• il y a 2 mois

Visitez notre site :
http://www.france24.com

Rejoignez nous sur Facebook
https://www.facebook.com/FRANCE24

Suivez nous sur Twitter
https://twitter.com/France24_fr#

Category

🗞
News
Transcription
00:00Il ne s'était encore jamais affronté sur un ring télévisé, c'est désormais chose faite.
00:04Donald Trump et Kamala Harris se sont fait face cette nuit pendant 90 minutes sur la chaîne ABC News.
00:10Premier débat présidentiel qui était très attendu, il a permis à la candidate démocrate de se dévoiler,
00:16de pousser aussi son adversaire dans ses retranchements.
00:18La vice-présidente sortante a-t-elle remporté ce débat ?
00:21Quel sera surtout l'impact de ce duel sur les urnes ?
00:24On va faire le bilan aujourd'hui avec notre invité du jour qui est Dominique Simonnet.
00:27Bonjour, vous êtes écrivain journaliste co-auteur de First Ladies à la conquête de la Maison-Blanche,
00:32mais aussi de les grands jours qui ont changé l'Amérique.
00:36Rapidement pour planter le décor et donner l'ambiance, vous l'avez trouvé comment ce débat ?
00:40Vous, les démocrates peuvent souffler selon vous aujourd'hui ?
00:43Je crois qu'ils peuvent souffler. D'ailleurs, ils soufflent.
00:46On voit bien qu'il y a une vague un peu d'enthousiasme chez les démocrates.
00:51En fait, il y avait une inconnue, c'était Kamala Harris.
00:54Comment allait-elle se comporter face à Donald Trump ?
00:57Allait-elle se montrer solide et à la hauteur ? Et la réponse est oui.
01:01Voilà, Kamala Harris qui a donc convaincu son propre camp.
01:04On va voir dans un instant si elle a convaincu les Américains.
01:07Et ça, c'est une autre affaire.
01:09Elle était à l'offensive hier soir.
01:11Elle et son équipe qui avaient identifié, on l'a vu, les brèches dans lesquelles s'engouffraient.
01:15Pendant 90 minutes, la démocrate a attaqué sans relâche le Républicain de 78 ans
01:20qui était là où on l'attendait, puisant dans la rhétorique sombre,
01:24parfois décousue et souvent truffée de contre-vérité.
01:27Retour sur cette séquence en images avec Ludovic Defuco.
01:31C'était un très bon débat de mon point de vue.
01:34À peine le débat fini, Donald Trump considère l'avoir emporté.
01:37Tous les commentateurs ne partagent pas son avis.
01:39Début du débat.
01:41Kamala Harris gagne le pupitre de son adversaire.
01:43Celui-ci n'a d'autre choix que de prendre la main, qu'elle a 8 ans.
01:46S'en suivent 90 minutes de duel âpre pendant lesquelles la candidate démocrate de 59 ans
01:51a attaqué sans relâche son rival de 19 ans, son aîné.
01:54Première tension sur le sujet sensible de l'avortement.
01:57Devant les attermoiements du candidat républicain,
01:59Kamala Harris se pose en protectrice des droits des femmes.
02:04Les femmes enceintes qui veulent mener leur grossesse à terme,
02:07qui font une fausse couche, se voient refuser des soins aux urgences
02:10parce que les prestataires de soins ont peur d'aller en prison
02:13et qu'elles saignent dans une voiture sur le parking.
02:16Elles ne voulaient pas de ça.
02:17Leur mari ne voulait pas de ça.
02:20Sur ces thèmes de prédilection, immigration et insécurité,
02:22Donald Trump retrouve l'énergie et les fausses informations de ces meetings.
02:26Ce qu'ils ont fait à notre pays en permettant à ces millions et millions de personnes
02:31de venir dans notre pays, et regardez ce qui arrive aux villes partout aux Etats-Unis.
02:35À Springfield, ils mangent les chiens.
02:38Ils mangent les chiens.
02:39Les gens qui sont entrés, ils mangent les chats.
02:42Ils mangent les animaux de compagnie.
02:45Les autorités de la ville de Springfield ont bien démenti ces rumeurs, mais rien n'y fait.
02:49Outrance et contre-vérité reste la marque de fabrique de Donald Trump,
02:52comme sur l'inflation.
02:53Nous avons une inflation comme très peu de gens n'ont jamais vu auparavant.
