Suisse 1-4 Espagne : "Il joue en patron", F. Ruiz régale avec la Roja
Auteur d'un doublé face à la Suisse lundi lors de la victoire 1-4 de l'Espagne, Fabian Ruiz est sur la lancée de son magnifique Euro. Au point de devenir indispensable avec la Roja.
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00:00L'Espagne. Fred, qui surfe toujours sur sa vague estivale. Un 0-0 miraculeux pour la Serbie, jeudi, et un carton contre la Suisse, dimanche soir 4 buts à 1, à 10 contre 11 pendant quasiment 75 minutes.
00:11Oui, parce que le Normand a été expulsé au bout de la vingtième minute.
00:14Doublé de Fabien Nruiz. Tu voulais en parler ce soir, il est sur un nuage depuis trois mois. Je pense aux supporters parisiens qui se demandent qui est ce Fabien Nruiz.
00:21Il y a même des Espagnols qui se demandent qui est ce Fabien Nruiz. Parce que finalement, on en discutait avec Johan et je vais demander l'avis de mon ami spécialiste du foot italien.
00:30Le club dans lequel il est resté le plus longtemps, c'est quand même Napoli. Il est resté quatre ans. Fabien Nruiz, c'est quelqu'un qui était formé au Betis, qui était au Betis B, qui restait deux ans au Betis, qui avait été prêté à Elche en deuxième division.
00:40Après, il part quatre ans au Napoli et après, il vient au PSG. C'est à dire que ça n'a jamais été un joueur important dans le championnat espagnol.
00:48C'est à dire que ce championnat espagnol, tu calcules, c'est une saison de première division et une saison de deuxième division.
00:53Donc, voilà, on est dans un on est un joueur qui était considéré comme un bon petit joueur. Mais là, la question, c'était le premier drôle de dame.
01:03Alors que tu étais encore sur les routes américaines, le premier drôle de dame de l'été, je m'étais dit de toute façon, moi, ce qui va vraiment m'intéresser cette saison.
01:10C'est de voir comment ces joueurs qui ont explosé pendant l'Euro vont réagir.
01:15Est ce qu'ils vont s'inscrire dans la continuité? Est ce qu'ils vont maintenir ce niveau?
01:20Ou est ce que ça a été un moment, un moment de grâce où tout a fonctionné?
01:26Un groupe, tu sais, c'est le contexte qui fait que tu es, que tu es vraiment plus fort que tu l'es.
01:35Alors, on va se poser la question sur l'ami Niaval.
01:38On va se poser la question sur Daniel Lemault.
01:42Daniel Lemault, il appuiera ça, il signe au Barça.
01:44Donc, pour l'instant, c'est pas trop mal.
01:46Et bien entendu, on va se poser la question sur Fabien Nruiz, parce que Fabien Nruiz, c'est quand même pas un joueur sur le papier où tu te dis.
01:53Ah ouais, on avait parlé de lui au Real, on avait parlé de la Tético, on avait parlé de lui au Barça.
01:57Non, pas du tout.
01:58Et donc, voir Fabien Nruiz après ce moment magique de l'Euro, jouer en patron, c'est à dire quelle que soit la configuration du match.
02:14Là, l'Espagne est menée pendant 70 minutes.
02:20Fabien Nruiz, il a ce qu'on appelle le template en espagnol, c'est à dire qu'il sait jouer le rythme.
02:24Il sait quand accélérer, il sait quand ralentir le jeu, etc.
02:29Il y avait un papier dans le journal Marca qui disait, si en plus, il met plein de buts.
02:34Comment tu l'expliques ça, en fait ?
02:36C'est un homme qui marche à l'affect en général.
02:39Il a déjà 28 ans.
02:41Il a un homme qui lui fait confiance, il lui donne beaucoup d'amour.
02:44Il y a Luis de la Fuente.
02:45Vous avez votre sélectionneur qui, après le match contre la Suisse, dit Jason Fabien Nruiz, c'est le meilleur joueur du monde à son poste.
02:52Alors, il le pense vraiment.
02:55Après, vrai ou pas, il y a un débat.
02:56Mais en tout cas, il le dit.
02:57Ça te gonfle.
02:59Moi, je trouve qu'il a comme une maturité qui arrive.
03:02Tu me diras 28 ans.
03:04Aujourd'hui, on arrive à maturité peut être un peu plus tard dans le football.
03:07Parce que les carrières durent un peu plus longtemps.
03:09Donc, à 28 ans, il a une vraie maturité.
