Simon Bellec
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00:00Avec votre invitée d'ici matin, Flora Midi, nous revenons ce matin sur cette grande enquête dévoilée en exclusivité ce matin par les 44 locales de France Bleue et la cellule d'investigation de Radio France.
00:10Oui, Noa, enquête sur l'eau du robinet qui par endroits en France contient des pifasses. Ici, on a prélevé des échantillons d'eau à Belfort et à Delle et ces polluants éternels sont présents en toute petite quantité dans l'eau que nous consommons à Belfort.
00:25Bonjour, Simon Bélec. Vous êtes responsable pour l'unité santé-environnement à l'Agence régionale de santé Nord-Franche-Comté. Avant de vous interroger, je rappelle quand même à nos auditeurs et téléspectateurs qu'ils ont la parole, Noa.
00:36Oui, dites-nous si vous faites confiance à l'eau du robinet. On vous attend. 0384 22 8282.
00:43Simon Bélec, deux pifasses ont été détectées dans l'eau potable de Belfort. Rien à Delle. Pour que tout soit très clair déjà ce matin, qu'est-ce que c'est que ces pifasses ?
00:52C'est un nom générique qui dénomme une grande famille de molécules qui sont regroupées selon des polyfluoroalkyls. C'est une famille de molécules qui a été utilisée pour ses propriétés anti-adhésives, imperméabilisantes et résistantes aux fortes chaleurs.
01:10Ce qui a encouragé leur fabrication et leur utilisation dans de multiples secteurs industriels.
01:16On les appelle les polluants éternels ?
01:18Absolument. Certaines molécules ont la propriété de persister dans l'environnement et c'est ce qui justifie l'intérêt que nous portons en tant qu'autorité publique par rapport à ces molécules.
01:30Je ne vous cache pas que ça a beaucoup fait réagir nos auditeurs ce matin, Simon Bélec. Ils nous ont appelé de plusieurs villes, notamment Géromanie. On nous demande si l'eau est polluée, si c'est dangereux.
01:39Est-ce qu'il faut s'inquiéter d'avoir détecté à Belfort, je le disais, ces deux traces de pifasses ?
01:44Ce qu'il faut savoir, c'est que les pifasses sont l'objet d'une attention particulière des pouvoirs publics.
01:49Sans attendre les nouvelles directives européennes, nous avons commencé à engager un contrôle sanitaire dès 2024 sur ces molécules pour pouvoir caractériser les enjeux qui relèvent par rapport à ces molécules.
02:04Et donc on a engagé ces contrôles-là et les contrôles qui ont été réalisés ne mettent pas en évidence sur la plupart des ressources de problématiques marquées sur les pifasses.
02:15On a, comme votre analyse a pu le mettre en évidence, constaté quelques détections de molécules de pifasses, mais à des valeurs très inférieures aux limites de potabilité qui ont été fixées par l'Union Européenne.
02:29Nos auditeurs, nos téléspectateurs peuvent donc continuer à boire l'eau du robinet ? Il n'y a pas de soucis, vous-même vous habitez à Belfort, je crois. Vous buvez l'eau du robinet ?
02:38Je suis effectivement usagé de l'agglomération belfortaine, je consomme l'eau du robinet.
02:44Ce qu'il faut savoir pour plus de précision, les résultats que vous avez obtenus ainsi que les résultats du contrôle sanitaire que nous engageons au titre de l'Agence régionale de Santé, les résultats sont 30 à 100 fois inférieurs à la limite de qualité.
02:57On a un appel d'une auditrice. Bonjour Maude.
03:00Bonjour Flora, bonjour à tous.
03:02On vous posait cette question ce matin, est-ce que vous faites confiance à l'eau du robinet ? Quelle est votre réponse à vous ? Vous habitez Belfort justement.
03:09Oui, on ne sait pas trop en fait. On est obligé de faire confiance, mais régulièrement entre un scandale et puis un autre, on alterne en fait.
03:18Ça dépend vraiment parce qu'on ne sait plus trop en fait. On se doute bien qu'avec tous les polluants qu'il y a partout, l'eau en bouteille aussi est polluée plus ou moins.
03:28Il y a eu encore les dernières informations il y a quelques mois. Là, l'eau du robinet, comme pour les aliments en fait, comme pour plein de choses.
03:39Vous êtes un peu perdue.
03:41Oui, et puis ce que je trouve vraiment abhorrent, c'est plus, je ne sais pas, je suis entre la, pas vraiment la colère, mais la désillusion un peu.
03:51Parce que c'est toujours des histoires de grossouffres. On devait interdire certains produits vraiment néfastes.
04:02Et puis finalement, voilà, c'est reculé.
