• il y a 2 mois
Daniel Riolo, journaliste sportif français, a abordé plusieurs sujets sensibles concernant le football français, notamment la jalousie, le racket et le racisme. Voici un aperçu des points clés de ses révélations :
Le racisme dans le football français
Le racisme reste malheureusement un problème persistant dans le football français. Des incidents récents impliquant des joueurs comme Mike Maignan, gardien de l'AC Milan et de l'équipe de France, illustrent la gravité de la situation. Maignan a quitté le terrain lors d'un match après avoir été la cible d'injures racistes, mettant en lumière la nécessité de lutter contre ce fléau.
La pression sur les joueurs locaux
Riolo évoque la pression particulière que subissent les joueurs originaires de la région parisienne lorsqu'ils jouent pour le PSG. Cette pression peut parfois être néfaste, comme il le suggère dans le cas de Paul Pogba. Selon lui, certains joueurs pourraient bénéficier de jouer à l'étranger pour échapper à l'influence potentiellement négative de leur entourage local.
Les défis hors du terrain
Le journaliste aborde également des problèmes comme la jalousie et le racket, qui peuvent affecter les footballeurs français. Ces enjeux, moins visibles que le racisme sur le terrain, font partie des "histoires secrètes" du football français que Riolo cherche à mettre en lumière.
La réaction des institutions
Face à ces problèmes, les instances du football français tentent de réagir. Philippe Diallo, à la tête de la Fédération Française de Football (FFF), a notamment condamné fermement les chants racistes, soulignant que ces actes attaquent non seulement les joueurs mais aussi la France dans son ensemble
. Le témoignage de Daniel Riolo offre un regard sans concession sur les coulisses du football français, révélant des problématiques qui vont au-delà du simple aspect sportif et touchent à des questions sociétales plus larges.

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Sport
Transcription
00:00– Bonjour tout le monde, bienvenue, merci d'être là.
00:02Daniel Riolo est notre invité, le journaliste sportif,
00:04mais juste avant, prenez deux secondes si vous voulez bien
00:06pour vous abonner à notre chaîne sur YouTube,
00:08on est vraiment de plus en plus nombreux,
00:09ça fait vraiment trop plaisir en quelques mois déjà.
00:11L E G E N D pour vous abonner à notre chaîne, légende.
00:14Vous n'avez qu'à cliquer aussi sous la petite cloche
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00:23toute la journée, plein de news.
00:24Pareil, je vous mets le lien cliquable sous la vidéo,
00:26notre compte Instagram, on est sur Snapchat,
00:29pour ceux qui ne le savaient pas, sur Facebook, sur TikTok aussi,
00:32et même sur Twitter, donc merci d'être de plus en plus nombreux
00:34à nous suivre, c'est parti pour l'émission avec Daniel Riolo.
00:37– Salut, je suis Daniel Riolo et je suis venu découvrir
00:41L E G E N D que je ne connais pas, j'espère qu'on va passer un bon moment.
00:44– On va parler de ton livre, on va en profiter, ça va ?
00:51– Ah ouais, d'accord.
00:52– Ah oui, il est là, K.O. Football Club.
00:53– Tu ne m'avais pas dit, je pensais que j'étais venu
00:54pour découvrir L E G E N D et te poser des questions.
00:56– On peut faire un peu les deux.
00:57– On aurait pu faire l'inverse, tu vois.
00:58Si tu veux, pose-moi des questions sur K.O. Football Club,
01:00je vais essayer d'y répondre.
01:03Il sort son livre, voilà, qui est très très bien, il y a plein de dossiers,
01:07moi je te l'ai dit, je n'y connais pas grand-chose en foot,
01:09enfin je ne suis pas très pointu, je connais évidemment…
01:10– Est-ce que tu sais que les gens qui ne connaissent pas bien le foot,
01:12justement, ce qu'ils aiment dans ces cas-là, c'est un peu les affaires ?
01:15– Exactement.
01:16– Les gens qui ne suivent pas trop la politique,
01:17quand ils viennent à faire un louche, d'un coup ils vont s'y intéresser.
01:20– Et on essaye de comprendre pourquoi il a fait ça,
01:22ce qui s'est passé, etc.
01:24– Tu parles de la mère, j'ai noté, la mère de Kylian Mbappé,
01:28avec l'échange que tu as eu avec elle, qui s'appelle Faïza Lamario,
01:31tu dis, je remarque chez elle une sorte de déconnexion du réel,
01:34c'est intéressant, après je peux te pitcher tout ça,
01:36une volonté de tout contrôler,
01:38de croire que son fils vient d'une autre planète footballistique,
01:40le clan Kylian Mbappé… – Ça pour le coup, elle a un peu raison,
01:43il vient un peu d'une autre planète, c'est quand même très très fort.
01:45– Veut être au centre de tout, il souhaite par exemple changer la convention
01:48sur les droits de l'image dans l'équipe de France,
01:49mais aussi s'immiscer peu à peu dans tout ce qui se passe au pays.
01:51– Ah voilà, tu es vraiment allé chercher un point très très pointu.
01:53– Non, je ne trouve pas ça pointu, justement,
01:55c'est-à-dire qu'il essaie de contrôler les familles,
01:57les familles de footeux, tu vois, c'est assez intéressant ça.
02:00– On parle des familles qui, effectivement, autour des joueurs de foot
02:03peuvent parfois être envahissantes.
02:07Là, pour le coup, on parle d'un des meilleurs joueurs du monde,
02:11et effectivement de ce qu'on a fini par appeler le clan Mbappé.
02:16Mais dans leur cas de figure, à eux, qu'ils soient envahissants,
02:19ça peut avoir des défauts, mais tu peux le comprendre,
02:22parce qu'ils ont véritablement, non seulement des meilleurs joueurs du monde,
02:24mais également en termes de médiatisation, de business, c'est une mine d'or.
02:29Donc, qu'au bout d'un moment, de par tout ce qu'il peut se passer
02:34autour d'une telle star, elle puisse à un moment être un peu déconnectée
02:38et penser qu'elle est plus importante que le club dans lequel il évolue,
02:42c'est possible, c'est possible.
02:44Et d'ailleurs, il y a pas mal de gens qui ont reproché aux gens qui entourent Mbappé,
02:48son père, sa mère, de trop en faire et de finalement quasiment leur laisser penser
02:52qu'ils ont le pouvoir au Paris Saint-Germain,
02:54ce qui n'est jamais complètement positif quand même.
02:57Ce n'est pas un joueur d'avoir le pouvoir, et c'est encore moins sa famille de l'avoir.
03:01Mais plus globalement dans le bouquin, là où…
03:04Parce que là, en plus, on parle d'un joueur qui marche bien sur le terrain.
03:06Le pire, c'est quand ce sont des joueurs qui sont sujets à créer des polémiques
03:12et des bordels dans les clubs parce que les familles sont envahissantes,
03:15parce que les entourages veulent se mêler des transferts,
03:17parce que tout simplement ils veulent croquer une part du gâteau.
03:21Ça, ça arrive souvent, il y avait l'affaire Pogba,
03:24je ne suis pas très pro du foot, mais tout le monde en a entendu parler.
03:26Si tu ne suis pas vraiment le foot, t'as pas dû t'échapper quand même.
03:30Un joueur de foot qui se retrouve dans une pièce à peu près comme celle-là,
03:34tu vois combien on est là, il y a des rails,
03:37et bien là, tu t'en fais sortir deux,
03:39et les deux autres prennent deux calaches et vous me prenez en otage.
03:43Voilà, c'est à peu près le cas de figure qui s'est passé dans l'affaire Pogba,
03:46sauf que tous ces gens-là ne seront pas mes amis d'enfance,
03:49alors que là, en l'occurrence, dans l'affaire Pogba,
03:52il y a des amis, des gens qui étaient censés être ses amis,
03:55qui se sont retournés contre lui parce que l'affaire,
04:01c'est celle d'un système quasiment mafieux de protection qui a mal tourné.
04:07C'est ces gens qui se disent être tes amis,
04:10qui te connaissent depuis très longtemps,
04:12et qui gravitent autour des joueurs de foot et qui doivent bien vivre.
04:16Donc, il y a l'ami à qui tu donnes,
04:17tiens, toi, tu vas t'occuper de réserver mes billets d'avion,
04:20toi, tu vas t'occuper de faire ci, de faire ça.
04:23Chacun essaie d'avoir une petite part du gâteau.
04:25En meute un peu.
04:25Et là, exactement, et là, en l'occurrence,
04:28Pogba avait un agent qui, je pense, s'occupait de faire l'interface
04:34et d'arroser un petit peu tout le monde pour qu'on soit un peu moins exigeants.
04:38Et puis, cet agent est mort.
04:40Et je pense que derrière, ça a éclaté.
04:44Et que dans l'entourage, le premier cercle de Pogba,
04:47on a dit tous ces gratteurs, si on mettait fin à tout ce système,
04:51et tous ces gratteurs, ils n'ont pas trop aimé être mis sur la touche.
04:54Et le pire, c'est que dans l'histoire, t'as également la famille plus que proche.
04:57C'est un des frères qui a été mêlé à cette histoire,
05:01qui a probablement été instrumentalisé par ses fameux amis d'enfance.
05:05Et ça se termine en histoire qui relève quasiment du grand banditisme quand même,
05:10avec un joueur qui, honnêtement, toi, tu ne suis pas beaucoup de foot.