02:57Probablement la pire de l'histoire de notre pays.
02:59Elle n'a pas de plan.
03:01Elle a copié le plan de Biden, et c'est juste quatre phrases,
03:04comme dans un livre pour enfants.
03:08J'ai été élevée comme une enfant de la classe moyenne,
03:11et je suis en fait la seule personne sur ce plateau à avoir un plan
03:14qui a pour but de faire progresser la classe moyenne et les travailleurs américains.
03:18Sur l'international, interrogez pour savoir comment ils s'y prendraient
03:22pour mettre fin au conflit russo-ukrainien en moins de 24 heures.
03:25Comme il l'affirme, Donald Trump s'est montré confus
03:27et a plus parlé de Joe Biden que de Vladimir Poutine.
03:30Je veux mettre fin à la guerre.
03:32Je connais très bien Zelensky et je connais très bien Poutine.
03:34Ils respectent votre président.
03:37Ok, ils me respectent, moi, ils ne respectent pas Biden.
03:41Vous ne vous présentez pas contre Joe Biden, mais contre moi.
03:45Il faut comprendre pourquoi nos alliés européens et nos alliés de l'OTAN
03:49sont tellement heureux que vous ne soyez plus président.
03:51Parce que sinon, Poutine serait à Kiev en ce moment,
03:53avec les yeux rivés sur le reste de l'Europe.
03:58Ce sera probablement l'unique débat entre les deux candidats
04:00qui, à la fin cette fois, ne se sont pas serrés la main.
04:04Alors, on va évidemment décortiquer le fond de ce débat, les postures aussi,
04:08parce qu'il y a quand même des choses intéressantes à dire.
04:10Les commentateurs sont assez unanimes ce matin.
04:13On attend évidemment de lire la presse américaine.
04:15On est à l'heure du réveil sur la côte est.
04:17Sur la toile, il y a déjà beaucoup de choses.
04:19Ça a commencé dès hier soir, même pendant le débat.
04:22Les commentateurs qui estimaient sûré que,
04:25on va peut-être voir un cliché,
04:26que Kamala Harris a atomisé Donald Trump.
04:31Est-ce que c'est le cas vraiment pour vous aujourd'hui ?
04:34Il a été réduit à l'état de poussière par la vice-présidente sortante ?
04:38Non, je n'irai pas jusque-là, parce que Donald Trump, malgré tout,
04:41il s'est montré comme il l'était.
04:42Il a fait du Trump, parce qu'il s'est montré offensif, rageur,
04:48très agressif.
04:50Mais c'est vrai que le contraste entre les deux est d'autant plus fort,
04:55d'ailleurs, qu'on attendait qu'il y avait une grande interrogation
04:57sur la manière dont pouvait se comporter Kamala Harris.
05:00Mais elle s'est un peu...
05:02Elle a trouvé la bonne attitude, je trouve.
05:04Déjà, en lui serrant la main, on vient de voir le cliché juste derrière vous.
05:06Ça a commencé d'emblée, elle a donné le ton.
05:08Elle est allée vers lui.
05:09Il a peut-être été étonné, d'ailleurs.
05:10Oui, oui, absolument.
05:11Et vous avez raison, ça a donné le ton.
05:15Et pendant tout le débat, pendant les 90 minutes,
05:17elle s'est un peu comportée comme une adulte responsable
05:20face à un enfant turbulent, rageur et égocentrique.
05:23On le voit, d'ailleurs, toutes ses mimiques.
05:25Il y a toujours dans ces débats-là, et d'ailleurs,
05:27c'est sans doute la chose la plus importante,
05:29c'est l'image que les deux candidats donnent,
05:32avant même peut-être leurs propos,
05:34l'impression que le téléspectateur peut ressentir
05:37après avoir vu cela comme un spectacle,
05:40parce que c'est un spectacle.
05:41Et c'est vrai qu'elle, elle a beaucoup joué sur ses mimiques,
05:44sur la manière dont elle sourit un peu en coin,
05:48ou elle daignait sans dire un mot quand Trump parlait.
05:52Et ça, ça lui a donné évidemment un avantage.
05:55Des postures qu'on imagine, on le voit derrière vous,
05:57en peut-être le regardant en plein pot,
05:58qu'on imagine que ça a été travaillé en amont,
06:01les yeux plissés comme ça, le regard un peu moqueur, dubitatif.
