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00:007h46, notre moment d'échange, de débat, de discussion sur un sujet d'actualité.
00:05L'invité du 6.9 France Blaisir est avec nous, Théo H, on parle de l'uniforme à l'école.
00:09Bonjour Gilles Nogues.
00:10Bonjour.
00:11Merci d'être avec nous ce matin en direct dans notre studio.
00:14Président de la FCPE de Blaisir, principale première fédération de parents d'élèves.
00:18On se penche ce matin sur l'uniforme à l'école.
00:21On est allé dans un lycée qu'il expérimente depuis quelques jours,
00:24depuis la rentrée, le lycée privé Jeanne d'Arc au PH de Roussillon.
00:27Écoutez ces élèves pas très emballés et on en parle juste après.
00:31C'est très bizarre, vraiment quand on est arrivés on était tous pareils,
00:35on avait l'impression d'être un peu des clones.
00:37J'ai l'impression d'être à l'armée, d'être un petit militaire habillé comme tout le monde,
00:41bien dans le moule.
00:43Les inégalités elles se voient toujours en fait.
00:45On voit très clairement au niveau des groupes d'amis, les groupes d'amis n'ont pas changé en fait.
00:48Les inégalités elles se voient dans les chaussures, dans les accessoires, dans les pantalons.
00:52Là-dessus en fait l'uniforme il a rien à porter, surtout que ça s'est fait très vite.
00:56Il y a beaucoup de choses dans ce que disent ces étudiants,
00:58et puis des mots qui sont forts quand même, des clones, l'armée.
01:01Votre réaction Gilles Noguès ?
01:02Je trouve que leurs réactions sont tout à fait pertinentes,
01:05et en particulier sur un des arguments qui est mis en place par les gens
01:09qui ont décidé cette mesure de gommer les inégalités, je n'y crois pas du tout.
01:14On entend cependant, certes les références à l'armée sont un peu dures, fortes,
01:20et en même temps on se dit que ça peut sans doute apporter une certaine discipline dans l'établissement.
01:25Ça ne vous rassure pas ? Ce n'est pas un point positif ?
01:28Je pense que les effets positifs sont survendus, très honnêtement.
01:35La plupart de vos auditeurs connaissent Harry Potter,
01:40c'est un établissement avec uniforme,
01:44et pourtant tout le livre n'est que des histoires de différences sociales qui sont exacerbées.
01:51Ça n'a absolument aucun effet.
01:53C'est une fiction, mais je pense que ça représente beaucoup de choses dans la réalité.
01:57On attend vos appels aussi pour en discuter, avec déjà des commentaires sur nos réseaux sociaux.
02:02Oui, on a Sandrine de Chuyet qui est sceptique,
02:06on a Corinne de Saint-Etienne de Saint-Jouard qui se dit que ça peut peut-être gommer
02:09quelques différences sociales, mais qui n'est pas sûr que l'effet soit à la hauteur du coût de la mesure.
02:14On le rappelle, à peu près 300 euros par lycéen pour les équiper en polo et suite.
02:19On a un million d'euros pour la région en tout pour les quatre établissements qui expérimentent.
02:24Et on a Eliane qui nous dit qu'un des avantages c'est qu'on n'a pas à réfléchir le matin pour s'habiller.
02:28C'est vrai que ça, ça fait compter.
02:31Est-ce que vous partagez le point de vue de nos auditrices ?
02:34Et surtout, est-ce que vous anticipez aussi tout ça, 0-4-76-46-45-45,
02:39alors que vous soyez défenseur ou contre peut-être cette idée ?
02:43Appelez-nous dès maintenant, vous avez encore quelques minutes,
02:45je vous enjoins à nous passer ce code fil 0-4-76-46-45-45.
02:49Si vous arrivez trop tard, on n'aura pas le temps de discuter, ce serait dommage.
02:51Il est intéressant le commentaire d'Eliane.
02:53Certes, c'est plus facile de s'habiller le matin, pas besoin de réfléchir,
02:57mais ça limite peut-être aussi les débats, voire les conflits en famille.
03:02Tu ne mets pas ce vêtement-là, celui-là non, ce n'est pas adapté.
03:06Ça, ça permet d'éviter quand même des conflits dans les familles, d'avoir un uniforme.
03:10Je n'en suis pas sûr.
