01:27:56structurellement
01:27:59les questions précises
01:28:02vous nous avez décrit un système
01:28:05où finalement en prévention
01:28:08en préparation les choses ont été relativement bien faites
01:28:11et dans l'opérationnel
01:28:14c'est à dire des fois on peut avoir tout bien prévu
01:28:17mais on ne prend pas les bonnes décisions sur le terrain
01:28:20par rapport à tous les imprévus toujours inévitables
01:28:23dans toute manifestation il y a des imprévus
01:28:26sur l'opérationnel il y a un sujet
01:28:29vous pointez, j'aimerais avoir votre point de vue
01:28:32si c'est vraiment un point de vue ferme
01:28:35le fait que dans l'opérationnel
01:28:38il y a un préfet qui est en responsabilité
01:28:41mais que, je ne sais pas si c'est vous qui le pointez
01:28:44mais je le sais, qu'en général
01:28:47par délégation le préfet du département
01:28:50gérait ses événements, pourquoi ce jour là ce n'est pas lui ?
01:28:53c'est à dire avec une délégation du préfet de police
01:28:56ou même s'il n'a pas la délégation totale
01:28:59vous pointez le fait que connaissant le terrain
01:29:02lui peut être opérationnel pour coordonner l'ensemble
01:29:05parce que le préfet lui est dans une salle à Paris
01:29:08la salle de commandement
01:29:11qui n'est pas complètement sur le terrain
01:29:14par exemple ça aurait pu régler l'histoire
01:29:17de 20 préfiltrages RERB
01:29:20tout arrive par le RERD
01:29:23on pouvait très bien orienter le flux
01:29:26pour qu'il aille prendre les filtrages
01:29:29et le chemin tracé qui était prévu
01:29:32pour le RERB et qui n'a pas eu lieu
01:29:35puisque le flux était moindre
01:29:38ça, ça pouvait se faire en 10 minutes
01:29:41peut-être un peu plus
01:29:44mais enfin il y aurait largement le temps
01:29:47opérationnellement ça avait été décidé de le faire
01:29:50passe, mais la question c'est
01:29:53est-ce que vous pensez, et pour l'avenir c'est important
01:29:56que le maillon préfet du département
01:29:59doit avoir une délégation
01:30:02et être plus associé
01:30:05comme élément de coordination sur le terrain
01:30:08entre le stade de France, la FIFA
01:30:11la FFF, les transports etc
01:30:15pour que ces décisions soient prises
01:30:18et puis la dernière c'est sur les images
01:30:21vous nous répondez là
01:30:24en bottant en touche
01:30:27parce que vous nous dites ce qu'on sait
01:30:30que ces images s'écrasent au bout de 7 jours, 3 jours etc
01:30:33ça on le sait
01:30:36par contre imaginez l'ampleur du scandale
01:30:39s'il y avait eu un envahissement
01:30:42il y aurait bien eu quelqu'un qui aurait eu l'idée
01:30:45de dire on garde les images
01:30:48220 caméras
01:30:51qui aurait dû décider ça
01:30:54moi je trouve que c'est important
01:30:57et pour les instructions judiciaires
01:31:00surtout parce qu'il y a quelque chose
01:31:03qui est pris pour acquis par tout le monde
01:31:06mais moi je n'ai jamais vu d'image
01:31:09je n'ai jamais vu d'image
01:31:12tout le monde dit il y a une foule
01:31:15enfin le préfet nous dit il y a une foule qui va s'écraser sur les grilles
01:31:18et il n'y a pas d'autre solution que d'envoyer des gaz
01:31:21parce que la pression peut provoquer des morts
01:31:24soit
01:31:27s'il y avait une foule qui s'écrasait sur les grilles
01:31:30moi dans les images que j'ai vu
01:31:33j'ai vu des gens effectivement aux grilles
01:31:36mais pas des foules
01:31:39qui brandissaient leurs billets pour montrer
01:31:42qu'ils avaient des vrais billets et qu'ils voulaient rentrer
01:31:45et on a des images privées qui montrent
01:31:48que ces mêmes gens à peu près au même endroit
01:31:51ont été gazés
01:31:54qu'ils soient femmes enceintes, qu'ils soient avec des enfants etc.
