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00:00C'est une belle chose. Ma fille, aurore, actrice, que j'avais dirigée dans le Malade imaginaire, et à qui je ne veux pas lui enseigner comment on joue parce qu'elle est faite pour ça,
00:19mais j'ai envie de lui enseigner comment on peut faire ce métier, comment on peut s'investir dans des rôles de façon plus légère et sans souffrir.
00:30Elle avait un rôle très, très douloureux, et j'ai essayé de lui insuffler cette...
00:37Une forme de détachement ?
00:38Oui, oui, oui, mais j'ai perdu. J'ai perdu, j'ai pas réussi. C'est quelqu'un qui...
00:43Parce que vous, vous êtes un émotif, Daniel Oteuil. Ce détachement, vous l'avez acquis alors avec les années ? C'était pas une évidence, non ?
00:48Alors, dans l'émotion, on la perd pas. On la perd pas, on la garde toute sa vie, et Dieu merci, c'est un élément nécessaire.
00:56Donc, est-ce que... Vous savez, bizarrement, le temps, dans ces métiers artistiques, ne fait pas grand-chose à l'affaire.
01:05La seule différence, c'est que si on attaque une scène ou une idée, c'est difficile.
01:13Quand on est jeune, on se dit qu'on n'y arrivera pas. Avec l'expérience, on sait, quoi qu'il arrive, qu'on y arrivera ou pas. Mais c'est pas grave, voilà.