Après les bipeurs hier, des explosions de talkies-walkies du Hezbollah au Liban ce mercredi

  • il y a 15 heures
De nouvelles explosions ont été rapportées par des témoins au Liban ce mercredi. Après les bipeurs ce mardi, ce sont les talkies-walkies des membres du Hezbollah qui ont été touchés ce mercredi. Au moins une de ces explosions s'est produite lors des funérailles organisées par le mouvement chiite en mémoire des victimes de la veille.

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Transcript
00:00Et on va donc tout de suite prendre la direction du Liban. Les attaques ne sont visiblement pas terminées.
00:05Au lendemain des explosions sans précédent, spectaculaires, de milliers de ces beepers,
00:10ces petits appareils de communication utilisés par le Hezbollah, des beepers qui ont explosé en même temps.
00:15Eh bien, William, pardon, Wissam Charaf, on vous retrouve, vous êtes notre correspondant à Beyrouth.
00:20Wissam, il y a de nouvelles explosions qui ont été rapportées par des témoins. Vous pouvez nous le confirmer ?
00:26Effectivement, il semblerait que les explosions reprennent à Beyrouth, dans l'avant-lieu sud,
00:30mais aussi dans différentes régions du Liban. Cette fois-ci, il ne s'agirait plus des beepers,
00:35des militants du Hezbollah, mais bel et bien de leurs tokiwokis qui se sont mis à exploser.
00:39Sur les réseaux sociaux, des images commencent à circuler, notamment une vidéo où on voit,
00:44lors de funérailles d'un combattant du Hezbollah, une explosion retentie.
00:47L'une des personnes qui entoure le cortège s'effondre. Alors pour l'heure, on ne sait pas s'il s'agit d'une attaque
00:52de la même ampleur que celle d'hier, mais en tout cas, après la journée dramatique d'hier et les 2800 blessés,
00:58les Libanais sont encore plus choqués par les attaques de cet après-midi.
01:02Wissam Charaf, restez avec nous. Je me tourne vers Thierry Arnaud, qui est à mes côtés également.
01:07Thierry, on a plusieurs confirmations. Effectivement, les explosions ne seraient pas terminées ?
01:13Oui, manifestement, une deuxième vague d'explosions qui concerne des appareils de type différent,
01:20des Toki Woki en particulier, des explosions qui ont été détectées à l'intérieur d'immeubles, de véhicules, dans les rues, on l'a vu.
01:29Encore quelques interrogations sur, évidemment, l'ampleur de cette seconde vague, qui pourrait être très importante.
01:36Un journaliste, un confrère israélien qui s'appelle Barak Ravid, et qui est généralement très bien informé, parle de milliers d'explosions.
01:43Je livre ces chiffres avec beaucoup de prudence. En tout cas, ça concerne évidemment la banlieue sud, le quartier sud de Beyrouth,
01:52mais pas seulement, dans la plaine de la Bekaa également, semble-t-il, et dans d'autres endroits du Liban.
01:57Ces informations sont préliminaires pour l'instant, mais il semble bien qu'une deuxième vague d'explosions se soit déroulée au Liban,
02:07dans différents endroits, avec des appareils de type différent, de nouveau potentiellement de ces beepers, même si bien sûr,
02:14tous ceux qui les avaient en leur possession ont été invités à s'en débarrasser le plus rapidement possible.
02:20Et on aura, dans les minutes qui viennent, confirmation de l'ampleur de cette deuxième vague.
02:23Et je salue David Rigouleros, qui est avec nous, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques.
02:28Merci d'avoir répondu à notre invitation. Donc, une deuxième vague d'attaques.
02:32Hier, déjà, on disait à quel point le Hezbollah était en état de choc après cette vague.
02:37Et là, maintenant, ça va être encore plus la panique du côté débilitant du Hezbollah au Liban ?
02:44C'est sans doute l'objectif premier de l'opération en question.
02:48Ce qui est intéressant, là, s'il y a bien une confirmation sur une deuxième vague, c'est que ça toucherait, en fait, tous les systèmes de communication du Hezbollah.
02:57Et ça peut interroger sur le timing et, éventuellement, les suites, justement, de ce type d'opération qui touche, effectivement,
03:08la colonne vertébrale de la transmission des communications de la structure du Hezbollah, notamment par les ondes radio,
03:16puisque les Bipers et les Tokiwokis fonctionnent, justement, de manière différente par rapport à la téléphonie cellulaire,
03:22qui avait été proscrite par Hassan Nasrallah, justement, pour éviter une localisation des membres et surtout des cadres du Hezbollah.
03:30Donc il faut attendre un petit peu. Mais effectivement, si c'est ça, ça confirmerait quelque chose de très grande ampleur avec des conséquences insoupçonnées, probablement.
03:40Oui, effectivement. Vous évoquiez Hassan Nasrallah. Il doit s'exprimer demain à 16 heures.