01:31:57donc cet acquis
01:32:00est-ce que vous avez la certitude
01:32:03qu'il y avait 15 000 j'ai entendu
01:32:06personnes qui étaient en train de pressionner sur les grilles
01:32:09qu'il fallait absolument envoyer les gaz
01:32:12moi je n'ai jamais vu ça et j'aimerais savoir
01:32:15donc qui devait dans une telle situation
01:32:18y compris parce qu'il y a eu
01:32:21ce danger
01:32:24les caméras sont pointées sur les grilles et sur les tourniquets
01:32:27les 220 caméras
01:32:30il devait prendre la décision de conserver ces images
01:32:33avant que la justice puisse elle faire son travail
01:32:36c'est la seule qui a le droit
01:32:39d'ensuite les réquisitionner
01:32:42merci monsieur Assouline
01:32:45madame Delagantry vous êtes en visioconférence
01:32:48absolument président merci pour votre parole
01:32:51bonjour monsieur le préfet
01:32:54plusieurs petites demandes de précision par rapport à vos travaux
01:32:57je n'ai pas trouvé dans la remise de votre rapport
01:33:00la liste des personnes que vous auriez entendues
01:33:03ce serait utile
01:33:06sachant que je rejoins tout à fait la suggestion
01:33:09et la demande de Jean-Jacques Lozac
01:33:12nous l'avons d'ailleurs formulé auprès des présidents des commissions
01:33:15Jean-Jacques Lozac évoquait associés
01:33:18et il a bien évidemment raison
01:33:21mais nous devons dans ce format de commission entendre les supporters
01:33:24ni de l'Uberpool, ni de Madrid, ni d'ailleurs le maire de Saint-Denis
01:33:27nous avons formulé une demande dans ce sens auprès des présidents de commission
01:33:30deuxième petite question
01:33:33j'ai cru vous entendre dire que vous aviez présidé vous même deux réunions
01:33:36et ça rejoint un petit peu
01:33:39et Laurent Laffont y a fait référence
01:33:42on ne comprend pas très bien au fond qui décidait
01:33:45qui était l'autorité hiérarchique de l'ensemble de cette organisation
01:33:48est-ce que vous pouvez y revenir
01:33:51est-ce que vous pouvez confirmer qu'à votre sens
01:33:54il n'y avait pas d'autre moyen
01:33:57parce qu'évidemment nous sommes tous très interpellés par ce que nous a dit le préfet de police
01:34:00concernant la grève du RER B
01:34:03vous avez évoqué dans votre propos liminaire
01:34:06le fait qu'elle était connue c'est exact
01:34:09et prise en compte, or la fédération française de foot
01:34:12nous a dit qu'elle n'avait pas l'information
01:34:15donc c'est un peu étrange parce que c'était sur les réseaux partout
01:34:18et donc ça joue son rôle
01:34:21puisque ça impacte la circulation des supporters
01:34:24dernière chose
01:34:27vous avez dit dans votre propos liminaire que votre rapport
01:34:30ne prenait pas en compte la question des vidéos
01:34:33vous l'avez vu c'est une question qui est très importante
01:34:36donc nous demandons avec mon groupe
01:34:39que vous puissiez
01:34:42ce n'est pas nous qui pouvons vous demander de faire quoi que ce soit
01:34:45mais que votre rapport soit complété
01:34:48par un rapport complémentaire qui porte sur ce sujet
01:34:51nous-mêmes, commission, nous y travaillons
01:34:54et il serait fort utile que vous puissiez compléter votre rapport de cette manière
01:34:57de ce fait, j'ai lu dans la presse
01:35:00que les commissions devaient rendre leurs décisions
01:35:03ou plutôt leurs avis sur nos travaux cet après-midi
01:35:06je pense que c'est une erreur parce qu'évidemment nous n'avons pas
01:35:09terminé nos travaux me semble-t-il et là je m'adresse au président
01:35:12donc voilà les demandes de précision
