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Les hôpitaux peinent à recruter et à Lisieux cette difficulté va provoquer la fermeture du service pneumologie. Nicolas Boucaut le directeur de l’établissement était notre invité ce vendredi matin pour expliquer comment il tente d’attirer des médecins spécialisés

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Transcription
00:00Jusqu'à 9h, ici matin, sur France Bleu Normandie.
00:04Merci d'être avec nous, derrière la radio, devant la télévision,
00:07notre invité dans Ici Matin, Didier Charpin,
00:09et ce matin, Nicolas Bougot, directeur du centre hospitalier de Lisieux.
00:12Bonjour Nicolas Bougot.
00:13Bonjour.
00:14C'est jamais agréable de devoir fermer un service,
00:16c'est pourtant la décision que vous devez prendre pour le service de pneumologie
00:20à l'hôpital de Lisieux, comment on en est arrivé là ?
00:23Alors, on va être en contraint de réduire les lits de pneumologie au 1er novembre,
00:29tout en maintenant le reste des soins, c'est-à-dire les consultations notamment,
00:33ou les prises en charge de cancérologie.
00:35C'est lié au départ en retraite d'un médecin et au départ d'un praticien de l'établissement,
00:39donc il nous reste seulement deux médecins,
00:41ce qui n'est pas suffisant pour assurer la continuité 7 jours sur 7.
00:44Un départ en retraite, vous dites, donc forcément anticipable pour vous.
00:49Vous avez cherché à recruter avant que ce départ soit effectif ?
00:52Bien sûr, comme dans toutes les spécialités de l'établissement,
00:55on est toujours à la recherche et en anticipation des recrutements.
01:00Ça se fait en lien avec des annonces,
01:02avec l'accompagnement des internes qui viennent dans l'établissement,
01:05en lien avec le CHU.
01:07Vous proposez aux internes de rester ?
01:09Tout à fait, on propose aux internes d'en rester.
01:11Et la réponse a été non ?
01:12En l'occurrence, elle a été non.
01:14Parfois, ou favorable dans d'autres spécialités,
01:17comme en nephrologie, au 1er novembre également.
01:19Est-ce que ce service est fermé définitivement ?
01:22Ou alors vous cherchez encore ce pneumologue
01:24qui permettrait de rouvrir le service ?
01:26Il n'est pas du tout fermé définitivement.
01:29D'une part, il n'est pas fermé complètement,
01:31puisque je l'ai dit, il y a d'autres prises en charge qui continuent à exister.
01:34Et puis les patients seront toujours accueillis dans l'établissement
01:37avec des avis de pneumologue qui pourront être donnés.
01:40Pour les patients d'ailleurs, il n'y a pas de changement ?
01:42On annonce que ce service ferme, 10 lits en moins.
01:45Mais un patient, par exemple ?
01:47Un patient qui arrive ou qui a besoin de soins et d'hospitalisation,
01:50il sera hospitalisé dans l'établissement,
01:52dans un service de médecine.
01:54Il bénéficiera des soins de qualité comme dans tout l'hôpital.
01:57Et il bénéficiera aussi des examens ou des avis d'un pneumologue
02:01qui sera toujours présent.
02:03On peut dire qu'il n'y a pas de changement pour le patient ?
02:05Alors il y aura un petit changement,
02:06puisque ce ne sera pas exactement le même service
02:08et exactement la même équipe paramédicale qu'aujourd'hui,
02:12même si toujours dans le temps,
02:14on a des départs, des arrivées dans toute activité.
02:17Mais il continuera à être pris en charge.
02:19Et pour répondre complètement à votre question tout à l'heure,
02:21on a des perspectives à un an,
02:23donc novembre 2025,
02:25avec des contacts et des échanges qu'on a
02:27sur la réouverture de ces lits d'hospitalisation complète de pneumologie.
02:32À 8h18, est-ce que vous ressentez, vous,
02:34que c'est de plus en plus compliqué de se faire soigner ?
02:37Vos témoignages au 02-31-44-48-44.
02:40Notre invité ce matin, Nicolas Bougot,
02:42directeur du centre hospitalier de Lisieux.