03:45Je vais me tourner vers notre correspondant à Beyrouth, Wissam Charaf. On le disait tout à l'heure ensemble.
03:50Que va dire Hassan Nasrallah ? Et là, on a cette nouvelle vague d'attaques qui sont signalées dans plusieurs endroits du Liban.
03:57La pression est extrêmement forte sur le chef du Hezbollah.
04:00Oui, effectivement, c'est la question que tout le monde se pose. Que va bien faire le Hezbollah après, non pas une attaque, mais deux attaques de cette ampleur ?
04:08Peut-être les attaques les plus importantes depuis la création de ce mouvement. Alors il y a deux possibilités.
04:12La première serait que le Hezbollah réagisse de façon frontale, brutale, mais risque ainsi une guerre ouverte avec Israël.
04:19Israël qui ne demande que cela pour amener les habitants du nord d'Israël dans leur village.
04:23Ou bien il pourrait réagir de façon un peu plus modérée, comme lors de l'assassinat du commandant Mohamed Fouad Choukri.
04:29Mais là, les Israéliens le poussent dans leur dernier retranchement.
04:34Est-ce que le Hezbollah pourra répondre et ne pas apparaître comme faible et vulnérable, sans toutefois être entraîné dans le piège israélien de la guerre ?
04:42On attend, tout le monde attend le discours de Hassan Nasrallah, en attendant également de comprendre ce qui est en train de se passer cet après-midi avec ces nouvelles explosions, semble-t-il, de Tokiwoki.
04:54David Rigouleros, que peut faire le Hezbollah ? Est-ce qu'il est en capacité de réagir ? D'autant plus que cette nouvelle vague d'attaques, évidemment, l'affaiblit encore un peu plus.
05:04Oui, l'affaiblit et le fragilise est un signe de la culture du soupçon, parce que chacun va se méfier de son voisin, et donc c'est un des objectifs, probablement.
05:15Mais derrière le Hezbollah, il y a l'Iran, il y a l'ombre portée de l'Iran. Et ce n'est pas seulement la question de la réponse du Hezbollah,
05:22parce que la réponse du Hezbollah, même si c'est une milice libanaise, un parti libanais, il est aussi indexé sur l'agenda iranien.
05:34Et il se trouve que, et ce n'était probablement pas prévu dans l'opération qui s'est produite, justement, avec les Bipers,
05:42il y a l'ambassadeur iranien qui aurait perdu un œil, semble-t-il, Ouarguh, qui serait en cours de rapatriement à Téhéran.
05:50Et là, évidemment, on va se poser la question pour le Hezbollah de savoir quelle posture adopter. Et le Hezbollah va sûrement demander aussi à Téhéran de réagir.
05:59Et c'est tout, évidemment, ce grand point d'interrogation des conséquences potentielles.
06:06– Stéphane Amart, vous êtes à Jérusalem. Que dit-on en Israël ? Toujours pas de revendications, j'imagine, évidemment, après les attaques d'hier.
06:15Mais il n'y a pas de doute, c'est le Mossad qui est derrière, sans doute, cette nouvelle vague d'attaques.
06:21– En tout cas, pour la population, oui, il n'y a pas de doute. Les Israéliens, dans leur grande majorité, se réjouissent d'ailleurs de cette offensive,
06:28de cette opération au cœur de Beyrouth, de voir le Hezbollah mis ainsi en difficulté.
06:34Oui, Sam le disait, le Hezbollah vise depuis le 7 octobre le nord d'Israël.
06:38Il a forcé entre 60 000 et 100 000 Israéliens à quitter leur domicile des villages du nord d'Israël pour se réfugier plus au sud.
06:46Et très récemment, Benjamin Netanyahou a affirmé que, désormais, un des buts de guerre d'Israël était de ramener ces civils dans leur domicile
06:54et donc de monter d'un cran les offensives contre le Hezbollah.
06:59Et on a bien l'impression qu'Israël a mis ces menaces à exécution avec vraisemblablement, encore une fois,
07:05parce qu'il n'y a pas de revendications, mais ces deux vagues d'explosions consécutives,
07:10des vagues extrêmement spectaculaires qui témoignent d'un très haut niveau à la fois de maîtrise technologique
07:16mais également de pénétration du renseignement israélien au Liban.
07:21Et bien sûr, on va rester très attentifs ici au discours d'Assad Nasrallah,
07:25même si, à plusieurs reprises, Assad Nasrallah a menacé de répliquer très fortement sur Israël
07:31et que, pour l'instant, ces menaces n'ont pas été mises à exécution.
07:34Merci beaucoup Stéphane.
07:36Je voulais vous reposer une question, David Rigoulet-Rose,
07:39alors que cette nouvelle vague d'explosions est confirmée de plusieurs sources dans différents endroits du Liban.
07:46David Rigoulet-Rose, que cherche Israël finalement ?