05:15Même si tu demandes à des amis à toi qui le suivent beaucoup,
05:17tu leur demandes, c'est quand le dernier match de Pogba ?
05:20On a l'impression que c'est plus un joueur de foot.
05:21Et je pense sincèrement que cette histoire-là lui a mangé le cerveau.
05:26Ça perte, ça doit perturber quand même mentalement,
05:28quand t'as un de tes frères qui est mêlé à une histoire comme ça,
05:30quand t'as des amis avec qui t'as toujours été,
05:34à qui t'as donné tes enfants à garder,
05:37qui connaissent ta famille, ta mère et tout,
05:39et tu te retrouves dans un appartement avec deux fusils à pompe sur toi.
05:44Je pense que ça perturbe quand même.
05:45C'est quelque chose qui arrive souvent dans le foot ?
05:48Des affaires de violences ?
05:49Fort heureusement non, mais la tendance est quand même
05:51à ce qu'il y ait de plus en plus des entourages nauséabonds autour des joueurs,
05:55des gratteurs, des gens qui veulent croquer dans le gâteau,
05:59parce qu'un joueur de foot, c'est finalement énormément d'intérêt.
06:03Oui, le truc basique, c'est de dire qu'il y a un transfert,
06:07donc il y a de l'argent, il y a une valeur marchande,
06:08donc voyons voir quel genre de service...
06:11C'est un peu comme si c'était une entreprise à qui on vendrait des services.
06:14On te vend une protection, tu te dis « mais attends, je n'ai pas besoin de protection. »
06:17« Si, si, t'as besoin de protection. »
06:18« Bah non, je n'ai pas besoin de protection. »
06:20« Bah si, si, je peux te dire que t'as besoin de protection. »
06:22« En fait, limite, je te vends la protection parce que si tu dis non,
06:26tu vas vraiment avoir besoin de protection, mec,
06:28parce que c'est moi qui vais devenir l'agresseur,
06:30donc embauche-moi comme protecteur, sinon tu n'auras pas d'emmerde. »
06:33C'est connu d'ailleurs.
06:34Exactement, t'as tout compris, c'est exactement ça.
06:36Et ces systèmes de protection, ils ont prospéré
06:39dans les entourages de joueurs de foot ces derniers temps,
06:41ça a donné pas mal d'affaires de raquettes,
06:44et nous, certains enquêteurs qu'on a rencontrés quand on a écrit notre bouquin,
06:51certains étaient assez pessimistes et nous disaient même que
06:56dans le milieu du bandidisme petit ou grand banditisme,
06:59j'ai souvent ces appellations quand on parle de ces milieux-là,
07:02il y en a quand même certains qui ont commencé à se rendre compte
07:04que finalement, le trafic de stups, ça pouvait être dangereux,
07:07alors que ça, beaucoup moins.
07:08Ah ouais ?
07:08Parce que finalement, tu mets un coup de pression à un joueur
07:10pour lui proposer tel ou tel service,
07:13Tu gagnes très bien ta vie.
07:14Voilà, ça peut être intéressant.
07:17Mais ce que nous disaient ces fameux enquêteurs,
07:19c'est que le moment où il va y avoir des rivalités
07:22parce que tel mec qui se fait passer pour son agent face à tel autre mec
07:26qui lui aussi veut le marché de la sécu ou de ceci ou de cela,
07:30ça peut se terminer sur un parking.
07:33Un peu comme dans le rap ?
07:34Finalement, il y a beaucoup d'entourage, on en parle.
07:36Exactement, je pense que ça ne t'a pas échappé
07:39parce que c'est une série qui avait beaucoup marché
07:40pendant le confinement, c'est validé.
07:42On a eu Franck Greston-Vidal, d'ailleurs, qui a vécu...
07:45Absolument, en plus, lui, il a écrit, il connaît très bien ce milieu.
07:48Je pense qu'il y a énormément de similitudes entre les deux mondes
07:52et que je ne comprends toujours pas
07:54pourquoi il n'y a pas de séries similaires sur le foot.
07:58Je sais qu'il y en a qui ont essayé d'écrire sur ce milieu
08:02et sur cet environnement, exactement à l'image de Validé,
08:05où tu ferais pratiquement une sorte de copier-coller
08:08avec juste une description nouvelle des univers et des joueurs.
08:12Mais je ne sais pas pourquoi, personne ne trouve de diffuseur pour ça.
08:15Je pense que les diffuseurs pensent que ça ne va pas intéresser les gens.
08:17Je suis un peu étonné, tout le monde aime le foot.
08:19Je ne vois pas, il n'y a jamais de vrais projets qui sont faits,
08:22qui sont menés sur l'univers, autour du foot,
08:26les entourages, tout ce qui se passe à côté.
08:28Il y a beaucoup de bouquins, on n'est pas les seuls
08:30à avoir raconté ce genre de choses-là.
08:32Mais moi, je pense que ça pourrait faire une super série.
08:34Toi, en tant que journaliste, est-ce que tu as déjà eu des pressions ?
08:37C'est intéressant de comprendre ça.
08:38Est-ce qu'on t'a déjà dit de fermer ta gueule sur un sujet
08:40ou de l'ouvrir sur un autre ?
08:42Non.
08:43Tu n'as jamais eu de mec sur un parking qui est venu te voir
08:45pour te dire que tu allais dire ça sur tes joueurs ?
08:47Non, non, jamais.
08:49Non, non, c'est même plutôt le contraire.
08:51C'est même plutôt, on m'encourage,
08:53ou on me dit, c'est bien que tu dises ça.
08:55Je crois que les gens savent que,
08:57justement, je ne subis pas de pression
09:00et comment dire, je ne veux pas,
09:03moi, on ne me dit pas ce que je dois dire.
09:05Je crois que c'est aussi pour ça que,
09:07dans le milieu, finalement, les gens
09:09peuvent peut-être se dire,
09:11c'est un con, j'aime pas ce qu'il dit,
09:13ça nous fait chier ce qu'il raconte,
09:15on ne l'aime pas,
09:17mais au moins, il est sincère.
09:19Au moins, il n'a pas de parti pris,
09:21il ne défend pas un tel par intérêt,
09:23il n'a pas d'amis,
09:25il ne parle pas en bien de lui parce que c'est son ami
09:27et il ne parle pas en mal de lui
09:29parce qu'il lui en veut pour quelque chose.
09:31Moi, je n'ai pas d'amis, je n'ai pas d'ennemis.
09:33Peut-être que des gens pensent que moi,
09:35je suis leur ennemi,
09:37mais moi, j'en ai pas.
09:39Je ne suis pas là, moi, j'ai toujours dit
09:41que je fais ce métier pour avoir des amis ou des ennemis.
09:43Je fais ce métier, mes amis sont dans mon milieu,
09:45c'est des confrères,
09:47c'est des gens hors milieu et tout,
09:49mais dans le milieu du foot, joueurs, agents,
09:51tu fais gaffe à ça,
09:53c'est ce que tu disais.
09:55Je n'ai pas à en avoir,
09:57je n'ai pas à avoir des amis dans le milieu,
09:59j'ai des gens avec qui je peux m'entendre,
10:01mais si je dois dire des choses sur eux, je les dirai.
10:03Parce que sinon, on perdra toute crédibilité.
10:05On fait cette émission depuis 17 ans maintenant,
10:07j'ai écrit plusieurs livres
10:09sur ce qu'on appelle les coulisses du foot.
10:11Si j'étais pris en défaut,
10:13et je sais qu'il y en a qui guettent ça
10:15depuis des années,
10:17qui se disent le jour où on chopera Riolo,
10:19mais ça n'arrivera pas.
10:21Ça n'arrivera pas.
10:23Et sur les affaires, comme par exemple
10:25à l'époque de la sextape
10:27ou de Zaya avec Benzema, par exemple,
10:29est-ce qu'il y a des gens
10:31qui essaient de te contacter pour faire un peu
10:33taire les trucs ?
10:35Non, moi, c'est pas pour faire taire.
10:37Moi, ce que j'ai noté ces dernières années,
10:39c'est plutôt qu'on peut essayer
10:41de me contacter pour me proposer
10:43des histoires, pour me faire des révélations.
10:45D'ailleurs, c'est très souvent comme ça que ça marche.
10:47Les journalistes qui révèlent,
10:49tu creuses après,
10:51mais dans un premier temps,
10:53on te dit l'histoire, et après c'est à toi de creuser
10:55pour vérifier vrai ou pas vrai.
10:57Ces derniers temps, c'est vrai, il y a beaucoup d'histoires,
10:59on me contacte, on me dit, tiens, j'ai vu ça,
11:01j'ai envie de te raconter ça, machin.
11:03Le risque, c'est que plus on t'en raconte,
11:05tu peux aussi te manipuler,
11:07instrumentaliser,
11:09et donc il faut faire super attention.
11:11Le dernier exemple en date
11:13qui a fait énormément parler,
11:15c'est au sujet de Galtier,
11:17la fameuse lettre écrite par le directeur sportif
11:19de Nice, qui est quand même une lettre
11:21très très lourde avec affaire
11:23de discrimination, de racisme,
11:25disclamophobie, c'est lourd.
11:27Quand tu te retrouves avec ce document,
11:29qu'on m'envoie un dimanche matin par le biais
11:31d'un mec qui m'envoie un mail
11:33de temps en temps,
11:35ben ouais...