01:35:15les demandes de compléments de rapport
01:35:18également que je souhaitais vous présenter
01:35:21monsieur le préfet et messieurs les présidents
01:35:24merci, je vais rassurer tout le monde tout de suite
01:35:27au nom du président Laffont et de moi-même
01:35:30nous avons essayé d'organiser l'audition des supporters
01:35:33ou de leurs représentants ce matin
01:35:36ils nous ont dit que ce n'était pas possible pour eux
01:35:39donc l'organisation de l'audition des supporters est en cours
01:35:42naturellement elles seront auditionnées également
01:35:45la demande d'auditionner le maire de la commune de Saint-Denis
01:35:48sera satisfaite puisque nous organisons
01:35:51nous n'avons pas terminé notre travail et je voudrais donc expliquer
01:35:54et redire à tous les collègues
01:35:57que c'est un point d'étape en fin d'après-midi
01:36:00mais que le travail continue et que nous avons encore
01:36:03des choses à faire avant de venir d'abord devant les commissions
01:36:06voilà, je le redis clairement
01:36:09monsieur Savin qui est en ligne
01:36:12le voilà
01:36:15merci messieurs les présidents
01:36:18monsieur le préfet donc merci déjà
01:36:21pour toutes les réponses que vous avez apportées aux différentes questions
01:36:24qui ont déjà été évoquées, pour ma part j'ai une question
01:36:27très simple à vous poser sur votre rôle
01:36:30dans le cadre de vos missions
01:36:33à plusieurs reprises lors de nos auditions
01:36:36il a été évoqué le fait qu'il a fallu organiser
01:36:39cette rencontre
01:36:42dans un délai très court de trois mois
01:36:45lors des auditions que nous avons déjà
01:36:48effectuées au Sénat j'ai posé la question
01:36:51aux représentants de la fédération française de football
01:36:54pour voir si cette fédération avait été
01:36:57associée à la décision
01:37:00qu'a prise le président de la république
01:37:03d'accueillir cette rencontre à Paris
01:37:06alors nous avons bien compris que
01:37:09vu l'absence de réponse à trois
01:37:12questions qui ont été à chaque fois posées sur ce point
01:37:15cette absence de réponse signifie que la fédération
01:37:18française de football qui est l'instance qui a eu en charge
01:37:21l'organisation de cette rencontre n'avait pas été associée
01:37:24à cette décision. Vous
01:37:27monsieur le préfet qui avait pour mission
01:37:30de contribuer à préparer les événements dans les meilleures
01:37:33conditions et qui je l'ai entendu tout à l'heure
01:37:36assumer aujourd'hui votre part
01:37:39aussi dans l'échec de l'organisation
01:37:42de cette rencontre, vous-même comme donc
01:37:45dans votre responsabilité dans les missions qui sont les vôtres
01:37:48avez-vous été consulté, associé
01:37:51à la décision prise par le président de la république ?
01:37:55Voilà, dernière question qui me permet d'ajouter
01:37:58encore une fois sur la phase préparation
01:38:01mais aussi pendant l'événement. On a l'impression que
01:38:04tous les interlocuteurs sont très franco-français
01:38:07or l'événement par définition il consiste à accueillir
01:38:10des spectateurs, des étrangers
01:38:13des anglais et des espagnols, 20 000
01:38:16de chaque côté. Quels sont les contacts
01:38:19qui ont eu lieu entre les autorités françaises
01:38:22et leurs correspondants anglais ou espagnol
01:38:25ou les représentants des deux clubs soit dans les réunions
01:38:28de préparation, les nombreuses réunions de préparation, soit pendant l'événement
01:38:31puisqu'il pouvait aussi y avoir des échanges
01:38:34quand on a constaté les dysfonctionnements. Est-ce qu'il y en a eu ?
