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ÉducationTranscription
00:00On parle santé ce matin. Une antenne du Cégid, le centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic du VIH
00:06ou encore des infections sexuellement transmissibles, vient d'ouvrir ses portes à l'hôpital de Saint-Palais.
00:10Informé, dépisté en Pays Basque Intérieur, quand le recours au préservatif baisse de manière inquiétante chez les ados en Europe, selon l'OMS.
00:19Yves Tussaud en discute avec Marion Arnoux, médecin et chef de structure du Cégid au centre hospitalier de la Côte Basque. C'est notre invité.
00:25Bonjour Marion Arnoux.
00:26Oui, bonjour.
00:27Merci d'avoir accepté notre invitation. Alors pour poser les choses, le Cégid est un centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic du VIH, des hépatites, B.C., des IST, les autres infections sexuellement transmissibles.
00:39Vous êtes rattaché au centre hospitalier de la Côte Basque à Bayonne, avec donc cette extension à l'hôpital de Saint-Palais et cette ouverture en Pays Basque Intérieur.
00:47Un mot avant d'évoquer Saint-Palais, de cette étude de l'Organisation Mondiale de la Santé, la baisse régulière du recours au préservatif chez les adolescents européens.
00:55Ça dure déjà depuis une petite dizaine d'années. C'est un relâchement que l'on peut qualifier d'inquiétant ?
01:00Oui, c'est assez préoccupant. Après, je pense qu'aujourd'hui les jeunes sont peut-être moins sensibles par rapport aux années 90 au VIH.
01:10Malgré tout, même s'il y a des manières de prendre en charge efficacement le VIH, il y a toutes les autres IST qui sont préoccupantes.
01:19Dans les études nationales, on voit que les IST augmentent. Le chlamydia, par exemple, chez les jeunes, est principalement en train d'augmenter.
01:29Qu'est-ce que le chlamydia ?
01:31Le chlamydia, c'est une bactérie, par exemple, qui touche principalement les jeunes mais pas qu'eux.
01:36Presque 1 jeune sur 12 serait contaminé par le chlamydia. C'est une bactérie qui peut se transmettre par les rapports sexuels, y compris sexe oral.
01:48C'est mal connu. C'est une bactérie qui peut être asymptomatique. Dans 80% des cas, sans symptômes. Les gens sont porteurs sans le savoir.
01:57On parlait d'information. Les lycéens, les étudiants. Laurence Méride, journaliste à France Bleu Pays Basque, en a croisé des jeunes, des étudiants, au campus de la Nive à Bayonne.
02:07Ils disent que durant leur scolarité, la prévention en matière de santé sexuelle a été réduite à sa plus simple expression.
02:13Je vous propose d'écouter cet échange entre Valentin et l'une de ses amies à la fac.
02:18Valentin, il fallait se faire dépister.
02:20En fait, je ne sais pas où il faut aller.
02:23Tu n'es pas tout seul dans une relation sexuelle. Il y a quand même la femme. Et si tu lui dis que tu t'es fait dépister et que c'est faux...
02:28Non, mais je ne l'ai pas dit.
02:29Il y a un truc sur le fait de... Je ne sais pas où il faut aller pour aller se faire dépister. Il n'y a pas assez d'infos, je trouve.
02:35On ne renseigne pas assez sur ça. Sur le fait de mettre des capotes, oui. Mais après, le truc de dépistage et tout, non, je ne pense pas assez.
02:41Marion Arnault, en 23 secondes, j'ai l'impression que tout est dit.
02:44Oui. Alors, effectivement, c'est vrai que le constat qu'il n'y a pas assez de prévention dans les établissements scolaires existe.
02:51Parce qu'il existe quand même une loi où, normalement, il doit y avoir trois séances de prévention dans chaque classe de l'école, collège et lycée.
02:59Ce qui n'est absolument pas le cas.
03:00Ce qui n'est pas fait.
03:01Pas du tout. Du coup, mes collègues vont dans les établissements, mais ne peuvent pas aller trois fois par an dans chaque classe, dans tous les établissements des Pays-Basques.
03:11On n'est pas assez équipés. Et puis aussi, je pense que l'éducation nationale a un rôle à prendre là-dessus,
03:16avec former des gens dans les établissements pour faire ces préventions.
03:21Il est 8h21 sur France Bleu Pays Basque.
03:23On discute ce matin avec Marion Arnault, médecin et chef de structure du Cégid, au centre hospitalier de la Côte Basque.