07:50C'est un risque de mener une telle attaque, une attaque d'une telle ampleur,
07:53et pourtant Israël, qui est en guerre à Gaza contre le Hamas,
07:56ne peut pas se permettre d'ouvrir un nouveau front de manière encore plus forte que ce n'est le cas aujourd'hui ?
08:04Oui, mais Israël, le gouvernement subit la pression justement de tous ceux qui ont été délocalisés au nord d'Israël.
08:10Il y a près de 70 000 habitants qui sont logés dans des hôtels
08:14et qui mettent la pression sur le gouvernement pour réintégrer leurs foyers,
08:18ce qu'ils ne peuvent pas faire, effectivement, compte tenu de l'insécurité qui prévaut.
08:22Et même s'il y a encore le conflit en cours à Gaza,
08:27il y a un débat évidemment au sein des établissements politico-militaires israéliens,
08:34mais clairement, le centre de gravité est en train de se déplacer du sud vers le nord.
08:38Et d'ailleurs, c'est la formule même de Yoav Galant,
08:42qui pourtant n'est pas favorable à une opération militaire immédiate,
08:48non pas sur le fond, mais sur le timing, le calendrier.
08:52C'est là où il s'oppose éventuellement avec d'autres membres du gouvernement
08:56qui seraient favorables justement à une opération immédiate de grande envergure sur le sud-liman.
09:02Thierry Arnault, comme depuis le début de la guerre, le 7 octobre,
09:06on craint, on redoute un embrasement régional.
09:09Là, on a cette déclaration du ministre libanais des Affaires étrangères
09:12qui nous dit que l'attaque au Biper du Hezbollah augure d'une escalade de la guerre.
09:17On est toujours à ce point de crête extrêmement délicat où ça peut basculer dans la guerre régionale.
09:22Oui, parce qu'au front, ce qu'on assiste depuis 24 heures, c'est un triple échec pour le Hezbollah.
09:26Il y a d'abord le bilan humain qui va évidemment,
09:29inévitablement s'alourdir dans les heures qui viennent.
09:32Il y a l'annulation quasiment du réseau de communication du Hezbollah
09:39avec tous ces appareils qui sont détruits.
09:41Ça veut dire qu'opérationnellement, ça devient beaucoup plus difficile de fonctionner.
09:46Et puis, il y a aussi, Pauline, c'est une constatation d'évidence,
09:50une humiliation aux yeux du monde pour le Hezbollah.
09:52Être à ce point vulnérable, pouvoir être infiltré à ce point dans cette ampleur
10:00avec des milliers d'appareils qui sont touchés,
10:02qui sont portés par les membres de l'organisation.
10:04Et ça continue encore aujourd'hui.
10:06Donc, effectivement, de ce point de vue, dans cette triple dimension,
10:10l'offensive est sans précédent.
10:12Et on imagine qu'évidemment, il va falloir trouver une réponse adéquate du côté du Hezbollah.
10:18Même si, jusqu'à présent, on se le disait tout à l'heure,
10:21avant que cette deuxième vague n'émerge,
10:23jusqu'à présent, c'est plutôt le pari d'une rhétorique très forte d'un côté,
10:27mais d'une prudence dans les actes qui avaient été choisis par les responsables du Hezbollah.
10:31Est-ce que ça va continuer à être le cas jusqu'à présent ?
10:34Au fond, il y a deux façons d'interpréter ce que fait Israël aujourd'hui.
10:39La première consiste à dire qu'on est prêt à l'escalade.
10:43On sait qu'elle va arriver et donc, on prend l'initiative.
10:47On attaque d'abord pour affaiblir l'adversaire.
10:51On peut aussi considérer qu'il y a une autre façon de voir les choses,
10:53qui consiste à dire que c'est aussi une façon de le dissuader.
10:55C'est de dire, voilà ce qu'on est capable de faire,
10:58voilà ce qu'on est capable d'infliger.
11:00Donc, imaginez ce que peut être la suite si vous choisissez d'entrer en guerre contre nous.
11:06Voilà, on verra dans les heures qui viennent quelle est la bonne de ces deux hypothèses.
11:09Tout à fait, on attend cette déclaration d'Assad Nasrallah demain aux alentours de 16h.
11:13Merci beaucoup à vous, David Rigoulet-Rose.
11:16Merci aussi à nos correspondants à Jérusalem, à Beyrouth et merci à vous, Thierry Arnault.
11:19J'ajoute encore sur ce dossier les réactions internationales.
11:22L'Union européenne qui condamne ces attaques au Bipper,
11:25l'ONU également qui dénonce et qui dit que les auteurs de ces attaques devront rendre des comptes,
11:31alors que les Etats-Unis, eux, assurent qu'ils n'y sont pour rien,
11:33qu'ils n'étaient ni impliqués ni au courant.
11:35Voilà ce qu'on pouvait vous dire sur cette nouvelle vague d'attaques qui donc a touché le Liban,
11:41touche encore le Liban, plusieurs endroits du Liban.

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