02:44Lisieux n'est pas le seul hôpital confronté
02:46à ces difficultés de recrutement.
02:48Est-ce qu'il y a une concurrence
02:50entre les hôpitaux pour chercher à attirer,
02:53par exemple, les internants en fin d'études ?
02:56Est-ce qu'ils vont au plus offrant ?
02:58Alors, oui, il y a une forme de concurrence
03:01dans le sens où un médecin aujourd'hui,
03:03quand il devient médecin,
03:05il a un panel de choix dans l'exercice qu'il veut faire,
03:08dans un cabinet de ville,
03:10dans une clinique, dans un hôpital,
03:12un grand hôpital comme le CHU,
03:14ou dans un plus petit établissement comme celui de Lisieux.
03:17Et puis, il va s'orienter en fonction
03:19de ses choix personnels,
03:21de ses choix de projets professionnels.
03:24Il y a donc une forme de concurrence,
03:26mais il y a aussi des partenariats
03:28qui existent entre les hôpitaux
03:30pour partager aussi des équipes.
03:31Il y a eu cette situation de personnel intérimaire
03:34qui allait au plus offrant, on peut le dire,
03:36et certains hôpitaux explosaient les budgets
03:39pour attirer des personnels intérimaires.
03:41Est-ce que ça existe également au moment de recruter un médecin ?
03:43Alors, c'est encadré,
03:45comme dorénavant pour les intérimaires,
03:47c'est encadré par des règles de recrutement,
03:49avec des grilles de recrutement,
03:52ou même pour un recrutement de contractuel,
03:55il y a un certain nombre de règles qu'on respecte,
03:57et que je respecte, comme je faisais auparavant
03:59pour les intérimaires.
04:01Voilà, donc on respecte ces règles.
04:03Ça ne se joue pas sur le financier
04:05pour attirer un médecin, mettons, un pneumologue ?
04:08Alors, ça peut se jouer aussi sur le financier,
04:11puisque dans l'activité libérale,
04:13par exemple, dans un cabinet,
04:15c'est un paiement à l'acte.
04:17Entre hôpitaux, ça peut se jouer
04:19selon l'entrée directe
04:22ou la négociation contractuelle,
04:24mais qui est un aspect.
04:26Et puis après, il y a de grands enjeux,
04:28qui est, est-ce que le médecin veut s'installer dans le pays d'Auge,
04:30ou est-ce qu'il veut s'installer dans la Manche ?
04:32Est-ce qu'il veut s'installer dans un centre universitaire
04:34avec l'accès à plus de recherches,
04:36ou plus d'équipements,
04:38ou dans un hôpital comme le nôtre,
04:40qui a aussi une dimension à taille humaine,
04:42plus de contacts, plus de facilité d'accès,
04:44plus de partage avec les autres équipes médicales
04:46de l'établissement.
04:48Donc oui, c'est beaucoup de facteurs,
04:50aussi familiaux, et du territoire,
04:52et on a des atouts à l'ISIEU
04:54sur tous ces sujets-là.
04:56Quels sont les atouts que vous mettez en avant ?
04:58Alors, on ne va pas faire la carte touristique de l'ISIEU,
05:00qui est tiers ou qui est tiers-paire,
05:02mais en termes d'équipement au sein de l'hôpital.
05:04Nous, on a tout d'abord un gros projet
05:06de modernisation,
05:08avec une rénovation complète du bâtiment principal.
05:10On a les nouvelles urgences
05:12dont les travaux
05:14sont en train de se terminer.
05:16Tout est plein d'enjeux autour de la modernisation.
05:18Et puis, c'est surtout,
05:20on essaie d'accompagner individuellement
05:22les médecins autour de leurs projets
05:24professionnels, c'est-à-dire
05:26concrètement, un médecin,
05:28pneumologue ou quelque soit la spécialité,
05:30va vouloir développer tel type d'activité
05:32au profit du patient,
05:34et s'il a besoin de tel équipement,
05:36ou de développer telle formation,
05:38dans l'achat de cet équipement,
05:40et on va l'accompagner au mieux
05:42dans une équipe, puisque le fonctionnement
05:44de l'hôpital, c'est un fonctionnement en équipe,
05:46en équipe médicale, et on est avec les équipes
05:48soignantes, et c'est ça aussi qui est important
05:50pour attirer les médecins.