03:12Très honnêtement, après, ça va se reporter sur d'autres problèmes,
03:15la coiffure, les bijoux, les chaussures, il n'y a pas d'uniforme pour ça.
03:20Les accessoires, oui.
03:21Tous ces uniformes, le cartable et tout ça.
03:25Je pense que l'autre remarque de votre auditrice sur le coût par rapport à ça,
03:31il faut que vos auditeurs, si on généralise ça à tous les enfants,
03:36pour un coût moyen de trousseau de 200 euros,
03:39de la maternelle jusqu'au lycée, il y en a pour 2 milliards d'euros tous les ans.
03:442 milliards d'euros.
03:46Donc la vraie question, c'est ce coût-là, soit il est reporté sur les familles,
03:51mais ça fait 2 milliards d'euros de dépenses fléchées pour les familles,
03:54à un moment où on a quand même des problèmes de vie, de revenus.
03:59Et puis, si c'est pris par la collectivité, comme c'est le cas pour l'expérimentation actuellement,
04:05si c'est pris en charge par la collectivité, par l'ensemble des citoyens,
04:08il faut qu'il y ait cette décision.
04:10Est-ce que ça vaut le coup de mettre ces 2 milliards d'euros tous les ans dans ce projet-là ?
04:16Ou est-ce qu'on n'a pas mieux à faire pour l'école avec 2 milliards d'euros ?
04:21Vous, vous ne voyez aucun point positif, Gilles Noguès, dans cette expérimentation ?
04:25On ne peut jamais être tout blanc ou tout noir.
04:28Il peut y avoir quelques aspects positifs,
04:31mais franchement, par rapport au coût et aussi à ce que ça fait de notre renvoi de notre société,
04:38j'en vois vraiment très peu.
04:40Vous n'y êtes pas favorable. On va voir si nos auditeurs y sont favorables
04:42avec un premier appel au standard de France Bleue.
04:44Tout à fait. Rose nous appelle de Grenoble. Bonjour, Rose.
04:47Bonjour.
04:49Alors, Rose, vous êtes également sceptique sur le côté de rendre de l'égalité entre tout le monde.
04:54C'est interrogatif parce que moi-même, je l'ai transporté, je suis d'un âge certain,
04:59que j'ai 70 ans, je l'ai porté dans une institution de Grenoble.
05:05Et le coup, je venais de la campagne et le coup, ma mère a fait une drôle de tête
05:09parce qu'il fallait la jupe, le corsage, la blouse et le gilet bleu marine et blanc.
05:17Et je ne suis pas convaincue. Il y a plein de choses autres.
05:20Ça peut être utile pour certains, pour d'autres.
05:22Je suis très interrogative par rapport à ça et par rapport...
05:26Vous entendez l'intervenant juste avant moi.
05:30Je pense que ça ne gomme pas les milieux...
05:34Les différences sociales ? Est-ce qu'à l'époque, la blouse, c'était le cas ?
05:38Est-ce que ça avait gommé les différences sociales ?
05:40Non seulement la blouse, mais tout le reste.
05:42On était en pension et les différences sociales étaient importantes.
05:49Moi, je venais de la campagne.
05:51Il y a des gens qui venaient d'un milieu relativement riche de Grenoble.
05:55La différence, elle y était au niveau de nos paroles,
05:57au niveau de ce qu'on faisait, au niveau de nos vacances,
05:59au niveau de nos loisirs, elle y était.
06:02Je n'irais pas du tout non plus.
06:05Cette institution avait une ambiance, puisque c'était juste avant les Jeux olympiques,
06:09avait une ambiance très conviviale et très à l'écoute des élèves.
06:14Mais moi, cette histoire de blouse, c'est que ma mère avait trouvé,
06:17non seulement la blouse et tout l'uniforme, avait trouvé un petit peu fort.
06:21Et on était contents le week-end de poser ce truc-là.
06:24D'accord. Ecoutez, Rose, c'était très bien d'avoir ce retour d'expérience finalement,
06:28puisque vous, vous l'avez vécu.
06:29Merci beaucoup de nous avoir appelés ce matin, Rose.
06:31Merci.
06:32À bientôt.
06:33Et notre invité ce matin, Gilles Noguet, président de la FCPE de l'ISER,
06:37pour réagir à cette expérimentation dans quatre lycées de la région depuis la rentrée.