03:13Je pense qu'il surfe encore sur son mondial.
03:15Ou il a tenté des choses.
03:16Il a tenté des frappes, il a tenté des passes.
03:19Aujourd'hui, c'est quelqu'un qui est évident dans cette sélection espagnole.
03:26C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on sait qu'il va être titulaire.
03:29D'ailleurs, Rodri n'est pas titulaire au premier match.
03:33Parce qu'il a besoin de se reposer un petit peu, etc.
03:36Fabien Nruiz, on n'imagine pas aujourd'hui ces deux matchs de Ligue des Nations sans lui.
03:43Il joue 77 minutes le premier match contre la Serbie.
03:47Et il joue 80 et quelques le deuxième match en Suisse.
03:51Donc, moi, je suis très impatient de voir comment Louis Cédriquet va pouvoir lui aussi récupérer les fruits de Louis De La Fuente.
04:02Johan, tu es surpris par son évolution en sélection au PSG.
04:08On l'attend.
04:09C'est un joueur qui a quelques bons matchs, mais qui ne s'est pas imposé à Paris depuis son arrivée, il y a maintenant deux ans.
04:15Moi, je peux surtout évoquer le Fabien Nruiz du Napoli.
04:18Pas trop en sélection, parce que ce n'est pas une sélection que je suis au quotidien.
04:20Donc, même si j'ai vu des matchs à l'Euro, j'ai un peu de difficulté à évaluer l'ensemble de sa progression.
04:27Au Napoli, ça a été un joueur très irrégulier, qui avait des pics très, très hauts.
04:35Des tas de formes, des tas de grâces quasiment sur le terrain.
04:38Il y avait une espèce de cheat code, un code de triche entre guillemets, où ça réussissait à chaque fois, si vous voulez.
04:48C'est centré en retrait, Fabien Nruiz est aux abords de la surface.
04:51Petite frappe enveloppée et ça finissait souvent au fond.
04:54Ça a été un des joueurs qui a marqué le plus de buts de l'extérieur de la surface en série A.
04:59En se projetant ?
05:00En se projetant, évidemment. Il a cette qualité technique, de tempo.
05:04Mais c'est aussi un joueur qui avait des phases où il était très, très effacé du jeu.
05:09Où il ne prenait plus beaucoup de responsabilités, où il ne prenait plus beaucoup de risques,
05:15où c'était très latéral, où ça ne faisait pas spécialement avancer le jeu.
05:19Je ne sais pas comment l'évaluer, mais ça ne peut pas être un top joueur par rapport à moi.
05:26En tout cas, en Italie, ça n'a jamais été un top joueur.
05:28Ça n'a jamais été non plus un mauvais joueur.
05:31Ça a été un top joueur sur trois mois, un mauvais joueur sur trois mois,
05:35un top joueur sur trois mois, un mauvais joueur sur trois mois.
05:37Quel est son niveau réel ? C'est difficile.
05:39Si ses pics de forme ne durent que trois mois chaque saison, ça crée des limites qui sont importantes.
05:47En tout cas, en sélection, on peut compter sur lui.
05:49En plus, il faut quand même reconnaître que c'est un joueur élégant sur un terrain.
05:52Ça, il l'a toujours eu.
05:55Moi, j'aime beaucoup les joueurs qui ont le port de tête.
05:57Oui, le port de tête, mais une certaine lenteur dans l'exécution parfois.
06:00Oui, mais ça le rend élégant aussi peut-être.
06:03Moi, j'aime bien aussi, Julien.
06:05Non, gaucher aussi, les gauchers sont toujours beaucoup.
06:08T'es droitier ou gaucher, Julien ?
06:10Droitier moi, mais je reste élégant quand même.
06:14Moi, j'ai des souvenirs comme à Naples de demi-saison, c'était pénible.
06:18C'est mal fini d'ailleurs, on n'en voulait plus à la fin.
06:21Mais moi, vous parlez de Fabien Norris, mais je ne suis pas sûr que ce soit le plus important.
06:25C'est l'équipe qui m'a impressionné.
06:27Bien sûr.
06:28C'est une capacité à défendre contre la Suisse,
06:32une capacité à défendre à 10 contre 11,
06:34qui n'était pas forcément la panacée pour connaître cette équipe.
06:40Alors évidemment, côté Suisse,
06:44ceux qui ont pris la retraite internationale,
06:46on voit que le tiroir en Suisse, il n'est pas extraordinaire.
