Réforme du RSA: des premiers résultats encourageants, selon France Travail

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Selon France Travail, 50% des allocataires du RSA touchés par la réforme (15h d'activité par semaine en contrepartie de l'allocation), sont désormais en poste et 21% ont même un emploi "durable".

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00:00On voulait parler aujourd'hui, Guillaume, de cette réforme du RSA qui est entrée en vigueur et qui oblige progressivement les allocataires à effectuer 15 heures d'activité hebdomadaire.
00:09On a des premiers retours et ils sont plutôt encourageants.
00:12Oui, c'est-à-dire que ce n'est pas seulement avec cette mesure-là qu'on va résoudre le problème du chômage en France, malheureusement,
00:17mais apparemment, oui, c'est une mesure qu'on va creuser.
00:19Déjà parce que je vous rappelle qu'il y a aujourd'hui quand même plus de 2 millions de personnes qui touchent le RSA en France, qui ne travaillent pas, qui touchent le RSA.
00:26Et vous avez notamment 20% des bénéficiaires du RSA qui sont des personnes qui n'ont pas travaillé depuis au moins 10 ans.
00:32Donc, vous voyez, un gros sujet.
00:33C'est ça le but de cette mesure.
00:34En fait, c'est d'aller chercher les personnes qui sont éloignées, voire très, très éloignées du marché de l'emploi.
00:40Alors pourquoi ?
00:41Il y a plein de raisons.
00:42Contrairement à ce qu'on dit, ce n'est pas parce que ces gens n'ont pas envie de bosser.
00:44C'est l'écrasante majorité des gens qui ont envie de bosser.
00:46Si vous avez des problèmes un petit peu particuliers, vous avez souvent des familles monoparentales, des mamans qui n'ont pas forcément le moyen de faire garder les enfants,
00:52donc elles ne peuvent pas travailler.
00:54Ou alors vous n'avez pas le permis pour vous déplacer.
00:56Ou alors vous n'avez pas les compétences pour tel ou tel poste.
00:59Et puis, il y a aussi le problème de la confiance, parce que quand on perd son job, quand on n'a plus d'emploi, la confiance s'estompe.
01:05Et ça, ce n'est pas bon, évidemment.
01:06Donc, c'est à ça que servent ces quarantaines abdominales, à se remettre dans le bain ?
01:10Oui, c'est exactement ça.
01:11C'est à se remettre dans le bain.
01:12Et ce n'est pas contrairement à ce que disait Le Bang, c'est 15 heures, parce qu'on en écoutait certains.
01:16La mesure avait été extrêmement critique.
01:18Oui, certains vous disaient qu'en gros, on va vous emmener casser des cailloux sous 40 degrés sur une heure d'autoroute.
01:22Ce n'est pas ça du tout.
01:23Non, ce sont des choses très simples qui permettent effectivement de se remettre dans le bain.
01:27C'est quoi ? C'est apprendre à refaire son CV, c'est participer à des ateliers, c'est faire des petites formations, c'est aller sur des salons professionnels,
01:36c'est parler avec des agents de France Travail, l'ex-pôle emploi, pour éventuellement savoir à qui s'adresser pour chercher un emploi.
01:42Et tout ça, vous comprenez que ça peut changer beaucoup de choses dans l'espace de quelques heures seulement.
01:46Et donc les retours, parce que j'y viens, tout ça, ça a été testé là, en quelques mois, quasiment un an, sur 40 000 personnes.
01:53C'est un petit échantillon.
01:54Mais France Travail dit qu'on voit quand même des choses très intéressantes.
01:57Un, déjà avec cette réforme, quand vous êtes bénéficiaire du RSA, désormais, vous devez vous inscrire à l'ex-pôle emploi.
02:04Ce n'était pas le cas avant.
02:05C'est incroyable, mais c'est comme ça.
02:06Deux, désormais, entre le moment où vous commencez à toucher le RSA et le premier rendez-vous à France Travail, c'est seulement 15 jours.
02:14Avant, c'était trois mois.
02:15Donc les gens pouvaient partir de la nature comme ça.
02:17Et puis troisièmement, ils disent, sur les 40 000 personnes qu'on a testées, qu'est-ce qu'on voit au bout de six mois ?
02:21Vous en avez 50 % qui ont retrouvé un emploi, alors qu'il peut être un CDD, une mission d'intérim,
02:26mais vous en avez quand même 21 % qui ont retrouvé un emploi durable, potentiellement un CDI.
02:32Voilà les chiffres que nous donne France Travail finalement.
02:34Donc conclusion, ça marche, mais ça coûte de l'argent.
02:36C'est ça le problème.
02:37C'est que plus vous vous accompagnez, plus vous voulez accompagner au plus près les demandeurs d'emploi, plus il faut d'argent.
02:42Là, chez France Travail, on s'inquiète un peu parce qu'on voit bien que les temps sont durs
02:45et on se demande si dans le budget du ministère du Travail en 2025, il y aura les milliards qu'il faut pour embaucher.
02:50Parce qu'ils le disent, il faut embaucher des milliers et des milliers de conseillers chez France Travail,
02:54des milliers de personnes pour mieux les accompagner.
02:55Donc plus d'argent, ça reste le nerf de la guerre.
02:58C'est un choix politique, mais ça c'est comme tout.
03:00Et peut-être un dossier pour le futur ministre du Travail, si on en a un.
03:04Merci Guillaume.

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