11:37Il faut faire gaffe, bien sûr,
11:39il faut faire attention.
11:41Exactement,
11:43en l'occurrence, il a fallu 4 jours
11:45pour qu'un procès soit déclenché,
11:47au bout d'un moment, c'est un peu pesant.
11:49Tes parents débarquaient en France
11:51depuis la Sicile, j'avais noté,
11:53mais on va faire rapidement ton enfance.
11:55J'ai bossé, mais c'est juste
11:57que t'as pas trop de temps, alors je vais aller vite.
11:59On t'a fait tes fiches ?
12:01C'était il y a longtemps,
12:03je suis vieux, je suis beaucoup plus vieux que toi.
12:05En tout cas, t'as grandi dans une...
12:07Je pense pas que tu sois beaucoup plus vieux que moi.
12:09Je suis de 85.
12:11Ça fait un écart de 15 ans, c'est beaucoup.
12:15Je vais pas te dire, j'aurais pu être ton père,
12:17parce qu'à 15 ans, j'étais pas encore très actif.
12:21Amoureux du PSG,
12:23j'ai rapidement vu
12:25un peu partout dans toutes tes interviews,
12:27t'as fait beaucoup de livres dessus.
12:29C'est ma famille, le PSG.
12:31D'où mes souffrances en ce moment.
12:33Et parfois, t'hésites pas à critiquer ?
12:35Le PSG, c'est ce que tu dis.
12:37T'hésites pas ?
12:39On peut dire que depuis quelques années,
12:41c'est même mon souffre-douleur principal.
12:43Ça, j'y peux rien.
12:45Le club se porte pas très très bien,
12:47alors que ça me blesse un peu plus particulièrement.
12:49Oui, puisque c'est le club de mon enfance,
12:51mes années au Parc des Princes, tout ça.
12:53Donc évidemment, je suis comme
12:55beaucoup de supporters du PSG en ce moment,
12:57assez atteint
12:59par la situation du club.
13:01Mais bon, je fais mon métier,
13:03et s'il faut dire des trucs qui font pas plaisir
13:05aux dirigeants, je les dis.
13:07C'est impossible de te froisser avec personne dans ton métier.
13:09Parce que si tu te dis que Marseille joue bien cette année,
13:11ou Lyon, tu te fais déchiqueter.
13:13Moi, je me froisse pas avec eux.
13:15Mais les gens en face, oui.
13:17Il peut y avoir des supporters du PSG qui trouvent que je vais trop loin.
13:19Les dirigeants du PSG,
13:21évidemment, ils vont pas aimer que je les critique comme ça.
13:23Les joueurs vont pas aimer ça.
13:25Je leur en veux pas.
13:27Je leur en veux pas de m'en vouloir.
13:29Tu comprends ? Je leur en veux pas
13:31de penser que je suis un con.
13:33Tant qu'ils pensent que je suis honnête, ça va.
13:35Ce que je veux pas, c'est qu'on doute de mon honnêteté.
13:37C'est le truc qui me met le plus en rage.
13:39Il y a certaines personnes sur Twitter
13:41qui...
13:43Tout le monde sait qu'ils peuvent m'arriver
13:45de répondre de façon très virulente,
13:47voire insultante, ce n'est un secret pour personne.
13:49Et des fois, je dis,
13:51j'insulte jamais personne
13:53si on m'a pas insulté avant.
13:55On me dit, mais non, je t'ai pas insulté.
13:57Je dis, tu m'as juste traité de malhonnête.
13:59Les gens pensent que malhonnête, c'est pas une insulte.
14:01Pour moi, c'est la pire de toutes.
14:03Ou quand on dit que j'ai dit quelque chose par intérêt,
14:05ou que j'ai voulu préserver les intérêts de quelqu'un dans mes critiques.
14:07Ça fait 17 ans qu'on fait une émission
14:09qui marche très bien, et je pense qu'elle marche très bien
14:11parce qu'on est honnête et sincère.
14:13Donc quand on dit que je tiens un propos malhonnête,
14:15je le vis très très mal. Je vis ça comme une insulte.
14:17Donc souvent, ça me fait dégoupiller,
14:19et je réponds.
14:21C'est pas malhonnête quand t'as des débats parallèles sur...
14:25Ça, c'est pas de l'honnêteté, c'est une blague.
14:27Oui, c'est ça, c'est ça, c'est ça.
14:29Mais après, c'est aussi des trucs de potes, de machins...
14:31Mais parfois...
14:33L'After, c'est une émission de potes aussi.
14:35C'est une émission de potes, et...
14:37Mais en fait, c'est ça aussi.
14:39Quand tu fais une émission depuis des années,
14:41tu t'aperçois que l'époque évolue.
14:43Moi, j'ai rien contre, après tout, que l'époque évolue.
14:45Il y a des choses qui me plaisent dans l'évolution,
14:47et des choses qui me plaisent moins.
14:49On a commencé en 2006.
14:51Quand je vois les premières années...
14:53Mais les choses qu'on pouvait dire à l'antenne...
14:55Mais moi, bien sûr, en radio, en 2010, c'était n'importe quoi !
14:57Mais les choses que je disais à l'antenne !
14:59Mais parce que les fameuses histoires du débat parallèle...
15:01Moi, ça fait marrer mon fils.
15:03Mon fils, il a 15 ans, il me dit
15:05« Ouais, mais est-ce que tu sais que c'est devenu une expression ?
15:07On va se faire un débat parallèle. »
15:09Je dis « Bah non, je sais pas, fiston. Je sais pas, c'est entre vous. »
15:11Je lui dis, dans ma tête,
15:13« Mais s'il avait écouté l'émission,
15:15il était tout petit à l'époque,
15:17entre 2006 et 2010.
15:19Les premières années.
15:21La façon dont on parlait aux auditeurs,
15:23la façon...
15:25Ce genre de blague sur des meufs,
15:27on en faisait plein.
15:29C'est sûr, il y en a qui accusent Neymar.
15:31C'était ça, c'est parti de là.
15:33C'était une femme
15:35qui accusait tout simplement
15:37Neymar d'avoir violé.
15:39Après, je pense qu'on ne s'en serait pas permis
15:41de faire la blague
15:43si on ne savait pas
15:45que ça devait déboucher sur rien.
15:47Parce que, effectivement,
15:49là où, à mon sens, il n'y a pas matière
15:51à faire de blague, surtout pas,
15:53et où, effectivement, là, on aurait mérité
15:55une vraie sanction,
15:57parce qu'à l'arrivée, on a été suspendu une semaine,
15:59j'estime que, bon, voilà,
16:01je n'ai rien à redire là-dessus.
16:03Mais c'est parce qu'on avait l'information
16:05que c'était du bidon.
16:07Donc c'est pour ça qu'on s'est permis
16:09cette blague-là.
16:11Mais si jamais il y avait eu un doute,
16:13on serait permis de blaguer sur une femme
16:15qui accuse quelqu'un de viol et tout,
16:17sans qu'on en soit sûr.
16:19L'affaire était beaucoup trop grave pour qu'on s'y remette.
16:21Mais là, ça ressemblait tellement
16:23à une tartufferie monumentale
16:25que nous, on s'est laissé prendre dans le truc
16:27et qu'on a déliré là-dessus, qu'on a fait une blague.
16:29Et pourquoi elle n'était pas super belle ?
16:31En gros, c'était ça l'histoire
16:33pour ceux qui avaient suivi.
16:35Le résumé, c'est en gros,
16:37si tu trompes ta femme, en plus, avec quelqu'un qui est plus moche
16:39que ta femme, c'est un peu con.
16:41On a tourné autour de ça.
16:43En termes, pour le Qatar,
16:45c'est quoi ton opinion dessus ?
16:47T'en parles pas mal dans le livre, pour le coup.
16:49Tu disais qu'il y avait beaucoup de monde
16:51au bal des hypocrites qui appréciaient la Coupe du Monde de 2022.
16:53Ah oui, toi tu parles du Qatar,
16:55le pays et l'organisation de la Coupe du Monde,
16:57pas la gestion du PSG.
16:59Tu dis à l'orchestre Anne Hidalgo de tenir la flûte à Ibrio,
17:01poussée par les tartuffes
17:03qui composent sa majorité municipale,
17:05vert et extrême-gauchiste en tous genres.
17:07La maire de Paris,
17:09la corbeille du Parc des Princes,
17:11a décidé de céder à l'opinion majoritaire
17:13boboisée, la ville de Paris,
17:15la ville du PSG.
17:17Du jour au lendemain,
17:19elle a décidé que le Qatar, c'était pas bien.
17:21Pendant des années, à partir du moment où elle est maire de Paris,
17:23elle vient au Parc des Princes, tout va bien,
17:25je bois le champagne avec Nasser, c'est formidable,
17:27je suis assis en tribune, je soutiens le PSG,
17:29et là j'ai rien à dire.
17:31La Coupe du Monde au Qatar approche
17:33et comme elle voit que l'opinion
17:35s'exprime beaucoup dans le sens
17:37d'une critique du Qatar,
17:39et il y a
17:41un mouvement de
17:43« il ne faut pas aller au Qatar parce que leurs valeurs
17:45ne sont pas les nôtres »,
17:47là d'un coup, le Qatar,
17:49ça devient le diable et je ne veux plus
17:51entendre parler. Je trouve que ce
17:53revirement m'a un petit peu étonné,
17:55c'est pour ça qu'on en parle.
