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00:00Bonjour Martine Aubry, merci beaucoup d'être avec nous ce matin, c'est votre combien de sième braderie, est-ce que vous avez compté ?
00:05Autant que d'années de merde, donc je préfère ne pas le répéter, ça fait pas longtemps.
00:10Mais je venais déjà, avant même d'arriver à Lille, je venais déjà à la braderie Lille, donc ça doit faire une trentaine à peu près.
00:17Et Clarence le disait, exception cette année, la braderie ne se tient pas le premier week-end de septembre,
00:21elle a été décalée de 15 jours en raison des Jeux Paralympiques qu'il fallait sécuriser.
00:25Est-ce que ça a changé quoi que ce soit en termes d'organisation ?
00:28Je dois dire qu'on avait un peu de crainte, c'est pour ça que j'ai annoncé dès janvier 2023,
00:32dès que la décision a été prise avec le gouvernement, qu'on repoussait la braderie de 15 jours.
00:36On avait un peu l'inquiétude sur les antiquaires, les brocanteurs qui fixent la braderie de Lille depuis des années,
00:41comme vous l'avez dit au premier week-end de septembre.
00:43Finalement, on est à plein, plus de 5500 exposants, la moitié d'habitants, 2000 commerçants,
00:51et 545 brocanteurs et antiquaires, c'est-à-dire autant que les autres années.
00:55Personne ne manque, tout le monde est là, donc ça va aller.
00:57Est-ce que ça change quelque chose sur le dispositif de sécurité ?
01:00La police, la gendarmerie étaient mobilisées sur les jeux, tout le monde est revenu de congé,
01:03a priori le dispositif reste le même ?
01:05Le préfet l'a annoncé, il y aura 3000 policiers divers sur la braderie nationale, plus de 600 agents de la ville.
01:13Non, rien ne change, c'est organisé comme les dernières fois, c'est-à-dire très sécurisé, je crois qu'il faut le dire.
01:18Vous avez vu les blocs béton, y compris pour empêcher les voitures de rentrer à partir de cette nuit.
01:25Non, tout est sécurisé, après il y a toujours des fous partout, mais on espère qu'il n'y en aura pas à la braderie.
01:31626 tonnes de blocs de béton, c'est le chiffre que vous nous avez donné Martine Aubry.
01:36La ville de Lille a changé un petit peu le format de la braderie après les attentats de Nice en 2016,
01:41avec notamment l'arrivée à l'époque de ces blocs de béton.
01:43Alors nous sommes cette année encore sur une braderie qui est plus cadrée, avec moins de stands qu'à une époque.
01:48Les brocanteurs dont vous parliez ne dorment plus sur place, ils ne campent plus sur place qu'une semaine avant.
01:52La braderie a beaucoup changé, est-ce qu'elle a changé en mieux selon vous ?
01:55Oui, l'idée c'était de retrouver l'esprit de braderie.
01:57Quand on voyait des gens qui vendaient des pulls mexicains sur 100 mètres, ou des affiches de cinéma neuves, c'était plus possible.
02:04Donc on a interdit tous les produits neufs, on a interdit l'alimentation,
02:08parce que c'est bien d'avoir les contrôles sanitaires et chaque année on y en a, aussi bien dans les restaurants qu'ailleurs,
02:13mais là il y avait trop de problèmes à l'extérieur.
02:15En termes de sécurité pure, physique, oui après les attentats il y a eu un peu plus de protection,
02:21notamment les blocs béton, mais très franchement elle a toujours été sécurisée la braderie,
02:25on n'a jamais eu de gros problèmes.
02:28Après on a beaucoup changé aussi sur l'aspect écologique,
02:32en interdisant par exemple tout ce qui est utilisation de produits en plastique à usage unique.
02:38C'est la loi.
02:40C'est la loi, mais ce n'est pas facile à le faire adopter,
02:42donc c'est aussi bien les verres, les couverts, etc.
02:45Les plastiques, enfin tout ce qui est plastique.
02:48Et puis on travaille vraiment avec les brocanteurs et les antiquaires pour que pas grand-chose ne reste.
02:52Puis vous savez que cette année, toute la nourriture qui va rester dans les restaurants va être récupérée par une association, l'Inqui,
03:00et va permettre un grand repas solidaire pour 1000 personnes le lundi.
03:04On va parler de ce repas effectivement qui est prévu lundi.
03:06Vous avez parlé de la vaisselle jetable, la vaisselle en plastique.
03:09La braderie a réussi à diviser la quantité de déchets qu'elle produit par deux en l'espace de 20 ans.
03:15L'an dernier, on avait encore 300 tonnes de détritus.
03:17On peut aller encore plus loin ?
03:18Ou est-ce qu'il y a de toutes façons des déchets qu'on ne pourra jamais éviter ?
03:21Ça reste 2,5 millions de personnes dans les rues de Lille.
03:23Est-ce qu'on peut aller encore plus loin ?
03:24Ce qu'il faut d'abord, c'est saluer les agents de la ville.
