• il y a 2 mois


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Transcription
00:00Mes chers compatriotes, la France a un nouveau Premier ministre, et au moment où je quitte
00:11mes fonctions à Matignon, je tiens à vous féliciter chaleureusement, cher Michel Barnier.
00:17Nous nous connaissons depuis plusieurs années maintenant. Les Français vous connaissent.
00:24Ils savent que vous êtes un grand élu local, que vous connaissez nos territoires, que vous
00:30avez une expérience quasiment inégalée du service de l'État dans différentes fonctions,
00:37de l'international et de l'Europe aussi. Évidemment, quelqu'un qui a mené à bon port
00:45des négociations aussi dures que celles sur le Brexit doit savoir manœuvrer dans le paysage
00:51politique français que nous connaissons aujourd'hui. Au moment de quitter mes fonctions à Matignon,
00:57je veux aussi évidemment remercier chaleureusement le Président de la République pour la confiance
01:03qu'il m'a faite quand il m'a nommé il y a huit mois comme Premier ministre.
01:08Être Premier ministre, c'est l'honneur d'une vie, parce que c'est un honneur de servir son pays.
01:25Et servir son pays, on ne le fait jamais seul. Les visages qui sont ici rassemblés dans cette
01:32cour, Monsieur le Premier ministre, ce sont les visages de femmes et d'hommes qui travaillent
01:36ici à Matignon, des femmes et des hommes qui se lèvent tous les matins avec un objectif d'être
01:44utiles à notre pays. Ils sont à l'image de ces millions de serviteurs de l'État partout sur le
01:50territoire national. La France a un État durable, un État solide, un État qui, je le crois très
01:59profondément, est le ciment de notre pays et de notre nation. Être Premier ministre et servir
02:06son pays, on ne le fait jamais seul, parce qu'on le fait avec les Français. Et je veux remercier tous
02:13les Français rencontrés ces derniers mois, rencontrés par milliers, parfois quelques instants,
02:19parfois quelques heures. J'emporte avec moi vos visages, vos vies, vos doutes. J'emporte avec moi
02:29votre force de caractère, votre sens du devoir, votre aspiration à l'unité et à la concorde.
02:35Je veux dire aux Français combien je les aime, parce que les Français sont un grand peuple,
02:42viscéralement indomptable et profondément attaché aux valeurs de la République.
02:58Être Premier ministre, c'est un honneur parce que c'est une immense responsabilité. Il y a ici
03:0450 décisions à prendre chaque jour, bien souvent des décisions qui ne font pas la une de l'actualité,
03:11mais qui pourtant sont tout à fait structurantes pour les Français. Être Premier ministre, c'est
03:18être confronté tout à la fois au meilleur et au pire. C'est être confronté au pire quand vous êtes
03:27auprès de nos compatriotes qui ont vécu un drame, qui souffrent, qui ont vécu l'innommable.
03:35Mais c'est aussi la chance, je le crois profondément, de voir toujours le meilleur y compris dans le pire.
03:41De mes échanges avec les Français victimes des terribles inondations dans les Hauts-de-France,
03:48je retiens l'immense courage, l'extraordinaire résilience de ces Français qui refusent
03:54d'abandonner leurs terres et leurs maisons, l'immense courage et l'immense résilience de
04:00ces élus locaux qui, dans les Hauts-de-France comme partout sur le territoire national,
04:03tous les jours sont au contact de nos concitoyens, prennent des décisions majeures pour l'intérêt
04:08des Français dans des circonstances difficiles. Du travail avec les agriculteurs, les agriculteurs
04:16en colère, les agriculteurs en plein doute, je retiens leur extraordinaire attachement à la
04:24terre, à notre terre et à la perpétuation de la culture française. Des hommages que nous avons
04:31rendus aux gendarmes tués en Nouvelle-Calédonie, aux agents de l'administration pénitentiaire
04:38assassinés. Je retiens l'honneur dans la souffrance, je retiens l'exemple exceptionnel de ces femmes,
04:49de ces hommes, forces de l'ordre, policiers, gendarmes, douaniers, agents de la pénitentiaire,
04:54qui se lèvent tous les matins et vont travailler au péril de leur vie pour protéger les Français.