01:38:40Je réponds d'abord au dernier point
01:38:43il y a eu évidemment des échanges assez nombreux par l'intermédiaire
01:38:46de l'UEFA avec les milieux sportifs
01:38:50pour essayer de vérifier
01:38:53dans l'hypothèse où ce serait Liverpool
01:38:56qui arriverait en demi-finale, hypothèse qui n'a été
01:38:59confirmée que le 3 mai pour être très clair
01:39:02comment se passerait le transport
01:39:05et des avant bien entendu
01:39:08les hypothèses de transport, les achats de billets
01:39:11les précédents
01:39:14les autorisations
01:39:17c'est là où on a pris conscience effectivement de la nécessité
01:39:20d'une zone de stockage notamment du public
01:39:23accompagnateur et non détenteur de billets
01:39:26donc voilà les contacts
01:39:29les contacts avec les autorités
01:39:32je ne sais pas si les services de la Digest en amont
01:39:35puisqu'on avait des demandes de garantie, des demandes de facilitation
01:39:38et de simplification pour des visas, pour des choses de cette nature
01:39:41et donc il y a eu des contacts avec les services
01:39:44de la Digest d'assurer cette liaison interministérielle
01:39:47au niveau des administrations centrales
01:39:50comme elle doit respecter malgré tout le rôle des autorités territoriales
01:39:53dans la gestion de proximité du dispositif
01:39:56et donc je ne peux pas vous répondre immédiatement sur tous les contacts
01:39:59qui ont été pris mais compte tenu du fait qu'il y avait
01:40:02des délégations étrangères nombreuses
01:40:05il y a eu des contacts qui ont été pris je crois me souvenir
01:40:08également avec l'ambassade de France à Londres
01:40:11peut-être, on me dit un peu
01:40:14mais donc voilà
01:40:17ça ne répond pas complètement à votre question
01:40:20mais oui bien entendu la liaison avec le club
01:40:23a été recherchée par l'intermédiaire de l'UEFA
01:40:26puisque c'était notre interlocuteur qui participait d'ailleurs
01:40:29à deux des trois réunions au niveau du secrétaire général
01:40:32de l'UEFA que j'ai présidé moi-même
01:40:35et qui était représenté dans les réunions intermédiaires
01:40:38les autres auxquelles la digesse était présente
01:40:41à un autre niveau que celui du délégué
01:40:44je réponds aux autres questions
01:40:47si vous le voulez bien s'agissant
01:40:50et peut-être pour le sénateur Hugonnet d'abord la question du délai
01:40:53et finalement est-ce que
01:40:56ce délai court a été une
01:40:59difficulté suscitant éventuellement
01:41:02les difficultés qu'on a rencontrées de manière importante
01:41:05je réponds que non
01:41:08je pense réellement que nous sommes parfaitement à même
01:41:11dans un site comme le stade de France qui est un site
01:41:14auquel les équipes devraient être préparées
01:41:17nous sommes parfaitement à même d'organiser un grand événement
01:41:20de cette nature en trois ou quatre mois
01:41:23parce que c'est un site, ce n'est pas un événement inédit
01:41:26il a déjà eu, il y a eu des épreuves antérieures
01:41:29et on est capable de le faire donc c'était court
01:41:32ça exigeait de ne pas perdre de temps
01:41:35ça exigeait d'anticiper sur les vrais sujets
01:41:38mais on était en mesure de le faire
01:41:41deuxièmement, il y a eu des difficultés
01:41:44c'est indéniable, il y a eu un dysfonctionnement grave
01:41:47c'est quelque chose qui se récupère très vite
01:41:50je me permets de citer parce que là au moins
01:41:53c'est moi qui suis en cause
01:41:56quand j'étais préfet de police, on a eu un très gros
01:41:59difficulté, un échec pour l'organisation
01:42:02de la coupe de France de foot
01:42:05le 21 mai 2016
01:42:08je n'étais pas là depuis très très longtemps
01:42:11mais j'étais bien là, je me souviens très bien de m'être retrouvé
01:42:14dès le lendemain chez le ministre pour en tirer les leçons
01:42:17voir ce qui n'avait pas marché
01:42:20je ne connaissais pas encore très très bien
01:42:23et trois semaines après on a organisé l'Euro 2016