03:28Le Cégid, c'est le centre gratuit d'informations de dépistage et de diagnostic du VIH ou encore des infections sexuellement transmissibles.
03:34Alors, Marion Arnault, ce sont les gens qui viennent à vous, ou est-ce que c'est vous qui allez à la rencontre des jeunes et des moins jeunes, peut-être ?
03:40Alors, nous faisons les deux. Nous faisons les deux.
03:42C'est-à-dire qu'on est un centre ouvert à tout public, sûr ou sans rendez-vous.
03:46Donc, que ce soit les jeunes ou les moins jeunes, ils viennent nous voir.
03:50Ils peuvent se faire dépister de manière anonyme, c'est-à-dire qu'on leur attribue un code.
03:54Donc, on n'utilise pas la carte vitale, tout est gratuit.
03:57Donc, s'ils veulent le faire en secret, ils peuvent venir nous voir.
04:00Et nous nous déplaçons aussi dans certains établissements.
04:04Donc, nous avons par exemple un partenariat avec le service de médecine universitaire,
04:10de la fac de Bayonne et d'Anglette, où en cette rentrée, on s'est déplacés deux fois par mois.
04:16Et aussi dans d'autres établissements de fréquentation, on va dire, de consommation sexuelle.
04:20Est-ce que ça reste un sujet tabou ? Je pense là au rapport entre parents et ados.
04:25Est-ce que là, ça reste un sujet tabou, compliqué à aborder pour les parents ?
04:29Ça, ça dépend des familles, effectivement.
04:31Ça dépend de chacun, de la culture de chacun, de l'éducation.
04:35Après, je peux comprendre que certains parents ne soient pas à l'aise avec ce sujet.
04:39Mais du coup, qu'ils n'hésitent pas à nous les orienter,
04:42ou en parler avec le médecin, ou la sage-femme, ou le gynécologue, si jamais ils le souhaitent.
04:48Les jeunes ont droit à une consultation de prévention en éducation sexuelle,
04:53prise en charge par la sécurité sociale.
04:55Donc, s'ils le veulent, ils peuvent tout à fait en parler avec leurs praticiens.
04:59Il y a une ouverture d'antenne à Saint-Palais depuis le début de ce mois de septembre.
05:02Il y avait un besoin de porter aussi cette parole à l'intérieur du Pays basque ?
05:06L'idée, c'est d'ouvrir cette offre au plus large possible,
05:10notamment à l'intérieur des terres,
05:12parce que nous couvrons déjà le territoire sud avec Saint-Jean-de-Luz,
05:16une antenne ouverte toutes les semaines.
05:18Et là, l'idée, c'est de faire la même chose sur Saint-Palais.
05:20Donc, nous ouvrons le mardi à Saint-Palais, et prochainement le jeudi,
05:25pour tout public, exactement de la même manière.
05:28Marion Arnaud, en 30 secondes, est-ce que les quadras, les quinquas,
05:31eux aussi ont relâché leur vigilance ?
05:34Alors, effectivement, l'étude vise les jeunes,
05:37mais je ne suis pas certaine que du côté des personnes plus âgées,
05:40ce ne soit pas également le cas.
05:42Il faut savoir que les préservatifs, aujourd'hui, sont gratuits
05:45pour les moins de 26 ans en pharmacie,
05:47et prises en charge pour les plus âgés, avec une ordonnance aussi.
05:52Les plus âgés, ils auraient relâché la vigilance,
05:55parce qu'ils sont sur des relations plus longues,
05:57et que s'il y a un changement, ils ont perdu cette habitude ?
06:00C'est possible, effectivement.
06:02Il y a des situations qu'on rencontre au centre,
06:04des fois c'est des gens qui sortent d'une relation assez longue,
06:07et qui ont perdu l'habitude de mettre le préservatif,
06:10et comme ils font des nouvelles rencontres,
06:13ils n'ont plus cette habitude-là, et effectivement...
06:16Ça peut être problématique.
06:18Merci beaucoup, Marion Arnaud, de nous avoir rejoints dans nos studios,
06:21et bonne journée à vous.
06:22Merci beaucoup, et là vous êtes peut-être sur la route du lycée,
06:25avec les parents, qui sont en train de conduire,
06:27c'est le moment d'en discuter.
06:28C'est l'occasion d'en parler.
06:29Ce n'est pas le moment le plus agréable, on le sait,
06:31mais c'est l'occasion de parler, c'est important.