EXCLU - Colère du producteur du spectacle "Bernadette de Lourdes" dans "Morandini Live": "On nous refuse le Pass Culture alors qu’il peut être utilisé pour la Fête de l’Huma. C'est scandaleux. Je trouve ça répugnant"
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00:00Direct avec nous, on va vous parler d'un coup de gueule. Un coup de gueule qui est posté par Roberto Surleo, qui est le producteur de la comédie musicale Bernadette Delourde.
00:07Puisque, je vous le disais, le pass culture a permis, ce week-end, à ceux qui le souhaitaient, d'aller à la fête de l'humanité. Ce qui, en soi, n'est pas condamnable du tout.
00:16Mais en revanche, il l'empêcherait d'aller voir le spectacle Bernadette Soubirous. Roberto Surleo, bonjour. Merci d'être en direct avec nous.
00:24Vous avez poussé un coup de gueule ce week-end. Alors expliquez aux gens un peu pourquoi vous avez poussé ce coup de gueule.
00:30Alors parce que, simplement, le spectacle que nous avons créé avec des producteurs comme Gilbert Coulier, Gad Elmaleh et d'autres, qui est un gros spectacle historique,
00:38qui parle des trois premières semaines durant la période des apparitions de cette dame que Bernadette voyait à Lourdes. Donc on raconte ça.
00:48Ce spectacle-là s'est dû refuser cette année le pass culture, empêchant ainsi quasiment 12 000 à 13 000 jeunes spectateurs de venir voir le spectacle.
00:59Car le rectorat de Versailles nous a dit que ça posait des questions quant à la laïcité. Et en fait, il est là, le coup de gueule.
01:06C'est-à-dire que d'un côté, on n'est pas éligible parce qu'on remet en doute la laïcité autour de ce spectacle.
01:12Et là, ce week-end, avec de l'argent public, puisque le pass culture, c'est l'argent de nos impôts, vous pouviez aller à la fête de l'humanité.
01:19Donc quand vous allez voir un spectacle de la fête de l'humanité, il y a des artistes que j'adore, certains sont de mes amis,
01:26cet argent-là, du pass culture, va financer le spectacle lui-même.
01:30Donc en gros, ce spectacle de la fête de l'humain a été en partie financé par votre argent, mon argent, alors qu'il a été refusé sur Bernadette de Lourdes.
01:42C'est un scandale, c'est vraiment scandaleux. Moi, je trouve ça répugnant.
01:47Puisque d'un côté, c'est pas respecter le monde de la culture. Un spectacle comme Bernadette, ça fait vivre directement 150 personnes et indirectement de 300 à 400 personnes.
01:55Et de l'autre côté, les meetings présents autour du concert, qui est un prétexte cette fois-ci, ont été financés en partie par l'argent public.
02:05Pour être très clair, Roberto, sur le haut, pour que les gens comprennent bien, ce que vous reprochez, c'est pas forcément que le pass culture permette d'aller à la fête de l'humain.
02:12C'est surtout la différence de traitement entre vous.
02:15Mais si, puisque pour l'obtention de ce pass culture, pour être éligible, il ne faut pas qu'il y ait de prosélytisme.
02:24Donc, quand vous allez à la fête de l'humain, même si vous allez voir Chaka Pong en concert, vous arrivez dans un environnement hautement politisé.
02:32Donc cet argent-là, l'argent du pass culture, ne peut pas financer le concert de la fête de l'humain.
02:39C'est ça qui me dérange, pas que uniquement pour notre spectacle, là c'est vraiment scandaleux.
02:44C'est-à-dire que là, vous avez une commission, quelqu'un, parce que vous savez, est-ce que vous savez comment on demande l'obtention de l'offre globale groupée du pass culture ?
02:55Vous allez simplement sur un site internet, vous rentrez votre demande, et là vous êtes face à un ordinateur.
03:01Donc vous ne savez pas qui va traiter votre demande derrière, et vous pouvez à peine mettre ce qu'est votre spectacle.