06:05Ça s'est même transformé en mème sur la toile.
06:08C'est devenu un gifle, carrément, Kamala Harris
06:10qui regarde Donald Trump comme une maman, en fait,
06:13qui regarde son enfant qui vient de faire une bêtise.
06:16Il y en a même qui estiment que la photo
06:18doit même rentrer au Louvre et doit devenir un tableau,
06:21tellement c'est l'image qu'on va retenir finalement
06:23de cette soirée Kamala Harris,
06:25au-dessus du président, de l'ancien président américain.
06:28Non, et c'est vrai que ça renvoie à Donald Trump,
06:31ce personnage qui veut toujours se montrer
06:33comme étant une espèce de boxeur combattant,
06:37le « je suis le meilleur, je suis le plus beau, je suis le plus fort ».
06:39Ça le renvoie à l'image d'un petit enfant rageur
06:44qui tape du pied parce qu'il n'est pas content
06:45et qui a cassé son jouet.
06:49Donc ça a été très bien étudié, évidemment.
06:53On voit qu'il y a un énorme travail de Kamala Harris,
06:55non seulement sur le fond, mais sur la forme, sur les gestes.
06:59Et ça a été pour elle très payant, oui.
07:02– Porté en ridicule, est-ce que vous iriez jusque-là Donald Trump hier soir ?
07:06– Non, parce qu'on sait qui il est, Donald Trump.
07:09Et je trouve qu'il n'était pas plus ridicule hier
07:12que dans ses meetings, ni plus ni moins.
07:15Il est Trump, c'est-à-dire dans l'outrance, dans la surenchère,
07:20dans la tacte très souvent un peu sordide d'ailleurs de ses adversaires,
07:26et toujours rageur.
07:28Il donne quand même toujours une image de quelqu'un qui n'est pas content.
07:31Et d'ailleurs, son propos aussi avec l'Amérique va mal, je vais mal.
07:36L'idée des démocrates, c'était de renverser cette impression,
07:40de dire mais non, l'Amérique va bien, et puis il faut aller de l'avant,
07:45arrêtons de gémir, agissons.
07:49– Alors justement, tordre le cou à ces fake news,
07:51ça c'est vraiment une difficulté,
07:52parce qu'on a beau avancer toutes les vérités,
07:55lui en face va à fond dans la fake news.
07:59Vous pointez du doigt le fond du débat, les sujets, l'économie,
08:03ça c'est une confirmation, c'est la priorité numéro 1
08:05des Américains, les candidats ont porté le sujet en tête des priorités.
08:10– Ça a toujours été la préoccupation, ça l'est dans toutes les élections,
08:14et pas simplement aux États-Unis, en France aussi.
08:17Chacun se préoccupe d'abord de quel va être l'impact de ces élections
08:21sur sa propre vie, et notamment sur son pouvoir d'achat.
08:24Et on voit que tout ce qui était annoncé par Joe Biden il y a quelques mois,
08:31c'est-à-dire le chômage qui est bas, l'inflation qui avait été réduite,
08:36les créations d'emplois qui ont été très importantes sous son mandat,
08:40tout ça sont des chiffres, et c'est la macro-économie.
08:44– Ça ne se traduit pas dans le porte-monnaie des Américains
08:46de façon concrète, et Kamala Harris devait hier soir faire la démonstration,
08:51et vous le disiez que l'Amérique va bien, et que ça va mieux qu'auparavant,
08:55est-ce qu'elle a réussi à ce niveau-là hier ?
08:57– L'Amérique va bien, oui, dans son ensemble,
09:00simplement il y a des classes défavorisées,
09:02il y a des personnes qui se sentent exclues,
09:05qui se sentent même humiliées par Washington, par l'État,
09:08parce qu'il y a des mesures des services publics,
09:11enfin bon, c'est un peu le même débat qu'en France,
09:13on retrouve vraiment la même chose,
09:16et c'est à ces gens-là que Kamala Harris essaye de s'adresser.
09:23Elle a d'ailleurs dit à plusieurs reprises,
09:25elle a dit « moi je suis de la classe moyenne,
09:27moi je connais ça », alors que lui c'est un milliardaire.
09:29– Est-ce que ça marche, est-ce que ça convainc les Américains qui la regardent ?