05:01Être Premier ministre, c'est un honneur parce que cela permet d'agir. Mesdames et Messieurs,
05:16huit mois, c'est court, c'est trop court. Et je ne le cache pas, il y a évidemment une
05:25frustration à quitter mes fonctions au bout de huit mois seulement. Mais il y a aussi le
05:31sentiment du devoir accompli dans le temps qui m'a été imparti. Avec mon équipe,
05:38avec le gouvernement, pendant huit mois, nous avons agi, nous avons travaillé d'arrache-pied,
05:44avec une ambition, respecter nos promesses. Je suis convaincu que dans d'autres circonstances,
05:50nous aurions mené ce travail à mon port. Nous aurions permis à des Français de vivre mieux,
05:57aux classes moyennes de retrouver leur place pleinement dans la société, et à la France
06:02d'être plus forte encore. Nous avons engagé des chantiers structurants pour mettre notre
06:09pays en mouvement et répondre aux attentes profondes, les plus profondes des Français.
06:13Répondre à l'urgence que le travail paye mieux, avec ce chantier de la désmicardisation que j'ai
06:20lancé quand je suis arrivé ici à Matignon. Nous avons beaucoup travaillé ces huit derniers mois
06:24avec les membres du gouvernement, les parlementaires, avec des économistes. Des mesures devaient être
06:29présentées cet été, elles sont sur votre bureau, Monsieur le Premier ministre. Répondre aux besoins
06:36vitals de services publics, et au premier rang desquels l'école de la République, qui, je le
06:41redis ici, est la mère des batailles. Et si je ne devais vous faire qu'une demande, Monsieur le
06:47Premier ministre, ce serait de continuer à faire de l'école de la République une priorité absolue,
06:53parce que l'école, c'est l'assurance-vie de la République.
07:06Évidemment, quelques jours après la rentrée scolaire, je veux dire ma reconnaissance à nos
07:12professeurs, aux équipes pédagogiques qui sont chaque jour aux côtés de nos élèves,
07:16je veux dire aussi que nous n'oublions pas, et que nous pensons chaque jour à Samuel Paty
07:24et Dominique Bernard, assassinés par le terrorisme islamiste.
07:33Oui, l'école est la mère des batailles, et avec la revalorisation inédite du salaire de nos
07:38enseignants, en avril dernier encore des infirmières scolaires, avec le choc des savoirs, avec la lutte
07:43implacable contre le harcèlement qui est un véritable fléau, nous affirmons une chose claire,
07:48nous préférons toujours, toujours l'exigence au nivellement par le bas, nous préférons toujours
07:56l'autorité au laxisme, nous préférons toujours la fraternité et la bienveillance au chacun pour
08:02soi, nous préférons toujours les savoirs fondamentaux à la dilution des savoirs. Les
08:08services publics, c'est évidemment aussi la santé et l'enjeu de l'accès aux soins qui est majeur
08:13dont nous parlent tous nos concitoyens sur le terrain. Là aussi nous avons engagé des choses,
08:17pris des décisions et notamment un train de simplification inédit pour des procédures
08:21médicales du quotidien, pour libérer du temps médical aux médecins, renforcer l'accès aux
08:25soins dans les territoires, d'autres mesures sont nécessaires. Nous avons travaillé ces
08:29derniers mois pour doubler le nombre d'étudiants en médecine d'ici à 2027. Ce travail devait
08:35être présenté cet été, il est sur votre bureau Monsieur le Premier ministre. Répondre à
08:41l'aspiration d'autorité à tous les étages des Français et notamment au constat que j'ai fait
08:47moi-même lorsque j'ai été nommé à Matignon, d'une forme de délitement, de violence débridée
08:54chez des jeunes parfois de plus en plus jeunes. Nous avons beaucoup travaillé avec là aussi le
09:00gouvernement, les parlementaires, les femmes et des hommes de la société civile ces derniers
09:04mois et nous avons élaboré un projet de loi qui, je le crois, répond profondément à ce besoin
09:10d'autorité. Ce projet de loi devait être présenté cet été, il est sur votre bureau Monsieur le
09:16Premier ministre. Répondre à l'attente des Français et notamment de nos jeunes pour la transition
09:21écologique. Nous avons investi massivement dans les énergies renouvelables, dans le nucléaire.