03:08Mais moi j'imaginais que derrière, des gens allaient se renseigner, nous on a une revue de presse, vraiment, je veux dire, avec beaucoup de modestie extraordinaire,
03:15trois pages dans le monde, on ne peut pas dire que le monde soit très proche de l'église, des articles dans le monde entier justement.
03:22Et là, après que nous ayons demandé à maintes reprises d'avoir une réponse pour cette abstention, puisqu'on ne nous envoyait pas de réponse,
03:29on reçoit un courrier nous disant « Bernadette de Lourdes pose un problème quant à la laïcité ».
03:34Et de l'autre côté, ce même pass culture finance le concert de la fête de l'UMA.
03:41C'est juste improbable, c'est-à-dire que quand vous allez à la fête de l'UMA, vous allez avoir des politiques qui interviennent, des distributions de flyers, c'est politisé.
03:50Et je me mettais à la place d'un gamin de 15-16 ans qui n'a peut-être pas encore cette conscience politique, qui se pose des questions,
03:57ou comme beaucoup de jeunes, malheureusement, qui se fichent de la politique, mais qui veulent aller voir un DJ électro, un groupe rock qu'ils aiment,
04:04ils vont se retrouver plongés dans un endroit hautement politisé, avec des idées de gauche, il n'y a pas de problème avec ça, avec des idées d'extrême-gauche.
04:13Là, ça pose un peu plus de problèmes, mais je ne peux pas me permettre de juger.
04:17– Et pourquoi ce poids, ce mesure pour vous, Roberto ? Roberto, pourquoi pour vous ce deux poids, deux poids, deux mesures ? Pourquoi vous c'est non et eux c'est oui ?
04:26– Je vais vous le dire tout simplement, parce qu'en fait, quand vous faites une demande de passe culture, l'offre groupée,
04:31pour permettre à des jeunes de venir ensemble, donc à une école, de se voir financée par le passe culture,
04:37le passe pour plusieurs centaines de personnes, c'est plus simple que de faire des demandes individuelles.
04:41Donc, ma société étant à Boulogne-Biancourt, je dépends du rectorat de Versailles, et je pense qu'il y a eu un raccourci, enfin je pense, je sais que c'est ça,
04:51ils se sont dit, ok, Bernadette de Lourdes, c'est sans doute les écoles, avec des élèves dans des écoles de l'enseignement catholique qui vont s'y rendre,
05:00on ne va pas leur accorder, c'est simplement ça, c'est-à-dire, c'est vraiment les deux écoles.
05:05Donc, ces accusations lourdes, mais que je vais porter jusqu'au bout, parce qu'on a fait un recours dans les règles de l'art,
05:11on n'a toujours pas de réponse. Imaginez-vous, je citais cet exemple, demain, Émile Zola, qui sera encore vivant de nos jours,
05:20sort un bouquin qui s'appelle Lourdes, ça existait, donc c'était un pamphlet contre Lourdes.
05:25Il y a quelqu'un de la commission qui voit arriver cette demande pour qu'une école puisse acheter 500 bouquins d'un certain Émile Zola, écrivant un bouquin Lourdes.
05:35Le gars va dire, non, ça s'appelle Lourdes, on ne finance pas, donc on choisit pour vous, vous n'allez pas voir ce film, vous n'allez pas lire ce livre,
05:44vous n'allez pas voir ce spectacle, ou vous allez voir la fête de l'Huma, on vous aide, allez, on finance vos billets.
05:50Ce n'est pas normal, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, c'est une subvention, c'est de l'argent public.
05:55Donc, l'argent public a financé des rentrées d'argent pour la fête de l'humanité. Ce n'est pas normal, ce n'est pas logique.
06:05Quand c'est une sphère privée, que la production paye des artistes pour venir et que des gens achètent leur place pour aller boire,
06:14là, je n'ai aucun souci, ils arrivent dans l'environnement qu'ils veulent. En revanche, cet argent doit aller à la culture et sans prosélytisme.
06:23– C'est très clair, merci beaucoup, Roberto Solo, merci d'avoir été avec nous, on va parler de la fête de l'humanité.