17:57Et sur la Coupe du Monde, c'est ce que j'ai toujours dit.
17:59Et d'ailleurs,
18:01j'ai pris position, ça m'a valu une tonne d'insultes,
18:03j'ai pris position
18:05de façon assez prononcée
18:07sur l'affaire du maillot
18:09de lutte contre l'homophobie,
18:11où je ne comprends pas
18:13qu'on refuse de le porter pour des
18:15raisons et des convictions religieuses,
18:17parce qu'on est en France, et qu'en France
18:19nos valeurs c'est de ne pas
18:21accepter une discrimination
18:23quelle qu'elle soit, et là en l'occurrence
18:25c'était un maillot de lutte
18:27contre l'homophobie.
18:29Donc là je prends position ferme, mais en revanche
18:31pour ce qui était de porter le brassard au Qatar,
18:33je ne voyais pas,
18:35je n'avais pas envie qu'on fasse
18:37de la politique internationale et qu'on aille donner des leçons
18:39qui en plus n'auraient servi strictement à rien,
18:41et qu'on aille leur donner des leçons
18:43de valeur sur ce qu'ils doivent faire,
18:45sur ce qu'ils doivent penser. D'abord, je ne crois pas
18:47que ça aurait servi à quoi que ce soit,
18:49on a le droit de considérer,
18:51moi j'y suis allé au Qatar,
18:53je n'ai pas vu toutes les horreurs
18:55qu'on m'avait dit que je verrais,
18:57néanmoins, il est clair
18:59qu'il y a beaucoup de valeurs dans ce pays que je ne partage pas.
19:01Je ne partage pas
19:05leur vision des droits humains,
19:07mais quand je vais arriver là-bas,
19:09je ne vais pas leur dire,
19:11vous allez me mettre une démocratie en place tout de suite,
19:13un homo a le droit
19:15de se balader dans la rue,
19:17je suis qui moi pour aller leur dire un truc pareil ?
19:19Donc je ne vais pas aller mettre des pressions.
19:21C'est quoi ton opinion
19:23personnelle sur l'arrivée du Qatar au PSG ?
19:25Bonne chose, pas bonne chose ?
19:27Au départ, c'est censé être une bonne chose,
19:29le club est en perdition à ce moment-là,
19:31il n'y a pas de repreneurs, il n'y a plus d'argent,
19:33il n'y a plus rien, ils ont créé une marque mondiale
19:35très forte,
19:37en termes de business, c'est une énorme réussite,
19:39en termes de sport,
19:41les premières années sont
19:43bonnes parce que les premières années ressemblent
19:45à une croissance, à quelque chose
19:47qui va finir par aboutir,
19:49sauf qu'il y a un virage à la fin
19:51des années 2010,
19:53une mauvaise bascule d'ailleurs,
19:55un petit peu symbolisé par 2020,
19:57où ils vont quand même en finale de la Ligue des champions,
19:59ils ont attendu longtemps, de 2011 à 2020,
20:01mais bon, le chemin a été tortueux,
20:03et derrière,
20:05ça s'écroule,
20:07parce que la gestion,
20:09le management des hommes n'est pas bon,
20:11le choix des hommes n'est pas bon,
20:13et là, effectivement, depuis
20:15quelques années, on a l'impression que
20:17c'est plus du tout géré, alors que les
20:19premières années, clairement,
20:21ils installent le PSG comme un top 10
20:23européen, même si tu perds
20:25la quarte finale, même si tu perds un type
20:27de sort, mais quoi, le problème, c'est pas de pas de temps de perdre,
20:29on peut perdre en sport, le problème, c'est
20:31quand tu perds de façon ridicule, et que tes
20:33joueurs te respectent pas, que tes joueurs
20:35respectent pas le public, que tes joueurs
20:37ont toujours l'impression que c'est
20:39mieux ailleurs que chez toi,
20:41ça va, quoi, au bout d'un moment,
20:43tu fais un dîner chez toi, t'invites des gens
20:45régulièrement, et à chaque fois, ils te font chier
20:47en disant « putain, la semaine dernière, je mangeais chez l'autre, c'était
20:49vachement meilleur que ta merde », au bout d'un moment,
20:51je pense que tu vas en avoir marre, t'auras plus envie de l'inviter, le gars.
20:53Toi, t'es de 70, c'est ça ?
20:55Mon père est des années 50,
20:57il m'a raconté qu'à l'époque,
20:59je sais que t'as parlé de ça aussi, il était
21:01vachement sur les verres, il y a un temps, c'était
21:03vraiment Saint-Etienne, j'avais le vinyle chez moi, tiens.
21:05Il me disait que ce qui lui manquait
21:07le plus, c'était qu'à l'époque, il avait l'impression que
21:09les gars de Saint-Etienne jouaient pour Saint-Etienne,
21:11les gars de Bordeaux jouaient pour Bordeaux, et qu'aujourd'hui, en fait, c'est un peu
21:13des gars de n'importe quelle ville pour n'importe
21:15quelle ville, mais je pense que ça, c'était même avant toi.
21:17Ça, à partir du moment où
21:19le marché s'est complètement ouvert et que
21:21t'es entré dans...
21:23à travers les lois européennes,
21:25dans une mondialisation
21:27claire, nette,
21:29assumée, oui, tu as des transferts dans
21:31tous les sens, donc tu as des équipes avec
21:33plus d'étrangers que de joueurs locaux.
21:37Je pense que le foot est assez identitaire
21:39et que les joueurs qui sont dans les tribunes
21:41aiment bien quand ce sont des joueurs locaux
21:43qui jouent. C'est pas toujours facile
21:45parce qu'encore faut-il que les joueurs locaux soient bons.
21:47Le PSG en a
21:49laissé partir beaucoup. Est-ce qu'ils
21:51auraient été bons en restant au PSG ?
21:53Pour faire simple, on va dire des mecs
21:55de Paris et banlieue, forcément
21:57ils sont attachés au PSG. Si tu les fais jouer là,
21:59ils sont contents, les supporters, t'as l'impression
22:01que tu viens du même coin, on est entre nous.
22:03Est-ce que forcément
22:05ils auraient été bons en restant là ?
22:07Je sais pas,
22:09parce qu'après t'as une pression qui est différente,
22:11t'as un environnement qui devient toujours plus pesant.
22:13Je me souviens à un moment,
22:15Pogba était question.
22:17Pogba au PSG, c'est un gars de chez nous, il est d'ici,
22:19pas comme Bappé qui est de Gondy.
22:21Honnêtement, Pogba,
22:23quand on a su après son entourage,
22:25il valait peut-être mieux qu'il aille un peu loin à l'étranger
22:27pour pas être trop suivi par son entourage
22:29parce que c'était pas une bonne pression quand même.
22:31C'est pas évident après, quand t'as ta famille,
22:33tes amis, tes cousins, tout le monde en tribune
22:35en permanence, qu'à peine tu termines le match,
22:37t'es entouré, t'es assailli de gens.
22:39C'est bien, j'étais du quartier avec toi.
22:41C'est pas toujours facile. Il y en a quelques-uns
22:43qu'on aurait peut-être dû garder, ça clairement,
22:45et d'autres, on nous dit
22:47« ouais, tu l'avais gardé toi, est-ce qu'il est vraiment bon le gars ? »
22:49C'est pas parce que t'es un joueur
22:51local que t'es forcément bon.
22:53T'as été proche d'un joueur ?
22:55Non. Tu as toujours fait attention à ça ?
22:57Non, j'ai pas de...
22:59De proche-proche ? Non, non, j'ai pas d'ami joueur.
23:01Si je te dis qui est le plus, on le fait un peu dans tous les milieux,
23:03tu peux peut-être me dire déjà,
23:05est-ce que tu sais qui est le joueur le plus mauvais
23:07à FIFA ? Est-ce qu'il y a un mec qui est vraiment connu pour être une buse ?
23:09À FIFA ? Tu veux dire quand tu joues à FIFA ?
23:11Ouais.
23:12Le problème, c'est que FIFA, j'ai arrêté en 2017.
23:14À l'époque, j'étais bon.
23:16J'étais monté en Détroit avec le programme
23:18FUT, que beaucoup de gens qui nous regardent
23:20doivent connaître.
23:22J'avais un bon niveau, j'avais des bons profs,
23:24Bruce Granek, Braak,
23:26toute la bande.
23:28Mais j'ai arrêté.
23:30En plus, en même temps, c'est facile
23:32sur FIFA
23:34de savoir quels sont les bons joueurs.
23:37Est-ce qu'il y a le vrai joueur dans la vraie vie ?
23:39Qui est le plus mauvais joueur à FIFA dans la vraie vie ?
23:43Est-ce qu'il y a un Neymar qui joue à la console ?
23:45Je sais que parfois, ils se font tous des tournois
23:47entre eux. Est-ce qu'il y en a qui sont vraiment nuls ?
23:49Ça, je n'en sais rien.
23:51Mais je sais qu'il y en a qui sont très bons.
23:53À l'époque,
23:55quand je jouais beaucoup,
23:57j'avais même été ambassadeur pour EA Sports
23:59pendant quelques années,
24:01et j'avais eu l'opportunité de jouer avec Griezmann.
24:03Putain, qu'est-ce qu'il était fort !
24:06Je ne sais pas s'il joue encore,
24:08mais à l'époque, ça doit dater
24:10de 2015, 2016,
24:12j'étais allé le voir une fois à Madrid,
24:14et une autre fois,
24:16il devait être à Real Sociedad.