09:26Nous avons ces derniers mois élaboré un plan national d'adaptation au changement climatique.
09:30Ce plan national devait être présenté cet été, il est sur votre bureau Monsieur le Premier ministre.
09:37Enfin, il y a les enjeux pour lesquels nous avons engagé des textes au Parlement. Nos agriculteurs
09:42j'en parlais avec un texte pour simplifier leur vie et avec des travaux qui ont été engagés pour
09:46améliorer leur rémunération. La question du logement qui est centrale pour les Français
09:49aussi pour permettre aux classes moyennes de pouvoir se loger, mieux se loger. Ces textes
09:54sont en discussion, étaient en discussion avant la dissolution au Parlement. Évidemment, il faudra
09:59les faire prospérer. Notre pays connaît une situation politique tout à fait inédite.
10:05La politique française est malade. La politique française est malade, mais je crois que la
10:14guérison est possible. A condition que nous acceptions tous de nous placer à la hauteur
10:20de cette responsabilité historique. A condition que nous acceptions tous de sortir du sectarisme.
10:25A condition que nous acceptions tous de sortir des coups politiques. A condition que nous
10:32acceptions tous d'arrêter de tout voir en noir. Et je le dis, cette année 2024 est pleine de
10:40paradoxes. Oui, il y a de l'inquiétude et de la colère dans notre pays. Et il y a un pays qui
10:46connaît son taux de chômage le plus bas depuis 40 ans et dont le taux d'inflation est revenu à son
10:50niveau de 2021. Oui, il y a du défaitisme dans notre pays. Et notre pays, toujours en 2024,
10:58organise l'événement du siècle avec les Jeux olympiques et paralympiques. Incroyable
11:03performance en matière de sécurité, d'organisation, de performance sportive qui
11:06fait rayonner la France dans le monde. Oui, il y a du pessimisme dans notre pays. Et pourtant,
11:23toujours en 2024, dans quelques mois, les portes de Notre-Dame de Paris rouvriront,
11:27cinq ans seulement après le terrible incendie qui a bouleversé les Français, alors que beaucoup
11:32pensaient que c'était impossible. Oui, il y a du fatalisme dans notre pays. Alors qu'en 2024,
11:39nous commémorons les 80 ans du débarquement et de la libération. Quel plus formidable témoignage,
11:44quel plus formidable exemple de ce que la France est capable de faire, y compris dans les heures
11:49les plus terribles et les plus sombres de son histoire. Alors je le dis, y compris en cette
11:54année 2024, je crois qu'il y a au moins autant de raisons de douter que d'espérer. Il y a même
12:05plus de raisons d'espérer que de douter. Et vous l'avez compris, vous me trouverez toujours du
12:11côté de celles et ceux qui choisissent d'espérer, qui choisissent d'apaiser, qui choisissent de
12:17construire. Avant de terminer, vous me le permettrez sur un plan plus personnel, je tiens
12:24à remercier mon gouvernement, une équipe de femmes et d'hommes exceptionnelles, avec des
12:31parcours différents, des expériences différentes, des convictions parfois différentes, mais qui se
12:39sont toujours retrouvées autour de la volonté d'abord de travailler, d'être utiles, et qui ont,
12:44je crois, forgé une véritable amitié. Et votre présence nombreuse aujourd'hui, je le dis,
12:49me touche particulièrement. Je veux remercier les parlementaires, et évidemment les parlementaires
13:09de la majorité, pour leur travail. Remercier aussi les candidats qui se sont présentés pour
13:15l'ancienne majorité à l'occasion des dernières élections législatives, dans un moment évidemment
13:21très compliqué, avec beaucoup de vent contraire. Je veux remercier mon équipe, et notamment mon
13:26cabinet, parce que je crois qu'être bien entouré, c'est plus qu'un trésor, c'est ce qui vous permet
13:33véritablement d'agir, parce que vous êtes en confiance, parce que vous avez autour de vous
13:37des femmes et des hommes qui sont engagés, et avec qui vous tissez des liens qui vont bien
13:42au-delà de la politique. Enfin, je veux remercier ma famille. On vient tous de quelque part. On a
14:02tous des racines, et je crois que les défis que nous affrontons dans nos vies, nous les relevons
14:10notamment à travers ce que nos parents nous ont transmis. Mon père, hélas, n'est plus là,
14:16il n'aura pas pu fouler les pavés de cette cour. Parmi les choses qu'il m'a transmises, parmi les
14:26valeurs qu'il m'a transmises, il y a notamment, je crois, la droiture. Je peux dire que cette
14:33valeur m'a été particulièrement utile ici à Matignon, notamment dans les toutes dernières
14:39semaines où les épreuves ont été nombreuses. Ma mère, qui est là, quand on lui demandait,
14:51quand on était petits avec mes sœurs, « qu'est-ce que tu aimerais qu'on fasse plus tard ? », elle
14:57me disait, elle nous disait « tout me va, je vous suivrai toujours, à condition que vous soyez libres.