04:06On va en reparler. On va en reparler Maude justement avec notre invitée.
04:10Merci d'être intervenue. Juste on est avec Michel aussi, qui nous appelle de l'Ougre.
04:14Michel, vous buvez l'eau du robinet.
04:17Oui, elle sent un peu l'eau de jardin, mais ce n'est pas grave.
04:21D'ailleurs, je surveille sur le panneau d'affichage de la mairie si l'eau est potable ou non potable.
04:29Mais j'achète juste de l'eau.
04:32Et vous buvez l'eau du robinet parce que je crois que vous ne faites pas trop confiance aux bouteilles d'eau en plastique non plus, finalement.
04:40Oui, et donc les bouteilles en plastique et tout, ça devrait être interdit.
04:47Merci Michel d'être intervenu.
04:49Simon Velec, vous avez entendu, les auditeurs de France Bleu Belleforme en Béliard sont un peu perdus.
04:54Eau du robinet, eau dans les bouteilles plastiques, il n'y en a pas un mieux que l'autre finalement ?
04:59Ce qu'il faut savoir, c'est que l'eau est un aliment.
05:02Et c'est un aliment qui fait l'objet le plus de contrôle au niveau national.
05:07C'est plusieurs milliers d'analyses qui sont réalisées sur notre seul périmètre d'intervention, le Nord-Franche-Comté.
05:13Cette surveillance permet d'apporter des garanties contre le caractère potable de l'eau.
05:19C'est un aliment qui peut être utilisé sans restriction, sauf évidemment lorsqu'on identifie une problématique.
05:27Et donc à ce moment-là, il y a des mesures qui sont prises par l'agence régionale de santé, sous l'autorité des préfets.
05:33Maud, parler de gros sous, est-ce que l'activité industrielle peut expliquer ces PIFAS, ces polluants éternels ?
05:40C'est une démarche assez récente de caractériser cette problématique des PIFAS.
05:47Il y a un plan interministériel qui a été mis en place au niveau national pour acquérir des connaissances sur l'origine de ces PIFAS,
05:56pour améliorer la surveillance.
05:58Concrètement, c'est ce qui s'est passé avec le renforcement du contrôle sanitaire que nous avons engagé au niveau de certains captages du Nord-Franche-Comté.
06:06Et puis on cherche aussi à améliorer et à renforcer la connaissance pour pouvoir agir et réduire l'exposition aux PIFAS.
06:15Je rappelle quand même que les résultats des analyses que nous avons mis en place par anticipation de la réglementation européenne
06:22sont aujourd'hui très rassurants, avec des résultats qui sont très inférieurs aux limites de qualité fixées par la réglementation.
06:30Et ces prélèvements, est-ce que nos auditeurs, est-ce que les habitants du territoire peuvent le faire eux-mêmes ? C'est important aussi.
06:35Ce que je peux dire, c'est que les résultats sont en open data, c'est-à-dire qu'ils sont accessibles à tout un chacun.
06:42Où ça ? Sur un site internet qui s'appelle opotable.gouv.fr.
06:47Et vous pouvez accéder à l'ensemble des résultats du contrôle sanitaire, y compris sur les données données sur les PIFAS.
06:55Trois villes dépassent la norme française, en particulier celle de Cognac, qui est presque deux fois au-dessus du seuil limite.
07:02Je rappelle que chez nous, il n'y a rien d'inquiétant, c'est le message à retenir ce matin.
07:05Simon Bélec, vous avez des retours de vos collègues de l'ARS là-bas qui sont probablement plus inquiets que vous.
07:11C'est une problématique émergente, je dirais.
07:15Les modalités de gestion qui sont prises au niveau local sont prises sous l'autorité des préfets.
07:23Il peut y avoir, au cas par cas, des mesures adaptées en fonction de la situation d'occurrence.
07:29Toujours est-il que les consignes nationales, dans l'attente des éléments d'investigation sur les expertises toxicologiques
07:35qui sont menées au plus haut niveau par l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, mais aussi par l'Organisation Mondiale de la Santé,
07:41ne préconisent pas aujourd'hui de mettre en place des restrictions d'usages systématiques.
07:45Merci Michel. Les mots de nos auditrices qui nous ont téléphonés.
07:49Bonne journée à elles et merci à vous, Simon Bélec.
07:51Vous êtes responsable pour l'Unité Santé-Environnement pour l'Agence Régionale de Santé Nord-Franche-Comté.
07:56On parlait ensemble de cette grande enquête France Bleue et de la Cellule Investigation de Radio France sur les PIFAS dans l'eau du robinet.
08:03Je crois que là, on a bien expliqué à nos auditeurs le message « pas d'inquiétude ce matin ».