06:50Parce que quand on commence à sélectionner Vutrich,
06:52qui est responsable sur les deux premiers buts espagnols,
06:54ça devient compliqué.
06:55Donc Vutrich, il a 29 ans, il joue au Sturmgras.
06:57Donc si c'était un grand défenseur, on le saurait depuis longtemps.
07:00Non, moi, ce qui m'a frappé,
07:02c'est que lorsque l'Espagne se retrouve à 10 contre 11,
07:06c'est qu'on parle du beau football espagnol,
07:08mais les mecs, ils ont pas eu de chance.
07:10Et je trouve que c'est presque plus important
07:13que de sortir un joueur de la sélection
07:17aussi bon a été Ruiz sur cette rencontre.
07:20C'est-à-dire, moi, c'est ça qui m'a frappé.
07:21Le 4-1, il débarque comme si c'était une équipe mature,
07:24l'équipe mature de 2024 à l'Euro,
07:27qui maintenant qu'elle avait gagné,
07:28elle a écrasé tout le monde.
07:29Et même, ils pouvaient lui en révéler n'importe quoi.
07:31Et ça, je trouvais ça flagrant dans l'équipe,
07:33parce que c'est une équipe,
07:34c'est une équipe qui a été très, très forte.
07:36Ils pouvaient lui en révéler n'importe quoi.
07:38Et ça, je trouvais ça flagrant dans l'équipe,
07:40parce que quand les Suisses reviennent à 2-1,
07:42juste avant la mi-temps, tu te dis, génial,
07:44ça va faire une superbe seconde mi-temps.
07:46Ça va faire une attaque défense avec les Espagnols
07:48qui doivent jouer les comptes.
07:49Et c'est pas exactement ça ce qui se passe.
07:50Donc, moi, j'ai été impressionné par l'Espagne
07:52à ce niveau-là.
07:53Et puis, évidemment, les Suisses ont perdu quelques joueurs
07:56qui va être difficile à remplacer,
07:58même s'ils jouaient pas mal dans le jeu
08:00par rapport au football espagnol.
08:02Mais ce qui est important, c'est l'Espagne aujourd'hui,
08:04c'est pas la Suisse.
08:05Alors, la question de la possession,
08:07parce que j'ai vu des messages et des réflexions.
08:09Oui, c'est normal qu'il n'y ait pas de possession.
08:11Ils ont été à 10 contre 11.
08:14D'accord.
08:15Mais c'est le plus bas taux de possession
08:17depuis 1994 à un match contre la Corée.
08:20Donc, on est quand même dans un...
08:22Laquelle ?
08:24Laquelle Corée ? Corée du Sud.
08:28Mais en fait, ce qui est intéressant,
08:30c'est que l'Espagne, sans la possession,
08:32elle est capable de gagner 80 en Suisse.
08:34Tu comprends ?
08:35C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'Espagne ne dépend plus
08:37de la possession pour gagner.
08:39C'est ça.
08:41Aujourd'hui, il n'y a aucun dogme
08:43d'un côté comme de l'autre.
08:44C'est pas qu'on refuse la possession.
08:45Non, parce qu'ils ont normalement toujours la possession,
08:47parce que du fait de leur formation
08:49et de l'importance des milieux de terrain,
08:51logiquement, l'Espagne a la possession.
08:53Il est long, en fait. Il est long en finale.
08:55Mais c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
08:57quand il y a un problème et que t'as pas la possession,
09:00tu es capable d'adapter ton jeu et de faire autre chose
09:02et de gagner quand même.
09:03Et c'est ça, la force de l'équipe de la FNT.
09:05C'est surtout en deuxième mi-temps,
09:06parce que moi, j'ai pris les quarts d'heure,
09:08quart d'heure par quart d'heure, la possession
09:10sur le match suisse-Espagne.
09:12Il y a des choses très intéressantes.
09:14Dans le quart d'heure de l'expulsion,
09:16donc l'expulsion a lieu à la 20e,
09:18entre la 16e et la 30e minute,
09:20là où tu peux te dire qu'ils auraient paniqué, etc.,
09:22ils ont 54% de possession.
09:24C'est-à-dire que même à 10 contre 11,
09:26dans ce quart d'heure-là,
09:28la gestion ne se fait pas d'abord par la défense
09:32jusqu'à la mi-temps,
09:34elle se fait dans la conservation du ballon,
09:36dans la sécurisation, dans la possession défensive.
09:39Ce qui est autre chose que la possession constructive
09:41pour se créer des occasions.
09:43Et ce côté-là, malgré tout, reste bien ancré.