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00:00L'info d'ici Marek Keita, nous parlons ce matin du baromètre annuel du secours populaire sur la pauvreté et la précarité qui a été publié hier.
00:07Et on apprend que la précarité augmente en France, elle touche de plus en plus les zones rurales, notamment. Bonjour Jacqueline Guillot.
00:14Bonjour.
00:15Vous êtes la secrétaire générale du secours populaire dans le territoire de Belfort, c'est quelque chose que vous constatez également, donc ici dans le département, on est plus pauvres en zone rurale ?
00:25Tout à fait. Alors déjà de revenir un peu sur les chiffres de ce baromètre, c'est sur un échantillon de 10 000 personnes quand même, donc c'est quelque chose de sérieux qui est fait annuellement
00:34et qui nous donne vraiment une cartographie précise de l'augmentation de la pauvreté en France et on en reparlera particulièrement dans les zones rurales.
00:44Cette précarité, même si l'augmentation est beaucoup plus nuancée par rapport à la crise qui a eu lieu entre 2020 et 2023, elle augmente toujours de plus 4% cette année.
00:55Et c'est quelque chose qu'on ressent aussi donc dans les zones rurales comme ici, le territoire de Belfort ou en tout cas le Nord-Franche-Comté ?
01:02On le ressent à plusieurs niveaux. On le ressent sur les difficultés que les personnes pourront se déplacer, parce que même si on nous annonce une baisse des fluides et de l'essence en particulier,
01:13il y a toujours l'isolement dans les campagnes, l'isolement pour aller se soigner, l'isolement pour aller dans les grandes surfaces, donc voilà la difficulté.
01:21Et on s'aperçoit que 57% des personnes qui vivent à la campagne ont le sentiment d'être dans la précarité.
01:28Selon cette étude, un Français se considère pauvre avec moins de 1396 euros par mois, soit presque autant que le SMIC, ça veut dire que le travail c'est plus un rempart contre la pauvreté ?
01:40Malheureusement, à 2 euros. On se trouve sous le seuil de pauvreté ressenti à 2 euros du SMIC, c'est-à-dire qu'une personne seule ou une personne en couple avec un enfant ne peut plus vivre avec son travail.
01:53Ce n'est plus suffisant, ce n'est plus suffisant pour les loisirs, ce n'est plus suffisant pour partir en vacances, pour offrir des inscriptions à des clubs de sport pour ses gamins et je passe sur la culture.
02:03Très rapidement, le secours populaire appelle les pouvoirs publics à mettre les mains dans le cambouis, à ne pas nier le sujet. Qu'est-ce que vous attendez du futur gouvernement Barnier qui est en train de se mettre en place ?
02:17Alors nous le secours populaire, on agit sur les conséquences, pas sur les causes. Donc nous sommes des aiguillons des pouvoirs publics, on est là pour les orienter et ce baromètre en fait partie,
02:27qu'il lise les chiffres, qu'il aille sur le terrain, qu'il regarde, qu'il écoute les gens. La grande communication qu'on a actuellement depuis hier, j'ai l'impression qu'il y a une communication positive, on nous dit ça va mieux, on va payer un peu moins de charges, on va payer un peu moins d'essence.
02:46Moi j'ai fait mon plat ce matin, oui, je paye un peu moins.
02:49Et vous, vous les voyez ces gens qui n'arrivent pas forcément à faire leur plein ou qui n'arrivent même pas à pratiquer un sport, s'inscrire dans un club ?
02:56On les voit par l'accroissement, nous au secours populaire dans le territoire de Belfort, on va lancer une grande alerte parce que là on n'y arrive plus sur la nourriture, on n'y arrivera plus.
03:09Actuellement il y a 2500 personnes qui viennent demander une aide seulement pour l'alimentation toutes les semaines. Sur ces 2500 personnes, il y en a qui viennent, à peu près 900 viennent de la première couronne.
03:25On a du mal à atteindre, faute de bénévoles, à atteindre les bénévoles qui sont beaucoup plus loin, les personnes d'accueil, donc voilà.
03:32On entend votre appel, merci Jacqueline Guio, secrétaire générale du secours populaire dans le territoire de Belfort, merci d'être venue, bonne journée.
03:38Merci à vous.