09:32Les indécis, il y a 15% à peu près d'Américains
09:34qui ne savent pas pour qui ils vont voter,
09:36certains qui souffrent, notamment vous l'évoquiez,
09:38de ces inégalités qui sont dans de grandes difficultés économiques,
09:42est-ce que les mots qu'elle a employés hier soir,
09:43est-ce qu'elle a réussi à les convaincre d'appuyer sur la touche démocrate ?
09:46– Elle devait en tout cas jouer cette carte-là,
09:49je pense qu'elle n'a pas d'autres possibilités,
09:52parce que l'élection se joue là, l'élection on le voit est très serrée,
09:55les sondages sont toujours très serrés,
09:56ils sont très serrés au niveau national,
09:58ils sont très serrés dans les différents états,
10:01et notamment ceux qui peuvent faire basculer l'élection dans un camp ou dans un autre.
10:08Et qui peut faire basculer ?
10:10Ce sont justement les indécis,
10:12les gens qui en fait ne s'intéressent pas forcément beaucoup à la politique,
10:16mais qui ont une seule question,
10:17est-ce que je vais aller mieux,
10:19ma vie va s'améliorer avec lui ou avec elle ?
10:21C'est la seule question, c'est vraiment la seule question.
10:24Et donc Kamala Harris l'a bien compris,
10:27les démocrates l'ont compris,
10:28parce qu'ils ont perdu beaucoup cet électorat populaire un petit peu inquiet,
10:32et ils ont décidé avec Kamala Harris d'aller à la pêche de cet électorat-là,
10:39et notamment dans ces états-clés.
10:41– Ils avaient aussi abandonné une partie de ces zones rurales,
10:45ce débat qui avait lieu à Philadelphie en Pennsylvanie,
10:48on voit les démocrates aujourd'hui mettre l'accent dans ces campagnes,
10:52ces villes qui ont été délaissées peut-être auparavant.
10:54– Oui, parce que les républicains avaient réussi à les convaincre,
10:57et Donald Trump notamment, que lui s'intéressait à eux,
11:01et qu'il allait améliorer leur vie en faisant des barrières douanières,
11:08en réduisant les taxes, donc il y avait tout un discours,
11:13il y a toujours un discours républicain,
11:15face auquel les démocrates ne trouvaient pas vraiment la parade.
11:21Alors c'est plus difficile en plus quand vous êtes dans le camp du président sortant,
11:26parce que vous avez un bilan, et c'est pas simple.
11:29Mais là on voit que l'essentiel c'est vraiment,
11:33c'est quelques dizaines de milliers de voix,
11:35et quand je dis quelques dizaines de milliers de voix,
11:38il faut qu'on mesure bien ce que ça représente.
11:41L'élection, il y a 90 millions dans un camp,
11:4490 millions dans l'autre, grosso modo, ou 80 millions pardon.
11:48Donc on voit l'échelle.
11:50Là dans le Michigan, dans le Pennsylvania, dans le Wisconsin, dans l'Arizona,
11:56ça se joue à 10 000, 20 000 voix près.
11:59Donc c'est rien du tout.
12:00Donc il suffit de quelques personnes indécises,
12:04quelques indépendants, qui sont séduits par exemple par Kamala Harris,
12:09parce qu'il la découvre,
12:10qui décident d'aller voter pour les démocrates pour que ça fasse basculer les choses.
12:13Et on va peut-être en reparler, il y a notamment parmi eux les jeunes,
12:17qui vont voter cette année.
12:19Les jeunes qui ont plutôt tendance à se délaisser de la politique,
12:21et ça c'est un dénominateur commun dans d'autres pays,
12:24et une question qui leur est chère, la question de l'avortement,
12:27notamment, on sait que les démocrates font campagne auprès des jeunes sur ce thème.
12:31Ça a été abordé hier soir, Donald Trump a salué le génie des juges de la Cour suprême
12:36ayant voté la révocation de ce droit,
12:39propageant de nouveau une fausse information qu'il répète à l'encontre des démocrates,
12:42le fait qu'il permettrait un avortement à 9 mois.
12:45Harris, c'est son dossier, elle le connaît bien, elle a répondu assez aisément hier soir.
12:50Elle le connaît parfaitement, elle s'en est occupée, c'est quelque chose qui lui tient à cœur.