15:03» La liberté, quelle plus belle valeur que la liberté ? Et je veux vous dire qu'au moment où
15:10je quitte Matignon, et peut-être plus encore qu'auparavant, la liberté sera au cœur des valeurs
15:16qui m'animeront dans les mois et les années à venir.
15:19Monsieur le Premier ministre, la France, la République sont ce que nous avons de plus
15:37précieux. Je crois dans notre pays, je crois en nous. Nous avons en nous ce génie français qui
15:44fait que toujours, toujours, la France sait se réunir lorsque l'essentiel est en jeu. L'avenir
15:50nous appartient, je le sais. La France est belle, la France est forte, la France est grande. La
15:57France n'est pas n'importe quel pays. Françaises, Français, n'abandonnez jamais vos rêves de
16:03concorde. Ne renoncez jamais à votre désir d'unité. N'oubliez jamais votre vocation de grandeur.
16:11Tout est possible parce que nous sommes la France et que rien ne résiste au peuple français.
16:16Je vous remercie.
17:11Je peux dire quelques mots, là ? Mesdames, Messieurs, d'abord, merci à toutes les équipes
17:27des services du Premier ministre d'être là, autour de Gabriel Attal. J'ai bien aimé,
17:35cher Gabriel, la manière dont vous avez remercié ces équipes, les membres de votre gouvernement,
17:41j'ai bien aimé la manière dont vous avez salué le courage, l'honneur avec lequel,
17:48partout en France métropolitaine et outre-mer, les forces de sécurité assument au prix parfois
17:57de leur vie la sécurité des citoyens. J'y reviendrai. J'ai bien aimé la manière dont
18:03vous m'avez donné des... Non pas des leçons. Enfin, les enseignements, même si ça n'a duré que
18:15huit mois, que l'on apprend quand on est Premier ministre. Ça m'a été très, très utile. J'ai bien
18:22aimé aussi la manière dont vous m'avez dit que mon bureau... Je l'ai trouvé un peu vide,
18:29là, tout à l'heure. Mais j'ai compris qu'il y avait des tas de projets de loi en suspens qui
18:35n'avaient pas pu être menés à bien. Vous me permettrez... Bien sûr, je vais les reprendre.
18:39Il y en a plusieurs auxquels je tiens, d'ailleurs. Peut-être d'ajouter ma propre valeur ajoutée.