24:18J'étais allé le voir deux fois
24:20chez lui.
24:22Le niveau !
24:24Moi, je n'ai jamais été énormissime,
24:26mais c'est un truc à ne pas voir la balle.
24:28Non, la plupart, il y en a vraiment qui sont forts.
24:30Qui boit le plus ? Est-ce qu'il y en a un qui est vraiment connu
24:32pour se mettre des mines ?
24:35Oui, mais alors là,
24:37le problème, c'est que je dois avoir 4 ou 5 procès
24:39en même temps.
24:41Donc, si tu penses que je suis venu à Légende
24:43pour en prendre un sixième,
24:45tu vois, en ce moment,
24:47l'avocate, elle est un peu claire.
24:49Je vais te laisser tranquille.
24:53T'es le joueur que t'as fait le plus rêver.
24:55En plus, on les connaît.
24:57On les connaît.
24:59On les connaît.
25:01On les connaît.
25:04Quel joueur t'as fait le plus rêver
25:06dans ta vie ?
25:08Le plus rêver dans ma vie,
25:10de ma génération, c'est Platini.
25:12Parce que pour rêver, il faut avoir l'âge.
25:14L'âge, c'est quand t'es enfant,
25:16quand t'es un peu ado, tout ça.
25:18Et c'est Platini, parce qu'adulte,
25:20tu regardes le foot, t'es passionné,
25:22mais t'es plus en rêver la nuit.
25:24Oui, c'est un peu différent.
25:26La fanatitude évolue.
25:28Mais Platini, oui.
25:30Louis Fernandez, j'adorais.
25:32Qui, lui, pour le coup, après,
25:34quand il était consulteur RMC, est devenu un ami.
25:36Oui, mais Louis,
25:38je l'adorais comme joueur.
25:40Platini, toute cette génération, je les adorais.
25:42Roberto Baggio, que je n'ai jamais rencontré,
25:44mais je l'adorais, quand il avait le maillot de l'Italie.
25:46Est-ce qu'il y a un joueur qui t'a intimidé
25:48quand tu l'as rencontré ?
25:50C'est vraiment impressionnant.
25:52Zidane est assez intimidant.
25:54Effectivement.
25:56Ça a été en plus une des premières interviews.
25:58Je devais être très jeune dans le métier.
26:00Oui, mais il a ce truc où il ne dit rien.
26:02Il est un peu comme ça.
26:04Il est un peu glacial.
26:08Un peu monolithique.
26:10Il est assez impressionnant.
26:12Il y avait Ronaldo aussi.
26:14Pas Cristiano, le Brésilien.
26:18En fait, le truc, c'est que ça va avec l'âge.
26:20Si tu les rencontres
26:22au début de ta carrière,
26:24j'ai presque envie de te dire que
26:26tout le monde devient intimidant.
26:28Plus tu vieillis, moins t'es intimidé.
26:30Parce que t'as l'expérience et la répétition
26:32du fait de voir des gens connus.
26:34T'intimides moins.
26:36En l'occurrence, les deux que je t'ai cités,
26:38non seulement c'est des stars mondiales,
26:40mais en plus t'es au début, c'est un côté intimidant.
26:42Quel joueur ne te sert jamais la main
26:44quand tu le croises ?
26:46Ça, non.
26:48En fait, on ne sert pas la main.
26:50Quand tu fais une interview,
26:52c'est pas le but.
26:54Non, mais tu peux croiser.
26:56Ils te connaissent, les joueurs de foot ?
26:58Je pense qu'il y en a un ou deux,
27:00ils ne me serreront pas la main.
27:02Neymar, Verratti, ils ne vont pas me serrer la main.
27:04Je ne pense pas, non.
27:06Et il y en a qui te connaissent,
27:08mais que tu ne connais pas dans la vraie vie,
27:10qui te croisent ?
27:12Je ne vais pas dans les lieux
27:14où sortent les joueurs de foot.
27:16Je ne vais pas dans les restaurants
27:18où vont les joueurs de foot.
27:20À Paris, les mecs du PSG,
27:22ils vont dans un resto italien qui n'est pas terrible.
27:24J'ai l'air de connaître.
27:26Tu embrasses.
27:28Tu connais.
27:30Je les vois toujours en story.
27:32Ce n'est pas top.
27:34C'est une cuisine que je maîtrise parfaitement.
27:36Je suis passionné de cuisine et j'aime bien en faire.
27:38Ce n'est pas top qualité,
27:40mais c'est très branché.
27:42Je ne vais pas dans les endroits où vont
27:44les footballeurs.
27:46Je suis allé une fois.
27:48J'ai deux potes.
27:50Il y avait Simone Rovera,
27:52le correspondant italien,
27:54et un autre correspondant italien de la Gazzetta dello Sport,
27:56qui vit à Paris forcément.
27:58Les deux, je connais très bien.
28:00Ils me disent qu'on va manger une pizza.
28:02Je suis OK, pas de problème.
28:04On faisait ça à un moment, c'est un peu un rituel.
28:06J'en avais un des deux
28:08qui cherchait tout le temps la meilleure pizza dans Paris.
28:10Même si ce n'est jamais qu'en Italie.
28:12Il me dit
28:14qu'on va tester
28:16le resto de Marco.
28:18Je me dis que ça ne va pas être une bonne idée du tout.
28:20Tu vas me faire aller manger
28:22dans le resto de Verratti,
28:24avec tout ce que je dis sur lui,
28:26ça ne va pas bien se passer.
28:28Il me dit que je m'en fous.
28:30Ils ont fini par me convaincre.
28:32Lui n'était pas là.
28:34Je me demande ce qu'il serait passé s'il avait été là.
28:36Son associé, le patron,
28:38est super sympa.
28:40Ça s'est super bien passé.
28:42Il m'a très bien accueilli.
28:44Je ne me souviens plus de son prénom,
28:46mais c'est vrai qu'il est formidable.
28:48C'est le Juicy.
28:50Franchement, la pizza est très bonne.
28:54Le patron est super sympa.
28:56Le patron, c'est un Français, non ?
28:58C'est son associé.
29:00Je ne suis pas sûr qu'il soit plutôt franco-italien.
29:04Je n'ai rien contre lui à Verratti.
29:06En plus, il vient d'un endroit en Italie
29:08où j'ai passé 10 ans
29:10de ma vie en vacances.
29:12Son plat préféré
29:14est un de mes plats préférés à moi aussi.
29:16Tu sais ce qu'il bouffe ?
29:18Oui, parce que je sais d'où il vient.
29:20Il vient des Abruz.
29:22Il a un truc qu'il adore et qu'il fait venir de là-bas
29:24que j'adore aussi.
29:26On pourrait être connectés sur plein de trucs.
29:30À partir du moment où je trouve qu'il y a
29:32une critique à émettre sur lui,
29:34j'ai mes critiques.
29:38Est-ce que tu as déjà fait un beau cadeau ?
29:40Non.
29:42Surtout, je ne l'aurais pas pris.
29:44C'est vrai ?
29:46Non, ce n'est pas partie de mon métier.
29:48Tu es droit comme un « i » ?
29:50Exactement, je n'ai pas de cadeau à recevoir.
29:52Mais un Zidane peut te dire
29:54« je l'aurais pris ».
29:56Non, pas moi.
29:58Qui est le joueur le plus infidèle ?
30:00Je n'en sais rien.
30:02Je fais référence.
30:04Je crois que tu avais fait une boulette une fois.
30:06Tu t'avais raconté.
30:08C'est incroyable.
30:10Je l'ai déjà dit le nom du joueur ?
30:12Non, je ne veux pas savoir le nom du joueur.
30:14Ça ne m'intéresse pas.
30:16C'est juste un moment.
30:18Je l'ai déjà dit son nom.
30:20C'est juste une anecdote.
30:22À l'époque, il y avait un resto
30:24qui marchait très bien,
30:26qui s'appelait Les Princes,
30:28à côté du Parc des Princes.
30:30Il y avait pas mal de gens connus qui venaient.
30:32Je ne suis plus avec qui je bouffe.
30:34Et à table d'à côté s'installe un joueur
30:36très connu,
30:38une des stars de la Ligue 1 désormais.
30:40Il jouait à Lille.
30:42Il s'installe
30:44et sur la table, il met
30:46deux ou trois portables.
30:48Je m'en fous complètement.
30:50Sauf que le soir,
30:52je ne sais pas pourquoi,
30:54à l'antenne, il est fait référence
30:56de la une de l'équipe Mag
30:58qui était sortie la veille ou deux jours avant
31:00où il y avait Samuel Eto'o en couverture.
31:02La photo,
31:04elle était ouf.
31:06Il y avait Samuel Eto'o et autour de lui,
31:08huit téléphones en or,
31:10en argent, des téléphones customisés.
31:14La une était drôle, ça m'avait marqué.
31:16Je ne sais plus qui sur le plateau.
31:18C'est vraiment un concours de circonstances
31:20pour qu'on en arrive à dire ça.
31:22« Vous avez vu la une incroyable
31:24avec Samuel Eto'o et ses huit téléphones
31:26en or ? »
31:28Et là, je fais...
31:30J'ai forcément
31:32dit le nom du joueur.
31:34Sinon, il n'y a pas d'affaire.
31:36Je ne sais plus.