12:53Je me souviens quand elle avait mené l'enquête du juge Cavanaugh,
13:02qui était un juge qui se présentait à la Cour suprême,
13:05donc elle était sénatrice, et il y a eu une audition devant le Sénat,
13:08et elle avait été extrêmement virulente là-dessus,
13:10elle avait d'ailleurs dit cette phrase que l'on avait retenue,
13:14mais est-ce qu'il y a une seule loi aux Etats-Unis qui est faite par l'État qui s'occupe du corps des hommes ?
13:20Et donc ça avait frappé.
13:22Elle a toujours été là-dessus.
13:24Il faut reconnaître que Trump, face à ça,
13:26il n'a pas su répondre,
13:28il a dit que tout le monde veut que ce soit les États qui s'en occupent,
13:32et pas l'État fédéral.
13:34D'abord, on ne comprend pas pourquoi l'État fédéral ne devrait pas s'en occuper
13:38pour donner un droit égal à tout le monde,
13:41et que ce sont les États qui font une discrimination entre les différents territoires.
13:45C'est peut-être une façon de se tenir à distance du sujet,
13:47qui est très sensible pour lui.
13:49Et puis, il a dit aussi un certain nombre de contre-vérités,
13:51qu'on pouvait avorter presque à neuf mois,
13:55et il faut reconnaître que là, les journalistes d'ABC ont été très bien,
13:57ils ont fait vraiment leur rôle,
13:59parce qu'à chaque fois, ils ont dit non,
14:01ça, monsieur le Président, désolé, mais c'est faux,
14:03ça n'existe pas.
14:05Les journalistes que les Trumpistes estiment acquis à la cause des démocrates.
14:09On va peut-être continuer dans les fake news.
14:11Trump qui a repris l'idée selon laquelle les migrants mangent des chats et des chiens
14:13dans une ville de l'Ohio.
14:15Fausses infos relayées sur les réseaux américains d'extrême droite
14:17ces dernières semaines.
14:19Décidément, les animaux de compagnie ont la cote en ce moment en Outre-Atlantique.
14:21Ben oui, c'est quand même assez délirant, faut bien le dire.
14:25Plus c'est gros, plus ça passe, on a l'impression.
14:29Oui, mais là, je crois que ça passe auprès des fidèles les plus fanatiques de Donald Trump.
14:36On en est dans un niveau d'excès de fake news,
14:42de tout ça en plus traficoté par les images d'intelligence artificielle.
14:46On a vu la réponse de Taylor Swift.
14:50Justement, on va voir l'image, parce que vous faites référence au colistier de Donald Trump,
14:54J.D. Vance, qui avait estimé récemment que l'Amérique était dirigée
14:58par une bande de femmes à chats, sans enfants malheureuses.
15:00J'ai traduit brièvement, c'est en compagnie de son chat,
15:04que la star américaine, forte de ses 283 millions de followers,
15:08a officiellement annoncé son soutien à Kamala Harris.
15:12Ce n'est pas une surprise, ça va l'aider Kamala Harris ?
15:16Oui, ça va l'aider.
15:18D'abord, c'est quand même assez fort comme image.
15:22On parle des chats, je ne sais pas pourquoi les chats n'ont pas demandé autant.
15:26Il y a un déferlement de photos chats en ce moment, effectivement, sur X notamment.
15:31Il y a une campagne américaine, d'abord par les chats qui seraient supposés être mangés
15:35par ces méchants migrants carnivores.
15:39Et puis le chat de J.D. Vance qui a accusé,
15:43qui a traité Kamala Harris de mémé à chat,
15:47parce qu'elle ne peut pas avoir d'enfant.
15:51D'abord, c'est très malin et assez courageux
15:55de la part de cette chanteuse de s'engager comme ça.
15:59Mais elle le fait, c'est du usage pour elle quand même de s'engager dans les campagnes.
16:03Oui, elle s'est engagée à un niveau local, mais c'est quand même,
16:07c'est toujours très risqué, parce qu'il y a une partie
16:11de ses fans qui ne sont pas forcément d'accord
16:15avec ces positions-là. Donc elle prend un vrai risque.
16:19Elle le dit d'une manière intelligente en disant, moi j'ai regardé
16:23et puis j'ai fait mon choix. Vous, regardez aussi
16:28et faites votre choix. Mais simplement, c'est vrai que
16:32elle entraîne derrière elle beaucoup de jeunes.
16:36Des jeunes républicains aussi, il faut bien le dire, parce qu'elle est chanteuse de country.
16:40Country, c'est une culture plutôt républicaine d'ailleurs.
