Regardez L'édito d'Etienne Gernelle avec Etienne Gernelle du 19 septembre 2024.
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00:00L'édito d'RTL Matin avec vous Etienne Gernet, le directeur du Point, la situation budgétaire de la France est très grave.
00:09Ça c'est ce qu'a dit hier Michel Barnier, c'est le diagnostic.
00:13Vous Etienne, ce qui vous intéresse ce matin, c'est le traitement.
00:16Ben oui, dans la famille des farces et attrapes, je demande le coup de l'audit.
00:22Écoutez la déclaration faite hier par le Premier ministre,
00:25la situation budgétaire du pays que je découvre est très grave,
00:30j'ai demandé tous les éléments pour en apprécier l'exacte réalité.
00:34Il découvre Michel Barnier, il découvre, comme c'est mignon.
00:39Je sens une pointe d'ironie dans ce mignon, vous voulez dire qu'il se moque de nous le Premier ministre ?
00:43Un peu oui, Michel Barnier connaît évidemment très bien l'étendue du désastre de nos finances publiques
00:48et depuis longtemps, toutes les données sont publiques.
00:51C'est vrai, parfois il y a des mauvaises surprises, c'est arrivé encore récemment.
00:54Mais vous savez quoi ? Même sans dérapage supplémentaire,
00:57la situation est très grave et Barnier le sait.
01:01Mais alors pourquoi est-ce qu'il dit ça ?
01:02Parce que c'est le coup de l'audit.
01:04L'étape d'après, c'est de demander un audit à la Cour des comptes.
01:07En résumé, je fais semblant de découvrir que les caisses sont vides,
01:11donc soit je justifie un tour de vis à venir,
01:14soit le remballage de certaines promesses électorales,
01:17soit au moins je préviens que les déconvenus à venir seront de la faute de mon prédécesseur.
01:22C'est un classique de la politique et Barnier connaît bien ces classiques.
01:26Parlez-nous de ces classiques alors, c'est quoi ces classiques ?
01:29Vous vous souvenez-vous, en arrivant à l'Elysée en 2017,
01:32Macron avait demandé un audit à la Cour des comptes,
01:34lequel avait mis en cause la sincérité des comptes laissés par Hollande.
01:38En 2012, Hollande avait fait exactement la même chose concernant les comptes de Sarkozy.
01:44Mais remontons à l'après-histoire, c'est amusant.
01:46En arrivant à Matignon en 1993,
01:50Balladur avait commandé lui aussi un audit, et deux ans plus tard,
01:53Juppé, qui lui a succédé, lui a refait le même coup,
01:57alors qu'il faisait partie du gouvernement Balladur.
01:59Et Barnier, vous savez quoi ?
02:01Il était aux premières loges, parce qu'il était membre des deux gouvernements.
02:04Balladur et Juppé, autant de l'après-histoire, ça leur fera plaisir.
02:07Tout ça, Etienne, c'est du vent selon vous ?
02:09Pas du tout. En réalité, Barnier a raison, il a raison sur le fond,
02:12c'est vrai que la situation est grave, mais aussi sur la forme.
02:15La dramatisation, c'est bien, ça peut être utile.
02:17La question c'est, qu'en fait-on après ?
02:20Alors, soit ça sert uniquement à se trouver des excuses,
02:22soit on en profite pour faire enfin des réformes, des économies.
02:26La plupart du temps, bien sûr, ça ne vous a pas échappé,
02:29c'est la première option qui est choisie,
02:31sinon on n'aurait pas une dette de 3159 milliards d'euros
02:36que j'espère personne ne découvre.
02:38Merci beaucoup.