01:42:26qui avait apporté un choc total à notre pays
01:42:29et ça s'est parfaitement bien passé
01:42:32on est capable de tirer rapidement les enseignements
01:42:35nous avons une expérience, nous avons des personnes qui connaissent
01:42:38le problème c'est de les avoir au bon moment, ensemble, au bon niveau
01:42:41et dans une clarté de niveau de prise de décision
01:42:44en tout cas comme dis Jesse, c'est pour cela
01:42:47que je n'ai pas été plus loin dans certains sujets
01:42:50je sens bien que c'est un des questionnements
01:42:53il faut respecter les compétences tout de même des acteurs
01:42:56ce qui me conduit à répondre à votre troisième question tout de suite
01:42:59je pense qu'effectivement la conception
01:43:02des responsables au PC
01:43:05du stade de France
01:43:08et de l'organisation du dispositif par la préfecture de police
01:43:11a sans doute privilégié
01:43:14de manière trop prioritaire
01:43:17le volet ordre public
01:43:20et donc l'ADOPC
01:43:23et comme chacun le sait ici, en dehors du problème territorial
01:43:26entre le préfet de département et le préfet de police
01:43:29il y a la question de plusieurs directions
01:43:32il y a une direction qui s'appelle la Diespap
01:43:35qui est la direction qui gère la délinquance courante
01:43:38qui est sur le terrain, qui a les bacs
01:43:41et elle était finalement moins associée sans doute
01:43:44qu'il n'aurait été nécessaire et qu'on aurait peut-être pu le renforcer
01:43:47avec une réaction sur ce volet
01:43:50donc je ne pense pas du tout que ce soit un problème
01:43:53d'articulation entre le directeur
01:43:56de l'Ordre public et le préfet
01:43:59il faisait son travail le directeur de l'Ordre public
01:44:02à la façon et avec les moyens tels qu'ils avaient été dimensionnés
01:44:05mais pour finalement, je ne dis pas une bataille
01:44:08mais un défi qui n'était pas exactement celui
01:44:11pour lequel peut-être la totalité
01:44:14ces moyens étaient présents et au bon endroit
01:44:17enfin le dernier sujet c'est la délinquance
01:44:20pour aller plus loin encore, ce qui s'est produit à 14h
01:44:23et sur la réactivité, ce qui s'est passé à 14h
01:44:26ce n'était pas la même chose que ce qui s'est produit
01:44:29notamment dans la foule puis quand celle-ci s'est retrouvée sur le parvis
01:44:32dans la foule c'était quand même beaucoup de pickpockets
01:44:35et de petites agressions, d'arrachage
01:44:38de biens profitant de public étranger
01:44:42qui peut constituer une cible sans doute plus facile
01:44:45ce qui s'est produit à 14h c'est autre chose
01:44:48c'est des petites bandes de tentatives d'intrusion
01:44:51qui ont cherché à rentrer, on rejoint la question des billets
01:44:54qui ont cherché à rentrer en se portant
01:44:57dans un des lieux autour du stade
01:45:00il y a eu des bagarres entre quelques équipes
01:45:03ou avec des personnes autour
01:45:06donc c'était une autre forme de délinquance
01:45:09c'est aussi de la délinquance naturellement
01:45:12mais ce n'était pas une délinquance d'appropriation
01:45:15mais plutôt des coups de poing
01:45:18des opérations coup de poing pour essayer
01:45:21de pouvoir pénétrer
01:45:24ou réagir par des petites violences
01:45:27plutôt que de réussir des vols
01:45:30voilà, donc c'est le terme
01:45:33plutôt peut-être
01:45:37des agressions significatives mais qui ne sont pas
01:45:40des agressions, des vols
01:45:43auprès du public
01:45:46autour du stade. Sur les autres sujets
01:45:49Madame la Sénatrice
01:45:52sur le suivi des foules qui se déplacent
01:45:57oui il faut sans doute une approche plus collaborative
01:46:00entre les opérateurs de transport et les services de sécurité
01:46:03les dispositifs d'information sont disponibles
01:46:06mais il faut les actionner de manière
01:46:09adaptée
01:46:12à l'évaluation des risques
01:46:15qui a été faite dans le schéma d'organisation
01:46:18sur la RATP son système de comptage
