• il y a 3 mois
Transcription
00:00On le dit parfois, le travail est une forme de colonne vertébrale à un individu, mais existe-t-il vraiment des entreprises
00:06qui recrutent avant tout des personnes en situation de handicap ? La réponse avec
00:12Phileas, ou plus exactement Laurent Bourgeon qui est le directeur de cette association.
00:19Laurent Bourgeon bonjour, Phileas c'est vous, à mon avis tout le monde vous surnomme comme ça non ?
00:24En attendant, vous êtes une entreprise qui a pour caractéristique de privilégier les personnes en situation de handicap.
00:34C'est un choix que vous avez fait depuis une vingtaine d'années semble-t-il dans votre parcours ?
00:40C'est ça, donc ça fait 25 ans que je suis responsable et directeur de structures médico-sociales,
00:45et notamment des ATH qui oeuvrent pour accueillir et accompagner des personnes en situation de handicap
00:51qui ont des difficultés pour pouvoir travailler dans le milieu ordinaire, voire même sont en incapacité de travailler dans le milieu ordinaire.
00:57Et notre objectif c'est par l'intermédiaire d'actions professionnelles et de différents métiers,
01:01de pouvoir leur donner un sens et donner du sens à leur travail par de la reconnaissance de compétences,
01:07par de l'intégration dans des entreprises et de pouvoir avoir une vie normale.
01:12Une formation aussi j'imagine ?
01:14Oui, une formation, on a des plans de développement de compétences et on a des partenaires qui travaillent beaucoup
01:20sur le développement de compétences des travailleurs, et donc on a des actions autour de la sécurité,
01:25parce que certains manipulent des outils et des objets dangereux, des manitous, des transpalettes, etc., donc il faut une formation.
01:32D'autres travaillent en cuisine, il faut connaître les règles de la CHSCT, des bonnes conditions de sécurité au travail.
01:39Et puis on a aussi des machines importantes, puisque nous avons des machines à bois, on a une activité métallerie,
01:48et donc oui, il y a des formations à la sécurité très importantes au sein de nos structures.
01:53Donc aujourd'hui, Philéas, c'est combien de personnes ?
01:56Alors, c'est 350 personnes en situation de handicap qui sont accompagnées sur l'ensemble de l'association,
02:01avec à peu près 160 travailleurs qui sont dans les ateliers, comme je vous ai dit tout à l'heure,
02:06métallerie, menuiserie, sous-traitance, restauration et espaces verts,
02:09et puis un autre public qui lui ne peut pas travailler ou ne peut plus travailler,
02:14et qui sont accueillis dans des accueils de jour ou en bien dans des foyers, qu'on appelle des foyers de vie,
02:19et ce sont des lieux occupationnels pour leur permettre d'avoir, malgré tout, une occupation dans la journée
02:25ou d'avoir des professionnels qui les accompagnent pour avoir des occupations.
02:28Une activité, qu'elle soit rémunérée ou pas, reste en tout cas une manière de fonctionner, c'est ça en fait, si je me comprends.
02:35Oui, les travailleurs ont une rémunération qui est basée sur un pourcentage du SMIG,
02:40et ça leur permet d'avoir une propre vie qui est un peu différente de la nôtre,
02:44parce qu'ils ne sont pas en capacité de pouvoir agir dans tous les actes de la vie courante comme nous on peut le faire,
02:50et on a aussi des services dédiés qui les accompagnent justement sur le fait de pouvoir demain avoir une vie normale,
02:56de pouvoir acheter leur maison, de pouvoir pour certains avoir des enfants,
03:00mais c'est tout le côté aussi maternité et parentalité qu'on accompagne,
03:05pour justement leur faire comprendre qu'avoir un enfant, c'est bien, ça peut être un choix comme tout à chacun,
03:11mais ça a des incidents sur la vie personnelle, et donc forcément, il faut qu'il soit accompagné pour ça.
03:17Quand on est déjà privé d'une part d'autonomie, c'est évidemment plus compliqué de rendre autonome l'enfant,
03:24enfin ça peut l'être en tout cas.
03:26Alors on est ici dans un salon professionnel, aujourd'hui on le sait bien,
03:30le monde du travail souffre, a du mal à recruter, parfois, même de plus en plus, on peut dire les choses telles qu'elles sont,
03:38et on a découvert que la notion de bonheur n'était pas forcément complètement étranger au monde du travail,
03:46et qu'on essayait de mettre ce mot juste à côté du mot salarié, collaborateur.
03:51Comment vous percevez ce mot-là, vous, avec ces personnes, avec ce public-là ?
03:56En fait, nous on a deux publics au sein de l'association, on a des salariés, comme n'importe quelle entreprise traditionnelle,
04:03et on essaye aussi pour eux qu'ils soient le plus heureux possible au travail.
04:08Il y a combien de personnes valides en fait chez Phileas ?
04:11Une centaine de collaborateurs, tous services confondus, et pour ce faire, on a mis en place des actions de prévention,
04:19on a fait une étude RPS, on va avoir les qualités de vie au travail, et on va avoir la restitution demain, c'est tout frais.
04:28Et par l'intermédiaire du plan de développement des compétences aussi,
04:32on essaye de mettre en place des actions de formation qui ne soient pas uniquement liées à l'accompagnement qu'ils font,
04:37c'est-à-dire que c'est comment est-ce que par l'intermédiaire d'un temps personnel,
04:42je peux aussi avoir une occupation qui me permet de sortir du quotidien,
04:49et de pouvoir quand je vais revenir au travail le lundi, d'avoir récupéré, d'avoir soufflé, et de me sentir bien quand je reviens au travail.