31:38Sinon, après, ça ne peut pas...
31:40Sinon, il ne peut pas y avoir d'avis.
31:42Sinon, ça ne donne pas ce que ça a donné.
31:44Et donc, je dis
31:46« Payette, il est quand même vachement moins connu
31:48parce que lui, il n'en a que deux, des téléphones. »
31:52OK, ça s'arrête là.
31:54Sauf que le lendemain, je retourne déjeuner
31:56dans cet endroit parce que j'y allais souvent.
31:58Et là, le patron, il vient me voir
32:00et il me dit
32:02« Dis donc,
32:04il faut que tu fasses gaffe quand même à l'antenne
32:06quand tu parles de la vie privée des gens et tout ça.
32:10»
32:12« Qu'est-ce que j'ai fait comme connerie ? »
32:14Et il met
32:16hyper longtemps, il me traîne
32:18dans tous les sens pour me mettre
32:20en garde, machin...
32:22Je ne comprends rien.
32:24« Dis-moi ce qui ne va pas parce que... »
32:26Il me dit « T'as dit
32:28qu'un tel, il avait... »
32:30« Payette avait deux téléphones ? »
32:32« Deux téléphones.
32:34Tu crois que ça passe ? »
32:36Je dis « Mais c'est quoi le problème ? »
32:38« Sa femme, elle savait pas. »
32:40Et là, j'ai compris.
32:42Et là, j'ai dit « Oh, merde ! »
32:44« Faut faire attention à tout ce qu'on dit. »
32:46Et là, j'ai dit « Oh, merde ! »
32:48On en revient au truc de tout à l'heure sur les blagues.
32:52Parfois, il faut se méfier de certaines blagues.
32:54Et là, j'aurais pas dû
32:56parce que ça part d'une
32:58connerie que tu veux raconter pour faire le malin
33:00en disant « Il est vraiment pas
33:02au niveau d'un tel. L'autre, il en a huit.
33:04L'autre, il en a que deux. »
33:06Ça sert à rien.
33:08Et tu t'es jamais fait emmerder par un supporter,
33:10un peu zanzin ?
33:12Un peu trop au supporter ?
33:14Non, franchement, les mecs que je croise sont plutôt
33:16hyper bienveillants et plutôt toujours d'accord
33:18avec moi. Il n'y a que sur Twitter, en fait,
33:20qu'on se fait insulter.
33:22Twitter, c'est un bon parallèle de l'insulte.
33:24K.O. Football Club,
33:26dedans, page 39,
33:28tu parles d'agents de joueurs
33:30et les parents.
33:32Et ça, c'est assez marrant.
33:34Il y a deux agents qui t'ont parlé du jour où ils ont accompagné
33:36le père d'un joueur espoir de Ligue 2.
33:38Tu cites pas de nom, etc.
33:40Le père a dit aux représentants du club,
33:42je cite le livre, « Si vous voulez la signature de mon fils,
33:44il va falloir m'offrir une maison et une voiture
33:46sur place, sans oublier une prime comprise entre
33:48200 et 300 000 balles. »
33:50Ça, ça a été
33:52un classique.
33:54En fait, c'est le truc
33:56très simple.
33:58Toi, t'es joueur de foot. Moi, je te veux.
34:00Il y a trois concurrents.
34:02Faut bien que je te séduise.
34:04Donc, toi, t'es là
34:06et il y a ton père à côté ou ton
34:08ami ou ton machin et tout.
34:10Comment tu veux que je te séduise ? J'arrose ton père,
34:12j'arrose machin. Et d'ailleurs,
34:14à la suite, je crois qu'il y a un type
34:16dans le livre qui raconte,
34:18un des concurrents de l'agent qui dit, « Nous, on est arrivés
34:20au rendez-vous deux jours après.
34:22On a vu que la mère, elle avait un sac à main tout neuf
34:24et une nouvelle voiture. On a compris
34:26que c'était mort. »
34:28Quand tu notes que le sac à main,
34:30il est neuf, c'est que ça fait partie des sacs à main.
34:32Tu vois,
34:34c'est pas le petit sac à main.
34:36On est dans le sac à main à cinq chiffres.
34:38C'est ça, c'est ça. Et toutes tes anecdotes
34:40sont vraies. Tu parles de la mère d'Adrien Rabiot,
34:42joueur de l'équipe de France
34:44et de la Juve, qui aurait fait
34:46scandale au Club Med pour des tongs.
34:48Mais ça, c'est des vraies anecdotes.
34:50T'es allé chercher les trucs.
34:52Rabiot a déjà eu un procès.
34:54Je peux te parler de l'Arabie Saoudite.
34:56Je peux y aller. En même temps, c'est dans le livre.
34:58Je suis droit comme un « i » aussi, je peux te parler de Cristiano Ronaldo.
35:00En même temps, c'est dans le livre.
35:02C'est pour sortir des trucs un peu improbables.
35:04Non, mais c'est parce qu'elle est
35:06tendue. En fait, au fond, je pense que c'est quelqu'un
35:08de bien, Mme Rabiot. Elle m'en veut
35:10parce qu'à un moment, je critiquais son côté
35:12envahissant, son côté protectif.
35:14Juste, vraiment, c'est une famille qui a beaucoup
35:16souffert. Vraiment, ils ont eu de graves
35:18problèmes et tout. Donc, à chaque fois
35:20que je parlais de leur côté envahissant,
35:22quelque part, je m'en voulais. Parce que je
35:24sais que c'est une famille qui a connu beaucoup
35:26d'histoires et tout. Et elle a ce côté
35:28ultra protecteur, ultra
35:30envahissante, à tout vouloir gérer,
35:32à dire à un mec un jour
35:34« si t'enlèves pas cette phrase de l'interview,
35:36plus jamais il te parlera ».
35:38Elle a ce côté et tout. Mais je suis sûr qu'au fond,
35:40c'est de la bienveillance chez elle. Elle veut tellement
35:42le protéger qu'elle en vient à des excès.
35:44Et donc, l'anecdote, oui, elle est rigolote.
35:46C'est quand elle arrive au Club Med, c'est au Portugal.
35:48Et tu sais au Club Med, tu payes pas...
35:50Tu payes avec une fausse monnaie.
35:52Ouais, tu payes avec des...
35:54C'est des tridents ou quoi, je sais pas.
35:56Et donc, elle s'aperçoit qu'il a pas de tongs.
35:58« Ah, Adrien,
36:00t'as pas les tongs ? »
36:02Ils avaient pas encore fait le check-in, tu sais,
36:04pour avoir le changement. Il y a la boutique
36:06et elle dit
36:08« va t'acheter les tongs, tu vois, maman,
36:10j'ai pas les sous ». « Bah non, on va payer, quoi ».
36:12Et là, t'as « bah non,
36:14il faut attendre d'avoir la monnaie Club Med et tout ».
36:16« Peut-être t'as pas un scandale.
36:18Vous savez pas qui on est, machin et tout ».
36:20Hop, ils ont même pas déballé les bagages,
36:22ils ont repris l'avion et ils sont partis.
36:24Mais non !
36:26Parce qu'il y a des... Alors, tu parles aussi
36:28d'une pub Food Corner, dans le livre.
36:30Bon, tu dis qu'il y a d'autres marques,
36:32y compris dans le luxe, qui s'approprient
36:34les codes de l'urbain. C'est un vrai truc.
36:36Mais c'est...
36:38Absolument, c'est un...
36:40Toutes les marques de Paris Sportif, par exemple,
36:42ont à mort adhéré
36:44aux codes
36:46de la urbaine culture.
36:50J'ai même noté récemment,
36:52ça c'est pas dans le livre, ça n'a rien à voir,
36:54c'est juste pour une digression,
36:56en fait, pendant très longtemps, il y avait une sorte
36:58de rejet de ça.
37:00Il fallait surtout pas être
37:02assimilé ou qu'on fasse un rapprochement
37:04entre la culture banlieue
37:06et les marques, le luxe,
37:08on flippait de ça.
37:10À tel point qu'il y a une époque, il y a très longtemps,
37:12Lacoste avait souffert de ça.
37:14Lacoste flippait parce qu'il y avait la fameuse
37:16banane et...
37:18C'est la force de Lacoste, c'est qu'ils arrivent à avoir
37:20et les papas aisés en polo.
37:22Sauf qu'il y a 20 ans,
37:24ils en avaient souffert,
37:26la marque avait un petit peu subi
37:28ça et avait perdu
37:30de sa valeur. Et donc,
37:32ils avaient tout fait pendant des années pour combattre
37:34cette éventuelle assimilation
37:36aux mecs de quartier.
37:38Basculement de génération et d'époque,
37:4020 ans après, aujourd'hui,
37:42non seulement ils l'assument, mais ils le revendiquent.
37:44Et ils font même leur pub,
37:46leur dernière pub,
37:48mettent en scène tous les
37:50attributs de cette
37:52culture rapide.
37:54Aujourd'hui, il n'y a plus de rejet par rapport à ça.
37:56Alors qu'il y a 20 ans, dans la mode,
37:58on flippait de ça.
38:00Ils s'inspirent de la rue pour faire une collection.
38:02Exactement, c'est une évolution
38:04de notre société.
38:06Et tu dis que les joueurs de foot aussi,
38:08c'est vraiment sa gigantesque chaîne alimentaire du football français.
38:10Tu parles de tout ça.
38:12Depuis la mise en place,
38:14ils ramènent des sponsors.