03:26Parce qu'à 3h du matin, la ville sent le pipi.
03:29Il faut dire les choses seules qu'elle rêve.
03:30Il y a des déchets partout.
03:31À 7h, elle est clean.
03:34Après, on ramasse évidemment ses déchets.
03:37Normalement, il ne devrait pas y en avoir.
03:40Parce qu'il y a tout ce qu'il faut pour pouvoir jeter dans des poubelles.
03:44Par ailleurs, les moules.
03:47Il y avait eu un essai de la part d'une entreprise pour fabriquer avec les moules des tabourets, etc.
03:53Ils ont abandonné.
03:54Cette année, on va faire une expérimentation.
03:56On va ramasser quand même les moules, la ville.
03:59Une expérimentation.
04:00Je ne sais pas du tout si ça va marcher pour faire des lames de banc.
04:03On continue à chercher pour aller toujours plus loin.
04:07Pour encadrer toujours davantage cette braderie, on pourrait aussi regretter une perte de spontanéité.
04:13Cette ambiance un peu bordélique qu'il y avait encore il y a quelques années.
04:18Oui, ça reste absolument.
04:20Déjà ce matin, en passant sur la Citadelle, vous voyez déjà l'ambiance.
04:25Non, ça reste.
04:26Justement, on voulait retrouver cela.
04:28On ne voulait pas retrouver ces grands espaces où on vend du neuf,
04:31qui n'ont rien à voir avec...
04:32Nous sommes le premier rendez-vous de l'économie circulaire,
04:35c'est-à-dire du réemploi des produits de seconde main en Europe.
04:40On voulait rester cela.
04:41Et là, on a retrouvé cet esprit-là.
04:43Et le côté bordélique, pour vous citer, reste là.
04:46Je vous rassure.
04:47Il y a quelque chose qui reste aussi.
04:48Ce sont ceux qui vendent avant l'ouverture officielle, avant le samedi 8h.
04:52Déjà un petit peu commencé ce matin, de près ce que j'ai pu voir.
04:56Un petit peu.
04:57Il y a vraiment des sanctions quand c'est comme ça ou pas ?
04:59Non, on ne fait rien.
05:00Il ne faut pas le dire sinon tout le monde va faire.
05:02Ça ouvre demain à 8h.
05:04Est-ce qu'on va empêcher les gens la nuit d'aller avec leur lampe ?
05:07Ça fait partie de l'esprit braderie.
05:09Il faut soulever de temps en temps le couvercle pour laisser les gens respirer.
05:13Ça fait partie de l'esprit dont vous parliez tout à l'heure.
05:16France Blenner et Les Hétares 49.
05:17Nous sommes en direct avec le maire de l'île, Martine Aubry.
05:19Une nouveauté cette année Martine Aubry, vous en avez parlé,
05:21c'est ce repas solidaire qui sera organisé lundi.
05:24Les restaurateurs vont mettre en commun leurs invendus.
05:27Le repas sera offert à des bénéficiaires d'associations caractatives.
05:30Un millier de personnes.
05:31Cet aspect solidarité de la braderie, c'est quelque chose qui est important.
05:34C'est vous qui avez eu l'idée ?
05:35On a eu l'idée avec les associations.
05:38C'est-à-dire que déjà on avait des restaurants qui nous donnaient ce qu'il restait
05:42et que l'on pouvait effectivement distribuer à des associations.
05:45Là c'est une opération qui a été lancée par l'association d'étudiants Linky
05:49qu'il faut saluer et qui va passer chez les restaurateurs
05:52chercher ce qu'il reste en moules frites mais aussi en produits autres
05:56et qui vont être à la fois distribués dans ce repas solidaire
05:59avec toutes les associations qui s'occupent notamment
06:02des personnes sans domicile fixe, des personnes en grande précarité
06:06et pour le reste aussi aux étudiants
06:08parce qu'on sait qu'il y a beaucoup d'étudiants en difficulté dans notre métropole.
06:12Ce repas sera servi lundi.
06:14A une époque il y avait le lundi de braderie qui était férié.
06:18C'est vous qui avez eu l'idée de mettre fin à ce lundi chaudeux ?
06:21On a mis fin parce que les commerçants n'ouvraient plus le lundi
06:24et donc c'était normalement la braderie des commerçants.
06:27Aujourd'hui ils jouent beaucoup plus le jeu de la vraie braderie
06:29c'est-à-dire pendant le week-end de braderie.
06:31D'ailleurs si vous passiez hier dans les rues commerçantes de l'île
06:34vous voyez que déjà était annoncé moins 50, moins 60% etc.
06:37Donc aujourd'hui ils jouent la braderie.
06:39Voyons aussi que tous ceux qui arrivent de l'extérieur
06:42il n'y a que 25% de locaux à la braderie
06:45ils ont besoin que ce soit le week-end.
06:47Donc comme le lundi ils n'ouvraient plus, il n'y avait plus braderie
06:50ça ne servait à rien de garder ce jour-là.