16:44Et on parlait des jeunes tout à l'heure. Quand on sait qu'il y a 16 millions de nouveaux
16:48jeunes qui sont susceptibles de voter cette année,
16:52quand on fait la comparaison avec les quelques dizaines de milliers de voix
16:56dans certains états, si des jeunes convaincus par Taylor Swift
17:00dans ces états-là vont voter, ça peut effectivement faire escalader les choses.
17:04Ça peut aider à peser la balance en faveur ou non
17:08de Kamala Harris. La grande question évidemment qu'on se pose, on y revient de nouveau,
17:12c'est ses indécis, 15% à peu près estimés en ce moment. En tout cas,
17:16dans les deux camps, républicains et démocrates, on continue de faire bloc pour le moment.
17:20Derrière son candidat, ça ne risque pas de s'allonger à ce niveau-là.
17:24Merci d'avoir remporté hier soir ce débat. Explication en image avec Noémie Roche.
17:32Ils ont transformé le débat, en fait,
17:36à la gloire de Donald Trump. En Floride,
17:40ses partisans de l'ancien président ont écouté avec attention les prises de parole de leur candidat,
17:44fustigeant celle de Kamala Harris,
17:48dont ils ont peu apprécié qu'elle bouscule leur champion.
17:52J'ai eu le sentiment que Donald Trump était sans arrêt attaqué,
17:56et donc qu'il était sur la défensive. Mais elle revenait sans cesse à la charge
18:00avec des choses contre lesquelles il devait se défendre.
18:04La moitié de ce qu'elle a dit était des mensonges. Elle dit des choses fausses
18:08et ne semble même pas au courant de ce qui se passe réellement.
18:12Mensonge, le terme revient aussi majoritairement chez ses partisans démocrates,
18:16mais pour désigner les nombreuses invectives de l'ancien président.
18:22Comme je m'y attendais, Donald Trump a beaucoup menti.
18:26Il a son propre avis et sa propre lecture des faits sur tout.
18:30Harris essaie d'interagir avec lui et de présenter des idées et des faits,
18:34et il n'arrive pas à répondre correctement, parce qu'il ment, vous savez.
18:38Une prestation qui a permis à certains électeurs indécis
18:42d'affiner leur avis.
18:46Tout au long du débat, j'ai été très concentré. L'assurance de Kamala Harris
18:50et la façon dont elle est entrée dans les détails m'ont frappé.
18:54Et j'ai eu l'impression que Donald Trump était un peu plus décousu,
18:58qu'il s'éloignait un peu du sujet.
19:02De quoi redonner de la vigueur au camp démocrate, désormais rassuré
19:06quant à la capacité de sa candidate à s'imposer.
19:10Difficile toutefois de dire quel sera l'impact de ce débat sur l'élection.
19:14Confiante après ce premier échange, Kamala Harris souhaite en tout cas
19:18se mettre face à Donald Trump en octobre.
19:22Plusieurs choses, Dominique Simonnet. Du côté des militants, de la base,
19:26ce genre de débat ne fait pas bouger les lignes ?
19:30Rien du tout, ça ne change rien du tout. D'un côté comme de l'autre,
19:34Donald Trump a depuis plusieurs années un socle d'au moins 30%
19:38d'électeurs qui sont prêts à le suivre en enfer, quoi qu'ils disent,
19:42quoi qu'ils fassent. Quant aux démocrates,
19:46il y a aussi des partisans qui seront démocrates et jamais
19:50ils ne pourraient changer de camp. Après, ça se passe
19:54au milieu. Là, on voit un panel
19:58du Washington Post très petit
20:02mais pris avec des électeurs des États-clés
20:06juste après le débat qui montre
20:10qu'ils ont été séduits plutôt par Kamala Harris et que ça a un peu basculé
20:14dans le panel vers Kamala Harris. Donc ça ne veut rien dire.
20:18Tout ça est quand même extrêmement fragile. On a l'impression que ça ne joue à rien du tout.
20:22Oui, ça ne joue à rien du tout parce que ces élections sont très serrées,
20:26parce que toutes les élections américaines sont serrées. On peut se poser la question pourquoi.
20:30D'ailleurs, ça me fascine. Est-ce qu'il n'y a pas aussi un effet mathématique
20:34des grands nombres qui fait que quand on a autant d'électeurs,
20:38on finit toujours par équilibrer deux parties ?