01:46:21de suivi est destiné à s'assurer qu'il n'y a pas
01:46:24des engorgements et à orienter les flux en fonction
01:46:27des stations sur ce plan là
01:46:30celui de la préfecture du PC
01:46:33du stade de France est davantage
01:46:36appuyé par la vidéo celle du stade
01:46:39et autour du stade celle de la ville de Saint-Denis
01:46:42pour une part et éventuellement celle de la PP
01:46:45c'est le suivi de cette
01:46:48foule qui aurait pu être améliorée par
01:46:51un peu d'intelligence artificielle c'est-à-dire quelques algorithmes
01:46:54sur les flux ou sur leur accumulation pour dire vrai
01:46:57ce sujet n'est sans doute pas
01:47:00l'enjeu technique le plus important
01:47:03pour le stade il le serait pour les jeux
01:47:06c'est la raison pour laquelle je me suis permis d'insister sur ce point
01:47:09car c'est un des sujets pour les jeux où je
01:47:12considère que cet ajout en termes
01:47:15de législatif nous serait utile
01:47:18sur les autres sujets notamment
01:47:21les points que sur les autres pistes
01:47:24que le gazage je n'ai pas de solution
01:47:27chaque pays a sa propre approche en termes d'ordre public
01:47:30je pense néanmoins que l'on doit explorer quelques
01:47:33pistes nouvelles et je pense oui au fait
01:47:36d'avoir dans certains lieux quand il n'y a pas
01:47:39une accumulation de foule trop dense la possibilité
01:47:42d'avoir des brigades montées et
01:47:45ce genre de supervision
01:47:48un peu impressionnante
01:47:51qui peut permettre sans doute sur un parvis comme celui
01:47:54du stade de France de mieux accompagner
01:47:57mais c'est un sujet qui est complexe
01:48:00et qui nécessite sans doute une investigation chez des spécialistes
01:48:03de la sécurité notamment au plan national
01:48:06parce que c'est un vrai travail à cet égard et qui est général
01:48:09enfin sur la question
01:48:12concernant
01:48:15les places
01:48:18leur répartition entre
01:48:21les acheteurs des clubs
01:48:24les hospitalités
01:48:27les billets des partenaires et
01:48:30le grand public et éventuellement
01:48:33vous allez jusqu'à dire que ça pourrait être une explication
01:48:36de certains actes de délinquance je ne le crois pas
01:48:39je pense que dans le cas de ce match
01:48:42la ville de Saint-Denis c'est un des points que nous
01:48:45avions évoqué lors des réunions de préparation que je présidais
01:48:48a obtenu plus de 500 billets pour sa population
01:48:51qu'elle a distribué et le soir
01:48:54comme vous le savez elle a mis la fan zone qu'on avait créé
01:48:57sur la chancerierie de la Légion d'honneur
01:49:006 000 places à destination de public
01:49:03séquagneau donisien
01:49:06parler dans le micro parce qu'on n'entend pas sinon derrière les écrans
01:49:09ça c'était l'exemple sur le fait qu'il y a de l'argent
01:49:12donc il y a des pickpockets mais globalement ce que je disais
01:49:15c'est que la rareté vu la répartition des places
01:49:18fait peut-être qu'au lieu de 40 000
01:49:21de Liverpool qui pouvaient rentrer il y en avait que 20 000
01:49:24et que ça crée un problème
01:49:27c'est tout ce que je voulais dire
01:49:30le commerce qui est fait autour de ça exclut tellement de monde
01:49:33qu'à un moment donné il y a quand même fragilité de l'événement
01:49:36vous l'avez bien compris c'est pour cette évolution
01:49:39qui nous semble indispensable pour les Jeux
01:49:42je le redis les Jeux Olympiques et Paralympiques
01:49:45vous disiez qu'il faut se retourner vers l'avenir
01:49:48c'est bien l'objectif et là c'est une des motivations
01:49:51prioritaires pour la cérémonie d'ouverture
01:49:54ou pour le fait de pouvoir participer aux Jeux
01:49:57sans pour autant acheter un billet en allant sur la Concorde
01:50:00en y passant mais sans aller à l'intérieur
01:50:03des podiums qui seront organisés par exemple
01:50:06pour les sports urbains sur cette place
01:50:09donc c'est cette expérience spectateur