06:52Et finalement il vaut mieux faire la fête tous ensemble en même temps.
06:55Le samedi et le dimanche.
06:57Martine Aubry vous avez co-signé il y a quelques jours un courrier
06:59adressé au président de la métropole européenne de l'île
07:01pour dénoncer la dégradation du service sur les deux lignes de métro.
07:04Le directeur général de Keolis, l'île métropole, suite à ce courrier
07:07nous a passé un coup de fil, nous a dit la braderie ça va bien se passer.
07:10Oui mais moi ce n'est pas que la braderie.
07:12Il y avait le titre d'un journal local qui nous expliquait
07:15que j'étais inquiète pour la braderie.
07:17Ce n'est pas que la braderie.
07:18Moi ce que je vois, parce que je vois les agents qui arrivent
07:20je vois les gens qui me parlent dans la rue,
07:22c'est ce que j'ai vu moi-même.
07:23C'est-à-dire qu'aujourd'hui, aux heures de pointe, c'est épouvantable.
07:27Sur la une, un peu moins, bien qu'il y ait toujours eu des incidents
07:30depuis maintenant des mois et des mois.
07:32Sur la deux c'est impossible.
07:34Lundi soir m'ont dit plusieurs personnes qui travaillent dans le centre-ville
07:37dans des commerces, on ne pouvait même pas rentrer dans le métro
07:40pour la ligne deux.
07:41On va en voir le bout de ces perturbations à un moment.
07:43Écoutez, il est bien de répondre de manière claire.
07:45Parce qu'il y a quelques jours, M. Garçon disait
07:47ça va durer jusqu'à la fin de l'année.
07:49Là il a dit peut-être fin septembre.
07:51Mais il se rend compte que tous les matins et tous les soirs
07:54des gens partent de chez eux une demi-heure, trois quarts d'heure plus tôt.
07:56Chacun me dit j'ai laissé passer quatre métros.
07:59J'avais peur de ne même pas pouvoir descendre à ma station.
08:01Voilà la réalité.
08:03Donc ils ont mis effectivement des médiateurs.
08:05Mais ça ne résout pas le problème.
08:07Et puis il faut du remboursement.
08:10Les usagers, rembourser les usagers
08:12qui ont des abonnements notamment.
08:14Martine Aubry, c'est un sujet qu'on évoque également ce matin
08:16sur France Bleu Nord.
08:17Des habitants de l'île sud se sont réunis hier soir
08:19des riverains qui habitent à proximité
08:21de l'usine d'Exide, usine de batterie
08:23mise en cause pour ces rejets de plomb.
08:25Des habitants qui estiment
08:27que les conséquences sur leur santé
08:29ont été sous-estimées par l'État.
08:31Ils estiment que l'État a sous-estimé la situation.
08:33C'est un dossier qui suit la mairie.
08:35Il y a des nouveaux relevés qui ont été faits.
08:37C'est un établissement classé, Exide,
08:39qui fabrique des batteries en plomb.
08:41Ça fait 20 ans qu'on s'en occupe.
08:43C'est-à-dire qu'on demande à l'État de remplir son rôle
08:45parce que c'est le rôle de l'État.
08:47Nous, sans notre volonté d'agir,
08:49puisque c'est nous qui avons fait
08:51les premiers prélèvements,
08:53qui avons imposé les premiers tests
08:55sur les enfants notamment,
08:57et de mettre en place
08:59ce périmètre de sécurité
09:01où des normes doivent être respectées.
09:03Nous considérions,
09:05comme les lettres que j'ai envoyées au préfet
09:07et à Nulty Prégnant,
09:09que les normes n'étaient pas assez strictes.
09:11Mais je le dis aussi,
09:13c'est toujours facile
09:15de hurler en disant
09:17que c'est un nouveau métal Europe.
09:19C'est la comparaison qui est faite.
09:21Ça n'a aucun sens.
09:23Il y a eu des morts.
09:25Il y a eu des rejets de plomb.
09:27Les conséquences sur la santé n'ont pas encore été avérées.
09:29Il faut faire des dépistages.
09:31L'État l'a fait en demandant
09:33à des experts reconnus d'agir.
09:35Nous continuons à demander à l'État
09:37d'être plus strict sur certains contrôles.
09:39Mais il ne faut pas affoler la population
09:41pour faire des éléments de communication.
09:43C'est trop grave.
09:45La situation n'est pas sous-estimée aujourd'hui.
09:47On a une usine qui rejette du plomb.
09:49Elle ne rejette plus. Elle ne fonctionne plus.
09:51Il n'y a plus de production.
09:53Elle l'a rejetée.
09:55Nous avons essayé
09:57de transférer Exide
09:59pendant 10 ans.
10:01Ça a été extrêmement compliqué.
10:03Mais sachez que la mairie suit ça.
10:05Bien que ça ne soit pas dans nos compétences.
10:07Sans nous,
10:09l'État n'aurait pas déjà fait
10:11ce qu'il a fait depuis quelques années.
10:13Et on continue.

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