05:52Il faut écouter les exigences du médecin.
05:54Rapidement, dernière question au niveau des urgences.
05:56Comment ça se passe ?
05:58Ça se passe mieux que ça puisse se passer
06:00à les yeux. Pendant l'été,
06:02même s'il y a eu des arrêts
06:04de congés paternités,
06:06ou de maternité,
06:08ça n'a pas été simple, mais on a pu assurer la continuité
06:10pendant tout l'été, et on va,
06:12on l'espère, vers encore de meilleurs jours
06:14pour les urgences de l'isue.
06:16M. Boucaud, restez avec nous, il est 8h22,
06:18nos auditeurs prennent la parole sur France Bleu Normandie.
06:20Vous avez la parole sur France Bleu Normandie.
06:22Donnez votre avis en direct.
06:24Cette question qu'on vous pose depuis 6h ce matin,
06:26est-ce de plus en plus difficile de se faire soigner
06:28à l'hôpital, selon vous ?
06:300-2-31-44-48-44, Didier, nous sommes à Caen,
06:32avec Sophie, bonjour.
06:34Bonjour, bonjour M. Boucaud,
06:36alors j'ai écouté
06:38vous dire, et c'est vrai que ça m'interpelle,
06:40pourquoi vous ne recrutez pas
06:42des médecins,
06:44en Europe par exemple,
06:46type l'Espagne, l'Italie,
06:48pourquoi il y a la facilité de fermer un service,
06:50parce que vous diminuez quand même
06:52la pese en charge, la capacité
06:54pour les citoyens qui vivent autour de l'ISIEU,
06:56dont vous avez beaucoup de villages.
06:58Merci Sophie pour votre question,
07:00je vais reformuler parce que la liaison
07:02n'était pas très bonne, pourquoi ne pas recruter
07:04des médecins étrangers, qui viennent d'autres
07:06pays d'Europe par exemple ?
07:08Nous on ne s'empêche rien,
07:10ce n'est pas en pneumologie,
07:12mais en début d'année on a recruté un chirurgien
07:14viscéral, qui vient
07:16d'un pays,
07:18du Liban,
07:20il n'y a pas de problème,
07:22notre objectif, et on est mobilisés
07:24avec les médecins, pour recruter
07:26et regarder
07:28toute candidature, pour autant,
07:30donc ce n'est pas une question de facilité,
07:32moi je fais à contre cœur
07:34de fermer ces lits,
07:36pour les équipes, pour les patients,
07:38donc ce n'est pas de la facilité,
07:40par contre effectivement,
07:42on est mobilisés,
07:44et on cherche...
07:46Il y a parfois des questions de conversion de diplôme ?
07:48Après il y a des processus un peu
07:50particuliers, on l'accompagne,
07:52on a eu pendant un temps un médecin étranger
07:54qui est venu dans l'établissement,
07:56il est reparti pour poursuivre sa formation,
07:58il regarde toutes les pistes, et je l'ai dit tout à l'heure,
08:00notre enjeu, il est de
08:02bien continuer à accueillir les patients,
08:04même si ce ne sera pas dans les lits
08:06de pneumologie,
08:08donc moi je partage
08:10en tout cas les propos
08:12de l'auditrice, et je vous assure
08:14qu'on est
08:16on consacre chaque journée
08:18au recrutement sur toutes les spécialités,
08:20y compris la pneumologie.
08:22Nicolas Abougo,
08:24directeur de l'hôpital de Lisieux,
08:26merci de m'avoir invité ce matin, France Bleu et France 3 Normandie,
08:28bonne journée. Merci, belle journée, bien sûr,
08:30à réécouter en podcast sur France Bleu, et continuez
08:32de réagir sur la page Facebook,
08:34est-ce de plus en plus compliqué de se faire soigner à l'hôpital ?
08:36On attend vos commentaires.

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