18:45Bien sûr. Et puis, j'ai bien aimé la manière dont vous avez plus personnellement évoqué votre
18:53famille, votre maman. Je pense qu'elle ne voudra pas se signaler. Mais j'irai l'embrasser tout à
19:00l'heure. Comme moi, je salue ma propre famille et mon épouse Isabelle qui est ici. Une maman,
19:08c'est très important. On va peut-être dire des choses un peu surprenantes pour deux Premiers
19:13ministres au moment de cette passation de pouvoir. Mais moi, j'ai eu la chance d'avoir une mère
19:22formidable aussi, qui transformait tous les problèmes qu'elle rencontrait dans sa vie
19:28personnelle en causes publiques. C'est ainsi qu'elle a consacré toute sa vie à un sujet,
19:34d'ailleurs, qui fait l'objet d'un des projets de loi sur la sécurité routière. Et un autre défi
19:41qui était celui de l'accompagnement des familles, des amis de malades mentaux. Je n'ai pas oublié
19:48ses combats. Je n'ai pas oublié le moment très personnel et très émouvant où elle m'a demandé
19:55de lui remettre la Légion d'honneur. Je n'ai pas oublié non plus ce qu'elle m'a dit un jour où
20:01elle était venue me porter la contradiction dans ma toute première réunion électorale. Il se trouve
20:06qu'elle était une femme chrétienne de gauche. Et elle m'a dit « Michel, tu as les opinions que tu
20:14veux ». J'étais déjà gaulliste. Et ça reste ma principale fierté de m'être engagé derrière le
20:19général de Gaulle quand j'avais 14 ou 15 ans. « Ne sois jamais sectaire. Le sectarisme est
20:26une preuve de faiblesse. Quand on est sectaire, c'est qu'on n'est pas sûr de ses idées. »
20:30Merci, Gabrielle, pour vos mots qui me touchent et qui m'accompagnent et qui m'encouragent,
20:45qui sont importants compte tenu de ce que vous avez fait depuis plusieurs années au sein du
20:50gouvernement et dans les tout derniers mois ici à la tête du gouvernement à l'Hôtel Matignon.
20:57Compte tenu aussi du rôle que vous jouez désormais, qui est très important, à la tête du deuxième
21:04groupe de l'Assemblée nationale, le groupe Ensemble pour la République. Mesdames et Messieurs,
21:11je le dis à toutes celles et tous ceux qui nous font l'amitié de nous écouter, grâce à la presse
21:16au-delà de cette cour, nous sommes dans un moment grave. Gabrielle Attal l'a dit d'ailleurs à son
21:23tour tout à l'heure. J'aborde cette période, cette nouvelle page qui s'ouvre, cette nouvelle page
21:31avec beaucoup d'humilité. Peut-être la sagesse que donnent les cheveux blancs. J'ai dit un jour à
21:42Gabrielle Attal, formidable d'être le Benjamin, mais c'est un titre qu'on perd très vite. Et moi,
21:49je l'ai perdu il y a très longtemps, le titre de Benjamin. Beaucoup d'humilité, Mesdames et Messieurs,
21:54mais aussi avec une forme que je peux dire olympique, puisque j'ai consacré 10 ans de ma vie aussi à
22:02organiser des Jeux olympiques avec Jean-Claude Killy. J'étais aussi très touché pour ce que vous avez
22:09dit du succès des Jeux olympiques et du succès qui se déroule même des Jeux par olympique. Peut-être
22:16aussi un mot de ce qui est très important pour moi, qui est le bénévolat. Il y a 40 000 volontaires
22:25souriants, efficaces, disponibles, qui ont donné une tellement belle image de la France à ces millions
22:32de gens qui sont venus nous trouver. Je dis ça parce qu'ils sont là dans des Jeux olympiques,
22:38dans d'autres manifestations, mais les mêmes volontaires, les mêmes bénévoles, les mêmes
22:42militants associatifs que je vais m'efforcer de reconnaître, d'accompagner un peu plus sur le
22:49terrain, sur les stades, dans les écoles, dans les associations sociales ou sportives. Ils font
22:58vivre... Ils sont l'honneur de la République. Voilà ce que je pense depuis longtemps.
23:01Donc de l'humilité, une forme olympique, et puis aussi de la détermination. Celle qu'il faut
23:18pour que cette nouvelle page qui commence, cette époque, cette période, soit une période utile
23:25pour les Français et pour la France. J'aurai l'occasion dans quelques jours,
23:31dans quelques semaines, à peine devant le Parlement, de dire les grandes priorités
23:36législatives et les propositions au nom du nouveau gouvernement. Il s'agira de répondre autant que
23:45nous le pourrons aux défis, aux colères, vous les avez évoquées, aux souffrances, aux sentiments
23:55d'abandon, d'injustice qui traversent beaucoup trop nos villes, nos quartiers et nos campagnes.