01:50:12je reprends le terme que j'ai appris depuis deux ans
01:50:15à utiliser qui est un des critères
01:50:18il faut évidemment que ça rentre aussi dans un modèle économique
01:50:21pour l'organisateur parce que nous avons une obligation
01:50:24sur les Jeux de maîtrise budgétaire
01:50:27plus que jamais dans les difficultés économiques et budgétaires
01:50:30que nous connaissons et sociales
01:50:33enfin je dirais aussi qu'il faut que ce soit compatible
01:50:36avec des conditions de sécurité en termes de moyens capacitaires
01:50:39qui vu la concentration en Ile-de-France
01:50:42des événements pour les Jeux
01:50:45rendent ce défi particulièrement élevé
01:50:48parce qu'on aura 85% des épreuves qui se dérouleront
01:50:51en Ile-de-France et c'est donc là que devront être concentrés
01:50:54un très grand nombre de forces de sécurité privée
01:50:57ou de sécurité publique
01:51:00les autres points que vous évoquiez M. le Sénateur
01:51:03dire simplement que
01:51:06les raisons de ces difficultés opérationnelles
01:51:09j'aurais simplement tendance à revenir
01:51:12sur le fait que
01:51:15ce n'est pas si facile
01:51:18de faire changer d'orientation
01:51:21et de direction une foule importante
01:51:24faire faire demi-tour à une foule alors que des flux
01:51:27continuent à arriver est une chose quasiment impossible
01:51:30si on n'a pas un espace très vaste
01:51:33et donc c'est tout de même des plans de suivi et de comptage
01:51:36qui doivent permettre à certains moments de dire
01:51:39on active le plan de déviation vers l'entrée RER B
01:51:42c'est cela qui est fait
01:51:45une fois que les personnes se sont engagées
01:51:48sur des passages que vous savez être relativement étroits
01:51:51au fur et à mesure qu'on se rapproche du point de préfiltrage
01:51:54on n'a plus beaucoup de possibilités de faire une marche arrière
01:51:57en réactivité donc le PC de ce point de vue
01:52:00à partir d'un certain moment n'avait plus même la capacité
01:52:03il a essayé de le faire mais c'était trop tardif
01:52:06et ce n'était plus véritablement opérant
01:52:09par ailleurs le chiffrage qui a été donné
01:52:12est quand même de l'ordre d'une quinzaine de milliers de personnes
01:52:15qui s'étaient accumulées sur cette entrée ce qui est tout à fait cohérent
01:52:18avec les chiffres de transport collectif par le RER D
01:52:21et je pense que
01:52:24c'est au niveau du préfiltrage
01:52:27qu'il y aurait eu des risques très sérieux
01:52:30d'écrasement non pas tellement contre les grilles
01:52:33à ce moment là mais bien contre les barrières
01:52:36et l'autoroute qui est sur le côté
01:52:39d'ailleurs des personnes ont traversé à pied l'autoroute
01:52:45non non à ce niveau là pas vraiment
01:52:48une partie de la foule s'est déportée
01:52:51sur le parvis et à ce moment là s'est rapprochée
01:52:54non pas des points de contrôle immédiatement
01:52:57mais des barrières
01:53:06vers les grilles de sécurité incendie
01:53:09mais par un système qui était un système de tortillon
01:53:12si je peux employer ce terme
01:53:15de placement de serpentin
01:53:18voilà je cherchais le mot
01:53:21je poursuis pour les réponses à madame de la Gontry
01:53:27laissez finir le préfet
01:53:30sur les images je pense que la décision
01:53:33elle relève d'abord du parquet puisqu'il y avait une procédure judiciaire
01:53:36donc c'est peut-être à ce niveau là qu'aurait dû être demandé
01:53:39la conservation des images
01:53:42ensuite là encore c'est un problème de se le fait de le décider
01:53:45est-ce que les capacités de stockage
01:53:48auraient pu conserver les images
01:53:51les transférer je ne suis pas un technicien
01:53:54tout en continuant à assurer le suivi nécessaire
01:53:57en quotidien je n'en sais rien
01:54:00donc c'est une question qui mérite d'être posée au consortium
01:54:03à l'évidence et à l'autorité judiciaire
01:54:07pour les personnes entendues
01:54:10je n'ai pas auditionné de personnes
