• le mois dernier

Chaque mardi et mercredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Eugénie Bastié livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Eugénie Bastié - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/eugenie-bastie-les-signatures-deurope-1

Category

🗞
News
Transcription
00:00Alors, Eugénie Bastiet avec nous, bonjour Eugénie.
00:02Bonjour à tous.
00:03Vous souhaitez ce matin, Eugénie, nous parler de Sciences Po Paris, qui fait sa rentrée sous les couleurs, c'est une surprise, du militantisme.
00:09Oui, on avait laissé la grande école parisienne au printemps dernier dans la tourmente.
00:13Souvenez-vous, ça n'était que blocages, occupations, manifestations et autres town halls en faveur de la Palestine,
00:20qui rythmaient quotidiennement la vie de l'établissement.
00:22Le Premier ministre Gabriel Attal s'y était même rendu et avait dénoncé, je cite, les dérives d'une minorité.
00:29Eh bien, l'automne s'annonce du même ton, on prend les mêmes et on recommence, les keffiers sont sortis des cartables.
00:35Lors de la pré-rentrée, le comité Palestine Sciences Po a étendu un immense drapeau palestinien rue Saint-Guillaume
00:41et accueilli les nouveaux élèves avec des tracts et des slogans.
00:44Israël assassin, Sciences Po complice, tout le monde déteste les fachos.
00:49Dans une vidéo sur son compte Instagram, ce comité Palestine Sciences Po cite le chiffre empirique de 185 000 morts à Gaza,
00:57soit quatre fois plus que le bilan du Hamas, et expose ses revendications.
01:01Il demande une prise de position officielle de Sciences Po contre le génocide,
01:05une suspension des partenariats avec les universités israéliennes,
01:09davantage d'espace académique pour la Palestine,
01:12et une amnistie pour tous les étudiants inquiétés pour les blocages de l'an dernier.
01:16Et alors, comment a réagi la direction à toutes ces revendications ?
01:19Écoutez, il n'y a pas de direction puisque la place est vacante depuis presque six mois
01:22après la démission du directeur mis en cause pour violences conjugales.
01:26Jean Basser, l'administrateur provisoire, a beau proclamer qu'il sera intransigeant sur l'antisémitisme,
01:31dans les faits, il n'arrive toujours pas à contrôler les étudiants.
01:34Alors l'audition des candidats pour la succession aura lieu demain.
01:38Sera-t-il aussi difficile de trouver un directeur de Sciences Po qu'un premier ministre ?
01:42Alors certes, le poste n'est pas aussi important,
01:45mais restaurer la vitrine de cette excellence à la française va demander de la fermeté.
01:50Sciences Po va devoir retrouver une identité malmenée ces dernières années.
01:54Cette école censée former les élites politiques et administratives
01:57a pris le pire de la business school et des studies orientées américaines.
02:01Faut-il que Sciences Po renoue avec la neutralité eugénie ?
02:05Écoutez, une école de sciences politiques ne peut pas demander à ses étudiants d'arrêter de faire de la politique.
02:11Mais doit-elle en faire elle-même ? C'est la question.
02:13Les étudiants pro-Palestine reprochent à l'établissement d'avoir pris publiquement position contre la guerre en Ukraine.
02:19Ils estiment qu'il y a là un deux poids, deux mesures.
02:21Peu importe le fondement de leur réclamation, pour en finir avec cette surenchère militante,
02:26il faudrait que les universités renouent avec la transmission du savoir plutôt que l'engagement militant.
02:31Sciences Po Paris pourrait s'inspirer par exemple de l'université Cornell aux Etats-Unis.
02:36Tout comme Harvard au printemps, qui était aussi confrontée à des manifestations antisémites,
02:40c'est la deuxième université de la Ivy League à avoir décidé d'adopter désormais une politique de neutralité institutionnelle.
02:48Ces dirigeants ne prendront plus parti pour une quelconque cause, qu'elle soit féministe ou antiraciste ou géopolitique.
02:54Ils promettent de faire régner la liberté d'expression de tous.
02:57Alors est-ce un premier pas vers le reflux du wokisme ?
03:00Le 7 octobre a été un choc.
03:02Le déchaînement des étudiants contre Israël a montré l'ampleur de l'emprise militante sur les campus en Occident.
03:09Le grand ménage des universités ne fait que commencer.
03:12Signature Europe 1 Eugénie Bastier. Merci beaucoup Eugénie.

Recommandations