24:04Je pense, mesdames et messieurs, à l'accès aux services publics. Et l'école restera bien la
24:12priorité du gouvernement, l'école de la République. Je pense à la sécurité au quotidien. Je pense
24:20aussi à la maîtrise de l'immigration. Je pense évidemment au travail et au niveau de vie des
24:28Français. Qu'est-ce qu'on attend d'un Premier ministre, je le dis avec humilité ? Mais je
24:37pense qu'on attend de lui qu'il dise la vérité, même si cette vérité est difficile. La vérité,
24:45d'abord sur la dette financière et sur la dette écologique, qui pèse aujourd'hui lourdement déjà
24:54sur les épaules de nos enfants. On attend qu'il dise la vérité sur l'influence ou la manière
25:05d'augmenter encore l'influence de notre pays en Europe. On attend qu'il dise la vérité sur le rôle
25:12vital que tiennent et que jouent, dans tous nos territoires métropolitains et outre-mer, les
25:20acteurs du monde de l'économie, des grandes entreprises industrielles. J'en ai connu beaucoup
25:27dans ma région, comme des entreprises plus petites ou de l'artisanat, des entreprises du monde
25:34agricole et de la pêche aussi, dont j'ai eu l'honneur d'être le ministre il y a quelques années,
25:42pas loin d'ici. Il faudra dire la vérité et je dirai la vérité. Il faudra sans doute aussi de la
25:53persévérance pour continuer un certain nombre d'actions engagées sous l'autorité du président
25:59de la République pour l'emploi, notamment industriel, et l'attractivité de la France,
26:04et puis la persévérance aussi pour la défense de nos intérêts en Europe. Mais, mesdames et
26:12messieurs, il y aura aussi dans cette nouvelle page des changements et des ruptures. Il faudra
26:21enfin beaucoup d'écoute, beaucoup de respect, d'abord du respect entre le gouvernement et le
26:30Parlement, du respect à l'égard de toutes les forces politiques, je dis bien toutes les forces
26:36politiques qui y sont représentées, et je vais m'y atteler dès ce soir, du respect aussi vis-à-vis
26:44des partenaires sociaux, des partenaires économiques, et puis vis-à-vis des élus locaux
26:51qui font partie de ce tissu républicain qui est à notre honneur et à leur honneur sur le terrain.
26:58Je n'oublie pas, mesdames et messieurs, je n'ai jamais oublié tout ce que j'ai appris sur le
27:05terrain dans mon département de la Savoie. À coup sûr, nous devons et nous allons davantage agir
27:16que parler pour trouver partout les solutions qui marchent. Et le gouvernement n'aura pas la
27:29prétention de croire que la science infuse vient seulement de lui. J'ai appris dans ma longue
27:35vie publique que les bonnes idées venaient de partout, d'ailleurs, souvent des gens les plus
27:40modestes, les plus simples, quand on prend le soin de les écouter. J'ai bien des exemples en tête
27:47de progrès, petits ou grands, qui ont été accomplis grâce à des idées, de bonnes idées, de bonnes
27:54solutions apportées par les gens d'en bas, qu'il faut respecter. Trouver des solutions qui marchent,
28:03avec toutes celles et tous ceux qui, de bonne volonté, voudront résoudre les difficultés
28:09nombreuses et profondes du pays. C'est une question de bon sens. C'est une question aussi
28:16qui touche à ce que j'appelle l'intérêt général ou le bien commun de notre pays. Mesdames et messieurs,
28:22ce soir, moment de commencer à écrire cette nouvelle page avec tous ceux qui le voudront,
28:29avec votre appui et votre expertise aussi, dont j'ai besoin. Je pense aux Français de métropole,
28:36aux Français de l'outre-mer, aux Français de l'étranger, qui, quel qu'ait été leur vote,
28:44ou quelle que soit leur sensibilité aujourd'hui, ont un besoin et expriment un besoin de respect,
28:54d'unité et d'apaisement. Je ferai tout pour être à la hauteur de leurs attentes et de
29:03leurs espérances. Voilà. Je vous remercie beaucoup. Au travail !

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