20:42C'est ça qui est surprenant, c'est qu'il y a vraiment
20:46une coupure franche, en tout cas dans l'électorat, donc ça ne joue à rien.
20:50Et en même temps, ce sont deux projets très différents.
20:54Ce sont vraiment deux visions de l'Amérique très différentes.
20:58Il y a vraiment, d'un côté, Donald Trump, son America First,
21:02c'est-à-dire plutôt une Amérique qui regarde un peu
21:06avec nostalgie vers des valeurs d'avant,
21:10qui est plutôt isolationniste, qui veut moins d'État.
21:14Et puis, de l'autre côté, il y a la vision de Kamala Harris,
21:18qui, elle, se revendique toujours le rêve américain renouvelé,
21:22c'est-à-dire la possibilité pour tous comme elle, par exemple,
21:26de devenir président, de réussir dans sa vie,
21:30d'accueillir aussi le plus possible la diversité,
21:34et qui se veut, elle l'a répété sur le plan international,
21:38totalement dans le cadre des alliances,
21:42et notamment de l'OTAN et dans le camp des démocraties.
21:46Donc c'est vraiment deux visions très différentes.
21:50Et le choix est en fait fondamental, parce que selon le choix
21:54que feront les Américains, les Européens, les Français aussi,
21:58en subiront les conséquences.
22:02Ils élisent, je dis on, parce qu'on a toujours envie d'y participer,
22:06on élit le chef de la plus grande puissance mondiale,
22:10et ce sont une poignée de quelques électeurs du Michigan,
22:14de Pennsylvania ou d'Arizona qui vont faire ce choix.
22:18Et c'est vrai que c'est une élection qui fascine un peu partout dans le monde.
22:22D'ailleurs, on a regardé un peu partout ce débat la nuit dernière.
22:26Kamala Harris en réclame un deuxième, forcément,
22:30elles se sont renforcées à l'issue de ce premier match.
22:34C'est possible, parce que Trump peut avoir, je crois, il doit sans doute avoir
22:38l'envie d'y aller de nouveau et de combattre.
22:42Là, il ne doit pas s'estimer très content, il est déjà rageur de nature.
22:46Donc là, il doit vraiment être furieux.
22:50Il est possible que ça se traduise par on en fait un deuxième et là vous allez voir ce que vous allez voir.
22:54Donc ce n'est pas du tout impossible.
22:58Il faut quand même peut-être qu'elle se méfie, Kamala Harris.
23:02On va passer au vote. Ça laisse une autoroute aux deux camps, d'ailleurs.
23:06Ça laisse une autoroute. Et gagner un débat, c'est encore une fois pas gagner l'élection.
23:10Tout est possible. Et vous savez, on parle toujours de la surprise d'octobre.
23:14Il se passe toujours quelque chose en octobre, un événement,
23:18quelque chose qui fait que d'un seul coup, l'élection s'affléchit un peu. Donc oui, vous avez raison.
23:22Tout est possible. Après, est-ce que les démocrates vont vouloir...
23:26Est-ce que Donald Trump va vouloir repartir dans un débat comme ça
23:30d'une certaine manière, je pense qu'ils ont plutôt intérêt
23:34parce que ça rebat les cartes. On met le compteur à zéro et on recommence.
23:38Donc comme il n'a pas été très bon, il aurait une seconde chance à ce niveau-là.
23:44Mais pour l'instant, encore une fois, personne n'est capable de dire qui va l'emporter des deux candidats.
23:50On est un partout balle au centre. Vous êtes d'accord avec ça ?
23:52Parce qu'il y avait quand même eu un premier débat, on a tendance à l'oublier,
23:54avec Joe Biden qui pour le coup avait été un véritable raté pour les démocrates.
23:58Oui, c'est toujours la question de l'image. Quelle est l'impression que donne...
24:04Et là, on avait vu un monsieur totalement affaibli, qui n'était pas du tout à la hauteur.
24:10Ça a été majeur, absolument majeur, et notamment majeur pour convaincre Joe Biden d'abandonner la course.
24:18Est-ce que les démocrates ont bien fait ? Ils l'ont fait en fait assez tardivement.
24:23Mais pour finir, ça se révèle plutôt un atout pour Kamala Harris.
24:27Merci beaucoup, Dimonique Simonnet. Merci d'avoir été notre invité du jour.

Recommandations