06:41Peu d'études, effectivement, montrent un impact sur les inégalités.
06:45En revanche, peut-être sur les moqueries entre enfants,
06:49ça a l'air de limiter les choses.
06:51En tout cas, notamment en Martinique, par exemple, où c'est évalué.
06:54Peut-être.
06:55Pour essayer de voir là où il peut y avoir le plus d'impact,
06:59peut-être c'est cette idée aussi de renforcer la cohésion du groupe
07:04et d'aider les élèves à se rendre compte qu'ils font partie d'une société.
07:11La cohésion de groupe, c'est peut-être là où il y a le plus d'avantages.
07:16Mais vraiment, l'histoire sur les inégalités, il faut l'oublier.
07:22Une réaction positive à l'uniforme, au standard.
07:27On a eu un sceptique, pour ne pas dire contre, il n'y a que quelques instants.
07:29Bernadette est avec nous. Bonjour Bernadette.
07:32Bonjour.
07:33Pour vous, Bernadette, il peut aussi y avoir des bonnes choses pour l'uniforme.
07:37Ça ne peut être que du positif.
07:40Quand on entend les élèves dire qu'ils ressemblent à des clones, qu'ils ressemblent à l'armée,
07:48je sais bien que les jeunes de maintenant sont beaucoup plus érudits que nous les tions à leur âge.
07:55Mais je pense que ce qu'ils disent, ils répètent un petit peu ce qu'ils entendent des parents.
08:06Donc voilà, si les parents ne sont pas d'accord sur l'uniforme,
08:11parce que ça les embêtent de devoir laver les vêtements qu'on leur donne,
08:15parce que ça les embête de lire les étiquettes, je ne sais pas.
08:19Au lycée, Bernadette a 16, 17, 18 ans, ils peuvent être capables de penser par eux-mêmes quand même, non ?
08:25Oui, il y a des forces de maintenance.
08:28Ce que vous dites, Bernadette, c'est que si les parents arrivent à être un peu neutres et laissent le truc se faire,
08:33peut-être que ça peut amener des bonnes choses.
08:35Tout à fait. Moi, j'ai été en école privilégiée sur Grenoble.
08:41Moi, je n'habite plus de la région maintenant.
08:45On avait l'uniforme pour le sport, après pour se plaider de...
08:51Du reste, c'était vous vous habillez comme vous vouliez.
08:54Oui, on était habillés avec nos propres avis.
08:59En primaire, on avait la blouse.
09:04Et bien, ça se passait très bien.
09:07Et puis, il n'y avait personne autour d'eux à rouginer, à moustailler.
09:12Écoutez, Bernadette, c'était bien d'entendre aussi ce point de vue-là.
09:15On va continuer notre discussion.
09:16Mais merci de nous avoir appelés ce matin pour nous donner votre avis.
09:19Et très joli accent, il faut le dire également.
09:21Un mot rapidement, Gilles Noguez, président de la FCPE de l'ISER.
09:25Sur le manque de professeurs, il y a eu une étude la semaine dernière du syndicat SNES-FSU
09:30qui établissait qu'il manquait un enseignant dans au moins un établissement sur deux.
09:37Est-ce que c'est le constat que vous faites également en ISER ?
09:40C'est par rapport au retour que nous recevons de nos conseils locaux.
09:43Nous sommes en particulier dans à peu près les deux tiers des collèges publics de l'ISER.
09:49Je pense que c'est tout à fait le genre de choses.
09:52Ce qu'on constate, c'est qu'il y a des établissements dans lesquels il manque,
09:56effectivement, nos conseils locaux nous disent, 18 heures de français.
10:01C'est-à-dire à peu près l'équivalent d'un service complet.
10:05En fait, la tension est très forte en français et en mathématiques.
10:08C'est ce que l'on constate.
10:10Et je pense que c'est en partie dû à la mise en place de la réforme du choc des savoirs.
10:15En tout cas, c'est effectivement dans ces matières-là.
10:17Le DAZEN, le directeur d'académie de l'ISER, nous disait ça il y a 15 jours lors de la rentrée.
10:21Effectivement, c'est ces matières-là où il y a de la tension.
10:23Merci beaucoup, Gilles Nogues, d'avoir été notre invité ce matin, président de la FCPE de l'ISER.
10:27Belle journée, merci.