04:57Et ça pour nous c'est très important.
04:59Et puis on a le public travailleurs en situation de handicap,
05:02où là je vous invite potentiellement à aller dans un ESAT à côté de chez vous,
05:07et vous verrez le sourire qu'ont les travailleurs handicapés quand ils arrivent le matin au travail,
05:11et là on peut considérer déjà qu'ils sont heureux de venir au travail.
05:15Parfois, paraît-il, ont-ils du mal à partir même en vacances ?
05:19On pense à Bretagne Atelier par exemple, il y a eu des expériences qui ont été menées de ce genre.
05:24L'association Phileas est née récemment d'une fusion entre deux associations dont une s'occupait de séjour adapté.
05:31Avec la crise du Covid, elle a été obligée d'arrêter son activité séjour adapté,
05:35et aujourd'hui toutes les associations qui font des séjours adaptés sont en difficulté.
05:40Pour plusieurs raisons, la perte de repères de certains professionnels
05:46qui ne sont plus présents l'été pour accompagner justement ces travailleurs.
05:52Et donc s'il y a moins de professionnels pour les accompagner, il y a moins de séjours organisés.
05:56Ça c'est le premier point.
05:57Le deuxième point, c'est qu'avec les règles Covid etc,
06:00les structures qui accueillent ces personnes en situation de handicap
06:03ont dû mettre en place des règles un peu plus importantes en termes de sécurité,
06:06et répercutent ça sur le prix.
06:08Ce qui fait qu'aujourd'hui le prix du séjour pour les personnes en situation de handicap est très compliqué.
06:12Alors c'est comment nous on prépare les travailleurs handicapés ou les autres résidents à avoir des occupations l'été,
06:20et pour ça on a des services aussi adaptés pour pouvoir les accompagner vers des associations locales
06:25qui oeuvrent par exemple sur la fabrication de chars ou la fabrication d'activités
06:33pour pouvoir se rendre utile aussi pendant la période de fermeture.
06:37Phileas, c'est national ou c'est breton ?
06:41C'est même brétilien.
06:43C'est brétilien, le siège de l'association est avitré.
06:48Mais le rayonnement peut être français ?
06:50Oui, on a un rayonnement français par l'intermédiaire des produits qu'on fabrique
06:54et des produits aussi que les entreprises nous donnent.
06:57Et donc on sait qu'on a des produits qui vont par exemple en Amérique du Sud,
07:01des produits qui vont en Russie.
07:03C'est carrément international.
07:05Oui, on essaye en tout cas.
07:07Mais c'est important en termes de projection pour les personnes handicapées dans les ateliers,
07:12c'est-à-dire qu'ils produisent des pièces mais on leur indique là où vont les pièces
07:16et ça permet aux professionnels d'avoir un échange avec eux sur
07:20qu'est-ce qu'on fait dans ce pays-là, c'est quoi la langue de ce pays, c'est quoi la culture,
07:24est-ce que c'est une démocratie comme chez nous, est-ce que c'est royaliste,
07:30peu importe mais en tout cas il y a un travail de fait par les professionnels
07:35pour justement leur expliquer où vont nos produits et à quoi ça sert.
07:39Ce qui manque parfois d'ailleurs dans des entreprises où il n'y a pas de personnes handicapées
07:43mais où on n'explique pas nécessairement la finalité des produits aux personnes.
07:47Laurent Bourgeon, vous êtes un vrai breton ?
07:50Oui.
07:51Depuis toujours ?
07:52Depuis toujours.
07:53Alors ce questionnaire autour de votre lien avec la Bretagne ne devrait pas vous poser trop de problèmes.
07:57Vous allez devoir choisir parmi ces trois lettres B, Z ou H
08:01et découvrir ce qui se cache derrière ces lettres.
08:04Sur ces trois lettres, il n'y en aura que deux que vous allez devoir choisir.
08:07Laquelle voulez-vous, lesquelles voulez-vous ?
08:10Le B.
08:11Alors le B, commençons par le commencement, vous n'avez pas tort.
08:14Il va falloir me lire ça à haute voix et répondre s'il vous plaît.
08:20Quelle île bretonne est chère à votre cœur et pourquoi ?
08:24Eh bien je vais prendre une île locale, je vais prendre l'île Sésambre de Samalou forcément
08:29puisqu'on est à proximité.
08:31Pourquoi ? Parce que Samalou c'est une belle cité balnéaire, on s'y plaît bien,
08:37il y a un beau château, il y a une belle ville et puis j'ai de la famille sur Samalou donc ça aide.
08:46Oui, ça va. Du coup on hésite un peu moins à venir manger le dimanche.
08:51Oui, c'est fréquent.
08:53Allez, la deuxième lettre s'il vous plaît.
08:55Eh bien le Z.
08:57Allez, attention.
09:01Voici la lettre Z.
09:04Quelle chanson bretonne êtes-vous capable de chanter ?
09:12Ils en échapperont, vive la Bretagne.
09:15Ils en échapperont, vive les Bretons.
09:18Merci Laurent Bourgeon, merci d'être passé nous voir et longue vie à Phileas.
09:22Merci beaucoup, à très bientôt, au revoir.

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