38:16Et là, tu retrouves le parallèle
38:18avec le rap, tant parlé dans la série
38:20Validé, c'est un peu
38:22les mêmes codes.
38:24C'est un débat
38:26un peu social.
38:28Certains ont vu
38:30dans le football un ascenseur social.
38:32C'était l'idée
38:34nous n'avons rien,
38:36la société ne nous offre peut-être pas
38:38des débouchés
38:40dans certains secteurs.
38:42On va tout miser sur le foot,
38:44comme on a tout misé sur le rap.
38:46Et c'est vrai que ça a donné aujourd'hui l'impression
38:48que la région parisienne est une sorte de Silicon Valley.
38:50Autour de 75%
38:52des joueurs que tu as
38:54un peu partout en France qui viennent
38:56de banlieues parisiennes,
38:58le réservoir est immense, on est à 10-12 millions d'habitants.
39:02Le marché des clubs
39:04Montpellier,
39:06Nantes, partout, dans les centres de formation,
39:08ce sont beaucoup des gamins
39:10qui viennent de régions parisiennes.
39:12Mais plus que ça.
39:14Aujourd'hui, la France,
39:16chaque année il y a match avec le Brésil
39:18pour savoir qui est le pays
39:20qui exporte le plus de joueurs dans le monde.
39:22Et la France
39:24rivalise avec le Brésil,
39:26l'Argentine est juste derrière.
39:28Une année c'est la France qui est devant, une année c'est le Brésil.
39:30Et en plus, ces joueurs-là viennent principalement
39:32de régions parisiennes. Il y a un marché
39:34qui est ultra florissant,
39:36d'où aussi les problèmes, pour revenir
39:38au début de notre échange,
39:40et cette impression qu'il y a un gâteau
39:42qui est énorme, parce que tous ces joueurs
39:44représentent des valeurs marchandes, avec plein de gens qui se disent
39:46là il y a du fric à faire.
39:48Même avec les sites de Paris Sporting, ils ont tous les codes
39:50aussi pareil de street.
39:52Tu prends BetClick, Winamax,
39:54Unibet,
39:56tu as
39:58exactement tous les codes
40:00de culture urbaine,
40:02un peu ghetto.
40:04Effectivement,
40:06c'est très présent.
40:08Toi t'étais en 2007, pour terminer, c'est pas tout à fait Paris Sportif,
40:10mais t'as animé les World Series of Poker.
40:12Ouais, moi je suis un grand
40:14passionné de poker, j'adore ça.
40:16Et t'es arrivé une galère à la douane,
40:18là-bas. À Vegas ? Ouais.
40:20Oh ouais, ça c'était
40:22l'année dernière en fait.
40:24Et
40:26déjà, il faut quand même savoir que
40:28de partir à Vegas pour les championnats du monde de poker,
40:30franchement, j'étais méga excité.
40:32C'était vraiment génial,
40:34et j'aime pas les voyages trop longs.
40:36Mais bon, là, Vegas, on tape 12 heures.
40:38Mais peu importe.
40:40T'es aussi entre l'excitation
40:42et surtout le fait d'être pressé d'arriver.
40:44Tu vois, vraiment,
40:46le voyage est long, t'arrives, je me conditionne
40:48psychologiquement avec l'idée que
40:50le contrôle des passeports aux Etats-Unis,
40:52les queues qui finissent plus comme ça et tout,
40:54donc tu dis ok, il y a 11-12 heures de vol,
40:56je sais plus combien exactement, rajoute 2 heures
40:58dans ta tête, sois prêt.
41:00Et puis bon, tu te dis, c'est pas grave, derrière, il va y avoir
41:02la fête, les tournois. Ouais, tu sais ce qui t'attend.
41:04Je débarque, je reçois
41:06le message, parce qu'en fait, il faisait
41:08une sorte de film autour de moi
41:10à Vegas, c'est Winamax en l'occurrence.
41:12J'arrive, je reçois le message,
41:14dès que tu termines, tu récupères ta valise,
41:16la douane, machin,
41:18dépêche-toi, on t'a mis
41:20une limousine.
41:22Tellement ring. Limousine,
41:24grande vie, c'est génial.
41:26Ouais, c'est marrant à Vegas. Je suis super content,
41:28ça colle avec le truc, on est super excités.
41:30Bon, on débarque,
41:32évidemment, je commence à voir de loin qu'il y a la queue
41:34qui ne finit plus, donc je suis avec
41:36ma femme.
41:38Et puis à peine on fait
41:40juste le premier virage comme ça,
41:42par le coup de bol monumental,
41:44ils ouvrent un machin, puis bim, ils rajoutent 2 guichets.
41:46Oh putain, je me dis,
41:48si j'ai ce bol-là au papier,
41:50je vais rentrer millionnaire à Paris.
41:52Hop, on passe,
41:54donc la queue devient toute petite.
41:56Je me dis, putain, je suis un peu super, j'ai gagné du temps,
41:58génial, j'envoie un message, c'est bon.
42:00Il devait être 16h, un truc comme ça.
42:02A 17h, je suis à l'hôtel.
42:04A 17h, je suis là, la limousine, c'est bon,
42:06machin, on peut faire les premiers
42:08trucs, tout, génial.
42:10J'arrive, et puis tu sais,
42:12sur le contrôle où ils te posent 2-3 questions,
42:14faut pas avoir de thunes sur toi, ou faut dire combien t'as.
42:16Mais bon, je suis plutôt préparé, je sais comment.
42:18Et surtout, le truc,
42:20tu dis rien, faut pas que tu sois emmerdé
42:22à dire une phrase, machin, parce que tu sais jamais
42:24comment ça peut terminer avec les douanes aux US.
42:26Et là,
42:28je laisse passer ma femme d'abord,
42:30elle donne son passeport, moi je suis derrière,
42:32elle donne, et puis
42:34la douanière me regarde,
42:36et le fils de ma femme avance.
42:38Je lui dis, OK, j'ai rien dit, pas de problème,
42:40va au bagage, je te retrouve.
42:42Je te retrouve dans 2 minutes.
42:44Elle part,
42:46elle marche, et moi la dame me dit,
42:48attendez là 2 secondes,
42:50mettez-vous là, juste à côté de la porte,
42:52là, je vous donne votre passeport.
42:54Ma femme continue
42:56à marcher jusqu'au bagage, elle se retourne pas,
42:58moi je me mets là,
43:00et là la porte s'ouvre,
43:02j'avais pas vu qu'il y avait la porte derrière moi,
43:04et un mec, officier, un peu caricature
43:06US, grand cos, machin,
43:08il me dit, va rentrer dans la pièce.
43:10J'ai dit, ah bon, pourquoi ?
43:12Déjà, le pourquoi...
43:14Il a trouvé que c'était trop ?
43:16J'étais un peu allé très loin avec le pourquoi,
43:18déjà,
43:20donc il me répond pas au pourquoi,
43:22il me dit, tu rentres.
43:24Et là,
43:26je prends mon téléphone,
43:28j'en ai un message à ma femme,
43:30il y a un contrôle supplémentaire,
43:322 secondes, je prends mon téléphone comme ça,
43:34le mec il met la main comme ça dessus,
43:36il me fait ranger ça immédiatement.
43:38C'est juste que je dois prévenir,
43:40sinon elle va se demander où je suis.
43:42Il m'a fait comprendre qu'il fallait pas
43:44que je redise, il faut que je prévienne.
43:46Donc, il y a pas eu de why, machin,
43:48il y a juste eu...
43:50le petit filet de sueur qui a commencé
43:52à couler là, en plus avec la fatigue du voyage et tout.
43:54OK ?
43:56Donc, je téléphone,
43:58il m'a dit, non téléphone,
44:00quand il te parle, c'est pas gentil, il crie.
44:02Je suis juste devant...
44:04C'est très expressif l'américain quand c'est...
44:06Et là, je me retrouve dans une salle,
44:08autant dire que c'est vraiment pas une salle sexy,
44:10y a rien, y a des guichets au fond
44:12avec des officiers qui sont habillés en noir,
44:14les flics US, machin.
44:16Y a...
44:184-5 personnes
44:20qui ont l'air
44:22d'être des Mexicains.
44:24Et là, je m'aperçois que je me retrouve
44:26à l'immigration, c'est un peu tendu.
44:28Y a un écran géant
44:30avec un dessin animé. Autant dire que
44:32le dessin animé, je le connais par cœur.
44:34Parce qu'en fait, la petite aventure
44:36de la pièce, ça a duré deux heures.
44:38Deux heures, je ne pouvais pas prévenir
44:40ma femme, je n'ai pas pu prévenir
44:42les gens qui m'attendaient dehors. Je ne pouvais rien faire.
44:44Tu pouvais pas en cachette...
44:46Vu comment le mec
44:48m'avait parlé...
44:50Je pense qu'il peut te mettre une gifle, au sens propre.
44:52Si c'était qu'une gifle, je pense que c'est
44:54que tu passes la nuit là. Parce qu'il y a
44:56un malin qui est rentré deux secondes après,
44:58qui est arrivé... Alors tu sais, ça me faisait rire
45:00parce que moi, j'étais déjà là depuis 3-4 heures.
45:02Et je commençais à bien comprendre qu'il fallait rester.
45:04Évidemment, les mecs, quand ils passent la porte,
45:06ils vont... Oh, mais qu'est-ce que c'est que ça ?
