Tardinghen: Une soixantaine de migrants, armés d'une machette et de barres de fer, attaquent trois chasseurs qui étaient accompagnés d’un enfant de 3 ans
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00:00Visiblement, en fait, cette soixantaine de migrants s'en est pris à ces chasseurs qui les avaient signalés aux forces de l'ordre
00:07parce que ces migrants allaient faire justement une traversée et donc les chasseurs les avaient signalés.
00:12C'était une forme de vengeance. Comment ça se passe par rapport à ces traversées aujourd'hui ?
00:18Est-ce que la police est capable d'intervenir pour arrêter ces traversées ou il y en a encore beaucoup ?
00:24Écoutez, ces discussions, on les a depuis des mois, voire des années. Il faut savoir qu'il y a 120 km de côte de Berck, Stella et jusque Dunkerque,
00:35à la limite du Pas-de-Calais. On ne peut pas mettre un policier tous les 2 mètres, tous les 4 mètres. Ce n'est pas possible.
00:40Mais il faut que ça cesse. La Manche est devenue un cimetière de migrants. Ce n'est plus possible.
00:45Mes collègues sont là tous les jours à se cacher dans les dunes pour éviter ces embarcations.
00:51Mais il faut que nos pouvoirs publics réagissent. Ce n'est plus possible. Ça fait trop d'années que ça dure.
00:56Ça fait des années qu'on parle de ce même problème. Le souci, c'est que nous, Calais, nous sommes le terminus.
01:02Le terminus puisque tous ces migrants qui viennent du Soudan, de l'Érythrée, de l'Irak, des pays en guerre veulent aller en Angleterre
01:09parce qu'ils pensent que c'est les Dorados. Mais à un moment donné, ce n'est plus possible.
01:12Nous, les policiers du Pas-de-Calais, avec les renforts d'autres régions, c'est bon, on est à saturation.
01:18On en a marre de ramasser des cadavres, des enfants, des femmes. Je pense que nos pouvoirs publics,
01:24est-ce qu'ils prennent vraiment ce problème où l'Angleterre doit stopper cet Eldorado ?
01:29J'ai entendu le maire d'Angleterre ou de Vimereux, je ne sais plus, il y a quelque temps, qui disait que l'Angleterre
01:33doit arrêter de faire croire que c'est l'Eldorado, si c'est vraiment le cas. Mais honnêtement, ce n'est plus possible.
01:39Nous, c'est le terminus. Tout le monde veut aller en Angleterre. Et c'est Calais. Et maintenant, ce n'est plus Calais.
01:42C'est Boulogne, c'est Berc, c'est Ardelo, c'est toute la côte d'Obal qui a 120 kilomètres de côte.
01:47On ne peut pas mettre un policier et un gendarme tous les 4 mètres, ce n'est pas possible.
01:50Mais pour être très concret, ces migrants, quand ils sont là, ils attendent pour passer.
01:54En fait, il n'y a pas de possibilité de les renvoyer chez eux. C'est bien ça ?
01:58Complètement. Les pays sont en guerre. Vous le savez comme moi qu'on ne peut pas renvoyer les OQTF,
02:04les pays en guerre, on ne peut pas les renvoyer chez eux. Donc eux, ils veulent aller en Angleterre, point barre.
02:08On a beau retourner le problème dans tous les sens, ils essaient une fois, deux fois, trois fois, quatre fois.
02:12Jusqu'à temps qu'ils y arrivent, il faut savoir que ceux qui sont passés ont la famille.
02:17Donc leur famille, ils tentent de rejoindre leurs familles qui sont là-bas ou les époux.
02:22Donc forcément, ils voudront toujours retourner en Angleterre. Il faut prendre le problème à la source.
02:26Nous, on n'en peut plus d'avoir ce terminus. Et depuis des années, ça fait 15 ans je pense,
02:30moi j'étais à l'époque en bac, je faisais des renforts, déjà sur Calais,
02:34car il y avait des bagarres entre migrants et ils voulaient traverser.
02:37Il y a eu Sangatte, il y a eu la jungle et ça continue, même s'il n'y en a pas autant, 8 000, 10 000 qu'il y a une époque,
02:43mais ils sont toujours dispersés. Et maintenant, ils sont organisés avec des small boats,
02:49les passeurs, ils font toute la Côte d'Opale. Honnêtement, je ne vais pas dire que la police est impuissante,
02:55la police fait son travail du mieux, les collègues sont tous les jours sur la ligue,
03:00en empêchant ces migrants de vouloir traverser. Mais on n'y arrivera jamais,
03:05je pense que dans une semaine, dans 15 jours, on aura cette même discussion, parce qu'on n'avance pas.
03:10– Oui, Madame Zide, les échos qu'on a, c'est quand même qu'il y a de plus en plus de violence malgré tout,
03:16c'est que les migrants, les passeurs sont de plus en plus violents avec les forces de l'ordre,
03:19avec les gens, on l'a vu encore avec ces 60 migrants qui ont attaqué ces trois chasseurs
03:24dans la nuit de samedi à dimanche, il y avait un gamin, je le rappelle, avec ces chasseurs,
03:27un gamin de 3 ans qui était là, ils ont été attaqués, c'est les gendarmes qui ont été obligés
03:32de venir les sécourir, est-ce que vous ressentez, vous aussi, cette montée de tensions de semaine en semaine ?
03:40– Pas forcément, je vous disais, pas forcément, les tensions, l'agressivité n'est pas plus,
03:44à partir du moment où on les empêche de passer, forcément, ils sont agressifs,
03:49mais j'y suis déjà allé, vous pouvez discuter avec eux, ils ne sont pas forcément…
03:52Oui, ça arrive que quand il y a eu des émeutes, je ne vais pas le nier, j'ai déjà vu mes collègues
03:57ou le CRS et autres confronter avec eux, c'était très chaud à coup de hache,
04:01mais ce n'est pas systématique, ce n'est pas tous les jours.