01:54:13je n'ai aucune qualité pour porter un jugement
01:54:16et auditionner j'ai travaillé sur les rapports
01:54:19que nous avons demandé avec l'équipe de la Digesse et de la Digop
01:54:22nous les avons reçus pour certains tardivement
01:54:25on a travaillé jour et nuit pour les analyser
01:54:28voir les petits points d'incohérence
01:54:31et en déduire des recommandations
01:54:34et les présenter loyalement et honnêtement
01:54:37y compris devant vous et pour les deux ministres
01:54:40c'était un travail rapide qui n'était pas un travail d'audition
01:54:43mais qui était un travail de bonne compréhension
01:54:46de l'enchaînement des faits
01:54:49et de proposition s'il y avait lieu de renforcement
01:54:52en général pour les grands événements sportifs internationaux
01:54:55et éventuellement plus directement s'il y avait lieu
01:54:58pour certaines parties de la préparation des Jeux Olympiques
01:55:01quant à la répartition des décisions
01:55:04je l'ai expliqué assez clairement tout à l'heure
01:55:07tout ce qui est de la coordination et de l'animation entre l'ensemble des ministères
01:55:10ou des arbitrages quand il y a des désaccords entre les partenaires
01:55:13peut remonter au niveau de la Digesse
01:55:16et c'est le rôle du Digesse de les trancher
01:55:19ou de les faire remonter à un arbitrage politique s'il y a lieu
01:55:22et tout ce qui relève, et ça a été fait pendant les premières semaines
01:55:25sur tous les sujets de garantie, de lettres d'engagement
01:55:28toute une série d'aspects réglementaires dont avait besoin
01:55:31l'organisateur pour ses questions d'arrivée
01:55:34et pour le reste c'est ensuite au niveau local
01:55:37au-delà des réunions de concertation
01:55:40que les décisions se prenaient
01:55:43enfin le sénateur Savin évoque
01:55:46la décision d'association de la FFF
01:55:49jusqu'ici en tout cas dans les réunions auxquelles j'ai participé
01:55:52la FFF n'a jamais mentionné ces délais courts
01:55:55comme une cause des difficultés qu'ils ont rencontré
01:55:58ils considèrent que c'est l'excès de personnes sans billets
01:56:01et une partie d'entre eux sur des billets falsifiés
01:56:04et des difficultés de réactivité pour réorienter les flux
01:56:07qui est la cause des dysfonctionnements
01:56:10merci monsieur le préfet
01:56:13monsieur le préfet n'a pas répondu à une question
01:56:16sur le préfet du département
01:56:19j'ai été assez précis là-dessus
01:56:22la non-réponse peut valoir réponse aussi
01:56:25il va me le dire
01:56:28je me range derrière la sagesse du président
01:56:31que je remercie
01:56:34merci de vos réponses ou de vos non-réponses
01:56:37madame de la Gontry va reprendre la parole
01:56:40très rapidement s'il vous plaît
01:56:43parce qu'il faut conclure
01:56:46je n'ai pas eu de réponse à mes questions
01:56:49le préfet complète ses travaux avec les vidéos
01:56:52puisqu'il nous a expliqué que ça n'intégrait pas son rapport
01:56:55précision monsieur le préfet
01:56:58je réponds que ce dossier fait l'objet d'un suivi judiciaire
01:57:01c'est dans ce cadre là que ces investigations
01:57:04doivent être conduites
01:57:07je n'ai ni la qualité d'un juge
01:57:10ni encore moins celle d'un procureur
01:57:13et ce n'est pas ma capacité de le faire
01:57:16ce n'est pas d'ailleurs la mission qui est celle de la digeste
01:57:19je fais des recommandations, je les ai faites dans ce délai
01:57:22mais je ne peux pas m'immiscer dans le suivi de vidéos
01:57:25pour ce qui en reste
01:57:28qui relève clairement de la responsabilité judiciaire
01:57:31merci monsieur le préfet
01:57:34on va maintenant conclure notre audition
01:57:37et mes chers collègues je vous rappelle que nous nous rendons cet après-midi
01:57:40au stade de France pour voir sur place
01:57:43l'organisation des flux et rencontrer également
01:57:46les responsables du consortium du stade de France
01:57:49merci et à tout à l'heure