45:08Avec la petite valise.
45:10Il s'assied un peu énervé.
45:12Bizarrement, au bout de 10 minutes, ils sont très calmes.
45:14Mais d'un coup, tout le monde devient
45:16très calme. Parce que lui aussi, il a fait le coup de
45:18« je dois prévenir ». Et vu comment le mec s'est énervé,
45:20genre tu ne touches rien, tu as bien compris que...
45:22Écoute, ne t'énerve pas.
45:24Et tu ne peux même pas te lever pour dire monsieur...
45:26Ah si, je me souviens, à un moment,
45:28au bout de deux heures, tu as quand même envie d'aller aux toilettes.
45:30Mais tu es escorté.
45:32Donc tu vas aux toilettes, tu es escorté. Et puis surtout,
45:34pendant les deux heures, tu ne fais rien.
45:36Tu es là, il ne se passe rien
45:38si ce n'est que...
45:40Tu te demandes pourquoi tu es là.
45:42Tu te demandes ce qui va se passer. Et la réponse
45:44à « tu te demandes ce qui va se passer », c'est que tu regardes ce qui se passe.
45:46Et là, les gens qui passent...
45:48Mais mon Dieu !
45:50Il y a un Mexicain devant moi qui passe.
45:52Mais ils lui ont tout démonté.
45:54Mais tout !
45:56La valise, le téléphone,
45:58la carte SIM...
46:00Et devant, quoi ! Et le mec, il essayait de rouspéter,
46:02mais il a pris des « shut up,
46:04your fucking mouth » dix fois.
46:06En plus, c'était une meuf.
46:08La flic, c'est la US. Mais elle
46:10hurlait dessus. Je ne comprends même pas
46:12qu'il continue à parler, le gars. Sauf qu'à un moment,
46:14il parlait, mais ça ressemblait
46:16plus à un bégayement qu'à autre chose.
46:18Donc, ils lui ont démonté sa valise.
46:20« Qu'est-ce que tu viens faire ? Quand est-ce que
46:22tu vas repartir ? Donne-moi ton billet. »
46:24Et en fait, à chaque fois qu'elle lui posait des questions,
46:26moi, je me disais « putain, si elle te pose des questions, qu'est-ce que tu vas répondre ? »
46:28« Oui, il est où ton billet de retour ? »
46:30Et moi, j'étais là, je me disais
46:32« Ton billet de retour ? Où est-ce qu'il est, mon billet de retour ? »
46:34Je l'ai en papier, je l'ai dans mon téléphone, je ne sais plus.
46:36Et après, elle lui dit « qu'est-ce que tu viens faire là ? »
46:38« Attends, qu'est-ce que tu viens faire là ? Donc, il va falloir que tu racontes.
46:40Bon, ben, t'es venu pour bosser, pour jouer au poker,
46:42machin, voilà.
46:44Et puis, moi, je parle anglais, mais pas super bien.
46:46Donc, je me faisais les phrases en anglais.
46:48Alors, quand elle va te demander ça, tu faisais...
46:50Et puis après, quand elle lui ouvre sa valise
46:52et qu'elle déballe toute la valise
46:54et qu'elle commence... Et puis alors, tu vois,
46:56le mec, merde...
46:58À un moment, il te fait de la peine, le gars qui se fait interroger,
47:00et puis en même temps, tu te dis « tiens, t'as des choses à te reprocher,
47:02quand même, vieux, là.
47:04Parce qu'elle te déballe, et puis...
47:06Pff, c'est des trucs tout cons. » Le mec, il avait des plaquettes
47:08de savon.
47:10— De savon ? — Qu'est-ce qu'il faut avec tous ces savons,
47:12ce gars-là ? — C'est peut-être pour ça qu'il m'a arrêté.
47:14— Le vieux truc, c'est que t'observes. En fait, tu te poses plein de questions
47:16et tout. — T'as pas eu peur qu'on t'ait caché
47:18dans la valise ? Moi, c'est ça que j'aurais pensé.
47:20— Mais tout ! Là, t'es là, il lui démonte et tout.
47:22Il te dit « qu'est-ce que vous faites avec tous ces savons ? » Et le gars, il fait
47:24« bah, je vais me laver ».
47:26Mais vous êtes là que pour une semaine et vous en avez deux barres
47:28complètes comme ça ? — C'est vrai que c'est bizarre.
47:30— Mais le mec, c'était bizarre ! Mais tout était bizarre, là !
47:32Alors, est-ce que moi, j'ai un truc bizarre ?
47:34Et t'as, tu te dis « putain, mais peut-être que j'ai un truc
47:36qui va retenir leur attention ou pas ? »
47:38Pff, et puis il ouvre son portefeuille.
47:40Dans le portefeuille, il sort l'argent. « Et qu'est-ce que tu vas faire avec ça ? »
47:42« Et ta carte bleue ? »
47:44Et téléphone, ils ont observé
47:46tous ses derniers messages. « Pourquoi t'as écrit
47:48à ce mec-là ? Pourquoi tu lui dis ça ? »
47:50Moi, j'étais là, « putain, à qui j'ai écrit mes derniers messages ? »
47:52— Mais t'étais louche ! Pourquoi ils t'ont arrêté ?
47:54Ils ont forcément trouvé un truc louche. — En fait, à l'arrivée,
47:56au bout des deux heures, donc, c'était
47:58mon tour de passer, ça s'est passé vite
48:00une fois que je suis passé. Ils m'ont juste dit « donc, vous êtes
48:02journaliste ? »
48:04« Oui. Pourquoi vous ne l'avez pas dit ? »
48:06« Mais si, je l'ai dit
48:10mais vous n'avez pas fait de déclaration officielle comme quoi vous veniez
48:12bosser là et tout. » « Je ne savais pas. »
48:14« Fallait le savoir. »
48:16« Ah, d'accord, parce que vous ne l'avez dit
48:18qu'à la dame, mais vous ne l'avez pas dit en amont, au contrôle. »
48:20« Je ne savais pas,
48:22donc je m'excuse,
48:24tu vois, machin, donc ça passe.
48:26Je ressors,
48:28je retrouve ma femme qui
48:30se demandait où j'étais. Et franchement, c'était Midnight Express.
48:32T'es en courrées comme ça.
48:34C'est genre les retrouvailles.
48:36Ils t'ont libéré.
48:38Tu tombes dans les bras.
48:40Et tu sentais ton portable vibrer et t'appeler ?
48:42Elle devait s'inquiéter de ouf.
48:44Peut-être qu'il avait un malaise.
48:46« Tu ne peux pas rien faire, mais t'imagines.
48:48C'est con parce que tu te dis qu'à l'époque des portables, on ne s'angoissait pas comme ça.
48:50Mais en fait, tu ne vois pas.
48:52En même temps, à ce moment-là, tu ne vois pas la personne qui t'a quitté pendant deux heures.
48:54Tu te rends compte. D'un coup, tu t'es évaporé.
48:56Tu n'es plus là.
48:58Donc tu sors et tout.
49:00Elle a essayé de poser la question à des gens et tout,
49:02mais le seul truc qui l'a un peu rassuré,
49:04c'est qu'elle voyait qu'il y avait d'autres gens
49:06qui attendaient également des gens.
49:08Qui avaient un peu disparu comme moi qui avais disparu.
49:10La limousine s'est barrée.
49:12La soirée était complètement pourrie.
49:14Fini. Terminé.
49:16On n'a plus rien fait de la soirée.
49:20C'est con.
49:22Tu n'as retenu que deux heures.
49:24Tu te mets à flipper pour tout.
49:26Tu te demandes si toi, t'es net.
49:28Quand j'ai retrouvé le patron des championnats du monde,
49:30il y avait des Français,
49:32qui trouvent malin de me dire,
49:34après que t'es à la guerre,
49:36qu'il s'est arrivé.
49:38Donc tu racontes tes histoires.
49:40Il fait, merde, j'ai oublié de te dire
49:42qu'il ne fallait pas que tu dises que tu étais journaliste.
49:44Là, t'hésites parce que tu dis,
49:46t'as envie de le dire, mais t'es con de me le dire que maintenant.
49:48Et puis après, tu dis,
49:50t'imagines si je ne l'avais pas dit
49:52et qu'ils avaient découvert que je l'étais ?
49:54En fait, finalement, tu ne sais plus.
49:56Je pense qu'il vaut mieux dire la vérité
49:58et il faut juste le déclarer avant.
50:00Sinon, c'est une source d'emmerde.
50:02Tu te retrouves à l'immigration,
50:04avec les trafiquants.
50:06Je me suis retrouvé comme ça.
50:08En tout cas, merci beaucoup d'être venu raconter
50:10plein d'anecdotes. Ça s'appelle
50:12K.O. Football Club. C'est chez Hugo Sport.
50:14Si vous voulez commander le livre de Daniel Riolo,
50:16que t'as écrit avec Hidalgrim Brannin.
50:18Merci mille fois d'être venu.
50:20Continue de vous abonner à nos pages.
50:22On met tes réseaux. T'es actif le plus sur quoi ?
50:24Sur Twitter ?
50:26Oui, Insta un peu.
50:28T'es sur Twitter plein d'amour ?
50:30J'ai un peu de mal avec l'amour sur Twitter.
50:32Mais dans la vie,
50:34j'ai pas de problème. Tout va bien.
50:36Merci beaucoup d'être venu.
50:38À très bientôt.

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