L'écrivain Nathan Devers revient sur la situation politique en France: «Michel Barnier est dans une position de fragilité politique absolue».
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00:00– Oui, Michel Barnier, même avant de revenir sur sa nomination,
00:03tous les noms qui circulaient sur des probables premiers ministres,
00:07Xavier Bertrand, Bernard Cazeneuve et Michel Barnier,
00:10les trois ont un point commun, c'est que ce ne sont pas des gens sectaires.
00:13Et en effet, chacun appartient à une famille politique déterminée,
00:16dans laquelle ils ont eu une vie politique, mais…
00:19– Sans Xavier Bertrand, peut-être vis-à-vis du Rassemblement National.
00:21– Non mais oui, mais là, en tout cas, Xavier Bertrand,
00:24en tant que président de région, a toujours travaillé avec des oppositions,
00:27avec des communistes, avec des socialistes, etc.
00:29Bernard Cazeneuve, en tant qu'homme de gauche,
00:32a toujours aussi été dans le dialogue avec l'opposition, les LR, bon.
00:37Et Michel Barnier, quand il est arrivé à Matignon,
00:39c'est ça qui m'a frappé, le tout début de son discours,
00:42les premiers mots qui étaient manifestement improvisés,
00:44puisqu'ils rebondissaient sur celui de Gabriel Attal,
00:46donc il parlait avec sincérité,
00:48et la première information qu'il donne sur lui,
00:50c'est qu'il dit « je ne suis pas sectaire »,
00:52et il rend hommage à sa mère qui était une femme de gauche
00:54et qui était très engagée politiquement.
00:56En cela, il peut incarner une certaine forme de réconciliation, d'apaisement.
01:01Je pense que la grande mission qu'il a, plus encore que la dette,
01:04plus encore que le budget, plus encore que le pouvoir d'achat,
01:07c'est de lutter en quelque sorte contre le populisme
01:10qui est en train de s'emparer de la vie politique dans tous les camps,
01:15de lutter contre la dégradation du débat public,
01:17de lutter contre les crispations,
01:19de lutter contre la médiocrité de la vie politique
01:22telle que nous la vivons depuis au moins quelques mois,
01:24et peut-être d'ailleurs depuis plusieurs années.
01:26Il me semble d'ailleurs, pour cette raison,
01:27que le fait qu'il soit plus âgé,
01:29qu'il n'appartienne pas à la même génération,
01:31qu'il ne soit pas de cette génération de communication perpétuelle,
01:34de buzz perpétuel, de superficialité,
01:37c'est aussi quelque chose d'intéressant.
01:39Certains ont fait la comparaison avec Joe Biden,
01:41qui aux États-Unis appartenait aussi à une autre génération
01:47et a amené une forme de sagesse ou d'apaisement.
01:49Voilà, ça c'est une chose intéressante.
01:51Ensuite, ce qui est certain,
01:52c'est qu'il est quand même dans une position
01:55de fragilité politique absolue,
01:57et qu'il ne faut absolument pas croire qu'il a les mains libres.
02:01Et ce qui est aussi certain, c'est qu'il ne pourra pas faire
02:03de grandes réformes structurantes et clivantes,
02:05sinon il se prend une motion de censure
02:07qui fera tomber son gouvernement immédiatement.